Corbière, Tristan - Lycée Français du Caire

Transcription

Corbière, Tristan - Lycée Français du Caire
Tristan Corbière
De son vrai nom Edouard Joachim Corbière né en
Ploujean prés de Morlaix en 1845 et mort à l’hôpital de
Dubois le premier Mars 1875. A 14 ans il a été envoyé au
lycée de Saint-Brieuc. Mais ensuite il devait vivre à Roscoff à
cause de sa santé (il avait un rhumatisme articulaire). Son
rêve était d’être un marin comme son père qui était aussi .un
écrivain . Corbière fait le service militaire, ses études qui étant
interrompues à cause de ses conditions sanitaires. Il a choisi
le pseudonyme romantique de Tristan. Il produit donc une
poésie originale, fondée sur l’humain, sur l’instabilité du vers
et sur le pouvoir d’engendrement des mots et des images. En
1817 il rencontre
la fille du comte Rodolf de Battire qui
s’appelle «Hermanie». Il la suit à Paris et la nomme
«Marcelle». Elle sera sa muse après lui avoir dédié « Les
Amours Jaunes ». Cette seule œuvre écrite par cet homme
de lettres apparaît en août 1873. Il est considéré comme un
des «Poètes Maudits » avec Rimbaud et Mallarmé. En 1874
son mal de poitrine s’aggrave et il est envoyé à l’hôpital de
Dubois à Vincennes ; avant de mourir, il écrit à sa mère: « Je
suis à Dubois, dont on fait les cercueils. » Joris Karl
Huysmans lui rend hommage dans la « bibliothèque des
Esseintes. »
Les œuvres:
Seulement «Les Amours Jaunes» écrite en 1873 et
donné à la bibliothèque publique ancienne de Morlaix.
Nous avons trouvé toutes ces informations dans le « Dictionnaire des
littératures de la langue Française », édition février 1994, p574. Mais
aussi sur le site www. wikipedia.org , consulté le 23/02/11.
Quelques poèmes choisis
A une demoiselle
La dent de ton Erard, râtelier osanore,
Et scie et broie à cru, sous son tic-tac nerveux,
La gamme de tes dents, autre clavier sonore...
Touches qui ne vont pas aux cordes des cheveux
- Cauchemar de meunier, ta : Rêverie agile !
- Grattage, ton : Premier amour à quatre mains !
O femme transposée en Morceau difficile,
Tes croches sans douleur n'ont pas d'accents humains !
Déchiffre au clavecin cet accord de ma lyre ;
Télégraphe à musique, il pourra le traduire
Cri d'os, dur, sec, qui plaque et casse - Plaugorer...
Jamais ! - La clef-de-Sol n'est pas la clef de l'âme,
La clef-de-Fa n'est pas la syllabe de Femme,
Et deux demi-soupirs... ce n'est pas soupirer.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/tristan_corbiere/index.html
PETIT MORT POUR RIRE
Va vite, léger peigneur de comètes!
Les herbes au vent seront tes cheveux;
De ton œil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...
Ne fais pas le lourd; cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort les bourgeois sont bêtes
Va vite, léger peigneur de comètes
Féminin singulier
Eternel Féminin de l'éternel jocrisse !
Fais-nous sauter, pantins nous pavons les décors !
Nous éclairons la rampe... Et toi, dans la coulisse,
Tu peux faire au pompier le pur don de ton corps.
Fais claquer sur nos dos le fouet de ton caprice,
Couronne tes genoux ! ... et nos têtes dix-corps ;
Ris ! montre tes dents ! ... mais ... nous avons la police,
Et quelque chose en nous d'eunuque et de recors.
... Ah tu ne comprends pas ? ... - Moi non plus - Fais la belle,
Tourne : nous sommes soûls ! Et plats ; Fais la cruelle !
Cravache ton pacha, ton humble serviteur!...
Après, sache tomber ! - mais tomber avec grâce –
Sur notre sable fin ne laisse pas de trace ! ...
- C'est le métier de femme et de gladiateur.
http://membres.multimania.fr/jccau/poesie/corbiere/ind_corb.htm
PETIT MORT POUR RIRE
Va vite, léger peigneur de comètes!
Le peigneur de comètes présente le poète dans ce vers. La vitesse
exprimé dans ce vers nous explique que le poète va mourir
rapidement mais que ses poèmes vont rester. Le peigneur de
comètes est une personne dans un autre monde.
Les herbes au vent seront tes cheveux;
«Les herbes», champ lexical de la nature. Encore une fois la vitesse
est exprimée. Le départ en vitesse du poète est renforcé par la
métaphore des herbes.
De ton œil béant jailliront les feux
Ici le poète utilise une personnification de l'œil, mais aussi une
antithèse parce que normalement c'est l'œil qui à peur des flammes
alors
que
ici
c'est
les
flammes
qui
ont
peur.
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Le poète dit que les «prisonniers» sont fous dans leurs petites têtes
car ils croient que le poète va mourir mais en fait il est immortel. Il ne
parle pas précisément des prisonniers mais de tous les gens.
Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
«Les fleurs» : encore une fois le champ lexical de la nature, objet
mélioratif qui exprime la joie. Il est renversé par «tombeau», donc le
champ lexical de la mort, objet péjoratif, malheureux. On peut voir ici
que le poète met dans un même vers la vie et la mort, comme si il
n’avait
pas
peur
de
la
mort .
Foisonneront plein ton rire terreux...
L’homme de lettre écrit ici un oxymore, entre le «rire» et «terreur»
encore une fois la joie et le malheur dans un même vers. Il dit aussi
que lorsqu’il va mourir il aura plein d’« Amourettes»
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...
A une deuxième reprise le poète utilise des noms de fleurs, les
myosotis sont des fleurs bleues. Ils sont appelées «fleurs d’oubliettes»
parce que elles évoquent une histoire dans laquelle le héros meurt et
donne à sa dame cette fleur pour qu'elle ne l’oublie pas.
Ne fais pas le lourd; cercueils de poètes
«Cercueils» ,champs lexical de la mort. Mais aussi, les lecteurs ne
vont jamais oublier ses poèmes même avec les myosotis.
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
«Les croque-morts» sont les gens qui transportent les cadavres aux
cimetières, donc c’est le champ lexical de la mort. Mais ensuite le
poète met encore une fois un mot mélioratif «jeux». On peut voir ici
que le poète n’à pas peur d’être amené au cimetière après sa mort.
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Après qu’ils enterrent son cadavre ils vont faire les funérailles, les
«boîtes à violon» sont un des instruments joué aux funérailles.
Ils te croiront mort les bourgeois sont bêtes
Ce vers est une reprise du quatrième vers parce que il utilise cette fois
«bourgeois» au lieu de «prisonniers» et «bêtes» au lieu de «pauvres
têtes». Pour assurer le lecteur que tout le monde va croire qu’il est
mort mais en réalité il ne va jamais mourir. Parce que le poète est
immortel
grâce
à
ses
poèmes.
Va vite, léger peigneur de comètes
Même vers que le premier, le poète va mourir mais ses poèmes,
strophes, vers, même ses mots, vont rester pour toujours.