L`ADN en criminologie Comment l`ADN est
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L`ADN en criminologie Comment l`ADN est
Enseignement secondaire catholique cinacien L’ADN en criminologie Comment l’ADN est-il mis à profit en criminologie ? Travail de fin d’études réalisé par COLLIGNON Madeline Année scolaire 2015-2016 Madame HENRARD Enseignement secondaire catholique cinacien L’ADN en criminologie Comment l’ADN est-il mis à profit en criminologie ? Travail de fin d’études réalisé par COLLIGNON Madeline Madame HENRARD Année 2015-2016 Au terme de ce travail de fin d’étude, je tiens à exprimer mes sincères remerciements à ceux qui ont contribué à la réalisation de celui-ci. Je remercie tout d’abord Madame Henrard pour sa disponibilité et la pertinence de ses remarques qui m’ont aidé à finaliser ce travail. Je remercie également Madame Géonet pour son aide dans la mise en page de la bibliographie. Je tiens à remercier ensuite Monsieur Cugnon pour m’avoir prêté des revues scientifiques. Enfin, je remercie Monsieur Mailleux pour ses encouragements quotidiens. i Table des matières 1. Introduction…………………………………………………………………………….1 2. ADN……………………………………………………………………………….……2 2.1 Structure……………………………………………………………………………2 2.2 Fonction…………………………………………………………………………....3 2.3 ADN mitochondrial………………………………………………………………..4 3. Conditions de travail sur une scène de crime………………………………………….5 4. Sources et détection…………………………………………………………………....6 4.1 Sang………………………………………………………………………………..6 4.1.1 Lampe Polilight………………………………………………………….....6 4.1.2 L’eau oxygénée……………………………………………………………6 4.1.3 Luminol………………………………………………………………….…7 4.1.4 Sang animal ou humain ? …………………………………………………7 4.2 Eléments pileux…………………………………………….………………….…..8 4.3 Autres sources d’ADN……………………………………………………………..8 5. Protection des prélèvements…………………….……………………………………..9 6. Analyse…………………………………………….………………………………….10 6.1 Extraction de l’ADN à partir des prélèvements ………………………………….10 6.2 Marqueurs STR ...………………………………………………………………...10 6.3 Méthode PCR……………………………………………………………………..11 6.4 Electrophorèse sur gel…………………………………………………………….12 6.5 Comparaison d’ADN……………………………………………………………...13 7. Résultats……………………………………………………………………………….14 7.1 Véracité des résultats ……………………………………………………………..14 7.2 Conditions pour qu’une preuve soit recevable au tribunal………………………..15 7.3 Conséquences des résultats au tribunal…………………………………………...15 8. Utilité des résultats sur le plan pénal………………………………………………….16 8.1 Banque de données ADN ..……………………………………………………….16 8.2 Inculper ou innocenter quelqu’un…………………………………………………17 8.3 Identifier des corps inconnus……………………………………………………...17 8.4 Relier des enquêtes………………………………………………………………..17 9. Utilité des résultats sur le plan civil…………………………………………………...18 9.1 Les tests de paternité……………………………………………………………...18 10. Conclusion ……………………………………………………………………………20 ii 11. Bibliographie…………………………………………………………………………21 12. Lexique………………………………………………………………………………25 Table des illustrations 1. Structure de l’ADN……………..…………………………………………...……….....2 2. Schéma d’un nucléotide……………………………………………………………….2 3. ADN transcrit en ARN messager………………………………………………………3 4. Synthèse des acides aminés par les anticodons correspondant………………………...3 5. Lampe Polilight………………………………………………………………………...6 6. Structure du cheveu…………………………………………………………………….8 7. Séquences STR……….……………………………………………………………….10 8. Amplification par PCR………………………………………………………………..12 9. Courbes représentant le nombre de répétitions STR………………………………….13 iii 1. Introduction En 2014, il y a eu 1 359 3811 délits de toutes catégories. L’ADN est une partie intégrante de la résolution de ces enquêtes criminelles. Il a permis de résoudre de nombreuses affaires en apportant des preuves solides. Voici comment l’ADN est devenu un poids si important en criminologie : En 1984, un britannique nommé Alec Jeffreys a découvert l’empreinte génétique. Il a affirmé que chaque individu sur cette terre possède quelque chose d’unique : l’ADN. Seulement trois ans plus tard, un échantillon d’ADN a été accepté comme preuve dans un tribunal des Etats-Unis. C’est le début d’une révolution dans le milieu judiciaire. Peu à peu, la police scientifique ouvre ses portes. Dès lors, les nouvelles avancées sont accessibles à tout public et plus uniquement au niveau privé. L’ADN s’intègre officiellement dans la justice lorsque des lois concernant les preuves génétiques sont instaurées. C’est alors qu’en 1985, le Royaume Uni crée une banque de données qui contient des profils génétiques connus des services de police. Cette idée ingénieuse a davantage augmenté le nombre d’enquêtes résolues puisque les récidivistes sont directement identifiés. De nombreux pays ont suivi cette démarche et possèdent leur banque de données ADN nationale. Au fur et à mesure du temps, les techniques d’analyse se sont nettement améliorées. Les résultats sont désormais plus fiables et plus rapides à obtenir. Ce travail vise à comprendre les méthodes d’analyse ADN et l’utilisation de ces résultats. Pour bien décoder les techniques utilisées par la police scientifique, vous trouverez tout d’abord le fonctionnement général de l’ADN. Les conditions de travail des experts sur une scène de crime sont ensuite détaillées. Le point suivant développe les sources ADN ainsi que leur détection. Après cela, la façon dont les prélèvements sont protégés et transportés sera évoquée. À la suite, vous trouverez toutes les méthodes qui concernent la procédure d’analyse utilisée par les laborantins. Cela débute par l’extraction de l’ADN jusqu’à l’interprétation des résultats obtenus. De nombreuses personnes s’interrogent sur la fiabilité de ces tests ADN, la réponse se trouve dans le sixième point. Ce travail aborde ensuite l’utilité des résultats sur le plan pénal, puis sur le plan civil. Les conséquences qu’ont les résultats aux tribunaux sont expliquées à la fin de ce travail. 1 Statistiques de criminalité sur le site de la police fédérale, url = http://www.stat.policefederale.be/statistiquescriminalite/interactif/tableau-par-zone-de-police/, dernière consultation le 27 février 2016 1 2. L’ADN Pour bien cerner les méthodes utilisées par la police scientifique, il est préférable de connaître la structure et le fonctionnement général de l’acide désoxyribonucléique aussi appelé ADN, ainsi que l’existence d’un autre type d’ADN. 2.1 Structure Déroulé sur toute sa longueur, l’ADN mesure deux mètres de long. Ce sont les chromosomes qui contiennent l’ADN sous forme très compacte à l’intérieur du noyau des cellules. Les humains en possèdent 46 c’est-à-dire 23 paires. La 23e indique le sexe : XX pour les femmes et XY pour les hommes. Les chromosomes se présentent par deux : l’un est d’origine maternelle et l’autre d’origine paternelle. L’ADN est souvent décrit comme une double hélice. Il est constitué de deux brins qui contiennent du désoxyribose (sucre), du phosphate (PO4 3- ) et des bases azotées Adénine(A), Thymine(T), Cytosine(C) et Guanine (G). Ces trois composants forment un nucléotide*(Figure 2). Les bases relient les brins entre eux. Selon la règle de Chargaff, Fig. 1. Structure de l'ADN A ne peut s’associer qu’avec T, de même que C s’allie uniquement avec G. Fig. 2. Schéma d’un nucléotide 2 2.2 Fonction L’ADN est la molécule essentielle à l’hérédité. Elle comporte le matériel génétique, c’està-dire les gènes. Ces derniers ont été répartis au hasard à partir de ceux des parents. Les gènes définissent le corps entier : la couleur des yeux, des cheveux, … Pourtant, ils ne seraient pas visibles sans la présence des protéines. En effet, celles-ci traduisent le code génétique à travers le corps. Cette traduction a lieu lors de la synthèse des protéines illustrée dans les schémas ci-dessous. Fig.3. ADN transcrit en ARN messager Fig. 4. Synthèse des acides aminés par les anticodons correspondants Tout d’abord, l’ADN ne pouvant pas quitter le noyau cellulaire, l’information d’un des deux brins de celui-ci est donc transcrit en l’ARN messager (Figure 3). Ce dernier va quitter le noyau pour se rendre dans le cytoplasme pour y être traduit. Des acides aminés sont ensuite 3 synthétisés en fonction du code génétique de l’ARNm. Dans la figure 4, l’association G-CU est associée à l’Alanine. Les protéines sont formées par des chaines d’acides aminés. Elles diffèrent donc en fonction du code génétique. Ainsi, l’expression des gènes varie d’une personne à l’autre puisque l’ADN est propre à chaque individu. Les gènes ne représentent qu’une infime partie de l’ADN. En effet, au sein même du matériel génétique, il existe deux types de zone dont le rôle diffère. Les surfaces où sont stockés les gènes représentent seulement 2%2 du matériel génétique. C’est dans ces zones, qualifiées de « codantes » qu’a lieu la synthèse des protéines. Dans la zone codante, la position d’un gène particulier est la même pour chaque individu. Cette position s’appelle un locus*. Par exemple, le gène de la couleur des yeux se situe au même endroit pour tous les individus. Ainsi, lorsque des médecins ou d’autres scientifiques cherchent un gène en particulier, ils savent où et sur quel chromosome ce gène est situé. Les 98% 3 restants sont des zones non-codantes. Elles montrent l’assemblage des nucléotides propre à chaque individu. Ces surfaces sont très utiles lors de l’analyse ADN de la police scientifique. En effet, ces nucléotides sont tellement nombreux qu’il est impossible d’avoir le même agencement à plusieurs reprises. 2.3 ADN mitochondrial L’ADN mitochondrial (ADN mt) est présent dans beaucoup de cellules du corps humain. Ce type d’ADN se trouve dans les mitochondries* et non dans le noyau des cellules. Les mitochondries servent à transformer le glucose en énergie au sein des cellules. L’ADN mt se décode plus rapidement que l’ADN cellulaire. En effet, l’ADN mt ne contient que 37 gènes alors que l’ADN cellulaire en possède environ 25 0004. Ce matériel génétique est hérité uniquement du côté maternel et non des deux parents. C’est la raison pour laquelle il est utile lors des tests de paternité et pour la filiation maternelle (Succession mère-enfant). Ce type d’ADN a permis d’identifier la tsarine Alexandra et trois de ses enfants exécutés en 1918 par les bolcheviques* en Russie. 2 Source : ADN- Structure et principe sur le site de la police scientifique, url = http://www.policescientifique.com/adn/structure-et-principe-de-base/ 3 Source : Ibidem 4 L’ADN mitochondrial sur le site du Podcastscience, url = http://www.podcastscience.fm/dossiers/2011/01/27/dossier-ladn-mitochondrial/, dernière consultation le 8 novembre 2015 4 Dans le but de prendre le pouvoir, les bolcheviques dirigés par Lénine ont exécutés le tsar et sa famille dont les corps présumés ont été exhumés en 1991. Pour prouver qu’il s’agissait bien de la famille du Tsar, les scientifiques ont prélevé de l’ADN mt au Duc d’Edimbourg qui n’est autre que le petit neveu de la Tsarine et l’ont comparé avec celui des corps retrouvés. Grâce au lien de parenté de ces deux personnes, les scientifiques ont pu affirmer qu’il s’agissait de la femme du Tsar et de ses enfants. L’ADN mitochondrial a donc permis d’apporter un nouveau regard sur l’exécution du Tsar et de sa famille près de 70 ans plus tard. Maintenant que les principes de base de l’ADN ont été clarifiés, découvrons toute la démarche exécutée par la police scientifique pour mettre l’ADN à profit dans des enquêtes. Avant de récolter l’ADN d’une scène de crime, les experts doivent respecter des conditions de travail afin de ne pas la contaminer. 3. Conditions de travail sur une scène de crime Le travail de la police scientifique nécessite des conditions de travail particulières. En effet, les experts doivent prendre certaines précautions avant d’entrer sur une scène de crime. Les indices des scènes de crime sont très facilement contaminés. Tout passage laisse une trace, il suffit d’une petite erreur et les résultats sont faussés. Voici un exemple : un membre de la police scientifique utilise régulièrement le même stylo pour noter ses observations. Il le pose à terre quand il doit prélever les indices. Ayant l’habitude de le mettre en bouche, il a contaminé la scène de crime avec sa salive. D’une part, pour éviter les risques de contamination, les enquêteurs portent une combinaison de protection équipée d’une capuche. Ils sont également munis de gants chirurgicaux, d’un masque et de sur-chaussures en plastique. D’autre part, si le crime a eu lieu à plusieurs endroits, le changement des experts est impératif. En effet, ceux-ci pourraient transporter de l’ADN provenant d’ailleurs. Si ce changement n’est pas possible, les enquêteurs sont soumis à une décontamination. Une fois ces précautions prises, la police scientifique peut commencer à chercher des indices contenant de l’ADN. 5 4. Sources et détection d’ADN Sur une scène de crime, les sources d’ADN peuvent être nombreuses. Certaines nécessitent des méthodes de détection spécifiques, notamment le sang. D’autres ont la vertu de posséder deux types d’ADN, c’est le cas des cheveux et des poils. Enfin, d’autres substances comme la salive par exemple, sont assez facile à trouver et à prélever. 4.1 Sang Le sang peut se trouver n’importe où sur une scène de crime, il est facile de le repérer. Mais dans certains cas, les traces de sang ont été nettoyées et sont donc invisibles à l’œil nu. Voici quelques méthodes permettant de les détecter. 4.1.1 Lampe Polilight La première méthode de détection consiste à projeter de la lumière à différentes longueurs d’ondes. Cette technique s’effectue grâce à la lampe Polilight. Chaque changement d’onde correspond à une couleur. L’œil humain a la capacité de voir des longueurs d’ondes de 380 Fig. 5. Lampe Polilight nanomètres (violet) jusqu’à 780 nm (rouge). Cependant, la lumière blanche est perçue comme une couleur unique alors qu’elle constitue un ensemble de couleurs. Certains objets absorbent la lumière blanche à une certaine longueur onde et l’émettent plus fortement. En d’autres termes, ils sont fluorescents*. Le sang absorbe et renvoie la lumière à 415 nanomètres (4,2 x 10 -7 m). En projetant un faisceau à cette longueur d’onde précise, la lampe Polilight rendra le sang visible. Cependant, pour que cette méthode fonctionne, la pièce inspectée doit être plongée dans le noir et l’expert doit porter des lunettes filtrantes c’est-à-dire qui ne laisse passer que la longueur d’onde voulue. 4.1.2 L’eau oxygénée La seconde méthode consiste à utiliser de l’eau oxygénée (H2O2) pour vérifier la présence de sang. Ce dernier contient de l’hémoglobine* à travers les globules rouges. L’hémoglobine a tendance à se fixer sur les tissus. Associée à de l’eau oxygénée la réaction suivante produit de la mousse : 6 H2O2(l) + H2O2(l) --------- > O2(g) + 2H2O(l) (Réaction de dismutation) La production de mousse est due au dégagement de dioxygène(O2). Cette réaction peut avoir lieu sans hémoglobine mais avec une vitesse plus lente. L’hémoglobine agit donc comme un catalyseur* c’est-à-dire qu’il accélère la réaction. Si la production de mousse est instantanée, il y a la présence d’hémoglobine et donc de sang. Cependant les résultats ne sont pas toujours fiables car l’eau oxygénée peut également réagir avec du jus de fruit. 4.1.3 Luminol Le luminol (C8H7N302) est un produit chimique permettant d’émettre une lumière bleue au contact du fer, du cuivre, du sodium ou de certains décolorants. Comme le sang contient du fer, la police scientifique utilise cette substance pour en détecter la présence. La lumière bleue est en réalité une chimiluminescence c’est-à-dire une lumière émise à cause d’un surplus d’énergie lors de la réaction chimique. Cependant, le luminol a quelques inconvénients. Comme dit précédemment, la réaction peut aussi avoir lieu en présence de cuivre, de sodium ou de certains décolorants. Si un criminel prend le soin de nettoyer la scène de son crime avec de l’eau de Javel (NaClO) qui contient du sodium, toute la pièce sera mise en évidence par le luminol. Il est alors impossible pour la police scientifique de faire la distinction entre les vraies tâches de sang et l’eau de javel. De plus, le luminol est une substance toxique qui provoque des irritations respiratoires et cutanées. 4.1.4 Sang animal ou humain ? Après avoir détecté la présence de sang, il reste encore à vérifier de quel sang il s’agit. En effet, aucune de ces méthodes ne permet de faire une distinction entre du sang humain ou du sang animal. Les protéines présentes dans le sang s’appellent des antigènes. Celles-ci se trouvent à la surface des globules rouges. Le sang contient également des anticorps. Un antigène X ne peut jamais être mis en contact avec un anticorps X sous peine d’une agglutination*. Les antigènes humains sont différents de ceux du sang animal. Les experts introduisent alors un anticorps dirigé contre les protéines humaines. S’il s’agit de sang humain, ils observeront une agglutination puisqu’un anticorps est en présence d’un antigène qui lui correspond. S’il s’agit de sang animal, il n’y aura aucune réaction. 7 4.2 Eléments pileux Les éléments pileux sont une autre source ADN très accessible par la police scientifique puisque tout le monde en perd entre 50 et 100 par jour5. Ils peuvent donc se trouver littéralement partout. Les cheveux en particulier peuvent être prélevés sur un peigne ou une brosse grâce à une pince. De plus, ils restent intacts pendant de nombreuses années. Seul le bulbe (figure 6) de l’élément pileux contient de l’ADN. Cependant, la plupart des cheveux retrouvés sur des scènes de crime ne contiennent plus leurs bulbes. Il ne reste Fig. 6. Structure du cheveu donc que la tige. En effet, lorsque les cheveux et les poils tombent de manière naturelle, ils se décrochent de leur bulbe. La tige peut tout de même être exploitée puisqu’elle contient que de l’ADN mitochondrial. 4.3 Autres sources d’ADN L’ADN étant présent dans toutes les cellules du corps, il existe une multitude d’éléments qui en contiennent. Voici quelques sources d’ADN assez facilement prélevables et détectables. L’une des premières sources plutôt courante est la salive. Elle peut se situer sur les brosses à dents, les mégots, les verres, les goulots, les chewing-gums, etc. Elle est généralement prélevée à l’aide d’un coton-tige. Lorsque des enquêteurs obtiennent un mandat pour récolter l’ADN d’un suspect, la salive est un prélèvement de choix. Pour s’assurer qu’il s’agit bien de salive, une recherche peut être effectuée. La salive contient une enzyme* appelée amylase. Il suffit donc de vérifier si cette substance est bien présente dans l’échantillon récolté. Une autre substance connue qui, cette fois, nécessite une méthode de détection est le sperme. En général, il est révélé dans un lit ou sur un préservatif usagé. Tout comme le sang, il absorbe la lumière et la renvoie plus fortement. Dans ce cas, la longueur d’onde idéale pour que la substance soit la plus visible possible est entre 300 et 480 nanomètres. Il faut donc se servir de la lampe Polilight pour découvrir le sperme et le prélever. 5 Source : Comment identifier une chute de cheveux anormale ou excessive sur le site des laboratoires Vichy, url = http://www.vichy.fr/article/comment-identifier-une-chute-de-cheveux-anormale-ou-excessive/a14197.aspx 8 La transpiration est souvent récoltée par la police scientifique. Ce sont souvent de petites quantités d’ADN, mais parfois cela suffit pour les exploiter. Elle peut se situer sur le cadavre ou sur des vêtements. Soit les experts coupent une petite partie des vêtements, soit ils en prélèvent sur le corps à l’aide d’un coton-tige. La source suivante n’est utilisée que dans certains cas. En effet, l’analyse des os est réservée aux cadavres complètement décomposé. L’ADN s’y trouve dans la moelle osseuse. Les experts médico-légaux choisissent en général d’en prélever dans l’os du fémur lors de l’autopsie du corps. Enfin, dans le cas d’une enquête où un cadavre peut être analysé, des cellules de peau peuvent se trouver sous les ongles de la victime. Celle-ci pourrait avoir griffé son agresseur et par conséquent, avoir récolté son matériel génétique. Lorsque les indices ont été repérés et prélevés, le temps est venu de les transporter jusqu’au laboratoire. Il est nécessaire que les prélèvements soient protégés pour ne pas dégrader l’ADN qu’ils contiennent. 5. Protection des prélèvements Pour éliminer tout risque de contamination, les prélèvements sont placés dans des récipients spécifiques. Chaque indice est étiqueté avec la date et le numéro de l’affaire. Les éléments pileux sont déposés dans des enveloppes en papier. Les prélèvements humides comme la salive sont tout d’abord séchés pour éviter les moisissures, puis stockés dans des boîtes hermétiques. Les échantillons liquides comme le sang sont versés dans des tubes en verre scellés. Ils doivent être conservés au froid et véhiculés le plus rapidement possible pour éviter la dégradation de leur ADN. Quand les prélèvements sont arrivés au laboratoire, ils sont recueillis par les scientifiques qui peuvent désormais commencer l’analyse des échantillons. 9 6. Analyse L’analyse ADN s’effectue par plusieurs étapes successives. Les experts débutent par l’extraction de l’ADN à partir des prélèvements. Ils passent ensuite à l’amplification des marqueurs STR par PCR. Ces marqueurs subissent ensuite une électrophorèse. Pour terminer, les laborantins établissent un rapport de comparaison ADN. 6.1 Extraction de l’ADN à partir des prélèvements Les éléments prélevés ne peuvent être utilisés tels qu’ils sont. Pour pouvoir les exploiter, l’ADN a besoin d’être dissocié des autres constituants du prélèvement. Pour purifier l’ADN, les experts utilisent plusieurs détergents spécifiques, mais il est également possible de réaliser une expérience avec des ingrédients du quotidien. Il suffit de verser de la salive (source d’ADN) dans une solution saline* mélangée à de l’éthanol (CH3COOH), du détergent (savon) et du bicarbonate de soude (NaHCO3). En laissant reposer quelques minutes, l’ADN remonte à la surface sous forme de longs filaments visqueux surnommés la méduse d’ADN. Cette démarche permet d’éliminer les substances inutiles et de préserver uniquement le matériel génétique. 6.2 Marqueurs STR Pour analyser l’ADN, les scientifiques tirent profit des associations de nucléotides appelées STR (Short Tandem Repeat) ou microsatellites. Ces séquences STR sont identiques mais le nombre de répétitions varie d’un individu à l’autre. Dans la figure 7, la séquence CTA est répétée 5 fois sur le premier homme, 6 fois sur le second et 7 fois sur le dernier. Les microsatellites rendent l’ADN unique et permettent de différencier plusieurs matériels génétiques. Fig. 7. Séquences STR 10 Le nombre de répétitions d’une séquence de nucléotides est considéré comme un allèle*. Un allèle représente les formes différentes que peuvent prendre un même gène. Par exemple, le groupe sanguin est un gène dont A, B et O sont les allèles. Ces variations sont dues à des mutations génétiques c’est-à-dire de petites erreurs lors de la copie des gènes. Ces changements peuvent aussi avoir lieu dans la zone non-codante. C’est plutôt ceux-ci qui intéressent la police scientifique car ils permettent de différencier l’ADN de plusieurs suspects. Ainsi, les marqueurs STR sont analysés sur différents chromosomes pour augmenter la fiabilité des résultats. Il est préférable d’explorer un certain nombre de STR de manière à trouver un profil le plus restreint possible. L’ADN et par conséquent, les marqueurs STR sont souvent en très petites quantités. Il est donc difficile d’observer le nombre de répétitions de ceux-ci. C’est pourquoi les experts utilisent la méthode suivante appelée PCR. 6.3 Méthode PCR Après avoir extrait l’ADN de l’échantillon, les experts réalisent la méthode PCR «Polymeras Chain Reaction» qui permet de multiplier l’ADN. Elle est utilisée car les quantités d’ADN contenues dans les prélèvements sont souvent minimes. Or, pour pouvoir observer le nombre de répétitions des séquences STR, il est nécessaire que l’ADN soit en quantité suffisante. Cette méthode consiste donc à amplifier une partie spécifique du matériel génétique. Grâce à elle, même une quantité infime est exploitable. Les scientifiques peuvent choisir d’accroître le volume d’un gène, d’une partie de gènes ou d’une séquence de nucléotides*. Dans la police scientifique, les experts décident d’amplifier les séquences STR puisqu’elles permettent de différencier plusieurs ADN. Cette photocopie est réalisée grâce à une enzyme* appelée polymérase d’où le nom de cette technique. Les laborantins mélangent l’échantillon d’ADN avec l’enzyme polymérase, une solution saline (eau + sel), les 4 bases azotées et des amorces. Les amorces sont des séquences d’environ 20 nucléotides qui correspondent aux extrémités de la zone spécifique choisie par les analystes, ici les STR. Il est donc nécessaire de connaître partiellement les STR pour « créer » les amorces. 11 Le mélange est chauffé à 90°C dans le but de séparer les deux brins de la double hélice. Cette étape s’appelle la dénaturation. Le mélange est ensuite refroidi. Pendant le processus d’hybridation, les amorces vont retrouver le brin qui leur correspond. Elles vont ensuite créer le deuxième brin à l’aide de l’enzyme Polymérase et des nucléotides qui agissent comme des pièces de puzzle. En effet, puisque les bases azotées s’associent uniquement par binôme spécifique (A-T et C-G), il suffit d’un seul brin pour construire le second. En un seul cycle, les deux brins sont reproduits en double et à l’identique. Fig. 8. Amplification par PCR Cette étape va alors se poursuivre de manière exponentielle (2n), ce qui permet d’obtenir une quantité suffisante de matériel génétique. Les laborantins colorent les marqueurs STR avec plusieurs fluorescences distinctes pour passer à l’étape suivante appelée électrophorèse. 6.4 Electrophorèse sur gel L’électrophorèse peut se réaliser sur du gel d’agarose* ou sur du gel de polyacrylamide*. Ce dispositif a pour but de séparer les gros fragments d’ADN des plus petits. Il s’agit de déposer l’ADN sur du gel et de faire passer un courant électrique. L’ADN étant négativement chargé, les échantillons vont migrer vers la charge positive. Comme leur vitesse dépend de leur taille, ils se retrouvent à des endroits différents. En effet, sur une même période de temps, les petits fragments se déplacent plus rapidement que les gros. 12 Dans la police scientifique, ce sont les marqueurs STR, colorés au préalable, qui subissent une électrophorèse. Un laser distingue les fluorescences différentes et les transfèrent à l’ordinateur. Celui-ci traduit dès lors les informations sous formes de courbes qui représentent le nombre de répétitions des marqueurs STR comme dans la figure 9. Fig. 9. Courbes représentant le nombre de répétitions des STR. Une fois que les résultats sont présentés sont forme de courbes, les laborantins passent à la dernière étape, la comparaison d’ADN. 6.5 Comparaison d’ADN Après l’électrophorèse des marqueurs STR, les scientifiques interprètent les résultats en fonction de la probabilité de rencontrer tel ou tel allèle dans une population. De nombreuses études concernant la fréquence des allèles en fonction des populations ont été publiées. Par exemple, il y a 99,3%6 de chances d’avoir le groupe sanguin O dans la population Amérindienne (Argentine). Le nombre de répétitions de STR possède également ce type de données. En fonction de ces valeurs, les experts réalisent des statistiques pour établir un rapport de vraisemblance entre les échantillons ADN analysé. Les experts peuvent comparer l’ADN retrouvé sur une scène de crime avec celui d’un ou plusieurs suspects. Lorsqu’un suspect devient sérieux, les enquêteurs demandent un mandat pour récolter son matériel génétique. Les scientifiques peuvent donc établir un rapport de vraisemblance avec le ou les suspect(s). 6 Identification d’ADN sur le site la police scientifique, url = http://www.police-scientifique.com/adn/identification/, dernière consultation le 6 février 2016 13 7. Résultats 7.1 Véracité des résultats Tout d’abord, pour avoir un résultat à 100% fiable, il faudrait analyser l’ADN entier et pas seulement quelques locus. Les résultats établis par les experts sont des « profils » et non des empreintes génétiques entières. Deux individus différents peuvent donner un même profil ADN si leurs différences génétiques se trouvent sur d’autres marqueurs STR. L’ADN retrouvé sur une scène de crime peut correspondre à celui du suspect en analysant 6 locus. Si les experts étudient quelques locus supplémentaires, les résultats pourraient affirmer que l’ADN provient de deux individus distincts. Les experts appellent cela des faux positifs. Il reste donc toujours une petite marge d’erreur. En observant 11 locus, la France réduit cette marge à une erreur sur un milliard7. De plus, il y a aussi des risques de contamination. D’une part, les services de secours manipulent une victime dans le but de la sauver. En effet, celle-ci est potentiellement en vie. Les secouristes sont susceptibles de déposer leur ADN sur la victime et sur la scène de crime. De même pour un citoyen qui exerce son devoir d’assistance à personne en danger. Ces interventions risquent donc de compromettre les résultats. C’est pourquoi, toute personne ayant eu contact avec la victime ou la scène de crime est soumise à un prélèvement pour éviter toute confusion avec celui du ou des malfaiteur(s). D’autre part, malgré les précautions prises par les policiers et par les laborantins, il y a toujours un risque qu’ils mélangent leur ADN avec celui prélevé. Enfin, l’ADN peut varier en fonction de plusieurs facteurs. D’une part, une mutation génétique peut générer un changement au sein d’une cellule. Par conséquent, cette cellule aura une différence minime par rapport aux autres. Donc, si les experts amplifient par PCR un prélèvement contenant cette cellule modifiée, le résultat sera différent de l’analyse d’une autre cellule provenant du même individu. D’autre part, de nombreuses maladies nécessitent des greffes. Celles-ci comportent des cellules venant d’une personne extérieure. Si un prélèvement est effectué à l’endroit de cette greffe sans en avoir connaissance, le bilan de l’analyse correspondra à l’ADN du donneur de la greffe. 7 Source : BRUNET,A., La police scientifique dans Sciences et Vie Junior, n°65, Juillet 2006, p 63-67 14 7.2 Conditions pour qu’une preuve soit recevable au tribunal Pour que le tribunal reconnaisse les pièces à conviction et les rapports d’analyse ADN en tant que preuve, une procédure intransigeante doit être suivie. Premièrement, le juge demande une attestation confirmant que les indices ont été préservés dans de bonnes conditions. Les pièces à conviction doivent être sous surveillance permanente entre la scène de crime et le laboratoire. Deuxièmement, toutes les personnes ayant été en contact avec les indices sont inscrites sur une liste dans le cas d’un rapport faussé ou d’une pièce à conviction manquante. 7.3 Conséquences des résultats au tribunal Lorsque les résultats ont été envoyés au tribunal, la police scientifique n’a plus aucun rôle à jouer. Elle ne fait que rendre le rapport qui atteste les résultats des analyses. Ces derniers indiquent la probabilité que tel échantillon d’ADN appartient ou non à telle personne. Cependant, seul le juge est maître de prendre en compte ces analyses ou non. Pour éviter une erreur judiciaire, il doit tout de même prendre en considération les risques liés à la fiabilité des résultats. Si le juge reconnait la preuve ADN, cette dernière peut être utile dans de nombreux cas sur le plan pénal. 15 8. Utilité des résultats sur le plan pénal La preuve génétique apporte un élément solide à une enquête. Elle a permis d’ouvrir une banque de données ADN. Elle est également utile dans de nombreuses affaires. 8.1 Banque de données d’ADN Les banques de données ADN servent à stocker les profils génétiques déjà analysés par les services de police. En Belgique, ces renseignements sont séparés dans deux banques de données différentes. La première est consacrée aux données criminalistiques. Celles-ci s’acquièrent grâce aux traces retrouvées sur des scènes de crime et grâce aux prélèvements ADN de certains suspects. La seconde se nomme banque de données des condamnés. Comme son nom l’indique, ces informations sont recueillies lors de l’incarcération de criminels. Au niveau international, il existe deux banques de données principales. L’une s’appelle le Codis (Combined DNA Index). Elle appartient au FBI. L’autre est nommée National DNA Database ou NDNAD. Cette banque de données appartient au Forensic Science Service anglais. Interpol8 a mis au point un système d’échanges de données ADN automatique. Cette organisation compte 190 pays membres dont la Belgique. Ces derniers peuvent donc consulter et rajouter de nouveaux profils à partir de leur banque de données nationale. Imaginons que la police de Belgique retrouve une trace ADN sur une scène de crime. En Allemagne, ce même ADN a donné une correspondance avec une identité. Grâce aux données d’Interpol, les fichiers allemands sont mis à disposition des pays membres et la Belgique peut obtenir davantage d’informations. Ces fichiers sont très utiles lors de la résolution de nouvelles enquêtes. En Belgique, plus de 10%9 des profils encodés permettent de relier et de résoudre des affaires policières. Après avoir analysé de l’ADN retrouvé sur une scène de crime, le premier réflexe des laborantins est donc de comparer l’échantillon à la banque de données. 8 Interpol : Organisation internationale de police criminelle Source : Banques nationales de données ADN sur le site de l’INCC (Institut national de criminalistique et de criminologie), url = https://incc.fgov.be/banques-de-donnees, dernière consultation le 7 février 2016 9 16 8.2 Inculper ou innocenter quelqu’un Les enquêteurs ont souvent recours aux analyses ADN dans le cadre de leurs affaires criminelles. Le matériel génétique peut servir à accuser ou innocenter une personne. Voici une affaire où le bilan ADN a innocenté un condamné : En 1982, Kevin Martin a été condamné à 35 ans de prison pour le viol et le meurtre d’une jeune femme à Washington. Il a déjà été condamné auparavant pour des braquages à main armée, pourtant il n’est pas l’auteur de ce meurtre. Son coéquipier de braquage, le réel meurtrier, l’a dénoncé et accusé à sa place. Malgré le fait que Kevin Martin a toujours clamé son innocence, il a tout de même purgé sa peine. Après 27 ans de prison, il bénéficie d’une liberté conditionnelle et réussi à rouvrir son dossier. Il demande alors une comparaison de son ADN avec le sperme retrouvé sur la victime et le bilan des experts a affirmé que les deux matériels génétiques ne correspondaient pas. Il a ensuite été blanchit de cette erreur judiciaire. Aux Etats-Unis, le nombre de condamnés innocentés par l’ADN est estimé à 317 par l’organisation Innocence Project. 8.3 Identifier des corps inconnus Il y a deux méthodes pour identifier les victimes. La première est d’appeler un des proches présumés pour qu’il confirme l’identité du cadavre. La deuxième est d’observer les caractéristiques physiques comme les tatouages, les vêtements, les bijoux,… Malheureusement, dans certaines affaires, les corps ne sont pas identifiables à cause des fortes brulures par exemple. Dans ce cas, les légistes peuvent faire des prélèvements directement sur le corps et les envoyer au laboratoire. 8.4 Relier des enquêtes L’ADN permet également de relier des enquêtes entre elles dans le cas d’un tueur en série par exemple. Dans l’affaire Pierre Bodein alias Pierrot le fou, les enquêteurs ont réussi à voir le lien entre les différents meurtres grâce aux modes opératoires, mais aussi grâce à la génétique. En effet, en juin 2004, dans la région d’Alsace, la disparition de Jeanne-Marie Kegelin âgée de 10 ans se fait inquiétante. Une semaine plus tard, une autre jeune fille est enlevée. 17 Les deux victimes correspondent au même profil et proviennent de la même région. Entre ces deux kidnappings, le corps d’une femme plus âgée est retrouvé dans les alentours et porte des marques de strangulation et de blessures sexuelles. A première vue, cette femme ne correspond pas au profil puisqu’elle est âgée de 38 ans. Peu après, on retrouve les corps des deux autres jeunes filles qui ont subi le même type de blessure. Les enquêteurs comprennent dès lors que les affaires sont liées sans toutefois avoir des preuves. La police scientifique a retrouvé du sang sur le vélo de Jeanne-Marie Kegelin. Ce sang appartenait à un certain Pierre Bodein bien connu de la justice. En fouillant sa voiture, les experts ont découvert des traces de sang et un élément pileux provenant des deux autres victimes. Toutes les preuves se dirigeaient alors sur Pierre Bodein. Les résultats sont bénéfiques sur le plan pénal, mais aussi sur le plan civil. 9. Utilité des résultats sur le plan civil 9.1 Les tests de paternité Les tests de paternité fonctionnent grâce aux marqueurs STR. Tout comme les examens ADN classiques, les résultats ne peuvent pas atteindre les 100% de fiabilité. Dans un cas où le père effectue un test par rapport à son/ses enfant(s), le bilan touche les 99,9% 10 de fiabilité si les marqueurs STR correspondent. Un prélèvement ADN de la mère est le bienvenu pour faciliter et augmenter la fiabilité des analyses. La probabilité de paternité n’est pas de 100% car les tests de filiation n’analysent pas le matériel génétique entier. Les grands laboratoires étudient au moins 16 locus dans le but d’obtenir une probabilité de paternité élevée. Il existe d’autres tests qui exploitent des liens de parenté différents comme frère et sœur, oncle et neveu, … Les tests de paternité se sont avérés élémentaires dans l’affaire des bébés congelés. En juillet 2006, Jean-Louis Courjault découvre les corps de deux nourrissons dans son congélateur en Corée du Sud. Ce français expatrié prévient immédiatement les autorités coréennes. Sa femme, Véronique se trouvait en France pendant cette découverte. Contactée par les policiers, elle affirme ne pas être la mère de ces enfants. Le couple s’est soumis aux tests de maternité et de paternité. Le bilan ADN certifiait que Mme et Mr Courjault étaient les 10 Source : Fiabilité du test ADN de paternité par analyse des microsatellites sur le site d’expert ADN, url = http://expertadn.fr/fiabilite-du-test-adn-de-paternite-par-analyse-des-microsatellites/ , dernière consultation le 25 décembre 2015 18 parents de ces bébés. Véronique avait en réalité dissimulé ses grossesses et accouché clandestinement. Peu après, elle a admis avoir mis de faux jumeaux au monde dans sa salle de bains en 2002. Elle les a ensuite asphyxiés et placés dans le congélateur. Véronique Courjault a également avoué avoir accouché en 1999 et avoir brûlé son enfant. Elle a été condamnée pour un triple infanticide. 19 10. Conclusion En conclusion, l’ADN peut être mis à profit grâce aux méthodes d’analyse pouvant être réalisées à partir des nombreuses sources d’ADN. Les résultats ont un impact en criminologie puisqu’ils permettent d’apporter des preuves dans des enquêtes judiciaires. Avant d’entrer sur une scène de crime, les scientifiques doivent se soumettre à des règles strictes concernant les risques de contamination. Après avoir enfilé leur uniformes, les experts cherchent des sources d’ADN. Celles-ci peuvent nécessiter des méthodes de détection, comme le sang par exemple. Une fois les indices détectés, ils sont emballés dans des récipients spécifiques à la nature de l’échantillon. Les prélèvements sont transportés le plus rapidement possible au laboratoire où l’analyse ADN peut commencer. Cette dernière débute par l’extraction de l’ADN à partir des indices. Une fois l’ADN extrait, les experts multiplient les marqueurs STR grâce à la méthode PCR. Cette technique permet d’analyser le nombre de répétitions des marqueurs STR ce qui n’aurait pas été envisageable avec une quantité d’ADN insuffisante. Les marqueurs STR sont ensuite colorés puis subissent une électrophorèse. Le résultat est dès lors traduit sous formes de courbes représentant le nombre de répétitions. Les experts établissent un rapport de vraisemblance entre deux ADN à partir de statistiques. Ils écrivent un rapport qui peut être utilisé comme preuve au tribunal. Cependant, les résultats ont quelques inconvénients. Premièrement, ils ne sont pas à 100% fiable. De plus, ils peuvent être refusés par le tribunal si certaines conditions n’ont pas été respectées. Enfin, ils peuvent être refusés par le juge s’il décide de ne les pas prendre en compte. Il reste maître de sa décision. Lorsque le tribunal reconnait la preuve génétique, elle peut avoir de nombreux avantages. Sur le plan pénal, l’ADN permet entre autres, d’inculper ou d’innocenter un suspect. Les banques de données ADN et leurs échanges internationaux augmentent clairement le nombre d’affaires résolues. Sur le plan civil, les tests de paternité permettent d’éclaircir les doutes sur un quelconque lien de parenté. L’ADN est devenu un élément clé dans le milieu judiciaire, presque infaillible aux yeux de la population. N’y a-t-il pas un risque que des criminels se jouent de la génétique et que des innocents se retrouvent en prison ? 20 11. Bibliographie Livres : WRIGHT, J.D, Police scientifique, édition Parragon Books, Londres 2009 Magazines : BRUNET,A., La police scientifique dans Sciences et Vie Junior, n°65, Juillet 2006, p 6367 LOPEZ, J., Quand l’ADN ment dans Sciences et Vie Junior, n°244, Janvier 2010, p 60-63 Vidéo : FAROUX, B., HUBSCHMAN, A., Faites entrer l’accusé : Pierre Bodein, Paris 2008 Sources internet : ADN sur le site tpe-police scientifique, url = http://tpe- policescientifique.weebly.com/adn.html, dernière consultation le 20 février 2016 ADN-analyse sur le site internet de la police scientifique, url = http://www.policescientifique.com/adn/analyse/ , dernière consultation le 7 novembre 2015 L’ADN mitochondrial sur le site du Podcastscience, url http://www.podcastscience.fm/dossiers/2011/01/27/dossier-ladn-mitochondrial/, = dernière consultation le 8 novembre 2015 ADN-prélèvements sur le site internet de la police scientifique, url = http://www.policescientifique.com/adn/prelevements/ , dernière consultation le 21 octobre 2015 ADN- Structure et principe sur le site de la police scientifique, url = http://www.policescientifique.com/adn/structure-et-principe-de-base/, dernière consultation le 8 novembre 2015 Agglutination sur le site Larousse, url = http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/agglutination/1642, dernière consultation le 2 mars 2016 21 A la rencontre des sciences médico- légales sur le site du Simon Fraser University (SFU) url = http://www.sfu.museum/forensics/fra/pg_media-media_pg/adn-dna/, dernière consultation le 8 novembre 2015 Banques nationales de données ADN sur le site de l’INCC (Institut national de criminalistique et de criminologie), url = https://incc.fgov.be/banques-de-donnees, dernière consultation le 7 février 2016 Comment identifier une chute de cheveux anormale ou excessive sur le site des laboratoires Vichy, url = http://www.vichy.fr/article/comment-identifier-une-chute-de-cheveux-anormaleou-excessive/a14197.aspx, dernière consultation le 13 janvier 2016 Echanges internationaux données ADN de données ADN pas assez de personnel pour tout traiter ? sur le site de la RTBF, url = http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_echangesinternationaux-de-donnees-adn-pas-assez-de-personnel-pour-tout-traiter?id=9106627, dernière consultation le 8 février 2016 Etats-Unis : après 26 ans de prison, il est innocenté par l'ADN, sur le site de TF1, url = http://lci.tf1.fr/monde/amerique/etats-unis-apres-26-ans-de-prison-il-est-innocente-par-l-adn8456344.html, dernière consultation le 9 février 2016 Fiabilité du test ADN de paternité par analyse des microsatellites sur le site d’expert ADN, url = http://expertadn.fr/fiabilite-du-test-adn-de-paternite-par-analyse-des- microsatellites/ , dernière consultation le 25 décembre 2015 Gel d’agarose- Dictionnaire de la biotechnologie sur le site de Biotech, url = http://www.biotechactors.com/wiki-DicoGeldagarose/dictionnaire-de-la-biotechnologied%C3%A9finition-gel-d-agarose, dernière consultation le 1 mars 2016 Identification d’ADN sur le site la police scientifique, url = http://www.policescientifique.com/adn/identification/, dernière consultation le 6 février 2016 Identifying the victim sur le site Explore Forensic, url = http://www.exploreforensics.co.uk/identifying-the-victim.html, dernière consultation le 4 janvier 2016 22 La lampe Polilght pour découvrir des indices sur le site internet du Futura-Sciences, url = http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/biologie-policescientifique-vraies-methodes-investigation-1202/page/3/, dernière consultation le 4 octobre 2015 L’ADN, pièce maîtresse ou traîtresse ? sur le site de France TV info, url = http://www.francetvinfo.fr/societe/justice/adn-piece-maitresse-ou-traitresse.html, dernière consultation le 6 février 2016 L’apparence de la certitude. L’ADN comme « preuve » scientifique et judiciaire sur le site Actujuridique, url = http://www.actujuridique.com/index.php?2009/07/10/14-lapparence-dela-certitude, dernière consultation le 27 décembre. L’empreinte génétique : l’ADN sur le site internet du Futura-Sciences, url = http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/biologie-policescientifique-vraies-methodes-investigation-1202/page/16/, dernière consultation le 7 novembre 2015 Le procès des bébés congelés s’ouvre à Tours sur le site Le Monde, url = http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/08/le-proces-des-bebes-congeles-s-ouvre-atours_1204020_3224.html, dernière consultation le 1 janvier 2016 Les tests ADN sur le site du Podcastscience, http://www.podcastscience.fm/dossiers/2011/05/19/dossier-les-tests-adn/, url = dernière consultation, le 22 décembre 2015 Le test l’ADN Mitochondrial (test de l’ADNmt) pour trouver la lignée maternelle lors du test de filiation sur le site EasyDNA, url = http://www.easydna.fr/knowledge-base/test-deadnmt-test-test-de-filiation/, dernière consultation le 8 février 2016 Police scientifique sur le site d’Interpol, url = http://www.interpol.int/fr/Expertise/Policescientifique/ADN, dernière consultation le 20 février 2016 Retrouver du sang sur le site internet du Futura-Sciences, url = http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/biologie-police-scientifique-vraies-methodesinvestigation-1202/page/4/, dernière consultation le 3 octobre 2015 23 Scènes de crime et indices sur le site internet du Futura-Sciences, url = http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/biologie-police-scientifique-vraies-methodesinvestigation-1202/page/2/, dernière consultation le 21 octobre 2015 Statistiques de criminalité sur le site de la police fédérale, url = http://www.stat.policefederale.be/statistiquescriminalite/interactif/tableau-par-zone-depolice/, dernière consultation le 27 février 2016 Tests de paternité sur le site d’expert ADN, url = http://expertadn.fr/test-de-paternite/, dernière consultation le 25 décembre 2015 24 12. Lexique Agarose : Substance gélatineuse obtenue par floculation d’agar purifiée et dans laquelle, les acides nucléiques, sous l’influence d’un champ électrique, se déplacent en fonction de leur taille. Agglutination : Réaction spécifique de défense de l'organisme, caractérisée par le rassemblement en petits amas de globules rouges, de bactéries ou d'autres éléments, en présence de l'anticorps correspondant. Allèle : Différente forme d’un même gène Bolcheviques : Membre du parti de Lénine qui prit le pouvoir en Russie en 1917 Catalyseur : Substance qui accélère une réaction chimique sans toutefois la modifier. Enzyme : Substance organique soluble provoquant ou accélérant une réaction Fluorescent : Objets qui absorbent la lumière et la restituent en lumière d’émission Hémoglobine : Protéine présente dans les globules rouges du sang. Locus : Endroit précis sur un chromosome. Polyacrylamide : gel polymère de l’acrylamide utilisé pour l’électrophorèse. Nucléotides : Association d’une base, d’un groupe phosphate (PO43-) et du désoxyribose. 25