Extrait de synthèse-DDE de Seine-Saint-Denis - Scribe-net
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DDE de Seine-Saint-Denis ( Pour exemple - Extrait de Synthèse Scribe-net ) Assises départementales de la sécurité routière Le 23 octobre 2003 Département de Seine-Saint-Denis PRÉSENTATION DES ASSISES : M. SAPPIN, PRÉFET DE SEINE-SAINT-DENIS Déclarée priorité nationale par le Président de la République, la politique de sécurité routière n'a jamais eu un caractère interministériel aussi marqué, lui ouvrant par conséquent des perspectives nouvelles de développement. L'action gouvernementale se décline suivant trois axes : - assurer une plus grande effectivité des règles, - améliorer la formation des conducteurs, - développer une véritable politique de prévention du risque routier. Malheureusement, dans un tel domaine, la répression, l'exemplarité restent incontournables et font partie des facteurs qui ont donné un coup d'arrêt à l'accidentologie ; les opérations de sécurité routière ont ainsi été multipliées, permettant en Seine-SaintDenis d'enregistrer au cours des neuf premiers mois de l'année une diminution de 15 % des accidents corporels ; de 28,57 % des tués et de 18,6 % des blessés, épargnant ainsi 12 vies et évitant 600 blessés graves. Cependant, ce bilan reste fragile, puisqu'en septembre, les résultats apparaissent moins bons, et ce type d'actions mérite donc d'être relancé en permanence. Car contrairement aux idées reçues, l'alcool demeure un problème dans le département : en 9 mois, 471 permis ont été retenus pour alcoolémie excessive ; et d'autre part, les infrastructures autoroutières sont le lieu de vitesses encore très importantes, notamment la nuit. Mais tout ne passe pas par la répression, et l'éducation à la sécurité routière reste un élément essentiel : elle doit être prise en compte dès l'école, et c'est dans ce but qu'à compter de 2004, les jeunes devront passer des attestations de sécurité routière tout au long de leur scolarité. La formation des conducteurs a également connu de profondes modifications, et la prévention du risque routier doit être développée, en particulier dans le monde de l'entreprise. INTERVENTION DE M. BRAMY, CHARGÉ DES TRANSPORTS AU SEIN DU CONSEIL GÉNÉRAL Ces Assises départementales, qui sont la déclinaison au plan local des États généraux de la sécurité routière de septembre 2003, visent à impliquer encore davantage les élus et les acteurs locaux (entreprises, établissements scolaires, associations, etc.) dans cette politique et à rapprocher leurs actions. La sécurité routière est l'exemple d'une mission générale, relevant de compétences partagées, et les résultats encourageants ne pourront être pérennisés sans une mise en synergie de l'ensemble des acteurs. Pour sa part, le Conseil général vient de proposer la troisième édition du film de sécurité routière, qui a accueilli 3800 collégiens du 2 département ; il a également mis à la disposition du Comité départemental de la prévention routière, acteur important pour la sensibilisation en particulier des jeunes, une voiture tonneau, qui démontre la nécessité du bouclage de la ceinture de sécurité, et qui devrait visiter 25 collèges par an et participant ainsi à l'éducation routière d'environ 150 classes. Le Département entretient également de nombreuses relations de partenariat opérationnel avec les acteurs publics, afin de collaborer par exemple à améliorer la sécurité aux abords des collèges, ou encore en matière d'accidentologie, pour effectuer des choix d'actions le long des itinéraires. La sécurisation du réseau des voiries départementales constitue également un axe majeur d'intervention. Le droit à circuler en toute sécurité pour les automobilistes, les bicyclettes et les piétons dans les rues est une composante de la ville durable et accueillante : cet objectif et les actions qui lui sont liées figureront en bonne place dans le nouveau projet départemental de développement durable, coélaboré avec les acteurs et la population. Le Conseil général travaille en outre à la mise au point d'un document-cadre, d'un schéma de sécurité durable des déplacements pour la politique de sécurité routière du département, à partir d'une approche globale intégrant la dimension sociale et civique : il élabore sa propre réflexion sur les outils et dispositifs qu'il pourrait être utile de mettre en place, document qui sera soumis à concertation. Le Conseil général souhaite voir l'État, au-delà de son rôle de prévention et de sanction, assumer ses responsabilités en dégageant les crédits nécessaires aux interventions sur son propre réseau, travaux d'aménagement importants pour améliorer le caractère urbain, mieux partager l'espace public, fluidifier le trafic et rendre ses grands axes plus sûrs. La pérennisation des bons résultats enregistrés implique de conjuguer le recours à la répression et à la prévention, de traiter les infrastructures et de conforter la dynamique de l'ensemble des acteurs de la sécurité (services de l'État, collectivités locales, entreprises, mutuelles et assurances, constructeurs automobiles, associations, citoyens). PRÉSENTATION DU DIAGNOSTIC DE L'INSÉCURITÉ ROUTIÈRE EN SEINE-SAINT-DENIS : M. PIERRE VERDEAUX, DIRECTEUR DÉPARTEMENTAL DE L'ÉQUIPEMENT Avant de mener des actions, encore faut-il bien connaître les caractéristiques de l'accidentologie du département. Le réseau comprend 120 km d'autoroutes et de bretelles (A 1, A 3, A 86), l'équivalent de routes nationales, 220 km de routes départementales, et 10 fois plus de routes communales, et l'on y déplore aujourd'hui environ 1 mort par semaine, 1 victime grave tous les jours. 85 % des accidents surviennent en milieu urbain, c'est-à-dire en dehors des autoroutes, lesquelles n'en enregistrent que 15 % ; en revanche, la proportion du nombre de tués est inverse, puisque 25 % concernent le réseau autoroutier, avec pour cause essentielle la vitesse : d'où la nécessité de faire respecter les limitations de vitesse sur ce réseau autoroutier. Si le réseau des routes d'État ne correspond qu'à 10 % du réseau routier départemental, plus de la moitié des tués ont lieu sur ces 10 %, qui sont très empruntés, où il y a beaucoup de voitures, de deux-roues, de personnes autour des routes. Si l'on compare ces chiffres avec les autres départements de la Région parisienne, la circulation sur le réseau 3 autoroutier de la Seine-Saint-Denis est à l'origine d'un taux d'accidents supérieur ; sur le reste du réseau routier, on déplore cependant un peu moins d'accidents. Autre caractéristique, 75 % des victimes graves sont soit des personnes circulant en deuxroues ; soit des piétons, c'est-à-dire les publics les plus vulnérables que les automobilistes. D'où la nécessité de mener une réflexion sur des actions à destination de ces publics à risque, les jeunes (les moins de 24 ans représentant la moitié des personnes tuées), les piétons et les conducteurs de deux-roues, dans la mesure où les situations apparaissent également fréquemment corrélées. Face à ce grand défi, la DDE s'est réorganisée et il y a six mois a été créé un pôle sécurité routière, selon trois axes particuliers. Premièrement, la conception du réseau routier. L'analyse des statistiques sur la conception de l'infrastructure s'effectue dans une optique un peu différente d'auparavant : en effet, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas seulement de savoir bien appliquer des normes, mais qu'il faut aussi mieux concevoir l'aménagement de l'espace public de façade à façade et faire en sorte que la conception de cet espace, sur lequel circulent des voitures, des deux-roues et des piétons, permette un usage différent en fonction de chaque public, la voiture ne devant pas être le seul maître sur la chaussée. Il y a donc un enjeu quant à l'analyse de la définition de la fonction urbaine, du déplacement sur les milieux routiers. Deuxièmement, l'action sur le comportement des individus. Depuis six mois, les inspecteurs des permis de conduire dépendent de la DDE et le rôle des auto-écoles vont également y être rattachés : ainsi, autour d'un pôle comprenant les inspecteurs et le rôle qui sera défini avec les auto-écoles, c'est tout un plan d'actions visant à changer le comportement des individus qui sera mis en place, avec le permis à points, la formation continue, mais également des actions de sensibilisation très importantes vers les publics les plus fragiles et les plus nombreux susceptibles de créer des accidents ou d'être des victimes. Un troisième pôle concerne la coordination de toutes les actions dans le domaine de la sécurité routière, regroupant tous les intervenants (forces de police, pompiers...), de façon à bien mesurer, chaque fois que surviennent des accidents, les causes et à ainsi pouvoir disposer d'une véritable analyse de ces causes pour élaborer des plans d'action conséquents… 4