Le champ de lucioles du Farfadet

Transcription

Le champ de lucioles du Farfadet
Patrice Lucquiaud
Le champ de lucioles du
Farfadet
Publié sur Scribay le 02/08/2016
Le champ de lucioles du Farfadet
À propos de l'auteur
Retraités depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de
personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en
Haute Normandie.
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Tous droits réservés
L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur.
Le champ de lucioles du Farfadet
Table des matières
Le champ de lucioles du Farfadet
Le Messager Stellaire
Triade
De la vraie nature des farfadets ...
Mirebeau dans le vent de l'histoire.
Pâquerettes
Un clocher pas si terne...
Tournesols
Euros qui, si bien, glissent ...
Le chien vert...
Paul aime Mick …
Ô Rondeurs !...
Naître avec le Printemps
Baudets et baudruches…
Ô Celtie !
Ô bonne Mère !
Je ne 16 Août …
La taupe et la bécasse...
Maillé, village martyr...
A la Saint Louis …
Danser comme Zorba...
Les ailes du Moulin
Lettre du Farfadet à France...
3
Le champ de lucioles du Farfadet
Fric Frac Froc
Chats...
Euro-Drachme
Éléments forts contre nos cris ...
Perceval - aspirant chevalier...
Les insignifiants,
La planche à dessin …
Roses sous ciel d'orage...
Un tramway nommé Désir …
Le Mariage de la Violette et du Lilas …
Dis Mémé, tu m’la racontes cette histoire …
Révolution Camaïeux
Amour qui n'a que nom...
Aimer...
La contrition des villageois...
Deux fadets en Poitou...
La petite culotte...
Sublimes contrastes...
Alstom !
Muni six pales,
Négritude
Esprit Cinq...
Hommage à Henri Salvador
Lune - mais pas l'autre...
4
Le champ de lucioles du Farfadet
"Si tous les gars du monde..."
En rouge et vert...
Farandole d'Automne...
Histoire d'un siècle...
Ego sum...
Ô Rondeurs !...
Ma montagne à moi...
Ballade d'Automne
Frontières...
La Saint-Michel... Autopsie d'un Conte …
Épitre aux arrogants …
La Bugatti bleue
Quand Édith Piaf chantait …
Ô Celtie !
Café...cul...
Aubade...
Danser comme Zorba...
Les mots pour apaiser...
Bikini...
Je me voyais déjà ...
Noé le chat...
Un sacré drôle !...
Moi et toit... Toi et moi...
Grand Jacques...
5
Le champ de lucioles du Farfadet
Route d'Automne...
Eden corsaire...
Écarts d’un siècle
Mémoire universelle...
Médias...
Ciel...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Le champ de lucioles du Farfadet
Ceci devient le recueil de mes essais poétiques, de mes pamphlets, de mes errances
bucoliques et de mes rimailleries loufoques pour rêver, rire et sourire... parce-que la
vie est avant tout, belle et drôle pour peu que l'on oublie ses soucis et ses aléas...
Bon séjour avec mes mots !...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Le Messager Stellaire
Que marches-tu sous la voute céleste,
Le front baissé, le regard triste ?...
Fuis-tu un monde que tu détestes,
Ou bien des haines qui persistent ?
Dis-moi Petit Homme,
Dont l’étoile s’est perdue,
D’où viens-tu ?
Qui es-tu ?
Où vas-tu ?
Quelle lumière éblouit tes yeux,
Fixant, sur la ligne sombre des crêtes,
La caravane de trois rois silencieux
Qui, d’une étoile, suivent la voie secrète ?…
Dis-moi Petit Homme,
Dont l’étoile, si fort, brille,
D’où viennent-ils ?
Qui sont-ils ?
Où vont-ils ?
De la biblique Galilée à Gallilé,
Autant d’humains vont au supplice,
Que d’astres nouveaux sont révélés,
Depuis que la Terre axe leur hélice !…
Dis-moi Petit Homme,
Dont l’étoile tombe à nos genoux,
D’où venons-nous ?
Qui sommes-nous ?
Où allons-nous ?
Vient Michel de Nostre-Dame,
Et sa grand’ lunette du Temps,
Qui décrypte tous les drames,
Qu’on n’y croit ou ne s’y attend !…
Dis-moi Petit Homme,
Dont l’étoile devient si fébrile,
Que sait-il ?
Que dit-il ?
Que veut-il ?
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Le champ de lucioles du Farfadet
Alors des sous-hommes indignes,
A des hommes, des femmes, et des enfants,
Ont obligé de porter comme insigne,
L’étoile jaune des pires tourments…
Dis-moi Petit Homme,
Dont l’étoile est en exil,
D’où sortent-ils ?
Que crient-ils ?
Reviendront-ils ?
Aujourd’hui, nouvelles Stars,
Paillettes et hourras hystériques,
Idoles, des dieux, à l’instar,
Font reluire les paradis à fric …
Dis-moi Petit homme,
Dont l’étoile me laisse pantois,
Qu’ont-elles de plus que moi ?
Sont-elles plus puissantes que roi ?
Viendront-elles sous mon toit ?...
Demain, tous, rassemblés dans le désert,
Sur notre vieille Terre ridée et flétrie,
Reviendra, en lumineux émissaire,
Le Petit Prince de Saint-Exupéry !…
A son tour, chacun, il interrogera :
Me vois-tu ?
M’entends-tu ?
Me suivras-tu ? …
Elle est venue, l’heure providentielle,
Pour raviver les étoiles du ciel !...
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Triade
Si je figure au monde des apparences
C’est bien parce que j’habite un Corps,
Ce que j’y découvre, au gré de mes errances,
C’est bien, avec mon âme, que je l’adore,
Mais, ce qu’il me révèle en Connaissances
C’est bien de l’Esprit qu’en vient l’essor…
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Le champ de lucioles du Farfadet
De la vraie nature des farfadets ...
Vous, impénitents médias du temps présent, êtes :
Trop tristes, trop sérieux, trop austères,
Vous rendez notre monde malade...
Arrêtez de parler de misères !...
Arrêtez toutes vos salades !...
***
Besoin de prendre un grand bol d'air ?...
Les rigolos vous en offrent une bonne rasade...
****
Farfelus...
Le monde serait-il plein de farfelus,
De ces gens qu'on dit loufoques,
De ces êtres peu avisés, hurluberlus,
De ces marginaux dont on se moque ?...
Moi, lutin qui, ici, vous salue,
Cette question me bloque...
Car je me sens aussi élu,
Parmi la gente loup-phoque ...
Farfadet et farfelu,
Ce sort, pour rien, ne révoque...
Même sentant fort le merlu,
J'aime les gens qui débloquent...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ah il vous font marée nos chaluts,
Nos transports qui vous choquent,
Nos marchés vite conclus,
D'élucubrations en stock !...
Marchands de chahuts,
Colporteurs de chocs,
Ne craignons pas la berlue,
Qui nous plombe la coque !...
Nous chantres, joyeux et velus,
Toujours prêts à faire floc...
Vos belles leçons pour le Salut,
Nous les posons à fond de froc...
Et vos poisses qui sont glus,
Tenez, on vous les troque !...
De Brest Jusqu'à Honolulu,
Contre une marrade à plein bocks !...
N'en voulons plus de ces superflus,
De vos grands principes sous les pébroques ;
Vos vertus caparaçonné d'alu,
Nous, on les hisse au grand foc !...
Voguons voguons vers le Salut !
Au grand port sur la mer Loque...
Tous jubilons quand tant afflue,
Les pitreries de Jean L'Ouffok
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Le champ de lucioles du Farfadet
Nous espérons que vous a plu,
Ce débordement à pleins brocs,
Des cornichonneries en surplus,
Du Dieu Gag qu'on invoque …
Farfadet-le-Lulu
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Le champ de lucioles du Farfadet
Mirebeau dans le vent de l'histoire.
Mirebeau, cité chargée d'histoire,
Depuis l'Ouest, se voit de loin,
Mirebeau, sur son promontoire,
Découvrirez, en venant de Saint-Jouin...
Ses remparts, ses ruelles médiévales,
Ses bâtisses classées, ses antres rustiques,
S'illuminent aux heures estivales,
Quand Juin rieur, célèbre la musique.
Le pays mirebalais, plaines et collines,
Vous enchantera au détour des hameaux.
Y trouvant belles parcelles de vignes,
Êtes, ici, au pays des bons mets et bon mots !
A la croisée des voies venant du Levant,
Et de celles, rectilignes, du Septentrion,
Les clameurs portées par les vents,
Résonnent dans l’enceinte du célèbre bastion.
Au tumultueux sire Foulque le Noir,
Le braiment de quelques bourricots,
Fit entrer dans la grande Histoire,
Leur épopée cocasse, semée de coquelicots...
Voyez tours vermeilles, sous le feu du couchant,
Qui, des hordes et du temps, résistez aux assauts :
Autour, le carnage qui a rougi les champs,
Empourpre chaque soir, l'altière Mirebeau !…
A ce début du troisième millénaire,
Entre Futuroscope et Center-Parc,
Mirebeau, à l'histoire jamais ordinaire,
Mérite la halte, pour peu qu'on la remarque !...
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Pâquerettes
Vient une pluie d'étoiles sous le ciel d'Avril,
L’enchantement illumine nos jardins…
Éclosion sublime, la Nature fébrile,
Les pare de corolles à la blancheur satin...
Sur l’émeraude soyeuse des pelouses,
Par milliers, elles s'épanouissent, chaque matin,
Les timides violettes deviennent jalouses,
Quand ces soudains éclats, affadissent leur teint…
Jusqu’à perte de vue, parmi les herbes folles,
Elles jonchent les prés et le bord des chemins,
Autour des grands arbres, en longue farandole,
Les pâquerettes se sont donné la main !…
Leurs rondes joyeuses, leurs chants éternels,
Agitent dans l’azur, les pollens divins ;
Le vent léger porte leurs gaies ritournelles,
Dans l’ombre des forêts, dans la nuit des ravins…
Il n’est, ici-bas, plus merveilleuse annonce,
Que cette liesse fleurie de rires cristallins,
Car les pâquerettes, jamais ne renoncent,
A embellir les mois chauds jusqu’à leur déclin.
Farfadet
Voir l'image correspondant à ce texte :
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Le champ de lucioles du Farfadet
http://img.over-blog-kiwi.com/0/95/72/48/20140421/ob_53b283_photo-0066.jpg
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Le champ de lucioles du Farfadet
Un clocher pas si terne...
Il est en certain coin,
Curieuse perspective
Née, n’en doutons point,
De quelque humeur rétive …
Voyez-ci, érigé, sur les cieux,
Un bien étrange clocher
Appendice disgracieux,
Sur ses pans, accroché !…
L’origine du panorama,
Ne serait-ce un contentieux,
Qui mit dans l’embarras,
Républicains et Religieux ?...
Plus d’un siècle est passé
Séparant Eglise et Etat …
Des Droits outrepassés ?
D’idéologiques combats ?
Opposant édiles et ecclésiastes,
Quelque histoire d’eau,
Contre pompe et ses fastes,
A mis, ci, monuments dos à dos …
Ici, le bénitier, là, la citerne…
Mais elle coule pas ! Mais elle coule pas !
Oh que si vieilles badernes !
Mea culpa ! Mea culpa ! Mea culpa !
L’affaire que goupillions,
Messire Maire et ses Elus,
Résonna plus que Carillon,
Aux heures d’Angélus !...
L’eau, source de vie,
Cherche sa fontaine…
Ces fonds bêtises maux-ci
Ont trouvé leur marraine !
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Le champ de lucioles du Farfadet
Église et château d’eau ;
N’ont tranché le dilemme …
Et rue Victor Hugo,
Chiale, Monsieur Madeleine...
Farfabeud’eau
Voir les photos se rapportant à ce pamphlet :
http://www.mirebalais.net/article-un-clocher-pas-si-terne-57728444.html
Surligner l'URL ci-dessus - clic droit - "ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre" - clic
gauche : vous y êtes ... à Neuville de Poitou...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Tournesols
Têtes penchées sur tiges vertes,
Pour saluer l’astre de l’Été,
Se prosternent, fort alertes,
Des milliards de couronnes dorées…
Un déluge de lumières
Déferle sur nos campagnes,
Repoussant jusqu’aux lisières,
L’ombre boisée qui l’accompagne.
Si, soudain, le ciel s’assombrit,
Eux, présentant leur face réjouie,
A l’orage poussant aux abris,
Font, qu’à son tour, la terre éblouit...
En rangs serrés, s’alignent ces Rois,
Monarques dépourvus de trônes…
Et se répandent en champs de Joie,
Sur terre, ces fébriles Jaunes…
Magique culture en vogue
Qui illumine tous nos sols ;
Comme du pinceau de Van Gogh,
Vient le charme des Tournesols.
Image :
http://idata.over-blog.com/0/23/15/62/dscn2024.jpg
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Le champ de lucioles du Farfadet
Euros qui, si bien, glissent ...
Euros qui, si bien glissent, dans des mains pas très sages
Ou comme y ceux-là, qui ponctionnent notre pognon,
S'en retournent plein les poches, pour leur train de maison,
Tandis que, pauvres, nous vivrons, le reste de notre âge …
Quand reverrons-nous, hélas, leur rassurant usage,
Fumer en nos bourses, ces sonnants picaillons...
Reverrons-nous l'écot de nos humbles subventions,
Qui, nourrissant des princes, restent d'injustes gages !
Plus nous plaît le salaire d'un job consciencieux,
Que leurs limousines et palaces prétentieux,
Plus que leur fric altier, nous sied « ardoises » fines ...
Plus notre lard gaulois, que leurs snobs festins
Plus notre petit livret que boursicotages du matin
Et plus que leur air mariole, la vie qu'on s'imagine …
Farfadet du Poitou si proche de l'Anjou ...
En parallèle de : "Heureux qui comme Ulysse" :
http://www.mirebalais.net/2015/06/heureux-qui-comme-ulysse-euros-qui-si-bienglissent.html
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Le champ de lucioles du Farfadet
Le chien vert...
Le chien vert …
Tissé par la lumière d'étoiles,
Il a surgi du Néant,
D'une Nature qui, sur sa toile,
Fait naître des géants ...
Ruissellement, palpitations,
Gardien de toutes les nuits,
Sort de nos rêves les tentations,
Brise l'aile du temps qui fuit ...
Je le retrouve chaque matin,
Dominant la palissade,
Fixant les mondes lointains,
De son vif regard de jade...
Il voit bien au-delà des horizons,
Ce que nos consciences ignorent :
Les élans que nous brisons,
Nos refuges aux pandores...
Imperturbable sentinelle,
Il veille sur nos tourments :
Ces secrets de Polichinelle,
Qu'il puise au firmament ...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Il n'a rien du Cerbère,
Enchaîné à sa niche ;
Au-dessus du réverbère,
S'exhibe en caniche !...
Il est notre chien vert,
Pas un chien policier,
Compagnon du revolver,
Mais vrai chien de quartier...
Veilleur au clair de lune,
Fidèle sur le Boulevard,
Avec Pierrots et plumes,
Ces hôtes les plus bavards...
Lui, Jamais il n’aboie,
Il préfère les murmures
Du vent caressant ses hauts bois,
Et qui glisse sur nos murs...
A l'écoute des bruits du monde,
Rien ne lui fait quitter sa place !
C'est de l’œil qu'il fait sa ronde,
Qu'à tous dangers il fait face !
Nos diatribes, nos colères,
Nos hontes, nos mensonges,
Nos gouailles, nos revers,
Il les transforme en songes...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Les enracine au cœur de la terre,
Transmettant à tous aïeuls,
Les échos du Cours Voltaire,
Qu'apaise ce grand tilleul …
Farfadet
Voir à ce lien : http://img.over-blog.com/600x566/0/23/15/62/Photos-2011/008.gif
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Le champ de lucioles du Farfadet
Paul aime Mick …
Paul aime Mick,
La couvre de cadeau.
Paul est flic,
Et Mick, ado …
L’a connue sur une crique,
En quelque bord d’eau ;
Elle, tirait l’élastique,
De son sac à dos …
Le subjugua la mimique,
De cette fille en rando,
Son beau visage oblique,
Ses cheveux sous le bandeau.
Ce lui fut pratique,
De l’emmener en radeau ;
Il avait la réplique,
Ce "poulet" de Bordeaux !...
Connaissait la musique,
Comme sa messe, un bedeau…
Sur le tansad de son bike,
La tient sans sandow…
Pas besoin de supplique,
Pour l’emmener au dodo…
Pas d’matraque mais la trique,
Elle récite son crédo !...
Et retombe la pointe Bic,
Des faims de libido …
Lui refile un peu d’fric,
Car il n’est pas sado …
Paul aime Mick,
Mais, elle, aime Mado…
C’est son Amérique,
Bien plus belle que Bardot ...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Paul reprend ses cliques,
Elle, le lèse bien, de haut …
L’amour est-ce magique,
S'il n'est plus "Histoire d'O" ?...
Vient la fin onirique,
De ce film crado...
Ça ferait polémique,
Un flic qu'aiment des ados !...
Farfachaud
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ô Rondeurs !...
Ras le bol de ces planches à pains !...
De ces sacs d’os, juchés sur escarpins !...
De ces fesses en gouttes d’eau,
Qui leur allongent le dos,
Sans nous donner le "la"
A la façon d’Ella !...
Mais qu’ont-elles dans le chou
Ces minettes au ventre flou,
Qui vous tendent l’ajout,
Dans leur rikiki Lou ?…
Elles n’ont que peau sur l’os
Ces chasse-libidos !...
De leur string, rien ne va jaillissant,
De chairs qui vous tournent le sang…
Plates elles sont, et sans bourre lait ;
Ventre plissé comme vieux soufflet …
Adieu belles rondeurs d’antan,
Nul, ici, ne trouvera son content !...
Allons messieurs, souvenez-vous,
De ces affriolants dessous :
Culotte bien tendue
Par des fesses charnues,
Corsets d’abondances
Aux fermes protubérances …
Femmes de chairs
Nullement molles …
Femmes de Chaires
Pour faire école !...
Renoir les a Seins,
Degas les a ceints
Du Tutu virginal,
Lautrec, menant le bal l
Ô femmes des rondes heures,
Aux formes si généreuses
Qui exhalent tant le Bonheur,
J’aime votre plastique plantureuse !...
Farfachair ... est faible …
26
Le champ de lucioles du Farfadet
Illustrations se rapportant à ce noble sujet à voir à ce lien ci-après :
http://www.mirebalais.net/article-33391371.html
27
Le champ de lucioles du Farfadet
Naître avec le Printemps
Naître avec le Printemps, quand change le signe,
Du zodiac céleste, entre Poissons et Bélier,
Être vilain canard avant de devenir cygne,
Quand, de la queue du premier, la tête s’est déliée…
Naître avec le Printemps, et se donner des ailes
Pour survoler sans cesse, les Elysées fleuris,
Dès l’aube rosissant du prodigue Raphaël,
S’enivrer des parfums qu’exhalent les prairies…
Naître avec le Printemps, se fondre en la lumière,
Scintiller des merveilles, douces, éphémères,
Faire pâlir les atours de Centaurée la fière,
Voguer avec Pan aux rives de l’âme mère !…
Naître avec le Printemps, rutilant uni vert,
Éclore boutonneux, s’éveiller à l’Amour,
Découvrir dans l’onde, le don de lui plaire,
Et se lover en grâce dans le lit des beaux jours…
Naître avec le Printemps aux courbes du plaisir,
Suivre Cupidon aux traits si enchanteurs,
Vibrer dans son chant, assouvir ses désirs,
Pénétrer, l’antre bleu aux sucs créateurs…
Naître avec le Printemps quand frémissent les tiges,
Sous le souffle de l’Ange éblouissant de bonheur,
Rejoindre dans les limbes, sans avoir le vertige,
Perséphone exilée loin des mondes en couleurs…
Naître avec le Printemps, aux lèvres du calice,
Butiner jusqu’au zénith, la rosée des coroles,
Être perle de joie aux pays des délices,
Vivre du mourir, lorsque l’âme s’envole …
Naître avec le Printemps, à l’heure du sacrifice,
Se livrer aux extases quand le temps est compté,
Se repaître de nectar pour ne plus être triste,
Voilà du papillon, le destin enchanté…
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Le champ de lucioles du Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Baudets et baudruches…
Dans notre Poitou avons nobles passions,
Et pour cela savoir ce que l'on y élève...
Alors, nourris des meilleurs intentions,
Approchez bonnes gens et soyez bons élèves !
Mon premier vous semblera une peluche,
Tant ses poils longs dégoulinent sur ses flancs,
En folles Cascades de fanfreluches,
Ils frisent aux oreilles et cachent tous les blancs …
Mon second qui prend l’air n’a plus rien d’un bêta,
Lui, se gonfle comme une grosse baudruche,
Puisqu’il fut créé pour être un aérostat,
Non voué à courir au sol, comme une autruche.
On élève des baudets, aussi des montgolfières…
Aux uns d’être porteurs, aux autres les hauteurs…
Ânes du Poitou dont nous sommes très fiers,
Ballons géants azuréens navigateurs !…
Ne trouvez rien de commun entre ces deux là :
L’Animal bâté, l’aérostat à nacelle ?
N’en voyez ci que le réseau des falbalas :
Longs crins entrelacés, cordes et ficelles…
Mais que d’aventure, le premier qui sait braire,
Las des enclos qui brident ses horizons,
30
Le champ de lucioles du Farfadet
Veuille, à son tour, prendre un grand bol d’air
Vous le verrez alors, sauter dans le caisson…
De ses naseaux, une sublime flamme,
Bien plus chaude que celle d’une tuyère,
Gonfle la toile, tend son jeu d’oriflammes…
L’âne en ballon… c’est une grande première !...
Farfadet
31
Le champ de lucioles du Farfadet
Ô Celtie !
Terre du bout du monde,
Extrême paradis !
Sur l’océan qui gronde,
Ton peuple irradie …
Terre pas assez ronde,
Vaporeuse organdi,
Le sol qu’on y sonde,
Jamais ne sera maudit …
Terre au pied de l’onde ;
Des jardins d’Arcadie,
S’envolent les arondes,
Qui font beaux tes jeux d’Ys…
Terre des forêts girondes,
Aux vallons interdits ;
Duchesse telle Joconde,
Sourit à ses bandits …
Terre des brumes blondes,
Aux clameurs assourdies,
Tes foules qui frondent,
Ont le cœur dégourdi !...
Terre qui ne s’inonde,
Aux marins si hardis,
Quand le vent creuse l’onde,
Tanguent tes bigoudis !...
Terre des mères furibondes,
Aux sombres après-midi ;
S’égrainent les secondes,
Au chapelet des crédits …
Terre des astres qui fondent,
Aux flots des tragédies ;
Des bardes, font la faconde,
Héros, qu’on applaudit !...
32
Le champ de lucioles du Farfadet
Terre toujours plus ronde,
Aux cercles d’érudits ;
Leurs faces rubicondes,
Défilent en Bagadis …
Terre des fins du monde,
Hauts bois des rapsodies ;
Surgit des eaux profondes,
La Vénus d’Atlandie !
Le Farfadet du Vendredi...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ô bonne Mère !
Supplique contre les arrogants …
Ô bonne Mère !
Vois-les, tes Enfants,
Ces Hommes amers,
Toujours combattants …
Dons à la Terre,
Rejoignent le rang,
Brandissent le fer,
Ces belligérants !
Enfants que tu perds
Déjà, sur le champ,
Renient leur Père,
Oublient leur Maman !
Jouent au mercenaire,
Répandent le sang,
Excitent leurs nerfs,
Tous ces « serre gens » !
N’aiment que guerre,
Relèvent le gant ;
Jamais c’est la « Der »
Pour ces arrogants !
Vois s’ils sont fiers,
Ces « brise parents »,
D’avoir sur pierre,
Leur nom conquérant !…
Œuvre meurtrière,
N’emploie que tyrans
Pour vie entière
Au mal récurrent…
N’y faut manière
Qui, les excusant,
Sert les bannières,
34
Le champ de lucioles du Farfadet
Causes des absents…
Frère du frère,
Toujours, se méfiant…
Frère au frère,
Sans fin, va, défiant…
Si minoritaires,
Sont les malfaisants,
Sur vue planétaire,
Sont omniprésents …
Vertus guerrières
Des « tout puissants »,
Agitent les lanières
D’un fouet cuisant…
Porteurs de misères,
Proscrits mis au ban,
Bâtisseurs de déserts,
Lâcheurs d’ouragans,
Jetez en rivières
Vos crimes déments,
Poussez civières
De Mille tourments…
Face à Lucifer,
Restons impuissants ?...
Et laissons faire
Les faux innocents ?…
Ô bonne Mère !
Larmes du Liban !...
Reçois la Prière
De tes bons Enfants !
Farfadet contre les « va-t-en guerre » ….
35
Le champ de lucioles du Farfadet
Je ne 16 Août …
Parti dans la journée du Quinze,
Je ne 16 Août,
Me voilà, en quelque province,
Perdu dans un trou …
Parti de 11-1 ou Onzain,
Je ne 16 Août,
Ai-je le toc-toc sain ?
Là, suis dans le Doubs …
Franchir la Loire ?
Je ne 16 Août…
Dans ma mémoire,
Un arrière goût …
Trouver le pont ?
Je ne 16 Août …
C’est à Chaumont !
Je passe en dessous ?...
Berges d’espoirs,
Je ne 16 Août …
Arrive le soir,
Et j’n’ai pu d’sous !...
J’m’avance pour voir,
Je ne 16 Août …
Trouvons une poire,
Pour m’payer le coup !...
Tourner à droite,
Je ne 16 Août…
Là dans ma boite,
Je deviens fou !...
Tourner à gauche,
Je ne 16 Août…
Les yeux en cloche,
J’suis un hibou !
Je tourne sans rond,
Je ne 16 Août…
Nul ne s’morfond,
Et moi j’men fous …
36
Le champ de lucioles du Farfadet
J’ai perdu ma maison,
Je ne 16 Août…
Et sans doute la raison,
Laissée au clou …
Je vais sans but,
Je ne 16 Août…
J’suis à la rue,
J’n’en vois pas l’bout !...
Chercher demeure ?
Je ne 16 Août….
Alzheimer ?
J’suis bien dans l’flou !
Chaumont sur Loire ?
Je ne 16 Août …
Z’allez pas m’croire,
J’cherche mon matou !
Aujord'hui, C'est 17 Août...
C'est dit, c'est tout ...
Farfatéou
37
Le champ de lucioles du Farfadet
La taupe et la bécasse...
Une taupe, lasse de l'obscurité de son territoire,
S'était mis en tête qu'en tout, il importe de voir.
Lors, se glissant hors d'une de ses taupinières,
La voici, au grand jour, aveuglée de lumière...
l’impromptue arrivée surprend une bécasse proche,
Ingénue offusquée qui s'épanche en reproches :
« Vous dirai-je merci de vos éclaboussures !...
S'indigne l'échassière - Mes regrets vous assure,
Répond la taupe gênée, et qui ne la voit guère,
Pour me faire pardonner, vous offrirai-je un ver ?
- Vraiment dit cette bêcheuse, cela le vaut bien !
- Un lombric alors !... Patientez ici, je reviens !… »
Aussitôt, la taupe repart vers ses bas-fonds,
Fouille en tous sens la glaise qui lui sert de plafond,
En revient peu après, chargée de victuailles ;
S'installent ces commères où grouille la godaille …
« - Bien me semblez maladroite, s'esclaffe la bécasse,
Me demande si vos yeux, à leurs trous, sont en face,
Ayant, en hâte, déposé ce festin parmi les roseaux,
Je crains maintenant, que nos vers prennent l'eau …
- C'est, s'excuse la fouilleuse, que ma vue est très basse,
Conséquence d'une vie à ne faire que terrasse …
Je ne vois souvent pas plus loin que le bout de mon nez,
Nous, taupes, à forte myopie, sommes condamnées …
- Eh bien, portez des verres ! Réplique la bécasse
- Mais...c'est ce que je viens de faire, n'en reste donc plus trace ?
- Si je vous parle de verres, ce sont ceux de lunettes,
38
Le champ de lucioles du Farfadet
Des lentilles qui, devant vos yeux, vous rendent la vue nette
- Voilà bien qui m'intéresse, où pourrai-je en trouver ?
- Je sais que certains humains en portent, dès leur lever,
Une de mes amies, Pie voleuse, aimant tout ce qui brille,
Aura tôt fait de vous récupérer si précieuses lentilles ;
Je ne vous laisserai donc pas dans cette nécessité,
De ce pas, allons mettre un terme à votre cécité ! »
Disparaît la bécasse dans un froufroutement ailé...
Trouve son amie Pie, au bout d'une grande allée.
Lui conte les « mévoirs » de la taupe et notre pie ricane :
- Je vois ce qu'il lui faut, c'est une paire de Ray-Ban !...
La Pie, fidèle à sa réputation,
S'acquitte de la haute mission,
Confie à la Bécasse l'objet de forfaitures :
Ces binocles à la rutilante monture...
Fière est la « Long-bec » d'offrir à la fouineuse
Ce duo de loupes pour extra visionneuse,
Le fiche sur le museau humide de la taupe …
- Hourra, s'écrie celle-ci, je ne suis plus myope !
Que le monde est immense, au delà de ces glaces !
Je ne vous imaginais pas aussi grosse bécasse !...
Tandis qu'elle s'extasie sur son monde nouveau,
Un paysan voisin, au pré, mène son veau …
- Que vois-je : cette nuisible sortie de son antre !
L'heure est venue de lui plomber le ventre !...
Pour lui faire la peau, dont il n'aura fortune,
Va chercher son fusil et vise l'importune …
C'est alors que la binoclarde aperçoit son bourreau
39
Le champ de lucioles du Farfadet
Qui lui semble un géant à travers ses carreaux...
- Sauve qui peut ! Vite au trou !
Les bésicles la stoppent tout à coup...
Trop larges pour passer dans son boyau,
La taupe, à son seuil, se retrouve cul en haut …
Décharge de chevrotines,
Éloigne la bécassine ...
Mais la taupe passe de vie à trépas ….
Pattes écartées comme branches de compas …
De cette triste aventure, il vaut mieux qu'on en rit :
A quoi bon voir grand si l'on n'épate plus la galerie !...
Farfadet
40
Le champ de lucioles du Farfadet
Maillé, village martyr...
Ils ont encerclé le village,
Ne leur laissant aucune chance…
Réponse d’une horde sauvage
A un acte de Résistance …
Arrivés soudain par les routes,
Voyez sauter de leurs camions,
Ces soldats, aux heures de déroute,
N’arborent aucun fanion …
Ils avancent à travers champs,
Mitraillent tout ce qui bouge,
Bêtes, hommes, femmes, enfants …
Les sentiers se couvrent de rouge …
Puis pénètrent dans le bourg,
Ces soldats assassins,
Ils traversent les cours,
Entrent dans les magasins …
Ils tirent sans sommation,
Tuent, pillent, incendient,
Granges, ateliers, maisons,
Ravagent pire que bandits …
S’acharnent sur tous ceux qui fuient,
S’exercent à toutes formes de tueries,
Égorgent, éventrent, jusqu’aux tout petits
Déchaînement des pires barbaries !...
Toute la matinée dure ce massacre,
Perpétré par ces uniformes gris-verts …
Des rues, montent des fumées âcres,
Conglomérat de sang, de cendre, de verres …
Et, parce que l’horreur ne leur suffit pas,
Ils bombardent le village depuis les voies…
Cent-vingt-quatre âmes mises à trépas,
N’ont jamais su, le comment, le pourquoi…
Rien ne subsiste, après leur passage,
Ruines fumantes, brasiers immondes,
Vestiges informes, fruits des outrages,
Façades noircies, vision de fin du monde !...
41
Le champ de lucioles du Farfadet
L’apocalypse et l’enfer réunis,
Déchaineraient-ils tant de démence ?
Faut-il avoir, toute humanité honnie,
Pour s’adonner à tant de cruauté et de violence ?...
Crime de guerre…
Comment nommer cela ?
Indignes militaires,
Qui ne sonnent le glas !...
A l’honneur, réfractaires,
Autant qu’aux combats ;
Immondes incendiaires,
Corrupteurs des trépas !...
Pourvoyeurs des cimetières,
Qui, pitié, ne connaissent pas…
Incursions meurtrières,
Agissements sans contrats !...
Un père, une mère, un frère,
Pour vous, ne comptent pas !…
Vous ne faites donc sur terre,
Que ce qui provoque dégâts !…
De la société des hommes,
Vous êtes, vous-mêmes bannis,
Autant, pour vos dogmes,
D’exterminateurs nazis !…
Maillé martyr,
Ce 25 Août 1944,
Tes enfants, a vu périr,
Au nombre de 124 !…
Maillé à jamais immolé…
Le jour où, Paris fut libéré !…
Plus d'informations et liens à découvrir :
http://www.mirebalais.net/article-22070601.html
42
Le champ de lucioles du Farfadet
A la Saint Louis …
Au jour de la Saint Louis,
Qui fait foire au pays,
Tout Mirebeau se réjouit
Du très ancien édit ...
Rassemblement des ânes,
En pays Mirebalais …
Maquignons, à vos canes,
Poussez-nous bien l’baudet !...
Voyez sur le foirail,
Ces baudets concentrés,
Ont sorti du bercail,
Les badauds d’la contrée !...
Aujourd’hui c’est la fête,
Y a tant de guenilloux,
Qu’aucune sonnerie d’trompette
Contre braiment n’vaut l’coup !...
On dit l’baudet têtu
Ce serait là son défaut…
Mais ont d’autres vertus,
Ces si doux animaux ...
L’âne qui nous tient tête,
N’a rien d’un canaillou,
S’il sait faire la bête,
Ce n’est pas autant qu’nous !...
Pas mieux qu’une carotte,
Présentée sous l’fanon,
De furieux coups de bottes,
F’ront avancer l’ânon !..
Parlez-lui à l’oreille,
Il a grande l’écoute ...
Il n’aura son pareil,
Pour se remettre en route !...
Car c’est avec douceur,
43
Le champ de lucioles du Farfadet
Et nul autre détour
Que l’on met au labeur
Notre baudet d’amour !...
Sachez faire diligence
Ne vous donnez de mal
Grande est l’intelligence
De ce doux animal ...
Farfadet l'ami des Baudets ...
Illustrations et plus d'infos sur le baudet :
http://www.mirebalais.net/article-22368579.html
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Le champ de lucioles du Farfadet
Danser comme Zorba...
"Starmania", sur l'air leitemotiv :" le blues du busimessman" , voici quelques paroles
pour se sentir libre et léger en cette fin de mois d'août :
Je n’ai pas su être un artiste
J’ai quand même fait mon cinéma
Jouant dans bien d’autres registres
Et sans la Sabine Azéma…
Je n’ai pas pu être un artiste,
Je n’avais pas l’talent pour ça,
J’ai circulé sur d’autres pistes
Traversant plus d’un Sahara …
Je n’ai pas l’aura d’un artiste
Qui fait la une du Télérama ;
De mes succès, la courte liste,
N’a jamais fait de brouhaha…
Je n’ai pas la gueule d’un artiste,
Des grands félins du cinéma,
J’aurai plutôt le regard triste,
De celui que l’on n’attend pas…
Je n’ai pas connu d’grands artistes,
De ceux qui vous laissent baba,
Mais je suis resté optimiste,
Rêvant de danser comme Zorba…
Rêvant De danser comme Zorba !
Mais si j’ai vécu en artiste,
A tous les sorts, tendant les bras,
J’ai surtout croisé des autistes,
Sur d’autres scènes qu’à l’Alhambra…
J’admire toujours les vrais artistes,
Ceux que l’on ne flagorne pas,
Les vrais, les purs, les fantaisistes,
Qui s’foutent pas mal du « qu’en dira » …
45
Le champ de lucioles du Farfadet
Aurai-je voulu être un artiste,
M’étendre sur de jolis draps ?…
Ca n’sert à rien que l’on insiste,
Quand on effleure le Nirvana !...
Alors moi, j’ai vécu en artiste,
Des jours en haut, des jours en bas…
J’étais si bien avec mes autistes,
Avec eux, j’ai dansé comme Zorba
Avec eux, j’ai dansé comme Zorba !...
Farfadet
46
Le champ de lucioles du Farfadet
Les ailes du Moulin
Les ailes du moulin frissonnent dans le vent
Elles prennent un tour quand la bise les tend
Les ailes du moulin, s’élancent dans le vent,
C’est ce souffle divin que le meunier attend…
Alors le grand arbre s’est mis en mouvement,
Les engrenages gémissent comme fébriles amants,
Leurs dents de bois attaquent le rouet vibrant,
Et les meules font leur ronde, autour du cabestan.
Les ailes du moulin vibrent dans le grand vent,
Les transmissions s’engrènent en ronronnant.
En souvenir du manège des bœufs ahanant ;
Le moulin, à son tour, devient être vivant …
Et le maître des lieux verse le froment
Dans la trémie ; les meules chantent en tournant…
Alors, le prodige, suite à cet écrasement,
Produit la fine mouture de l’amidon si blanc
Les ailes du moulin résistent bien au temps.
Et Don Quichotte là-bas, avec son chambellan,
Pointe sa lance sur l’imperturbable géant,
Mais bras qui moulinent, brisent tous les élans !…
Farfavent
Voir le contexte - la fête du pain à Lautrec (81) :
http://www.mirebalais.net/article-35145546.html
47
Le champ de lucioles du Farfadet
Lettre du Farfadet à France...
Non, je ne suis pas un exilé qui t'écris hors territoire,
Mais un de tes citoyens pétri de ta fabuleuse histoire,
Un passager, aujourd'hui malmené, sur le chemin tortueux,
Que tu empruntes au gré d'événements non vertueux ...
Te voilà donc, belle France, reconquise par tes démons,
Abjurant les trois hauts principes gravés sur tes frontons,
Renonçant à ce que tu as prôné au prix de tant de sacrifices,
Noyant dans des flots d'amertumes, tes généreux édifices !...
N'y eut-il pas assez de sang versé pour, maintenant renier,
Ces âpres combats d'antan, ces résistances de pionniers,
Ces moments de conquête pour donner Droits aux Hommes :
Préceptes moraux et sociaux, qu’à cet instant, tu gommes !
Quelle route suis-tu, insolente fille, arrogante guerrière ?
Quel spectre guide tes pas et sous quelle vile bannière,
Rassembles-tu tes fils et tes filles pour porter leur fureur,
Sur de noirs champs de bataille, broyant vie et honneur ?...
As-tu déjà oublié les heures sombres, les humiliations,
Les conduites indignes, les lâches dénonciations,
Quand, rompue, à genoux, bafouée, muette et sans gloire,
France, ton doux nom, n'honorait plus nos mémoires !...
Veux-tu, à ces heures difficiles, après tant de progrès,
Rebrousser chemin, n’en éprouvant nul regret,
48
Le champ de lucioles du Farfadet
T’isoler, repliée sur toi, reprendre ton bagage,
Et vivre honteusement, en refusant les partages.
Voilà donc ce qui t’attire, délaissant ta mission,
Perdant de vue ce bel idéal pacifiant les nations :
Une folle aventure ravivant la fibre nationaliste
Qu’attisent des visionnaires ultra alarmistes…
France déçue par la communauté européenne,
Te laisse alors aller, sous le poids de tes peines,
Succombant au racisme éhonté, à la xénophobie,
Te voilà donc en proie à d’immondes lubies !…
N’as-tu, par le passé, connu des désenchantements ?
Essuyé des revers cuisants, vécu pires tourments ?
En relevant le front, face aux regards chargés de haine,
Toi, France, savait te libérer des plus infâmes chaines !
Alors, Toi, notre chère Patrie, Toi notre Mère courage,
Rassemble tes forces vives et laisse tomber ta rage,
Oublie ces mornes passions, ces vœux d’hégémonie,
Pour suivre, confiante et solidaire, tes bienveillants génies !
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Fric Frac Froc
Le grand Sacha Guitry
Avait sublime verve…
De ses mots, faisons le tri
Le meilleur que l’on serve !...
Sur femmes infidèles,
A tenu ces propos,
En traits modèles,
Des mots à mettre en peau !…
« Telle femme, d’hommes, par trois, a besoin,
Je vous le dis, ici, avec le plus grand soin :
Un de 60 ans, pour le chèque,
Un de 40 ans, pour le chic,
Un de 20 ans, pour le choc … »
Sans vouloir me comparer à un si talentueux conteur,
Restant dans le sujet, je le poursuis sur l'heure ...
Du premier, elle se moque,
Au second, joue mimique,
Du troisième, fait son mec …
Le premier, c’est tactique,
Le second, en place, toque,
Le troisième, en passe, teck !...
Au premier, joue ses briques,
Au second, tient l’pébroque,
Au troisième c’est l’taille-break !...
Au premier, toujours d’ac…
Au second, en paddock ...
Au troisième, est ad’hic ...
Au premier, prend son fric,
Au second, tire son frac,
Au troisième, baisse son froc…
50
Le champ de lucioles du Farfadet
Le premier, a breloques,
Le second, met la laque,
Le troisième, c’est phallique …
Le premier c’est le gros pack,
Le second dans le kapok,
Le troisième sur son pic !…
Le premier, elle le croque,
Le second, pour la crique,
Le troisième, c’est son crack !...
Au premier, fait gros bec,
Au second, ouvre son bock,
Au troisième, fait la bique…
Le premier, c’est la traque,
Le second, c’est du troc,
Le troisième, c’est la trique !...
Le premier, fait au black,
Le second, bien le bloque,
Le troisième, met oblique …
Le premier, c’est cent plaques,
Le second, met en loques,
Le troisième, pour répliques …
Le premier, elle le claque,
Le second prend ses clics,
Du troisième, est en cloque …
Le premier a fait floc…
Le second fait la flaque…
Le troisième elle le flique !…
Moralité :
De bric et de broc,
De froc et de fric,
Une femme à trois coqs
51
Le champ de lucioles du Farfadet
Sait bien manier la trique !…
Farfadoc …
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Le champ de lucioles du Farfadet
Chats...
Majestueux, mystérieux Personnage,
Juché sur le dossier attentif, si présent,
Le chat, nous observant, dans nos pensées, voyage,
Se dit que gamberger est, par trop, épuisant...
« A quoi bon se tourmenter quand il suffit de voir,
D'ajouter des concepts qui vous broient le moral,
Quand, aux images, n'être qu'un simple miroir,
Vous transporte dans un monde qui ne connaît le mal...
Chats non savants, mais scrutateurs et sages,
Beaucoup de notre temps, le passons à dormir...
Nous qui ne mettons aucune pensée en cage,
Préférons rêver plutôt que, sans cesse, frémir...
Ce soin dont nous gratifions notre pelage,
A ces instants du temps, que l’on dit suspendu,
Veut qu’à notre espèce, nous rendions hommage,
Car aucun félidé n’aura de dignité perdue…
Toilette appliquée par habile léchage,
C’est le moment des grâces matinales…
Mieux vaut qu’un quelconque et rude brossage
Notre langue râpeuse de diva animale !…
Tendres, affectueux, aimants, savons êtres,
Quand nous l’avons opportunément décidé,
Car nous Chats dont vous pensez être les maîtres
Sommes, avant tout, épris de liberté…
Qu’imaginez-vous, ô truculents bipèdes !...
Être chez vous quand nous sommes sous votre toit…
Encore une illusion que l’on vous concède,
Car, en fait, c’est vous qui habitez chez le Chat !...
Nous, qui sommes là, pour vous, qui n’en savez rien,
Mais pensez nous avoir adoptés puis dressés,
Ignorez tout des vertus de l’étrange lien,
Qui se crée entre nous, quand vous nous caressez…
En venant nous poser, en rond, sur vos genoux,
Pour recevoir l’onde soyeuse de vos caresses,
Percevant, en vous, les tensions qui se nouent
Notre ronronnement vient absorber vos stress…
53
Le champ de lucioles du Farfadet
Grande est notre patience, profond le regard
Que nous portons sur le monde et ses créatures ;
Ce que nous voyons au fond de vos placards,
Dépasse l’attrait des simples nourritures…
Au-delà des fumets et autres attirances,
Notre vision nous plonge dans l’astral,
Là où sentiments et lutins mènent la danse,
Sacrant nos destins dans la gente animale…
Chats de toutes races et de tous pelages,
Persans, Siamois, Birmans, Européens, Chartreux,
Sphinx, Maine-coon, Egyptien, Angora, tous Sages,
Chats, pour veiller sur vos âmes, alors, sommes Preux !... »
Farfachat…
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Le champ de lucioles du Farfadet
Euro-Drachme
Evzones en faction devant un Parlement,
Image de La Grèce au pas de l'oie …
Quand Cannes sonne le rassemblement,
Image de la Grèce appât des lois...
Tapis rouge des grands enchantements,
Marches que l'on gravit sous les hourras,
L'or et l'argent au paradis des firmes « aimant »,
Mettent les petits peuples dans l'embarras...
Banquet des nations du grand commandement,
Sous les oriflammes, souffle le chaud et le froid,
Pour qu'à l'heure des grands chambardements,
Les banques, aux seuls nantis, préservent leurs droits...
Vacillent les monnaies, aux Bourses des errements,
Quand chaque jour, leurs courbes jettent l'effroi
Sur ceux qui tiennent à leurs émoluments,
Des parts des marchés qui engagent leur foi...
Ô Fric tout puissant, créateur du rendement,
Conduis tes ouailles sur ces lucratives voies !
Ceux qui manifestent leurs manquements,
Harangue-les de ta sublime voix !…
Dollars, Euros, Livres, Yen des atermoiements,
Valse des billets fous, du monétaire boa,
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Le champ de lucioles du Farfadet
Richesses qu'on ne saurait vouer à l'enterrement,
Aux seuls Hellènes, convient porter la croix !
Farfafric
Le contexte :
http://www.mirebalais.net/article-solidarite-87986314.html
56
Le champ de lucioles du Farfadet
Éléments forts contre nos cris ...
Le feu dévore,
L'eau charrie...
Le vent dehors,
Pire que furie !..
Éléments forts
Contre nos cris !
Et nous, Êtres de boue et de sang
Fragilisés par les intempéries,
Demeurons si impuissants,
Que biens et vies, en payent le prix !
Alors nous invoquons la science,
Et toutes ces égéries,
Qui soufflent à nos consciences
Les raisons du mépris...
Réchauffement au Nord,
Refroidissement Ici,
Les dieux auraient-ils Thor,
Pour affûter ces scies ?...
Qui tranchent les bords,
D'énormes pains de glace rassis...
La mer, vers d'autres ports,
Pousse, leurs monstrueux débris !...
57
Le champ de lucioles du Farfadet
La terre s'agite et se fend,
Sa bave sort des trous de houris...
Ses titanesques dents,
S’effritent sous les caries !...
Est-ce la fin des temps ?...
Voilà qui nous soucie...
Faudrait-il changer de camp,
Pour changer l'issue du récit ?...
L'homme ne l'entend point,
Si fier et si sûr de lui !...
A quoi bon prendre soin,
De ce que Dieu nous confie !...
L'homme est ce vilain,
Qui aime les défis,
Qui pense que demain,
Sera mieux qu'aujourd'hui ...
L'homme qui cherche loin,
Ne se veut jamais surpris,
Assure tous ses besoins,
Sans en payer le prix !…
Alors le ciel craque,
Les Dieux s'ébrouent…
Retour de la claque,
58
Le champ de lucioles du Farfadet
Notre monde s'échoue !
Clameurs des géants !...
Des hordes sauvages,
Venues par mers et océans
Assaillent nos rivages …
Commence l'épopée,
D'indomptables cavaleries…
Flamboient les épées !
Retour des Walkyries !...
Farfadet
59
Le champ de lucioles du Farfadet
Perceval - aspirant chevalier...
À Carduel, au Château du roi Arthur.
Le chevalier Vermeil vient accuser le roi Arthur d’avoir pris une partie de ses terres,
lors de sa montée sur le trône. Par devant toute la cour, il exige réparation. Ses
réclamations n’ayant aucun bien fondé, le roi Arthur refuse. De dépit Vermeil lui
arrache la coupe de vin qu’il tenait en main et en verse le contenu sur la robe de la
reine. Narguant le roi avec des paroles irrévérencieuses, le chevalier félon se retire
avec la coupe d’or du roi. La consternation règne dans la grande salle.
Scène 1
Keu
Messires êtes-vous si couards
Que nul ne ramène la coupe !
Arthur
Ah Keu ! Vous parlez avec art
Mais si la langue on vous coupe,
Que reste-t-il du sénéchal ?
Le premier, montez à cheval !
Keu
Sir, doutez de mon courage,
Mais ici, vraiment, j’enrage,
Car pour vous venger d’offense,
Aucun n’ose prendre sa lance…
Chevaliers de Table Ronde,
Que l’on dit Meilleurs du Monde,
Je vous en prie, laissez-moi rire,
Vous avez tous peur de mourir !
Arthur
60
Le champ de lucioles du Farfadet
Assez de mauvaises paroles,
Tous, ici, remplissent leur rôle.
Il n’en n’est pas que je méprise.
Tous, sous l’effet de la surprise,
N’avons cœur à prendre les armes…
Keu
A défaut de sang, versons des larmes !…
Arthur
Keu, cessez vos commentaires !
Keu
Sir, hélas, je ne peux me taire,
Je vois au bas un étranger,
Qu’on se soucie de l’héberger.
De noble lignage, il est…
Il vient tout droit de la forêt !...
Arthur
Est-ce encore moquerie ?
Keu
Bien me garde de plaisanteries,
Sir, de marque est ce visiteur,
Et ne suis point menteur.
Celui-là est aussi docile
Que parfait imbécile.
En sottise, je m’y connais,
Jamais ne vis si beau benêt !
61
Le champ de lucioles du Farfadet
---
Entrée de Perceval
---
Perceval
C’est vous qui faites les chevaliers !
Je le sais par des cavaliers,
Des gens de votre Maison.
Ah ça, je sais que j’ai raison !
Keu
Elle ne vous fait défaut !...
Ici, n'avons ce qu'il vous faut.
Si, chevalier, vous voulez être,
Un moyen vous fait connaître
Pour, vite, obtenir l'armure :
En sortant hors de ces murs,
Trouvez le chevalier Vermeil.
Arthur
Valet, n'écoutez ces conseils.
Pour devenir chevalier,
À Dieu, d'abord, il faut se lier,
Puis, des armes, pour bien s'en servir,
L'apprentissage, devez subir.
Perceval
Ce jour, chevalier je serai ?
Arthur
Impossible cela nous paraît.
62
Le champ de lucioles du Farfadet
Damoiseau, cultive patience !
Keu
Il n'a cure de toutes sciences.
Vous croyez qu'il vous écoute !...
Ne perdez le temps qui vous coûte.
Vos conseils, sûr, qu'il ne les loue.
Allons ! Laissons partir ce fou.
Arthur
Keu ! Pour vous qui est valable ?
N'avez que mots désagréables...
Car, c'est de bien triste façon
Qu'envoyez ce brave garçon
Au-devant du pire guerrier
Sans bonnes armes, sans destrier.
Perceval
Ce guerrier, il est tout rouge,
Et, de ce pré, en bas, ne bouge.
Je l'ai vu, j'en suis sûr !
Keu
Eh bien, je vous l'assure,
Rien de mieux n'avez à faire,
Que d'y courir, prendre ses fers.
À vous, certes, il obéira,
Vous n'avez qu'à tendre le bras.
Perceval
Alors, ses armes seront miennes !
63
Le champ de lucioles du Farfadet
Merci à vous, quoi qu''il advienne …
Arthur
Keu, votre grande méchanceté
Égale, du valet, sa témérité.
Keu
Nous lui avons laissé le choix
Entre mes dires et ceux d'un roi...
S'il a suivi ce chemin
C'est bien pour se faire la main...
Scène 2
---
Perceval et le chevalier Vermeil
---
Perceval
Chevalier, vers toi l'on m’envoie !
Vermeil
Valet qui ose lever la voix !
Sais-tu à qui tu t'adresses ?
Perceval
Pas de discours, le temps presse !
Le roi me donne tes armes.
Vermeil
- le repoussant vigoureusement du plat de son épée 64
Le champ de lucioles du Farfadet
Tu ne manques de Charme !
Ah valet , que tu es drôle !
Vois, si mon épée te frôle,
Tu ne gardes la verticale…
Perceval
Ah Chevalier, tu m'as fait mal !
Rien ne contiendra ma fureur...
Vermeil
Valet, tu cherches ton malheur …
---
Le combat s'engage et Perceval d'un jet puissant de javeline, transperce l’œil droit
de Vermeil qui tombe raide sur le pré.
---
Perceval
Chevalier te voilà mort...
N'as-tu maintenant de remords ?
Gauvain
- s'étant discrètement approché Plus jamais n'aura de regrets
Mais du service, l'on vous sait gré.
Ce chevalier qui était félon
Outrageait le roi et ses barons.
Perceval
Remettez la coupe à Arthur,
Je garde armes et monture
65
Le champ de lucioles du Farfadet
De ce chevalier, c'est entendu.
Gauvain
Nul ne s'y oppose, c'est votre dû.
Perceval
- Qui commence à dépouiller le mort Ce chevalier est de haute race,
Tant son corps tient à la cuirasse.
Vraiment, serait-il né ainsi ?
Car il me faudra une scie
Pour tirer du fer cette carcasse...
Ah ! Même mort, il m'agace !...
Gauvain
Ami, vous agiriez comme un sot
Si vous le tailliez en morceaux.
Permettez que je vous aide.
Perceval
Volontiers, ce corps est si raide !
- Ils désarment méthodiquement le chevalier mort Gauvain
Qu'allez-vous faire de tout ceci ?
Perceval
Cela, pour l'heure, ne me soucie.
Tant est voulu cet équipement
Que monte en moi, rapidement,
66
Le champ de lucioles du Farfadet
Répondant à ma nature,
Le désir de l'aventure.
Merci à vous, il se fait tard.
Ami, saluez le roi, je pars.
---
À la cour d'Arthur
---
Keu
Mon roi, ne sait ce qu'il advint,
Mais voici qu'entre Gauvain
Ramenant votre coupe d'or.
Gauvain
Sir ! L'on vous salue du dehors...
Arthur
Quel est l'auteur de ce bienfait
Me causant aussi doux effet ?
Car grand service, il nous rend ;
Celui-là est digne de nos rangs.
Gauvain
Sir, vous vous souvenez du valet
Qui, armé par vous, tant voulait.
Hors d'ici, trouve le tyran,
Qui, à sa guise, ne se rend.
Alors, de colère le tue !
Keu
67
Le champ de lucioles du Farfadet
L'innocence est grande vertu...
Arthur
Keu, hélas, on vous écoute.
Le valet reprend la route.
En ce combat, il est vainqueur,
Sans expérience, autre, que grand cœur.
- Super Châtel (Haute Savoie) Pâques 1973 -
68
Le champ de lucioles du Farfadet
Les insignifiants,
Les sentez-vous passer comme dans un courant d'air ?
Ils passent effectivement, mais vous ne les voyez pas,
Pour cela, sans doute, devez être trop fier,
Car les insignifiants, pour vous, ne comptent pas...
Ils sont pourtant légions aux portes du Salut
En rangs serrés, le front bas, en grande soumission
A un destin sans gloire, lourd de déconvenues,
Au comptoir des succès, attendent leur admission...
Millions en errance parmi les opportunités
Qu'ils ne saisissent pas, quand d'autres s'en repaissent,
Les insignifiants ne demandent pas la charité,
Et souffrent en silence, des joies qui les délaissent
Les insignifiants souvent pris pour débiles,
Sont ceux dont on dit qu’ils ne sont bon à rien,
Tous discours avec eux, demeurent stériles,
Quand insignifiant se fait graine de vaurien…
Les insignifiants, ignorant les prouesses,
Ne se parent pas de l’étoffe des champions,
Leurs piètres performances, en dérision les laisse,
A toutes loteries, tirent les mauvais pions…
Ils affrontent la vie sur des chemins tortueux,
69
Le champ de lucioles du Farfadet
Au gré des événements arrivent aux carrefours...
Qu'ils soient ardents, pugnaces, toujours vertueux,
Tous prioritaires, à leurs appels, restent sourds...
Qu'auraient-ils donc à faire de leur infortune,
Les nantis, les gradés qui ruissellent de lumière ?
L'existence des humbles est tellement commune,
Qu'il ne reste pour eux, que tâches secondaires...
Leur avenir se joue déjà à l'heure scolaire,
Face au tableau noir, soudain leur front se plisse...
Pour tirer de mémoire, la règle de grammaire,
Sur l'estrade du savoir, l'élève est au supplice !...
Pour d'abord comprendre puis, retenir la leçon,
Tous ne sont pas égaux et, pour la restituer,
Si les uns ont l'air, d'autres, qui n'ont pas la façon,
Aux notes les plus basses, devront s'habituer.
Le sort en est jeté, sitôt sortis du système,
Les insignifiants, déjà mis sur la touche,
Doivent renoncer aux carrières suprêmes,
Et de la société, rejoindre les basses couches.
Élite travailleuse, sublimes Lauréats,
Vous qui avez réussi à tant de concours,
Qui n'avez subi le moindre revers ou aléa,
Voyez ceux qui jamais, n'entreront dans vos cours !
70
Le champ de lucioles du Farfadet
Nous ne sommes pas égaux au départ de la vie,
Car ce qui circonstancie la naissance :
Ancêtres, parents, fortune, santé, pays,
Rien de tout cela, n’égalise les chances.
Arrêtons de nourrir ces vaines utopies,
De gober toutes alléchantes promesses,
Quand aux uns, on déploie les rouges tapis,
Aux autres, dans la rue, on bâtit la détresse…
Toutes les existences sont sources d’épreuves,
Pauvres ou riches, désuétude ou confort,
Pour écrire sa vie, ouvrir une page neuve,
La réussite vient aussi du prix de l’effort…
Alors sur ce chemin, chacun a son histoire,
Insignifiants ! Qu’importe leurs origines,
Qu’importe d’atteindre un jour, des heurs de gloire,
Face à leur sort, voyez tout ce qu’ils imaginent !...
Farfadet
71
Le champ de lucioles du Farfadet
La planche à dessin …
Printemps soixante douze, je file cap au Sud,
A bonne allure, sur l’autoroute du soleil.
J’ai oublié ce que la vie a de rude,
Et n’entrevoit que des horizons vermeils …
« Emmenez-moi au bout de la terre,
Emmenez-moi au pays des merveilles,
Il me semble que la misère,
Serait moins pénible au soleil !... »
Et me distille, cet air plein de promesses,
La radio de bord de ma ludique 4L…
Aznavour stimule tant mon allégresse,
Que pour aller de l’avant, me poussent des ailes…
Je m’approche d’une voiture jaune,
L’identifie pour être une 2CV Citron …
Entrant dans le département du Rhône,
Sur trois voies, pouvons rouler de front …
Blanches, sont les plaques de la Deuche,
Chiffres et lettres au graphisme noir,
Avec, sur la malle, le « D » de Deutsch,
Auto française, en germain territoire …
Longtemps, je fais la route dans son sillage ;
L’auto jaune est à moitié décapotée…
Alors que pour la dépasser, je m’engage,
Blonde envolée de cheveux, me fait sursauter …
Parvenu à la hauteur de la belle Citroën,
Je ne puis, à droite, m’empêcher de regarder,
Et découvre deux adorables sirènes,
Dont on se demande comment les aborder…
Sans complexe, j’accélère pour passer devant,
Surveille attentivement mon rétroviseur.
Suivi par ces deux Allemandes dans le vent,
Je leur trace la route, en parfait connaisseur.
Puis commence le jeu du chat et des souris
Car, impromptues, les souris doublent le chat,
Laissant « Minet» derrière, voila, qu’elles sourient,
72
Le champ de lucioles du Farfadet
Et la radio me chante : que se disent-elles Sacha ?…
Nous entamons alors cet étrange ballet,
Un paso-doble routier pour petites autos…
Me fais, au volant, plus cocher que valet,
Évitant qu’elles me prennent pour zigoto…
Regard face à la route, aussi fier qu’Artaban,
Mine de rien, je les dépasse à nouveau,
Sans me douter que derrière son volant,
La Jolie conductrice, fouette ses chevaux …
Sur la file de gauche, elles me rattrapent,
De l’accélérateur, je relève le pied…
Cela pourrait finir en chausse-trappe,
Sur la route, il est tant de sujets à épier …
Repassant devant, soudain elles ralentissent,
Attention au risque de carambolage,
Je me déporte à gauche et mes pneus crissent,
Sous l’effet appuyé d’un brusque freinage.
Devant, toutes les autos sont arrêtées,
Je presse encore plus fort sur la pédale,
La 4L pique du nez … le pire est évité …
J’en oubliais le contenu de la malle…
Retenue par mon siège, la planche à dessin,
Posée juste au-dessus de tout mon chargement,
Sous la forte décélération, saute le coussin ;
M’arrive sur le cou, sans aucun ménagement…
Me retrouve plaqué, nez contre pare-brise ;
Dans la deuche à côté, les jolies passagères,
Ne se retiennent de rire ; assistant à leur crise,
J’en viens à déplorer, toutes folies bergères…
Quand le flot de véhicules enfin, redémarre,
Dégagé de cette fâcheuse position,
Apercevant la sortie vers Montélimar,
Sans regret aucun, je prends cette direction…
Moralité
Évitez de rouler pied au plancher,
Méfiez-vous des hasardeux desseins,
Qui, brusquement, vous font flancher,
Puis, vous « croquer », votre planche à dessin…
73
Le champ de lucioles du Farfadet
Voir le dessin se rapportant à cet événement réellement vécu :
http://idata.over-blog.com/0/23/15/62/Photos-2008/File0917a.jpg
74
Le champ de lucioles du Farfadet
Roses sous ciel d'orage...
Belles parées, fraiches écloses,
Frissonnantes sous le ciel sourd,
Dames hautaines reines des cours,
Sous les nuées, brillent les roses…
Blanches où, nacrées, se déposent,
Sur le satin de leurs corsages,
Quelques perles de passage ;
Bruine qui, d’argent, les arrose…
Au Calice, comme par osmose,
Le bourdon, ce gros balourd,
Par l’abeille, chassé sans détour,
Ne sombrera d’une overdose…
Pour s’abreuver, elles accourent,
Ces laborieuses du bocage,
Rapportant sous leur "hottage",
Un fin nectar de frais velours…
Douces orangées, tendres choses,
Figées dans la torpeur du jour ;
Viendront-elles à votre secours
Ces gouttes rompant l’anidrose ?
Éclatantes, sous ciel morose…
Surgissent avant l’orage,
75
Le champ de lucioles du Farfadet
Vils moucherons au saccage,
Des feuilles qu’ils nécrosent…
Attendant qu’enfin explose,
La colère des dieux sur le retour,
Uri, aux Élysées laboure,
Conduit par le Magicien d’Oz …
Palpitantes, béates et glamours,
Le vent agite leur scoliose …
Ne faut avoir les lèvres closes,
Pour recevoir cette pluie d’Amour !...
Farfadet
illustration :
http://img.over-blog.com/225x300/0/23/15/62/Roses-sous-Ciel-d-Orage-./DSCN4829.JPG
76
Le champ de lucioles du Farfadet
Un tramway nommé Désir …
Il remontait du sol de confuses fragrances,
Ces moiteurs de l’Été, à l’heure crépusculaire,
Mélange des parfums des Dames de l’Intendance,
Et d’effluves de ville, en moult exemplaires…
Georgin attendait dans la lumière du soir,
Candélabres et lumignons à l’éclat ambré,
Diffusant leur or sur l’aire des trottoirs,
A ces instants où plus rien n’est encombré…
Silencieux, glissant sur ses rails,
Un tram au métal luisant s’avançait …
A l’arrêt, retentissait sa frêle sonnaille,
Et les ouvrants, comme son cœur, palpitaient…
Les quelques passagers qui descendent
Georgin, en vain, a suivi du regard,
N’y reconnaissant sa belle Escalande,
Elle, qui jamais, n’arrive en retard…
Moins cinq, s’affichait au cadran de sa montre,
Elle lui avait dit au plus tard à Neuf heures…
Ce n’était pas leur première rencontre,
Ni la première fois, que tremblait son bonheur …
Force lui fut de prolonger l’attente…
Le tram suivant est à encore dix minutes…
De quoi ressasser les doutes qui le hantent
Affres d’une passion qui tant, le persécute
Il ne voyait plus rien de ce qui l’entoure,
Hormis ces rails qu’il fixait obstinément,
Semblables aux deux bras de l’Amour,
Une voie sacrée qui unit les amants …
Aussi raide que l’acier dans la chaussée,
Georgin se figeait dans le temps et l’espace,
Là, planté, et sur ses pointes, rehaussé …
Des deux virgules de fer, il ne perdait la trace …
Arrivait alors une nouvelle rame,
Le même carillon, en ouvrait les portes...
Sournoisement, s’intensifiait le drame,
Pour qu’aucune Escalande ne sorte …
77
Le champ de lucioles du Farfadet
Par tranches de dix minutes, sa vie chavirait
Chaque nouveau passage était une torture…
Jamais de cet endroit il ne repartirait,
Jamais, sans Elle, il n’aurait de futur …
Il était là, perdu dans son profond désarroi,
Le regard humide, les jambes en albâtre…
Quand sur sa joue, elle tendit son joli minois,
Jamais si fort, il n’avait senti leurs cœurs battre …
Farfadet
78
Le champ de lucioles du Farfadet
Le Mariage de la Violette et du Lilas …
Avril, ce matin, nous ouvre un bien grand jour,
On y doit célébrer un heureux mariage :
Dame Violette, dans la fleur de l’âge,
Avec Monsieur Lilas se sont épris d’Amour…
Naissance Idyllique qui dresse une passerelle,
Entre la fleur des bois et la grappe du rameau,
L’instant devient si hautement solennel,
Que les Anges, au ciel, en subliment les mots …
Elle, éclose, d’une fraîcheur naturelle,
Si jolie, sans fard, sans le moindre oripeau,
Sous le saule lumineux, qui leur sert d’ombrelle,
Se sont promis de ne jamais finir en pot …
Alors, Monsieur Thuyas, digne, dans son écharpe
De lierre touffu qui apprivoise les cœurs,
A fait taire la bande des Iris moqueurs,
Pour que vibrent les cordes, d’un cortège de harpes…
S’y accorde le chœur des rieuses pâquerettes ;
Au passage des époux, les campanules s’écartent ;
Nuée de serments qui remplissent les cartes ;
Dame Rose, en bouton, préside cette fête …
Jusqu’à l’aube, ont dansé, dans la brume,
Libérant leurs parfums éphémères,
Glissant entre les herbes, légère comme une plume,
Leur envolée nuptiale, agite encore la mer …
Farfadet
79
Le champ de lucioles du Farfadet
Dis Mémé, tu m’la racontes cette histoire …
Du pêcheur qui attrapait n’importe quoi,
Comme ces sortes de vieilles écumoires,
De ces boîtes rouillées sans leurs petits pois,
Drôles de trophées qui ornent son armoire !…
« Oui, Petit Pat, mais pour ça tu dois rester sage,
Assois-toi, et cesses de "virouner"* dans la cuisine
Tu me donnes le tournis et puis tu es en nage...
- Oui Mémé, je m’assois sur la chaise voisine … »
Ma grand’mère reprenait son récit truculent,
Me racontant ces parties de pêches mémorables,
Du rigolo bonhomme, ce pêcheur nonchalant
Qui jamais ne rentrait, bredouille, à sa table …
Elle prenait le temps, n’omettant aucun détail
De la canne, de la ligne, de son curieux hameçon,
Qui, souvent accrochait le pelage du bétail,
Paissant dans les prés, au bord du Merdançon*
Je partais dans d’interminables éclats de rire
Surtout Quand le Taureau du père Mathurin,
Accroché par la queue, furieux, se mettait à courir,
Forçant le pêcheur maladroit, à prendre son bain…
Ou, suite à une lutte contre le fort du courant,
La lente remontée, à grands coups de moulinettes
D’un monstre qui n’était ni saure, ni hareng,
Mais, enduite de vase, la roue d’une motocyclette !...
Jamais n’avait de fin, ces pêches miraculeuses ;
Cette rivière recélait tant de trésors surprenants !…
Ma Grand-mère souriait, elle était si heureuse
De distraire, à la volée, son petit garnement ...
Farfadet
NB -Virouner : en patois poitevin, virer de gauche et de droite...
- Le Merdançon : un ruisseau qui se jette dans la Charente ...
80
Le champ de lucioles du Farfadet
81
Le champ de lucioles du Farfadet
Révolution Camaïeux
Ouvrir ses yeux,
Fermer sa bouche,
Être audacieux,
Sans qu'on vous touche,
Couvrir ses cieux,
Sans remettre une couche,
Chasser le vicieux,
Même sous sa couche,
Prier son dieu,
Pas pour sa souche,
Se dire odieux,
Quand on tue mouches,
Aimer les Vieux,
Quand on les douche,
Plier le baveux,
Sur sa « Une » louche,
Ne se dire Preux,
Au regard farouche,
Quand le pointilleux,
Ouvre sa bouche.
Fuir à cent lieux,
Les escarmouches,
Les contentieux,
Des esprits louches,
Les Orgueilleux
Que rien ne touche,
Les fous furieux
Jouant du « bas bouche »,
les fous de dieu
Sang sur babouche,
Les facétieux
Quand ils font mouche,
L'avaricieux
Aux chèques en souches,
Mais :
Approcher le Gueux
Qu'a pas pris de douche,
Les guenilleux
Qu'ont rien en bouche,
82
Le champ de lucioles du Farfadet
L’infortuné
Remisé en touche,
Tous les « ratés »
Qu'en tiennent une couche,
Dire aux Aïeux,
Cor bien en bouche,
Tons camaïeux,
Sur Paix débouche,
Monde Harmonieux
Bien, prendra souche,
Quand, sous les Cieux,
On s'aimera Tous !
Farfan d'Ouche
83
Le champ de lucioles du Farfadet
Amour qui n'a que nom...
Après avoir regardé le téléfilm : "C'est pas l'Amour"* et le débat qui suivait à propos
des femmes battues* ; on se demande alors si nous savons encore ce que aimer veut
dire ...
Ici, ce fait insupportable*, m'inspire une conjugaison singulière... à l'infinitif ... hélas
aux antipodes de l'éloge faite à ce verbe, écrite par le poète Louis Aragon et
magnifiée par la voix de Jean Ferrat ...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
à perdre la raison ...
à ne savoir que le dire,
jusqu'à l'ultime frisson,
sans savoir chérir...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
sans suivre la leçon,
et ne savoir le lire...
l'air sans la chanson,
et toujours s'enfuir...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
comme un vil polisson,
sans jamais en finir...
jusqu'à la trahison,
rien que pour jouir...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
les sens et leur empire,
soi sans les soupirs...
sans demander pardon,
et toujours se mentir !...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
à en avoir le bourre Don,
en cosaque, en satyre,
comme un espadon,
même si ça déchire !...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
en faux compagnon,
au-delà du délire...
à en donner des gnons,
jusqu'à maux dire !...
Aimer sans avoir le don,
Aimer sans le moindre désir,
84
Le champ de lucioles du Farfadet
Aimer sans être guéri donc,
Aimer peut alors faire mourir...
Farfadet
* "C'est pas l'Amour" :
http://www.france2.fr/emission/cest-pas-de-lamour/diffusion-du-05-02-2014-20h45
85
Le champ de lucioles du Farfadet
Aimer...
Le verbe le plus usité et le plus énigmatique …
Que savons nous de l'Amour au programme de nos existences... est-ce donc la
panacée pour donner un sens à la Vie ?...
Aimer est souvent plus fort que soi, aimer vient comme une prière, un crédo
éternel… L'amour fait tourner les têtes et entraine le Monde dans sa Ronde…
Édith Piaf l'a si bien chanté ... souvenez-vous de cette merveilleuse chanson :
"A quoi ça sert l'Amour"...
... alors, sur le même air, pouvez aussi chanter :
Aimer peut bien s'écrire
Mais est-ce facile à dire ?...
Aimer, souvent chanté,
Soudain vient nous hanter…
Aimer avec des mots,
En faut-il, ou pas trop ?...
Aimer... on ne sait pas :
Qui, comment et pourquoi ?...
Aimer, pour en parler,
Nous laisse parfois muet...
Aimer, avons-nous le choix,
Entre tristesse et joie ?...
Aimer, que je le dise,
C'est alors, une hantise…
Ce n'est rien, d'aimer soi ;
Mais c'est Tout, d'aimer Toi !...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
au bord des lèvres,
donne la fièvre…
au fond des yeux,
c’est être heureux …
Aimer sans embarras,
En ouvrant grand les bras…
Aimer avec son cœur,
86
Le champ de lucioles du Farfadet
Aimer porte bonheur !
Aimer est si varié,
A qui donc le confier ?
Aimer, ô belle chose !
Aimer la jolie rose !...
Aimer, la fenêtre ouverte,
Le chanter à tue-tête,
Le crier sur les toits,
Aimer une première fois !
Aimer c'est un plaisir,
Aimer vient du désir...
Mais aimer peut être plat,
Comme on aime un plat...
Aimer a-t-il un goût ?
Aimer, parfois, rend fou...
Aimer au fond des bois,
Aimer et nous sommes rois !
Aimer a ses raisons,
Aimer a sa saison...
Aimer comme une bête …
Aimer, est-ce une fête ?...
Aimer nous fait chanter,
Aimer nous fait danser,
Aimer, est-ce faiblesse ?...
Aimer nous met en liesse !...
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
serait promesse,
comme à la messe…
sans retenue,
au-delà des Nues !…
Aimer comme parure,
Jusqu’à la déchirure,
Aimer sans s’en lasser,
87
Le champ de lucioles du Farfadet
Aimer, même blessé !…
Aimer
Aimer
Aimer
Aimer
en longs silences,
dans la souffrance,
parce-que l’on aime,
sous l’anathème !…
Aimer sans être aimé,
Et y’ être condamné…
Aimer et être libre,
Aimer de toutes ses fibres !…
Aimer, le conjuguer,
Aimer, franchir le gué…
Aimer au précipice,
Aimer en sacrifice !...
Aimer quand il le faut,
Aimer à cœur bien chaud…
Aimer, mais c’est si beau !
Aimer, y’a rien d’plus Haut !...
Farfadet
"A quoi ça sert l'Amour"... :
https://www.youtube.com/watch?v=aDOiWOlltzI
88
Le champ de lucioles du Farfadet
La contrition des villageois...
Chant final de "La Berlotte" : ( Mélodie : « S’il suffisait d’aimer » interprété par
Céline Dion sur une musique de Jean-Jacques Goldman - Ici sur des paroles de
l’auteur de « La Berlotte » )
Au retour du Soleil …
Tous ( chantent) :
Regarder le ciel,
Comme chaque matin,
Et voir l’hirondelle
Effleurer son jardin…
C’est le souci des jours,
Qui ressemblent à nos nuits,
Qui n’offrent plus d’amour
Et se chargent d’ennuis !…
Nous qui espérons
Que le ciel s’entrouvre,
Que le beau Cupidon,
De ses flèches, nous, couvre…
Nous voici rassemblés,
Attendant tous le jour ,
De lassitude comblé,
A guetter son retour
Refrain :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité.
Couplets suivants en solo ou en duo
89
Le champ de lucioles du Farfadet
La Paulette :
Moi qui suis coquette,
Si fière de ma personne,
Je me suis trouvé bête
En voyant sa couronne
Bouche-Bée :
Moi, qui vite, réagit
Et qui suis soupe au lait,
Quand il a resurgi
J’ai fermé mon caquet …
Gueureleu :
Moi qui aime la vie
Et tout ce qu’elle comporte,
Je calme mes appétits,
Par des émotions fortes…
A toutes plaisanteries,
J’ouvre bien grand la porte ;
C’est ma ferronnerie,
Qui, le soleil, emporte …
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité.
Tiffaine :
Moi qui ai la gouaille
Et souvent le verbe haut,
90
Le champ de lucioles du Farfadet
Qui, bien garnit de paille,
Le creux de mes sabots ;
Je suis maintenant coi,
J’en reste même idiot,
J’en ai perdu la voix
Je ne trouve plus mes mots …
Homma :
Nous qui travaillons,
La nuit comme le jour,
Nous qui réveillonnons,
En surveillant le four …
Nous qui faisons le pain,
Pétri avec amour,
Faisions moins les malin,
Connaissant son détour …
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité
Champereau :
Moi qui ai tant soif,
Au fond de mon bistrot,
Qui, vos verres, coiffe,
De tant et tant de mots ;
Je tourne dans ma cave,
Agitant mes tonneaux…
Faut-t-il donc que l’on lave,
Le vin, avec de l’eau !...
91
Le champ de lucioles du Farfadet
Marinette :
Moi, qui tant aime rire,
Et chanter mon bonheur,
Je me sentais mourir,
Comme meurent les fleurs …
Privées de ce soleil
Qui ranime les cœurs ;
De perdre, ces merveilles,
J’en éprouvais, grand’ peur
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité
Didou :
Moi qui suis en quête,
Des plus belles images,
Et qui me fait une fête,
De les remettre en cage …
Me voici tout penaud,
Me voici tout marri ;
Comment prendre photos,
Quand rien ne vous éblouit !...
Mémé Granny :
Cela fait logtemps,
Que j’ai dépassé l’âge,
Des passions, des amants,
Qui gonflent les corsages…
92
Le champ de lucioles du Farfadet
Aujourd’hui, je suis vieille,
Devenue bien plus sage ;
Ne voyant plus d’abeille,
J’ai compris le message …
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité
Léontine :
Moi qui lave le linge,
Et combat la saleté,
Aussi futé qu’un singe,
Dans l’opportunité ;
Je glisse mes « peaux de bananes »,
J’y vais d’aigres propos,
Qui accusent et condamnent,
Sans l’aide des tribunaux …
Léontine & Praloup :
Mais ce clair matin,
Jour de renouveau,
Nous nous faisons mutin,
Et ravalons nos mots ;
Fini, les invectives,
Adieu les médisances,
Que l’amour nous active,
Réclamons sa clémence …
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
93
Le champ de lucioles du Farfadet
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité
Toussain :
Et moi, dans cette affaire,
Je devrais avoir honte ;
De la part d’un Maire,
On attend d’autres contes ;
Je me dis perspicace,
Je me veux rassurant,
Et pour ce qui agace,
Je ne tiens pas mon rang …
Courlivent :
Du maître, la leçon,
Donnée d’humble manière,
Se met à l’unisson,
De la sage Grand-mère …
Lomaizé :
Aux prochaines élections,
Si vous doutez du vote,
Voici ma suggestion :
Votez Tous, La Berlotte !...
Tous :
Il suffisait d’attendre,
D’attendre et écouter,
Commencer par entendre
Nos quatre vérités…
Il suffisait d’apprendre,
D’apprendre à aimer
Pour finir par comprendre
Ce qui mène à l’Éternité !...
Rideau !...
94
Le champ de lucioles du Farfadet
La Berlotte :
https://www.scribay.com/read/text/2124890126/la-berlotte---
95
Le champ de lucioles du Farfadet
Deux fadets en Poitou...
Deux fadets du Poitou
Joyeux, buvaient le coup…
Arrosant fort le chabichou,
Piquant peu et de bon goût.
Festin de faquins,
Les p’tits coquins,
Au baldaquin,
Quittent les brodequins…
Aux bras de Morphée
Pas atrophiés,
Y vont ronfler,
Effrayent les fées !...
Rêvent tout haut,
De Reine Mahaut,
D’son godelureau,
Messire Sureau …
Tant y épris,
Ce rabougri,
Qu’en vieux mari,
Reste mari …
Trouve en sa couche
Et c’est fort louche,
Une autre souche
Aux cuisses de mouche…
L’affaire est laide…
Ô Mahaut les remèdes !
Appelle à l’aide
Si fort, qu’en tombe raide …
Sureau foudroyé…
Finie, l’aventure !
Ici, four, voyez …
Sa déconfite hure !...
Ne Cesse le cauchemar,
Des fadets y cuvant…
S’éveillent dans la mare
Au diable de Rohan …
96
Le champ de lucioles du Farfadet
Si fétide est l’haleine,
Des croque-mitaines,
Qu’aux étangs de la Brenne,
N’y danse Blanche Reine …
Moralité :
A trop boire le coup,
Ne faites pas les fiers,
Ne tenant plus debout,
Y ferez mousse, en bière…
Farfadet de Bellebouche*
*NB: Etang de Bellebouche près de Mézière-en-Brenne dans l'Indre ... Souvenirs de
monos de colonies de vacances en 1964 ...
97
Le champ de lucioles du Farfadet
La petite culotte...
Loin du geste pudique de l' ingénue Marylin Monroe qui retient le haut de sa robe
gonflée par le souffle d'une bouche d'aération, j'ai ce souvenir nous ramenant aux
années « 70 ». C'était un mardi, jour de foire sur la place du marché à Bressuire
(Deux-Sèvres), par devant les étals, une jolie jeune femme brune, sans complexe,
laissait toute liberté au vent jouant avec l'étoffe légère de sa mini-jupe ...
La petite culotte
Le vent coquin
A soulevé sa jupe...
Regard faquin,
Nul n'est dupe !
Admirable vision,
Objet de fantasme,
Blanche émulsion,
Don d'orgue asthme !...
Doux tissu tendu
Sur croupe altière,
Fruits des fendus,
Ouvre la portière !...
Charme du picot blanc
Qui ourle sa cuisse,
Soulignant les bas-flancs
Des plaisirs qui glissent ...
Blanche culotte,
98
Le champ de lucioles du Farfadet
Fines dentelles,
Petite Pelote,
Sous porte jarretelle !...
Adorable cache-fesse,
Affriolante soierie,
Si on t'abaisse,
Gare aux houris !...
Voile des pensées,
Extra Libidineuses...
Blancheurs osées,
Des brises vertueuses...
Triangle sacré,
Étoffe qu'on élude,
Toucher nacré,
Odieux des Bermudes !...
Fine culotte blanche
Ô belles ingénues,
Magnifie vos hanches
Et vos rondeurs charnues !
Excite la vision crue
D'indécentes coutures
Du doux écrin écru,
Aux descentes de voitures...
99
Le champ de lucioles du Farfadet
Ceux qui crieront,
Honte au fétichisme,
Jamais n'aboliront,
Panorama sur l'isthme !
Farfaku Loth
En matière de style... le point de vue du Farfadet :
"S'il s'avère que le string met les fesses en évidence, une jolie petite culotte les met
bien mieux en valeur..."
100
Le champ de lucioles du Farfadet
Sublimes contrastes...
Je suis glaçon qui met le feu,
Tu es le feu qui glace...
Je suis poltron belliqueux,
Tu es fougueux sans audace...
Je suis héros ténébreux,
Tu es preux qui s'efface...
Je suis gagnant malchanceux,
Tu es loser perspicace...
Je suis gros niais valeureux,
Tu es érudit dernier de classe....
Je suis cancre très sérieux,
Tu es leader dans l'impasse...
Je suis un raté bienheureux,
Tu es la beauté qui demande grâce...
Je suis enfant gâté miséreux,
Tu es un vieux beau dégueulasse...
Je suis un lâche courageux,
Tu es téméraire non coriace...
Je suis mollasson aventureux,
Tu es guerrier qui traînasse...
Je suis un fainéant besogneux,
Tu es savant qui feignasse...
Je suis timoré courageux,
Tu es le courage qu'on terrasse...
Je suis gros nul lumineux,
Tu es génie qui grimace...
Je suis étanche et poreux,
Tu es mémoire sans ses traces...
Je suis un nanti miséreux,
Tu es gueux en surface...
Je suis infidèle très pieux,
Tu deviens tête de Samothrace...
Farfatras...
101
Le champ de lucioles du Farfadet
Alstom !
Sonnent des heures graves pour notre cher Pays …
On cède, on vend pour de coquettes sommes,
Savoir-faire et fleurons de notre industrie ;
Hier, mines et fonderie, et maintenant Alstom !...
Prêtes à y mettre et la patte et le prix,
Des firmes-aimants, s’invitent sur les forums,
Tous secteurs d’activités, services compris,
Ces empires, magistralement, font leur com !…
Ronflantes sociétés, actionnaires contrits,
Clament leur puissance sous d’augustes dômes…
Avidité des trusts au-delà des mépris,
Pouvoir et argent assujettissent les hommes !...
Vont en d’autres terres, former des apprentis,
Ces barons qui habitent de si gentils homes,
Transferts d’usines, sous le manteau, travesti,
Que leur importe si tant d’ouvriers chôment …
Pour grossir leur fortune ont fait d’odieux paris.
Ceux pour qui des larbins astiquent leurs chromes,
Paradent en limousine, de Bruxelles à Paris ;
Des caisses rutilantes ont remplacé leurs heaumes !
Sur les places boursières, pousse-t-il les hauts-cris ?...
Cet investisseur auxquels d’autres hurlent : "go-home !"
102
Le champ de lucioles du Farfadet
A déjà lorgné sur nos sources d’énergie ;
Qui enfin dira : halte à cet homme !
Farfatrie …
103
Le champ de lucioles du Farfadet
Muni six pales,
Muni six pales,
C'est idéal...
A fond de cale,
Bataille navale...
Muni Six pals,
Pour BAC annales ;
Leçons de moral
Qui font si mal ...
Municipale,
Devoir électoral,
Jamais banal
Mais communal...
Muni six pales,
Remontée fluviale,
Sans son cheval,
Nages en aval...
Muni six pals,
C'est féodal,
Blason féal,
Joue contr' Real !...
Municipale,
Dans son journal,
104
Le champ de lucioles du Farfadet
Tout on emballe,
C'est carnaval !
Muni six pales,
Dans les vents d'Ale
En zone rurale,
Gare aux vandales !
Muni six pals,
Pièces dé-florales...
C'est pas buccale,
Mais recto râles...
Municipale,
Affaires en Salle...
Loin des scandales,
Donne ton aval !...
Muni six pales,
Pèche le narval,
Lace les sandales
Du cannibale...
Muni six pals,
Effets aux dalles...
Lois de Pascal,
Pire que mandales !...
Municipale,
105
Le champ de lucioles du Farfadet
Effet oral...
Voix matinale,
Vote optimal !...
Muni six pales,
Vogue l'Astragale !...
Vagues magistrales,
Pousse-littoral…
Muni six pals,
En froid australe...
C'est Loin de Galles,
Toujours ovale !
Municipale,
Publie bans, cale...
Listes murales,
Jusqu'à Cancale !...
Muni six pales,
C'est donc normal,
Que cœur s'emballe,
Quand voit Dombasle...
Muni six pals,
Foi d'animal,
Fuis le canal,
Range la baballe !
106
Le champ de lucioles du Farfadet
Municipale,
Puis cantonale,
Vote frugal
Nul ne régale !...
Farfanal
http://img.over-blog-kiwi.com/0/95/72/48/20140324/ob_0f8364_helice-6-pales.jpg
107
Le champ de lucioles du Farfadet
Négritude
Qu’importe la couleur
De peau, du Nord au Sud,
Au froid, à la chaleur,
Sous toutes les latitudes…
Admire en connaisseur,
Au-delà des études,
Beauté des frères et sœurs
Habitant leur négritude …
Considère la vile erreur,
D’avoir réduit en servitude,
Hommes et femmes de couleur,
Soumis à nos sollicitudes …
Bafoués par des seigneurs,
Monstres d’ingratitudes,
Aux siècles des labeurs,
Esclaves par habitude…
Sous les coups de l’oppresseur,
Au joug des lassitudes,
Perle, l’honorable sueur,
Du front de la vie rude…
Aux travaux, tant d’ardeur,
Tant de dignes attitudes,
Résister avec honneur,
Jusqu’à l’hébétude …
Aux regards, cette lueur,
Métisses douces et prudes,
Au soleil des langueurs,
Vivent leur solitude …
Mères au grand cœur,
Avec tendresse élude,
Le surplus des rancœurs,
A l’âge des décrépitudes …
108
Le champ de lucioles du Farfadet
Nuits des îles, des torpeurs,
Rêves sans altitude,
Ne chassent pas les peurs,
Des nuits de rectitudes …
Éden de parfums et de saveurs,
Douce tropique pour prélude,
A la venue des sauveurs,
Félicité des Béatitudes…
Ne se passe plus d’heures,
Musique, chants par aptitude,
Sans louer Dieu avec ferveur,
Enfin Libres, leur foultitude …
Clamer haut ce bonheur !
L’embellir de certitude !...
Aimé Césaire, en sa grandeur,
Rend Digne la Négritude …
Farfadet en hommage à Aimé Césaire - Avril 2008 -
109
Le champ de lucioles du Farfadet
Esprit Cinq...
Nous voici, en ces temps de Pentecôte,
Ahanant, tentant de remonter la pente,
Ployant sous le poids d'obscures fautes,
Suspendus aux cieux de nos pieuses attentes...
Ère des hautes techniques, des prodiges sans fin,
Ère des vindictes et des propos malsains,
Appétits insatiables d’ineffables faims,
Ne trouverez là rien, qui ne fasse esprit sain !...
Images incongrues des scoops redondants,
Commentaires suspicieux, thèses scabreuses,
N'avez que du glauque à vous mettre sous la dent !
L'amalgame des hontes, bouche les plus creuses ...
Erreurs légitimes, rumeurs de mauvais goûts,
Attentats aux pudeurs, auréoles des petits seins,
Exhibitions grotesques, charroiement d'égouts,
De vertus bafouées, de viols, avez l'esprit ceint !...
Reportages hideux, images des décadences,
Tout ce qui rabaisse l'homme au rang de la bête,
Asservissent nos noires dépendances,
Nous écartent à jamais des plus nobles quêtes...
Voici venue, l'heure de nous mettre en quatre,
De nous sortir des bas-fonds fangeux des instincts
Dignement nous remettre à combattre
Sous le grand étendard qui nous fait Esprit Cinq*!...
Farfadet
* Esprit Cinq... Ceci se rapportant à cela :
http://www.mirebalais.net/article-esprit-cinq-esprit-sain-76413468.html
110
Le champ de lucioles du Farfadet
Hommage à Henri Salvador
L’homme qui rit …
L’homme qui rit, certainement, est un Sage …
Illumine nos vies du blanc de ses éclats…
L’homme qui rit, fait bien passer le message,
Pour qu’aux mélancolies, l’on sonne le glas …
L’homme qui rit se joue de toutes tristesses,
Dispensant une Joie si providentielle…
L’homme qui rit nous chante une autre messe,
Communique son rire jusqu’aux confins du ciel …
L’homme qui rit, célèbre l’intelligence,
Enlumine d’humour les plus fougueux débats,
L’homme qui rit, invite, en diligence,
Les rivaux acharnés, à cesser leur combat…
L’homme qui rit, brise nos solitudes,
Esquisse, sur nos faces, les courbes de la joie…
L’homme qui rit, réveille cette habitude
De faire tinter en chœur, le cristal de nos voix …
L’homme qui rit, lève le voile des mystères,
Fustige l’espace du choc de ses ondes…
L’homme qui rit, en faisant danser la terre,
Entraîne les peuples dans sa joyeuse ronde…
L’homme qui rit, allège nos existences,
Nous, montre le chemin qui conduit à la Paix …
L’homme qui rit a pris une telle avance,
Qu’il borde nos précipices d’un fort parapet …
L’homme qui rit, a renouvelé l’Alliance,
Effacé les frontières des fragiles nations…
Maintenant, qu’il a tiré sa révérence,
Sachons que le rire est source de Créations !…
111
Le champ de lucioles du Farfadet
Farfadet
112
Le champ de lucioles du Farfadet
Lune - mais pas l'autre...
Moi Lune,
Je lis dans vos pensées,
Je suis reflet de vos fortunes,
Vous êtes mon odyssée …
Moi Lune,
Je connais votre passé,
Je pâlis de vos infortunes,
Vous êtes mon aire glacée…
Moi Lune,
Je guide vos tracés,
Je vous parle de runes,
Vous êtes ma plume empressée…
Moi Lune,
Je vous ai enlacé,
Je suis votre importune,
Vous êtes mon cœur oppressé…
Moi Lune,
Je viens vous engrosser,
Je comble vos lacunes,
Vous m’êtes outrepassés…
Moi lune,
J’aime vous agacer,
Je déplace vos dunes,
Vous m’êtes marée-chaussée…
Moi lune,
J’aimerais bien me casser,
Me poser sur quelque lagune,
Et vos sirènes, embrasser !…
113
Le champ de lucioles du Farfadet
"Si tous les gars du monde..."
Un film de Christian Jaque,
Magnifique lever de rideau,
Sur la solidarité à fleur d’eau,
Chaine sans rouage qui craque …
Des Hommes de bonne volonté,
Constituent la formidable ronde !...
Multiple voix, sur les ondes,
Vont, aide et secours, apporter …
C’était en Mille-neuf-cent-cinquante-six,
Une fiction en phase avec la réalité,
Quand tous les appels à la solidarité,
Au cœurs des hommes, avaient domiciles fixes …
Une époque où le sort d’autrui,
Faisait écho dans les consciences,
Résonnant plus que corne d’abondance,
Quand la rigueur vous a construit …
Et le monde progresse …
La profusion s’installe…
Dans le confort que l’on étale
Tous nos égos se redressent …
On oublie tout, on ne pense qu’à soi,
Du passé "simple", on s’en balance :
Froidures, misères, souffrances,
Chacun dira : ce n’est plus chez moi !...
De décennie en décennie,
Le mal se répand et s’incruste…
Ce qui palpite dans les bustes,
Vient du désir d’hégémonie …
Sommes-nous pires ?
Sommes-nous meilleurs ?
Et, quand on rêve d’un ailleurs,
N’est-ce pour y créer nouvel empire ?...
114
Le champ de lucioles du Farfadet
Voilà qu’ils sont trente-trois,
Ensevelis à fond de mine,
Du soutènement en ruine,
Retenus vivants, bien à l’étroit…
Le monde ne veut qu'on atermoie…
On se rassemble, nul ne lésine,
Sur le projet qui prend racine :
Sortir ces hommes de cet endroit ! …
Par Six-cent mètres, jugez l’effroi,
Quand plus une ombre ne se dessine …
Prisonniers au fond d’une mine,
Au chaud, dans le noir, les cœurs ont froid !
Au-dessus d’eux, les strates font lois …
Un fin boyau, poreux comme tétine,
Et pour dormir, bancs de draisine,
La vie, en bas, reprend ses droits …
Soixante neuf jours, il leur faudra,
Endurer l’horrible routine,
Tandis qu’une valeureuse bousine,
Perfore l’infâme conglomérat …
Pour les tirer de ce mauvais pas,
C’est une foule qui s’agglutine …
Sur cette détresse, fort, on usine ;
La « Phénix » vient des USA !…
Jour après jour, milliers de bras
S’unissent à ceux qui trottinent…
Des voix, sans cesse, leur serinent
Que pour aucun n’y aura de trépas…
Retour au jour, à San José,
Le Chili hurle sa Joie !
Ces Trente-Trois,
Tous, Ils ont sauvés !
115
Le champ de lucioles du Farfadet
Farfadet
116
Le champ de lucioles du Farfadet
En rouge et vert...
En Rouge et Vert,
Si je noie mon vers,
Qu’en vert et rouge,
Le monde se bouge !...
En Rouge et Vert,
Je pense à Prévert.
En Vert et Rouge,
Me saigne la gouge !...
En Rouge et Vert,
Me couche en pré vert ;
En vers et roue-je,
Je sors d’un bouge !...
En Roux et vair,
Ô Moine convers !
Envers et où je,
Me cloitre en Ouge …
En Rouget verre,
Si beau cale vert,
Que vairon fouge,
Et cintre la courge !...
En Rouge et Vert,
Mare du Colvert !...
En verre de rouge,
Faux-col qui bouge !...
En Roue geai hair,
Mèche à pic-vert !...
En verrai-je douze,
Me vautre en bouse !...
En Rouge et Vert,
Faux, pas sans fer …
En Vert et Rouge,
Sang, Vie, ça bouge !...
117
Le champ de lucioles du Farfadet
Farfenvert
118
Le champ de lucioles du Farfadet
Farandole d'Automne...
Si tourne le temps,
Nul ne s’étonne,
Nous, fera content,
Le bel Automne…
L’air du temps
Que l’on fredonne,
C’est une chanson d’or
Qui s’élève et puis, vole,
Vole, vole, vole au vent !
La feuille au vent,
Lorsqu’elle s’envole,
Rejoint souvent
La terre molle.
Les feuilles s’élevant,
En ronde folle,
Font une nuée d’or
Qui s’envole et puis vole
Vole, vole, vole au vent !
Coda :
C’est une musique radieuse,
Un hymne fort en chaque maison ;
En sa tunique précieuse,
S’habille d’or la saison !
Quand les oiseaux,
Se font des signes.
Formant faisceaux,
Posés sur mille lignes,
Sur les coteaux,
Rougeoient les vignes,
Lorsque leurs ailes d’or
Frappent l’air et puis vole,
Vole, vole, vole, au vent !
Portent les nuées,
Vestiges d’orages,
Si exténuées
Par leur long voyage,
Que si il tonne,
119
Le champ de lucioles du Farfadet
Aux jours d’automne,
C’est une pluie d’or
Qui tombe et puis vole,
Vole, vole, vole au vent !
Coda :
C’est une danse gracieuse,
Chorégraphie tous horizons ;
Sur une valse harmonieuse,
Voltige l’or de sa toison !
Farfadet
Ces paroles peuvent se chanter sur l'air de la chanson : "Si mort à mors" des "Tri
Yann"...
https://www.youtube.com/watch?v=yFs_8xliwPI
120
Le champ de lucioles du Farfadet
Histoire d'un siècle...
Roule le feu, perce le fer, et mord le froid …
Casque sans tête, tête sans tronc, tronc sans ses bras ;
Vision d’enfer, trous de misères, regards d’effroi,
Casque trop clair, rai d’un éclair et succombera…
Boue des ornières, tranchées en terre, rien n’est plus droit
Nuit en plein air, ciel sans lumière, dort sans ses draps…
Roulement de tonnerre, cri des guerrières, signes de croix ;
Ombres fantoches, pluie meurtrière, mains pleines de gras…
Champs ravagés, sillons sans fin, fin d’un endroit…
Rides hideuses, plaies d’une terre, sonne le glas !
Nouvelle tanière, tremble pas fier, l’obus tout broie …
Bulles de glaires, mares de sang, glaise du trépas…
Môles et crevasses, comme taupinières, répit t’octroient ;
Saut des barrières, rafales rasent l'aire, et rebondira…
Pantins rampants, la fondrière, guette sa proie ;
Larmes de chair, jamais cette guerre, ne finira !…
Der des ders, en vient une autre, qu’on n’attend pas…
Tranchées de naguère sont oubliées, roulent les convois ;
Nations en guerre, partout sur terre, ne se comptent pas ;
Familles entières, loin déportées, qu’on ne revoit …
Villes d’enfers, hameaux en flammes, tout y passera ;
Ruines de sang, murs de chairs, peurs d’être une proie…
Le militaire, pas seul à terre, même le civil, en pâtira ;
La fin d’un monde, jet nucléaire, pas d’autres choix …
Fin de cette der, tout près de la mer, milliers de croix …
Fin des misères, faire payer cher, tous les parias ;
Tribuns de fer, femmes tonsurées, justice sans loi…
Vie après mort, des cendres d’une guerre, resurgira !…
Fin des galères, Yéyé dans l’air, casse-toi la voix !
Jeunesse altière, tous sommes frères, on se le dira …
Fin des repères, amour à terre, vie pleine de joies ;
Plus de filles mères, répond au père, rien ne t’incombera …
121
Le champ de lucioles du Farfadet
Rue des colères, chauds ses pavés, sus à ces rats !…
Foule va-t-en guerre, marée chaussée, n’à plus de droit …
Grenades et pierres, faut fort cogner, sur les malfrats ;
Coups de rapières, se défouler, l’esprit étroit…
Quitte ta terre, met tes œillères, c’est le nirvana !...
Passe les manières, cesse tes prières, chasse le bourgeois ;
Ecran de verre, forts commentaires, tout t’enchantera
Ski en hiver, l’été en mer, surveille ton poids !…
Riches affaires, trop de mandataires, que du tracas,
Rire de faussaire, traîne tes mystères, même sous ton toit…
Jamais pépère, soigne tes nerfs, toujours combats,
Stress ordinaire, puis marche arrière, pour ça tu bois …
Nouvelles galères, rue des misères, manches sans rabat ;
Mord la poussière, bord de rivière, quel fond tu vois ?
Soupe populaire, faim des compères, traîne ton cabas !
Un soir d’hiver, fais le fait divers, meurs sans pavois …
Farfadet
122
Le champ de lucioles du Farfadet
Ego sum...
Ego sommes ?
Eh gars alité !
Fera taire Nuitée ?…
Et L’Hyber thé,
Est-ce trop pied ?
Inégale Ite … (La messe est dite)
Sommes trop Ego,
Pour être égaux …
Sommes trop ergot,
Pour jouer largo …
Régule lard riz thé (Le mess édite)
Naitre égaux…
N’être nez gros...
Être négro,
Mais pas dingo !…
Bat nana alité (le mec hésite)
La fille frigo,
Va au cargo ;
Au Berlingoth,
File son magot…
Pelure alité (Le mac hérite)
L’arène Margot,
Cherche-z-y magot !…
Gare au mégot,
Sous l’escarre, go !...
Saint Gull à rite hé … (Le bac élite)
Naitre Ego,
N’être égaux,
Être gros,
123
Le champ de lucioles du Farfadet
Tas de lingots …
Promise cuitée … (La bique inique)
Jeu de Go ?
Gueule gogo !
Jeux d’ego ?
C’est de l’art Gaud !…
Serons jamais égaux !...
124
Le champ de lucioles du Farfadet
Ô Rondeurs !...
Ras le bol de ces planches à pains !...
De ces sacs d’os, juchés sur escarpins !...
De ces fesses en gouttes d’eau,
Qui leur allongent le dos,
Sans nous donner le "la"
A la façon d’Ella !...
Mais qu’ont-elles dans le chou
Ces minettes au ventre flou,
Qui vous tendent l’ajout,
Dans leur rikiki Lou ?…
Elles n’ont que peau sur l’os
Ces chasse-libidos !...
De leur string, rien ne va jaillissant,
De chairs qui vous tournent le sang…
Plates elles sont, et sans bourre lait ;
Ventre plissé comme vieux soufflet …
Adieu belles rondeurs d’antan,
Nul, ici, ne trouvera son content !...
Allons messieurs, souvenez-vous,
De ces affriolants dessous :
Culotte bien tendue
Par des fesses charnues,
Corsets d’abondances
Aux fermes protubérances …
Femmes de chairs
Nullement molles …
Femmes de Chaires
Pour faire école !...
Renoir les a Seins,
Degas les a ceints
Du Tutu virginal,
Lautrec, menant le bal l
Ô femmes des rondes heures,
Aux formes si généreuses
Qui exhalent tant le Bonheur,
125
Le champ de lucioles du Farfadet
J’aime votre plastique plantureuse !...
Farfachair ... est faible …
126
Le champ de lucioles du Farfadet
Ma montagne à moi...
Ma montagne à moi, n’atteint pas ces sommets,
Pics vertigineux que parent les franges de nuages…
Ma montagne à moi, encore dans le jeune âge,
Me fait chaud au cœur, comme le bois, au chalet…
Ma montagne à moi, n’a de forts dénivelés,
Sur ses pentes où fleurissent genêts et gentianes,
Le fébrile piolet le cède, à la rustique canne,
Pour aller voir de haut, ses riantes vallées …
Ma Montagne à moi, ne couve aucun glacier,
Le froid des hivers n’y mord que des labours…
Dans ses chaumières, l’âtre qui sert de four,
Dore à point la chair de libres gallinacés…
Ma montagne à moi, n’héberge de bouquetins,
Se jouant des précipices, sur les roches en Adret
Ma montagne à moi, se peuple de cabris en lait,
Dont la tomme goûtue, nous enivre de thym …
Ma Montagne à moi, n’a de célèbre cime …
En pays ardéchois, au sol, tombent les aiguilles…
Jusqu’aux berges de ses rus, folâtre l’anguille,
Et sa roche calcaire, cache de profonds abimes…
Ma montagne à moi, c’est bien plus qu’un refuge,
C’est un toit à mes rêves, jamais blanchis de neige…
C’est encore sa voix chaude qui, votre cœur, assiège
En vous chantant, un soir, l’erreur de ses transfuges…
Ma montagne à moi, n’ouvre de voies royales,
Ces sentiers nés des glorieuses ascensions…
Ma montagne à moi a surtout d’impériale,
D’avoir donné un titre à populaire chanson …
Cette montagne, à moi, évoque Jean Ferrat …
Farfadet
127
Le champ de lucioles du Farfadet
Ballade d'Automne
Quand le soir descend sur la plaine
Et que fume l’horizon,
Nous parvient la fraîche haleine,
Qu’exhale, la rousse saison.
Parcoure la campagne !
Viens, je t’accompagne !
N’attend pas que fane !
La feuille du Platane….
Au ciel, raccourcit sa course,
Le soleil de Septembre,
Et remontent, jusqu’à la source,
Les écailles aux reflets ambres…
Entre glands et faines,
L’Automne, ô ma reine !
Prolonge son règne,
En couleurs qui saignent !
Lorsque roulent les barils,
Au beaux jours d’Octobre,
Dans un sursaut fébrile,
La Nature se fait plus sobre…
Ramasse les châtaignes !
Nul, ne les dédaigne…
Ramasse le vieux bois !
Avant qu’il fasse froid …
Du premier battement d’aile,
Au dernier accent du brame,
S’envolent, les hirondelles,
Quand le cerf agite ses rames…
Vois au clair de lune !
Les silhouettes brunes,
Projeter leur ombre,
Sur la terre sombre …
128
Le champ de lucioles du Farfadet
Bientôt, s’épaissit la brume,
Où se noie, le paysage,
Et, dans sa blanche écume,
Le soleil, a mis, en cage…
Bien vite, t’éclairent !
Plein de taches claires ;
Feux de la lumière,
Posés en lisière …
Dans la glèbe bien molle,
Le soc a fait sa percée,
Et sous les sabots se colle,
La terre déversée…
Et, le front penchant,
Retourne ton champ !
Rentre la futaille !
Enfoui les semailles !
Farfadet
Peut se chanter sur cet air de Tri Yann : "Prince qu'en mains tenez" ( La Découverte
ou l'Ignorance -1976)
https://www.youtube.com/watch?v=S-ABV00JOL8
129
Le champ de lucioles du Farfadet
Frontières...
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
L’autre
qui
qui
qui
qui
qui
qui
qui
qui
qui
n’est pas moi … c’est :
n’apparaît pas comme moi,
n’est pas comme moi,
ne parle pas comme moi,
ne pense pas comme moi,
ne mange pas comme moi,
ne marche pas comme moi,
ne répond pas comme moi,
ne fait pas comme moi…
Pourtant …
Il agit, il réagit, il avance, il se nourrit,
Il réfléchit, il s’exprime, il existe,
Il a apparence humaine… il est un être humain…
Il est comme moi …
Lié à la vie, assumant son destin,
Jusqu’au jour où il quittera ce monde,
Tout comme moi…
Alors pourquoi ces différences …
Physiques ?
D’accoutrement ?
De manière d’être ?
De langue ?
De Connaissances ?
De nourriture ?
D’allure ?
De sensibilité ?
De pratiques ?
Sans doute, pour que je m’interroge
Sur moi-même …
Me demandant
Qui suis-je vraiment,
Dans ma peau ?
Dans mon vêtement ?
Dans ma gestuelle ?
Dans mon propos ?
Dans mes idées ?
130
Le champ de lucioles du Farfadet
Dans
Dans
Dans
Dans
mes
mes
mes
mes
appétits ?
démarches ?
affects ?
agissements ?
Et je m’aperçois qu’en premier lieu,
Pour moi-même, je suis déjà un étranger …
Différences apparentes qui,
Lors, ne me laissent plus indifférent …
Vient le temps de dépasser ses propres frontières …
Farfadet
131
Le champ de lucioles du Farfadet
La Saint-Michel... Autopsie d'un Conte …
Chers Lectrices et lecteurs Scibayens, avant d'entamer cette lecture, je vous invite à
lire ceci, en lien ci-dessous :
https://www.scribay.com/read/text/760144269/la-merveilleuse-histoire-du-mont-saintmichel---
Autopsie du conte.
Qui, ce jour de la Saint Michel, 29 Septembre, nous décrit de façon légendaire,
l’origine du célèbre Mont portant le nom de cet archange célébré à cette entrée dans
la saison d'automne.
La teneur de ce conte est à envisager sous un aspect très différent du pur et dur
manichéisme qui sépare le bien du mal les isolant pour ne jamais les confondre et les
séparer par une frontière infranchissable. En demeure qu’une seule alternative : le
bien doit toujours triompher du mal lequel se doit d'être sans cesse combattu jusqu'à
être complètement éradiqué...
A la lecture de ce conte, on découvre tout autre chose, certainement plus complexe
mais aussi plus proche ne notre condition et de notre véritable nature humaine…
Prenons le début de cette histoire … l'archange Saint Michel se désole de la paresse
de son "meilleur" ennemi, Satan, jusqu'à s'en irriter...
Tiens ! Ce glorieux chef des armées célestes serait-il impatient ?...
Plus loin, il va lui-même titiller Satan, lui l'archange, se faisant tentateur (C'est le
monde à l'envers là !...) en le mettant au défit jusqu’à le toucher dans son orgueil...
Avant cela, il y a cette explication singulière dans la bouche de Saint
Michel répondant à son lieutenant Gabriel : « - Certes, mais sa paresse m’exaspère,
j’aimerais bien le voir s’activer, même si il ne commet que des bêtises, au moins, il se
rend utile en nous obligeant à intervenir… »
Faut-il comprendre que le mal soit un « bien » indispensable dont la raison d'être
tient essentiellement à la nécessite de le combattre ...
A cet instant, on commence à entrevoir une certaine complicité entre bien et mal au
point que l'on se demande alors : quel rapport il pourrait bien exister entre ces
notions en polarité ?...
132
Le champ de lucioles du Farfadet
Dans ce passage, et un peu plus loin, il est aussi fait mention des éléments et de
leurs éthers mis en opposition
Eléments du monde aérien et lumineux des êtres célestes en confrontation avec les
éléments du monde minéral terrestre (la roche volcanique) des êtres démoniques,
opposent fluidité et rigidité
Retournement avec l’élément Feu faisant entrer la roche dure en fusion (viscosité),
en opposition avec l’élément eau, initialement fluide, et qui se rigidifie avec le froid
extrême en devenant glace (solide)…
Cette situation nous montre qu’il n’y a rien d’absolu et que même dans l’ensemble de
ses propriétés inhérentes, chaque chose, chaque nature et chaque être possèdent
une part de son contraire et réciproquement, leurs contraires, possèdent aussi une
part de ce qui leur est diamétralement opposé.
Traduisant cela autrement on dirait : « Tout est en tout, contient tout et son
contraire… »
Plus loin, on s’aperçoit que Saint Michel n'est guère plus gentil, il brutalise le
"pauvre" diable qui flemmarde en le réveillant d'un coup vigoureux du plat de son
épée... s'en suit un dialogue cocasse entre ces deux complices qui se renvoient
allègrement leurs « politesses »...
Dans ce passage on remarque de nouveau la complicité du duo qui s’exerce
essentiellement sur le ton de l’humour, chacun y allant de ses vannes jusqu’à
provoquer un certain étonnement de Satan qui s’éxclame : Pourquoi ? Tu veux te
mettre à faire le mal… Toi !...
Là encore, nous retrouvons cette ambigüité des genres au niveau de l’éthique, à
travers leurs rôles réciproques les mettant, le premier au service du bien, le second
au service du mal… mais on s’aperçoit aussi que la confusion ne dure pas longtemps,
chacun réintégrant sa vraie nature.
Froid et chaud les séparent également… mais, curieusement, l’archange choisit le
froid extrême pour réaliser son chef-d’œuvre alors que le diable utilise la lave de ses
volcans pour ériger son monticule rocheux. Le premier soigne sa mise en forme,
sculpte et cisèle la glace rigide, son concurrent, lui, se contente d’amonceler son
matériau assoupli par la fusion de façon la plus aléatoire et informe.
S’agissant de leurs résultats, l’œuvre de l’archange est étincelante, translucide c’est
un vrai joyau, tandis que celle de Satan n’est qu’un amas sombre de roches s’étant
133
Le champ de lucioles du Farfadet
durcies brutalement, proche du chaos, le tout étant absolument opaque jusqu’à être
monstrueux de noirceur.
Lumière et ombre, se font ici échos…
Mentionnons alors cette nouvelle ambigüité dans la nature de Satan qui ne peut
s’empêcher d’admirer l’œuvre de Saint Michel : Ô Dieu que c’est beau !!!...
Mais l’envie puis la cupidité reprennent vite leur droit en conformité avec la nature
propre à cet apôtre du mal…
Arrive le moment de l’échange, ce commerce entre les deux "compères", ni innocents
ni dupes, et pourtant, dans la chute de cette histoire, chacun aura à assumer les
conséquences de son choix. Toutefois, à ce jeu, l’archange a vu bien plus loin que son
adversaire …
La merveille de glace remise aux « soins » de Satan a fini par fondre sous les effets
de la chaleur au point de disparaître totalement… Il y a, dans cette retombée
truculente, comme une grande leçon de vie nous mettant en garde face à l’attrait de
ce qui brille et rutile et que l’on convoite … richesse éphémères !…
Quant au chaos rocheux de Satan, Saint Michel, en en disposant à l’issu de leur
« marché », a déjà projeté sa transformation pour, dans l’avenir, lui permettre de se
métamorphoser sans cesse jusqu’à être paré en son sommet, de la Merveille, cette
élégante basilique que l’on admire encore aujourd’hui… On entrevoit là, toute la
force de rédemption qui tient à la transformation à la métamorphose que l’on peut
toujours opérer même à partir de la plus inacceptable, de la plus incommode, la plus
sombre, la plus ardue des situations. Il y faut alors développer ce courage immense,
cette qualité spécifique de l’archange Saint Michel, qui n’est nullement le bretteur
qui châtie, mais le "pédagogue" ferme et décidé qui élève et transforme, qui sort de
la nuit celui qui veut retrouver le jour et sa lumière…
Il y a en outre, cette autre polarité entre l’archange et le démon, non moins
singulière que celle les rendant complices dans l’opposition qui les fait s’affronter…
Il s’agit des forces de l’activité pensante de la tête du premier qui entre en
concurrence avec l’activité volontaire des membres qui agissent en l’absence de
toute conscience réflective du second … il n’est qu’à en juger par leurs résultats où
se sont manifestés les forces pensantes édificatrices contre les forces musculaires
titanesques instinctive… « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme… »
Dans la vie courante il arrive souvent que la bête prenne la tête, notre tête, et que
l’on s’entête bêtement …
134
Le champ de lucioles du Farfadet
Ceci dit, n’oublions pas que l’archange Saint Michel est aussi le maître en matière
d’équilibre et qu’au côté de l’épée ou de la lance, comme autre attribut important, il
tient aussi la balance qui correspond justement au signe astrologique de ce début
d’automne…
D’équilibre, tout au cours de cette histoire, il en a toujours été question... et, au
final, c’est justement l’équilibre qui doit triompher…
135
Le champ de lucioles du Farfadet
Épitre aux arrogants …
Rien, n’emmènerez de l’autre côté du mur,
De tout ce que vous possédez à présent…
Rien ne franchira l’indicible clôture,
De ce qui vous est cher, si chair, et os et sang…
Vous espérez peut être, à l’heure de la cassure,
Garder l’intégrité de tous vos fins talents,
Nourri de cette idée qui, tant, vous rassure ;
Déchantez car, comme l’or, n’en n’aurez nul talent …
Prouesses, victoires, nobles aventures,
Réussites sociales, dignité du haut rang,
Parades aux Champs et en jolies voitures,
Tout ceci n’a plus cours, aux portes du Néant.
Vos traits de génie, vos pensées, vos allures,
Tout ce qu’ici, fait de vous cet Être brillant,
N’en garderez ni l’ombre, ni la pelure,
Quand serez parvenu au premier Devachan…
Sublimes tactiques, redoutables armures,
Courage du héros, énergie de battant,
Ne pousseront ni clameurs, ni hauts murs,
Quand vous aurez franchi le seuil du temps.
Auguste faculté, vocables d’envergure,
Votre intelligence d’illustres parents,
Tout ce qu’ici bas, du meilleur, augure,
C’est à ce monde tangible, seul, qu’on le rend…
Vous vous croyiez sans la moindre fêlure,
Ainsi nanti des forces et des vertus des Grands,
Tout ce qu’abritait votre si fier galure,
N’aurez qu’à le jeter comme, avant, votre gant
Vous dont le vent gonflait l’imposante voilure,
Vous qui teniez les barres du commandement,
Laisserez votre butin à des miles d’encablure ;
Il n’entre de galions, aux ports du firmament !...
136
Le champ de lucioles du Farfadet
Farfadet
137
Le champ de lucioles du Farfadet
La Bugatti bleue
Même si elle est modèle bien vieux,
Elle vous en jette plein les yeux
Légende vibrante de nos aïeux,
Admirez la Bugatti bleue !...
Ce n’était point voiture de gueux,
Mais la coqueluche des ambitieux,
Des parvenus des hauts milieux,
Des fortunés qui font envieux…
Elle tient son nom de la grande bleu :
« Atlantic » pour aventureux,
Qui fend l’air, crache le feu ;
Bolide du tonnerre de Dieu !
Sous long capot, fort tendancieux,
Une cavalerie qui monte aux cieux,
Porte sa charge, jusqu’en l’essieu ;
Un déchaînement pas silencieux !...
Ne s’agit plus d’être peureux,
Pour maîtriser ce char des dieux
Mais, d’être aurige valeureux,
Qu’illumine un sourire radieux …
Une proue d’enfer au regard de feux,
Profil en lame d’un acier bleu,
Poupe fendue, aileron de queue,
En un éclair, comble nos vœux !
Monture fébrile pour les fougueux,
Filant à plus de quatre-vingt nœuds,
Dont les galops tumultueux,
Remontent dans reins en creux …
Vestige passé talentueux,
Parade ce jour, sous d’autres cieux,
Dans la vitrine aux reflets bleus,
La Bugatti de tant d’enjeux …
138
Le champ de lucioles du Farfadet
Phares fard d’yeux …
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Le champ de lucioles du Farfadet
Quand Édith Piaf chantait …
Une bonne odeur de café fumant...
"Moi j'essuie les verres au fond du café..."
Je regarde cuisiner ma maman
Qui fredonne cet air de la Môme renommée...
Parfum d'enfance, chaud du foyer...
"Il me dit des mots d'amour, des mots de tous les jours..."
Ma mère coquette, même en tablier,
Arrose, de jus, la viande dorée du four...
Le bol aux lèvres, savourant le café matinal...
"Écoutez, rien qu'un instant, la goualante du pauvre Jean"
Je la vois s'installant devant son journal,
Remplissant, fébrile, la grille des mots se croisant...
Le corps chauffé par ce plaisant breuvage,
"Emporté par la foule qui me traîne et m'entraîne..."
Mobilisé par les seuls soucis de mon jeune âge,
Au jeu de "Meccano", dans ma chambre, j'enchaîne :
"Entraîné par la foule qui s'élance et qui danse..."
Saisissant ma dernière création au vol,
Avec cette frénésie propre à l'enfance,
J'entraîne mon avion dans "une folle farandolle"
"Le ciel bleu, sur nous, peut s’effondrer ..."
Projets, jouets, réalisés par petites mains,
Assemblages patients, pour encore mieux rêver,
La vie des grands, remise aux lendemains...
Heureux instants de la jeunesse en fête ...
Insouciances et bravades du collège...
Toi, la Brune "Tu me fais tourner la tête..."
Premier amour qui tournoie comme manège...
En flots de paroles refaire le monde...
Au cours de nos longues veillées...
"La Terre n'est pas assez ronde..."
Sans l'enthousiasme, voyez-la vaciller ...
140
Le champ de lucioles du Farfadet
"Il sentait bon le sable chaud ..."
Ton petit soldat permissionnaire...
Fin d'un été, lourd de sanglots,
Qui met en terre, ma petite Mère...
Arrivent les heures de tourmentes,
Ronde des aiguilles qui me jettent dehors...
J'attends que la fille de joie aimante,
A sa table m'enchante..."Allez, venez Milord !"...
"Padam...padam...padam..."
Je refais le parcours de ma vie...
Ma Dame, ma Dame, ma Dame,
J'ai enfin trouvé ma douce, ma Mie !
Jours, mois, années, décennies,
La vie passe comme autant de refrains...
L'ange aux oiseaux a fait le nid...
"Non, rien de rien, je ne regrette rien !..."
Farfadet
141
Le champ de lucioles du Farfadet
Ô Celtie !
Terre du bout du monde,
Extrême paradis !
Sur l’océan qui gronde,
Ton peuple irradie …
Terre pas assez ronde,
Vaporeuse organdi,
Le sol qu’on y sonde,
Jamais ne sera maudit …
Terre au pied de l’onde ;
Des jardins d’Arcadie,
S’envolent les arondes,
Qui font beaux tes jeux d’Ys…
Terre des forêts girondes,
Aux vallons interdits ;
Duchesse telle Joconde,
Sourit à ses bandits …
Terre des brumes blondes,
Aux clameurs assourdies,
Tes foules qui frondent,
Ont le cœur dégourdi !...
Terre qui ne s’inonde,
Aux marins si hardis,
Quand le vent creuse l’onde,
Tanguent tes bigoudis !...
Terre des mères furibondes,
Aux sombres après-midi ;
S’égrainent les secondes,
Au chapelet des crédits …
Terre des astres qui fondent,
Aux flots des tragédies ;
Des bardes, font la faconde,
Héros, qu’on applaudit !...
Terre toujours plus ronde,
Aux cercles d’érudits ;
Leurs faces rubicondes,
Défilent en Bagadis …
142
Le champ de lucioles du Farfadet
Terre des fins du monde,
Hauts bois des rapsodies ;
Surgit des eaux profondes,
La Vénus d’Atlandie !
Le Farfadet du Lundi
143
Le champ de lucioles du Farfadet
Café...cul...
Les Chinois grands producteurs de thé,
Ayant, en outre, le sens des affaires,
Sachant saisir toute opportunité,
Reconvertissent nombre de leurs terres…
Se sont lancés dans la culture de caféier,
Sur tels champs, on ne les attendait guère !
Le mandarin, ainsi ré-Orienté,
Avons encore du souci à nous faire !…
Chez leurs voisins d’Indonésie,
Ont trouvé manne qui prolifère…
Répondant à une nouvelle fantaisie,
Pour ce goût prononcé par derrières !...
Ont trouvé pour ces cerises,
Nouveau procédé torifère…
Aux civettes sont remises,
Ces baies qu’elles ne digèrent…
Se gavent de ces prises,
Les passent, en boyaux et tuyères,
Ressortent en crottes grises,
Intactes et entières !...
Serait-ce nouvel effet de la crise,
Quand on manque de matières ?
144
Le champ de lucioles du Farfadet
Excréments que l’on brise,
Vaut de l’or dans nos cafetières !...
Maintenant, faut que l’on dise :
Voici l’art et la manière,
Pour obtenir à sa guise,
Un café extraordinaire !...
Extraits de la matière grise,
Des hommes... et des civettes,
Ces baies, alors exquises,
Dépassent, en saveur, la noisette !...
Copie non-conforme,
Devient Kopi Luwak,
Que civette met en forme,
Grâce à son estomac !…
Fini Arabica et autre Robusta !
Dégusterez ce new caoua,
Ce café, Made in China,
Qui, comme son prix, n’est pas caca !
Kiwa Hoposhipa-Forsheman
*« Si l’argent n’a pas d’odeur
Le "kaféku", lui, est plein d’saveurs ! »
*Dicton des Compagnons des fumeuses tabatières, au pays de la Civette …
145
Le champ de lucioles du Farfadet
Aubade...
Pour vos jolis dessous
Petite Madame,
N’y a-t-il plus de sous ?
Voilà que l’on condamne,
Le chic et le bon goût …
Adieu charmants picots,
Mousselines et dentelles ;
Remettez vieux tricots,
Rajustez les bretelles !...
Pour la fine lingerie,
Allez donc voir ailleurs,
Pour plaire à vos maris,
Rien à mettre sous l’tailleur !...
Et licencie, Aubade,
Sur site de Saint-Savin …
A dernière estocade,
Cent ouvrières au ravin !…
Ainsi décide-t-on,
Du sort des petites mains,
Lors, file mauvais coton,
Brisant leurs lendemains …
Plus n’entendrez, des surfileuses,
Le joyeux cliquetis !...
Ne joueront plus, les sulfureuses,
A mettre amant en appétit !…
Dessous de charme,
Ourlés de tulles,
Versent leurs larmes
En flots qui brûlent…
Dessous coquins,
Culottes en soie,
Balconnets de satin,
146
Le champ de lucioles du Farfadet
Privation de bourre-joies !…
Aubade se retire
En Nord Afrique…
Aubade, ô Satyre !
Vilains dessous du fric !
Farfafroufrou ...
Le contexte :
http://www.mirebalais.net/article-32846827.html
147
Le champ de lucioles du Farfadet
Danser comme Zorba...
Je n’ai pas su être un artiste
J’ai quand même fait mon cinéma
Jouant dans bien d’autres registres
Et sans la Sabine Azéma…
Je n’ai pas pu être un artiste,
Je n’avais pas l’talent pour ça,
J’ai circulé sur d’autres pistes
Traversant plus d’un Sahara …
Je n’ai pas l’aura d’un artiste
Qui fait la une du Télérama ;
De mes succès, la courte liste,
N’a jamais fait de brouhaha…
Je n’ai pas la gueule d’un artiste,
Des grands félins du cinéma,
J’aurai plutôt le regard triste,
De celui que l’on n’attend pas…
Je n’ai pas connu d’grands artistes,
De ceux qui vous laissent baba,
Mais je suis resté optimiste,
Rêvant de danser comme Zorba…
Rêvant De danser comme Zorba !
Mais si j’ai vécu en artiste,
A tous les sorts, tendant les bras,
J’ai surtout croisé des autistes,
Sur d’autres scènes qu’à l’Alhambra…
J’admire toujours les vrais artistes,
Ceux que l’on ne flagorne pas,
Les vrais, les purs, les fantaisistes,
Qui s’foutent pas mal du « qu’en dira » …
Aurai-je voulu être un artiste,
M’étendre sur de jolis draps ?…
148
Le champ de lucioles du Farfadet
Ca n’sert à rien que l’on insiste,
Quand on effleure le Nirvana !...
Alors moi, j’ai vécu en artiste,
Des jours en haut, des jours en bas…
J’étais si bien avec mes autistes,
Avec eux, j’ai dansé comme Zorba
Avec eux, j’ai dansé comme Zorba !...
Farfadet
149
Le champ de lucioles du Farfadet
Les mots pour apaiser...
Les mots, il en est tant à dire,
Qu'on ne saurait tous les retenir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à retrouver.
Les mots à lire et à écrire,
Moult pages viennent noircir...
Mais les mots pour apaiser,
Ont plus de maux à effacer.
Les mots pour séduire,
Il faut bien les choisir...
Mais les mots pour apaiser
Sont les plus durs à déclarer.
Les mots pour sourire,
Il faut surtout les ressentir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à éprouver.
Les mots pour faire rire,
De toutes joies peuvent jaillir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à émerger.
Les mots pour chérir,
Le cœur peut toujours les contenir...
150
Le champ de lucioles du Farfadet
Mais les mots pour apaiser,
Sont bien plus doux que des baisers.
Les mots pour bénir,
Le Sage sait encore les dire...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à prononcer...
Les mots pour mentir,
Sont toujours prêts à jaillir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à puiser.
Les mots pour médire,
Sont faciles à ressortir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont les plus durs à proférer.
Les mots pour haïr,
Sont aisés à entretenir...
Mais les mots pour apaiser,
Du silence doivent émerger.
Les mots pour salir,
Il suffit de les faire bouillir...
Mais les mots pour apaiser,
Dans les larmes doivent tremper.
Les mots pour détruire,
151
Le champ de lucioles du Farfadet
Des pires tourments peuvent surgir…
Mais les mots pour apaiser,
Tous les orages, savent repousser.
Les mots pour maudire,
La haine seule, sait produire...
Mais les mots pour apaiser,
Les blessures vont panser.
Les mots pour trahir,
Font toujours frémir...
Mais les mots pour apaiser,
Jamais ne doivent blesser.
Les mots pour honnir,
Les ires font rugir...
Les mots pour apaiser,
Le cœur vient caresser.
Les mots pour partir,
C'est l'âme qui veut fuir...
Mais les mots pour apaiser,
Sont plus longs à remonter.
Les mots pour revenir,
Sont porteurs du repentir...
Mais les mots pour apaiser,
Se disent sans compter.
152
Le champ de lucioles du Farfadet
Les mots pour punir,
Peuvent forcer à bannir...
Mais les mots pour apaiser,
Viennent déjà pardonner.
Les mots pour servir,
Apportent moult plaisirs...
Mais les mots pour apaiser,
Les peurs vont transcender.
Les mots pour guérir,
Sont dits pour épanouir...
Mais les mots pour apaiser,
Nul ne saurait s'en dispenser.
Farfadet
153
Le champ de lucioles du Farfadet
Bikini...
Ici, en territoire des Deux Chèvres,
Il ne saurait être question de
La bique inique ...
Ni de l'habit qui, sans « haine » (n)
Mais en paix "p" , pique
En deux pièces et si sous...
… Levant, le voile ...
Charme au bain où le corps erre,
Sans baleine, qui au corps serre...
Ô Seins mal eaux !
A flot, librement,
Voguez , voguez,
Mare bouée !
Mailles eau !
Au bain Marie !
Au bain maris !
Baignez-vous,
En style haut,
En Bic qui nid...
Joli Pigeonnier,
Pour Seins bol !
Et, à ce qui, en croupe, colle,
Ou glisse, à fleur de peau,
Vers le bas, mieux qu'en eau.
Sloop sans voile,
Ou slip en toile
Belles étoffes dans le vent !...
154
Le champ de lucioles du Farfadet
Je me voyais déjà ...
A mes vingt ans, j’ai quitté mon pays,
Me libérant du joug familial,
Plein de projets, j’suis allé à Paris,
Le carton plein de mes œuvres initiales…
A cet âge là, voyez-vous, on ne doute pas,
Je croyais bien décrocher le pompon…
A parcourir les sites, faisant des millions de pas,
J’ai bien failli, terminer sous les ponts …
Je me voyais déjà, super grand styliste,
Au nirvana des extras et sublimes réalisations,
Je me voyais déjà, couché sur la liste,
Des plus grands habilleurs de l’auto-fashion …
Je me voyais déjà, sur ma planche d’artiste,
En quatre traits parfaits, de mon plus fin crayon,
Tracer l’épure, pour les plus puristes,
Venus admirer mes récentes créations…
Depuis, j’ai vécu et pris bien des bides,
Je n’ai jamais provoqué la moindre attraction
Mes plans restés, dans un placard vide,
N’ont jamais reçu label de géniale invention…
Ainsi, j’ai vieilli et j’ai pris des rides,
J’ai aussi perdu toutes vocations …
Aujourd’hui, plus besoin, plus besoin, de brides
Pour freiner l’ardeur de mes illusions !...
Et mes croquis sont demeurés stériles,
Mes griffonnages, sans imagination,
Mes barbouillages, même les plus fébriles,
N’ont jamais fait bailler d’admiration…
Pourtant j’croyais décrocher la timbale,
Je me pensais génie, roi du crayon …
Ces chimères là, plus de dix ans j’les trimbale
Le temps qu’il faut, pour saisir la leçon …
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Le champ de lucioles du Farfadet
Je me suis vu alors, quidam ordinaire,
Gagnant ma vie parmi les plus déficients ;
Je me suis vu alors, oubliant d’être fier,
De tous mes insuccès, devenir conscient…
Je me suis vu aussi, parmi des autistes,
Me confrontant aux murs de leur isolement…
Je me suis vu aussi, empruntant d’autres pistes,
Suivre les délires de nouveaux firmaments…
Le temps a passé à lire plein d’ouvrages,
Tentant de comprendre le mystère humain,
Le temps a passé, sous des pluies d’orages,
J’ai même appris à travailler de mes mains
Et je me suis retrouvé dans un atelier,
En vérité, je n’avais pas d’autres choix…
J’y ai appris les gestes d’un petit métier,
Façonnant à la râpe, des jouets en bois…
Et j’ai sorti de mes cartons jaunis,
Mes crayons, mes feutres, mes fusains,
M’inspirant de tous mes vieux croquis,
Illico, me suis remis au dessin…
Là, pas besoin de passer par les Mines,
Rien d’autre à suivre que mon inspiration,
Et c’est ainsi que l’histoire se termine,
J’ai ressourcé mes vieilles illusions !…
Je me vois encore "croquant" l’animal
Retraçant aussi l’arche du vieux Noé
Je me vois encore, et ce n’est pas banal,
En bon quarantenaire, réapprendre à jouer !...
Je me vois encore "croquant" l’animal
Retraçant aussi l’arche du vieux Noé
Je me vois encore, et ce n’est pas banal,
En bon quarantenaire, réapprendre à jouer !...
156
Le champ de lucioles du Farfadet
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Noé le chat...
Je suis Noé le Chat
Persan gris à nez plat,
Terreur de tous les félidés
Qui fréquentent mon quartier…
J’adore quand les humains,
Passent leur douce main,
Dans mon épaisse toison,
Provoquant mes ronrons.
Entre dormir et manger,
N’allez pas me déranger
Quand je surveille la contrée,
Derrière la baie vitrée…
De nature peureux,
Je suis chat belliqueux ;
A tous mes congénères,
J’ai déclaré la guerre.
Je suis mon maître partout,
En cuisine, aux faitouts,
Dans les allées du jardin
Me frottant aux fusains
En planque sous la voiture,
Je prépare mon aventure,
File en douce vers l’escalier,
Pour le voisinage épier…
Là, sur le mur de pierres,
Je ne fais plus le fier…
Un regard à l’entour…
Chez le voisin faire un tour …
Mon Maître ne m’a point vu…
A moi, plaisirs de la rue !
Trois jours, j’ai disparu,
Trois jours de grands chahuts…
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Le champ de lucioles du Farfadet
Dans la cour du père Jacquot
J’ai viré les minets du tripot…
Ai régné en Maître Chat
Chassant greffiers goujats…
J’en oubliais mon patron
Qui se faisait du mouron…
Joyeux de me retrouver
Et moi le chaud du Foyer
Je ne suis pas chat à souris
Ni grand ravageur de nids
Je suis chat d’intérieur,
Miaulant doux et pas râleur…
Vautré sur le carrelage,
J’étale tout mon pelage…
Qu’on me gratte le ventre
Entre pattes où griffes rentrent
C’est félicité, je l’avoue,
Que de sauter sur les genoux
Pour me faire caresser,
Sans jamais m’en lasser
Moi, Chat de haute lignée,
Ne dort point sur oreiller,
Au moelleux des coussins,
Préfère le frais d’un bassin…
Non, je ne suis pas idiot,
Fixant d’un regard abricot
Les êtres que je vénère,
Je suis chat débonnaire…
Ainsi, savez tout de moi…
J’aime beaucoup les humains,
Mais surtout pas les chats
Qui sont bien trop communs…
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Le champ de lucioles du Farfadet
Moi, je suis là pour Chat !...
Avec l'autorisation de mon Maître, ce Farfadet ...
Voir mon portrait :
http://www.mirebalais.net/article-4215953.html
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Le champ de lucioles du Farfadet
Un sacré drôle !...
Il est tombé le grand Guignol !
Après une dernière cabriole…
Non pas d’une magistrale torgnole,
Mais sous les maux, de vile bestiole !
Nous ne verrons plus, ce sacré drôle,
Il est passé à la casse rôle …
Ne fera plus le mari …ole !...
Ce soir a pris le grand envol !
C’en est fini des gaudrioles,
En froufroutantes baby-doles ;
Plus d’éclats de rire à Batignolles,
Le voilà rangé de toutes bagnoles !...
Adieux mimiques, sous les étoles,
Fin des vapeurs, des joies frivoles,
Des prises de becs pour des babioles
C’est sa joie d’être qui s’étiole !...
Il a rayé son nom sur le bristol,
Rangé sa clef au grand sous-sol,
Remisé ses sous et ses pistoles,
Et là, s’arrête son music-hall !...
On a replié la Banderole,
Son grand pavois de croquignol,
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ses beaux atours et ses bricoles,
Pour les charger dans la carriole …
N’entendrez plus son rire « vite t’y colle »,
Ses cris aigus de vierge fiole,
Ni ses répliques de gays gogol
A vous plonger la tête dans le bol …
Il ne fera plus rires les p’tites Nicole
Ni n’fera l’pitre dans les écoles,
Rentre ses joies au capit’tôle
Ne fera l’Auguste ni l’Anatole …
Malin lutin, bougonnant troll,
Papillon léger ou pigeon viol,
Papy serein, Vieux vitriol
En grand écart, jouait tous ces rôles !...
Aussi à l’aise chez Paul qu’au Pôle
Pimpant chez lui comme à Paimpol
Se faisait Tyran sur le Tyrol
Monsieur Léon dans ses bottes molles !
Improvisait même sans pétrole…
Jamais perdait le self-contrôle,
L’idée fumante sous le cache-col,
Il bousculait les protocoles !...
Elles l’attendent les barcarolles …
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Le champ de lucioles du Farfadet
De rires pliés en grosses gondoles...
Scénaristes et acteurs en farandole,
Rendent hommage, à leur idole...
Radieux enfant que l’on cajole,
Regard brillant plein de lucioles,
Michel, brisant les fers de sa geôle,
S’est libéré de la Cage au Folles !...
Une âme pure a pris son vol !
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Le champ de lucioles du Farfadet
Moi et toit... Toi et moi...
Ah être Robinson une fois !
Être seul sur son ile et sans loi !
Y savourer la paix des jours et des mois ...
Y regagner espérance et foi,
Refaire sa vie au plus droit...
Devant beautés du Monde rester coi,
Sur le sable écrire avec ses doigts
Que la vie n'offre que charmes et joies,
Abrité par simple cabane de bois ...
Mais que serait ce bonheur sans Toi ?
Sans partage de nos émois ?
Autant de jours à marquer d'une croix,
Qu'importe d'être son propre roi,
Ego sans égaux autre que moi
Tristesse du "quant à soi"
Il n'est de plus grand bonheur
Que de partager son Toit !...
Farfajoie
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Le champ de lucioles du Farfadet
Grand Jacques...
Il ne nous quitte pas,
Même si on ne l’entend plus,
Il n’est qu’à quelques pas,
Dans l’écho de nos rues ;
Il est sur le chemin,
Qui sillonnent les nues,
Il sera là demain,
Pour l’avoir attendu …
Il restera enfin,
Pour être entendu,
Il restera en vain,
Comme nous l’avons vécu…
Il ne nous quitte pas,
Il ne nous quitte pas,
Il ne nous quitte pas …
Il a ouvert nos cœurs
Comme un antre fleuri,
Glissant dans nos oreilles
Ses flots d’harmonies ;
Il a couvert nos cœurs,
Des plus beaux mots choisis,
Pour que l’on s’émerveille
Au plus plat d’ son pays …
Pour qu’on ne le quitte pas,
Qu’il ne nous quitte pas,
Qu’il ne nous quitte pas …
********
Avec la voix du Nord,
Pour atteindre nos sens,
Avec le sens du tort,
Comme étique puissance ;
Avec de simples accords,
Pour se jouer des consciences,
Avec comme record,
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Le champ de lucioles du Farfadet
La valse des aisances,
Ecoutez-le suer,
Voyez-le palpiter,
Sentez-le ahaner,
Ce plain chœur qui est le sien !...
Avec des vagues de gestes
Pour déposer ses maux,
Lui, toujours aussi preste,
Pour rattraper Margot,
Avec mille mimiques,
Pour oublier qu’il pleure,
Il parfume sa musique,
Sans penser à des fleurs ;
Ecoutez-le ce soir,
Dégustez son histoire,
Puis goutez au ciboire,
Du plaint chant de ses espoirs !...
********
Dans le cœur de ses Dames,
Il enfonce ses rimes,
Des refrains qu’il clame
Sur le mal qui nous mine…
Dans le fond de nos âmes,
Touche, jusqu’à la cime,
Des vagues où il rame,
Survolant nos abîmes !...
Dans le cœur de ses Dames,
Le grand Jackie s’invite,
Pour oublier les drames,
D’un monde qui s’effrite …
Dans le fond de nos âmes,
Il a mis sa guérite,
Devant l’armée des femmes,
Que son amour abrite !...
Dans le cœur de ses Dames,
Quand il appelle Mathilde,
C’est Madeleine qui l’acclame,
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Le champ de lucioles du Farfadet
Et qui lui sert de guilde !…
Dans le cœur de ces Dames,
Dans le fond de leur âme,
Il brise ses rames,
Sur le fil des lames,
Sur le feu de leurs larmes,
Sur le chant de leurs armes,
Jamais ne tire l’alarme !...
********
Je vous ai écrit ces conneries,
Car les poèmes sont haïssables,
Mais les conneries, ça chasse l’ennui
Et ça demeure impérissable !...
Grand Jacques, excuses mes conneries,
Même si ce n’est pas convenable,
Les conneries ça rime avec ri(z)
Ce qui les rend plus consommables …
Pardon Grand Jacques, pour mes conneries,
Car moi, je ne suis pas notable,
Mais p’tit bourgeois qu’a pas maigri
Et qui se tient fort bien à table …
Dois-je avoir honte de mes écrits ?
Sont-ce là, propos peu fréquentables ?
J’ai seulement voulu qu’tu souris
Çà rend l’séjour plus confortable !…
Farfadet
En hommage à Jacques Brel pour le trentième-neuvième anniversaire de sa
disparition.
Lui qui a fait partie de ces « lumières » ayant éclairé les consciences du XXe siècle,
dans son séjour élyséen, figure au nombre des étoiles qui ne s’éteindront jamais …
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Le champ de lucioles du Farfadet
Route d'Automne...
Lancé, sur la grand-route, aux heures matinales,
Sanglé sur mon siège, les mains lissant la jante,
Franchissant l’espace, le temps d’une cavale,
L’horizon plongeait en moi, ses courbes rutilantes.
Spectacle hallucinant en fugue végétale,
Fuite panoramique des lignes rougeoyantes,
Sous un ciel cendré, les frondaisons dévalent,
Jetant des lueurs ambrées sur la tôle flambante.
Plongée en apnée aux abysses auto-mnales,
Foisonnement de tons qu’une bouche béante,
Epouse goulument des lèvres bacchanales,
Au défilé patchwork d’une couverture géante.
Le ruban granuleux, toujours plus loin, détale,
Sa perpendiculaire sous les arches fuyantes,
Se fond dans des nimbes aux reflets de métal,
Tel un feu aux naseaux, qu’allume Rossinante…
Chevauchée fantastique, un pied sur la pédale,
Débordement des Ocres, au passage des brandes,
Refoulement des Verts, sur l’aire des Vandales,
Panacées des éthers qu'enrôlent ces bandes !...
Surgissent les Bruns, des horizons d’eaux pâles,
Poussés par les stances d’augustes Hiérophantes,
Ils assaillent les Roux, par vagues infernales,
Dans un jaillissement d’esquilles sanglantes…
Furieuse est la mêlée, sous ce ciel sans dalle,
Du sol foulé montent les suées ahanantes,
Qui déposent sur les ombres, un voile Vespéral,
Jusqu’à l’heure solennelle où leur or nous hante…
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Eden corsaire...
Ô Sain Mâle oh !
T'as mal où hein ?
Et tes seins brillent eux,
Eva, Côte d'Armor !...
Mais de Côte d'Adam
Voilà que le corps sert
A la Mère en furie,
En Os séant ...
Farfamalle au trésor ...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Écarts d’un siècle
Roule le feu, perce le fer, et mord le froid …
Casque sans tête, tête sans tronc, tronc sans ses bras ;
Vision d’enfer, trous de misères, regards d’effroi,
Casque trop clair, rai d’un éclair et succombera…
Boue des ornières, tranchées en terre, rien n’est plus droit
Nuit en plein air, ciel sans lumière, dort sans ses draps…
Roulement de tonnerre, cri des guerrières, signes de croix ;
Ombres fantoches, pluie meurtrière, mains pleines de gras…
Champs ravagés, sillons sans fin, fin d’un endroit…
Rides hideuses, plaies d’une terre, sonne le glas !
Nouvelle tanière, tremble pas fier, l’obus tout broie …
Bulles de glaires, mares de sang, glaise du trépas…
Môles et crevasses, comme taupinières, répit t’octroient ;
Saut des barrières, rafales rasent l'aire, et rebondira…
Pantins rampants, la fondrière, guette sa proie ;
Larmes de chair, jamais cette guerre, ne finira !…
Der des ders, en vient une autre, qu’on n’attend pas…
Tranchées de naguère sont oubliées, roulent les convois ;
Nations en guerre, partout sur terre, ne se comptent pas ;
Familles entières, loin déportées, qu’on ne revoit …
Villes d’enfers, hameaux en flammes, tout y passera ;
Ruines de sang, murs de chairs, peurs d’être une proie…
Le militaire, pas seul à terre, même le civil, en pâtira ;
La fin d’un monde, jet nucléaire, pas d’autres choix …
Fin de cette der, tout près de la mer, milliers de croix …
Fin des misères, faire payer cher, tous les parias ;
Tribuns de fer, femmes tonsurées, justice sans loi…
Vie après mort, des cendres d’une guerre, resurgira !…
Fin des galères, Yéyé dans l’air, casse-toi la voix !
Jeunesse altière, tous sommes frères, on se le dira …
Fin des repères, amour à terre, vie pleine de joies ;
Plus de filles mères, répond au père, rien ne t’incombera …
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Le champ de lucioles du Farfadet
Rue des colères, chauds ses pavés, sus à ces rats !…
Foule va-t-en guerre, marée chaussée, n’à plus de droit …
Grenades et pierres, faut fort cogner, sur les malfrats ;
Coups de rapières, se défouler, l’esprit étroit…
Quitte ta terre, met tes œillères, c’est le nirvana !...
Passe les manières, cesse tes prières, chasse le bourgeois ;
Ecran de verre, forts commentaires, tout t’enchantera
Ski en hiver, l’été en mer, surveille ton poids !…
Riches affaires, trop de mandataires, que du tracas,
Rire de faussaire, traîne tes mystères, même sous ton toit…
Jamais pépère, soigne tes nerfs, toujours combats,
Stress ordinaire, puis marche arrière, pour ça tu bois …
Nouvelles galères, rue des misères, manches sans rabat ;
Mord la poussière, bord de rivière, quel fond tu vois ?
Soupe populaire, faim des compères, traîne ton cabas !
Un soir d’hiver, fais le fait divers, meurs sans pavois …
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Mémoire universelle...
Chaque souffle, chaque acte, accompli,
S'inscrivent dans le l’Éther de toutes Vies...
La mémoire du Monde,
S'écrit à l'Infini...
Point de néant dans l'onde,
Il n'est rien qui s'oublie !
Quand, son âme, on sonde,
A l'Univers on s'unit ;
Les souvenirs, en rondes,
Y creusent un joli nid ...
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Le champ de lucioles du Farfadet
Médias...
Il ne se passe pas une seule journée,
Sans que notre conscience ne soit azimutée :
Un incident ici, une rumeur par là,
La presse s'en saisit, en fait un tralala...
Un politique a dit... et c'est l'affaire du jour,
Une actrice se dévoile, et c'est le bruit qui court...
La bourse fait du yo-yo, le monde est aux abois ;
Puis la grève sévit, on reste au bord des voies...
Tripatouillage de caisse, émissions de factures,
Fausses et grossies, jugez la forfaiture !...
Et le scandale arrive, gonflé par les médias,
Quand tous les reporters, zooment sur les parias...
Voix de la communication, puissantes et délétères,
Qui s'élèvent, monstrueuses, et qui nous dès-altèrent...
Réjouissons-nous : un député s'est fourvoyé,
En mensonge grotesque par devant l'Assemblée !...
Ou bien, c'est ce président d'un parti bien en vue,
Qui a soudoyé des barons, à jamais corrompu...
Tout ça pour subvenir à la fastueuse campagne,
D'un chef à fêter sous des flots de champagne !...
En avons-nous assez de toutes ces turpitudes,
Que nenni ! Voici qu'on nous annonce cette étude :
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Le champ de lucioles du Farfadet
La baisse dans les sondages, d'une haute réputation,
Celle du Président qui sombre, après ces libations...
Rassurez-vous bonnes gens, il tiendra ses promesses !
Comme celles du chômage à réduire à la baisse...
Lui, Président, y mettra bon ordre et, sans artifices,
Mieux que son prédécesseur, saura faire justice !…
Et toujours à l’affût de la moindre parole,
Les Médias trouvent la faille qui affaiblit le rôle...
Ternir, salir, spolier, mettre en exergue..
Ce deuxième pouvoir, hérisse ses vergues !...
Au grand mât, brocher la voilure,
Porter le coup fatal, freiner l'allure,
Déclencher un terrible ouragan...
Le fiel jaillit, sous la plume et le gant !...
Rien ne manque de ce qui impressionne :
Persécutions funestes, outrages sur personnes,
Guerres, accidents, attentats, incendies,
Revers de Dame Nature, soyons abasourdis !...
Apaisons les esprits et amusons les foules...
Retour du temps joyeux où chacun se défoule,
Devant son poste de télé, la cannette bien en main,
Suivre les matchs du Mondial avec les copains !
Oubliant alors, ces nouvelles insipides,
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ces relents de mensonges, ces vérités acides,
Le bon peuple ébahi, au fond du canapé,
A aucun commentaire, ne voudra échapper
Voici comment, de gestes en gesticulations,
On nous balade au fil des sur-informations
Commémorant hier, célébrant aujourd'hui,
Annonçant, dénonçant et surtout faisant du bruit...
A nous, moutons, d'un troupeau désormais repus,
Ivre de clameurs, saturés d'images et de ces "à buts" …
Nous reste-il une page où écrire quelques pans de vraie vie,
Faisant la part des « Une » entre sciences et avis ?...
Farfadet
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Le champ de lucioles du Farfadet
Ciel...
Profondeur du Ciel
Aux ailes infinies,
Hauteurs éternelles,
Beauté de l’Esprit !
J’admire, le soir venu,
Ton manteau bleu
Que couvrent d’ingénues
Balafres de feu.
Ardent soleil,
Au crépuscule,
Jette vermeilles
Vagues de tulle …
Sous l’outremer
De tes charmes nus,
Je cherche l’envers
De prairies Nues…
Champs Elysées,
Havre des dieux,
Monts irisés,
Plissent tes cieux …
Ouvre, sésame
Providentiel !
Goûte, ô mon âme
Son hydromel !...
L’ennui me fuit,
La nuit me vient,
Un monde luit,
Encore lointain…
Profondes heures,
Sommeil de plomb,
Rêves m’effleurent
Ô Anges blonds !
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Le champ de lucioles du Farfadet
Hors ta parure,
Je ne suis rien,
Ni un murmure,
Ni un déclin…
Fragiles éthers,
Images mouvantes,
Parfums de terres,
Pluies enivrantes !
Subtiles Essences,
Fluent sur leurs ondes…
Jour de naissances,
Matin d’un Monde !...
Farfaderrances
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