HISTOIRE : Devoir maison n 1 : L`émigration italienne au xixE

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HISTOIRE : Devoir maison n 1 : L`émigration italienne au xixE
Septembre
2011
HISTOIRE : DEVOIR MAISON N 1 : L’ÉMIGRATION ITALIENNE AU XIXE SIECLE / 2NDE
Rédaction de l’histoire d’un migrant italien du XIXe siècle
A l’aide de votre imagination, des notes prises durant l’extrait vidéo du film Le Parrain 2ème
partie et en utilisant tous les documents fournis ainsi que vos connaissances personnelles vous
rédigerez un récit à la première personne du singulier sur une copie double préparée. Dans ce
récit, vous êtes Vito Corleone, un jeune migrant italien. Vous devez raconter les différentes
étapes de votre voyage, de votre départ de Sicile à votre arrivée à New York en passant par votre
traversée et votre intégration ou non (c’est au choix) dans votre nouveau pays, les Etats-Unis. Ce
récit devra impérativement comporter les éléments les plus importants de chaque document.
Attention à l’orthographe !
Etape 1 : Le départ
Etape 2 : La traversée
Un représentant de la compagnie maritime avait tout
organisé pour nous. Il nous a conduits dans une
pension où nous avons attendu le jour du départ du
paquebot. Là-bas, nous avons tout de suite été soumis
à un contrôle médical. Ils ont évalué l’état de nos yeux
et de nos dents, mais ils se sont montrés indifférents à
la quantité d’argent que nous avions dans les poches.
Les contrôles se sont répétés pendant les trois jours
que nous avons passés à Naples en attendant le départ
du Cédric le quatrième jour. Ce moment était
maintenant tout proche. Nous avons fait la queue pour
monter à bord, entourés de bagages. L’âme envahie
par l’effroi et un mauvais pressentiment, j’ai mis le
pied sur le gigantesque navire d’acier.
Pascal d’Angelo, Son of Italy, New York, 1924
Etape 3 : L’arrivée
Migrants italiens sur le pont d’un navire arrivant dans le port de
New York et passant à proximité de la statue de la Liberté
(Gravure, 1887)
Emigrants à bord d’un navire transatlantique
(photographie, 1906)
Etape 4 : L’intégration ?
Une vue du marché de Mulberry Street, dans le
quartier « Little Italy » à New York,
(Photographie, 1900)
1
Septembre
2011
HISTOIRE : DEVOIR MAISON N 1 : L’ÉMIGRATION ITALIENNE AU XIXE SIECLE / 2NDE
Etape 4 : L’intégration ?
à New York, vers 1900
L’intégrat
ion
Ci-dessus, pages extraites du Livre de l’immigrant, un manuel
pour apprendre la langue anglaise à l’usage des migrants italiens.
La première page, à gauche, nous montres « l’arrivée » du
migrant aux Etats-Unis, la deuxième page montre « le retour au
pays » du migrant devenu riche.
Musée américain en Grande-Bretagne, Bath
Ces Européens du sud et de l’est sont d’un
type très différent des Européens du nord
qui les ont précédés. Ils sont analphabètes,
dociles, ils manquent d’autonomie et
d’esprit d’initiative, ils n’adhèrent pas à la
conception anglo-saxonne de la loi, de
l’ordre et du gouvernement : leur arrivée a
terriblement dilué notre race nationale et
corrompu notre vie politique. (…) Partout
ces gens-là ont tendance à s’installer en
groupes ou en colonies et à apporter ici
leurs coutumes nationales et leurs rites
religieux.
Ellwood C. Cubberly, Boston, 1909
Prenons un groupe d’Italiens au moment où ils débarquent, et suivons-les dans la vie nouvelle qu’ils vont
commencer. Ils arrivent de Naples, et à l’entrée du port de New York ils sont pris à bord de leur steamer (navire à
vapeur), pour être transportés au moyen de grosses barques sur l’île d’Ellis où sont installés les bureaux de
l’immigration. La traversée ne les a pas démarqués. Le soleil d’Italie semble les avoir accompagnés. Ils parlent
bruyamment, s’interpellent, gesticulent avec une vivacité tout italienne. La plupart d’entre eux sont des paysans sans
instruction ; certains ont l’esprit contaminé de socialisme ou d’anarchie. Leur petit bagage à la main, ils défilent un
par un devant les inspecteurs, répondent à la série des questions traditionnelles, ouvrent leur bourse et en étalent le
contenu. S’ils sont admis, ils débarquent bientôt à New-York pour s’y fixer ou pour repartir plus loin. Restons avec
ceux que la ville va garder. Dans la foule qui assiste à leur arrivée, sur le débarcadère du ferry-boat, ils reconnaissent
un frère, un parent ou un ami, qui est venu à leur rencontre, tombent dans ses bras, et l’embrassent avec une naïve
effusion, puis disparaissent dans les rues au milieu du fracas de l’elevated railway. […] Mais ils ne connaissent ni la
langue ni les usages du pays, et pour trouver du travail ils devront avoir recours au padrone. Italiens eux-mêmes, les
padroni sont des intermédiaires entre les patrons et les immigrants. […] grâce à eux les nouveaux arrivants trouvent
très rapidement du travail. En général, le padrone tient en même temps un boarding-house, où il les abrite et les
nourrit. Enfin il est souvent banquier, reçoit du patron les salaires, les distribue aux ouvriers, ou les garde en dépôt
dans la mesure où ceux-ci le désirent. […]Le padrone leur rend beaucoup de services, mais il est en général
malhonnête.[…] Les Italiens sont groupés à New-York dans deux quartiers qu’ils occupent exclusivement et dont
l’un, fort pittoresque, a reçu le nom de Little Italy. Ils ont au suprême degré l’esprit de clan. Il suffit de traverser une
rue et l’on se trouve brusquement jeté au milieu d’eux. On n’entend plus parler qu’italien. Dans les cours des
maisons, d’une fenêtre à l’autre, le linge sèche sur des cordes, tout comme à Gênes ou à Naples. Les boutiques
portent des inscriptions italiennes, et presque tout y vient d’Italie. Ils ont leurs églises, leurs journaux, leur théâtre,
leurs banques, et forment là une cité dans une autre cité ; chaque province occupe une zone déterminée, et les
Napolitains ne sont pas mélangés aux Calabrais ou aux Siciliens. La jeune Italienne n’épouse presque jamais un
Américain et ne quitte pas le quartier de ses compatriotes qui font bonne veille, et se montrent très jaloux de
l’étranger qui approche d’elle, tant l’esprit de caste est développé chez eux.
DELPON DE VISSEC Lucien (journaliste et écrivain français (1872-1953)), Le Socialisme en Amérique. Essai de
critique sociale, Revue bleue, t. 19, 1903
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