Les Misérables - biblio
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Les Misérables « L’épopée de Gavroche » Victor Hugo Livret pédagogique Établi par Mariel MORIZE-NICOLAS, agrégée de Lettres modernes, et par Gabrielle ORDAS-PIWNIK certifiée de Lettres classiques HACHETTE Éducation Conception graphique Couverture et intérieur : Médiamax Mise en page Maogani Illustration Harvey Stevenson Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. © Hachette Livre, 2001. 43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15. ISBN : 2.01-168216.9 www.hachette-education.com Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. SOMMAIRE RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 4 Ava n t - p ro p o s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Pa g e s 1 3 à 2 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Pa g e s 2 3 à 2 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Pa g e s 3 3 à 4 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 Pa g e s 5 1 à 6 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4 Pa g e s 6 5 à 8 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 7 Pa g e s 8 7 à 9 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0 Pa g e s 9 4 à 1 1 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 Pa g e s 1 1 5 à 1 3 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4 Pa g e s 1 3 4 à 1 5 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 7 R e to u r s u r l ’ œ u v re . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 0 PROPOSITION DE SÉQUENCES DIDACTIQUES 32 E X P L O I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES 37 BIBLIOGRAPHIE, D I S C O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E S 40 RÉPONSES AUX QUESTIONS AVA N T - P R O P O S (p. 8) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Ce sont les lois et les coutumes qui engendrent la « damnation sociale ». C’est-à-dire ce qui est établi par la justice de la société et ce que les habitudes et les mœurs ont installé comme un usage, sans qu’il s’agisse d’une loi écrite. 2. Victor Hugo se propose de traiter des êtres humains prolétaires, des femmes que la misère mène à la déchéance et des enfants maltraités ou abandonnés, donc de tous ceux que la société maltraite, des « misérables ». L’écrivain dénonce une société qui les ignore ou les exploite. 3. En exploitant l’homme, en ne lui permettant pas de vivre dignement – parce qu’il est mal payé et abruti de fatigue –, le prolétariat fait de l’homme un être qui se rapproche de l’esclave ou de l’animal. De même, la faim pousse la femme à voler ou à se vendre pour survivre. 4. Selon Victor Hugo, il faudrait supprimer l’ignorance, donc éduquer le peuple ; il faudrait également éloigner la misère, en donnant au peuple les moyens de vivre décemment. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 5. Damnation appartient au lexique religieux.La « damnation sociale » est une figure qui allie le lexique profane (« sociale ») et le vocabulaire religieux. Ce « mélange » du religieux et du profane se poursuit par la juxtaposition « en pleine civilisation, des enfers » et l’antithèse « compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ». 6. L’« atrophie », ainsi que l’« asphyxie » appartiennent au lexique médical. La misère est comparée à une maladie du « corps social ». ◆ É TUDIER LA FONCTION D ’ UN AVANT - PROPOS 7. L’avant-propos donne les thèmes qui seront développés par le texte du roman et replace l’œuvre dans une perspective plus générale. Ici, l’avant-propos situe le roman dans l’avenir et parie sur l’utilité de son rôle. On retrouve l’idée de l’engagement de l’artiste et de son rôle dans la vie politique de son pays. 8. Victor Hugo cherche à attirer l’attention sur un phénomène de société – la misère –, pour tenter de l’éradiquer. 4 Pages 13 à 20 (p. 21) ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO ET LA GRAMMAIRE 9. L’avant-propos est composé d’une seule phrase. 10. La proposition principale est rejetée en fin de phrase, après les cinq subordonnées. On peut également faire remarquer aux élèves le déséquilibre créé par cette structure de phrase. L’importance des maux combattus (les subordonnées) est disproportionnée par rapport aux moyens dont dispose l’auteur pour les combattre (la proposition principale). Combat de David contre Goliath. 11. On trouve quatre propositions subordonnées conjonctives temporelles introduites par la locution conjonctive « tant que » (et une proposition relative, expansion de « destinée »). Ces propositions ont pour fonction : complément circonstanciel de temps du verbe pouvoir. 12. Le procédé d’insistance utilisé est une anaphore. 13. On trouve un autre procédé de répétition dans la reprise de la préposition « par » dans les groupes nominaux « la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit ». 14. On pourrait dire : « des livres de la nature de celui-ci pourront être utiles ». La forme négative est également un procédé d’insistance qui nie la négation (« ne […] pas » et « inutiles ») pour renforcer l’affirmation ; on appelle cette figure de style une « litote ». PAG E S 1 3 À 2 0 (p. 21) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Cet enfant a entre sept et treize ans ; il vit en groupe ; il est habillé de vêtements trouvés çà et là ; il n’a pas de famille et connaît Paris comme sa poche. Cette ville est en quelque sorte « sa mère ». 2. Il est « intérieurement à peu près intact » (l. 39), comme si la ville protégeait l’enfant : « Respirer Paris, cela conserve l’âme » (l. 43). 3. Gavroche est âgé d’une douzaine d’années (entre onze et douze ans) ; il a un père et une mère, mais aucun des deux ne s’occupe de lui. Il habite la rue et doit se débrouiller seul. Il est vêtu d’habits trouvés et qui ne correspondent 5 RÉPONSES AUX QUESTIONS pas à sa taille. Il est donc dépourvu de tout, comme l’exprime l’accumulation de tournures négatives (l. 93-97). Il s’est endurci, il a « le cœur absolument sombre et vide ». Pourtant cet enfant est heureux « parce qu’il [est] libre » : il chante, joue et profite de la vie à sa manière. 4. Les Jondrette, père et mère, habitent la masure Gorbeau avec leurs deux grandes filles. Gavroche est leur fils. Cette famille est la plus misérable de la masure et vit dans une unique chambre, la dernière au bout du corridor. ◆ É TUDIER UN GENRE : UN ROMAN SOCIAL 5. Victor Hugo dénonce l’abandon des enfants par leurs parents : ces enfants errent (263 enfants sans asile ramassés annuellement par la police). Or l’errance mène au crime, en général, sauf à Paris, où l’enfant des rues est « intérieurement intact ». Mais ces enfants sont néanmoins dignes de pitié car ils n’ont pas droit à une vie de famille et sont privés d’instruction. 6. Sous Louis XIV, qui avait besoin de créer une flotte, la monarchie se ser- vait des enfants errants pour en faire des galériens, pourvu qu’ils soient âgés de quinze ans. Sous Louis XV, la police enlevait les enfants sans famille, sans que l’on sache exactement à quoi ils étaient destinés, peut-être pour « les bains de pourpre du roi »… ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO ET LA GRAMMAIRE 7. L’activité permanente du gamin de Paris est mise en évidence par l’accumulation de verbes d’action : « vit », « loge », « court », « guette », « quête »… 8. Les phrases suivantes montrent le triste sort de l’enfant : « le cœur absolu- ment sombre et vide », « mais il ne le tenait pas de son père », « mais il ne la tenait pas de sa mère », « Mais son père ne songeait pas à lui et sa mère ne l’aimait point ». Dans la dernière phrase du paragraphe, l’antithèse, qui exprime un paradoxe, met en évidence la compassion de Victor Hugo : « qui ont père et mère et qui sont orphelins » ; cette compassion est explicitée par le jugement « dignes de pitié entre tous ». 9. Gavroche est désigné par plusieurs expressions : « cet enfant », « garçon bruyant, blême, leste, éveillé, goguenard, à l’air vivace et maladif », « galopin », « joyeux petit vanu-pieds ». Gavroche est un être de contraste, à la fois démuni et heureux. 6 Pages 13 à 20 (p. 21) 10. Première métaphore : « C’est qu’il a dans l’âme une perle, l’innocence, et les perles ne se dissolvent pas dans la boue » (l. 14-16). Il s’agit d’une métaphore filée, qui associe l’innocence de l’âme et une perle pour leur blancheur et leur valeur, leur caractère précieux. Seconde métaphore : « on voie flotter les fils de la famille brisée » (l. 46-47). Cette métaphore associe la famille à un tissu dont les fils se détachent et se cassent ; ce qui a été tissé pour tenir, le tissu comme la famille, part en lambeaux. Victor Hugo fait sans doute également un jeu de mots à partir de l’homographie fils (du tissu) et fils (masculin de filles). Comparaison : « cet enfant vivait dans cette absence d’affection comme ces herbes pâles qui viennent dans les caves » (l. 144-145). L’outil de comparaison « comme » met en relation l’enfant élevé sans affection et les herbes pâles qui poussent dans les caves ; le point commun est le manque (de soleil, d’amour) qui atrophie (la plante, l’enfant). On pense à l’avant-propos : « l’atrophie de l’enfant par la nuit ». 11. La phrase « Grand règne ; grand siècle » est nominale.Victor Hugo utilise la juxtaposition, la répétition de l’adjectif « grand » et l’ironie pour marquer son indignation. 12. « [Le] froid dans l’âtre et le froid dans les cœurs » est aussi une phrase nomi- nale ; cette phrase fait naître la compassion, la pitié. 13. Le narrateur intervient plusieurs fois en prenant le lecteur à partie : « voyons le moyen », « que le lecteur connaît », « Nous avons oublié de dire ». 14. Les verbes de ces phrases sont conjugués au présent. Il s’agit d’un présent de vérité générale. – « Tous les crimes de l’homme commencent au vagabondage de l’enfant » (l. 29-30) : l’enfant livré à lui-même est inexorablement sur la pente de la délinquance qui le mène au crime, une fois adulte. – « Respirer Paris, cela conserve l’âme » (l. 43) : Paris protège l’enfant, lui ouvre le cœur et l’esprit, lui donne de l’énergie. – « Or l’enfant errant est le corollaire de l’enfant ignorant » (l. 59-60) : l’enfant errant ne reçoit aucune instruction, ni de la part de ses parents, de sa famille, ni de celle de l’école qu’il ne fréquente pas. – « Quand ces pauvres êtres […] étant petits » (l. 111-113). – « Casser le fil semble être l’instinct de certaines familles misérables » (l. 153-154). 7 RÉPONSES AUX QUESTIONS PAG E S 2 3 À 2 9 (p.?0) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Marius habite la masure Gorbeau parce qu’il s’est brouillé avec son grand- père, lorsqu’il a appris qu’on avait fait un chantage à son père : le jeune homme a été privé de sa présence et il est devenu républicain. Étudiant et sans argent, il habite donc une « cellule » de la masure Gorbeau, maison délabrée. 2. Le but des amis de l’ABC est de venir en aide aux misérables, et en particulier aux illettrés. ABC, ce sont les premières lettres de l’alphabet : il faut donc commencer par éduquer le peuple car l’ignorance est l’un des fléaux de la société de l’époque. L’ABC, phonétiquement, c’est aussi l’abaissé, c’est-à-dire le peuple, dont le manque d’instruction est à la base de conditions d’existence terribles : il faut relever le peuple, idéal socialiste. 3. Victor Hugo fait successivement le portrait d’Enjolras, de Combeferre, de Jean Prouvaire et de Grantaire. 4. Victor Hugo peint Montparnasse, jeune homme âgé de vingt ans ; il fait partie d’une bande de quatre bandits, appelée les Patron-minette, à laquelle s’est associé Thénardier. Ce deuxième groupe est aux antipodes du premier : l’ABC veut aider le peuple et agir pour le bien, tandis que les Patron-minette sont de dangereux hors-la-loi qui vivent de leurs vols. Les uns incarnent le Bien, les autres le Mal. ◆ É TUDIER UN GENRE : L’ ART DU PORTRAIT DANS LE ROMAN 5. Plusieurs termes indiquent la jeunesse du personnage : « jeune homme », « adolescent », « jeunesse excessive », « Déjà homme, il semblait encore enfant », « Ses vingt-deux ans en paraissaient dix-sept ». Victor Hugo le décrit en ces termes : « angéliquement beau », « la prunelle profonde, la paupière un peu rouge, la lèvre inférieure épaisse et facilement dédaigneuse, le front haut », « cette figure d’échappé de collège, cette encolure de page, ces longs cils blonds, ces yeux bleus, cette chevelure tumultueuse au vent, ces joues roses, ces lèvres neuves, ces dents exquises ». 6. Il est droit, convaincu, entièrement dévoué à la cause révolutionnaire, il est grave et sait tout « de la chose ». Il renonce aux conquêtes amoureuses que sa beauté rendrait pourtant faciles. Son dévouement total à la révolution, sa 8 Pages 23 à 29 (p. 30) gravité, sa sévérité et son désintérêt pour les plaisirs de son âge le font apparaître comme un être d’exception. 7. Combeferre est doux, il veut que le « bien soit innocent », « sans tache » ; c’est un homme de compromis : il dit « Révolution mais civilisation ». 8. Jean Prouvaire est plus doux encore que Combeferre, c’est un artiste, il aime l’humanité, il est timide et intrépide à la fois. 9. Grantaire est fasciné par Enjolras car les contraires s’attirent : le fanatique Enjolras attire le sceptique Grantaire. 10. Montparnasse est âgé de 18 ans ; il vit de ses vols et de ses violences. Il veut surtout plaire ; c’est son apparence qui le préoccupe avant tout. Cette mise extrêmement soignée, cette beauté extérieure contrastent avec la noirceur de son âme. 11. Enjolras : « angéliquement beau », « l’amoureux de marbre de la Liberté ». Combeferre : « Révolution mais civilisation », « il aimait le mot citoyen, mais il préférait le mot homme ». Jean Prouvaire : « Il était bon par-dessus tout ». Grantaire : « ce sceptique », « il vivait avec ironie ». Montparnasse : « ce mirliflore du sépulcre ». ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO ET LA GRAMMAIRE 12. Victor Hugo définit ainsi le scepticisme : « cette carie sèche de l’intelligence » (l. 97). C’est une métaphore qui montre que le scepticisme abîme l’esprit, le ronge, comme la carie ronge peu à peu la dent. 13. Les mots appartenant au champ lexical de la violence sont les suivants : « crimes », « appétit du pire », « voyou », « escarpe », « féroce », « commettant des meurtres », « attentats », « plusieurs cadavres », « la face dans une mare de sang », « sépulcre ». La phrase « Il vivait de voler violemment » contient une allitération en vibrantes v qui accentue la violence du personnage. Le champ lexical très présent est celui de la séduction, de la mise extérieure, du paraître : « gravure de mode », « l’envie d’être bien mis », « Frisé », « pommadé »… 14. Enjolras et Montparnasse sont similaires : même jeunesse, même beauté ; l’un n’accordant aucune importance à cet atout, l’autre ne vivant que pour 9 RÉPONSES AUX QUESTIONS lui. Même engagement total : l’un dans les idées révolutionnaires, pour le bien, l’autre dans le mal. Mais ils ont un rapport différent aux femmes : l’un totalement hermétique à leur charme, l’autre ne cessant de vouloir leur plaire. Montparnasse est le double diabolique de l’ange Enjolras. 15. Ces présents de vérité générale (« c’est l’oisiveté », « c’est le crime ») mon- trent le caractère inexorable de l’enchaînement entre l’oisiveté et le crime. ◆ L ECTURE D ’ IMAGES 18. Les deux personnages représentés sont Cosette et Jean Valjean. Il s’agit de l’épisode très célèbre au cours duquel Jean Valjean va retrouver la petite fille à la source, dans les bois, et l’aide à porter son seau rempli d’eau. Ce passage précis n’apparaît pas dans le livre de l’élève mais beaucoup le connaissent. La fillette, en proie à la terreur que lui inspire la solitude nocturne dans les bois et qui ne connaît pas Jean Valjean, ne comprend pas pourquoi cet homme est venu à son aide. Elle est à la fois terrifiée et rassurée, soulagée, presque immédiatement en confiance. La scène se déroule dans les bois, comme en attestent les troncs d’arbres qui cadrent l’image à droite et à gauche. 19. Thénardier est échevelé, de mise peu soignée. Il peut paraître anti- pathique, effrayant. 20. Il est probable que les époux sont en train de comploter une nouvelle malhonnêteté ou de se réjouir d’une escroquerie qu’ils ont réussie : par exemple, la vente de Cosette à Jean Valjean. PAG E S 3 3 À 4 6 (p. 47) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Gavroche n’est pas vêtu comme il convient à un enfant : « vêtu de loques, avec un pantalon de toile au mois de février », « décelaient plutôt les souliers d’homme qu’il portait que les pieds d’enfant qu’il avait ». 2. Gavroche est le fils des Jondrette/Thénardier. Entre la Bourgonmuche et Gavroche s’instaure un jeu de questions-réponses minimal, purement informatif, sans apparente émotion de la part de l’enfant. Il se gratte l’oreille et 10 Pages 33 à 46 (p. 47) repart en chantant. Victor Hugo insiste ainsi sur le dénuement familial de l’enfant mais sans le commenter : c’est la fatalité de la préface qui resurgit. 3. Gavroche s’arrête devant la maison de M. Mabeuf car il a repéré quelque temps auparavant un pommier dans son jardin et il n’a pas mangé depuis la veille : « Une pomme, c’est un souper ; une pomme, c’est la vie. » Il s’apprête donc à commettre un larcin. 4. Gavroche observe M. Mabeuf et la mère Plutarque, qui est sa gouvernante et qui s’occupe donc de l’intendance de la maisonnée, difficile à cause du manque d’argent. La mère Plutarque est d’ailleurs en train de dresser la liste des impayés et de faire part à M. Mabeuf de ses inquiétudes. 5. « Dans trois mois on lui en devra quatre », « J’irai », « Il y a le soleil », « Cela se trouve bien. Je digère mal la viande », etc. : les réponses de M. Mabeuf témoignent d’un fatalisme masqué sous un optimisme apparent. 6. Gavroche observe ensuite un vieux bourgeois aux prises avec un jeune homme, Montparnasse. Ce dernier est reconnaissable parce qu’il est à la fois bien habillé, élégant, raffiné et farouche, inquiétant. 7. Il ressent de la pitié avant la bagarre (« s’émouvoir de pitié »), puis de la peur (« un cri »), puis un soulagement et une joie devant l’issue du combat (« battre des mains »). Enfin, Gavroche s’amuse de l’humiliation faite à Montparnasse (« Il s’amusait énormément »). 8. Gavroche « vole » la fameuse bourse à Montparnasse. Ce n’est pas un réel vol : l’enfant tente de rétablir une justice car il donne cet argent à quelqu’un d’âgé et de réellement démuni, qui ne peut plus travailler. ◆ É TUDIER UN GENRE : UN ROMAN D ’ APPRENTISSAGE 9. Gavroche est spectateur des différentes scènes, comme l’indiquent les phrases suivantes : « Gavroche, peu discret, écouta » (l. 28, p. 37), « Gavroche entra sur-le-champ en observation » (l. 95), « Gavroche regardait et écoutait, faisant effort pour doubler ses yeux par ses oreilles » (l. 133-134), « Il fut récompensé de sa consciencieuse anxiété de spectateur » (l. 135). Gavroche fait ainsi son apprentissage : d’une part, il constate la misère d’autres malheureux, des personnes âgées (à qui il renonce de ce fait à voler une pomme et pour lesquels il rétablit une justice en donnant la bourse) ; d’autre part, en assistant à la bagarre 11 RÉPONSES AUX QUESTIONS entre les deux hommes et en écoutant la leçon de morale, il se rend compte de l’inéluctable lien entre l’oisiveté, le vol et le crime. 10. Montparnasse, à cause de son oisiveté, sera entraîné sur la voie du crime (où il se trouve en fait déjà) et deviendra esclave de sa malhonnêteté, jusqu’à l’emprisonnement. 11. Les verbes injonctifs sont à l’impératif (« prépare-toi », « Arrête-toi », « sauve-toi »). Les phrases sont interrogatives et exclamatives. La suite du texte repose sur l’opposition entre la façon dont vivent les honnêtes gens (verbes à l’indicatif présent) et celle dont Montparnasse vivra (verbes à l’indicatif futur). 12. Il s’agit de Jean Valjean. Il donne à Montparnasse sa bourse pour lui montrer qu’on peut être généreux, désintéressé, et que les actes bons existent – ce dont Gavroche prend immédiatement acte. La leçon a porté ses fruits, non sur Montparnasse, qui est déjà un être voué au mal, mais sur l’enfant qui met en pratique une forme de justice, en volant la bourse, véritable Robin des bois de Paris. ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO : L’ ART DE LA DESCRIPTION 13. Le jardin de M. Mabeuf est vu à travers le regard de Gavroche. L’enfant est venu pour voler, parce qu’il a faim. La scène est donc nocturne – heures propices au vol à cause de l’obscurité ; Gavroche décrit les lieux de l’extérieur, il observe à travers l’une des claires-voies et regarde l’emplacement de l’objet de sa convoitise ainsi que celui des personnages qui pourraient entraver son larcin. 14. Il s’agit d’une description en action car Gavroche a besoin de repérer les lieux pour voler. Le narrateur commente : « une pomme, c’est la vie », projetant ainsi l’action dans le futur, moment où Gavroche mangera, et fait un trait d’humour : « Ce qui a perdu Adam pouvait sauver Gavroche. » 15. Compléments circonstanciels : – « à deux pas de lui » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ; – « au pied de la haie » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ; – « et de l’autre côté » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ; – « précisément au point […] méditait » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ; 12 Pages 33 à 46 (p. 47) – « sur ce banc » : c. c. de lieu du groupe verbal « était assis » ; – « devant lui » : c. c. de lieu du verbe « ayant » ; Expansions des noms : – « de lui » : complément du nom « pas » ; – « de la haie » : complément du nom « au pied » ; – « où l’eût fait déboucher la trouée » : complément du nom « point » ; – « qu’il méditait » : complément du nom « trouée » ; – « couchée » : épithète de « pierre » ; – « qui faisait une espèce de banc » : complément du groupe nominal « pierre couchée » ; – « de banc » : complément du nom « espèce » ; – « vieux » : épithète du nom « homme » ; – « du jardin » : complément du groupe nominal « vieux homme » ; – « ayant devant lui la vieille femme debout » : apposé au groupe nominal « vieux homme » ; – « vieille » : épithète du nom « femme ». Gavroche observe aussi précisément car il prépare son larcin en repérant les lieux. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 16. La vieille femme appelle Gavroche : « ce satan », « mufle », lui la nomme « la vieille », « la Burgonmuche » et appelle ses parents « mes ancêtres ». Gavroche est irrévérencieux et parle en argot. La vieille femme insulte l’enfant et ne peut le supporter ; elle est dure. 17. Le mot « Burgonmuche » est formé sur le radical « Burgon », nom propre auquel est ajouté le suffixe -muche. – -asse, -âtre : suffixes péjoratifs (lavasse, jaunasse, jaunâtre, verdâtre, marâtre). – -ette : suffixe qui minimise (fillette, maisonnette, balayette). 18. Le mot « octogénaire » est formé sur le radical génaire, qui vient du latin genus, génération, précédé du préfixe octo-, qui signifie « huit » ; un octogénaire a donc entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans. ◆ L ECTURE D ’ IMAGES 22. Gavroche est toujours représenté avec la fameuse casquette typique de l’enfant de Paris. Il a l’air vif. 23. Le personnage est toujours représenté en action – ce qui correspond à 13 RÉPONSES AUX QUESTIONS son caractère : enfant en mouvement permanent, ouvert sur le monde et sur les autres, toujours en quête de quelque chose, pour faire face à ses propres besoins (la nourriture, la distraction, etc.) ou à ceux des autres (solidarité). PAG E S 5 1 À 6 1 (p. 62) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. La Thénardier a eu cinq enfants : deux filles et trois garçons. Gavroche est l’aîné de ses fils. 2. Elle s’est « débarrassée » des deux derniers par un « troc » sordide : elle les a « loués » à La Magnon, une jeune femme qui avait « besoin » de deux enfants pour « remplacer » les siens, décédés, et continuer à percevoir une rente de leur père. 3. La Thénardier n’a pas voulu élever les plus jeunes car elle les « exécrait », sans autre raison que « Parce que » ! Elle n’en a pas besoin et ils la dérangent. Cette femme est injuste et tout simplement monstrueuse car elle a perdu son instinct maternel après la naissance de ses deux filles. On sait d’ailleurs avec quelle inhumanité elle a traité Cosette, qu’elle était censée élever décemment moyennant finances. 4. Les deux petits enfants ont, ou tout au moins semblent avoir, respectivement cinq et sept ans. Ils se retrouvent seuls à errer dans Paris car La Magnon, à qui leur mère les avait « loués », a été emprisonnée. Ils n’ont donc plus personne pour veiller sur eux, ne savent pas où dormir et n’ont rien à manger. 5. Gavroche est le « roi des rues » : il est bien obligé de se débrouiller pour survivre ; il commet donc de petits larcins – ce que redoute le perruquier (« jetait de temps en temps un regard de côté à cet ennemi […], mais l’esprit évidemment hors du fourreau »). La « maison » de Gavroche étant la rue, il apostrophe, pour rire ou parce qu’il est de mauvaise humeur, les passants, s’amuse à les provoquer, les embêter (rappelons qu’il n’est âgé que de douze ans !). Il réagit vite et fièrement.Ainsi en est-il avec « mamselle Omnibus », dont le rire moqueur a déplu à l’enfant, puis avec une portière « barbue » aux allures de sorcière, enfin avec un passant dont il éclabousse les bottes, ces deux derniers personnages n’ayant rien fait de spécial. Mais l’attitude égoïste du perruquier a rendu Gavroche « agressif ». 14 Pages 51 à 61 (p. 62) ◆ É TUDIER UN GENRE : UN ROMAN D ’ APPRENTISSAGE 6. Les mots appartenant au champ lexical de la souffrance sont les suivants : « murmure plaintif », « gémissement », « sanglots », « claquer les dents », « en pleurant ». La souffrance et l’égarement des enfants font naître la pitié, la compassion et, par voie de conséquence, l’indignation face à l’attitude du barbier. 7. Gavroche aide les enfants en les prenant en charge (« protection douce ») : ils ne se sentent plus seuls et cessent de pleurer ; il les réconforte en minimisant leurs soucis (« C’est ça ? […] Est-ce qu’on pleure pour ça ? »). Puis il leur montre, au cours de leur « promenade » dans Paris, qu’il est débrouillard et qu’ils peuvent se reposer sur lui ; il doit aussi les amuser par ses apostrophes aux passants. Les enfants, se sentant en confiance, lui expliquent ce qui leur est arrivé et retrouvent un peu de leur insouciance. Concrètement, Gavroche les prend en charge, les guide vers un « domicile » et leur offre un « repas », c’est-à-dire un morceau de pain. 8. Les enfants l’appellent « Monsieur », alors que Gavroche n’est âgé que de douze ans – ce qui montre le respect qu’ils éprouvent. Gavroche fait office à la fois de grand frère (ce qu’il est en réalité mais aucun des trois enfants ne le sait) et de substitut paternel (« Monsieur »). 9. Gavroche est généreux : il prend en charge les deux petits, sans savoir d’ailleurs que ce sont ses frères, il partage son « repas » avec eux, en prenant la plus petite part, puis donne son châle à une jeune fille qui grelotte, alors que lui-même est transi. Il est également courageux : malgré la faim et le froid, il ne se plaint pas et prend avec humour des situations dramatiques (« C’est ça ? », « nos auteurs »). Il se montre débrouillard, inventif. En fait, il se comporte à la fois comme un adulte responsable et comme un adolescent, un peu canaille, s’amusant à embêter les passants. ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO 10. Les synonymes du mot « enfant » par lesquels Gavroche apostrophe les deux petits sont les suivants : « moutards », « momacques », « mômes », « gamins », « momignards ». Autres synonymes : gosses, mouflets, chiards, gnomes, gnafrons, bambins, gniards. 11. – « Il semble que la sombre porte de l’hiver soit restée entrebâillée et qu’il vienne du vent par là » : il s’agit d’une métaphore, qui associe l’hiver à une maison et 15 RÉPONSES AUX QUESTIONS qui concrétise la saison, laissant à penser que l’on peut, à condition d’être vigilant, la « maîtriser ». – « grelottant gaîment » : forme d’oxymore, qui rend compte du courage de Gavroche. – « l’averse, redoublant d’humeur, fit rage » : personnification, l’averse « éprouvant » des sentiments humains (« humeur ») ; cette personnification, comme la métaphore ci-dessus, donne l’illusion d’une maîtrise possible, en donnant une causalité autre que scientifique à des phénomènes météorologiques. – « Ces mauvais ciels-là punissent les bonnes actions » : antithèse « mauvais » / « bonnes » insistant sur l’injustice de la situation. 12. – « Le bureau est fermé » : il s’agit du bureau des plaintes, Gavroche se présentant comme une « administration » fermée, sur un ton sarcastique et drôle. – « je me désabonne » : expression encore imagée par laquelle Gavroche laisse entendre que l’individu a le choix et, la nature et la météo ne donnant pas satisfaction, qu’il « résilie » son abonnement. – « nos auteurs » : les auteurs de nos jours, la procréation étant ainsi ironiquement associée à la création artistique, que l’on peut laisser de côté une fois qu’elle est réalisée. Le héros se montre à la fois optimiste (il continue à se « battre ») et d’un réalisme cynique (il ne se fait aucune illusion sur sa condition d’enfant et sait qu’il ne peut compter que sur lui-même). ◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE 13. La phrase compte trois verbes conjugués à un mode personnel ; elle est donc composée de trois propositions. 14. Proposition principale : « Enfin, il releva la tête d’un air ». Subordonnées : – « qui ne voulait qu’être satisfait ». Nature : proposition subordonnée relative introduite par le pronom relatif « qui » ; fonction : complément de l’antécédent « air ». – « mais qui était en réalité triomphant ». Nature : proposition subordonnée relative introduite par le pronom relatif « qui » et coordonnée à la précédente par la conjonction de coordination « mais » ; fonction : complément de l’antécédent « air ». 16 Pages 65 à 83 (p. 84) Ces propositions sont indispensables à la phrase car ce sont des relatives déterminatives et non explicatives. Elles servent à montrer la profonde satisfaction de Gavroche, voire sa fierté, d’avoir trouvé au fond de ses poches de quoi nourrir les enfants. ◆À VOS PLUMES !… FAITES DES RECHERCHES 16. Dans les pays qui ont adopté la Charte des Droits de l’Enfant, il n’est pas possible d’abandonner ses enfants ; c’est un acte contraire à la loi et sévèrement sanctionné. La seule possibilité, s’il s’agit d’un enfant non désiré, est de l’abandonner au moment de la naissance, l’enfant étant alors déclaré « né sous X » et candidat à l’adoption ou au placement (par des autorités adéquates). ◆ L ECTURE D ’ IMAGES 17. Les trois enfants représentés sont Gavroche et ses deux petits frères. Ils ignorent que ce lien du sang les unit. Mais l’aîné prend en charge les petits car ils sont abandonnés : il est pour eux à la fois le père, la mère et le grand frère. 18. La gravure représente le passage entre les lignes 97 et 103 (ou 120), pages 54 à 56, puisque Gavroche a toujours son écharpe ; il ne l’a pas encore donnée à la jeune fille grelottant. 19. Sur la photographie, les frères de Gavroche semblent plus âgés. Ils sont habillés à peu près comme leur frère, tandis que, sur la gravure, ils étaient mieux vêtus que lui. PAG E S 6 5 À 8 3 (p. 84) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. haut (« quarante pieds de haut ») – monumental (« le large front du colosse », « sa croupe énorme ») – délabré (« Il tombait en ruine »). 2. Il les a « empruntés » aux animaux du Jardin des plantes (singes, girafe…). 3. Il veut d’abord rassurer les enfants en leur montrant qu’il compte les prendre réellement en charge et leur faire partager sa vie ; il entend 17 RÉPONSES AUX QUESTIONS également leur expliquer tout ce que la capitale recèle comme amusements et plaisirs si l’on se « débrouille bien ». 4. Le plus jeune des enfants a peur, puis est véritablement terrorisé : « glacé d’épouvante », « n’en pouvant plus de peur », « recommença à trembler », « La terreur de l’enfant était au comble ». L’enfant est épouvanté car il entend des bruits étranges produits par les rats. Les explications de Gavroche ne font qu’augmenter sa terreur. 5. Non, Gavroche ne parvient pas à calmer l’enfant immédiatement. Ce n’est qu’en prenant la main de l’enfant dans la sienne que celui-ci parvient à trouver le sommeil, rassuré par la présence et la chaleur de celui qu’il considère comme un adulte. 6. Oui, Gavroche reconnaît l’homme qu’il aide à s’évader (« et Gavroche le reconnut »). Son père, en revanche, ne le reconnaît pas (l. 764). Gavroche n’est pas venu aider son père – ce qui aurait pu, étant donné l’indifférence que celui-ci manifeste, provoquer son refus –, mais un brigand quelconque. Gavroche n’est pas rancunier (« Tiens, dit-il, c’est mon père !... Oh ! cela n’empêche pas ») et il accomplit son « devoir » (entraide entre les « misérables »). Quant à Thénardier, son indifférence continue à être révoltante. ◆ É TUDIER UN GENRE : UN ROMAN D ’ APPRENTISSAGE 7. Gavroche aide les enfants à lutter contre la peur, lors de l’ascension dans l’éléphant, puis lors de l’endormissement. Il leur montre ensuite comment apprécier à leur juste valeur les solutions de fortune (« faisons-nous les dégoûtés ? ») et leur explique concrètement le « système D » (emprunts aux animaux du Jardin des plantes). Enfin, il leur enseigne le langage de la rue, l’argot : « on dit les cognes », « on dit une piolle », « on dit la sorgue ». 8. « Gavroche […] l’encourageait par des exclamations de maître d’armes à ses écoliers », « rudoiement », « pour l’instruction de ces êtres en bas âge », « comme eût fait une mère », « Et puis je suis là ! ». 9. Les personnages sont Montparnasse,Thénardier et Gavroche. On est venu chercher Gavroche car on a besoin d’un enfant, du fait de sa petite taille, pour l’évasion de Thénardier. 18 Pages 65 à 83 (p. 84) ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO 10. Le champ lexical prédominant est celui de la décrépitude, de la ruine : « en ruine », « croulant », « pourrie », « crevasses », « lézardaient », « hautes herbes », « immonde », « ordure ». L’antithèse est « repoussant et superbe » : elle montre à la fois le pouvoir d’attraction du monument et la répulsion qu’il peut engendrer, à cause de son état délabré. 11. Antithèses : « utilité […] de l’inutile » ; « pensée de l’Empereur »/« boîte d’un gamin » ; « tanière ouverte »/« portes fermées ».Victor Hugo veut montrer que, parfois, ce qui peut paraître inutile et laid sert et que le sort des enfants est plus important que tout. 12. Il intervient à la première personne du singulier ou du pluriel (« Nous », « je ne sais quoi », « nous sommes heureux de pouvoir appeler un lit ») et par des vérités générales (« Le courage et la force ont de ces communications merveilleuses », « il est inutile d’expliquer »). 13. Victor Hugo peint Gavroche grâce à la comparaison : « avec l’agilité d’un ouistiti » (l. 346), à la métaphore : « toutes les grimaces d’un vieux saltimbanque mêlées au plus charmant sourire » (l. 507-509), et à l’aide des adjectifs suivants : « intrépide et inventif », « vagabond », « isolé », « chétif », « misérable et toutpuissant ». Cet enfant inspire à la fois le respect et la pitié : ses conditions de vie sont celles, très dures, d’un enfant abandonné et errant, mais il sait y faire face et parvient à en rire, à prendre la vie du bon côté, venant même en aide à plus jeunes que lui. 14. « Glacé d’épouvante », « n’en pouvant plus de peur », « en retenant son haleine », « recommença à trembler », « La terreur de l’enfant était au comble ». Frayeur, horreur, effroi ; terroriser, effrayer, épouvanter ; glacer le sang, faire dresser les cheveux sur la tête, trembler comme une feuille. ◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : LES PAROLES RAPPORTÉES 15. et 16. « Babet prit Thénardier à part et lui demanda s’il avait regardé le mion. Celui qui venait de s’évader répondit en lui demandant de quel mion il s’agissait. L’organisateur de l’évasion lui expliqua qu’il parlait du mion qui avait grimpé au mur et qui lui avait apporté la corde. Le père indigne admit 19 RÉPONSES AUX QUESTIONS qu’il ne l’avait pas vraiment regardé. Babet lui fit remarquer qu’il lui semblait, sans en être sûr, que c’était son propre fils. » Changement de temps : il s’agit d’un récit au passé ; les verbes qui étaient au présent passent donc à l’imparfait, ceux au passé composé passent au plusque-parfait. Changement de personnes : les pronoms personnels de la deuxième et de la première personnes passent à la troisième personne (tu : il ; t’ : lui ; je : il ; me : lui), l’adjectif possessif de la deuxième personne passe lui aussi à la troisième personne (ton : son). PAG E S 8 7 À 9 1 (p. 92) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. On a reproché à Victor Hugo d’utiliser l’argot dans ses textes car c’était la langue des bandits, une langue affreuse. 2. Premier argument :Victor Hugo pense qu’il ne doit pas y avoir de limites dans l’étude d’un fait social, et qu’un auteur qui approfondit son examen de la société, quand bien même cette société recèlerait des parties obscures et infâmes, fait son devoir. Second argument : la science n’exclut aucun objet d’étude sous prétexte qu’il est plus ou moins agréable ; la démarche du romancier est comparable à celle du chercheur : il ne doit exclure aucune manifestation sociale. L’argot est un phénomène humain et social et doit donc attirer l’attention du romancier. 3. La métaphore cache le mot ou le fait de référence en recourant à une image, à une « figure » ; elle est « une énigme », et c’est pour cette raison qu’elle est l’outil linguistique préféré de ceux qui ont des choses à cacher. 4. Première origine : « la création directe des mots ». L’argot invente des termes dont on ne peut retrouver l’étymologie. Deuxième origine : l’utilisation de la métaphore. L’argot emploie des images. Troisième origine : l’« expédient ». L’argot use du vocabulaire existant en le déformant, grâce à des suffixes inédits, par exemple, ou en mélangeant les deux usages cités précédemment. 5. L’argot est une langue qui se transforme rapidement ; comme les voleurs devant fuir ceux qui découvrent leur identité, elle se doit de rester obscure et incomprise par le plus grand nombre. 20 Pages 87 à 91 (p. 92) ◆ É TUDIER UN GENRE : LA DIGRESSION ROMANESQUE 6. Ce passage ne figurerait pas dans le schéma narratif car il ne modifie en rien l’action du récit : il s’agit d’une digression romanesque, où l’auteur arrête le déroulement du récit pour réfléchir sur un fait et faire réfléchir le lecteur. 7. Ce passage intervient après la scène nocturne où les bandits de Patronminette libèrent Thénardier. Victor Hugo leur fait parler l’argot et justifie, dans ce chapitre, sa démarche. ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO ET LA GRAMMAIRE 8. Les phrases interrogatives (« Qu’est-ce que l’argot ? ») et les phrases exclamatives (« Oh ! que c’est laid ! ») dominent. 9. Ces interrogations n’attendent pas de réponses. On les appelle des questions « oratoires » ou « rhétoriques ». Elles sont là pour interpeller le lecteur et l’amener à réfléchir. 10. Ces mots appartiennent au champ lexical de la recherche, de la science. Victor Hugo cherche à établir un parallèle entre la démarche du romancier et celle du chercheur scientifique. 11. « on écoute », « On perçoit », « C’est l’argot », « On croit », « C’est l’inintelligible », « Cela grince et cela chuchote », « Il fait noir dans le malheur, il fait plus noir encore dans le crime ». L’emploi des pronoms impersonnels ou neutres, l’utilisation des tournures impersonnelles accentuent le mystère et le malaise que fait naître l’argot. On ne sait pas qui agit, les auteurs des actions restent dans l’ombre. 12. Champ lexical de l’obscurité : « ténébreux », « crépuscule », « noir » (2 occurrences),« noirceur »,« obscurité » (3 occurrences),« immense brume »,« nuit ». 13. Verbes d’action : « va, vient, sautèle, rampe, bave et se meut ». 14. Les verbes d’action accumulés et le champ lexical de l’obscurité donnent l’idée d’une activité intense et grouillante, souterraine et indéterminée, qui inquiète les « honnêtes gens ». Les mots se rapportant au lexique fantastique (« difforme », « bestialité fantastique », « épouvantable », « monstrueusement ») accentuent encore la peur que fait naître l’argot. 21 RÉPONSES AUX QUESTIONS PAG E S 9 4 À 1 1 1 (p. 112) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Le lecteur accompagne Gavroche lors de sa « marche » dans Paris. 2. L’enfant retrouve successivement les amis de l’ABC, puis M. Mabeuf. Il est séduit par l’acte de Bahorel qui arrache le mandement (l. 112). 3. Non, la chronologie n’est pas respectée (« Disons ce qui s’était passé », l. 146). Il s’agit d’un retour en arrière. Il permet d’expliquer la présence de M. Mabeuf. 4. Le lecteur le connaît depuis sa conversation avec la mère Plutarque, alors que Gavroche s’apprêtait à lui voler une pomme et qu’il lui avait finalement donné, de façon anonyme, la bourse reprise à Montparnasse (p. 45). L’homme est toujours calme, déterminé, mais il devient actif, prenant part à la révolution. 5. Il s’agit de « l’homme de la rue des Billettes », qui se révèle être Javert, information donnée seulement à la ligne 394 (p. 109) – ce qui laisse un certain suspens et sur son identité et sur la suite des événements, car c’est un espion. Javert est connu du lecteur : il poursuit Jean Valjean depuis sa sortie du bagne. 6. L’action se déroule à l’intérieur, dans le café appelé Corinthe. Les insurgés sont occupés à fabriquer des cartouches. ◆ É TUDIER UN GENRE : L’ ÉPOPÉE 7. Gavroche réclame un fusil, le pistolet qu’il possède n’ayant pas de chien. Cet objet représente à la fois la puissance et le danger. Ce fusil lui est refusé par Combeferre et Enjolras qui prétextent qu’il n’y en a pas suffisamment. En fait, les hommes veulent protéger l’enfant. 8. Gavroche est partout en même temps (« espèce d’ubiquité »). Il est extrêmement actif, il encourage tous les participants et les incite à l’action, en se montrant lui-même efficace. Il donne des idées pour l’édification de la barricade (matériaux, façon de combler les brèches et d’en augmenter le volume, la hauteur). L’activité de Gavroche est rendue par l’accumulation de verbes d’action à l’imparfait (l. 258 à 273).Victor Hugo a également recours 22 Pages 94 à 111 (p. 112) à des métaphores (métaphore filée de la « mouche du coche ») et des comparaisons : « aiguillon », « ailes », « piquait », « mordait », « se posait », « volait », « bourdonnait », « mouche de l’immense Coche révolutionnaire » ; métaphore qui fait de l’enfant une « ubiquité irritante ». 9. Gavroche doit surveiller les abords de la barricade (l. 360-362). Il reconnaît Javert et le livre aux insurgés. 10. Gavroche a de l’humour et joue sur les mots : « Autant en emporte le ventre » (l. 65-66). Son vocabulaire est imagé : par exemple, lorsqu’il s’adresse au chien (l. 76-77). Il sait manier le verbe et, du haut de ses douze ans, porte des jugements, réplique sans se laisser désarçonner (l. 285, l. 305). Il est drôle également sans le vouloir, lorsqu’il se trompe sur la signification des mots (« para bellum » et « tubercule » / « Hercules »), ou lorsqu’il se livre à une véritable pantomime au moment où il reconnaît Javert (l. 342-357). Gavroche est un être joyeux, qui chante sans cesse (pp. 95, 101-102), et sait communiquer sa joie de vivre et son enthousiasme aux autres : « Il semblait être là pour l’encouragement de tous […] avait-il des ailes ? oui certes, sa joie » (l. 260-262). ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO 11. On entend la consonne f. Cette reprise donne à la phrase un mouvement qui imite celui du bruit de la foule refluant. Dans la phrase suivante, les sons r, p et s sont repris, consonnes dures qui marquent le mouvement de panique qui saisit la foule. 12. Il s’agit d’une antithèse : « les uns avec les cris de l’attaque, les autres avec la pâleur de la fuite ». On peut noter le balancement « les uns »/« les autres » et les actions opposées « attaque »/« fuite ». Les sonorités sont dures pour évoquer les attaquants (c, r, t), douces pour évoquer les fuyards (l, f, a, eu, u). 13. Les mots appartenant au champ lexical de l’eau sont les suivants : « grand fleuve », « déborda », « se répandit en torrents », « ruissellement d’une écluse lâchée ». Il s’agit d’une métaphore filée, qui, assez classiquement, associe la foule à un fleuve, pour mettre en évidence un flux rapide et dévastateur. 14. Le rouge est d’abord celui de la révolution, de la violence, donc de la peur qu’elle inspire, comme celle du taureau qui attaque ; pour Bahorel, le rouge est la couleur de la nature, de la fleur éphémère et fragile qu’est le 23 RÉPONSES AUX QUESTIONS coquelicot ; c’est aussi la couleur du Petit Chaperon rouge, personnage attachant et faible. Le rouge est connoté de façon antithétique : blessure, destruction, mort/passion, force, amour. ◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : LE PASSIF 15. La proposition est à la voix passive. Le verbe est à l’indicatif plus-queparfait. Phrase transformée : « On avait allumé un feu dans la cuisine… ». Le sujet du verbe est l’impersonnel on car le complément d’agent n’était pas exprimé dans la phrase au passif. 16. Les C.O.D. sont : « brocs, cuillers, fourchettes, toute l’argenterie d’étain du cabaret ». Transformation de la phrase : « Brocs, cuillers, fourchettes, toute l’argenterie d’étain du cabaret étaient fondus dans un moule à balles ». Le verbe est passé à la voix passive, le sujet « on » a disparu, les C.O.D. sont devenus sujets du verbe. ◆À VOS PLUMES !… FAITES DES RECHERCHES 19. Il s’agit de comprendre les deux fonctions de la Justice : empêcher quelqu’un de nuire encore une fois, donc protéger les citoyens, et le punir pour qu’il comprenne qu’il a mal agi. PAG E S 1 1 5 À 1 3 0 (p. ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU 131) ? 1. Il s’agit du drapeau rouge, symbole des révolutionnaires. M. Mabeuf donne sa vie pour replacer le drapeau sur la barricade. 2. Gavroche, resté en sentinelle, voit les soldats grimper sur la barricade. 3. Jean Prouvaire, fait prisonnier lors de l’attaque, est fusillé par les soldats. 4. Marius fait reculer les soldats en menaçant de faire sauter la barricade. Il est là car il n’a plus de « projet de vie » (son mariage avec Cosette n’est pas possible) ; il a donc rejoint ses amis afin de donner sa vie pour le peuple. 24 Pages 115 à 130 (p. 131) ◆ É TUDIER UN GENRE : L’ ÉPOPÉE 5. « ce vieillard de quatre-vingts ans », « le spectre de 93 », « ce fantôme tremblant et terrible », « une figure surnaturelle et colossale ». Le contraste entre l’âge avancé et l’action courageuse, la référence aux héros de la Révolution française de 1793, les adjectifs « terrible », « colossale » et « surnaturelle » participent du grandissement épique du personnage qui accomplit une action au-delà de ce qu’un homme « normal » pourrait faire. 6. M. Mabeuf et Marius sont les deux héros du passage. « Marius sur cette barricade après l’octogénaire, c’était la vision de la jeune révolution après l’apparition de la vieille » (l. 333-334) est la phrase qui unit M. Mabeuf et Marius. Ce sont tous deux des « sauveurs » : l’un sauve un symbole ; l’autre a une action plus concrète, en rapport avec son âge et sa force, il sauve la barricade. ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO 7. Les soldats sont perçus d’un point de vue interne (ici, le point de vue collectif des insurgés). Le récit ne fait état que de ce qu’aperçoivent ou entendent les insurgés. 8. On ne perçoit d’abord que des sensations auditives (« un bruit de pas », « le bruit de la statue du Commandeur », etc.), puis des sensations visuelles (« distinguait », « indescriptibles réseaux phosphoriques », « confusément éclairés », etc.), enfin, de nouveau, des sensations auditives, plus claires cette fois (« parlait », « cria »). 9. Les mots « imperceptibles », « indescriptibles », « confusément », « brouillard », « réverbération lointaine » appartiennent au champ lexical de l’imprécis. 10. Les insurgés sont privés d’un de leurs sens, la vue, et ne perçoivent qu’avec l’ouïe – ce qui laisse libre cours à leur imagination. Le champ lexical du multiple qui accompagne celui du bruit laisse entendre que les soldats sont innombrables. L’approche lente mais ininterrompue fait penser à une machine, sans humanité, et inquiète d’autant plus. 11. Les sujets sont au singulier car la barricade est considérée comme une entité, mais cette indétermination permet aussi de supprimer l’humain au profit des armes qui sont les seuls sujets déterminés du passage. Même les paroles prononcées ne proviennent pas d’un homme en particulier, il s’agit d’« une voix ». Le message est clair : la guerre fait disparaître l’humain au profit des armes. 25 RÉPONSES AUX QUESTIONS 12. Victor Hugo compare les fils métalliques aux lueurs qu’on aperçoit sous ses paupières lorsque l’on ferme les yeux. Ce sommeil préfigure la mort, celle qui menace les insurgés. ◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE 13. Proposition subordonnée conjonctive de temps, complément circonstanciel de temps du verbe « avait pris » (l. 115). Proposition subordonnée conjonctive complétive, sujet réel du verbe « paraissait » (l. 119). Proposition subordonnée conjonctive d’opposition, complément circonstanciel d’opposition de « se mit » (l. 134). 14. Première proposition : le verbe est à l’imparfait du subjonctif à la voix passive ; au subjonctif parce qu’il s’agit d’une proposition temporelle exprimant l’antériorité, à l’imparfait pour respecter la concordance des temps, la proposition principale étant au passé (« il avait pris »). Deuxième proposition :le verbe est à l’imparfait du subjonctif ;au subjonctif parce qu’il s’agit d’une proposition subordonnée complétive dépendant du verbe paraître qui exprime l’éventualité, à l’imparfait pour respecter la concordance des temps. Troisième proposition : le verbe est à l’imparfait du subjonctif ; au subjonctif parce qu’il s’agit d’une proposition subordonnée d’opposition, à l’imparfait pour les mêmes raisons que précédemment. 15. Les verbes sont au plus-que-parfait (« avait assisté », « n’avait pu », « s’était évanoui », « s’était rué », « avait sauvé »), car ils marquent une antériorité des actions par rapport au récit qui est au passé. La chronologie de l’action n’est pas respectée puisque les actions décrites sont antérieures à l’action évoquée (« C’était Marius qui venait d’entrer dans la barricade », l. 244). On appelle ce traitement du temps un « retour en arrière ». ◆À VOS PLUMES !... LECTURE D ’ IMAGES 19. Les photographies de films (p. 111) représentent la capture de Javert : il est attaché à l’un des piliers du café Corinthe (p. 110, l. 405 à 407). Les photographies de la page 123 représentent la barricade, en extérieur. Celle du haut montre la mort de M. Mabeuf (pp. 119-120, l. 131 à 174). Dans celle du bas, c’est Marius qui monte sur la barricade pour faire reculer la Garde nationale (pp. 127-128, l. 314 à 342). À noter également que, dans la comédie musicale, Cosette est présente (au premier plan, à droite). 26 Pages 134 à 150 (p. 151) Ces deux documents ont été mis en parallèle pour illustrer les propos de Victor Hugo aux lignes 333-334 (p. 127) : « Marius sur cette barricade après l’octogénaire, c’était la vision de la jeune révolution après l’apparition de la vieille. » Ils illustrent également deux visions, deux mises en scène différentes de la barricade, deux interprétations du roman. 20. La barricade est composée d’éléments très disparates, comme le montre le passage du roman (l. 258 à 292, pp. 104 à 106). PAG E S 1 3 4 À 1 5 0 (p. 151) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. La scène débute au lever du jour (« c’était l’aurore », l. 2). 2. Marius a demandé à Gavroche de porter sa lettre pour deux raisons : afin de dire adieu à Cosette mais aussi pour éloigner l’enfant du champ de bataille et le « sauver ». 3. Les artilleurs se servent du canon. Enjolras parvient à parer le second coup en tuant l’artilleur chef de pièce. Il en pleure, mais c’est la « loi » de la guerre. 4. Les insurgés manquent alors de cartouches (l. 174-175). 5. Gavroche décide d’aller récupérer des cartouches sur les cadavres. Lorsqu’il s’en rend compte, Courfeyrac lui intime, en vain, l’ordre de revenir (l. 190) ; puis, par peur d’attirer l’attention sur l’enfant, les insurgés se taisent (l. 215-216). 6. Non, Gavroche n’est pas immédiatement tué : au début, il est prudent, il se faufile, rampe, masqué par le brouillard de la fusillade. Puis il est visé mais semble invulnérable : les balles ne l’atteignent pas pendant un bon moment, puisqu’il a le temps de chanter une bonne partie de sa chanson. 7. La scène au Luxembourg se déroule en même temps que la mort de Gavroche à la barricade. Les personnages en sont un bourgeois, son fils et les deux frères de Gavroche. Les deux enfants sont identifiables par leur âge et l’attitude du plus âgé qui prend en charge le plus jeune. 27 RÉPONSES ◆ É TUDIER AUX QUESTIONS LE DÉNOUEMENT 8. Gavroche interpelle Marius, puis Courfeyrac par le terme « Citoyen », car il se sent membre de la communauté des insurgés, républicain. 9. Les trois dernières lignes du passage font écho à la scène où Gavroche donne à manger à ses frères, où il prend donc en charge plus petits que lui : ici, l’aîné prend la plus petite part et reprend exactement les paroles de Gavroche (« Colle-toi ça dans le fusil »). Les leçons de vie de Gavroche ont porté leur fruit, tant sur le fond (prise en charge des petits) que sur la forme (argot). ◆ É TUDIER LA LANGUE DE V ICTOR H UGO 10. Les termes qui créent une atmosphère lourde, inquiétante, sont les suivants : « clapotement des chaînes », « cahotement inquiétant d’une masse », « fracas », « ferraille sinistre », « roulement monstrueux des roues de la guerre ». Le contraste est mis en évidence par l’opposition entre le caractère paisible des vieilles rues de la ville et les bruits annonciateurs de la bataille. 11. Combeferre tente de convaincre Enjolras d’épargner le sergent des canonniers. Le jeune homme utilise une phrase exclamative et nominale, au lexique fort (« La hideuse chose que ces boucheries ! », l. 149-150), puis il utilise l’impératif, prenant ainsi son interlocuteur à partie (« Figure-toi »), enfin il énumère des caractéristiques qui, au-delà du statut de soldat, prouvent l’humanité de l’ennemi (« il a un père […] ton frère », l. 154-156). 12. Titre proposé : « Une mort héroïque » ou « Une petite grande âme ». Gavroche est désigné par les expressions suivantes : « le moineau becquetant les chasseurs » (métaphore), « un étrange gamin fée » (périphrase), « le nain invulnérable de la mêlée » (comparaison car présence de l’outil « on eût dit »), « le gamin », « l’enfant feu follet » (métaphore), « ce pygmée » (métaphore), « cette petite grande âme » (périphrase et oxymore). On retrouve le rythme rapide, enlevé, dû à l’accumulation de verbes d’action (l. 259-264) ; entre les lignes 264 et 267, les phrases sont courtes, hachées, pour rendre compte de l’émotion des insurgés. L’émotion, l’admiration, la pitié naissent devant l’héroïsme suicidaire de cet enfant. 28 Pages 134 à 150 (p. 151) ◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : L’ EXPRESSION DE LA CAUSE ET DE LA CONSÉQUENCE 13. Subordonnée : « Il n’acheva point parce qu’une seconde balle du même tireur l’arrêta court. » Coordonnée : « Il n’acheva point car une seconde balle du même tireur l’arrêta court. » Participe présent : « Une seconde balle du même tireur l’arrêtant court, il n’acheva point. » 14. Subordonnée : « Une seconde balle du même tireur l’arrêta court si bien qu’il n’acheva point. » Coordonnée : « Une seconde balle du même tireur l’arrêta court, il n’acheva donc point. » ◆ L ECTURE D ’ IMAGES 20. La photographie représente Gavroche en train de mourir. Sa tête commence à pencher vers l’arrière, ses yeux se sont fermés, sa bouche est entrouverte. Sa main droite est appuyée sur sa poitrine, la paume doigts écartés, en signe de souffrance. Son bras gauche est encore levé, sans doute en signe de révolte et de victoire, mais il commence lui aussi à se plier et le poing se desserre. Il a un genou à terre. La photographie est prise en légère contre-plongée, pour magnifier le héros. Cette image suscite la compassion, la tristesse et l’admiration pour cet enfant mort en héros. 21. Il s’agit du moment où l’aîné des deux petits récupère la brioche, jetée par le fils du bourgeois dans le bassin pour les cygnes (l. 399 à 408, p. 150). 29 RÉPONSES AUX QUESTIONS R E TO U R S U R L’ Œ U V R E ( p. 1 5 6 ) 1. Mots croisés. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 I J E A N V A L J E A N II O N R I R E A S U III N C C C IV D H T J B C V R O I O A I R O VI E T E R V I R G VII T VIII T IX E X XI T N U O R H É A G A E I V D E A R B A E A N A I O N H E R O C T U A D I S D O E R 2. Texte complété : Le roman de Victor Hugo, Les Misérables, met en scène un enfant de douze ans qui s’appelle Gavroche. Il habite Paris. Ses parents, les Thénardier, vivent à la masure Gorbeau. Gavroche recueille deux petits enfants qui sont, en fait, ses frères, et les installe dans le logis qu’il s’est aménagé à l’intérieur de l’éléphant de la Bastille. Il initie les petits à la vie, les nourrit en leur achetant du pain, leur apprend à parler l’argot, rassure le plus jeune que les rats terrorisent. Pendant que les enfants dorment, Montparnasse vient chercher 30 Retour sur l’œuvre (p. 156) Gavroche pour qu’il aide à l’évasion de Thénardier. Les deux hommes font partie d’une bande de malfrats appelée les Patron-minette. Le 5 juin 1832, une insurrection éclate dans Paris durant les funérailles du général Lamarque. Deux camps s’affrontent : d’une part les monarchistes qui veulent que la royauté soit préservée, d’autre part les républicains qui désirent renverser le pouvoir en place. Un groupe d’étudiants, l’ABC, qui s’est donné pour mission d’éduquer le peuple, monte une barricade près d’un café nommé Corinthe. Les membres de l’ABC sont là, sous les ordres d’Enjolras, qui est angéliquement beau, de Jean Prouvaire, doux et lettré jusqu’à l’érudition, de Grantaire, dont la caractéristique est d’être sceptique, de Combeferre qui dit : « Révolution, mais civilisation », et de Marius, étudiant pauvre que son grand-père a déshérité. La plupart des personnages du roman se retrouvent autour de cette barricade : Jean Valjean, le père adoptif de Cosette, l’inspecteur de police Javert, le père Mabeuf et le petit Gavroche. Marius tente d’éloigner l’enfant de la barricade en lui demandant d’aller porter à Cosette une lettre dans laquelle il lui explique qu’il part se faire tuer sur la barricade, car il ne peut l’épouser ; mais l’enfant revient sitôt sa mission accomplie, et, entendant que les cartouches viennent à manquer, il part en récupérer sur les corps des soldats morts. La barricade tremble, mais Gavroche chante : « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire / Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau », et les balles des soldats ne l’atteignent pas, jusqu’au moment où un coup mieux ajusté le frappe. L’enfant s’écroule, mort en héros. Pendant ce temps, ses petits frères, seuls et affamés, errent dans le jardin du Luxembourg. Ils récupèrent un morceau de brioche qu’un bourgeois et son fils ont donné aux cygnes, et l’aîné des enfants dit à l’autre : « Colle-toi ça dans le fusil. » Les « leçons » de Gavroche ont porté leurs fruits. 31 PROPOSITION SÉQUENCES DE DIDACTIQUES Les numéros entre parenthèses renvoient aux questionnaires du texte : – Questionnaire 1 : pp. 8-9 – Questionnaire 2 : pp. 21-22 – Questionnaire 3 : pp. 30-32 – Questionnaire 4 : pp. 47-50 – Questionnaire 5 : pp. 62-64 – Questionnaire 6 : pp. 84-86 – Questionnaire 7 : pp. 92-93 – Questionnaire 8 : pp. 112-114 – Questionnaire 9 : pp. 131-133 – Questionnaire 10 : pp. 151-153 ◆ S ÉQUENCE 1 : LA CONSTRUCTION D ’ UN PERSONNAGE ROMANESQUE I/ Lecture suivie : thèmes et techniques – La typologie d’un personnage, suivie de sa fiche d’identité : Gavroche (2). – Les relations entre les personnages : adjuvants/opposants, enfant/parents. – Gavroche et ses parents (2, 5) ; Gavroche et ses frères, fonction parentale (6). – Les personnages au sein d’un groupe : similarités et différences ; relation entre l’individu et ce groupe (position de chef, complémentarité, repoussoir…). L’ABC (3). – La symbolique des personnages (incarnation du Bien et du Mal) ou d’un trait de caractère précis (le poète, le sceptique…) (3). – La formation du héros : le roman d’apprentissage ; l’école de la vie (Gavroche/Jean Valjean et Montparnasse) (4) ; la « débrouillardise », le « système D » et la transmission du savoir et du savoir-faire, la filiation des personnages (Gavroche/ses frères) (6). – Le héros : qualités et comportement (5, 8, 9). – Le langage comme moyen d’identification d’un personnage (6, 7). – La symbolique des objets dans la construction d’un personnage : l’exemple du fusil (8). 32 PROPOSITION DE SÉQUENCES DIDACTIQUES II/ Outils de la langue – Procédés stylistiques : l’énumération et l’accumulation (2) ; la phrase nominale (2) ; les figures de style : métaphore, antithèse, périphrase (3, 5, 10). – Les registres de langue (4, 5, 6, 7) et, en particulier, la place de l’argot. – Synonymes (5). – Recherche étymologique (7). – Les propositions : principales et subordonnées (5). – Valeurs du présent (3). III/ Écriture – L’art du portrait avec réinvestissement des procédés hugoliens repérés : le portrait en action (2, 8) ; le personnage incarnant une passion ou habité par un sentiment, une idée (3). – Récit d’une action dans le système du passé (4). – Portrait d’un personnage au comportement « théâtral » (8). IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes – Étude de portraits dans d’autres romans ; le portrait en action dans l’extrait de Mon Bel Oranger de J. M. de Vasconcelos et dans Les Caractères de La Bruyère. – L’évolution de la langue et spécifiquement de l’argot ; utilisation de l’argot dans les romans contemporains (7) et dans l’extrait de La Vie devant soi d’Émile Ajar. – L’enfant et la mort : Gavroche (10), Momo dans La Vie devant soi d’Émile Ajar, les enfants de la chanson de Renaud, Morts les enfants, et l’article du Nouvel Observateur. ◆ S ÉQUENCE 2 : L’ ARGUMENTATION À TRAVERS LE ROMAN I/ Lecture suivie : thèmes et techniques – La visée du roman : origine et dénonciation des trois maux du XIXe siècle, selon Victor Hugo dans son avant-propos (1). – La constitution d’un groupe révolutionnaire et l’action de ce groupe : l’ABC (3, 8, 9, 10). – Le Bien et le Mal (3). – La voix du Bien contre la voix du Mal : Jean Valjean, éducateur de Montparnasse, et son réquisitoire contre la délinquance et le crime (4). – Le paragraphe argumentatif : argumentation, explication et exemple, l’argument d’autorité (7). 33 PROPOSITION DE SÉQUENCES DIDACTIQUES II/ Outils de la langue – Repérages des champs lexicaux : la misère (1), la souffrance (5). – Procédés stylistiques : les figures de style comme moyen de persuasion (anaphore, litote…) (1, 4). – Construction des phrases : subordonnées de temps, de cause et de conséquence (1, 9). – Interventions du narrateur (2, 4…). – Le présent de vérité générale (2). – Les tournures impersonnelles (7). – Les types de phrases (4). III/ Écriture – Le discours argumentatif avec réinvestissement des procédés repérés (4). – Récit avec insertion d’un dialogue argumentatif (4, 5, 8). – Création d’un lexique argotique à partir de métaphores (niveau de langue acceptable) (7). – Construction d’un paragraphe argumentatif : la Justice, la fin et les moyens (8). IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes – Les fonctions de l’avant-propos dans un livre (1). – L’enfance abandonnée et maltraitée au XIXe siècle et de nos jours (2, 5, La Vie devant soi d’Émile Ajar et Melancholia de Victor Hugo). – L’illettrisme : rapport entre l’ignorance et l’errance, la misère et la délinquance (1, 2, 5). – Le rôle des parents : instinct maternel (5). – L’enfance et la souffrance, l’enfance et la mort (10, campagne d’affichage pour « Handicap International », La Vie devant soi d’Émile Ajar, article du Nouvel Observateur et Morts les enfants de Renaud). – L’utilisation de l’argot dans la littérature contemporaine (7). – La Justice : ses fonctions (8). ◆ S ÉQUENCE 3 : LE RÉCIT COMPLEXE I/ Lecture suivie : thèmes et techniques – La caractérisation des personnages. – Le dévoilement progressif de l’identité et des caractéristiques des personnages grâce au narrateur omniscient ; le statut du lecteur qui en sait plus que les personnages (tous questionnaires). 34 PROPOSITION DE SÉQUENCES DIDACTIQUES – Vie et mort d’un personnage (9, 10). – Les liens entre les différentes intrigues (3, 4, 5, et la barricade comme lieu de connexion des personnages et des intrigues, 10). – L’art de la description : le point de vue, description objective et description subjective (4, 5, 6). – Les différents types de romans au sein des Misérables : roman psychologique, roman historique, roman d’apprentissage (tous questionnaires). – Le statut de la chanson dans le roman (10). – Le retour en arrière (8, 9). – La digression romanesque (7). – Les effets d’écho dans un roman (10). – Les interventions du narrateur (2). – La poésie dans le roman (8). – L’épopée : cadre spatio-temporel, roman historique (8, 9). – L’humour dans le roman : le contrepoint (8, 9). II/ Outils de la langue – Les compléments circonstanciels (4). – Les expansions du nom (4). – Les substituts du nom (4, 6). – La formation des mots (4). – Les procédés descriptifs (4, 6). – Les questions oratoires (7). – Le passif (8). – Les propositions au subjonctif : circonstancielles et complétives (9). – Les paroles rapportées (6). III/ Écriture – Dialogue inséré dans un récit (5). – Description d’un lieu (6), avec création d’une atmosphère (9). – Récit à la première personne : expérience personnelle, analyse de sentiments, système du passé (4, 6). – Portrait d’un personnage « théâtral » et, de ce fait, drôle (8). – Écriture d’une lettre (9). – Récit avec changement de point de vue (9). 35 PROPOSITION DE SÉQUENCES DIDACTIQUES IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes – Poésie et narration : la poésie dans le roman, la narration dans la poésie (8, Melancholia de Victor Hugo). – Les multiples visées d’un roman : roman historique, psychologique, d’apprentissage (tous questionnaires et dossier, pp. 170-176). – Le statut des paroles rapportées dans un roman. – L’épopée (7, 8, 9). 36 E X P LO I TAT I O N GROUPEMENT ◆ M ELANCHOLIA DE DU DE TEXTES V ICTOR H UGO 1. D’après les trois premiers vers, de quoi les enfants souffrent-ils ? Pour répondre, observez les mots placés à la rime, les parallélismes de construction et le type de phrases utilisé. 2. Quel est le rôle du quatrième vers par rapport aux trois vers précédents ? 3.Analysez précisément le rythme des vers 5 et 6, la métaphore du vers 8, les deux antithèses du vers 9, et les parallélismes de construction aux vers 10 et 11. Par quels adjectifs pouvez-vous donc qualifier le travail auquel les enfants sont astreints ? 4. À quels vers et pourquoi le poète donne-t-il la parole aux enfants ? Quel est, normalement, le rôle de la société à l’égard de ces derniers ? Que fait-elle d’eux, au contraire ? 5. En comparant les déterminants utilisés au début des trois premiers vers du poème à ceux employés aux vers 17 et 25, expliquez quelle est la fonction de la deuxième partie du poème. Donnez-lui un titre. 6. Quel est le type de phrases dominant dans ces vers ? Quels sentiments du poète révèle-t-il ? 7. Relevez les mots appartenant au champ lexical de l’espoir et de l’innocence d’une part, et du mal et de la dégradation d’autre part. 8.Victor Hugo condamne-t-il le travail en général ? Justifiez votre réponse. 9. En quoi Gavroche est-il différent des enfants évoqués dans ce poème ? En quoi leur ressemble-t-il ? ◆ M ORTS LES ENFANTS DE R ENAUD 1. Cherchez à quels faits précis Renaud fait référence en parlant de Bhopal et de Seveso. De quoi souffrent les enfants de Bogota et du Sahel ? 2. Expliquez quelles situations tragiques sont évoquées aux vers 5 à 7, 17 et 18, 29 et 32. 3. Le refrain (en gras) contraste fortement avec la mort des enfants : contre qui est-il dirigé ? 4. Relevez l’anaphore qui rythme ce poème. Comment se transforme-t-elle au vers 37 ? Qu’explique le chanteur des vers 37 à 44 ? 37 E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES 5. D’après le vers 44 et la dernière strophe, à quoi le sentiment d’injustice peut-il mener ? 6. Imaginez un couplet supplémentaire qui soit une référence à Gavroche. ◆ C AMPAGNE D ’ AFFICHAGE POUR H ANDICAP I NTERNATIONAL 1. Décrivez en quelques lignes l’image, en expliquant le cadrage, la répartition de la lumière dans la photographie, les lignes et l’action représentée. 2. Analysez le texte qui accompagne la photographie : Combien de phrases distinctes le composent ? Quelles typographies sont utilisées ? Où le nom de l’association est-il placé ? Comment est-il mis en valeur ? Quelle phrase incite à l’action ? 3. Trouvez-vous que cette affiche est efficace ? Vous touche-t-elle ? Pourquoi ? ◆ A RTICLE DU N OUVEL O BSERVATEUR 1. Repérez tout ce qui montre que ce texte est un article de presse. 2. Contre quelles réalités cet article s’élève-t-il ? 3. D’après le titre de l’article et le passage « La Banque mondiale […] se battre dans leur pays » (pp. 185-186), quelles sont les solutions envisagées par Olara Otunnu ? ◆ L A V IE DEVANT SOI D ’É MILE A JAR 1. Qui est le narrateur de l’histoire ? 2. Justifiez les temps utilisés dans le passage : « Je me suis […] rien » (l. 1-5). 3. Momo utilise souvent un langage familier : relevez-en quelques exemples (vocabulaire, répétitions, tournures incorrectes…). 4. À quoi Momo « joue-t-il » ? Pour quelle raison ? Que pensez-vous de cet « amusement » ? 5. Comment comprenez-vous le verbe repérer dans la phrase : « si les mecs à main armée sont comme ça, c’est parce qu’on les avait pas repérés quand ils étaient mômes » ? 6. D’après Momo, comment un enfant peut-il « exister » aux yeux du monde ? 7. Dans l’avant-dernier paragraphe (« En courant […] chercher »), relevez les procédés par lesquels le lecteur se sent proche du narrateur. 8. De quel passage des Misérables pouvez-vous rapprocher celui-ci (lieu, attitude de l’enfant…) ? 38 E X P LO I TAT I O N DU ◆ M ON B EL O RANGER DE GROUPEMENT DE TEXTES J. M. DE VASCONCELOS 1. Résumez en deux ou trois lignes cet extrait. 2. Qui est le narrateur de l’histoire ? 3. À quel moment Zézé comprend-il la situation ? et Luís ? 4. Quelles sont alors les réactions du petit ? 5. Par quels gestes Zézé console-t-il son frère ? 6. Par quels « arguments » successifs Zézé tente-t-il d’apaiser son frère ? 7. À partir de quel moment la révolte de Zézé se manifeste-t-elle ? À qui parle-t-il dans le passage : « Oui, je le ferais. […] plus gentil que lui » (p. 190) ? 8. À votre avis, Zézé est-il le « diable » qu’il prétend être ? Justifiez votre réponse. 9. À quels autres personnages de la littérature Zézé vous fait-il penser ? ◆ P ISTES POUR DES RECHERCHES DOCUMENTAIRES 1. Les conditions de vie des enfants au XIXe siècle. 2. Les législations en matière de droits des enfants en France et dans le monde au XXIe siècle et les associations qui luttent pour que ces droits soient res- pectés : la Charte des enfants et autres lois, Amnesty International, Sol-en-Si, Handicap International, Aide et Action… 3. Gavroche, un personnage légendaire : littérature, théâtre, comédie musicale, peinture… 4. L’enfance malheureuse à travers la littérature française et étrangère : Charles Dickens, J. M. de Vasconcelos, Hector Malot, Jules Renard… 5. Le roman historique : l’Histoire à travers le roman de Victor Hugo. 6. Les Misérables, quarante années de gestation : une vie de combats pour l’humanité. 7. Le rôle de la Justice. 8. Le statut de la chanson dans la littérature. 9. Paris au XIXe siècle. 10. Les caractéristiques du style hugolien. 39 BIBLIOGRAPHIE, DISCOGRAPHIE CO M P L É M E N TA I R E S ◆ S UR V ICTOR H UGO ET SON ŒUVRE – L. Aragon, Avez-vous lu Victor Hugo ?, Stock, 1997. – S. Grossiord, Victor Hugo. Et s’il n’en reste qu’un…, coll. « Découvertes », Gallimard-Jeunesse/Paris-Musées, 1998. – P. Laforgue, Gavroche : étude sur Les Misérables, SEDES, 1994. – H. de Phalèse, Dictionnaire des Misérables, Nizet, 1994. – M. Roman et M.-Cl. Bellosta, Les Misérables, roman pensif, Belin, 1995. ◆ S UR LE XIX E SIÈCLE – B. Champigneulle, Paris de Napoléon à nos jours, Hachette, 1969. – L. Chevalier, Classes laborieuses et Classes dangereuses, Plon, 1958. – Ph. Vigier, Paris pendant la monarchie de Juillet, Association pour la publication d’une Histoire de Paris, Diffusion Hachette, 1991. ◆ D ISCOGRAPHIE – Les Misérables, comédie musicale de Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil, 1980 (double CD). – Autour du romantisme. Le roman, 1792-1886, Bibliopolis, 1999 (CD-Rom). – J.-P. Soussigne, Le XIXe Siècle, le siècle de Victor Hugo, Havas Interactive, 1997 (CD-Rom).