La zone franc CFA confrontée à la problématique de son

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La zone franc CFA confrontée à la problématique de son
La zone franc CFA confrontée à la
problématique de son
développement
Stéphane Alby
es pays émergents vont mieux. L’essor du commerce
mondial et des flux financiers internationaux a bénéficié
à de nombreux pays, dont une partie de l’Afrique
subsaharienne a su tirer son épingle du jeu. C’est à la lueur
de ce constat que nous nous interrogeons sur les
performances des pays de la zone franc CFA qui sont
apparues en retrait ces dernières années.
La zone franc CFA est divisée en deux sous-régions,
chacune de structure assez homogène. Les pays de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine(1)
(UEMOA) sont agricoles et majoritairement exportateurs
de produits de base (coton, café ou cacao). Les pays de
la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale(2) (CEMAC) sont exportateurs de pétrole, à
l’exception de la République centrafricaine. La spécialisation des pays de la zone franc dans l’exportation de
matières premières non transformées demeure une
caractéristique commune de ces économies. En
conséquence, les fluctuations des cours internationaux
des matières premières façonnent les performances
macroéconomiques de ces deux sous-régions.
La dévaluation de 1994 a, pendant quelques années,
permis d’accélérer la croissance de la zone franc.
Néanmoins, le ralentissement de l’activité au tournant de
la décennie a mis en exergue la persistance de
handicaps structurels. Les économies de l’UEMOA ont
pâti de la morosité des cours internationaux des
principales exportations, alors que l’alourdissement de la
facture pétrolière a entraîné des tensions au plan
macroéconomique. Bien qu’affichant des performances
meilleures, les économies de la CEMAC n’ont pas
encore su tirer pleinement profit des bénéfices de
l’envolée des prix du baril pour redynamiser l’activité
hors pétrole.
L
Octobre 2007
Face aux difficultés actuelles, l’appréciation du
franc CFA par rapport au dollar, en raison de son
arrimage à l’euro, constituerait un frein au
développement économique de la région. Pour autant,
les effets d’une nouvelle dévaluation restent incertains
en raison notamment d’un contexte international
dégradé. Et surtout, une telle alternative ne permettrait
pas de faire face aux difficultés structurelles de la
zone.
Panorama macroéconomique depuis la
dévaluation de 1994 : des performances
divergentes entre l’UEMOA et la CEMAC
En entraînant un redressement significatif de la
situation macroéconomique des pays de la zone franc,
les effets de la dévaluation de 1994 ont été conformes
aux attentes, du moins dans un premier temps. Car, au
tournant de la décennie, l’activité s’est ralentie. De plus,
les performances au sein de la zone ont divergé en
raison des effets dissymétriques de la hausse des cours
du pétrole.
1994-1998 : reprise rapide de la croissance et
restauration des équilibres macroéconomiques
Face à la montée de graves déséquilibres depuis 1985
et à l’échec des tentatives d’ajustement réel, les chefs
d’Etat des pays de la zone franc ont décidé, le
11 janvier 1994, de dévaluer le F CFA de 50%.
L’électrochoc a été immédiat et l’activité s’est redressée
significativement. Sur les quatre années post-dévaluation,
Conjoncture
17
q p
/
/
g
la croissance de la zone a atteint 5% l’an en moyenne, soit
deux points de plus que celle de l’ensemble de l’Afrique
subsaharienne. La reprise de l’activité s’est effectuée dans
un contexte inflationniste rapidement maîtrisé (cf.
graphique 1), permettant aux pays de la zone franc de
conserver une partie des gains de compétitivité engendrés
par la dévaluation. De plus, tous les pays ont bénéficié de
mesures d’accompagnement pour lisser les conséquences
de la dévaluation sur les équilibres macroéconomiques. La
France a annulé la totalité des dettes liées à l’aide publique
au développement pour les pays les plus pauvres et de
moitié les dettes de même nature pour les pays à revenu
intermédiaire. Parallèlement, le FMI a accordé des facilités
d’ajustement structurel renforcé (FASR) à tous les pays, ce
qui leur a permis de bénéficier d’accords de restructuration
de dette auprès du Club de Paris.
Le redressement de la situation macroéconomique a
été néanmoins plus marqué pour les pays de l’UEMOA
qui ont bénéficié également au cours de cette période de
la remontée des cours des principales matières
premières exportées (coton, cacao, café…). Le taux de
croissance annuel du PIB s’est établi à 6% entre 1994
et 1998. La balance commerciale est redevenue
excédentaire sous l’effet de la forte croissance des
exportations, entraînant la résorption des déficits des
comptes extérieurs courants (cf. tableau 1). Par ailleurs,
sous l’égide du FMI, les gouvernements se sont engagés
dans des politiques d’assainissement budgétaire qui se
sont traduites par une maîtrise accrue des dépenses
salariales. L’ajustement par la dépense a ainsi permis
d’augmenter les investissements publics tout en
diminuant les déficits budgétaires.
En revanche, avec une progression du PIB de 4%
l’an, la reprise a été modérée dans la zone CEMAC. Les
pays exportateurs de pétrole ont subi, en effet, de fortes
dégradations des termes de l’échange, notamment en
1998, en raison de la baisse des cours du brut. Le
contexte international n’a donc pas permis de bénéficier
pleinement des effets de la dévaluation, et les comptes
extérieurs sont restés relativement dégradés.
Néanmoins, comme dans les pays de l’UEMOA, des
mesures ont été prises pour consolider les finances
publiques. Le déficit budgétaire s’est contracté, mais la
progression des investissements publics y a été moins
franche.
Octobre 2007
Evolution du taux d'inflation
30
25
UEMOA
CEMAC
20
15
10
5
0
-5
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06e
Graphique 1
Sources : Banque de France, FMI
Equilibres macroéconomiques (% du PIB)
1990-93
1994-98
CEMAC
Taux de croissance
-0,8
3,9
Balance budgétaire
-8,7
-4,3
Balance extérieure courante
-3,9
-4,7
UEMOA
Taux de croissance
1,3
6,0
Balance budgétaire
-8,7
-5,3
Balance extérieure courante
-6,0
-2,8
Tableau 1
Sources : Banque de France, BCEAO, BEAC
1999-2006 : résurgence des chocs extérieurs pour
l’UEMOA, embellie pour la CEMAC
Les effets favorables de la dévaluation se sont
rapidement estompés. La croissance des pays de la
zone franc a fléchi fortement au tournant de la décennie
(+3,5% l’an entre 1999 et 2006). Si la succession de
chocs pour les économies de l’UEMOA a expliqué une
grande partie de ce ralentissement, les contreperformances de la zone ont également traduit les
difficultés des pays de la CEMAC à faire face au
tarissement de la production pétrolière. Paradoxalement,
la diminution des taux de croissance de cet ensemble a
coïncidé avec l’envolée des cours du pétrole dont les
revenus ont permis une amélioration de la solvabilité, au
contraire de l’UEMOA.
Le début de la décennie a été marqué par un net
ralentissement de l’activité dans les pays de l’UEMOA.
Conjoncture
18
De 6% en moyenne sur les quatre années postdévaluation, le taux de croissance annuel moyen de la
zone s’est établi à 2,5% entre 1999 et 2006. D’une part,
la sous-région a été touchée par le conflit ivoirien dont
l’économie représentait plus de 40% du PIB régional.
Mécaniquement, la période de récession qui a
accompagné les troubles politiques a tiré vers le bas les
performances de l’ensemble de la région. D’autre part,
les économies ont été affectées par un environnement
extérieur défavorable dû à la diminution des cours des
principales matières premières exportées. Depuis 2004,
le choc a été aggravé par l’envolée des cours du pétrole.
Sur les trois dernières années, les termes de l’échange
se sont dégradés de 13%, et l’impact récessif a été
relativement sévère (cf. graphique 2). Selon la Banque
centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)(3),
l’alourdissement de la facture pétrolière aurait entraîné
des pertes de croissance cumulées estimées à 1,3 point
de pourcentage sur cette période.
Pourtant, les programmes d’annulation de dette se sont
intensifiés ces dernières années. En 1999, la communauté
internationale a décidé d’accélérer le désendettement des
pays pauvres à travers le processus PPTE(4). Celui-ci a été
complété en 2006 par une autre initiative, l’IADM, qui vise à
effacer la dette des pays “PPTE” due au FMI, à l’Agence
internationale de Développement (guichet concessionnel de
la Banque mondiale) et au Fonds africain de Développement
(guichet concessionnel de la Banque africaine de
Développement). Durant cette période, cinq pays de la zone
en ont bénéficié(5), ce qui a permis de ramener le stock de
dette publique extérieure de 80% du PIB en 1998 à 45% en
2006. Parallèlement, les intérêts de la dette n’absorbaient plus
que 7% des recettes fiscales en 2006 contre 17% en 1998.
Le fort soutien de la communauté internationale tout au
long de la période s’est traduit par la consolidation de la
liquidité extérieure. A la fin de 2006, les réserves de changes
couvraient 4,5 mois d’importations de biens et de services,
soit un niveau supérieur à la norme internationale standard
de 3 mois. Cette progression a masqué néanmoins un
ralentissement de l’accumulation des réserves de changes
au cours des trois dernières années. L’alourdissement de la
facture pétrolière, combiné à la morosité des cours
internationaux des principales matières premières
exportées, a, en effet, pesé sur l’évolution de la balance
commerciale, dont le solde est redevenu négatif depuis
Octobre 2007
Taux de Croissance de l'UEMOA
7
UEMOA
Pays africains importateurs de pétrole
Afrique subsaharienne
6
5
4
3
2
1
0
1997-2001 2002
2003
2004
2005
Graphique 2
2006e
Source : FMI
Evolution du solde budgétaire
de l'UEMOA (% du PIB)
0
-1
-2
-3
-4
-5
Solde budgétaire
Solde budgétaire, hors dons
-6
-7
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
Graphique 3
Sources : Banque de France, BCEAO
2005. En conséquence, le déficit de la balance extérieure
courante est resté élevé, à hauteur de 5% du PIB, et ce
malgré l’afflux massif de transferts privés et officiels.
En outre, la situation des finances publiques s’est
progressivement détériorée. Dans un premier temps, le
déficit budgétaire, hors dons, est resté contenu à
hauteur de 4% du PIB grâce aux économies réalisées
sur le paiement de la charge de la dette et un jeu
d’arbitrage sur les investissements publics. L’effort
observé pendant les premiers plans d’ajustement a été
partiellement relâché, ce qui s’est traduit par une
diminution de la part des investissements dans les
dépenses totales. Mais, depuis 2004, le déficit n’a cessé
d’augmenter en raison de l’explosion des dépenses de
transfert accordées au secteur énergétique(6) et des
subventions auprès des filières en difficulté. En 2006, il
était équivalent à 6% du PIB, soit 2 points de plus qu’en
2003 (cf. graphique 3).
Conjoncture
19
q p
/
/
g
En revanche, la conjoncture a été plus favorable
pour les pays de la CEMAC. La normalisation du climat
politique en République du Congo et la croissance de
la production pétrolière en Guinée équatoriale et
Tchad) se sont traduites par une activité économique
légèrement plus soutenue, à hauteur de 4,5% l’an
entre 1999 et 2006. Néanmoins, la reprise masque de
fortes fluctuations de taux de croissance au cours de
cette période et surtout un ralentissement depuis 2005
(cf. graphique 4). Ainsi, avec une progression du PIB
de 3,3% en 2006, la CEMAC se situe en retrait par
rapport au reste de l’Afrique subsaharienne (+6,4%) et
de la moyenne des pays pétroliers africains (+5,6%).
Si cette contre-performance est essentiellement
imputable à celle de la production pétrolière
(ralentissement en 2005 et contraction en 2006), la
baisse du taux de croissance a également souligné les
difficultés des autres secteurs à émerger. En effet, la
croissance du PIB hors hydrocarbures a plafonné
à hauteur de 4,5% en 2005 et 2006, malgré
l’intensification des programmes d’investissement
public.
Néanmoins, grâce à l’envolée des cours du pétrole,
les recettes totales d’exportations ont quasiment doublé
sur les trois dernières années. Le solde du compte
courant de la CEMAC est redevenu excédentaire depuis
2005 alors qu’il accusait encore un déficit de 6% du PIB
en 2003 (cf. graphique 5). En conséquence, le montant
des réserves de changes a augmenté significativement
et couvrait 6 mois d’importations de biens et de services
en 2006 contre 1,8 en 2003.
Par ailleurs, l’embellie des cours de pétrole a facilité
la poursuite de l’assainissement des finances publiques.
Le solde budgétaire de la zone, légèrement positif au
tournant de la décennie, a dégagé un excédent supérieur
à 10% du PIB en 2006. La manne pétrolière a également
permis d’accélérer les programmes d’investissement
public et de favoriser la politique de désendettement
dans de nombreux pays. En 2006, le montant de la dette
publique ne représentait plus que 45% du PIB contre
85% en 2000. La diminution de l’endettement a
également reflété le rapprochement avec les bailleurs de
fonds internationaux. Le Cameroun a ainsi pu bénéficier
de réductions de dette dans le cadre de l’initiative PPTE,
alors que le Club de Paris a accordé des traitements de
Octobre 2007
Taux de croissance de la CEMAC
10
8
6
4
2
0
Hydrocarbures
Hors hydrocarbures
Total
-2
-4
-6
99
00
01
02
03
Graphique 4
04
05
06 e
Sources : FMI, BEAC
Impact de la manne pétrolière pour la CEMAC
% du PIB
15
10
mois d'importations de B&S
7
Solde bugétaire, hors dons
Balance des comptes courants
Réserves de changes
5
6
5
4
0
3
-5
2
-10
-15
1
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 e
Graphique 5
0
Sources : BEAC, Banque de France, BNP Paribas
dette au Gabon. Malgré tout, les relations avec les
bailleurs de fonds internationaux restent assez délicates,
comme en témoignent les frictions survenues entre le
FMI et les autorités congolaises en 2006 à la suite de
dérapages fiscaux.
La question du franc CFA en suspens
Face aux difficultés actuelles d’une partie de la zone,
la question d’une nouvelle dévaluation depuis celle de
1994 a refait surface. Conséquence de son ancrage à
l’euro, le franc CFA s’est apprécié contre le dollar. Ceci a
affecté certaines filières exportatrices de l’UEMOA en
amplifiant les effets de la morosité des cours
internationaux des matières premières agricoles
exportées.
Conjoncture
20
L’appréciation du franc CFA, facteur aggravant
Du fait de son arrimage à l’euro, le franc CFA s’est
considérablement apprécié ces dernières années. Entre
2001 et 2006, le dollar a presque perdu 30% de sa valeur
contre l’euro, et donc contre le franc CFA. L’appréciation
de la monnaie constitue un inconvénient majeur : elle
pénalise la compétitivité extérieure qui est mesurée par
l’évolution du taux de change effectif réel (TCER).
Parallèlement, elle entrave le développement de
l’industrie locale en diminuant excessivement le coût des
produits importés.
Néanmoins, son impact diffère selon les structures
économiques. Pour des pays mono-exportateurs de
pétrole, l’appréciation du TCER a des effets relativement
limités en comparaison avec les autres facteurs
d’évolution des termes de l’échange (prix). En revanche,
pour les pays exportateurs de matières premières
concurrencées sur les marchés internationaux, les
fluctuations du TCER priment sur les autres
composantes des termes de l’échange.
Selon le FMI(7), l’appréciation nominale du franc CFA
face au dollar entre 2001 et 2006 s’est traduite par celle
du taux de change effectif réel de 11% pour l’UEMOA
et de 21% pour la CEMAC. Compte tenu des
caractéristiques de la zone franc, cette évolution a été
préjudiciable pour les pays de l’UEMOA. D’autant que
l’appréciation du TCER s’est conjuguée avec la
dégradation des termes de l’échange liée à la
diminution des cours internationaux des matières
premières exportées. Dans ce contexte, les filières
exportatrices agricoles ont été doublement affectées, et
certaines d’entre elles ont éprouvé des difficultés
financières (voir encadré sur la filière coton). En
revanche, la situation de la CEMAC a été différente.
Certes, l’appréciation de la monnaie a freiné le
développement des activités hors hydrocarbures, le
problème s’est posé essentiellement pour le Cameroun
qui est la seule économie réellement industrialisée de la
zone(8). Surtout, les économies de la CEMAC ont
bénéficié de l’amélioration des termes de l’échange en
raison de l’envolée des cours du baril.
La filière coton : le cas emblématique
La filière cotonnière revêt une importance stratégique pour de nombreux pays de l’UEMOA. Le coton assure
plus de 60% des recettes d’exportations pour le Burkina Faso, 35% pour le Bénin et un quart au Mali. Surtout,
15 à 20 millions de personnes vivent directement ou indirectement de cette culture dans des régions ou les
alternatives sont rares.
Mais, aujourd’hui, la pérennité des filières est remise en question. Les cours internationaux de coton se sont
fortement dépréciés au début de la décennie et, malgré l’amorce d’une légère remontée depuis 2005, ils se
situent en deçà de leur moyenne historique. Parallèlement, l’appréciation du franc CFA a annihilé les bénéfices
de la récente hausse des cours. Dans un premier temps, les mécanismes de soutien ont permis de compenser
les effets de la chute des cours, puis les compagnies cotonnières ont diminué les prix garantis aux producteurs.
De 210 francs CFA en 2004-2005, les prix ont été ramenés à 160 francs CFA en 2005-2006. Cette stratégie n’a
pas eu les effets escomptés. Actuellement, la plupart des producteurs sont à la limite de produire à perte et
s’endettent. Parallèlement, les principales sociétés d’égrenage et de commercialisation ont essuyé de lourdes
pertes financières lors des deux dernières campagnes, dont une grande partie a été supportée par les
gouvernements.
A terme, sans une remontée des cours internationaux, la zone encourt le risque de voir diminuer les surfaces
emblavées, avec des conséquences importantes sur les niveaux de croissance et les équilibres
macroéconomiques. Mais les règles du commerce international sont en partie biaisées par les subventions
accordées aux agriculteurs européens et surtout américains, principal exportateur mondial, ce qui ne permet pas
d’entrevoir de hausse significative des cours du coton. Au contraire du franc CFA qui devrait rester dans des
sphères élevées.
Octobre 2007
Conjoncture
21
Les freins au développement restent
nombreux
La modification du régime de change
Aujourd’hui, le débat de l’arrimage du franc CFA est
relancé. La monnaie européenne poursuit son ascension
face au dollar, et les prévisions tablent sur un euro fort en
raison des craintes d’une récession aux Etats-Unis. Si
cela devait se confirmer, il s’agirait d’un coup dur pour
certaines filières exportatrices de l’UEMOA.
Pour autant, une dévaluation pourrait générer plus de
problèmes qu’elle n’en résoudrait. Certes, elle
améliorerait la compétitivité extérieure des filières
agricoles exportatrices, mais elle impliquerait une reprise
de l’inflation et, probablement, des tensions sociales
difficilement contrôlables dans certains pays. De plus,
elle alourdirait la facture pétrolière (libellée en dollar)
avec des conséquences relativement lourdes pour la
stabilité macroéconomique de cette région.
L’ancrage à un panier de devises calculé en fonction
de la structure commerciale de la zone constituerait une
autre voie possible. En théorie, l’introduction d’un
système de change plus flexible permettrait d’encaisser
en temps réel les pertes de compétitivité, et donc éviterait
des ajustements brutaux par des dévaluations. Mais un
tel système entraînerait la perte de la garantie de prêteur
en dernier ressort du Trésor français caractérisée par le
fonctionnement du compte d’opération(9). Pour une zone
qui est fréquemment affectée par des chocs extérieurs,
cette garantie reste un gage de stabilité monétaire et
donc de sécurité pour les investisseurs.
Au final, l’environnement dans lequel s’est trouvée
une partie des pays de l’UEMOA ces dernières années a
été assez proche de celui qui a précédé la dévaluation
de 1994, à savoir une appréciation du TCER combinée à
la dégradation des termes de l’échange. Mais la reprise
économique durant les années post-dévaluation a
largement résulté de la réinsertion de la zone franc dans
la communauté financière internationale (facilités du
FMI, accord de restructuration de dette du Club de Paris)
et d’une remontée des cours des matières premières, ce
qui a permis d’amortir les effets défavorables de la
dévaluation. Or, des incertitudes demeurent, tant sur
l’évolution future des cours internationaux des matières
premières exportées par la zone, que sur la réaction de
la communauté financière internationale, limitant les
gains potentiels d’une nouvelle dévaluation.
Octobre 2007
Selon les prévisions élaborées par le FMI, le taux de
croissance de la zone franc en 2007 ne devrait pas
dépasser 5% et sera donc inférieur à celui de l’Afrique
subsaharienne pour la troisième année consécutive. On
est également en deçà du taux de 7% l’an estimé
nécessaire par la Banque mondiale pour réduire le niveau
de pauvreté. Les pays de l’UEMOA se retrouvent à l’écart
de l’essor du commerce mondial dont bénéficie une partie
de l’Afrique. De même, le niveau actuel des prix du pétrole
risque d’être une bénédiction de courte durée pour les pays
de la CEMAC. Assurant presque 70% des ressources
budgétaires et des recettes d’exportations, l’avenir du
secteur pétrolier est incertain à moyen-long terme en
raison de la diminution des réserves pétrolières dans de
nombreux pays. Or, la dynamique hors hydrocarbures
reste bloquée en dépit de l’intensification des programmes
d’investissement public. La diversification économique
constitue donc un défi commun aux deux régions, mais le
processus est entravé par de nombreuses rigidités.
La problématique de l’intermédiation financière
Le rôle du système financier est un élément clé du
développement économique. Il favorise la mobilisation
de l’épargne, tout en assurant la meilleure affectation
possible aux investissements productifs, eux-mêmes
moteur de la croissance économique. En raison d’un
marché financier encore embryonnaire (Bourse
notamment), l’intermédiation incombe au seul secteur
bancaire. Celui-ci est caractérisé par de nombreux
dysfonctionnements.
L’intermédiation bancaire est insuffisante dans les
pays de la zone franc. En ce qui concerne l’UEMOA, le
montant des crédits alloués à l’économie équivalait à
16% du PIB en 2006, soit un niveau relativement proche
de la moyenne du sous-continent mais assez loin de
pays comme l’Afrique du Sud ou Maurice pour lesquels
ce ratio avoisinait les 80% du PIB. Or, ces deux
économies sont les plus diversifiées du sous-continent.
Le manque de profondeur du secteur bancaire est plus
prononcé pour les pays de la CEMAC. Les ratios de la
Conjoncture
22
Indicateurs d’intermédiation financière en 2006 (% du PIB)
UEMOA
CEMAC
Afrique du Sud
Masse monétaire (M2)
27,2
15,2
67,0
Actifs bancaires
25,4
14,7
-
Crédits au secteur privé
16,5
6,3
84,2
11,4
-
10,8
96,6
En part de PIB hors pétrole
19,6
-
Tableau 2
Sources : FMI, SARB et calculs BNP Paribas
En part de PIB hors pétrole
18,3
Dépôts
masse monétaire (M2) et de crédits à l’économie sur le
PIB atteignent la moitié de ceux de l’UEMOA. Un écart
presque similaire s’observe sur les montants des dépôts
collectés (cf. tableau 2). Certes, les caractéristiques des
économies de la CEMAC expliquent le retard de
l’intermédiation bancaire dans la mesure où le
développement du secteur des hydrocarbures repose
essentiellement sur des financements autres que le
crédit bancaire local (autofinancement, crédit de
banques internationales, IDE). Néanmoins, si l’on exclut
le poids du PIB pétrolier dans la richesse nationale, les
indicateurs d’intermédiation bancaire restent faibles,
soulignant la taille réduite du tissu industriel hors pétrole.
Les secteurs bancaires des deux sous-régions sont
confrontés à des contraintes relativement similaires.
D’une part, le taux de bancarisation, c’est-à-dire le
nombre de guichets par habitant, n’excède pas 5% en
raison du bas niveau de revenu et de la prédominance
du secteur informel dans ces économies. D’autre part, le
tissu économique est peu diversifié et exposé à des
chocs externes (aléas climatiques, variations des cours
internationaux). Le corollaire en est une concentration de
l’activité de crédit sur un nombre restreint de secteurs et
d’entreprises et une préférence marquée pour les
financements de court terme. Ainsi, 67% des crédits de
la zone entre 2001 et 2006 étaient de maturité inférieure
à un an, malgré la faible inflation structurelle.
Au final, l’insuffisance de projets “bancables(10)”
débouche sur une situation paradoxale : la surliquidité
des banques. Mesurée par le rapport entre les dépôts
collectés et les crédits à l’économie, cette situation
Octobre 2007
apparaît plus accentuée dans les pays de la CEMAC,
dont les banques dégageaient un excédent de 25% en
2006 contre 2% pour l’UEMOA.
Cette situation est révélatrice du chemin à parcourir
pour améliorer l’efficacité du système bancaire, qui ne
répond pas suffisamment aux besoins de financement en
volume et en maturité du secteur privé. Des améliorations seraient, notamment, à apporter sur le plan
juridique et réglementaire en vue de favoriser la prise de
risque par les banques. La difficulté de saisir des
informations pertinentes sur la situation des entreprises
constitue, à ce titre, un facteur discriminant pour les
banques alors que celles-ci sont soumises à des normes
prudentielles de plus en plus strictes. Mais, surtout, un
environnement économique plus stable permettrait
d’accroître les volumes de crédits de moyen-long terme
nécessaires aux besoins de développement.
L’attractivité de la zone, le climat des affaires en
question
Les déterminants du développement industriel sont
multiples. Outre la qualité des infrastructures, ils sont
étroitement corrélés à l’environnement institutionnel dans
lequel une entreprise opère, communément appelé
“climat des affaires”. Ils constituent également un critère
important pour attirer des capitaux étrangers, parmi
lesquels les investissements directs étrangers (IDE)
demeurent une composante importante. Mais, de ce point
de vue, la performance de la zone franc reste modeste.
Conjoncture
23
Le manque d’infrastructures est un frein au
développement industriel. D’une part, l’énergie est
coûteuse et sa fourniture parfois insuffisante. D’autre part,
les coûts de transport sont élevés en raison de structure
routière peu adaptée, en particulier pour les pays enclavés
du Sahel. En outre, les indicateurs de la Banque mondiale
font ressortir un climat des affaires défavorable,
notamment sur le plan réglementaire. Sur les 175 pays
passés en revue, tous les pays de la zone franc sont
classés dans le dernier quart. La République
centrafricaine, le Tchad, la République du Congo et la
Guinée Bissau figurent même parmi les dix derniers.
Parallèlement, le FMI relève, dans son étude sur la
compétitivité de la zone franc, que l’environnement des
affaires y est globalement plus défavorable que pour la
moyenne des pays africains. La rigidité du marché de
l’emploi et le coût pour démarrer une affaire y sont mis en
avant. En revanche, les indicateurs de gouvernance de la
Banque mondiale traduisent une situation plus défavorable
pour les pays de la CEMAC, notamment sur le plan de la
corruption et de l’efficacité des gouvernements. Les pays
de l’UEMOA, qui bénéficient d’une situation politique plus
stable, se situent dans la moyenne de l’Afrique
subsaharienne sur tous les indicateurs. Néanmoins, des
progrès sont à faire pour se rapprocher des standards
internationaux (cf. graphique 6).
La difficulté de l’environnement économique est
corroborée par la faible attractivité de la zone, et ce en
dépit des mécanismes stabilisateurs de la zone franc.
L’absence de tensions inflationnistes, la parité fixe avec
l’euro et la garantie du Trésor français pour assurer la
convertibilité de la monnaie sont autant de facteurs
favorables aux investisseurs étrangers. Malgré tout, les
flux d’IDE sont restés relativement modestes ces
dernières années. Certes, les montants ont doublé entre
2001 et 2005 pour avoisiner les 4 milliards de dollars, mais
la dynamique se concentre sur quelques pays et concerne
peu de secteurs. Ainsi, la CEMAC a capté plus de 80%
des IDE de la zone sur cette période, dont la quasi-totalité
est absorbée par le secteur des hydrocarbures. Or, ces
investissements sont déconnectés du reste de l’économie
et donc peu structurants. En revanche, les flux à
destination de l’UEMOA sont irréguliers et tendanciellement déclinants. Pour l’ensemble de la zone, les IDE
se sont chiffrés à 516 millions de dollars en 2005, soit
Octobre 2007
Indicateur de gouvernance
Droits politiques et civils
1
0.8
0.6
Maîtrise de la
corruption
Stabilité politique
0.4
0.2
0
Efficacité des pouvoirs
publics
OCDE
Asie de l'Est
Afrique Subsaharienne
UEMOA
CEMAC
Etats de droits
Poids de la
réglementation
Graphique 6
Sources : Banque mondiale, BNP Paribas
Flux d'IDE (% du PIB) : l'UEMOA en retrait
5
UEMOA
Pays africains importateurs de pétrole
Afrique subsaharienne
4
3
2
1
0
00
01
Graphique 7
02
03
04
05
Sources : CNUCED, BNP Paribas
l’équivalent de 1% du PIB. En 2001, ils représentaient 2%
du PIB. La diminution des flux d’IDE résulte en partie des
difficultés de son principal récipiendaire, la Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, la performance de l’UEMOA apparaît en
retrait par rapport au reste de l’Afrique subsaharienne (cf.
graphique 7). En 2005, le stock d’IDE de l’UEMOA
représentait 16% de son PIB contre 30% pour l’Afrique
subsaharienne et 25% pour les autres pays africains
importateurs de pétrole (Afrique du Sud exclue).
Le financement du développement : la fragilité des
finances publiques
A l’instar d’autres pays en développement, les besoins
de financement des pays de la zone franc sont élevés.
Leurs couvertures reposent sur la capacité des Etats à
Conjoncture
24
lever des fonds à travers la collecte fiscale ou l’emprunt. Au
regard des ressources disponibles, l’objectif pris par les
gouvernements de la zone franc de réduire de moitié les
niveaux de pauvreté à horizon 2015 (objectifs du millénaire
pour le développement) apparaît ambitieux et pourrait faire
resurgir le spectre de la spirale du réendettement sans une
mobilisation accrue de la communauté internationale.
Les deux zones présentent des fragilités sur le plan des
finances publiques. Les pays de la CEMAC peuvent
compter sur les recettes pétrolières, mais leur mobilisation
ne devrait pas être amenée à durer dans un grand nombre
de pays en raison de la baisse des réserves de pétrole.
L’ampleur du déficit hors pétrole en 2006 (-18% du PIB hors
pétrole) souligne la nécessité de la consolidation des
finances publiques, d’autant que la dépendance aux
recettes pétrolières a augmenté ces dernières années (cf.
graphique 8). A côté, la pression fiscale, mesurée par la part
des recettes non pétrolières dans le PIB, a stagné et
s’établissait en deçà de 10% en 2006. Pour les pays de
l’UEMOA, la part des recettes publiques (dons exclus)
rapportées au PIB était également basse (cf. graphique 9),
alors que les perspectives d’amélioration sont bridées par
l’étroitesse de la base productive et l’importance du marché
informel. Par ailleurs, de nouvelles contraintes financières
sont apparues. Les scénarios de projections de cours de
pétrole tablent sur des fourchettes relativement hautes. En
conséquence, la pression exercée ces trois dernières
années par les dépenses de subventions au secteur
énergétique est amenée à rester durablement élevée.
Parallèlement, tous les gouvernements devront intensifier
les programmes d’investissement public en vue d’atteindre
les objectifs du millénaire pour le développement. Ce qui
devrait mécaniquement accroître la pression sur les
dépenses publiques et donc accentuer la dynamique
d’endettement, à moins que les ressources extérieures
traditionnelles ne viennent à augmenter.
Or, les perspectives en matière d’aide internationale
sont incertaines. Selon l’OCDE, l’aide publique au
développement des principaux bailleurs bilatéraux a
stagné pour les pays africains en 2006, voire s’est inscrite
en léger repli si l’on exclut les montants d’annulations de
dette. Maintenant que ces programmes sont achevés
pour la plupart des pays, il existe donc un risque de voir
les montants d’aides extérieures stagner ou diminuer. Un
tel scénario serait particulièrement préjudiciable pour la
Octobre 2007
Dépendance aux ressources pétrolières
de la CEMAC (% du PIB)
20
30
Recettes pétrolières
Recettes non pétrolières
Recettes totales
15
25
20
15
10
10
5
5
0
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 e
Graphique 8
0
Sources : BEAC, Banque de France
Evolution des ressources fiscales
de l'UEMOA (% du PIB)
30
UEMOA
Afrique subsaharienne
25
20
15
10
5
0
1997-2001 2002
Graphique 9
2003
2004
2005
2006e
Source : FMI
zone franc. Les dons extérieurs génèrent 15% des
recettes budgétaires des pays de l’UEMOA et plus de la
moitié des dépenses en capital est financée dans le cadre
de programmes de coopération internationale. Cette
dépendance peut être très élevée pour des pays comme
le Burkina Faso, le Mali et le Niger, où les dons extérieurs
représentent plus d’un quart des ressources budgétaires.
Dans ces conditions, la tentation de recourir à l’emprunt
pour couvrir ses besoins de développement est grande,
d’autant que de nouveaux bailleurs sont apparus sur la
scène internationale. En effet, la quasi-totalité des Etats
ont amélioré leur solvabilité, que ce soit par l’intermédiaire
des programmes d’annulations de dette (UEMOA) ou
grâce à l’afflux de pétrodollars (CEMAC). Dès lors, il est
plus facile de lever des fonds auprès des marchés
financiers internationaux. Mais les conditions de
financement sont parfois opaques, et il est notamment
Conjoncture
25
reproché à ces nouveaux prêteurs de pratiquer des taux
non concessionnels. A terme, le coût d’un tel endettement
peut devenir insoutenable en cas de retournement de
conjoncture.
Au final, les gouvernements des pays de la zone franc
pourraient être confrontés à un arbitrage. Compte tenu
de la fréquence des chocs extérieurs, le maintien de la
stabilité des finances publiques apparaît primordial.
Parallèlement, les besoins de développement appellent
à la mise en place de programmes d’investissement
ambitieux. Mais sans une aide accrue de la part de la
communauté internationale, c’est bien la tentation de
recourir à l’endettement qui pourrait l’emporter, au risque
de retomber dans une spirale du surendettement à plus
long terme.
Si l’on s’en tient aux évolutions récentes, les
performances de la zone franc devraient continuer d’être
mitigées à court terme. Certes, les cours du coton sont
repartis à la hausse ces derniers mois, mais de
nombreux observateurs restent encore circonspects
quant à la durabilité de cette évolution sur un marché
soumis à des mouvements spéculatifs. En revanche, les
prix du baril devraient rester durablement élevés en
raison d’une demande mondiale soutenue.
La question du développement de la zone franc à
moyen-long terme reste donc entière. Le manque de
profondeur du système financier et la médiocre qualité
du climat des affaires freinent le développement du tissu
industriel. De plus, la mise en place des programmes
d’investissement se heurte à la fragilité des finances
publiques et renvoie indubitablement à la problématique
du réendettement. Sans une mobilisation accrue de la
communauté internationale et sans intensification des
réformes structurelles, la région court le risque de
décrocher durablement, ce qui à terme posera la
question du système de change avec plus d’acuité.
NOTES
(1) Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,
Niger, Sénégal, Togo.
(2) Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République du
Congo, République centrafricaine, Tchad.
(3) “Perspectives économiques des Etats de l’UEMOA en 2007,
choc pétrolier et enjeux énergétiques”, BCEAO, février 2007.
(4) Démarrée en 1996, l’initiative PPTE prend un tournant en
1999. Les critères de sélection sont, en effet, assouplis afin de
permettre à un plus grand nombre de pays de bénéficier de ces
allégements.
(5) Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal.
(6) Selon la BCEAO, les subventions accordées au secteur
énergétique ont quasiment doublé en l’espace de trois ans,
passant de 109 milliards de francs CFA en 2004 à 194 milliards
en 2006.
(7) Gustavo Ramirez et Charalambos G. Tsangarides :
“Competitiveness in the CFA Franc zone”, FMI, août 2007.
(8) La part des hydrocarbures dans le PIB était inférieure à 10%
au Cameroun en 2006 contre une moyenne de 45%
régionalement.
(9) Les deux banques centrales régionales doivent déposer au
moins 50% de leurs réserves de changes sur un compte ouvert
auprès du Trésor français qui, en contrepartie, assure un accès
illimité à des réserves de changes. Le montant des devises
déposées doit couvrir au minimum 20% de l’émission
monétaire de chaque sous-région.
(10) Dossier qui présente les conditions nécessaires pour être
éligible à l’emprunt bancaire.
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Octobre 2007
Conjoncture
26
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