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ISSN 1017-9240 RAPPORT DE CONFÉRENCE ________________________________________________________________________ VINGTIÈME RÉUNION DU CONSEIL DES ARTS DU PACIFIQUE (Koror, Palau, 29 juillet 2004) ________________________________________________________________________ Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Nouméa (Nouvelle-Calédonie) VINGTIÈME RÉUNION DU CONSEIL DES ARTS DU PACIFIQUE (Koror, Palau, 29 juillet 2004) RAPPORT DE CONFÉRENCE Publié par le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique pour le Conseil des arts du Pacifique Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 2007 ii © Copyright Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) 2007 Tous droits réservés de reproduction ou de traduction à des fins commerciales/lucratives, sous quelque forme que ce soit. Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique autorise la reproduction ou la traduction partielle de ce document à des fins scientifiques ou éducatives ou pour les besoins de la recherche, à condition qu’il soit fait mention de la CPS et de la source. L’autorisation de la reproduction et/ou de la traduction intégrale ou partielle de ce document, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales/lucratives ou à titre gratuit, doit être sollicitée au préalable par écrit. Il est interdit de modifier ou de publier séparément des graphismes originaux de la CPS sans autorisation préalable. Texte original : anglais Secrétariat général de la Communauté du Pacifique – Catalogage avant publication (CIP) Réunion du Conseil des Arts du Pacifique (20e : 29 juillet 2004 : Koror, Palau ) / Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (Rapport de Conférence / Secrétariat général de la Communauté du Pacifique) ISSN 1017-9240 1. Council of Pacific Arts – Congresses . 2. Arts festivals – Oceania – Congresses. 3. Arts – Oceania – Congresses. 4. Arts, Pacific Island – Congresses. I. Title II. Secrétariat général de la Communauté duPacifique III. Series 709.95 AACR2 ISBN: 978-982-00-0214-2 ISSN: 1017-9240 Publié avec le concours financier de la France Composition, mise en page et impression réalisées au siège du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 2007 iii TABLE DES MATIÈRES I. INTRODUCTION 1 II. ORDRE DU JOUR 2 III. COMPTE RENDU ANALYTIQUE DES DÉBATS 3 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8 9. 10. Ouverture officielle Adoption de l’ordre du jour et de l’horaire de travail Rapports Examen du déroulement du neuvième Festival des arts du Pacifique Préparatifs du dixième Festival des arts du Pacifique (Samoa américaines) Désignation du pays hôte du onzième Festival des arts du Pacifique Élection du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique Questions diverses Date de la vingtième réunion du Conseil des arts du Pacifique Clôture de la réunion 3 3 3 6 8 9 10 10 11 11 IV. DÉCISIONS ET RECOMMANDATIONS 12 V. LISTE DES PARTICIPANTS 13 VI. ANNEXES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Îles Cook 21 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Îles Fidji 23 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel de Guam 27 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel hawaiien 29 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel de la Nouvelle-Zélande 37 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel au Samoa 41 Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Tonga 46 Candidature présentée par les Îles Salomon pour la tenue du onzième Festival des arts du Pacifique 51 1 I. INTRODUCTION La vingtième réunion du Conseil des arts du Pacifique s’est déroulée dans le Capital Assembly Hall de l’État de Koror, à Palau, le 29 juillet 2004. Madame Faustina Rehuher-Marugg, Directrice adjointe du Festival, présidait la réunion. Elle était assistée de Monsieur Alexander Merep, Ministre des affaires communautaires et culturelles de Palau et Directeur du neuvième Festival des arts du Pacifique. Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique était représenté par son Directeur général, Madame Lourdes Pangelinan, et par la Conseillère aux affaires culturelles, Madame Rhonda Griffiths, qui assurait le secrétariat de la réunion. Le Conseil a adopté le rapport de la dix-neuvième réunion du Conseil des arts du Pacifique. Des rapports nationaux ont été présentés à propos de la protection, la conservation et la promotion du patrimoine culturel des pays. Un bilan du neuvième Festival des arts du Pacifique a été dressé, et le rôle et l’importance des prochaines éditions du Festival ont été débattus. Les Samoa américaines ont fait le point sur les préparatifs du dixième Festival des arts du Pacifique, qui se tiendra en 2008, et les Îles Salomon ont été désignées pour accueillir le onzième Festival des arts du Pacifique, qui se déroulera en 2012. Le Conseil a également élu les membres du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique. Les participants ont aussi débattu d’autres questions essentielles concernant le Festival des arts du Pacifique, le Conseil des arts du Pacifique et la Section Affaires culturelles. Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec le : Département Développement humain Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Courriel : [email protected] Tél: + 687 26 20 00 ; Télécopie : + 687 26 38 18. 2 II. ORDRE DU JOUR 1. Ouverture officielle 2. Séance d’ouverture • • 3. Horaire de travail Adoption de l'ordre du jour Rapports • • • • • Dix-neuvième Réunion du Conseil des arts du Pacifique Adoption du rapport Questions soulevées et suite donnée Rapport d’activité de la Section Affaires culturelles Rapports des membres du Conseil au sujet de l’état actuel de la conservation et de la promotion du patrimoine culturel dans les îles du Pacifique 4. Examen du déroulement du neuvième Festival des arts du Pacifique 5. Préparatifs du dixième Festival des arts du Pacifique (Samoa américaines) 6. Désignation du pays hôte du onzième Festival des arts du Pacifique 7. Élection du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique 8. Questions diverses 9. Date de la prochaine réunion du Conseil des arts du Pacifique 3 III. COMPTE RENDU ANALYTIQUE DES DEBATS POINT 1 DE L’ORDRE DU JOUR –OUVERTURE OFFICIELLE 1. L’ouverture officielle de la vingtième réunion du Conseil des arts du Pacifique se déroule dans le Capital Assembly Hall de l’État de Koror, à Palau, le 29 juillet 2004. 2. La Directrice adjointe du Festival, Mme Faustina Rehuher-Marugg, souhaite la bienvenue à tous les participants, et présente M. Alexander Merep, Ministre des affaires communautaires et culturelles et Directeur du neuvième Festival des arts du Pacifique. 3. M. Alexander Merep, Directeur du Festival, souhaite la bienvenue aux participants et invite Mme Lourdes Pangelinan, Directeur général de la CPS, à prononcer une allocution d’ouverture. 4. Le représentant des Îles Salomon dit une prière. POINT 2 DE L’ORDRE DU JOUR – ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET DE L’HORAIRE DE TRAVAIL 5. Le Conseil adopte l’horaire de travail. 6. Le Conseil adopte l’ordre du jour. 7. La Conseillère aux affaires culturelles de la CPS informe le Conseil que, vu le montant élevé de l’enveloppe allouée par la CPS au Festival dans d’autres domaines, il n’a pas été possible à l’Organisation de financer le voyage d’autres agents pour participer à cette réunion, notamment celui d’un rapporteur. Il n’est donc pas formé de comité de rédaction. POINT 3 DE L’ORDRE DU JOUR – RAPPORTS Compte rendu de la dix-neuvième Réunion du Conseil des arts du Pacifique 8. Le Conseil adopte le rapport de la dix-neuvième réunion du Conseil des arts du Pacifique, tel que modifié. Rapport d’activité de la Section Affaires culturelles 9. La Conseillère aux affaires culturelles présente son rapport d’activité, en commençant par les faits marquants intervenus depuis la réunion précédente, tenue cinq mois auparavant seulement. Elle indique que son emploi du temps a été très chargé au cours des mois précédents, la Section ayant consacré la majeure partie de son temps à l’organisation du Festival des arts du Pacifique. On peut se procurer ce rapport auprès du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique. Rapports des membres du Conseil au sujet de l’état actuel de la conservation et de la promotion du patrimoine culturel dans les îles du Pacifique 10. Les membres du Conseil font le point sur la conservation et la promotion de leur patrimoine culturel national. Les rapports écrits présentés au secrétariat sont joints en annexe au présent rapport. 11. Le représentant de l’Australie informe le Conseil que son pays s’emploie à défendre les droits des artistes et à protéger les savoirs des populations autochtones. Parmi les réussites à noter, il faut mentionner la reconnaissance des droits moraux, puis l’amendement ultérieur de la loi australienne sur le droit d’auteur. Le secteur des arts graphiques a fait l’objet d’une enquête, à la suite de laquelle les artistes ont reçu les fonds 4 dont ils avaient besoin. L’intervenant se félicite aussi de l’augmentation des fonds alloués à l’appui d’activités politiques menées dans le secteur des arts et de l’artisanat. 12. Le représentant des Îles Cook indique que le Ministère de la culture a bénéficié du concours financier de l’UNESCO pour la création d’un service audiovisuel chargé d’enregistrer le patrimoine oral et traditionnel de son pays. L’ensemble des matériaux audiovisuels est en cours de compilation et devrait être versé aux archives nationales. Pour ce qui est des arts graphiques, les Îles Cook s’emploient, en collaboration avec Creative New Zealand, à promouvoir l’art et la créativité. Elles sont aussi en train de mettre au point un programme d’enseignement portant sur les arts et l’artisanat de la scène des Îles Cook. Dans le domaine de la protection juridique et des droits de propriété intellectuelle, elles ont l’intention de regrouper toutes les sociétés de défense des droits d’auteur. Des exposés ont en outre été faits devant l’Assemblée des chefs coutumiers, détenteurs des savoirs traditionnels. Ce sont des orateurs et des chefs. C’est donc une démarche très importante pour les Îles Cook. 13. Le représentant de Tokelau déclare que la protection des savoirs traditionnels et des expressions de la culture revêt une grande importance et qu’elle est inscrite dans l’avant-projet de Constitution de Tokelau. Pour ce qui est de la protection des langues vernaculaires, toutes les publications paraissant dans les villages sont rédigées en langue de Tokelau. 14. Le représentant de Vanuatu déclare pour commencer qu’il y a maintenant plus de 100 sites relevant du patrimoine national à Vanuatu. Il existe en outre un grand nombre de festivals locaux, provinciaux et nationaux. Il rappelle au Conseil que Vanuatu a déjà accueilli le Festival des arts mélanésiens, et indique aux membres que la Constitution de Vanuatu souligne l’importance de la culture et du patrimoine pour la République. 15. Le représentant de la Nouvelle-Calédonie indique que chacune des trois provinces fixe désormais son propre programme d’action, mais qu’il subsiste des difficultés, en l’absence d’un service territorial chargé des affaires culturelles. Le gouvernement qui vient d’être élu espère faire avancer la loi type et un certain nombre d’autres questions soulevées à l’initiative du gouvernement précédent. Il existe maintenant une société des interprètes. Les artistes, auteurs et producteurs peuvent donc se tourner vers un organisme de gestion de leurs droits. 16. Le représentant des Îles Salomon indique que son pays a récemment traversé une période de difficultés et de tensions ethniques qui ont mis la population à l’épreuve. Heureusement, le calme est en train de revenir dans les îles. Pendant cette période de troubles, la culture a été le moteur de la réconciliation et du rassemblement. La culture a été le principal facteur d’unification qui a permis de rétablir l’ordre aux Îles Salomon. Pour la première fois, le gouvernement a proposé un programme d’action et un plan de développement, et il s’emploie maintenant à faire de la culture un volet important de celui-ci. 17. La représentante de la Polynésie française rappelle que des élections ont eu lieu dans son pays il y a quelques mois, et que des remaniements ministériels importants sont intervenus. Les Polynésiens s’intéressent, depuis de nombreuses années, à la propriété intellectuelle, et l’on espère que des progrès vont être accomplis dans ce domaine au cours des prochaines années. Une politique culturelle est en cours d’élaboration pour la Polynésie française. Le Heiva demeure la grande fête culturelle du pays, grâce à laquelle se transmettent de nombreuses formes de savoirs traditionnels et d’expressions de la culture. L’introduction de l’art moderne et la valeur économique de l’art et de la culture sont des domaines que la Polynésie française souhaite voir progresser. Un service d’archives audiovisuelles, qui vient d’être créé, recueille tous les matériaux existant dans les îles et les conserve de manière appropriée. Malheureusement, une grande partie de ces documents a disparu parce qu’il n’existait pas auparavant d’organisme de conservation. La principale difficulté que la Polynésie française aura à résoudre tient à la relance des langues indigènes ; leur enseignement dans un cadre scolaire serait un véritable défi à relever. 18. Le représentant de Wallis et Futuna indique qu’à l’heure actuelle, la notion de culture est toujours extrêmement vivace sur le Territoire. Dans les mains des chefs coutumiers, la culture demeure très importante, et, chaque année, de nombreuses activités sont déployées. L’intervenant informe les membres que le Territoire est en train, par exemple, de construire à Wallis un nouveau centre culturel, à l’intention des 5 deux îles, afin de promouvoir des activités culturelles dynamiques, en particulier en faveur de groupes de jeunes et de femmes et des services de l’environnement. En 1995, il a été décidé de consigner par écrit les langues wallisienne et futunienne. Bien que cette décision soit restée lettre morte pendant plusieurs années, on espère qu’il va être prochainement donné suite à ce projet. 19. La représentante de Tuvalu indique que le Ministère de l’intérieur, qui chapeaute celui de la Culture, s’est attelé à la gestion des archives et des dossiers, et que les îles périphériques ont entrepris d’enregistrer des documents concernant l’histoire et les traditions du peuple de Tuvalu. Le pays est en train de mettre en œuvre une politique culturelle, avec le concours de l’UNESCO. La situation est difficile en ce qui concerne la loi type, les services juridiques manquant de ressources. Tuvalu sollicitera l’assistance de la CPS pour élaborer une loi. 20. Le représentant de Niue indique qu’il a informé les membres, au cours de la réunion de mars, de la destruction du musée et du centre culturel sous l’effet du cyclone Heta, et que 5 pour cent seulement des objets et archives du musée ont été récupérés. De nombreux sites relevant du patrimoine national ont également été détruits. Le musée repart de zéro et possède maintenant un bureau où certains objets d’art sont entreposés dans des boîtes. Niue espère pouvoir reconstruire un musée et un centre culturel, avec l’aide de la Nouvelle-Zélande. 21. Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée déclare que la Commission culturelle nationale a été fondée pour soutenir les activités culturelles menées dans le pays, et que la Constitution ménage une place de premier plan à la culture. Le Musée national de Papouasie-Nouvelle-Guinée s’emploie à préserver, développer et promouvoir la culture tangible et possède environ 50 000 pièces dans sa collection. La Papouasie-Nouvelle-Guinée souhaite aussi faire inscrire deux sites sur la liste du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. La Commission est notamment intervenue dans le domaine de la culture intangible et s’emploie à en enregistrer de nombreux aspects. En ce qui concerne la loi type, la question de savoir qui sera chargé de sa mise en œuvre en Papouasie-Nouvelle-Guinée fait l’objet de débats. L’intervenant fait remarquer que, dans de nombreux pays, le problème reste de remédier à l’absence de politique culturelle nationale, et qu’il faut le résoudre en priorité. Il indique que le renforcement des ressources humaines dans le secteur culturel est un autre point à soulever. 22. Le représentant de Norfolk indique qu’il n’existe guère de politique en matière culturelle, mais que les autorités reconnaissent l’importance de la Community Arts Society locale, qui organise un certain nombre d’activités tout au long de l’année. Norfolk possède sa propre langue, parlée uniquement à Pitcairn et Norfolk. En 1998, la langue a été consignée par écrit ; elle est maintenant enseignée dans les écoles et employée dans les chansons et la poésie, ce qui la perpétue. L’intervenant indique que la délégation a eu beaucoup de mal à venir au Festival, grâce à des fonds alloués par la communauté locale. 23. Le représentant de Kiribati indique que la loi type est à l’étude, et que le Conseil des ministres et le Parlement devraient se pencher sur la question cette année. Un Comité du musée a été formé ; il est à la recherche d’une assistance technique pour construire le musée. Il est envisagé de tripler les effectifs du Département de la culture. L’intervenant félicite les conseillères de Kiribati en matière de condition féminine pour leur travail ; elles ont fabriqué des objets d’artisanat et développé des activités qui ont amélioré la vie de bien des personnes. Le Département a travaillé main dans la main avec les conseils insulaires pour conserver et protéger la culture et des sites historiques sur les îles. 24. La représentante des Samoa américaines déclare que la culture et les arts sont l’affaire de tout un chacun dans son pays. Le Bureau des affaires intérieures, l’organisme chargé de la culture, jouera un grand rôle dans la mise en œuvre de la loi type. Des programmes d’enseignement des arts et des langues sont dispensés dans les établissements scolaires, et le Community College collecte la littérature, la mythologie et l’histoire du pays. Pour obtenir leur diplôme, les étudiants du Programme d’études samoanes doivent rédiger un mémoire qui enrichisse le corpus de savoirs des Samoa américaines. Le Humanities Council, financé par les États-Unis d’Amérique, a organisé une Journée de l’histoire, à l’occasion de laquelle les étudiants ont été invités à travailler sur des projets relatifs à l’histoire de leur pays. Les obstacles rencontrés par le secteur culturel s’expliquent en grande partie par des remaniements ministériels, de fréquents changements de personnel et de plans d’action, ce qui a des répercussions sur les activités. 6 25. Le représentant de Palau indique que le Centre culturel et le Musée national ont été rénovés et que Palau dispose désormais d’un lieu où sont conservés tous ses objets d’art. Les établissements scolaires prennent une part active à la culture, et la langue de Palau y est enseignée. Un lexique et un manuel de la langue de Palau ont été publiés, ainsi que d’autres ouvrages sur les aspects des traditions orales à Palau. Quatre sites de Palau ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial, et l’UNESCO soutient le secteur culturel en allouant des fonds et des bourses de recherche. POINT 4 DE L’ORDRE DU JOUR – EXAMEN DU DEROULEMENT DU NEUVIEME FESTIVAL DES ARTS DU PACIFIQUE 26. La présidente présente ce point en indiquant que Palau a fait de son mieux pour accueillir le Festival des arts du Pacifique. Elle présente M. Fritz Koshiba, Ministre des ressources et du développement, président du comité Logistique, Mme Vicky Kanai du Bureau des arts et de la culture et présidente du comité Programme et activités, et M. Edwel Ongrung, du Ministère de l’éducation, co-président du comité Communication et publicité. Le but de ce point de l’ordre du jour est de permettre aux membres du Conseil d’examiner les aspects positifs du Festival et de prendre note des domaines à approfondir en vue des futures éditions. 27. Le Conseil remercie officiellement la République de Palau et la félicite de son succès. Les participants débattent les points dont il faudra tenir compte à l’avenir, à savoir : Les dispositions juridiques et le Festival 28. Le représentant des Îles Cook observe que les dispositions concernant le droit d’auteur doivent être examinées sérieusement par tout pays hôte et que, lorsque des délégations s’apprêtent à céder leurs droits à un organisateur, il convient impérativement de réfléchir à cette question. Tout pays qui se porte candidat doit posséder une législation à jour en la matière, entrée en vigueur bien avant le Festival. 29. La représentante de la Nouvelle-Zélande suggère que le Comité exécutif devrait se pencher sur des questions aussi essentielles que la législation en matière de droit d’auteur et d’accords juridiques avec les médias. La Nouvelle-Zélande est très déçue de n’avoir pu parvenir à un accord concernant le document audiovisuel de Palau, les problèmes ayant tenu au libellé des documents et non aux buts et objectifs. 30. Le Conseil prend acte des préoccupations des membres. Il demande que le Comité exécutif examine les questions relatives au droit d’auteur et aux accords avec les médias, et qu’il propose des solutions lors de sa prochaine réunion. Vendre ou partager 31. La représentante de la Nouvelle-Zélande déclare que le Festival et le Conseil doivent trouver un équilibre entre créativité et commerce. Elle rappelle aux membres que le but du Festival n’est pas simplement “d’ouvrir boutique” et que la vente d’objets artisanaux ne doit pas prendre le pas sur les démonstrations. Elle décrit la méthode suivie par la Nouvelle-Zélande : les artistes de la délégation sont invités, par contrat, à fournir un ensemble de prestations. Selon elle, une solution envisageable par tout pays participant consisterait à demander aux artistes de présenter un nouvel exemple de leur travail au cours du Festival. 32. Le représentant de Niue félicite Palau d’avoir construit le Pavillon, lieu où les artistes ont pu exposer leur travail. Il indique qu’en dehors du Pavillon, il avait remarqué de nombreux objets magnifiques qui étaient en vente, alors que très peu d’artistes faisaient une démonstration de leur savoir-faire. Il suggère aux délégations de consacrer davantage de temps à des démonstrations. 33. La représentante de Hawaii convient qu’il faudrait prévoir davantage de démonstrations, et qu’il avait été décevant de constater le peu de partage entre les pays. Elle indique que des articles proposés par la 7 délégation hawaiienne n’avaient pas été mis en vente avant le dernier jour car ces objets n’étaient pas destinés en premier lieu à la vente, mais à l’exposition. 34. La représentante des Îles Fidji convient qu’il faut rechercher un équilibre entre artistes et artisans dans les délégations, et que la communication doit être améliorée. 35. La représentante de la Polynésie française remarque qu’il y a eu une fluctuation des prix au cours du Festival, et demande si les participants sont venus au Festival pour avoir des échanges culturels, ou s’ils y ont vu une occasion de vendre des objets d’artisanat, c’est-à-dire une foire commerciale. 36. Le représentant de la Nouvelle-Calédonie demande au Conseil de réfléchir au sens du Festival, comme d’ailleurs celui de tout festival à l’heure actuelle. La délégation calédonienne comprenait des personnes représentant diverses communautés locales et des artistes professionnels. L’intervenant demande au Conseil d’examiner si les délégations devraient consister dans des personnes autochtones qui exposent les fruits de leur travail, ou dans des artistes professionnels susceptibles d’acquérir une réputation internationale ou qui la possèdent déjà. Il suggère aussi au Conseil d’envisager la formation d’une équipe technique composée de représentants de chaque pays, qui viendrait gérer chaque festival, ayant l’habitude de musiques diverses et expérimentée dans la production d’œuvres du Pacifique. 37. Le représentant des Îles Salomon fait part au Conseil de la difficulté de recruter des représentants des communautés locales pour participer à des festivals. Les groupes traditionnels habitant des îles éloignées ne veulent pas s’éloigner autant de la vie communautaire. Il a donc fallu sélectionner un groupe plus contemporain. On dispose d’un vaste vivier de musiciens et d’artistes, y compris des joueurs de flûte nasale, et les Îles Salomon envisagent d’amener des lutteurs traditionnels à l’avenir. L’intervenant indique aussi que le Festival des arts mélanésiens essaie de se concentrer sur la participation des populations locales. 38. La présidente déclare que ce problème s’est posé pour Palau dès la réception de la liste d’activités entreprises par les pays. Il a été très difficile d’en tenir compte dans l’organisation du festival, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles Palau a imaginé le pavillon des artisans. 39. Le Conseil prend acte des points soulevés par les membres et demande au Comité exécutif d’examiner la question et de proposer des solutions lors de sa prochaine réunion. L’une des solutions envisageables consiste à mettre au point une forme de contrat permettant aux artistes de faire la part de la créativité et du partage, conformément au but du festival. Questions générales 40. Le représentant de Norfolk félicite les organisateurs pour la manière dont la cérémonie d’ouverture a été organisée. Les délégations ont pu être dans l’enceinte pour y assister. Il indique aussi que les grands écrans de télévision ont amélioré la visibilité et par conséquent le confort de tous. 41. En ce qui concerne les arts de la scène, le représentant des Îles Cook recommande que les futurs pays hôtes envisagent l’aménagement d’un grand espace, à l’abri de la pluie, pour les arts du spectacle, ce qui améliorerait le confort des artistes et du public. Il rappelle aux participants que l’auditorium des Îles Cook, construit spécialement pour le septième Festival des arts du Pacifique, peut accueillir 2 000 personnes environ, et qu’il s’est révélé être un bon investissement, utilisé après le Festival. L’un des buts et des avantages recherchés par le Festival est de permettre aux pouvoirs publics de concentrer leurs efforts sur la mise en place d’infrastructures dans le pays hôte. 42. La représentante de la Polynésie française remercie Palau pour l’organisation du Festival, mais demande que les futurs pays hôtes envisagent également d’aménager une scène privée pour les danses exécutées devant un public plus restreint, par exemple des danses des Marquises. 43. En ce qui concerne les transports, le représentant des Îles Cook évoque la difficulté de gérer une délégation sans disposer de moyens de transport. Il rappelle aux membres que la mise à disposition de véhicules aux chefs de délégation s’était avérée très utile lors du huitième Festival, tenu à Nouméa ; cela 8 avait permis de transférer rapidement des délégués à l’hôpital et de les transporter d’un lieu à l’autre, etc. En l’absence de responsable des relations publiques, il a été difficile de gérer les délégations. 44. La représentante des Samoa américaines indique qu’il a été difficile de transférer les artistes d’un lieu à l’autre, faute de véhicule, et qu’il est très important que les chefs de délégation disposent d’un moyen de transport pour pouvoir faire leur travail. 45. La représentante des Samoa américaines félicite Palau de son choix de thèmes abordés dans le cadre du symposium ; les séances ont été particulièrement bien organisées et intéressantes. Elle félicite également Palau pour son initiative de jumelage, qui a permis aux délégations de se sentir chez elles. Les Samoa américaines envisagent de renouveler l’expérience lors du dixième Festival. Évaluation du Festival 46. Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée remarque que le Conseil devrait jouer un rôle plus actif dans l’évaluation du Festival. Il suggère qu’un membre du Conseil soit chargé d’observer le déroulement des activités. Il recommande au Comité exécutif de mettre au point un cadre d’évaluation permettant aux pays d’évaluer leurs propres activités pendant le Festival. 47. La représentante de la Nouvelle-Zélande propose d’effectuer cette évaluation une fois que les délégations sont de retour dans leur pays. Elles pourront alors évaluer les différentes activités et les événements. Les chefs de délégation pourraient désigner quelqu’un à cet effet ou faire eux-mêmes ce travail. 48. La représentante de Tuvalu suggère que l’évaluation soit réalisée par des membres du Conseil, qui présenteront un rapport à celui-ci. 49. Le Conseil admet qu’il devrait intervenir plus activement dans l’évaluation du Festival. Il demande au Comité exécutif d’examiner ce point lors de sa prochaine réunion et, si possible, de proposer des solutions, l’une d’elles étant d’élaborer un cadre d’évaluation du Festival. Autres points soulevés, à l’intention des futurs pays hôtes : • • • • • • Pour permettre aux pays de mieux planifier leur participation, il importe de communiquer les dates du Festival longtemps à l’avance. Il importe d’installer une signalétique, de manière que les délégations puissent facilement se repérer. Pour pallier les restrictions concernant les bagages, le pays hôte pourrait fournir un certain nombre d’outils aux artistes et artisans. Dans le même but, le pays hôte pourrait envisager de fournir des oreillers aux délégations. Une pièce équipée d’ordinateurs reliés à Internet devrait être mise à la disposition des chefs de délégation, pour leur permettre de communiquer avec les autorités de leur pays pendant toute la durée du Festival. Les pays hôtes devraient envisager de ne pas organiser le Festival pendant la saison des pluies. POINT 5 DE L’ORDRE DU JOUR – PREPARATIFS DU DIXIEME FESTIVAL DES ARTS DU PACIFIQUE (SAMOA AMERICAINES) 50. La présidente invite la représentante des Samoa américaines à prendre la parole pour informer les membres du Conseil des préparatifs du dixième Festival des arts du Pacifique, qui se tiendra dans ce pays. 51. La représentante des Samoa américaines informe les membres, au nom du Gouverneur et du peuple samoan, que son pays se félicite d’organiser le dixième Festival des arts du Pacifique et qu’une lettre officielle d’acceptation a été adressée au Directeur général de la CPS. 52. Elle indique que les Samoa américaines sont déjà en train de préparer l’événement, et que tous ceux qui y participent sont très enthousiastes. Elle informe toutefois le Conseil que le décès prématuré du 9 Gouverneur, l’an dernier, a freiné cet élan, et que le nouveau Gouverneur est en train de se familiariser avec les projets. 53. En ce qui concerne les dates du Festival, elle indique que les vacances scolaires suivent le calendrier de l’éducation nationale américaine, et tombent entre fin mai et fin août. Il semble donc que le Festival se tienne en juin ou en juillet. Elle poursuit en déclarant que 2008 est une année d’élections, et qu’il est souhaitable que le Festival ne se déroule pas pendant la période des élections. 54. Elle informe le Conseil que la délégation des Samoa américaines a été très occupée pendant le neuvième Festival, qu’elle a observé les préparatifs faits par Palau et interrogé d’autres anciens pays hôtes (Îles Cook, Samoa et Nouvelle-Calédonie). Les prochains organisateurs sont particulièrement intéressés par les questions budgétaires et le choix d’activités. Pour l’instant, ils songent à centraliser le Festival au Collège théologique, d’autres lieux des districts est et ouest étant réservés à des spectacles. 55. Elle indique au Conseil que le Conseil des arts des Samoa américaines envisage deux mini-festivals destinés à rallier le soutien des populations locales et à susciter leur enthousiasme à l’égard du Festival. Elle lance une invitation à tous les pays qui aimeraient apporter leur aide en finançant leur propre participation. 56. La représentante de la Nouvelle-Zélande demande si, dans le passé, le Conseil désignait un autre pays qui accueillerait le Festival au cas où un problème imprévisible surviendrait dans le pays hôte, comme cela s’est déjà produit. Elle dit que Hawaii et Wallis-et-Futuna ont manifesté leur intérêt en ce sens au cours de la dix-neuvième réunion, tenue en mars 2004, et elle se demande si cette procédure inspire aux pays hôtes un sentiment de plus grande sécurité. 57. La représentante de Hawaii informe le Conseil que la manifestation d’intérêt présentée au cours de la réunion de mars concernait le onzième Festival des arts du Pacifique (2012). À l’époque, Hawaii pensait qu’aucun pays mélanésien ne se porterait candidat. Hawaii sait que les Îles Salomon vont faire une proposition au titre du point suivant de l’ordre du jour ; c’est pourquoi Hawaii s’en remettent aux Îles Salomon, étant donné que c’est un pays mélanésien et que les pays hôtes sont choisis selon le principe d’équité. Hawaii souhaite donc être considéré comme un pays “de remplacement” éventuel pour 2008. 58. Le représentant de Wallis et Futuna indique que le Territoire a proposé d’accueillir le onzième Festival en 2012, sans savoir qu’un autre pays mélanésien présentait sa candidature. C’est pourquoi il a retiré sa candidature et attendra 2016 pour en soumettre une. POINT 6 DE L’ORDRE DU JOUR – DESIGNATION DU PAYS HOTE DU ONZIEME FESTIVAL DES ARTS DU PACIFIQUE 59. La présidente présente ce point de l’ordre du jour en faisant remarquer que, par tradition, le pays hôte du Festival est choisi huit ans avant l’édition considérée, lors de la réunion du Conseil qui a lieu pendant le Festival. 60. Elle rappelle au Conseil que le Comité exécutif a rédigé des directives et défini des critères de candidature et de sélection des pays hôtes. Ceux-ci sont choisis selon le principe de la rotation à l’échelon régional. C’est pourquoi, cette fois-ci, la préférence est donnée à un pays mélanésien. Elle souligne que toute candidature doit être officiellement approuvée par les pouvoirs publics. 61. Le représentant des Îles Salomon indique qu’au cours de la dernière réunion du Conseil, en mars, son pays ne songeait pas à soumettre une offre, mais qu’aujourd’hui il pose officiellement sa candidature et présente aux membres un cadre de gestion. Il poursuit en disant que le onzième Festival doit être accueilli par un pays mélanésien. Étant donné la taille de cette sous-région (des Îles Fidji au Timor Leste), la première participation de la Papouasie occidentale au Festival et la diversité des cultures des pays mélanésiens, il éprouve un grand plaisir à soumettre l’offre des Îles Salomon et le cadre de gestion au Conseil. (La proposition des Îles Salomon est jointe au présent rapport, dont elle forme l’annexe 8). 10 62. Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée informe le Conseil que les Îles Fidji et la PapouasieNouvelle-Guinée approuvent l’offre des Îles Salomon d’accueillir le onzième Festival et que ces deux pays sont prêts à se substituer aux Îles Salomon si celles-ci ne sont pas en mesure, pour une raison quelconque, d’organiser le Festival. 63. Le Conseil décide que le onzième Festival des arts du Pacifique, qui se déroulera en 2012, se tiendra aux Îles Salomon. POINT 7 DE L’ORDRE DU JOUR – ÉLECTION DU TROISIEME COMITE EXECUTIF DU CONSEIL DES ARTS DU PACIFIQUE 64. La présidente attire l’attention du Conseil sur l’élection des membres du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique. Elle informe les membres que le Comité siègera quatre ans et fonctionnera selon le Règlement intérieur adopté par le Conseil en 2002. Elle rappelle aux membres que, pour élire un Comité exécutif, ils doivent tenir compte de la nécessité de transférer les connaissances acquises d’un festival au suivant, et de celle d’élire des membres francophones et des membres anglophones. 65. La présidente informe le Conseil que les membres du Comité exécutif sont désignés en fonction des sous-régions ; il doit y avoir trois représentants de Polynésie, deux de Mélanésie et deux de Micronésie. Chaque membre doit avoir un suppléant, au cas où il ne serait pas en mesure d’assister à une réunion. L’Australie et la Nouvelle-Zélande font systématiquement partie du Comité exécutif. 66. En plénière, les membres du Conseil désignent les membres suivants du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique, outre ceux de Nouvelle-Zélande et d’Australie : Pour la sous-région polynésienne : • Polynésie française (suppléant : Wallis et Futuna) ; • Samoa américaines (suppléant : Hawaii) ; • Îles Cook (suppléant : Tokelau). Pour la sous-région mélanésienne : • Îles Salomon (suppléant : Papouasie-Nouvelle-Guinée) • Nouvelle-Calédonie (suppléant : Îles Fidji). Pour la sous-région micronésienne : • Kiribati (suppléant : Nauru) • États fédérés de Micronésie (suppléant : Îles Marshall). POINT 8 DE L’ORDRE DU JOUR – QUESTIONS DIVERSES 67. Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée indique que son pays se félicite de voir l’arrivée de la délégation de Papouasie occidentale, mais regrette que Palau n’ait pas été informé plus tôt de cette arrivée. Il dit que la Papouasie-Nouvelle-Guinée ne savait toujours pas, à la fin du mois de mars, que la Papouasie occidentale participerait au Festival. Il informe le Conseil que, malgré une mauvaise communication entre les deux pays, la Papouasie-Nouvelle-Guinée devait rencontrer prochainement l’ambassadeur et l’attaché culturel de Papouasie occidentale ; il espère que la question de la participation au Festival sera évoquée, de même que la Papouasie occidentale espère participer à de futurs festivals. La Papouasie-Nouvelle-Guinée envisage d’appuyer une demande officielle en ce sens, que la Papouasie occidentale soumettra au Conseil pour examen lors de sa prochaine réunion. 11 POINT 9 DE L’ORDRE DU JOUR – DATE DE LA VINGTIEME REUNION DU CONSEIL DES ARTS DU PACIFIQUE 68. La Conseillère aux affaires culturelles informe les membres que des réunions ont eu lieu dès lors que des fonds étaient disponibles. Elle déclare qu’elle a l’intention de mobiliser des fonds pour tenir une réunion plénière du Conseil en 2006, et qu’elle espère que le Comité exécutif pourra se réunir en 2005. Une annonce de réunion sera envoyée dès que des fonds seront disponibles. POINT 10 DE L’ORDRE DU JOUR – CLOTURE DE LA REUNION 69. Le Directeur général de la CPS, Mme Lourdes Pangelinan, remercie le Conseil de l’avoir autorisée à participer à la réunion. La CPS estime que celle-ci a été très fructueuse, et que le Festival a été une réussite. Elle exprime sa gratitude aux autorités et au peuple de Palau qui ont accueilli les pays membres de la Communauté du Pacifique et remercie les bailleurs de fonds et les mécènes de cette manifestation qui ont contribué à son succès. Pour terminer, elle remercie les membres du Conseil pour le travail qu’ils effectuent dans leur propre pays en vue de protéger et promouvoir la culture dans la région. 70. Au nom du Directeur du Festival, la présidente remercie tous les participants d’être venus à Palau et d’avoir assuré le succès du Festival. Elle remercie la CPS et les membres du Conseil pour leurs efforts et d’avoir partagé ce moment avec Palau. 71. Le représentant de Guam dit une prière. 12 IV. DÉCISIONS ET RECOMMANDATIONS Bilan du neuvième Festival des arts du Pacifique Le Conseil prend acte des préoccupations des membres. Il demande que le Comité exécutif examine les questions relatives au droit d’auteur et aux accords avec les médias, et qu’il propose des solutions lors de sa prochaine réunion. Le Conseil prend acte des préoccupations des membres concernant les démonstrations et le partage des savoir-faire, l’équilibre entre artistes traditionnels et contemporains et l’équilibre entre artistes professionnels au sein des délégations, ainsi que les questions relatives à la vente et à la fixation des prix. Il demande au Comité exécutif d’examiner ces questions et de proposer des solutions lors de sa prochaine réunion. L’une des solutions envisageables consiste à mettre au point une forme de contrat permettant aux artistes de faire la part de la créativité et du partage, conformément au but du festival Le Conseil admet qu’il devrait intervenir plus activement dans l’évaluation du Festival. Il demande au Comité exécutif d’examiner ce point lors de sa prochaine réunion et, si possible, de proposer des solutions, l’une d’elles étant d’élaborer un cadre d’évaluation du Festival. Désignation du pays hôte du onzième Festival des arts du Pacifique (Point 6 de l’ordre du jour) Le Conseil décide que le onzième Festival des arts du Pacifique, qui se déroulera en 2012, sera accueilli par les Îles Salomon. Élection du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique (Point 7 de l’ordre du jour) Les membres du Conseil désignent les membres suivants du troisième Comité exécutif du Conseil des arts du Pacifique, outre ceux de Nouvelle-Zélande et d’Australie : Pour la sous-région polynésienne : • Polynésie française (suppléant : Wallis et Futuna) ; • Samoa américaines (suppléant : Hawaii) ; • Îles Cook (suppléant : Tokelau). Pour la sous-région mélanésienne : • Îles Salomon (suppléant : Papouasie-Nouvelle-Guinée) • Nouvelle-Calédonie (suppléant : Îles Fidji). Pour la sous-région micronésienne : • Kiribati (suppléant : Nauru) • États fédérés de Micronésie (suppléant : Îles Marshall). 13 V. LISTE DES PARTICIPANTS Australie Mr Ray Kelly Director Aboriginal and Torres Strait Islander Arts Board (ATSIAB) Australia Council 372 Elizabeth Street SURRY HILLS NSW 2010 Téléphone : +61 2 9215-9170 Télécopie : +61 2 9215-9061 Courriel : [email protected] Darrell Sibosado Aboriginal and Torres Strait Islander Arts Board Courriel : [email protected] Îles Cook Mr Sonny Williams Secretary Ministry of Cultural Development PO Box 8 RAROTONGA Téléphone : +682 23725 Télécopie : +682 20725 Courriel : [email protected] États Fédérés de Micronésie Mr Noriston Joe Director of Community Affairs State of Kosrae Courriel : [email protected] Mr Henry Falan Box 547 Colonia, YAP 96943 Téléphone (domicile) : +691 350-3355 Îles Fidji Ms Peni Cavuilagi Director of Cultural Heritage PO Box 2211 Government Buildings SUVA Téléphone : +679 3316.955 Télécopie : +679 3311.962 Courriel : [email protected] France M. Hugues Nordi Représentant permanent adjoint de la France Délégation Française auprès de la CPS BP 8043 98807 NOUMÉA, Nouvelle-Calédonie Tel: +687 26.16.03 Télécopie : +687 26.12.66 Email: [email protected] 14 Guam Mr J. Lawrence Cruz Department of Chamorro Affairs PO Box 2950 96932 Hagatna Téléphone : +671 475-4278 / 475-4279 Télécopie : +671 475-4227 Courriel : [email protected] Hawaii Mrs Mapuana de Silva 1110 ’A’alapapa Drive KAILUA, HI 96734 Téléphone : +1 808 261-0689 Mobile: +1 808 222-2243 Télécopie : +1 808 261-7330 Courriel : mailto:[email protected] Mrs Melody Kapilialoha MacKenzie Indigenous Cultural Rights Advisor for Halau Haloa 579 Kaneapu Place KAILUA, HI 96734 Téléphone : +1 808 262-6301 Courriel : [email protected] Kiribati Amon Timan Acting Director Community Development Services Division BIKENIBEU Téléphone : +686 29270 Télécopie : +686 29267 / 21133 Courriel : [email protected] Îles Marshall Ms Bernice Joash Executive Director Alele Museum Board of Directors MAJURO Téléphone : +692 625.3372 / 625.3550 Télécopie : +692 625.3226 Courriel : [email protected] Nouvelle-Zélande Ms Elizabeth Aroha Ellis Chair of Te Waka Toi Arts Council of New Zealand Toi Aotearoa Creative New Zealand 23 Berne Place, Birkenhead 1310 AUCKLAND Téléphone : +64 9 419-0873 Télécopie : +64 9 419-0747 Courriel : [email protected] 15 Nouvelle-Calédonie M. Jimmy Naouna Attaché de Cabinet Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie BP M2 98849 NOUMÉA CEDEX Téléphone : +687 24.65.37 Télécopie : +687 24.65.66 Courriel : [email protected] Niue Mr Robin Hekau Cultural Affairs Officer Department of Community Affairs PO Box 77, ALOFI Téléphone : +683 4011 Télécopie : +683 4391 Courriel : [email protected] / [email protected] Île Norfolk Mr Don Reynolds President Community Arts Society PO Box NORFOLK ISLAND Téléphone : +6723 22249 Courriel : [email protected] Îles Mariannes du Nord Mr Robert H. Hunter Executive Director Commonwealth Council for Arts & Culture PO Box 5553 CHRB Capitol Hill, SAIPAN, MP 96950 Téléphone : +670 322-9982 / 322-9983 Télécopie : +670 322-9028 Courriel : [email protected] / [email protected] Palau Hon. Alexander Merep Minister of Community and Cultural Affairs Office of the Minister KOROR 96940 Téléphone : +680 488-1126 Télécopie : +680 488-3354 Courriel : [email protected] Ms Faustina K. Rehuher-Marugg Executive Director Belau National Museum PO Box 666, KOROR 96940 Téléphone : +680 488-2841 Télécopie : +680 488-3183 Courriel : [email protected] Ms Vicky N. Kanai Director Bureau of Arts and Culture PO Box 100 KOROR 96940 16 Palau (suite) Ms Kathy Kesolei Chairperson, Team Palau 9th Festival of Pacific Arts Ms Yvonne Singeo Head of Festival Secretariat KOROR 96940 Téléphone : +680 488-6490 Télécopie : +680 488-6492 Courriel : [email protected] Papouasie-Nouvelle-Guinée Dr Jacob Simet Executive Director National Cultural Commission PO Box 7144 Boroko, NCD, PORT MORESBY Téléphone : +675 323.5111 / 323.5119 Télécopie : +675 325.9119 Courriel : [email protected] Îles Pitcairn Mr Nic Brown 6, Elrita Place Takanini AUCKLAND, Nouvelle-Zélande Téléphone : +64 9 298.1555 Mobile: +64 021.744.607 Courriel : [email protected] Polynésie française Mme Tea Hirshon Chef du service de la Culture et du Patrimoine BP 380 586 Tamanu – Punoania 98718 TAHITI Téléphone : +689 54.17.17 Télécopie : +689 42.52.51 Courriel : [email protected] / [email protected] Mme Chantal T. Spitz Écrivain Représentant le Ministère de la culture BP 285 MAEVA HUAHINE Téléphone : +689 72.37.03 Courriel : [email protected] Samoa Mr Tautãpilimai Tupae Esera Chief Executive Officer Ministry of Education, Sports and Culture PO Box 1869 APIA Téléphone : +685 21911 Télécopie : +685 21917 Courriel : [email protected] 17 Samoa (suite) Mr Mose Fulu Assistant Chief Executive Officer Culture Division Ministry of Education, Sports and Culture PO Box 1869 APIA Téléphone : +685 21911 Télécopie : +685 21917 Courriel : [email protected] Samoa américaines Mrs Tialuga (Tia) Salote Vice Chairman Arts Council PO Box 1540 96799 PAGO PAGO Téléphone : +684 633-4490 Télécopie : +684 633-2059 Courriel : [email protected] / [email protected] Îles Salomon Mr Henry Isa Chief Cultural Officer Department of Culture and Tourism PO Box G26 HONIARA Téléphone : +677 21849 (or +677 28030 at National Arts Gallery) Télécopie : +677 25084 Courriel : [email protected] Tokelau Mr Mika Perez Senior Policy Advisory Officer Office of the Taupulega NUKUNONU Téléphone : +690 4115 / 4139 Télécopie : +690 4108 Courriel : [email protected] Tonga Mr Lata A. Langi Principal Tonga Institute of Education Box 123 NUKU’ALOFA Téléphone : +676 21907 Télécopie : +676 25750 Courriel : [email protected] Tuvalu Ms Alamai Sioni Cultural Officer Ministry of Home Affairs & Rural Developments Government of Tuvalu FUNAFUTI Téléphone : +688 20175 Télécopie : +688 20821 Courriel : [email protected] 18 Vanuatu Mr Peter Kolmas Jackson Liaison Officer Culture, Religion and Archives Unit PMB 021 PORT VILA Téléphone : +678 25-066 / 24-279+H Télécopie : +678 26-405 Courriel : [email protected] Wallis et Futuna M. Iletefoso Tokavahua-Gata Président de la Commission de la culture et du tourisme Chef coutumier BP 141 98600 MATA’UTU Téléphone : +681 72.28.62 / 72.25.04 Télécopie : +681 72.28.62 / 72.25.04 M. Siolesio Pilioko Chef du Service territorial d’Action culturelle BP 131 98600 MATA’UTU Téléphone : +681 72.26.67 Télécopie : +681 72.25.63 SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA COMMUNAUTÉ DU PACIFIQUE Ms Lourdes Pangelinan Directeur général Ms Rhonda Griffiths Conseillère aux affaires culturelles Mme Tatiana Stepanoff Secrétaire de conférence Mr Roy Benyon Interprète Ms Odile Monpetit Interprète Ms Marie Bayle Interprète Mr Shekar Balram Technicien de conférence Mr Aren Baoa Chargé de la production et de la formation vidéo 19 VI. ANNEXES 1. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Îles Cook 2. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Îles Fidji 3. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel de Guam 4. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel hawaiien 5. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel de la NouvelleZélande 6. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel au Samoa 7. Rapport sur la préservation, la promotion et la protection du patrimoine culturel des Tonga 8. Candidature présentée par les Îles Salomon pour la tenue du onzième Festival des arts du Pacifique 20 21 ANNEXE 1 RAPPORT SUR LA PRÉSERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DES ÎLES COOK 1. Patrimoine oral Avec le concours de l’UNESCO et dans le cadre de la dernière période biennale du Programme de participation de cet organisme, nous avons établi un service audiovisuel avec le concours du Ministère du développement culturel, au titre d’un projet de préservation du patrimoine oral des Îles Cook dirigé par le service d’anthropologie de ce ministère. L’enregistrement des conteurs dépositaires des traditions orales (Tom Korero) est en cours. 2. Reo Maori Le Parlement des Îles Cook a adopté le Reo Maori Act (Loi sur la langue maorie), qui proclame et reconnaît officiellement le Reo Maori comme langue officielle des Îles Cook, au même titre que l’anglais. 3. Arts plastiques Nous négocions à présent avec l’Association Creative NZ la prorogation de trois ans d’un projet de développement du secteur des arts plastiques des Îles Cook. La mise en œuvre, ces trois dernières années, de ce projet, a permis d’accroître le dynamisme de ce secteur; à preuve, de nombreux artistes mettent à présent en pratique leurs compétences et leurs talents, et en vivent. Un programme de cours d’arts plastiques a été élaboré il y a deux ans. 4. Spectacles Il s’agit d’un secteur très solide qui s’est illustré durant les célébrations de notre fête nationale Te Maeva Nui’, autour du 4 août. Le Ministère du développement culturel aide le Ministère de l’éducation à mettre au point un programme de spectacles qui devrait être lancé l’année prochaine. 5. Législation Droits d'auteur – Malgré l’existence d’un nouveau projet de loi sur les droits d'auteur, cette question fait à présent partie intégrante du mécanisme global de protection des droits de propriété intellectuelle des Îles Cook, qui inclut la loi type sur les savoirs traditionnels, les brevets et les modèles, notamment. Loi type – Récemment, le Ministre du développement culturel à présenté un exposé sur ce sujet au Conseil des chefs coutumiers, le Koutu Nui, qui a recueilli un soutien unanime. C’est un grand pas en avant, car les connaissances traditionnelles sont en bonne partie détenues par les membres de ce conseil, composé de praticiens, de conteurs et d'historiens, notamment. 6. Patrimoine culturel Nos archives nationales, récemment rénovées, comprennent à présent une section entièrement consacrée à l'audiovisuel. Le recueil et la compilation du matériel audiovisuel existant est en cours. Ces supports devraient représenter une part importante de nos archives nationales. __________________ 22 23 ANNEXE 2 RAPPORT SUR LA PRESERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DES ILES FIDJI Introduction Les Îles Fidji sont attachées à la promotion de la diversité culturelle du pays et de son patrimoine, au sein d'une société pluriculturelle. Les spécificités de la culture et du patrimoine autochtone, notamment leur oralité, font l'objet d'une attention particulière. La création du Ministère de la culture et du patrimoine confirme et souligne l'importance de la culture dans les affaires publiques et, d’une manière générale, dans la croissance et le développement des Îles Fidji et de sa population très diverse. Les pouvoirs publics et de notre pays est attaché à ces questions pour deux raisons essentielles, à savoir : 1. 2. La préservation et la protection du riche patrimoine culturel des Îles Fidji sont fondamentales pour le développement du pays. Le secteur des affaires culturelles et patrimoniales est porteur d’emplois en nombre et de revenus importants, tant dans le secteur formel qu’informel. On s'accorde de plus en plus à penser que le développement culturel fait partie intégrante des politiques de développement. Le développement, pour être durable, ne peut continuer à être linéaire ; il doit prendre en compte d'autres questions intersectorielles telles que la culture, l'égalité des sexes et l'environnement, sur un pied d’égalité avec les questions d’ordre économique. Il s’agit d’assurer un développement durable au profit des populations en menant des activités économiques qui, tout en répondant aux besoins actuels, permettront de protéger les ressources humaines, culturelles et naturelles dont on aura besoin dans le futur, et de les mettre en valeur. Dans cette optique, les Îles Fidji ont lancé des activités visant à établir un secteur culturel fort et dynamique. La mise en valeur du patrimoine culturel est un droit, mais aussi un devoir et une occasion à saisir pour les populations, les pouvoirs publics et la société civile prise dans son ensemble. Le patrimoine culturel représente l'un des atouts les plus importants que les Îles Fidji, en tant que pays, peuvent apporter à l'économie mondiale et qui, en retour, leur permettra d’accroître le bien-être de la population. On ne saurait trop souligner l'importance économique des activités de préservation du patrimoine, de par les perspectives d'emploi et de revenus que celles-ci offrent, tant pour le secteur formel qu'informel, et plus particulièrement pour les entreprises culturelles et les intervenants concernés. Il est fortement nécessaire d’aborder la question de la culture sous l’angle de l’industrie culturelle. En font partie intégrante les aspects ayant trait à la qualité, l'authenticité, la préservation et la réactivation de la culture, la protection des droits et l'intégrité des artistes, la spécificité régionale, la formation, l’appui à la création de produits culturels et à celle d’entreprises dans ce secteur, la commercialisation assistée ainsi qu’aux travaux de recherche dans ce domaine. La question de la reproduction et de l’imitation d’objets traditionnels et authentiques commence à causer des difficultés qu’il s’agit à présent de résoudre aux Îles Fidji. Qui plus est, la préservation de notre patrimoine – notre identité – est essentielle si l'on veut tirer parti de la force, de la créativité et du réel esprit de coopération qui animent les populations autochtones. L'identité culturelle est indissociable de la propriété foncière aux Îles Fidji. Par ailleurs, affirmer l'identité culturelle est quelque peu contradictoire avec l'idée de mondialisation ; cette question mérite donc d’être examinée et prise en considération. 24 Initiatives actuelles Le Ministère de la culture et du patrimoine élabore actuellement un cadre de politique générale pour ce secteur et encourage l’instauration de liens institutionnels avec les principaux intervenants concernés en vue de développer cette sphère de la culture et du patrimoine. Des travaux de recherche sont actuellement en cours, qui visent à mettre au point une stratégie de l'industrie culturelle, formuler des principes directeurs en matière de tourisme culturel, établir des statistiques du secteur culturel et cartographier les activités et faits culturels, et enfin élaborer une stratégie d'information culturelle. Afin de répondre à l'évolution dans ce domaine, il est essentiel de procéder à un examen de la législation qui régit actuellement le travail d’entités culturelles telles que le National Trust, le musée des Îles Fidji et le Conseil des arts de ce pays. Mise en œuvre de la loi type sur les savoirs traditionnels et les expressions de la culture Les travaux relatifs à la formulation de droits de propriété intellectuelle sur les savoirs traditionnels et les expressions de la culture progressent depuis que nos pouvoirs publics ont donné leur feu vert à cet égard en 2003. Un comité de travail a été établi, et la création d’un secrétariat du bureau de l'Institut de la langue et de la culture fidjiennes du Ministère des affaires culturelles et du patrimoine des Îles Fidji est en bonne voie. L'adoption par notre pays de la loi type a nécessité bon nombre de travaux préparatoires, compte tenu de la diversité des aspects de la culture fidjienne à recenser avant la mise en œuvre de la loi type. On citera à cet égard la mise en route d'un très grand projet complémentaire d’inventaire national à des fins de documentation. Il s'agit notamment de concevoir un questionnaire, de le mettre à l'essai, de lancer une vaste campagne de sensibilisation du public à la radio et dans les journaux, et dans le cadre d'ateliers. Enfin, il s'agira d'acquérir le matériel nécessaire à la mise sur pied du bureau du secrétariat, celui-ci devant servir l’Autorité culturelle. Parallèlement à l'inventaire national, le service juridique de l’État élabore actuellement une législation nationale sur les droits de propriété intellectuelle, qui devrait voir le jour dans un délai de deux ans. Institutions culturelles Trois institutions culturelles principales relevant du ministère de la culture et du patrimoine assurent la promotion et la protection des ressources culturelles et du patrimoine aux Îles Fidji. Le Musée des Îles Fidji est chargé de la promotion et de la protection de ses collections et de la sauvegarde du patrimoine archéologique et paléontologique. Ces dix dernières années, il a progressivement acquis le statut d’organisme professionnel chargé de l’éducation en matière d’identité culturelle et de la promotion de cette identité culturelle, ne s’en tenant plus à présenter des collections de façon statique. On s'efforce actuellement de réviser la réglementation régissant son fonctionnement. L'un des objectifs prioritaires du Ministère de la culture et du patrimoine, ainsi que du musée, est d'établir le Centre national de la culture et des arts. Le musée, sous sa forme actuelle, manque d'espace et n’est donc pas en mesure de présenter toutes les pièces et vestiges archéologiques, les œuvres et les objets d’art dans ses fonds. Ce musée est très ancien et en piteux état. Le projet de création du Centre national de la culture et des arts vise à agrandir les locaux actuels, à construire un amphithéâtre et à aménager un site pour les démonstrations et les ateliers. Ces travaux iront de pair avec la réfection du jardin Thurston, transformé en jardin botanique. Pour l’essentiel, nous espérons que ces améliorations du centre et du jardin feront de ces lieux des sites propices à l’interprétation pour le grand public comme pour les établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Le National Trust of Fiji participe activement à la conservation, à la protection et à la gestion du patrimoine culturel et naturel des Îles Fidji, y compris de sa flore et de sa faune rares et en péril. Un plan de perfectionnement des ressources humaines y est à présent mis en place ; il vise à faire de ce Fonds un organisme professionnel doté de compétences spécialisées. Avec le concours financier du Bureau de l’UNESCO, ce Fonds a engagé des travaux préparatoires en vue de choisir un site culturel et naturel et de requérir son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, et a commencé à dresser un registre 25 du patrimoine national. Ce Fonds gère les sites ci-après, qui ressortissent au patrimoine culturel national : Yaduataba, Waisali, Sigatoka Sand Dunes, Laucala Ring Ditch Fortification, Momi, Borron House, et le Levuka MH Building. Le Conseil des arts des Îles Fidji coordonne les programmes et les activités artistiques nationales sous toutes leurs formes ainsi que les produits d'artisanat traditionnel et contemporain. Le Conseil est au cœur de la promotion, de la préservation et de la mise en valeur des arts du spectacle, des arts plastiques et des beauxarts. La création de services professionnels dotés d’experts est également en cours. Le Conseil s’emploie à organiser des ateliers de préservation et de mise en valeur du patrimoine en milieu rural, avec le concours financier des pouvoirs publics prenant la forme de subventions culturelles. Les visites dans les villages et l’envoi de représentants aux réunions qui s’y déroulent suscitent des réflexions intéressantes, en particulier sur l'état de nos trésors humains vivants. Des ateliers sont organisés dans certaines zones, dans le but de raviver des savoir-faire traditionnels en construction, et des techniques de pêche et d’artisanat ancestrales tel que le tissage, la sérigraphie et la sculpture sur bambou. Ces ateliers se poursuivront et se multiplieront, étant donné la richesse des ressources culturelles disponibles. Conclusion Il convient d'établir des alliances tant avec le secteur privé qu’avec les instances publiques, afin de consolider les efforts de développement du secteur culturel à Fidji. L'existence de ressources financières et humaines sera déterminante si l’on veut que ce secteur soit en mesure de préserver, de promouvoir et d’enrichir la diversité culturelle qui existe à Fidji et de contribuer à l'amélioration de l’industrie de la culture. Cessons donc de repousser ce secteur la périphérie car il est porteur de nombreuses possibilités de développement. La création de l'infrastructure nécessaire au développement et la promotion de la culture est au cœur des besoins de développement des Îles Fidji et devra se poursuivre. __________________ 26 27 ANNEXE 3 RAPPORT SUR LA PRESERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DE GUAM 1. Le peuple Chamorro est confronté à l'extension de la mondialisation, à une immigration galopante et au développement rapide des techniques. Plus que jamais, les savoirs traditionnels et le patrimoine culturel de cette population sont dans une situation précaire et nécessitent la mise en place d’un mécanisme régulateur si l'on veut prévenir leur exploitation commerciale, préjudiciable à l'identité et à l'existence même de ce peuple. La population de Guam appelle l'attention sur cette question prioritaire et demande l'adoption immédiate d'une loi visant à protéger les savoirs traditionnels et les expressions de la culture des Chamorros, et à faire en sorte que le peuple Chamorro et son patrimoine soient représentés avec authenticité et conformément à la réalité. 2. La Loi 25-69 de Guam charge le Service des affaires Chamorro d'élaborer, de planifier et de mettre en œuvre des stratégies et des programmes visant à protéger, promouvoir, perpétuer et préserver notre héritage culturel. Le projet de cadre régional de protection des savoirs traditionnels et des expressions de la culture est un outil de choix pour faire appliquer les principes directeurs établis par le service précité en matière d'authentification et de normalisation, aux fins de la préservation du patrimoine Chamorro. Par conséquent, il est proposé d'inclure ces principes directeurs d'authentification du patrimoine Chamorro dans le projet de loi type élaboré par Guam. 3. L'élaboration d'une stratégie visant à protéger les savoirs traditionnels et les expressions de la culture ne pose pas de problème à Guam, qui s'emploie à résoudre les problèmes liés aux droits culturels et moraux traditionnels et à l'autorité culturelle. En revanche, la question de l'application de la loi type est plus délicate ; en effet, une loi fédérale des États-Unis régit et protège ces droits, et, le plus souvent, prévaut sur les lois de Guam. La loi fédérale sur le droit d'auteur définit et régit la protection des droits de propriété intellectuelle. Des avis techniques et juridiques, et des conseils à ce sujet, donnés dans une perspective océanienne, nous permettront de progresser dans nos efforts. 4. Dans l'intervalle, la reconnaissance des savoirs traditionnels et des expressions de la culture de Guam retrouve sa place au sein des populations autochtones de ce pays. Des siècles d'influence étrangère ont partiellement oblitéré les traditions culturelles des Chamorro. Par bonheur, les archives des missionnaires et les journaux de bord renseignent sur les modes de vie des Chamorro. Beaucoup de ces archives sont en cours d’examen et leur contenu est parfois repris dans des chansons, des danses et d'autres formes d'art et de tradition culturelles. 5. La revitalisation et la préservation de notre identité culturelle au sein d'une communauté cosmopolite telle que celle de Guam, teintée de nombreuses influences, est une lourde tâche. La création du Service des affaires Chamorro est une étape salutaire vers la protection des savoirs traditionnels et des expressions de la culture. La formation du groupe Pa’alaotao Tano, novatrice en ce sens qu’elle regroupe des artistes, contribue aux efforts qui se multiplient pour perpétuer le patrimoine Chamorro. Les efforts de collaboration que mènent les pouvoirs publics de Guam dans le cadre du Conseil des arts du Pacifique et de l’Office du tourisme de Guam, alliés à l’action du secteur privé, contribuent à sensibiliser davantage à l'importance de la loi type et à la nécessité de la mettre immédiatement en œuvre. En bref, Guam reconnaît qu'il est nécessaire d'appliquer immédiatement la loi type. Dans cette optique, nous demandons l'assistance technique et juridique du Conseil pour qu’il examine et recommande des stratégies visant à la faire appliquer. Nous espérons ne pas être les seuls à connaître ce problème d'application. __________________ 28 29 ANNEXE 4 RAPPORT SUR LA PRÉSERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL HAWAIIEN Introduction Comme indiqué lors de la dix-neuvième réunion du Conseil des arts du Pacifique qui s’est tenue en mars 2004, une Ka ’Aha Pono 1 a réuni, en octobre 2003, des spécialistes de la culture hawaïenne en vue de débattre des droits de propriété intellectuelle des peuples autochtones. Elle a abouti à l’adoption de la Déclaration de Paoakalani portant sur nos droits de propriété intellectuelle en matière de savoirs traditionnels et de pratiques culturelles. La Déclaration de Paoakalani, que vous trouverez ci-après, a été présentée au corps législatif de l’État de Hawaii, à l’Université de Hawaii à Manoa et à l’Organisation des Nations Unies. La prochaine Ka ’Aha Pono, prévue du 8 au 10 octobre 2004 à Honolulu, permettra d’approfondir ces questions d’une importance capitale. Nous avons également reçu une subvention en vue de mener une enquête sur les besoins de l’ensemble des artistes et des spécialistes de la culture hawaïenne. PALAPALA KULIKE 0 KA ’AHA PONO DÉCLARATION DE PAOAKALANI Waikiki, O’ahu, Hawaii 3-5 octobre 2003 INTRODUCTION Nous, Kanaka Maoli 2 de la Ka Pae ‘Āina Hawai’i 3 , avons participé à la Ka ’Aha Pono (Conférence sur les droits de propriété intellectuelle du peuple autochtone de Hawaii) qui s’est tenue du 3 au 5 octobre 2003. Unis, nous avons réaffirmé notre droit collectif à l’autodétermination afin de perpétuer notre culture menacée d’usurpation et d’éviter toute commercialisation des savoirs traditionnels des Kanaka Maoli, de nos wahi pana 4 et de nos nä mea Hawai’i 5 . Des Kanaka Maoli d’horizons très divers participaient à la Conférence : grands kumu hula 6 ; personnes plus âgées connaissant bien la lā’au lapa’au 7 ; artistes traditionnels et modernes; acteurs de la scène culturelle (y compris des cérémonies et des rites spirituels); représentants des secteurs halieutique et agricole (de subsistance); personnes chargées de perpétuer et de transmettre les traditions orales; enseignants et universitaires, et spécialistes du droit. Plusieurs participants venant de l’étranger ont apporté leur précieuse contribution aux débats. 1 Conférence sur les droits de propriété intellectuelle du peuple autochtone de Hawaii Autochtones de Hawaii 3 Nation hawaiienne 4 Sites importants pour les Kanaka Maoli 5 Tout ce qui est foncièrement Kanaka Maoli 6 Maîtres des danses et des chants des Kanaka Maoli 7 Phytothérapie 2 30 PRÉAMBULE Inspirés par cette réunion historique, tenue à Paoakalani, sur les terres de notre Reine Lili’uokalani, nous célébrons le mana 8 de nos akua 9 : ’aumakua 10 , kupuna 11 , ’āina 12 et lāhui 13 . Conscients de nos kuleana 14 en tant que gardiens de notre culture et de notre terre, nous approuvons la Déclaration de Paoakalani, car il nous incombe la responsabilité collective d’assurer un avenir pono 15 à Hawai’i nei 16 , à sa culture, et à ses peuples autochtones. Dans tout le bassin du Pacifique et la Ka Pae ’Āina Hawai’i, les territoires, les terres, les terres immergées, les ressources marines et les mers de nos peuples sont exploités à des fins commerciales par les autorités locales et nationales, les organisations internationales, les entreprises privées, les universités et les sociétés spécialisées dans la recherche. La commercialisation a eu de graves répercussions sur les pratiques spirituelles, les sites sacrés et les objets de culte des Kanaka Maoli au point d’entraver nos cérémonies rituelles, d’encourager la vente de nos objets sacrés et de divulguer des images de nos cérémonies et de nos sanctuaires, les wahi pana. Les expressions de la culture, fruits de la créativité des Kanaka Maoli, nous ont été dérobées pour être affectées à des campagnes publicitaires de produits commerciaux et pour favoriser la vente de nos terres et de nos ressources naturelles, en violation et au mépris le plus absolu de nos droits d’artistes, nous les auteurs de ces expressions de la culture. À Hawaii, les entreprises et les institutions spécialisées dans la bioprospection et la biotechnologie font en sorte que nos ressources terrestres et culturelles traditionnelles soient régies par le système occidental de propriété intellectuelle. Par conséquent, notre bien culturel collectif devient un bien individuel pouvant faire l’objet d’une transaction commerciale (achat, vente et développement). Le matériel biogénétique de nos peuples, prélevé aux fins de recherches sur le cancer du sein ou d’autres maladies imputables à l’occidentalisation, a été obtenu par duperie, sans consentement préalable libre et éclairé. Il s’agit, à nos yeux, d’un acte de biopiraterie perpétré dans un esprit de biocolonialisme que nous condamnons. Reconnaissant l’’ohana 17 du Pacifique ainsi que la grande famille planétaire des peuples autochtones qui, de par le passé, ont formulé des déclarations marquées au coin de l’unité, nous approuvons et appuyons la teneur de la Déclaration de Kari-Oca, de la Charte de la terre des peuples autochtones, de la Déclaration de Mataatua sur les droits de propriété culturelle et intellectuelle des peuples autochtones, de la Consultation du PNUD sur les savoirs et les droits de propriété intellectuelle des peuples autochtones (Suva, Îles Fidji, 1995), et du Traité de Hagahai et les protocoles connexes (contre le brevetage des formes de vie dans le Pacifique). DÉCLARATION (KAUOHA) 1. Nous, Kanaka Maoli, avons le droit d’autodétermination. En vertu de ce droit, nous définissons librement notre statut politique et poursuivons librement notre développement économique, social et culturel. Dans ce but, nous déterminons le bon usage de nos savoirs traditionnels, de nos expressions de la culture et de nos formes d’art, ainsi que celui de nos ressources naturelles et biologiques. 8 La force spirituelle Manifestations divines 10 Manifestations ancestrales déifiées 11 Kanaka Maoli d’un grand âge, dont l’existence est à la fois physique et spirituelle. Ils sont les gardiens des savoirs traditionnels et jouent le rôle de guide afin d’assurer le présent et l’avenir de ka lahui Hawai’i 12 Terre (littéralement « nourricière ») 13 Être collectif Kanaka Maoli représenté par la terre, les ressources naturelles et les institutions 14 Droits et responsabilités des peuples autochtones en matière de prises de décisions 15 Bon, correct, positif/rigueur, rectitude, justice 16 Hawaii situé « à cet endroit-ci » 17 Structure traditionnelle du tissu familial 9 31 2. Les terres, les terres immergées, les eaux, les océans, l’espace aérien, les territoires et les ressources naturelles de la Ka Pae ’Āina Hawai’i ainsi que les savoirs traditionnels des Kanaka Maoli, constituent, par le droit du sang, les kuleana et la propriété des Kanaka Maoli et l’héritage des futures générations de notre peuple. À ce titre, les normes et les critères de consommation, de développement et d’utilisation de ces ressources seront établis pour nous permettre de promouvoir notre culture en valorisant les principes de pono, de aloha ’āina 18 et de mālama ’āina 19 . 3. Nous réaffirmons que les régimes de propriété intellectuelle occidental perpétuent le colonialisme, et nous lançons un appel à tous les peuples résidant sur nos territoires afin qu’ils reconnaissent, adoptent et respectent les protocoles culturels des Kanaka Maoli en vue de protéger et de perpétuer la biodiversité extrêmement riche de Hawaii. 4. Nous déclarons être disposés à partager nos savoirs avec l’humanité, pour autant que nous puissions déterminer quand, pourquoi et comment ces savoirs traditionnels seront utilisés. Nous pouvons refuser ce droit à quiconque exploiterait, privatiserait ou commercialiserait indûment nos savoirs traditionnels, nos expressions de la culture et nos formes d’art, nos ressources naturelles et biologiques ainsi que nos créations intellectuelles. LA FONDATION (PAPA) 5. Selon le Kumulipo, chant cosmogonique, Po a enfanté le monde. Cette puissance féminine a engendré Kumulipo et Pō’ele qui, à leur tour, ont donné vie au reste du monde se déployant par ordre généalogique. Cette généalogie nous apprend que la terre est le membre le plus âgé de la fratrie et le peuple le membre le plus jeune, et qu’ils sont de ce monde pour s’entraider dans une relation d’interdépendance. L’humanité tient sa place de la descendance généalogique. Le Kumulipo est basé sur un lien de parenté qui unit les diverses facettes du monde. Par conséquent, la vision hawaïenne du monde repose sur une généalogie ancestrale. 6. Depuis la nuit des temps, nous, Kanaka Maoli, restons au fait de l’évolution du monde, de ses formes biologiques et de notre place culturelle dans cet univers cosmique. Toutes les formes de vie sur l’honua 20 , émanant, dans un premier temps, du kia’i 21 puis se multipliant sur l’’āina, la désignation de notre ’ohana et le déroulement de notre mo’okū’auhau 22 dans le Kumulipo, confèrent à nos peuples l’obligation d’assumer le rôle du kia’i de l’honua et de toutes les formes de vie. Par notre comportement pono, nous perpétuons la vie de nos terres et de nos peuples. 7. Nous soulignons que la vision du monde des Kanaka Maoli est régie par les principes culturels de pono, du mālama ’āina et des kuleana. Dans cette vision, la Terre et ses multiples formes de vie (biodiversité) sont des kinolau 23 . Ces vies possède une énergie active qui les sous-tend, créant ainsi une relation familiale, interdépendante et réciproque entre les akua, l’’āina et les Kanaka Maoli dans le cadre d’un subtil équilibre et d’une parfaite harmonie. 7.1 La pono gouverne le cosmos, orientant et dictant le comportement des akua, de l’’āina et des Kanaka Maoli, et leur interaction aux échelons microcosmique et macrocosmique et entre ceux-ci, veillant ainsi à un développement harmonieux de notre société, de notre culture et de notre existence sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions. 7.2 Malama ’Āina est le principe culturel sous-tendant la pono. Le peuple et la terre sont issus d’une seule et même lignée ancestrale intégrée : l’’ama et toutes ses formes de vie (l’ancêtre le plus âgé) et le peuple hawaïen (le plus jeune). 18 Amour de la terre Soin de la terre 20 Terre (planète) 21 Gardien sacré 22 Généalogie 23 Manifestations terrestres des Akua 19 32 7.3 Chaque aspect de la trilogie des Akua, de l’’aina et des Kanaka Maoli assume des responsabilités familiales partagées, interdépendantes et réciproques, qui sont contenues dans les kuleana. Les kuleana englobent les droits et les devoirs sacrés correspondants ainsi que la responsabilité de conserver et de protéger éternellement les Akua, l’’aina et les Kanaka Maoli. 8. Nous revendiquons nos droits inaliénables à notre ’ama mai ulca a i kai, mai kahi pae a kahi pae 24 , à notre compétence juridique en la matière et à la gestion de ces droits, et nous réaffirmons nos kuleana au profit des prochaines générations. 9. Nous revendiquons notre droit légitime à l’autodétermination, en dépit de l’oppression de la colonisation et de l’occupation illégale de nos terres depuis le 17 janvier 1893, lorsque le notre souverain Roi de Hawaii a été déposé par les forces armées des États-Unis d’Amérique. Savoirs traditionnels, expressions de la culture et formes d’art 10. Notre culture est vivante et évolue au fil du temps à l’image des Kanaka Maoli. L’identité des Kanaka Maoli est enracinée dans les formes d’art et expressions de la culture traditionnelles et modernes. L’authenticité, la qualité et l’intégrité des expressions de la culture et des formes d’art des Kanaka Maoli sont dès lors perpétuées par la généalogie des Kanaka Maoli. 11. Les savoirs traditionnels des Kanaka Maoli englobent nos informations, nos connaissances, nos usages, nos pratiques et nos expressions de la culture ainsi que nos formes d’art qui sont inhérentes au mode de vie que nous adoptons et que nous perpétuons sur l’ensemble du Ka Pae ’Ama Hawai’i 25 depuis les temps immémoriaux. Ces savoirs traditionnels sont fondés sur des observations, des pratiques et des expériences millénaires, et sont en général détenus par le lāhui et, dans une certaine mesure, par l’’ohana ainsi que les institutions et les communautés autochtones. L’expression des savoirs traditionnels est dynamique et ne peut être figée ni dans le temps ni dans l’espace ni dans la forme. Par conséquent, elle ne peut être confiée à des structures occidentales ni régulée par le système occidental de propriété intellectuelle. Nous conservons nos droits sur les savoirs traditionnels, conformément à notre vision du monde, celle des Kanaka Maoli, y compris nos droits de propriété, de contrôle et d’accès. Nous conservons aussi notre droit de protéger nos savoirs traditionnels de tout usage abusif et de toute exploitation par des individus ou des organisations qui agissent en violation ou en décalage par rapport à notre vision du monde, à nos coutumes, à nos traditions et à nos lois. Nos savoirs traditionnels sont notamment constitués des éléments suivants : • • • • • • • • 24 Connaissance de l’histoire et des traditions transmises par les méthodes traditionnelles et modernes des Kanaka Maoli. Particularités des paysages culturels et, notamment des sites présentant un intérêt culturel. Grandes manifestations contemporaines d’intérêt historique et culturel. Cérémonies sacrées, images, sons, savoirs, documents, culture ou tout autre élément jugé sacré par le lahui, l’’ohana, ainsi que les communautés et les institutions autochtones. Propriété culturelle, y compris les expressions, les images, les sons, les objets, l’artisanat, l’art, les symboles, les motifs, les noms et les représentations. Connaissance de l’usage d’hier, d’aujourd’hui et, éventuellement, de demain des espèces animales et végétales, des sols, des minéraux et des objets. Connaissance des méthodes de plantation et de culture des végétaux, des critères de sélection et des systèmes de taxonomie des espèces individuelles. Préparation, traitement et stockage d’espèces utiles et de formules exigeant l’utilisation de plus d’un ingrédient. Ensemble composé des terres, des eaux, des terres submergées, de l’air et de toutes les formes de vie, ainsi que de tous les minéraux et autres ressources selon le principe culturel du malama ‘ama 25 Archipel de Hawaii s’étendant de Kure à Kama’ehu et incluant les eaux, les terres immergées, l’air, ainsi que toutes les formes de vie, les minéraux et autres ressources, des entrailles de la Terre aux confins de la voûte céleste, et de l’aurore au crépuscule. 33 • • • Connaissance de la conservation des écosystèmes (méthodes visant à maintenir et à protéger une ressource). Ressources biogénétiques qui naissent (ou sont nées) sur le Ka Pae ’Aina Hawai’i et sont conformes au Kumulipo. Tissus, cellules, molécules biogénétiques, y compris l’ADN, l’ARN et les protéines, ainsi que toutes les autres substances émanant de l’organisme des Kanaka Maoli, en plus des informations génétiques et autres données connexes. 12. Nos traditions orales transmises de génération en génération par nos kupuna ont permis d’assurer la survie de notre peuple, de notre culture et de nos ressources naturelles. Par conséquent, nous devons nous tourner vers nos kupuna et leur demander conseil en ce qui concerne les droits et les responsabilités que nous avons hérités de ces connaissances. 13. Nous considérons nos modes d’expression traditionnels, y compris la transmission orale, comme des sources de documentation à part entière. 14. L’utilisation des savoirs traditionnels est indissociable des kuleana et doit être conforme à la vision du monde des Kanaka Maoli, qu’elle soit envisagée dans le cadre de structures traditionnelles, modernes ou occidentales. 15. Les Kanaka Maoli, en tant que détenteurs et garants naturels de nos savoirs traditionnels, sont les bénéficiaires désignés des privilèges résultant du régime occidental des droits de propriété intellectuelle, dès lors que nos savoirs traditionnels sont utilisés. Nous nous réservons tous les droits d’utilisation de nos savoirs traditionnels. En conséquence, les détenteurs occidentaux de droits de propriété intellectuelle qui utilisent ces savoirs ne peuvent revendiquer la propriété de ces savoirs. Quiconque utilise nos savoirs traditionnels dispose des kuleana pour octroyer comme il se doit aux Kanaka Maoli les avantages et les droits résultant de cette utilisation. 16. Nous nous opposons à l’usurpation de nos savoirs traditionnels – qu’elle soit le fait de sociétés des domaines pharmaceutique, agricole et chimique, des forces armées des États-Unis d’Amérique, d’institutions universitaires et de grands centres de recherche, – pour mener des recherches scientifiques et biotechnologiques et, ensuite, commercialiser et breveter toutes les formes de vie. Recherche scientifique 17. Nous avons le droit de donner notre “consentement préalable libre et éclairé” à toute recherche en rapport avec nos ressources biologiques. Les chercheurs, les sociétés, les établissements d’enseignement, les pouvoirs publics et tout autre organisme menant des recherches doivent fournir une information complète aux Kanaka Maoli sur leurs objectifs, et ils doivent par ailleurs reconnaître notre droit de refuser d’y participer. 18. Des échantillons biologiques sont transférés, commercialisés, achetés et vendus sans l’accord ni le consentement préalables de nos peuples, en violation des droits les plus élémentaires de la personne. 19. Même si des échantillons biologiques et génétiques ont été transférés, vendus, brevetés ou cédés sous licence, les Kanaka Maoli n’ont jamais renoncé à leurs droits sur ce matériel biologique et génétique et, par conséquent, exigent le rapatriement tout à fait légitime de ces échantillons et les dédommagements y afférents. 20. Le matériel génétique humain des Kanaka Maoli est sacré et inaliénable. Par conséquent, nous sommes partisans d’un moratoire sur le brevetage, l’exploitation sous licence, la vente ou le transfert de notre matériel génétique humain. 21. Nous préconisons par ailleurs un moratoire sur le brevetage, l’exploitation sous licence, la vente ou le transfert de nos ressources végétales, animales et biologiques issues de nos terres, de nos terres immergées, 34 de nos eaux et de nos océans tant que les communautés autochtones n’ont pas mis en place des mécanismes de protection et de conservation adéquats. JUSTICE POUR LES HAWAIIENS [KŪ I KA PONO] 22. En vertu de notre droit d’autodétermination, nous sommes résolus à mener une action en faveur de la pono et pour protéger notre culture, notre ’ama et notre lāhui de toute utilisation et commercialisation abusives de nos savoirs traditionnels, des expressions de notre culture et de nos formes d’art, de nos ressources naturelles et biologiques, et de nos créations intellectuelles. Reconnaissant que les textes de loi actuels sont insuffisants pour protéger notre propriété culturelle et intellectuelle, nous lançons un appel aux Kanaka Maoli, à notre ’ohana et tout ceux qui nous soutiennent, afin qu’ils nous rejoignent en vue de mener à bien les actions suivantes : 22.1 Élaborer un code de conduite et des normes régissant les meilleures pratiques, que le secteur privé, les universités et les pouvoirs publics se devront d’observer tant avant que durant l’utilisation (à l’aide d’un enregistrement écrit ou audiovisuel par exemple) de nos savoirs traditionnels, des expressions de la culture et de nos formes d’art ainsi que de nos ressources naturelles et biologiques. 22.2 Mettre au point un instrument sui generis visant à protéger notre propriété intellectuelle, tous les savoirs traditionnels y afférents et la diversité biologique, et œuvrer à sa promulgation. 22.3 Prôner l’adoption d’une politique qui, d’une part, reconnaisse nos droits sur nos savoirs traditionnels, les expressions de notre culture et nos formes d’art, ainsi que nos ressources naturelles et biologiques, et, d’autre part, établisse un système permettant à ceux qui étudient, utilisent ou cherchent à utiliser nos savoirs traditionnels, nos expressions de la culture et nos formes d’art ainsi que nos ressources naturelles et biologiques de partager équitablement avec nous les bénéfices qu’ils en tirent. 22.4 Continuer d’informer les Kanaka Maoli, l’opinion publique ainsi que les secteurs public et privé de l’importance du droit de propriété intellectuelle et culturelle par le biais de forums, de supports vidéo et de publications produits par les Kanaka Maoli. 22.5 Continuer d’organiser la conférence annuelle Ka ’Aha Pono, qui permet de recueillir des informations, de débattre, de sensibiliser et d’agir en faveur de la protection des droits de propriété intellectuelle, des savoirs traditionnels, de la culture, des arts ainsi que des ressources naturelles et biologiques des Kanaka Maoli. 22.6 Nous lançons un appel aux autorités, au secteur privé et à l’opinion publique pour qu’ils participent aux actions susmentionnées et qu’ils élaborent et mettent en œuvre des politiques et des pratiques en phase avec la présente Déclaration en étroite concertation avec les Kanaka Maoli. GLOSSAIRE Hawaiien ’Āina : terre (nourricière) Akua : manifestations divines ’Aumakua : manifestations ancestrales déifiées Honua : Terre (planète) Ka Pae ‘Ama Hawai’i : Archipel de Hawaii s’étendant de Kure à Kama’ehu et incluant les eaux, les terres immergées, l’air, ainsi que toutes les formes de vie, les minéraux et autres ressources, des entrailles de la Terre aux confins de la voûte céleste, et de l’aurore au crépuscule 35 Kai : océan Kanaka Maoli : Autochtones de Hawaii, descendants nés de la Ka Pae ‘Ama Hawaii Kia’I : gardien sacré Kinolau : manifestations terrestres d’Akua Kumu hula : maîtres des danses et des chants des Kanaka Maoli Kumulipo : chant cosmogonique Kupuna : Kanaka Maoli d’un grand âge, dont l’existence est à la fois physique et spirituelle. Il sont les gardiens des savoirs traditionnels et jouent le rôle de guide afin d’assurer le présent et l’avenir de ka lāhui Hawai’i La’au lapa’au : phytothérapie traditionnelle administrée dans le cadre d’incantations et de la vision du monde des Kanaka Maoli Lāhui : être collectif Kanaka Maoli représenté par la terre, les ressources naturelles et les institutions Mai uka a i kai, mai kahi pae a kahi pae : ensemble composé des terres, des eaux, des terres submergées, de l’air et de toutes les formes de vie, ainsi que de tous les minéraux et autres ressources selon le principe culturel du malama ’ama Mana : force spirituelle Mo’oku’auhau : généalogie ancestrale propre Na Mea Hawai’i : tout ce qui est foncièrement Kanaka Maoli ’Ohana : structure traditionnelle du tissu familial Wahi pana : sites importants pour les Kanaka Maoli Français matériel biogénétique : ressources biologiques et génétiques, y compris les végétaux, les animaux, les micro-organismes, les cellules et les gènes. biodiversité (diversité biologique) : diversité des espèces vivantes. La biodiversité inclut de nombreux échelons allant de l’allèle à la biosphère. Parmi les principaux éléments de la biodiversité, citons les allèles, les gènes, les populations, les espèces, les écosystèmes, les paysages terrestres et les processus écologiques dont ils font partie. droit d’auteur/législation sur le droit d’auteur : droit protégeant l’expression d’une idée littéraire, artistique, commerciale ou autre. L’expression est protégée lorsqu’elle est « originale » et non lorsqu’elle est copiée et « fixée » sur un moyen d’expression tangible. Une expression est dite « fixée » lorsqu’elle est transcrite ou enregistrée sur un support qui en permet sa diffusion. Une expression est dite « originale » lorsque l’auteur est allé au-delà de la simple variation et que son œuvre est sa création propre ; en d’autres termes, l’auteur doit imprimer sa marque distinctive. Les œuvres protégées par le droit d’auteur relèvent des domaines les plus divers, tels que la littérature, la musique, le théâtre, la danse, la photographie, la sculpture et la cinématographie. Le droit d’auteur ne protège ni les idées ni les concepts ni les procédés. La protection offerte dans le cadre de la législation sur le droit d’auteur a une durée équivalant à la vie de l’auteur lui- 36 même à laquelle sont ajoutés 70 ans. Pendant cette période, l’auteur détient l’exclusivité de la reproduction ou de la copie, de la distribution, de l’adaptation, de la représentation scénique et de l’exposition de l’œuvre. Une fois ce délai de protection écoulé, l’œuvre tombe dans le domaine public et peut être utilisée librement. consentement préalable libre et éclairé : consentement accordé en toute connaissance de cause, après avoir évalué la totalité des informations dans le cadre de consultations. La totalité des informations porte notamment sur l’éventail complet des avantages et des inconvénients potentiels de la recherche, sur toutes les affiliations particulières des personnes ou des organisations cherchant à entreprendre des recherches ainsi que sur tous les commanditaires des chercheurs. brevets/législation sur les brevets : porte sur les inventions, c’est-à-dire tout procédé ou tout dispositif nouveau et utile, de fabrication ou de composition de matières, ou toute autre amélioration innovante et utile. Les brevets existent pour tout ce qui nous entoure, par exemple la médecine, les ordinateurs et les automobiles. Des brevets ne peuvent pas être pris pour protéger des phénomènes naturels ou des idées abstraites comme, par exemple, des calculs ou des formules mathématiques. sui generis: unique en son genre. Dans le contexte des Kanaka Maoli, les mécanismes sui generis sont ceux que nous créons pour une application particulière au Ka Pae ‘Ama Hawai’i. marques : elles sont toujours liées à une activité commerciale. Les marques visent à identifier des produits et des biens dans l’esprit des consommateurs afin d’obtenir des avantages commerciaux. Elles sont souvent associées aux noms et aux symboles figurant sur un produit. système occidental de propriété intellectuelle : inclut le droit d’auteur, les marques déposées et les brevets. La propriété intellectuelle est une notion juridique utilisée pour « protéger » la diffusion d’informations ; elle est un produit du capitalisme et commerciale par nature. Elle est utilisée pour garantir à l’auteur, à l’inventeur ou au producteur le droit d’exercer un monopole sur ce qu’il a créé. _______________________ 37 ANNEXE 5 RAPPORT SUR LA PRÉSERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE En Nouvelle-Zélande, le secteur de la culture relève de la compétence du Ministère de la culture et du patrimoine. Créé en 1991 sous le nom de Ministère des affaires culturelles, il est chargé de donner des conseils à l’exécutif néo-zélandais sur les questions relatives à la culture et au patrimoine. Il aide les pouvoirs publics à allouer et à gérer les ressources culturelles dans l’intérêt de tous les Néo-Zélandais, et conduit toute une série d’activités de soutien et de promotion de la culture, de l’histoire et du patrimoine de notre pays. À la tête de ce Ministère se trouvent le Ministre des arts, de la culture et du patrimoine et son adjoint, qui s’occupe des aspects du portefeuille ministériel que lui délègue le Ministre en titre. Il a également pour responsabilité de conseiller et de servir le Ministre chargé de la radio- et télédiffusion dans les affaires relatives à son domaine de compétence, ainsi que le Ministre des sports, de l’activité physique et des loisirs au sujet des instituts sportifs financés par l’État. Le Ministère détient les compétences suivantes : • offre de conseils sur les politiques relatives aux arts, à la culture, au patrimoine et à la radio- et télédiffusion (en particulier les diffusions sans but commercial), déterminés en concertation avec les Ministres, notamment sur les lois, les grands projets de politiques générales et les évolutions et projets qui revêtent une importance pour le secteur; • gestion et décaissement de subventions accordées à des organismes œuvrant dans les domaines des arts, du patrimoine, de la radio- et télédiffusion et des sports, et suivi de ces organismes pour veiller aux intérêts de l’État; • fourniture d’autres services négociés à des Ministres, notamment la rédaction de réponses à des correspondances ministérielles, et de services généraux qui aident les Ministres à s’acquitter des obligations relevant de leur portefeuille auprès du Parlement; • conduite de recherches sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande, rédaction et publication d’écrits à ce sujet; gestion de subventions et offre de conseils relatifs à l’histoire de la Nouvelle-Zélande; • gestion des monuments nationaux, des tombes de guerre et présentant un intérêt historique ; application de la loi de 1975 sur les antiquités; • application des lois portant sur les symboles et les emblèmes de la souveraineté de la NouvelleZélande (notamment le drapeau national néo-zélandais, l’hymne national et les armoiries du pays) et gestion des manifestations associées aux journées de commémoration; • gestion de la politique relative aux projets d’aménagement d’installations permanentes dans les musées régionaux et des politiques portant sur les régimes d’assurance fournis aux musées par l’État; et • élaboration de l’encyclopédie en ligne de la Nouvelle-Zélande, projet de neuf ans qui constituera un guide complet de l’environnement naturel du pays, de son histoire, sa culture, son économie, ses institutions, ses peuples et sa construction sociale. Le Ministère gère les subventions accordées par l’État à un certain nombre d’organismes de droit public œuvrant dans le domaine de la culture, et leur relation avec l’État. Ces institutions sont les suivantes : 38 Organismes relevant du Ministre des arts, de la culture et du patrimoine, ou, en cas de délégation de pouvoirs, de son adjoint : • Creative New Zealand (Conseil des Arts de Nouvelle-Zélande, Toi Aotearoa) • New Zealand Film Commission (Commission du film) • New Zealand Historic Places Trust (Fonds de gestion des sites historiques de Nouvelle-Zélande) • New Zealand Symphony Orchestra (Orchestre symphonique de Nouvelle-Zélande) • Te Papa (Musée de la Nouvelle-Zélande, Te Papa Tongarewa) Organismes relevant du Ministre de la radio- et télédiffusion) : • Broadcasting Standards Authority (Conseil néo-zélandais de l’audiovisuel) • NZ On Air (Commission de la radio- et télédiffusion) • Radio New Zealand Internationa • Television New Zealand Organismes relevant du Ministre des sports, de l’activité physique et des loisirs : • Sport and Recreation New Zealand (organisme chargé des sports et des loisirs, y compris des sports de haut niveau) • New Zealand Sports Drug Agency (organisme de lutte contre le dopage dans le sport) Le Ministère gère, en outre, la relation que l’État entretient avec les institutions culturelles mentionnées dans la liste ci-dessous. Ces institutions sont subventionnées à titre permanent par l’État en échange de prestations, mais ne sont ni des institutions de droit public ni la propriété de l’État : • • • • • Music Industry Commission (Commission de l’industrie de la musique) Te Matatini (Société des arts du spectacle, Aotearoa Traditional Maori) New Zealand Film Archive (Archives cinématographiques de Nouvelle-Zélande) Royal New Zealand Ballet (Ballet national de Nouvelle-Zélande) NiuFM (radio nationale sur l’Océanie) Le Ministère de la culture et du patrimoine emploie environ 80 fonctionnaires et ses recettes totales pour l’exercice 2004/2005 s’élevaient à 8,9–10 millions de dollars néo-zélandais. Pour de plus amples informations, consultez la déclaration d’intention sur le site Web du Ministère de la culture et du patrimoine : www.mch.govt.nz. Outre ce Ministère, plusieurs autres établissements publics détiennent des compétences liées à la culture. En voici la liste : • Fondées en 2000, les Archives de Nouvelle-Zélande (Archives New Zealand) ont hérité du Département des affaires intérieures la responsabilité d’archiver les livraisons des archives nationales. • Le Département de la conservation est chargé de la gestion et de la conservation des sites culturels situés sur des terres protégées. Il régit également la responsabilité de la Nouvelle-Zélande en tant que partie à la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. La NouvelleZélande est actuellement représentée au Comité du patrimoine mondial par le grand chef Tumu te Heuheu. • Te Puni Kokiri conseille l’exécutif sur tous les aspects des politiques concernant les Maoris, y compris la politique portant sur le patrimoine culturel et la radio- et télédiffusion maorie. • Le Ministère du développement économique est chargé de l’application des lois sur la propriété intellectuelle en Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, il examine actuellement la relation entre la propriété intellectuelle et les savoirs traditionnels, et a mis sur pied un programme de travail dont le but est d’étudier un large éventail de propositions visant à protéger et à préserver ces savoirs. Le Ministère du développement économique a un droit de regard sur le Cadre pour la croissance et l’innovation. Ce Cadre répertorie les entreprises créatives qui ont le potentiel de contribuer à la croissance 39 économique de la Nouvelle-Zélande. Des projets comme les groupes de travail sur la production et la création d’images, et des programmes sectoriels concernant la mode, la musique, le contenu numérique et l’édition, sont mis en œuvre par l’agence de développement économique New Zealand Trade and Enterprise, qui englobe notamment Investment New Zealand. • La Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande, National Library of New Zealand, constitue le site de dépôt officiel de toutes les publications néo-zélandaises. Le rôle de la Bibliothèque nationale est de recueillir et de conserver les ouvrages de littérature et d’information concernant la Nouvelle-Zélande et l’Océanie, de les mettre à la disposition du grand public et de préserver le patrimoine documentaire du pays pour les prochaines générations. La Bibliothèque Alexander Turnbull est l’établissement spécialisé de la Bibliothèque nationale où sont conservés et peuvent être consultés les articles du patrimoine. • Le Ministère de l’enseignement joue aussi un rôle essentiel en élaborant les programmes scolaires et en les faisant appliquer dans les écoles, dont les programmes des cours artistiques. Il forme, en outre, les enseignants et finance les écoles de danse et d’art dramatique. Unique au monde, le patrimoine culturel de la Nouvelle-Zélande s’est façonné au gré des influences des peuples autochtones maoris, des premiers colons britanniques et d’autres immigrés venus d’Océanie, d’Europe et d’Asie. La politique nationale actuelle de protection du patrimoine culturel tangible et intangible s’appuie sur une série de lois, de politiques et de programmes. Le présent document propose une description dans les grandes lignes, des activités récemment entreprises en Nouvelle-Zélande pour protéger et promouvoir la culture et le patrimoine du pays. La Nouvelle-Zélande reconnaît l’importance de la protection des savoirs traditionnels des peuples autochtones. En Nouvelle-Zélande, le Traité de Waitangi expose les droits et les obligations de l’État et du peuple maori pour la protection des taonga (trésors), notamment des savoirs traditionnels. La NouvelleZélande soutient avec ardeur le travail effectué à l’échelon international pour préserver les savoirs traditionnels, et appuie à ce titre les activités du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore, qui relève de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Comme elle l’avait indiqué en septembre 2002 à l’occasion de la Conférence régionale des Ministres océaniens de la culture, la Nouvelle-Zélande souscrit au Cadre régional de protection juridique des savoirs traditionnels et des expressions de la culture et estime qu’il s’agit d’une initiative positive pour les pays insulaires océaniens. La Nouvelle-Zélande ne prévoit toutefois pas pour le moment de donner force de loi à ce Cadre, ni de le mettre en œuvre. En revanche, la Nouvelle-Zélande a élaboré et commencé un programme de travail dont le but est d’étudier la relation entre la propriété intellectuelle et les savoirs traditionnels. Ce programme envisagera toutes les solutions possibles pour protéger et préserver ces savoirs en vue d’adopter les options qui conviendront le mieux aux spécificités du pays. Ce Cadre sera l’un des modèles étudiés par la Nouvelle-Zélande, aux côtés d’autres possibilités, dans le but de créer un menu d’options. Avant de se pencher sur les différentes options, il convient toutefois de donner aux Maoris et à l’État les moyens de débattre sur les questions à prendre en compte et de déterminer l’ampleur de tout problème rencontré en Nouvelle-Zélande. Cette première étape préparatoire prévoit la réalisation d’un certain nombre d’études, l’élaboration de guides pratiques et l’organisation d’activités de sensibilisation. Voici quelquesunes des activités prévues : • Étude demandée par le Ministère du développement économique concernant la valeur économique que représente pour les Maoris l’exploitation des savoirs traditionnels. Une partie de cette étude sera axée sur les marques commerciales d’expressions de la culture autochtone. 40 • Autres études qui prévoient des recherches sur les modèles qu’utilisaient auparavant les Maoris pour organiser, protéger et gérer leurs savoirs traditionnels, et l’examen de l’éventuelle application et de la pertinence de ces modèles traditionnels dans notre monde contemporain. • Mise à l’essai de l’instrument de l’OMPI concernant la fixation des savoirs traditionnels. Cet instrument contient des informations pratiques sur les éléments de propriété intellectuelle inhérents à la fixation des savoirs traditionnels, et explique notamment l’influence que la fixation peut avoir sur la création ou la définition des droits de propriété intellectuelle afférents aux savoirs, sur leur préservation et sur leur diffusion large au sein des communautés traditionnelles ou autochtones qui en sont détentrices. L’instrument porte à l’attention des usagers les risques que comprend la fixation. En mai 2004, l’État a également approuvé une politique sur le rapatriement des dépouilles ancestrales, Koiwi Tangata Maori, et a, à ce titre, octroyé un mandat et une enveloppe spécifiques au Musée de NouvelleZélande Te Papa Tongarewa pour entreprendre le travail de rapatriement à l’échelle internationale. La chaîne de télévision Maori Television, arrivée sur les ondes en mars 2004, pose un nouveau jalon dans le renforcement et la promotion de la langue et de la culture maories. La chaîne Maori Television diffuse exclusivement des émissions maories, conformément à la stratégie de préservation de la langue maorie qui vise à promouvoir la langue et la culture maories auprès d’un large public, d’une façon informative, éducative et divertissante. Cette stratégie entend revitaliser la langue maorie. La Nouvelle-Zélande a mis à l’examen sa loi de 1975 sur les antiquités, qui a pour objet de réglementer les exportations d’importantes antiquités et de déterminer le régime de propriété des objets d’art maoris retrouvés. La révision de la loi devrait permettre d’actualiser et d’améliorer la réglementation des exportations d’importants biens meubles appartenant au patrimoine culturel de la Nouvelle-Zélande, et d’améliorer la procédure permettant de revendiquer la propriété traditionnelle d’objets d’art. Une fois la loi amendée, la Nouvelle-Zélande sera en mesure d’adhérer à la Convention de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970) et à la Convention d’UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés (1995). De façon plus générale, la Nouvelle-Zélande a sensiblement augmenté les subventions accordées à des établissements culturels importants, tels que Creative New Zealand, l’organe de financement et de promotion des arts, et New Zealand Historic Places Trust. Ce dernier protège les constructions revêtant une importance culturelle et les wahi tapu, sites sacrés maoris, de Nouvelle-Zélande. Ce financement fait partie d’un ensemble de mesures de relance de la culture adopté en 2000; et plus récemment, l’État a engagé 30 millions de dollars supplémentaires dans les domaines de la culture et du patrimoine. Cette nouvelle enveloppe contribuera à la préservation, à la promotion et à la protection du patrimoine culturel au sein de la NouvelleZélande. Pour de plus amples informations sur ces établissements publics, consultez le site Web du gouvernement : www.govt.nz. Ministère de la culture et du patrimoine Juillet 2004 __________________________ 41 ANNEXE 6 RAPPORT SUR LA PRÉSERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL AU SAMOA 1. Organe public responsable des affaires culturelles au Samoa Depuis le dernier Festival des arts du Pacifique organisé à Nouméa, les services publics du Samoa ont été considérablement restructurés. Le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture, autrefois chargé des affaires culturelles, a été remanié: on a regroupé le service de la jeunesse et celui des affaires internes et des affaires féminines au sein d’un Ministère de la condition féminine et du développement social et communautaire, tandis que les services de la culture et des sports ont été transférés au Ministère de l'éducation, rebaptisé le Ministère de l'éducation, des sports et de la culture. Conformément à la mission de ce nouveau Ministère de l'éducation, des sports et de la culture, qui est de promouvoir le développement de l'éducation, des sports et de la culture à tous les niveaux au Samoa, l'objectif global du service de la culture est de promouvoir, de préserver, de raviver et de diffuser les valeurs samoanes, ressortissant au patrimoine matériel et immatériel de ce pays. Le Samoa reconnaît le rôle central de la culture dans la vision du développement énoncée dans sa stratégie à cet égard: “tout Samoan doit être en mesure de jouir d'une meilleure qualité de vie, fondée sur une économie compétitive, accompagnée d’une croissance économique soutenue, d’une meilleure éducation, d’un niveau de vie accru, et de valeurs culturelles et traditionnelles renforcées”. Les parties prenantes à ce processus sont notamment l'Office du tourisme samoan, le Ministère de la condition féminine et du développement social et communautaire, l'Université nationale, l'association Women in Business, le Ministère des ressources naturelles et de l'environnement, l'École des beaux-arts, des compagnies de danses, des écrivains et des éditeurs, ainsi que des tatoueurs, notamment. Toutefois, c'est dans les villages et dans le cadre des échanges quotidiens entre les gens qu’est dispensée l'éducation traditionnelle et que la sensibilisation à la culture samoane se fait. 2. Généralités L'État indépendant du Samoa couvre cinq îles habitées et quatre îles inhabitées du Pacifique Sud, pour une surface terrestre totale de 2842 km², correspondant essentiellement à celle des deux îles principales, Sava’i et Upolu. La capitale, Apia, est situé sur l'île d’Upolu ; c'est le cœur des activités commerciales et de l'administration publique. Au dernier recensement de 2001, l'île comptait 176 848 habitants. Soixante seize pour cent d'entre eux vivent dans les villages, où la population avoisine 200 à 500 pour chacun d'entre eux. On observe un exode de la population de Savai’i et des zones rurales vers Upolu et les environs d'Apia. La terre et la mer constituent les ressources naturelles du Samoa : agriculture, foresterie et pêche sont les principaux secteurs d'activité. Mises à part l'agriculture et la pêche de subsistance, surtout pratiquées à l'aide de techniques et d'outils traditionnels, les produits disponibles sont le coprah, le poisson frais, la papaye et le noni. Les faibles charges salariales attirent les entreprises étrangères qui installent des succursales au Samoa, notamment une usine de fabrication de composants électroniques d’un constructeur automobile japonais. Le tourisme est une autre source croissante de revenus, l'autre principale source de revenus provenant des salaires versés par les quelque 150 000 Samoa qui vivent et travaillent à l'étranger. Ces Samoans contribuent aussi largement au développement culturel : il s'agit d'artistes contemporains, de réalisateurs de films, d'interprètes, de musiciens et d'acteurs vivant en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis d'Amérique. 42 3. La mise en valeur des expressions de la culture samoane 3.1 Structure sociale Le Samoa est le premier pays océanien à avoir accédé à l’indépendance, en 1962, après avoir été successivement placé sous l’administration de l’Allemagne et de la Nouvelle-Zélande. Le régime parlementaire du Samoa a intégré certains aspects de la structure coutumière traditionnelle ; tous les députés, sauf deux, doivent avoir un titre de chef coutumier. La vie des villages est rythmée par les conseils des chefs, qui sont habilités à infliger des amendes et des interdictions aux villageois. En se fondant sur la loi — le Village Fono Act — régissant ce droit dont le conseil du village est investi, il est possible de faire appel des décisions villageoises devant le Tribunal des titres et biens fonciers. Celui-ci a ainsi été saisi d'affaires intéressantes ces dernières années, notamment concernant les droits individuels par opposition aux décisions du village, notamment lorsqu'un conseil de village a interdit l'établissement d'une nouvelle église dans le village, ou lorsqu'il a décidé du candidat aux élections parlementaires et puni les familles qui appuyaient un autre candidat. D'une manière générale, les tribunaux ont toujours tranché en faveur des droits individuels. Le chef, en tant que dirigeant d'une famille élargie, administre également les terres coutumières des familles; la terre coutumière représente 80 % des surfaces terrestres au Samoa. D'autres groupes traditionnels ayant une forte influence dans le village sont notamment : le comité des femmes et les hommes qui ne possèdent pas de titres de propriété foncière. Les projets menés à l'échelon du village, qu'ils soient menés par les pouvoirs publics, des ONG. ou des bailleurs de fonds étrangers, sont souvent conduits en concertation avec ces groupes. Le christianisme, introduit au Samoa il y a plus de 150 ans, est un élément important de la vie et de la culture samoanes. Le pasteur du village et sa femme sont très respectés des villageois, mais aujourd'hui, les choses se compliquent, du fait qu’on trouve différentes dénominations confessionnelles et groupe d'études bibliques. Presque tous les conseils de village imposent un couvre-feu en soirée et pour la prière, et interdisent de travailler et d'avoir des activités bruyantes le dimanche lorsque celles-ci ne sont pas en rapport avec l'Église. Ces coutumes s'accommodent parfois difficilement de l'industrie du tourisme, en pleine expansion. 3.2 Langues et traditions orales La langue sert à exprimer des concepts et, en tant que telle, est le premier dépositaire de la culture. Apprendre la langue appartenant à une culture fait également partie du processus d'intégration d'une personne dans la communauté. Cet apprentissage est particulièrement important dans la culture samoane, où la connaissance des traditions orales – ou art oratoire samoan – est considérée comme une compétence particulière, généralement acquise en participant, des années durant, aux manifestations villageoises, et comme un atout pour toute personne aspirant à assumer des responsabilités plus importantes au sein du village et du district. La langue samoane reste la langue maternelle de la plupart des Samoans. Le samoan et l'anglais sont enseignés à l'école. L'anglais est la langue d'enseignement principale à partir de l'âge de cinq ans. Elle est également largement utilisée dans le commerce et la correspondance officielle. Les travaux consacrés à la rédaction du premier dictionnaire samoan (unilingue) se poursuivent, à l'initiative du service culturel du Ministère de l'Éducation, des sports et de la culture. Quatre volumes thématiques ont déjà été rédigés (sur la construction de maisons, la préparation d'aliments, la vie marine et la pêche, et les jeux traditionnels), un cinquième étant en préparation (travail d'artisanat et tatouage). En outre, on a beaucoup avancé sur le plan de la langue en mettant en place le logiciel de création de dictionnaire SHOEBOX, adapté aux règles de l'orthographe samoane, dans la plupart des institutions produisant des glossaires et des explications de mots en samoan. Tous les mots saisis dans ce logiciel mis en partage peuvent être rassemblés dans une seule base de données unique, ce qui accélère grandement le recueil d'un grand nombre de mots en vue de la compilation du dictionnaire général. 43 La création de la Commission de la langue samoane, qui relève du ministère, est un autre grand projet visant à favoriser et à la langue samoane en tant que langue nationale du Samoa, en arrêtant des normes et en sensibilisant à l'usage correct de cette langue. Le gouvernement samoan est actuellement saisi d'un rapport à ce sujet. Au fil des ans, le Ministère de l'éducation, au travers de son action d'alphabétisation, a recueilli et publié des légendes et des mythes qui sont intégrés à ses programmes pédagogiques. Le service culturel, dans le cadre de son propre projet, a recueilli plus de cent légendes; des bibliographies complètes ont été compilées ; les sites légendaires explorés et les entrevues avec des conteurs et des anciens ont fait l'objet de vidéocassettes documentaires. Quatre volumes bilingues, assortis d'illustrations, ont jusqu'ici été publiés et un cinquième volume sera bientôt prêt. 3.3 Sites patrimoniaux La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel a été signée par le Samoa. En collaboration avec le Ministère de l'éducation, des sports et de la culture, le Ministère des ressources naturelles et de l'environnement est en train d’élaborer une demande d’inscription d’un site samoan sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Plusieurs sites potentiels du patrimoine samoan ont été visités et enregistrés. 3.4 Arts du spectacle et autres expressions intangibles de la culture La promotion des danses et des chants traditionnels est assurée à l'école, dans le cadre de manifestations annuelles, telles que la fête de l'Indépendance, de concours (durant le festival Teuila organisé par l'Office du tourisme du Samoa) et comme activité visant à lever des fonds dans les villages. Parmi les spectacles contemporains, on citera les pièces de théâtre, souvent fondées sur des légendes et des mythes samoans, les comédiens s'exprimant en langue vernaculaire. La musique, les comédies et les chants samoans sont largement diffusés par la télévision et la radio locales. La cérémonie du kava couronne les cérémonies samoanes, des gestes, des paroles et un protocole concourant à exprimer le respect mutuel et l'honneur. Cette cérémonie ponctue le début de toute réunion du conseil de village. Consommer du kava est également une pratique sociale très répandue, qui reprend certains éléments de la cérémonie traditionnelle. Le prix du kava local ayant chuté après l'interdiction des médicaments fabriqués à base de kava dans les pays européens, ce pays poursuit actuellement ses négociations avec les autorités compétentes en Europe de façon à engager celles-ci à revenir sur cette interdiction. 3.5 Sports traditionnels et construction navale Parmi les jeux traditionnels, il y a lieu de citer le Lapega (softball pratiqué avec une balle en feuilles de cocotiers), le Taulafoga (lancer du disque sur une longue natte étroite) et le Tagatia (lancer du javelot). Certaines méthodes de chasse et de pêche, qui étaient également considérées comme des sports réservés aux chefs, ont disparu, telles que la chasse au pigeon et la pêche de la bonite. Le cricket, introduit par les missionnaires, a été adapté par les Samoans pour en faire un sport distinct, le Kirikiti. Pour ces trois sports, le Lapega, le Taufaloga et le Tagatia, des concours très populaires se tiennent chaque année entre les villages, lors du festival Teuila et du tournoi organisé par l'association Kirikiti AKA Samoa. La compétition sportive la plus spectaculaire est la course de longues pirogues, traditionnellement le clou des célébrations de l’accès du pays à l’indépendance. Les entreprises locales financent la construction de ces longues embarcations dans les différents districts. Plus aucune grande embarcation ou presque n’est en effet construite. Si les petites pirogues destinées à la pêche lagonaire continuent d’être produites d’une manière traditionnelle, les grands bateaux traditionnels qui pratiquaient la pêche hauturière sont remplacés par des catamarans modernes en aluminium. L'entreprise Vakamoana a mené il y a quelques années un projet visant à revivifier les anciennes pratiques de construction de bateaux en produisant le vaaalo, bateau de pêche de la bonite. À ce jour, ce secteur n’a pas connu d’autre évolution. 44 3.6 Tatouage et art corporel Dans l’ancien temps, tout jeune homme qui aspirait à un poste de matai (chef) devait être tatoué de la taille au genou selon une pratique traditionnelle, opération douloureuse et qui prenait des semaines à réaliser. Cet art du tatouage est encore largement pratiqué suivant les traditions anciennes rigides, mais en prenant les mesures d’hygiène moderne et en utilisant essentiellement de l’encre pour tatouage plutôt que de la suie (noir de fumée) provenant de la combustion de la noix de bancoul. De nouvelles formes et de nouveaux motifs font leur apparition. Ils sont réalisés en partie à l’aide d’aiguilles modernes de tatouage, et sont également très populaires. Deux festivals internationaux de tatouage ont eu lieu récemment au Samoa. 3.7 Construction de maisons La maison traditionnelle samoane, le fale, est une construction ouverte en bois dotée d’un toit en palmes de cocotier et de pandanus, et d’un sol recouvert de galets et de plusieurs couches de nattes. Les poutres et les piliers sont arrimés non pas à l’aide de clous mais de milliers de mètres de cordages en bourre de coco, formant des motifs ornementaux. De nos jours, il ne reste plus beaucoup de fale tele construits dans la pure tradition samoane. La construction de maisons traditionnelles coûte cher, d’autant qu’elle est liée aux cérémonies traditionnelles, et concerne surtout la construction d’hôtels et d’écoles. Toutefois, beaucoup d’éléments de ce mode de construction sont intégrés dans la construction faisant appel à des matériaux plus modernes. L’UNESCO a publié un ouvrage sur la construction de maisons traditionnelles afin de préserver cet art architectural unique. Ce livre a été réédité et distribué dans toutes les écoles du Samoa. 3.8 Artisanat : sculpture, tissage, siapo, vêtements Le bois dur tropical est une ressource naturelle au Samoa : bols, matrices servant à l’impression et armes sont des objets typiques faits de ce bois. Se procurer ces espèces de bois de grande qualité, en particulier Intsia bijuga (ifilele), devient difficile en raison de l’amenuisement des forêts naturelles samoanes sous l'effet de l’exploitation, des cyclones et des cultures. Le siapo, orné de motifs imprimés, est le costume traditionnel fait à partir de l’écorce de mûrier; il est à présent produit pour le marché du tourisme et comme décoration murale. Deux villages sur l’île de Savai’i en particulier se sont spécialisés dans ce type d’artisanat et en ont fait leur principale source de revenus. Depuis 1997, le service culturel du Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture a organisé plusieurs cours de deux semaines par an à l'intention des jeunes, pour transmettre à ces jeunes générations les compétences et les connaissances nécessaires à la pratique de la sculpture sur bois, du tissage et du siapo. La plupart des districts du Samoa bénéficient aujourd’hui de ces cours, qui pourraient bientôt être intégrés dans le projet Éducation pour tous de ce ministère. Pendant des années, le Ministère de la condition féminine a organisé, par l’entremise des comités de femmes, des ateliers de tissage et de couture en faveur des femmes. L’art du tissage culmine dans le tissage de la natte fine, le ie toga, l’un des principaux éléments culturels au Samoa, aussi prisé qu'un bien patrimonial. L’Association Women in Business a lancé un programme très réussi de relance du tissage de la natte fine, le iniini. Dans ce programme, les tisseurs perçoivent un salaire hebdomadaire pour le tissage d’une natte fine, qui, une fois terminée, devient la propriété de l’Association. Cette Association appuie également ses clients dans la production d’autres objets d’artisanat et de leur commercialisation. En 2003, le gouvernement du Samoa a annoncé la création d’un costume national, confectionné à partir de tissus imprimés à l'échelon local sur des planches en bois ornés de motifs traditionnels, le elei, selon la méthode d’impression du siapo. Il s'en est suivi un formidable essor de l’impression de ce matériel et de la production de ces planches en bois. L'intérêt manifesté pour faire revivre ces modèles traditionnels à cet effet est grand. 45 D'une manière générale, la mode samoane se porte bien, essentiellement grâce à l'élection de Miss Samoa (organisée par l'Office du tourisme du Samoa) et autres défilés de mode qui inspirent les créateurs de mode. 3.9 Musée En 1999, le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture a ouvert le Musée du Samoa, consacré à l'histoire, à la culture et à la nature du Samoa, dans trois salles du Tribunal, où une très modeste collection était alors présentée; en effet, l'ouverture de cet établissement n'avait été rendu possible que grâce aux dons faits par les pays à l'occasion du Festival des arts du Pacifique d'Apia. Depuis, le musée est resté ouvert au public et la collection s'est beaucoup élargie, essentiellement grâce aux dons des visiteurs, en particulier dans le domaine de la photographie historique. Actuellement, les locaux historiques ont besoin d'être restaurés; le Ministère de la justice a d'ailleurs entrepris de faire rénover certaines parties particulièrement délabrées de ce même bâtiment. L'espace commence à manquer à mesure que la collection augmente; Il existe d'autres musées et d'autres galeries privés. Le fameux musée Louis Stevenson et la galerie d'art MADD existent depuis des années. D'autres musées d'art sont en cours d'institution: le Penehuro Papalii (Expressions de l'école de l'art naturaliste) et l'Église chrétienne de la congrégation Malua/Leulumoega fou, qui abrite l'École des Beaux Arts. 3.10 Archives Le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture réserve actuellement deux salles au stockage des documents historiques sauvés des conditions déplorables dans lesquelles ils se trouvaient. Un projet de loi, qui règlemente l'établissement des archives nationales et la gestion des documents dans le service public, a été soumis à l'examen des parties prenantes. Parallèlement, ce Ministère coopère avec la Commission du service public en matière de formation et conseille le personnel chargé des enregistrements sur la manière d'assurer une bonne conservation des documents; un atelier consacré à la sauvegarde des enregistrements a été mené en septembre 2003, et un autre en octobre 2004 sur ces mêmes questions. 4. Sauvegarde de la culture samoane– Politique de la culture Ces dernières années, la législation nationale et internationale relative à la culture et aux arts a beaucoup évolué, notamment dans le domaine du droit d'auteur et des dispositions juridiques en vigueur à l’échelon international en matière de propriété commerciale et intellectuelle. Les pouvoirs publics samoans ont tenu des ateliers pour déterminer l'incidence de ces nouvelles dispositions, et invité des fonctionnaires du Ministère à y participer en tant que représentants du secteur de la culture. Il est alors apparu clairement qu'il y avait encore beaucoup à faire pour protéger ces expressions de la culture qui sont le patrimoine commun des Samoans, et non le produit d'un individu ou d'une société. C'est là l'une des questions qui seront traitées dans le cadre de la politique culturelle, qui en est au stade de la planification au Ministère de l'Éducation, des sports et de la culture. Nous espérons qu'une fois cette politique mise en place, la sauvegarde et le développement de la culture samoane pourront encore être améliorés et appuyés. Nous serions très heureux de partager notre expérience avec celle d'autres pays qui sont déjà passés par cette étape d'élaboration de la politique culturelle, car cela nous permettrait de progresser dans l'importante mission que nous menons. ________________________ 46 ANNEXE 7 RAPPORT SUR LA PRÉSERVATION, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DES TONGA 1. Introduction Aux Tonga, la protection et la promotion du patrimoine culturel sont l’affaire de tous. De la Maison du roi aux villages, en passant par les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales, la vie quotidienne de l’ensemble de la population est régie par notre culture et par nos traditions, tant au niveau de la famille, qu’à celui du village ou de la société. Et je suis fier de pouvoir dire que, si notre culture et nos traditions ont été exposées à l’influence de cultures étrangères depuis des siècles, le riche patrimoine culturel et les traditions des Tonga étaient encore intacts à l’avènement du nouveau Millénaire. Je vais présenter un bref exposé pour tenter de donner une rapide vue d’ensemble de notre expérience de la préservation, de la protection et de la promotion du patrimoine culturel des Tonga. 2. La pratique actuelle de la protection et de la promotion du patrimoine culturel par divers organismes Les questions de gestion culturelle relèvent de la responsabilité de tous les Tongans, mais la gestion d’aspects spécifiques de notre patrimoine culturel à été confiée à certaines institutions publiques et organisations non gouvernementales. Nous passerons donc en revue les organisations et les ministères concernés, ainsi que leurs fonctions et leur contribution à la préservation, à la promotion et à la protection du patrimoine culturel. 2.1 La Commission des traditions des Tonga (Tonga Traditions Committee) Constituée en 1954, cette commission, actuellement présidée par la reine, regroupe des représentants de tous les secteurs de la société. Elle fait autorité en matière de traditions et de culture, et ses principaux rôles sont les suivants : • Elle donne des précisions concernant, entre autres, l’observance du protocole, les cérémonies et rituels traditionnels. • Elle examine les demandes de permis d’exportation d’objets traditionnels et octroie les permis. • Elle est chargée de la préservation des sites historiques • Elle enregistre des cérémonies traditionnelles, comme le mariage du roi, l’investiture d’un chef noble ou l’avènement du roi. • En collaboration avec le Ministère de la culture, elle émet des recommandations à l’attention du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO concernant les sites historiques et les chants et danses qui méritent d’être protégés en tant qu’éléments de notre patrimoine culturel matériel, oral et immatériel. Le Lakalaka, une danse traditionnelle accompagnée de discours chantés, pratiquée par les hommes et les femmes ensemble, est l’un des vingt-huit éléments dont l’UNESCO a approuvé la proclamation en tant que chefs-d’œuvre de notre patrimoine culturel oral et immatériel. La Commission et le Ministère de la culture préparent actuellement un nouveau dossier de candidature, en vue de la proclamation du Me’etu’upaki, une autre danse traditionnelle accompagnée de chants dont la langue archaïque n’est plus comprise par les générations d’aujourd’hui, comme chef-d’œuvre de notre patrimoine culturel oral et immatériel. 47 2.2 Le Ministère de l’éducation, de la jeunesse et des sports, et de la culture Le ministère est responsable de la conduite et de la mise en œuvre des activités et des programmes suivants, qui ont pour objectif de veiller à ce que le patrimoine, les traditions et les valeurs culturelles des Tonga soient bien compris et transmis aux jeunes générations. • Un programme de cours “Études tonganes” déjà élaboré est en cours d’introduction dans les établissements primaires et secondaires. Ce programme fera également l’objet d’une matière distincte dans le programme d’études de l’École normale des Tonga. • Le programme de cours “Études tonganes” inclut les éléments suivants : – – – – – – – – – la langue tongane un dictionnaire monolingue de langue tongane (en cours de rédaction) la culture tongane les arts et l’artisanat le milieu naturel les danses traditionnelles les festivals de danse et de musique traditionnels (organisés chaque année dans les écoles et les villages) l’art culinaire le stylisme et la mode • Les maîtres en formation à l’École normale suivent également une préparation destinée à leur faciliter l’apprentissage des sujets et des questions précités, ce qui leur permettra de veiller à ce que nos jeunes connaissent bien leur culture. 2.3 Le Ministère du travail, du commerce et de l’industrie Ce ministère gère le Centre culturel des Tonga et l'Office du tourisme des Tonga. 2.3.1 Le Centre culturel des Tonga Le Centre culturel collabore avec l’administration du Palais royal pour promouvoir des activités et des programmes d’une importance capitale pour la préservation et la renaissance de notre patrimoine culturel. Le Centre culturel propose des activités et accueille des manifestations culturelles toutes les semaines, notamment : • • • • • • • • un musée, où sont exposés des objets d’art traditionnels datant d’avant l’arrivée des Européens et d’époques plus récentes, des photos historiques de lieux, de personnes et d’objets façonnés, ainsi que des pirogues et des vêtements d’apparat traditionnels, des cours de danse traditionnelle, des démonstrations de tressage de nattes de toutes sortes et de fabrication du tapa, une exposition de Kalia’, la pirogue traditionnelle, et de divers objet d’artisanat tongan, un dîner traditionnel hebdomadaire avec un spectacle, de temps à autre, des colloques sur les questions culturelles, une troupe de danseurs et de maîtres de danse traditionnels, une cellule de stockage et de conservation de documents et d’enregistrements d’événements relevant du patrimoine pré-européen et de la période qui a suivi les contacts avec les Européens (archives nationales, situées au Palais royal) ; les documents ne peuvent être consultés que sur rendez-vous. 48 2.3.2 L’Office du tourisme des Tonga L’Office du tourisme des Tonga fait un travail de sensibilisation, à l’échelon international, en promouvant le patrimoine culturel et naturel du pays comme attractions locales pour les visiteurs et les touristes. 2.4 La Commission nationale de radio et télédiffusion Cette Commission est la structure publique de production cinématographique et audiovisuelle des Tonga. Elle gère une collection de films, de vidéos et d’enregistrements sonores historiques d’événements, de cérémonies, de fêtes traditionnelles, de discours, de chants, de poèmes, de mythes et de pièces de théâtre. Importante source de supports de référence pour les écoles, les villages et l’ensemble du royaume, ces enregistrements permettent de garantir que le protocole traditionnel est respecté et correctement transmis, et que l’interprétation des proverbes et des expressions idiomatiques est correcte. Ils permettent également de faire revivre les anciens chants, poèmes et danses traditionnels. Des copies de ces enregistrements peuvent être obtenues pour un coût modique, et ils sont souvent rediffusés par la radio ou par la télévision à l’occasion de journées commémoratives. 2.5 Le Ministère de la pêche et le Ministère l’environnement Le domaine de compétence de ces deux ministères recouvre le milieu naturel et les ressources, tant terrestres que marines, qu’il contient. Il leur incombe d’élaborer des projets de loi en matière de protection et de conservation de l’environnement. Les Tonga ont déjà promulgué des lois pour protéger des espèces en voie de disparition et des espèces endémiques, et créer des parcs et des réserves marins. La législation prévoit également l’entretien et la conservation du patrimoine naturel. 2.6 Les organisations non gouvernementales et les particuliers De nombreuses organisations non gouvernementales locales jouent un rôle essentiel pour la protection et la régénération de notre patrimoine culturel. De natures très diverses, elles vont d’associations villageoises à des associations nationales. Ce sont en majorité des groupes de femmes, et les femmes de la noblesse jouent un rôle déterminant dans leurs activités, qui comprennent, entre autres les suivantes : • • • • • • 3. La promotion du tressage de nattes, la couture et de l’art culinaire. La commercialisation des produits d’artisanat fabriqués par les femmes. L’organisation d’ateliers de formation sur la santé et d’autres questions intéressant les femmes. Les groupes basés dans les villages pratiquent très activement les chants et danses traditionnels. Grâce à ces groupes, les villages ne perdent pas leurs propres danses traditionnelles, mais en perpétuent la tradition, qui continuera à être transmise d’une génération à l’autre. Des efforts sont actuellement engagés pour dresser l’inventaire du patrimoine culturel des Tonga, qui permettra d’établir la liste des éléments de valeur culturelle à protéger. Certains artistes travaillent à l’enregistrement de certains aspects de notre patrimoine culturel avant qu’ils ne soient perdus ou oubliés. À titre d’exemples, on citera un documentaire sur la construction d’un Kalia’ (une pirogue traditionnelle) réalisé par Sione Tu’i’one, célèbre constructeur de pirogues et sculpteur tongan, et le livre (bientôt terminé) de l’architecte et peintre Tomui Kaloni sur “L’architecture traditionnelle”. Conclusion En conclusion, je puis dire que le travail de préservation, de protection et de promotion du patrimoine culturel des Tonga s’inscrit dans une perspective évolutive. Il est cependant plus facile de décrire ce travail que de l’accomplir. En effet, nos efforts de préservation, de protection et de promotion de notre patrimoine culturel se heurtent à des obstacles et à des contraintes. De ces contraintes, l’insuffisance des budgets disponibles pour les activités de recherche, de promotion et de préservation du patrimoine est probablement la plus commune, mais nous devons d’autre part trouver un juste équilibre entre la préservation de 49 l’originalité de notre culture et la commercialisation de notre patrimoine culturel. Mais le problème le plus évident est celui de l’érosion de nos valeurs et de nos croyances traditionnelles fondamentales, notamment parmi nos jeunes, dans le contexte de la mondialisation et de notre quête de modernisation. Pour l’instant, les organisations et les particuliers précités contribuent, dans leurs rôles respectifs, à la préservation et à la consolidation effectives de notre patrimoine culturel. Nous devons cependant renforcer notre législation, intensifier les échanges d’idées avec les autres membres de la grande famille océanienne, nous inspirer de leurs expériences et des efforts collectifs engagés par les pays océaniens afin d’encourager la renaissance et la protection de notre patrimoine culturel. ______________________ 50 51 ANNEXE 8 LETTRE DE LA DIRECTION DE LA CULTURE ET TOURISME MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DU COMMERCE ET DU TOURISME P.O. BOX G26 HONIARA (ÎLES SALOMON) Téléphone: (677) 28603 Télécopie : (677) 25084 Notre référence : DCT.MIN.4.1.12 5 juillet 2004 Le Président Festival des arts du Pacifique C/- Secrétariat de la communauté du Pacifique Nouméa Nouvelle-Calédonie Madame, Monsieur, Objet : SOUTIEN À LA CANDIDATURE DES ÎLES SALOMON POUR LA TENUE DU FESTIVAL DES ARTS DU PACIFIQUE EN 2012 Le Ministre de la culture et du tourisme des Îles Salomon a l’honneur de vous faire part du soutien sans réserve de son gouvernement à la candidature présentée en vue de la tenue du onzième Festival des arts du Pacifique aux Îles Salomon en 2012. Notre pays a maintenant surmonté les effets de quatre années de conflit, et notre gouvernement considère qu’il est important d’accueillir le festival dans notre pays pour y célébrer, cultiver et promouvoir ensemble la paix et l’unité dans la diversité au vingt-et-unième siècle. Il est donc important que le Conseil des arts du Pacifique étudie sérieusement la candidature de notre pays en vue de l’organisation de cette importante manifestation qui se déroule tous les quatre ans dans notre région. Dans l’intervalle, notre gouvernement compte sur le soutien du Conseil des arts du Pacifique et attend avec intérêt d’être informé de sa décision sur la suite à donner à notre candidature. Je vous prie, Madame, Monsieur, de croire en l’assurance de ma haute considération. (Signature) Alex Bartlett, MP Ministre de la culture et du tourisme Ministère de la culture et du tourisme 52 CANDIDATURE PRÉSENTÉE PAR LES ÎLES SALOMON POUR LA TENUE DU ONZIÈME FESTIVAL DES ARTS DU PACIFIQUE Présenté par la Direction de la culture et du tourisme Ministère des Affaires étrangères, du commerce et du tourisme Îles Salomon, 5 juin 2004 Thème principal : “Ensemble, les cultures du Pacifique célèbrent, cultivent et favorisent la paix et l’unité dans la diversité” Date : À déterminer (entre août et septembre 2012) Pays hôte : Îles Salomon Introduction Le présent document présente des informations relatives à la proposition des Îles Salomon d’accueillir le onzième Festival des arts du Pacifique en 2012, soit dans sept ans et demi. Ce document se subdivise en plusieurs parties, destinées à faciliter les délibérations et la décision du Conseil des arts du Pacifique. Contexte Les Îles Salomon comportent six grandes îles, Malaita, Guadalcanal, San Cristobal (Makira), Santa Isabel, Choiseul et Kolombangara, ainsi que de très nombreux atolls coralliens. Ces six grandes îles sont habitées par des Mélanésiens, des Polynésiens et des Micronésiens qui représentent la majorité d’une population de plus de quatre cent mille habitants et parlent plus de quatre-vingt sept langues et dialectes. Le pidgin est la langue véhiculaire du pays, mais l’anglais est la langue officielle. Les Îles Salomon ont accédé à l'indépendance suite au départ de la Grande-Bretagne, le 7 juillet 1978, après quatre-vingt-cinq ans de régime colonial. Elles ont adopté un régime parlementaire sur le modèle de Westminster : le chef de l’État est un Gouverneur général, le Premier ministre est le chef d’un exécutif dont les membres sont élus, et le leader de l’opposition officielle est à la tête du parti de l’opposition. Les Îles Salomon sont un pays démocratique, avec cinquante députés élus pour un mandat de quatre ans, qui représentent les divers groupes de la population de nos îles au Parlement national. Les politiques et programmes d’action de l’actuel gouvernement sont mis en œuvre par les principaux ministères, et un certain nombre de départements sont responsables de portefeuilles particuliers. Les ministères et départements sont placés sous la responsabilité d’un ministre et d’un secrétaire permanent nommé par le gouvernement. Les principaux portefeuilles ministériels du gouvernement actuellement au pouvoir sont les suivants : éducation et ressources humaines, finances, réforme et planification nationales, affaires étrangères, commerce et tourisme, santé et services médicaux, police, sûreté nationale et justice, affaires provinciales, et paix et réconciliation nationale. Les ministères et départements qui seront directement concernés par l’organisation et la programmation du Festival, si la candidature des Îles Salomon était retenue, sont les suivants : le Ministère des Affaires Étrangères, du Commerce et du Tourisme, et plus particulièrement la Direction de la Culture et de Tourisme; le Ministère de la Police, de la Sécurité Nationale et de la Justice; le Ministère des Finances, de la Réforme Nationale et du Plan; ainsi que les autorités municipales de Honiara responsables des programmes sociaux et du bien-être de tous les habitants de la capitale. La répartition des diverses responsabilités, soumise à l’approbation du Cabinet, se fera en fonction du mandat des ministères et des départements concernés. 53 1. ORGANISATION ET MOYENS S’agissant des moyens à mettre en œuvre pour assurer l’organisation du Festival, le gouvernement actuel a donné à la Direction du Tourisme et de la Culture, qui fait partie du Ministère des Affaires Étrangères, du Commerce et du Tourisme, le mandat de mettre en œuvre des politiques relatives à la culture et au tourisme. Le gouvernement des Îles Salomon est persuadé de disposer des moyens suffisant pour accueillir le onzième Festival des arts du Pacifique en 2012, grâce à son “Cadre culturel”, qui regroupe le Musée national, responsable de la collecte, de la protection, de la conservation, de la documentation et de la promotion du patrimoine matériel et immatériel du pays, les Archives nationales, dépositaires des documents écrits et des autres éléments historiques, la National Art Gallery, qui soutient l’activité artistique des jeunes, et enfin la Division de la Culture, responsable de la promotion et de l’organisation des festivals culturels. Notre pays a accumulé une expérience suffisante pour lui permettre d’organiser et d’accueillir un Festival de cette envergure. À titre d’exemple, nos divers ministères et départements ainsi que nos institutions organisent chaque année le Salon professionnel et culturel national, qui se déroule pendant la première semaine du mois de juillet, parallèlement aux festivités marquant l’anniversaire de l’indépendance des Îles Salomon. En 1998, nous avons accueilli le premier Festival des arts mélanésiens, et avons pu démontrer que nous disposons de la capacité et des compétences techniques nécessaires pour organiser et accueillir un événement de plus grande envergure tel que le Festival des arts du Pacifique. Le gouvernement des Îles Salomon a déclaré qu'il engagerait tous les moyens nécessaires pour permettre au pays d'accueillir cet événement culturel de première importance pour la région. Nous avons déjà entrepris de remettre sur pied notre économie, ainsi que notre appareil social, durement touchés par le conflit interne que nous avons connu ces quatre dernières années. Le fait d’organiser un événement d’envergure régionale ne pourra que contribuer à renforcer les efforts faits pour permettre à nos citoyens d’exprimer leur culture en toute liberté. Outre les comités d'organisation, des unités chargées de la sécurité et du protocole seront également mises en place. 2. GESTION ET PLANIFICATION S’agissant de l'organisation du Festival, la procédure normalement appliquée à tout projet public sera suivie, afin de garantir la gestion responsable et transparente des moyens financiers alloués au Festival. Un Comité national de coordination sera formé, ainsi qu’un Secrétariat du Festival, qui comprendra un comptable qualifié ainsi qu’un agent administratif expérimenté. Un Comité national avait d’ailleurs été nommé par le Ministère de l'Intérieur et des Affaires culturelles à l'occasion du premier Festival des arts mélanésiens, dont le thème était : “Spirit Belong Melanesia : un peuple, plusieurs cultures”. À cette occasion, en tant que pays hôte, les Îles Salomon avaient accueilli, aux côtés des groupes issus des neuf provinces que compte le pays, des participants des Îles Fidji, de NouvelleCalédonie, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Taiwan et de Vanuatu. Le Directeur du Musée national et le Directeur de la Culture actuels avaient été nommés respectivement Vice-président et Secrétaire du Festival. Un secrétariat, chargé des affaires administratives et financières courantes du Festival, avait été établi, au sein duquel officiaient un comptable qualifié ainsi qu'un agent administratif détaché par l'administration. Si les Îles Salomon devaient être sélectionnées pour accueillir le onzième Festival des arts du Pacifique en 2012, nous envisageons de prendre des dispositions semblables. La transparence et la bonne gestion devant être assurées, les dossiers administratifs et financiers pourront être examinés en tout temps par les autorités. 3. CALENDRIER PROVISOIRE Si notre candidature est retenue, la délégation salomonaise rédigera un rapport dans les plus brefs délais afin d’informer le gouvernement que le pays aura l’honneur d’accueillir le Festival en 2012. 54 Si les Îles Salomon étaient choisies pour accueillir le Festival, le calendrier suivant serait proposé : 1. 2004 – Présentation au gouvernement d’une proposition visant à prévoir, dans le budget relatif à l’année 2005, les fonds nécessaires à l’établissement d’un Comité chargé du travail préparatoire, ainsi qu’un Secrétariat responsable de la coordination et de la gestion du travail du Comité. 2. 2005 –Élaboration, par le Comité, d’un programme de travail comprenant le repérage des lieux pouvant accueillir des manifestations ou des expositions, la mobilisation de financements, ainsi que l'élaboration du programme détaillé des manifestations. 3. 2006 – Le Comité collaborera étroitement avec le Conseil national des sports et le Comité national olympique à l’aménagement des sites des Jeux du Pacifique Sud de 2011, et veillera à ce que certains d’entre eux puissent être utilisés l’année suivante à l’occasion du Festival. 4. 2007 – Recherche de financements et coordination des groupes qui représenteront le pays au dixième Festival des arts du Pacifique, qui se déroulera aux Samoa américaines. 5. 2008 – Nous devrions être en mesure de fournir aux pays participants une version préliminaire du programme des manifestations, en vue de recueillir les observations et d’apporter toute modification nécessaire avant l’envoi du programme définitif en 2010. 6. 2009 – Le secrétariat commencera à prendre contact avec les autorités des divers pays afin de recueillir des informations sur les groupes qui participeront au Festival et les disciplines qui seront représentées, ainsi que le nombre de participants officiels. 7. 2010 – Les préparatifs étant assez avancés, les membres du Conseil des arts du Pacifique devraient pouvoir, à l’occasion de leur réunion, évaluer les progrès accomplis et visiter les sites et les installations. 8. 2011 – Au cours de la période entre les mois de février et d’avril, il conviendra de vérifier et de confirmer les dispositions relatives au voyage, le programme, les sites, l’hébergement, ainsi que la taille de la délégation et le nombre de représentants officiels et de dignitaires de chaque pays participant. Au cours des trois derniers mois (mai, juin, juillet), il sera nécessaire de mettre au point les derniers détails concernant l'organisation, le programme des manifestations et le nombre de participants officiels ; les dernières réunions d’information seront organisées à l’intention de toutes les personnes impliquées, à quelque niveau que ce soit, dans le Festival, à savoir les responsables du protocole, de la liaison et de la sécurité, les chauffeurs, les traiteurs, le personnel technique responsable des sites, les sociétés de transport, les forces de l'ordre, les hôteliers et les propriétaires d'autres types d'hébergement. Des répétitions ou simulations seront également organisées pour tout le personnel du Festival. 4. PROJET DE STRATÉGIE RELATIVE À L’HÉBERGEMENT, À LA SANTÉ ET À LA RESTAURATION • La majorité des membres des délégations devrait être hébergée dans des écoles; toutefois, les participants, y compris les représentants officiels, auront la possibilité d’opter pour l’hôtel ou le motel, à leurs frais. • Des agents de santé seront déployés dans le souci de veiller à la santé des délégations ; il sera recommandé aux participants de suivre un traitement antipaludéen pendant la durée de leur séjour. Les membres des délégations auront la faculté de consulter dans des structures de soins privées, à leurs frais. Les autorités de chaque pays participant seront incitées à assurer les membres de leur délégation avant leur départ. 55 • Les repas seront servis sur les lieux d’hébergement ; si les groupes se trouvent dans l’impossibilité de regagner leur logement en temps et en heure en raison des impératifs de la programmation, des dispositions seront prises pour faire livrer les repas sur les sites. • Le transfert des délégations entre l’aéroport et le centre d’hébergement (arrivée et départ), ainsi qu’entre le lieu d’hébergement et les sites, sera assuré. 5. PLAN DE COMMUNICATION • La communication publique relative au Festival sera assurée par le Directeur de l’Office de tourisme des Îles Salomon, et s’appuiera sur des affiches, des dépliants ou des annonces diffusées sur Internet à l’échelon national, régional et international. • Afin de faire connaître très largement le Festival, des annonces seront diffusées à la télévision et à la radio, et des encarts spéciaux publiés dans les journaux et le magazine de la compagnie aérienne nationale. • Il est prévu de produire des T-shirts, des casquettes, des ustensiles et d’autres objets promotionnels portant le logo du Festival. • Il sera demandé aux pays de préciser les aspects particuliers de leur culture ou de leur mode de vie qu’ils souhaitent faire connaître ou sur lesquels ils souhaitent mettre l’accent dans le cadre du Festival. 6. PROGRAMME PROVISOIRE DES MANIFESTATIONS Les manifestations seront réparties selon les catégories suivantes : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Arts visuels Arts de la scène Tapa et poterie Cinéma Contes Cérémonies de mariage Rites initiatiques CONCLUSION Il convient de noter que les manifestations que nous proposons ne sont citées qu’à titre indicatif, dans le but de guider le Conseil des arts du Pacifique dans sa décision. Il ne s’agit pas d’une liste définitive; en fonction de l’évolution des préparatifs, il est possible que certaines catégories soient ajoutées ou retirées. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir pris le temps d'étudier notre proposition, et demandons humblement aux membres du Conseil de bien vouloir accepter la candidature des Îles Salomon à l’organisation du onzième Festival des arts du Pacifique en 2012. __________________________