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\ n n êe 4946. N° 41. Le N u m é r o : 2 fr. <50. SaôlitfWr Avril 1946. ^ JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUANTE COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUANTE QUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONS Abonnements à l'Édition des DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUANTE : FRANCE, COLONIES ET PAYS DE PROTECTORAT FRANÇAIS : £15 fr. ÉTRANGER : 3 2 0 fir. (pour les pays accordant une réduction de 50 °/0 sur les tarifs postaux) ET 5â5 f r . (pour les autres pays). (<Compte chèque postal : 1 0 0 . 9 7 , Paris.) JOINDRE LA DERNIÈRE BANDE aux renouvellements et réclamations SESSION DIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATION QUAI VOLTAIRE, N* 31, PARIS-7* DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE POUR LES CHANGEMENTS D'ADRESSE AJOUTER 6 FRANCS CONSTITUANTE l r e Séance du Vendredi 5 Avrit 1946. SOMMAIRE <. — Procès-verbal. St. — Entraves à la liberté des enchères. — Adoption sans débat d'un projet de loi. 3 — Accès des femmes à la magistrature. — Adoption sans débat d'une proposition de loi. 4. Voies ferrées d'intérêt local. — Adoption sans débat d'un projet de loi. 5. — Internat scolaire pour les enfants des mariniers. — Adoption sans débat d'une proposition de résolution. 6. — Election des députés. — Suite dé la discussion d'une proposition de loi. Art. 13 (nouvelle rédaction). M. Biondi, rapporteur. Proposition de réserver l'article formulée par M. Courant: MM. Gourant, Delachenal, Maurice Lacroix, d'Astier de La Vigerie, président de la commission; Roulleaux-Dugage. — Rejet. Sur l'article: MM. Delachenal, le rapporteur, Delorme. — Adoption. Art. 14 {nouvelle rédaction). Amendement de M. Bardoux et plusieurs de ses collègues: MM. Bardoux, Avinin, le rapporteur. — Rejet. Amendement de M. Delachenal: MM. Delachenal, le rapporteur. — Rejet. Sur l'article : MM. Maurice Lacroix, le rapporteur, Viollette, Gabriel Chevallier, Delachenal. Adoption de l'article. Art. 15: adoption. Art. 16 (nouvelle rédaction). Amendement de M. Maurice Lacroix: MM. Maurice Lacroix, le rapporteur. — Rejet, au scrutin. Amendement de M. Delachenal : MM. Delachenal, le rapporteur. — Rejet, au scrutin. Sur l'article: M. Delachenal. Adoption de l'article. Art. 17 (nouvelle rédaction). Sur l'article: MM. le rapporteur, Varenne, Avinin. Demande de renvoi à la commission formulée par M. Coty: MM. Coty, le président de la commission. — Rejet.. Adoption de l'article. Art. 18 (nouvelle rédaction) : M. Coty, — Adoption. Titre IV. — Dispositions spéciales à l'Algérie. Discussion générale: MM. Rencurel, Bendjelloul. Renvoi de la suite de la discussion à la deuxième séance de ce jour. 7. — Règlement de l'ordre du jour. Je consulte l'Assemblée sur le passage h l'article unique. (L'Assemblée, consultée, décide de passer à l'article unique.) M. le président. « Article unique. — L'article 412 du code pénal est modifié et complété comme suit: « Ceux qui, dans les adjudications dè la propriété, de l'usufruit ou de la location des choses immobilières ou mobilières, d'une entreprise, d'une fourniture, d'une exploitation ou d'un service quelconque, auront entravé ou troublé, tenté d'entraver ou de troubler la liberté des enchères ou des soumissions, par voies de faits, violences ou menaces, soit avant, soit pendant les enchères ou soumissions, PRESIDENCE DE M. ANDRE MERCIER (Oise), seront punis d'un emprisonnement de quinze jours au moins, de trois mois au vice-président. plus, et d'une amende de 5.000 à 500.000 La séance est ouverte à neuf heures et francs. « La même peine aura lieu contre ceux demie. qui, par dons ou promesses, auront écarte ou tenté d'écarter les enchérisseurs, ainsi — 1— que contre ceux qui auront reçu ces dons PROCES-VERBAL ou promesses. « Seront punis de la même peine tous M. le président. Le procès-verbal de la ceux qui, après une adjudication publique; 2e séance d'hier a été affiché et distribué. procéderont ou participeront à une remise aux enchères sans le concours d'un offiIl n'y a pas d'observation?..» cier ministériel compétent. » Le procès-verbal est adopté. Je mets aux voix l'article unique du projet de loi. (L'article unique du projet de loi, mis — 2 — aux voix, est adopté.) ENTRAVES A LA LIBERTE DES ENCHERCS Adoption sans débat d'un projet de loi. —3— M. le président. L'ordre du jour appelle ACCES DES FEMMES A LA MAGISTRATURE le vote sans déibat, conformément à rar- Adoption sans dég>at d'une proposition de loi. ticle 34 du règlement, du projet de loi modifiant l'article 412 du code pénal conM. le président. L'ordre du jour appelle cernant les entraves apportées à la liberté le vote sans débat, conformément à rardes enchères. ticle 34 du règlement, de la proposition * (3 f.) 66 * 1496 • - ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE — l r e SEANCE DU 5 AVRIL 1946 fe loi de M. Robert LemxM et plusieurs de ses collègues ayant pou* ofcjet d e permettre aux femmes d'accéder à la magistrature. . Je consulte l'Assemblée s u r le passage à l'article unique. (L'Assemblée, consultée* décide de passer à F article unique.} M. le président. « Article unique- — Tout Français, de l'un ou l'autre sexe, répondant aux conditions légales, peut accéder aux fonctions de la magistrature. » Je mets aux voix l'article unique de la proposition de loi. (L'article unique de la proposition de loi, mis aux noix, est adopté.) —4— VOIES FERREES D'INTERET LOCAL Adoption sans défeat d'un projet de loi. M. le président. L'ordre du jour appelle le vote sans débat, conformément à l'article 34 du règlement, du projet de loi autorisant i'octroi d'avances aux entreprises exploitant des réseaux de voies ferrées d'intérêt local partiôllement ou totalement détruits par suite d'actes de guerre. Je consulte l'Assemblée sur le passage à l'article unique. (L'Assemblée, consultée, décide de passer à l'article unique.) M. le président. « Article unique. — Nonobstant les dispositions du dernier alinéa de l'article 3 de la loi maintenue provisoirement en vigueur du 28 octobre 1942, les dispositions des articles 35 et 36 de ladite loi seront applicables aux entreprises de voies ferrées d'intérêt local et aux entreprises assimilées. « L'octroi des avances prévues par ces articles devra être précédé de l'avis d'une commission créée à cet effet par le ministre des travaux publics et des transports, décidant en dernier ressort de la reconstitution ou de la transformation de l'entreprise visée. « Lorsqu'une décision du ministre des travaux publics et" des transports ordonnera la transformation d'une entreprise visée par la présente loi, le remplacement des installations et matériels sera effectué en équivalent. » Je mets aux voix l'article unique du projet de loi. (L'article unique du projet de loi. mis aux noix, est adopté.) — 5 — INTERNAT SCOLAIRE POU* LES ENFANTS DES MARINIERS Adoption sans débat d'une proposition de résolution. KL le président L'ordre du jour appelle le vote sans débat, conformément à l'article 34 du règlement, de la proposition de résolution de M. Arthur Ramette et plusieurs de ses collègues tendant k inviter le Gouvernement à prendre les mesures propres à créer u n internat scolaire pour les enfants des* mariniers 1 . Je consulte l'Assemblée s u r le passage à. la proposition de résolution. (L'Assemblée, consultée, décide de passer à la proposition de résolution4 M. te président. Je donne lecture de la proposition dé résolution: « L'Assemblée nationale- constituante invite le Gouvernement à prendre lés mesu- res nécessaires pour assurer l'instruction laïque gratuite et obligatoire des enfants des mariniers et, entre autres, les suivantes : a 1® Ordonner la perception immédiate de la taxe sur les chargements instituée par le déeret du 17 juin 1938 ; « 2° Créer en premier lieu, à ConfîansSainte-IIonorine, carrefour des voies fluviales les plus importantes, et, en second lieu, au Bassin-Rond près d'Etrun (Nord), ensuite k Lyon et Toulouse, des internats, par voie de construction ou autrement, sur les grandes voies fluviales, capables de recevoir les enfants des deux sexes des mariniers, de sept à quatorze ans, ainsi que ceux de treize à quinze ans qui n'ont pas (bénéficié de ce régime; « 3® Donner à ces enfants, en plus des connaissances généralement enseignées, une instruction professionnelle; « 4° Les faire bénéficier, dans la fréquentation des classes, de rapports avec des enfants d'autre origine, organiser des internats d'an type accueillant et libéral en raison du genre de vie des enfants dans le milieu familial; « 5° Après organisation totale, interdire la présence sur les bateaux des enfants de neuf à quatorze ans, en bonne santé, en dehors des périodes de vacances, et sous peine de sanctions pénales. » Je mets aux voix la proposition de résolution. (La proposition de résolution, mise aux voix, est adoptée.) — 6 — ELECTION DES DEPUTES Suite de la discussion d'une proposition de loi, M. le président. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi de M. Jacques Bardoux relative à l'élection des membres de la Chambre des Députés. [.Article 13.1 M. le président. Dans sa deuxième séance d'hier, l'Assemblée a poursuivi l'examen des articles et s'est arrêtée à l'article 13. Je donne lecture de la nouvelle rédaction de la commission: « Art. 13. — La commission centrale de recensement totalisera, par liste interdépartementale, les voix recueillies et les sièges obtenus en vertu de l'article 12 par chacune des listes de circonscription composantes. « Elle constitue également, pour les besoins du calcul, la liste interdépartementale théorique des indépendants qui comprend le total des voix recueillies et des sièges obtenus dans les circonscriptions par l'ensemble des listes non rattachées à un parti ou k une organisation politique. « Les sièges complémentaires, c'est-àdire les sièges non conférés en vertu de l'article 12, font d'abord l'objet d'une répartition provisoire entre les listes .interdépartementales effectuée de la façon suivante : « La commission centrale établit, pour chaque liste interdépartementale, le total des restes sur le plan national; la division de chacun de ces totaux par le quotient national détermine le nombre des sièges complémentaires revenant à chaque liste. « S'il reste des sièges non attribués, il sera procédé selon la règle de la plus forte moyenne sur le plan national. Celleci est le résultat de la division du nombre total de voix obtenues par chaque liste interdépartementale par le nombre total des sièges déjà conférés, plus un. Les sièges sont successivement attribués selon cette règle. « Au cas 011 l'opération précédente aboutirait pour plusieurs listes interdépartementales à un résultât égal, leur donnant également droit à u n siège, et où il ne resterait q u ' u n siège à pourvoir, il serait conféré k celle de ces listes qui a recueSJli le plus de voix. » M. Joseph Delachenal. Nous ne possédons pas de texte. Comment voulez-vous que nous discutions l'article en connaissance de cause f M. le président. On en termine le tirage. Il va vous être remis. El. Joseph Delachenal, Mais en attendant, on en discutera. Et ce n'est pas après avoir entendu cette simple lecture que nous pouvons prendre utilement part à la discussion. M. le président II n ' y a en vérité que le deuxième alinéa qui est nouveau. M. Joseph Delachenal. Encore faudrait-il que nous ayons le temps de l'examiner. il. Jean Biondi, rapporteur. Je demande la parole. Mr le président. La parole est à M. Jean Biondi, rapporteur. M. le rapporteur. Mesdames, messieurs, la commission a été Gibligée de procéder à un nouvel examen et à une modification de l'article 13. En réalité, il ne s'agit pas à proprement parler d'une modification, mais plutôt de l'addition d'un paragraphe nouveau. C'est le deuxième alinéa au texte dont M. le président vient de nous donner lecture. Je tiens à le lire de nouveau de façon que vous puissiez bien vous en pénétrer: « Elle constitue également, pour les besoins du calcul, la liste interdépartementale théorique des indépendants qui comprend le total des voix recueillies et des sièges obtenus dans les circonscriptions par l'ensemble des listes non rattachées k u n parti ou à une organisation politique ». Pourquoi cette disposition? Je vous demande d'abord de vous rappeler que la répartition à* laquelle on procède aux termes de l'article 13 n'est que provisoire et qu'elle s-era modifiée par le jeu de l'article 14. Cette répartition provisoire ne concernait jusqu'ici que les listes se référant à u n parti ou à une organisation politique. Or vous avez décidé, hier, d? modifier* l'article 4 et vous avez perm's aux candidats n'appartenant à aucun parti ou à aucune organisation politique de se présenter. Vous avez, d'autre part, supprimé pour les listes l'obligation de se rattacher à un parti ou à une organisation politique présentant des listes dans vingt circonscriptions. Vous avez donc introduit dans la répartition un élément nouveau et il fallait tenir compte de ce fait. Les listes d'indépendants pourront présenter leurs candidats sous des étiquettes diverses dans les divers départements. Dans le projet qui vous est soumis, il y a deux façons d'obtenir des sièges dans un département: la première résulte du jeu du quotient, la seconde, de la disposition selon laquelle en tout état de cause on assurera à chaque département un minimum de deux représentants et du fait que les listes qui ont été présentées peuvent bénéficier ainsi, au titre de la répartition locale, d'un siège ou de deux selon la moyenne qu'elles ont obtenue dans le cadre de la circonscription. La commission a été très large, dans le désir de satisfaire à votre demande de liberté. Elle a décidé que les indépendants pourraient bénéficier non seulement de sièges au quotient mais encore de sièges éventuels par le jeu de la plus forte ihoyenne. Mais alors je vous demande de réfléchir aux conséquences que cela peut entraîner en pensant que, par ailleurs, ces indépendants n'ont pas le droit de bénéficier de la répartition des restes. Vous risquez d'aboutir au résultat suivant: ou bien le total des voix recueillies par les indépendants est supérieur au nombre de sièges auxquels ils auraient droit au quotient, et dans ce cas l'excès serait reversé dans la répartition générale des restes, et constituerait une sorte de prime à la plus forte moyenne pour les grands partis; ou bien le nombre total des voix qu'ils ont obtenues, si on les groupe, est inférieur au nombre de sièges qu'ils ont obtenus, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas un nombre de voix correspondant au nombre de voix qu'ils devraient avoir pour que leurs sièges correspondént à des sièges attribués au quotient, et dans ce cas ils se trouvent avoir un, deux ou trois sièges en excédent, et il est nécessaire, pour rétablir l'équilibre, pour qu'ils n'aient pas plus que leur Sû, qu'on leur retire ces sièges. C'est dans ce but, pour permettre d'effectuer ces opérations, que nous avons introduit ce paragraphe supplémentaire qui permettra ainsi ' à la commission de recensement d'effectuer son travail sans difficulté et de donner à chacun le nombre de sièges qui lui revient exactement. (Très bien! très bien!) M. le président. La parole est à M. Pierre Courant. M. Pierre Courant. Il m'apparaît que nous sommes saisis ce matin par la commission d'une proposition importante. Or, il y a actuellement én séance une quarantaine de députés, par suite de la séance de nuit. M. Alexandre Varenne» Mettons cinquante. -M. Pierre Courant. Je ne chicanerai pas sur quelques unités. Or, ce texte mérite d'être examiné à loisir. J'indique tout de suite que l'opinion exprimée par M. le rapporteur au nom de la commission est intéressante, mais qu'une solution différente pourrait être proposée ; on pourrait imaginer aussi, en raison de la perte nécessairement éprouvée par les indépendante, s'ils ont droit à un plus grand nombre de sièges que celui qu'ils auront obtenu au quotient, de leur accorder, à titre de compensation, de ne pas voir leurs droits diminués si les calculs dont parle la commission ont pour conséquence l'attribution d'un nombre de sièges inférieur à celui obtenu au quotient. On pourrait admettre une espèce de clause « vaille que vaille », qui leur permettrait soit de profiter, soit de perdre sur le reste en consolidant leurs positions. Je ne dis pas que ce système soit le mien, mais il est possible et il peut tenter u n certain nombre de membres de l'Assemiblée. M. le rapporteur. Me permettez-vous de vous interrompre, monsieur Courant? M. Pierre Courant. Je préfère terminer, d'autant que ma position tend précisément à ne pas trancher la question. Etant donné la nouveauté du texte et, surtout, le fait qu'il n'a pas été distribué, que nous ne l'avons pas vu par écrit, gv/en somme 540 députés sur 580 ou 535 sur 580 — encore une fois la nombre exact importe peu — ne savent même pas qu'il existe, il me paraît opportun de réserver l'article et de l'examiner en fin de discussion ou cet après-midi, pour que le contrôle de l'Assemblée puisse s'exercer de façon raisonnable. Ainsi, quelle que soit la solution qui interviendra, personne ne pourra prétendre que la décision a été enlevée à l'Assemblée par surprise et dans des conditions qui n'ont pas permis un contrôle suffisamment réfléchi et digne d'elle. M. le président. Il ne peut y avoir aucune surprise pour les membres de l'Assemblée, puisque celle-ci a été convoquée normalement pour ce matin, à neuf heures et demie. La parole est à M. Delachenal. M. Joseph Delachenal. J'éprouve quelque difficulté à me faire une opinion précise sur le nouveau texte. Je voudrais donc poser une question à M. le rapporteur, ou plutôt lui soumettre un exemple, car de cette façon, je crois, sa réponse sera (plus claire qu'en procédant par des explications abstraites. Je suppose que dans u n département îa liste indépendante est arrivée en tête sans obtenir le quotient — car il n ' y a pas beaucoup die départements où une liste obtiendra le quotient — sans que, dans l'ensemble de la France, les indépendants aient obtenu le 5 p. 100, c'est-à-dire u n million de voix. Quel sera le sort de la tête de liste des indépendants dans ce département déterminé où la liste est arrivée en tête ? M. le rapporteur. Elle sera élue. M. Joseph Delachenal. Sans avoir les 5 p. 100 et sans avoir le quotient ? M. le rapporteur. En ce qui concerne les indépendants, il ne peut être question dies 5 p. 100. La liste interdépartementale que nous constituons est une liste théorique. C'est dit dans l'article et, 6i vous avez écouté... M. Joseph Delachenal. Je Vous ai écouté de mon mieux, monsieur le rapporteur, mais il est assez difficile de suivre cette discussion. M. le rapporteur. Mon cher collègue, si vous avez écouté la lecture que j'ai faite, après M. le président, du texte du deuxième alinéa et les explications, que j'ai essayé de rendre aussi claires et aussi compréhensibles que possible — je m'exouse si je n ' y suis pas parvenu... M. André Le Troquer, ministre de l'intérieur. Vous y avez réussi parfaitement ! M. le rapporteur. ...vous avez pu constater que, d'après le texte même, la liste des indépendants est une liste théorique, qui n'est là que pour faciliter les calculs. Par conséquent, c'est une liste qui n'a rien à voir avec les 5 p. 100. Dans ces conditions, si une liste d'indépendants arrive en tête dans u n département où aucune liste n'atteint le quotient, elle aura u n élu. M. le président. La parole est à M. Maurice Lacroix. M. Maurice Lacroix. M. le rapporteur a parlé tout à l'heure de retirer l'excédent aux listes qui obtiendraient plus de sièges qu'elles n ' e n auraient eu au quotient. Si une liste d'indépendants obtient u n siège à la plus forte moyenne, sous quelle forme s'otpèrera le retrait de l'excédent dont vous avez parlé, monsieur le rapporteur ? M. le rapporteur. Le retrait se fera sous la forme prévue à l'article 14. On établira un pourcentage des voix par rapport aux suffrages exprimés dans les diverses circonscriptions où il y a eu des indépendants élus par le jeu de la répartition: locale et celui qui aura le moins fort pourcentage disparaîtra. M. Maurice Lacroix. Même si sa liste £ eu le quotient ? M. le rapporteur. Non! Si la liste a obtenu le quotient, la question ne peut pas se poser. M. Emmanuel d'Astier de La Vigerie, président de la commission. Les dispositions de l'article 13 ne jouent pas seulement pour les listes d'indépendants, mais pour toutes les listes de parti. Par conséquent, si un parti devait obtenir, par le jeu de l'affectation obligatoire de deux députés à chaque département, u n nombre de députés qui serait plus élevé que celui auquel lui donnerait droit le nombre de voix obtenu, il perdrait de ce fait un certain nombre de sièges afin que soit rétablie une équitable représentation proportionnelle. M. Maurice Lacroix. Même des députés élus au quotient ? M. le président de la commission. Mais non! M. le rapporteur. Voulez-vous que nous fassions de l'arithmétique, monsieur Lacroix ? M. le président de la commission. Nous aurons des sièges disponibles, puisqu'il v, aura des sièges complémentaires. M. le président. La parole est à M. Roulleaux-Dugage. M. Jacques Roulleaux-Dugage. Monsieur le rapporteur, je n'ai, pas très bien compris ce que deviendront 1ns restes de ces listes d'indépendants qui n'auront pas droit à la répartition des restes, parce qu elles n'auront pas recueilli les 5 p. 100. A quelle liste iront fous ces restes ? M. le rapporteur. Nous supposons que les listes d mdépendants qu'on a groupées liste théorique ont obtenu 700.000 suffrages et que le nombre de sieges qui leur a été attribué leur donne ? 0 1 î n n n 6 ^ - 0 a 0 - . n v a * a v o i r un excédent de 100.000, qui représentera 3 sièges si le quotient atteint 32.000. Ce sont ces trois sièges que nous retirons à ceux qui en bénéficieraient indûment et que nous reportons sur le plan national. M. le président. C'est clair. M. Jacques Chastellain. C'est peut-être clair, mais ce n'est certainement pas juste, M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... M. Courant demande que l'article 13 soit réservé. Je vais consulter l'Assemblée sur cette proposition. M. le président de la commission. La commission s'oppose à cette proposition et demande que l'Assemblée se prononce dès maintenant sur l'article 13. M. le président. Je consulte l'Assemblée sur la proposition de M. Pierre Courant, tendant à réserver l'article 13. (Cette proposition, mise aux voix, n'est pas adoptée.) M. Joseph Delachenal. Je demande la' parole. M. le président. La parole est à M. Delachenal. Kl. Joseph Delnefeenai. Mes4am.es, messieurs, je voterai contre l'article 13r car j'estime, après les explications de M. le rapporteur,, qu'il est absolu-métal inadmissiMe: que les resles obtenus paar une organisation ou par des indépendants puissent aller à d'autres partis. Cela est contraire au bon sens et au principe du suffrage universel. (Applaudissements à droite.) M. le rapporteur. Je m*excuse d'intervenir à nouveau, mais je désire apporter une précision. M. Pierre Courant» Une précision n'est pas un. démenti. M. le rapporteur. La réalité est différente. Je vous ai indiqué tout à l'beure que si la liste théorique des indépendants obtenait plus de sièges que n e M en confère k nombre des voix qu'elle a obtenues, on loi retirait, ces sièges. Par contre, si elle en a eu moins, elle conservera ceux qui lui reviennent de droit au quotient, et par la répartition locale, et les restes qui résulteront de cette opération seront répartis à l'échelle nationale, iMouvements, divers à droite.) M. Joseph Delachenal. Au bénéfice d'autos listes l N, Claudius Delorme, Je demande la parole. M. le président. La parole est à* M. Belorme. » . Claudius Déformé. Je voterai contre l'article 13, malgré les explications qui viennent de nous être données,, car il demeure que la-volonté de l'électeur dont le vote se sera porté s u r des indépendants sera trahie,, puisque en fin de compte son suffrage sera, k l'échelon national,, attribué à" un parti d'une tendance tout à foit opposée à la sienne. (Très Ment très bien! à droite et sur divers bancs an centre. — Interruptions à Vextrême gauche.) If, le président. Personne ne demande plus la parole?... Je mets aux voix ^article 13-. (L'article 13, mis aux voix* est adopté.) M. te président. Je donne lecture de la nouvelle rédaction proposée p a r la commission pou®' l'article 14: «r A r t 14* — Dans chacune des circonscriptions où toutes les* listes (ou bien toutes- les listes sauf une) ont recueilli u n nombre de voix inférieur au quotient électoral national, la commission centrale de recensement attribue deux sièges (ou un siège) suivant la règle de la plus forte moyenne. « Les sièges attribués par la règle de la pius forte moyenne à des listes de circonscription viendront en déduction du nombre des sièges complémentaires provisoirement conférés par la commission en application de l'article 43 aux listes interdépartementales correspondantes. c Si une liste. interdépartfcmeiïtale a obtenu, à la répartition locale, u n nombre de sièges supérieur au nombre de sièges complémentaires que lui conférait l'utilisation des restes,, l'excédent lui est retiré. « A cet effet* la commission j r e n d en compte le nombre de voix recueillies çar chacune des diverses listes de eiitîfmseription intéressées faisant p a r t î t cfune- m ê m e liste interdépartementale ; elle établit le rapport de ee nombre au nombre total i e s suffrages exprimés dans la circonscription correspondante et l'énonce en pourcentage; l e s sièges en excédent sorît retirés aux listes qui présentent les plus faibles* pattPcaatages. Toutefois, t u tm- o t une ou plusieurs listes de circonscription auraient Vous n'avez pas intérêt, m e s chers collègues, à exaspérer davantage l'électeur moyen. Il pourrait,, dans une circonstance prochaine» "manifester sa mauvaise humeur. 11 est actuellement dans un état passif, peut-être parce qu'il est sous-alimenté physiquement et moralement,, mal» lorsqu'il aura entre les mains le bulletin du referendum, il pourra exprimer son irritation. (Je que Je vous propose est u n système extrêmement simple. Nous acceptons les principes essentiels de la proposition d e loi, à savoir la représentation proportionnelle intégrale, le quotient national unique, la, commission centrale de recensement, le report des restes sur des listes nationales de partis ou de groupes. Du moment que nous respectons les principes essentiels du projet de loi, il me semble simple de rétablir,, dans les circonscriptions départementales, après l'attribution des sièges au quotient, la répartition des sièges restant, sur la hase tîe. la plus forte moyenne. Ainsi serait réduite l'importance des restes. Sur les listes nationales, ces -restes seraient répartis par le Jeu du quotient national unique. Montaigne a dit dans, un de ses essais: que » le Français est un bon peuple, guerrier et généreux* capable pourtant d'obéissance et de discipline et de servir à quelque bon usage s'il est bien guidé ». C'est entendu, c'est un bon peuple, mais il ne faut pas abuser de cette bonté naturelle du peuple français. Je me suis permis il y a quelques Jours,, k propos de la nationalisation de l'électricité, d'adresser un appel sincère, que j'aurais voulu être aussi persuasif que possible, pour vous demander de chercher le moyen d'atteindre les buts recherchés: contrôle des concentrations industrielles et création d'un organisme nécessaire pour intensifier la production, sans faire courir le moindre nsque immédiat ou prochain aux finances publiques et au Trésor dont la situation est grave. Cet appel n'a pas été entendu. Je vous en adresse u n autre aujourd'hui. Je ne vous l'adresse pas au nom d'un parti; il vient simplement d'un homme de bonnevolonté: je vous demande de ne pas imposer à ce pays une loi infiniment obscur© qu'il interpréterait comme u n défi à son bon sens et comme' un attentat à sa liberté civique. (Applaudissements à droite.) obtenu 2 sièges par la répartition locale, c'est k ces listes que les sièges en excédent seraient tout d T abord retirés à raison d'un siège par liste. « Les sièges, ainsi retirés k certaines listes de circonscription, sont attribués., dans chacune des circonscriptions correspondantes, k d'autres listes suivant la lègle de la plus forte moyenne. » MM.. Bardoux, An lier et Delorme ont présenté u n amendement tendant à remplacer les articles 14, 15, 16 et. 11 pa? les articles suivants: « Art. 14. — Les listes locales qui ont recueilli plus de voix que ne- comporte le nombre de sièges, qui leur a été attribué, en vertu de l'article 11, ou qur n'ont obtenu aucun mandat, n e reportent l'excédent ou la totalité de leurs voix sur la liste nationale à laquelle elles sont apparentées, que si les listes locales de ce parti ou de ce groupe ont obtenu u n minimum de 10 élus. « Art. 15. — Chaque liste nationale reçoit autant de mandats, que le nombre de voix reportées sur elle el non représentées au titre des élections effectuées dans les circonscriptions, contient de fois le quotient électoral national. « Art. 16-. — Au cas où cette opération aboutirait pour plusieurs listes nationales à un résultat égal, leur donnant également, droit à un siège, et où il ne- resterait q u n i i siège à pourvoir, il serait conféré à ceL'e de ces listes nationales qui a recueilli le plus de voix. « Art. 17. — Les mandats sont attribués dans I ordre des noms inscrits sur chaque liste nationale, les noms des candidats erns sur les listes nationales avant été préalablement rayés.. » La parole est à M. Bardoux. M. Jacques Bardoux. Mesdames, messieurs, j'ai un aveu très pénible à faire. Evidemment si notre collègue M. Rivet ne m'avait pas donné une ou deux fois un brevet d'intelîectualité, je ne sais pas si j aurais le courage de faire cet aveu publiquement k la tribune de cette AssemMee. J'avoue ne rien avoir compris aux articles 14, 15, 16 et 17. Je lies ai l u s une première fois. J'ai pris ma tête entre les deux m a i n s : je n'avais «- - —— . J w.» VIJJJU'J 11 rte prendre un crayon, pour voir comment lonctionnerait le système., Je n ' a i rien compris. Alors, je vous avoue que j'ai envoyé au diable cette œuvre, qui résultait de l'accouplement d'une pensée socialiste et d*nm* pensée communiste. ML le rapporteur. Si vous le voulez, ie I puis vous donner des leçons particulières. 1 (Rires*.) j Vt« Jasques Bafcftmx. Je pense que l'électeur moyen m comprendra pas davantage que moi. Je sais qu'il est habitué à recevoir u n certain nombre de documents auxquels H ne comprend .rie®. C'est le cas. des statistiques e t des instructions relatives a® ravitaillement. C'est le cas également i e nombreux imprimés d'ordre fiscal. Le consommateur et le contribuable se résignent tant bien que mal. Ils comptent, pour se venger,.; sur le marché ncrii et s u r la fraude fiscale^ Mais voici f u ' u n droit essentiel est m question: e&Iui qui consista k choisir et à investir son lepréseataiirL £*est l e premier des droite, eiviçues. L'obscurité sera* à n ' e n p a s douter, interprétée- mwm& u n moyen de: masquer k réduction de: e t droit essentiel. EU. Antome Avinin. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Avinin contre l'amendement. Kff. Antoine Avinîn. En me prononçant contre l'amendement de M. Bardoux, je voudrais faire observer à ceux de nos collègues qui sont proportionnantes que 1er vote de l'article 14 est en opposition formelle avec les règles de la plus élémentaire répartition proportionnelle. Vous instituez un scrutin majoritaire dans le cadre - départemental et, ce qui est infiniment plus grave, à la majorité relative. Tous avez-, hier,, repoussé le projet de notre collègue Varenne et aujourd'hui vous aggravez singulièrement votre position. Je me permets de dire à nos collègues proportionnalités qui, liés par la discipline de leur parti, vont quand même voter cet article* qu'aux, dernières élections» en appliquant un quotient national probable d e voix, d a n s treize départements, ils n'auraient pas eu u n élu. Dans dix autres, i k n'en auraient eu qu'un seul. Ils vont donc livrer l'élection, dans vkrçgMiofe départements^ au hasard à'um scrutin qui n'est pas u n scrutin propor| tionnel* qui n ' e s t pas. u n scrutin majori- faire, maïs s c t i & I l e majorité r o tîve, je «lirai même : très relative, r dois mettes en g u d e rAsseiaMée -eontpe les conséquences de m vote, M. te président* La parole est à M. le rapporteur. M. le rapporteur. La commission de l'intérieur *a examiné t'amenfêement de M. Bardoux qu'elle proposa à- l'Assemblée de .• repousser. D'abord, M. Bardoux se plaint d e la re-daction de l'article 14 qu'il fcrouve toutîue, -fâiscure, confuse. H. Alexandre Varenne. E a mauvais ( £Qût! - M. te rapporteur. Gela ne lait pas l'ombre d ' u n doute, - Etant donné les observations de M. Bardoux, sort, amendement devrait être plein -de clarté, lumineux. Or, je vous avoue -que je n'arrive pas à ie comprendre. D'ailleurs, je ne -suis pas le seul. Aucun dés. membres de la commission i e l'intérieur n'a réussi à' sayoir ce que M. Bardoux propose. , , Son amendement stipule: « Les listes locales qui ont recueilli plus &e voix que n e comporte le nombre de sièges... » Je n e vois "pas comment les listes ont pu recueillir plus de voix que ne comporte Je nombre de sièges. M, Alexandre Varenne. fta'esi-ce qu^en <eîfet les sièges -ont à voir avcc les voix ? M. le rapporteur. Je ne comprends p&s fin tout. On a pu recueillir des sièges avec ; l e quotient ou avec un nombre d e suffrages inférieur au q u o t i e n t Comment le -nombre total ûes voix peut-il dépasser le ©ambre (ie voix correspondant au nombre sièges? Vraiment, je n e vois pas ce que cet ' amendement peut apporter de clarlé dans te texte de l'article 14 auquel on reproche d'être obscur, En réalité, voyez-vous, quand j'essaie de pénétrer la pensée profonde de cet amend e m e n t , j'ai l'impression que M. Bardoux a surtout voulu dire que les indépendants n'auront pas le droit de reporter leurs voix sur le plan national s'ils n'ont pas obtenu dix sièges .sur le même plan. Mais alors, M. Bardoux vient .en retard. J e lui demande de se reporter au texte de l'article 4 qui lui donne pleine satisfaction. il peu! donc retirer 5011 amendement. * M. le présidait La parole est à M. Baridoux. M. Jacques Bardoux. ïe croyais m'être expliqué clairement. J'avais déposé n n amendement pour maintenir, dans les circonscriptions départementales,, F attribution des sièges d'après le système de la loi du 21 octobre: après la répartition par le jeu du quotient national, les sièges restant sont attribués suivant la règle de la plus forte moyenne. Mais alors il subsiste des restes, soit pour les listes qui n'ont pas bénéficié de la plus . forte moyenne, soît même pour celles qui «n ont bénéficié. Ce sont ces .restes qui, "reportés sur les diverses listes nationales, seront répartis par le jeu du quotient national unique. M. le rapporteur. Si je comprends bien, 11 s'agit d'un amendement à la {proposition de loi déposée par M. Bardoux. Or, en ce moment, 21011$ discutons le projet de la commission, ' M. Jacques Bardoux. Je l'avais déposé antérieurement. Il n ' y a nulle obscurité. Je reprends tes dispositions de la loi du 2 1 «ctohriu D'affieuï^ je m vise pas un* p â m e n t l'article 14, mais aussi les articles1 15, 10» 11. Je demande h IL le rapporteur d<e bien Vfîmteir prendre un crayon -et de nous dire comment j o u i r a le système des articles 15, M et 17 pour lia parti qui aura obtenu 5 100 des suffrages et„ par exemple» 20 sièges m. quotient. Comment sera laite ia répartition des restes de ce parti sur le plan national ? C'est cela que je ne comprends pas. Ma le rapporteur. Je l'ai déjà expliqué. M. le président. Je consulte l'Assemblée sur la prise en considération de l'amendement de M. Bardoux, repoussée par la commission. (l'Assemblée^ consultée, décide de ne pas prendre r amendement en considéraUon.) il. le président. M. Delackmal a présenté u n amendement tendant à rédiger ainsi le premier alinéa de l'article 14: « Bans chaque circonscription seront proclamés élus les candidats de cette circonscription en nombre égal à celui des candidats de chaque liste avec u n maximum de 4. « Pour proclamer ces élus, â défaut de candidats, e n nombre suffisant, ayant obtenu le quotient, o n appliquera le système de la plus forte moyenne n. La parole est à M. Delachenal. M. Joseph Delachenal. Messieurs, la commission s'est rendu compte qu'avec le système électoral qu'elle nous propose, dans les petites circonscriptions, aucune liste n'arrivera à obtenir le quotient. Par conséquent, ces départements risquaient de n'avoir aucun député local. C'est pourquoi ia commission propose que, dans chaque département, il y ait deux élus locaux d'après le système de la plus forte moyenne. C'est très bien pour les départements qui n'auront que deux candidats, mais je demande à la commission de faire u n effort supplémentaire et d'admettre qu'il y aura trois élus locaux dans les départements qui auront trois candidats et quatre dans ceux qui en auront quatre, parce que deux élus ce n'est pas sufiisanî pour permettre à tous les grands courants d'opinion d'être représentés dans le département, ce qui est profondément souhaitable. "Même avec mon amendement vous pourrez ensuite, si vous le jugez opportun, comme vous le proposez dans des textes ultérieurs., retirer des élus locaux à des listes qui, sur le plan local, auront obtenu plus de sièges qu'elles n'ont droit s u r ïe jplan national. Mais tout d'abord, il est profondément désirable — j e crois que les électeurs seront de mon avis — que, dans les départements, il y ait le plus grand nombre possible d'élus locaux, dans la mesure oû cette solution est compatible avec vo*tre système de représentation proportionnelle intégrale. 18. le rapporteur, La commission repousse l'amendement. M. ïe président. Je mets aux voix l'amende ment de M. Bdachenal, repoussé par la commission. (L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté») M. le président La parole est à M. Lacroix, sur l'article. M, Maurice Lacroix. Je «demande une explication parce que je çersiste à ne pas comprendre. Le 3 e alinéa de l'article 11 dit: « Si une liste interdépartementale a obtenu, h la. répartition local-e, u n nombre supérieur a i ï i o m t e i e sièges complémentaires que lui conférait rniilisat&ân des restes, r^exieédent lui test retiré. » Donc, pour le lui retirer vous ne pourrez pas prendjpe sur las sièges auxquels elle aurait droit au titre de la répartition interdépartementale,» puisqu'elle n ' e n avait pas assez. C'est donc des sièges attribués au titre sde la répartition départementale q u e vous prendrez» Par conséquent, pour compenser les sièges qui auraient été attribués à une liste qui n'aurait pas le quotient, vous retirerez des sièges It une liste qui aurait Je quotient. M. le rapporteur. Pas du tout! M. Matsriee Lacroix. Alors, k qui. les retirerez-vous 3 M. te r ^ e r t e u r . On ne peut pas toucher aux listes qui ont obtenu le quotient. Tout siège obtenu a u quotient est u n siège acquis. M. Maurice Lacroix. Alors, à qui retirerez-vous le siège excédentaire ? M. le rapporteur. Lisez la suite de l'ar« ticle ! M. .Maurice Lacroix. « A cet effet, la commission prend en compie le nombre de voix recueillies par chacune des diverses listes de circonscription Intéressées faisant partie d'une même liste interdéparte mentale elle établit le rapport de ce nombre au nombre total d e s suffrages exprimés dans la circonscription correspondante e t l'énonce en pourcentage ; les sièges e n excédent sont retirés aux listes qui présentent les plus faibles pourcentages. » M. le rapporteur. Voilà i M. Maurice Lacroix. Mais pour les l e u r retirer, il faut qu'ils aient obtenu ces sièges. A quel titre les auront-ils obtenus ? M. le rapporteur. Au titre de sièges complémentaires. M. Maurice Lacroix. D'après le paragraphe précédent, nous sommes dans l a situation suivante: le nombre de sièges à retirer est supérieur a u nombre de sièges complémentaires. Comment procédera* ft-on ? M, le rapporter. Je vais prendre u n exemple : la liste du parti socialiste a droit à dix sièges complémentaires. Par le jeu de la répartition locale, le parti socialiste a obtenu douze sièges qui ne Mi ont pas été attribués a u quotient II a donc obtenu deux sièges de trop, on lui retirera ces deux sièges! M. Alexandre Varenne. C'est vous qui avez imaginé cela ? $Sourires.) M. le rapporteur. Evidemment ! Comment ces deux sièges seront-Us retirés au parti socialiste '? On comparera; entire elles les douze listes qui ont bénéficié d'un élu par le jeu de la répartition locale. On établira également le pourcentage des voix obtenues par rapport a u nombre de suffrages exprimés dans la circonscription. Et, sur les douze listes « n présence, les deux listes du parti socialiste p our lesquelles le pourcentage sera le plus faible perdront, un siège. M. Maurice Viollette. C'est admirable de simplicité. {Rires à droite et sur quelques bancs à fauche.) H. Maurice Lacroix. C'-est tout ! M. te rapporteur. C'est la liste qui a u r a obtenu ensuite la plus forte moyenne qui bénéficiera de ce siège, M. Gabriel Œievailier, Je demandé l a parole* M. le président. La parole est à M. Gabriel Chevallier. M. Gabriel Chevallier. Je lais remarquer à M. le rapporteur et à l'Assemblée qu'avec cette solution, on aboutira au résultat que, dans les départements où u n ou deux sièges auront été attribués à la répartition locale, on supprimera u n siège à une liste Tour l'attribuer à une autre liste qui aura .eu moins de voix dans le département. M. le rapporteur. C'est exact. M. Gabriel Chevallier. Cela risque de choquer gravement le corps électoral et certainement les électeurs ne comprendront pas plus votre projet qu'on ne le comprend sur les bancs de l'Institut. (Applaudissements au centre. — Sourires.) M. le rapporteur. Je suis infiniment touché de constater cet amour violent que nos collègues antiproportionnalistes manifestent maintenant pour la proportionnelle. Vous êtes en réalité des adversaires déterminés de la proportionnelle. (Vives interruptions à droite et au centre.) Mes chers collègues, ne vous fâchez pas. On peut dicuter de la proportionnelle et garder sa bonne humeur. M. Joseph Delachenal. Nous ne nous fâchons pas. C'est risible, il n ' y a pas de quoi se fâcher. M. le rapporteur. Ce n'est pas- une in]ure que je vous fais, je comprends votre position et je comprends que vous essayiez de torpiller une loi qui ne vous plaît pas. (Applaudissements à gauche et à t extrême gauche. — Nouvelles interruptions à droite.) M. Robert Bruyneel. Nous voulons quelque chose de cohérent et de clair. M. le rapporteur. Une loi de représentation proportionnelle n'est jamais parfaite, et elle ne peut pas être parfaite. Si on n'avait pas introduit la clause du minim u m cette loi aurait été meilleure incontestablement, mais nous avons voulu manifester notre souci d'assurer un minim u m de représentation-à chaque département, et nous l'avons fait à la demande des représentants des départements qui pouvaient se voir privés de toute représentation par le jeu d'une représentation proportionnelle totale. Il est évident que le fait d'accepter cette disposition entraîne des conséquences de nature à fausser le jeu de la représentation proportionnelle. Pour qu'elle joue tout de même, on est obligé de se livrer à certaines opérations qui paraissent peutêtre un peu compliquées, mais enfin... M. Antoine Avinin. Vous dites u n p e u ! M. le rapporteur. Ne vous fâchez pas, monsieur Avinin. (Sourires.) Voulez-vous que je vous donne une référence ? Je vais vous lire ce que disait, il y a quelques années, quelqu'un qui s'y connaît, en matière de représentation proportionnelle. J'ai lu ce texte pendant mes moments de loisirs, car j'essaie de d'instruire... M. Jean Cayeux. Vous avez encore des loisirs ! (Sourires.) H. le rapporteur. Je me réfère aux propos tenus par mes anciens : « Si tout cela est trop compliqué et trop savant pour être compris du vulgaire... » A droite. C'est sûr 1 M. le rapporteur. ... il n ' y a plus qu'à fermer n o s écoles; les jeunes Français y perdent leur temps »* C'est M. Varenne qui écrivait cela dans une brochure, en 1910. (Applaudissements et rires à Vextrême gauche et à gauche.) M. Alexandre Varenne. Si vous voulez que nous nous livrions à ce jeu, je vous répondrai en vous demandant de comparer le texte que j'avais défendu devant la Chambre d'alors et votre propre texte, et nous verrons lequel est le plus clair. M. Joseph Delachenal. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Delachenal. M. Joseph Delachenal. Je m'excuse de citer encore un exemple. Voici un petit département. Une première liste a obtenu 30.000 voix, elle a un élu. Une deuxième liste a obtenu 28.000 voix, elle a aussi un élu. La troisième liste, qui a 20.000 voix, n'a aucun élu. On s'aperçoit que la deuxième liste dispose de trop de sièges. amendement qui, étant d'une portée plus générale, pourrait être discuté le premier. M. le président. L'Assemblée peut, en effet, dès maintenant, examiner l'amendement de M. Maurice Lacroix, qui tend à supprimer la fin de l'article 16, à partir des mots: « qui ont recueilli au moins 5 p. 100 ». La parole est à M. Maurice Lacroix. M. Maurice Lacroix. Mesdames, metssieurs, en m'opposant à l'article 16, sous la forme qui nous est proposée, j'ai conscience de défendre devant les prop o r t i o n n a n t e s de la commission, le principe de l'intégralité même de la représentation proportionnelle. Il s'agit, en effet, une fois de plus, d'un barrage artificiellement opposé et aux indépendants et aux petits partis. La commission nous demande de déclarer que, lorsqu'un parti n'aura pas obtenu, dans l'ensemble du pays, le le siège qu'elle a obtenu pour l'attribuer à la troisième liste qui n'a que 20.000 voix. Les électeurs comprendront cela difficilement. Supposez que le parti qui a bénéficié de ce transfert ait également la totalité des sièges auxquels il avait droit, on ne pourra pas lui attribuer ce siège et ce dernier restera en l'air. Il n ' y aura donc qu'un élu dans ce département. M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix l'article 14. (L'article 14, mis aux voix, est adopté.) sauf pour les sièges qu'il pourrait avoir obtenus au quotient. 5 p. 100, un vingtième, la proportion ne paraît pas très importante. Mais avec u n quotient d'environ 32.000 comme il faut le prévoir, cela représente tout de même plus de 900.000 suffrages, exactement 926.400 pour un quotient de 32.000. Cela signifie qu'un parti qui, dans le pays, serait assez fort pour réunir 900.000 voix pourrait ne pas avoir u n seul élu s'il n'avait obtenu le quotient dans aucune circonscription. Supposons que dans 90 circonscriptions c.e parti groupe dans chacune 10.000 voix; il n'aura pas u n représentant. A vrai dire, les 900.000 électeurs qui auront voté pour lui ne seront pas pour cela privés de toute représentation, car les autres partis, les partis rivaux, confisqueront, pour se les répartir, les 900.000 suffrages. Mais ces 900.000 électeurs, au lieu d'être représentés par les candidats pour qui ils auront voté, seront représentés par les candidats contre qui ils auront voté. Voilà la loi qu'on nous propose. (Applaudissements sur quelques bancs à gauche, à droite et au centre.) M. Varenne demandait hier si ces opérations appartiennent au code civil ou au code pénal. Je ne 1e sais pas, mais ce dont je suis sur, c'est qu'elles n'appartiennent pas au code de la représentation proportionnelle. Il s'agit en réalité de tout autre chose : il s'agit pour les puissants de confisquer les suffrages des faibles et ensuite, proportionnellement à leur importance, de se répartir le butin qu'ils auront volé. Voilà exactement l'opération. (Applaudissements sur les mêmes bancs.) Pour ma part, je considère qu'il faut choisir: ou bien l'on est pour le système majoritaire et alors la majorité seule est représentée et les minorités sont privées de représentation; ou bien l'on est pour le système proportionnante, et chacun doit obtenir la part à laquelle il a droit. Mais donner et retenir ne vaut. Inscrire dans une loi la représentation proportionnelle intégrale et organiser ensuite la suppression de la représentation des minorités, ce n'est pas, je le dis à la commission, une opération honnête. M. François Reille-Soult. Ce n'est pas exact. r M. Maurice Lacroix. J'ajoute que les grands partis actuels peuvent s'estimer heureux que la loi.ne soit faite qu'aujourd'hui. Supposons qu'une loi comme celle-là ait existé vers 1880, vers .1890, à l'époque vingtième des suffrages exprimés, sa reOn va donc ènlever à cette deuxième liste présentation sera totalement supprimée, (Article 15.) « Art. 15. — Le siège ou les deux sièges définitivement conférés à une liste de circonscription, en application de l'article 14, sont attribués à un ou à deux candidats de cette liste suivant l'ordre de présentation établi conformément à l'article 4, deuxième alinéa (3 e ). » — (Adopté.) rArticle 16.] M. le président. La commission propose une nouvelle rédaction pour l'article 16. J'en donne lecture: « Art. 16. — La commission centrale de recensement établit le nombre définitif des sièges complémentaires, compte tenu des déductions opérées en application de l'article 14. Elle les répartit, suivant la règle de la plus forte moyenne, entre les listes interdépartementales, déposées par les partis ou organisations dans les conditions prévues à l'article 6, qui ont recueilli au moins 5 p. 100 du total des suffrages exprimés dans l'ensemble du territoire métropolitain et des trois départements extramétropolitains. A cet effet, les sièges complémentaires provisoirement conférés en vertu de l'article 13 à dés listes qui ne remplissent pas ces conditions sont successivement attribués suivant cette règle aux autres listes interdépartementales déposées par les partis ou organisations. » M. Delachenal a présenté u n amendement tendant à rédiger ainsi la deuxième phrase de cet article: « Elle les répartit suivant les règles de la plus forte moyenne entre les listes interdépartementales, qui ont recueilli au moins 3 p. 100 du total des suffrages exprimés dans l'ensemble des circonscriptions où ces listes se sont présentées. » La parole est à M. Delachenal. M. Joseph Delachenal. Monsieur le président, M. Maurice Lacroix a déposé u n où des partis d'extrême gauche conquéraient péniblement, ça et là, quelques sièges et faisaient leur trouée dans la politique française; avec une telle loi, pendant des années il n'y aurait pas eu un député socialiste, u n député d'extrême gauche des partis de la classe ouvrière au Parlement français. Et, me tournant vers les membres du mouvement républicain populaire, je leur demande ce qui se serait passé si, vers 1905, vers 1910, vers 1912, une loi comme celle-là avait existé et s'ils croient qu'à ce moment les éléments qui représentent en France la démocratie d'inspiration chrétienne auraient pu obtenir 5 p. 100 des suffrages dans l'ensemble du pays. Non, cela aurait été impossible. Nous constatons qu'ainsi le texte que vous proposez rend la représentation des minorités beaucoup plus précaire qu'elle ne l'aurait été jadis avec le vieux scrutin uninominal. Celui-ci se montrait, en fait, inoins tyran nique pour les petits partis que la loi que vous prétendez nous imposer sous le nom de l o i de représentation proportionnelle. On nous dira, je le sais bien, que parfois un parti peut surgir et réussir d'un seul coup à grouper u n très grand nombre de suffrages. C'est entendu et nous en avons eu l'exemple aux dernières élections. Mais il faut pour cela un certain nombre de circonstances favorables. C'est au lendemain d'une guerre, au lendemain d'une période de crise que ces choses sont possibles et encore ne le sont-elles que si le puissant parti qui se constitue peut à la suite des circonstances avoir en même temps qu'une croissance soudaine de parti, la croissance soudaine de sa presse dans le pays. S'il n'a pas ce développement subit d'une presse brusquement mise à sa disposition, l'opération est impossible, et vous le savez bien. (Très bien! Très bien!) Dans ces conditions, il me semble que vous devez vous apercevoir que c'est 1 essentiel même du principe de la représentation proportionnelle que vous mettez ici en cause. Peut être estimez-vous la représentation proportionnelle impossible sans u n barrage destiné à empêcher qu'il n ' y ait trop de listes d'indépendants, mais alors convenez que vous avez vous-mêmes peur de l'idée proportionnaiiste. Je vous demande de choisir. Ou bien vous faites confiance à l'idée proportionn a n t e et vous faites tomber ce barrage —^ c'est ce que je propose pour ma part — ou bien si vous ne le voulez pas, je me rallierai, bien entendu, aux amendements qui, sans faire tomber le barrage, le réduiront le plus possible. Mais je suis convaincu que dès l'instant où vous l'instituez, vous êtes hors du cadre de la représentation proportionnelle. La liberté est un acte de confiance, la république également. Jaurès l'a dit: « La république est un grand acte de confiance. » Il en est de même de la représentation proportionnelle. Ou vous avez confiance en elle et vous l'acceptez avec ses risques, ou vous n'avez pas confiance en elle et je vous demande de ne pas avoir le phârisaïsme d'appeler loi de représentation proportionnelle intégrale une loi qui peut refuser toute représentation à 900.000 électeurs français. (Applaudissements sur quelques bancs à gauche et à droite.) M. le président. La parole est à M. le rapporteur. M. le rapporteur. Mesdames, messieurs, la commission repousse l'amendement de notre collègue M. Maurice Lacroix, Je dis, mes chers collègues, que vous J'ai écouté avec attention et Intérêt ses arguments. J'avoue q u e ' j ' a i découvert u n n'avez pas le droit de confondre les deux nouveau M. Lacroix, car d'habitude je le choses et, au surplus, M. Lacroix a très connais plus pondéré, plus calme; aujour- bien senti que son argument était faible, d'hui, il a frisé la violence, (Exclamations car il a tout de même examiné lé cas du à droite et sur quelques bancs à r gauche.) mouvement républicain populaire. Il a été Mais enfin, je sais également qu il inter- obligé de constater que ce parti avait surgi vient avec toute sa foi, toute sa puissance brusquement avec , une force considérable. de conviction et cela justifie peut-être (Moiivem ents divers.) certains écarts de langage (Protestations M. Lucien Rose. Avec une presse à sa sur les mêmes bancs), certains écarts disposition. (Protestations cm centre.) de langage — je maintiens cette expres- ( M. Marcel Poimbœuf. Le problème n'est sion — qui tendraient à nous représenter !j comme des gens qui se livrent à des actes pas là. de brigandage, qui veulent voler des bul- , M. le rapporteur. Ce parti avait surgi tout le tins. (Nouvelles protestations sur les simplement parce qu'il correspondait à une mêmes bancs.) phase .nécessaire de l'évolution sociale et Ce sont les propres termes dont s'est parce que, à l'heure où nous sommes, les servi notre collègue. catholiques ne pouvaient pas se Je voudrais essayer de calmer les in- milieux désintéresser de la question sociale — voilà quiétudes de M. Lacroix et lui dire que la vérité — eomme parti socialiste était nous n'avons pas l'intention d'enlever né du développementle du capitalisme et du quoi que ce soit à personne. (Applaudissements à gauche.) Je lui dirais surtout que nous n'avons machinisme. Alors, soyez rassurés. Si demain un parti pas peur de l'idée proportionnaliste. à u n stade de l'évolution soC'est précisément parce que nous ne la correspond il pourra ne pas présenter de cancraignons pas que nous établissons ce bar- ciale, didat. Sa propagande n ' e n sera pas dimirage. Si celui-ci n'existait pas, en effet, nuée. aux masses et, rapidecomment voudriez-vous réaliser une pro- ment, Ilils'imposera les forces qui lui portionnelle, à partir du moment où tous permettrontconquerra de faire acte de candidature, les électeurs pourraient être candidats? présenter des candidats dans tous les Dès l'instant que vous permettrez la mul- de départements et d'obtenir les 5 m. 100 nétiplicité des listes à travers les circons- cessaires pour participer à la répartition^ criptions, quelle sorte de proportionnelle (Vifs applaudissements à gauche, ' à Vexallez-vous établir ? Comment permettrez- trême gauche et au centre.) vous à des listes d'obtenir le quotient ? Je vous l'ai déjà dit, si vous acceptez de M. le président. La parole est à M. Maumultiplier les listes à l'infini, vous abou- rice Lacroix. tiriez en effet à ce résultat, qu'aucune M. Maurice Lacroix. Je voudrais répondre liste n'obtiendra le quotient et que les élections auront alors lieu selon u n mode à M. le rapporteur que son argumentation de scrutin majoritaire, peut-être le pire de ne m'a pas convaincu. Mon cher rapporteur, vous considérez tous.» Nous avoiis donc estimé qu'il fallait pré- que la concession faite aux indépendants cisément u n "barrage. Il le faut d'autant en ce qui concerne la liberté de candidaplus maintenant que nous avons admis la ture des listes rend plus nécessaire encore possibilité pour des indépendants de faire le barrage dont nous parlons. Je vous rappelle que de toute manière acte de candidature Au moment où nous prenons cette déci- vous avez maintenu intégralement, en ce sion, il est absolument indispensable qui concerne l'attribution des restes, l'oblid'ajouter ce complément et c'est pourquoi gation des vingt listes et que, par conséla commission, qui aurait sans doute pu, si quent, la concession qui a été faite par les premières dispositions avaient été la commission ne modifie rien quant à maintenues, envisager d'abaisser le pour- l'attribution interdépartementale. Mais ce centage fixé par l'article 16, est mainte- n'est là qu'un détail. nant plus attachée que jamais au maintien Je pense comme vous qu'il n'est pas des 5 p. 100. désirable de voir se fragmenter à l'infini Voilà les quelques explications que je la représentation de l'opinion.. Je suis touvoulais donner à M. Lacroix. Je pense qu'el- tefois convaincu aussi que l'intérêt du les lui auront permis de comprendre dans pays, l'intérêt d'une vie parlementaire quel esprit la commission a travaillé. j libre et qui présente une certaine souJ'ajouterai simplement que le Parlement plesse, comporte nécessairement, à côté n'a rien à gagner à la multiplication des de la représentation des grands partis, le groupes et des sous-groupes. maintien d'un certain nombre de personM. Lucien Rose. Il y a des petits partis nalités indépendantes ou appartenant à de petites formations. honnêtes ! M. le président de la commission. Tous M. te rapporteur. Nous sommes arrivés à u n moment où l'existence des partis est l'avez par le quotient. une réalité. M. Maurice Lacroix. L'exemple du passé M. Lacroix nous dit: « Si u n nouveau a prouvé que c'était parfois dans les peparti surgit, vous allez l'empêcher, par tites organisations que l'on trouvait les votre barrage, par l'impossibilité dans la- éléments les plus intransigeants dans leur quelle vous le mettrez de concourir aux attachement à la liberté. M. Capitant rapélections, de se développer et de croître. pelait l'autre jour comment, dans une Ainsi, en 1895, vous auriez interdit au parti heure décisive, le 10 juillet 1940, on vit se socialiste de développer sa propagande. » diviser les grands partis représentés à la Allons donc! Allez-vous confondre les Chambre; et l'on constata ce jour-là que syndicats électoraux avec les partis véri- ces organismes puissants n'avaient pas rétables! Allez-vous confondre un parti dont sisté solidement à la crise. Inexistence correspond à un stade de l'évoOn a trouvé parfois plus d'honnêteté, lution de la société et qui s'impose comme plus de courage, dans les petits partis* une nécessité, avec les petits syndicats qui dans les petits mouvements. se constituent dans le dessein de faire élire Rendant hommage à quelques-uns de quelques individus ? (Exclamations sur ceux qui m'ont précédé dans cette enquelques bancs à gauche et à droite. — ceinte, je rappellerai qu'à la Jeune RépuApplaudissements à Vextrême-gauche, à blique, si nous n'avions pas beaucoup de i gauche e\ sur divers bancs au centre.) députés, il ne s'en est pas trouvé u n seul exiger la présentation de candidats dans lArticle 17.] plus de vingt circonscriptions. Je propose donc un texte transactionnel, M. le président. La commission propose, d'après lequel l'organisation devra avoir ipour l'article 17, la nouvelle rédaction suiobtenu au moins 3 p. 100 des voix dans vante : l'ensemble des. circonscriptions où elle « Art. 17. — Les sièges complémentaires aura présenté des listes, seront conférés aux listes de circonscripAinsi, vous écarterez toutes les listes tion composant la liste interdépartemenfantaisistes et, en même temps, vous arri- tale considérée d'après la règle suivante: verez à une solution raisonnable. (Applau- la commission centrale de recensement dissements à droite.) iprend en compte pour chaque liste de circonscription, le reste résultant de la diviM. le rapporteur. La commission repousse sion du nombre des voix qu'elle a obtel'amendement. nues par le quotient électoral national. M. le président. Je mets aux voix l'amenA droite. Pourquoi ? Elle énonce en pourcentage le rapport de dement de M. Maurice Lacroix. M. Delachenal. Comme toujours, sans ce reste au nombre total des suffrages M. Antoine Avinin. Je dépose uae deexprimés dans la circonscription corresmande de scrutin au nom du groupe de la explication. Pourquoi un million de voix ? pondante. Les sièges complémentaires resrésistance démocratique et socialiste. M. Patrice Bougraïn. Si la loi que vous tant à pourvoir sont attribués aux listes M. le président. Je suis saisi d'une de- proposez avait fonctionné en 1930, il n'y de circonscription considérées suivant mande de scrutin par le groupe de la ré- aurait pas ici, aujourd'hui un représen- l'importance du pourcentage correspondant tant du parti communiste, ni même du et aux candidats, suivant l'ordre de présistance démocratique et socialiste. sentation. parti socialiste. Le scrutin est ouvert. « Sont exclues de cette répartition les (Les voles sont recueillis. — MM. les seM. le. président. Je vais mettre aux voix listes de circonscription dont l'un des cancrétaires en font le dépouillement.) l'amendement de M. Delachenal. didats a déjà bénéficié d'un siège au titre M. le président. Voici le résultat du déde la répartition locale prévue ipar l'artipouillement du scrutin: M. Roclore. Je dépose une demande de cle 14. scrutin. « Dans le cas où plusieurs listes de cirNombre des v o t a n t s . . . . . . . . 544 conscription, faisant partie de la même Majorité absolue 273 M. le président. Je suis saisi d'une de- liste interdépartementale, présenteraient le mande de scrutin portant les vingt-cinq même pourcentage et où il ne resterait Pour l'adoption 142 signatures réglementaires (1). qu'un siège à pourvoir, il serait attribué à Contre 402 celle de ces listes qui présenterait le reste Je mets donc aux voix par scrutin L'Assemblée nationale constituante n'a l'amendement de M. Delachenal. le plus important en valeur absolue. » pas adopté. La parole est à M. Varenne. Le scrutin est ouvert. Je rappelle que M. Joseph Delachenal a déposé un amendement tendant à rédiger (Les voies sont recueillis. ~ MM. les M. Alexandre Varenne. Si i'ai bien enainsi la deuxième phrase de l'article 16: secrétaires en font le dépouillement.) tendu la lecture qui vient de nous être « Elle les répartit suivant les règles de faite, cet article 17 a subi, de la part de la la plus forte moyenne entre les listes inM. le président. Voici le résultat du dé- commission, des modifications essentielterdépartementales, qui ont recueilli au pouillement du scrutin : les. moins 3 p. 100 du total des suffrages expriJ'aurais aimé, quant à moi, puisque Nombre des votants 53(f més dans l'ensemble des circonscriptions nous n'avons pas de texte sous les veux, Majorité absolue 270 où ces listes se sont présentées. » que le rapporteur voulût bien nous donner La parole est à M. Delachenal pour souPour l'adoption 148 les raisons des modifications — que je crois tenir son amendement. heureuses — décidées par la commission, Contre 391 mais qui ont besoin, pour mes collègues, M. Joseph Delachenal. Mesdames, mesL'Assemblée nationale constituante n'a d'une explication. sieurs. l'Assemblée vient de repousser l'amendement de M. Lacroix, étant sans pas adopté. Je voudrais savoir pour quelle raison, La parole est à M. Delachenal, sur l'ar- par exemple, en dehors même des raisons doute impressionnée par les explications ticle. de M. le rapporteur disant qu'il fallait étade style — votre paragraphe premier de blir un barrage et que l'on fausserait M. Joseph Delachenal. Je ne voterai pas l'article 17 était, en effet, le plus obsour l'application de 1a, représentation propor- ce texte, s-urtout à cause de sa disposition de votre texte — vous avez décidé de le tionnelle si l'on n'exigeait pas un certain finale. faire disparaître. Quelles conséquences nombre de voix pour qu'un parti puisse aura cette disparition ? Voilà, par exemple, une organisation qui bénéficier des restes. En résumé, tout votre système de répara présenté des candidate dans vingt cirAutant que je puisse en juger, car il est conscriptions ou plus, espérant obtenir le tion des restes tient maintenant dans l'arextrêmement difficile de suivre ces débats million de voix nécessaire pour bénéficier ticle 17. Expliquez-le ! sans textes, la commission se montre des restes. Elle n'a recueilli que 900.000 M. Antoine Avinin. J'aurais voulu dire d'une exigence qui me paraît vraiment voix. Elle aurait donc droit logiquement, quelques mots à M. le rapporteur, qui excessive. en divisant 900.000 par le quotient, à 27 ou pourrait ainsi répondre en même temps Hier, nous avons admis qu'une organi- 28 sièges. Or, il ne lui en sera attribué au- à M. Varenne et à moi-même. sation pourrait bénéficier des restes dès cun parce qu'elle n'a pas atteint le fame-ux M. le président. La parole est à M. Anl'instant qu'elle a des candidats dans vingt million de voix. circonscriptions. Je suppose qu'une orgaA qui iront ces 27 ou 28 sièges ? A cette toine Avinin. nisation, se conformant à cette décision, organisation ? Non. Aux autres partis. M. Antoine Avinin. Ce qui reste de l'anprésente des candidats dans vingt circonsSi vous jugez, messieurs, que ce sys- cien article 17 prouve que la commission criptions. Pour qu'elle puisse bénéficier tème au suffrage universel, a tourné le dos délibérément au principe des restes, elle devra en plus, maintenant, dites-leestenconforme votant l'article. (Applaudisse- de la liste nationale et de l'attribution narècueillir 5 p. 100 des voix, c'est-à-dire ments tionale. Ici encore, on voit que ce scrutin à droite) .vraisemblablement un million de suffrages. est une conciliation entre deux systèmes Cela représente en moyenne 50.000 voix M. le président. Personne ne demande contraires. par circonscription. Laissez-moi vous dire plus la parole ?... Me plaçant sur le plan mathématique, je que c'est matériellement impossible, car Je met£ aux voix l'article 16. me permets d'indiquer à M. le rapporteur ni les communistes, ni les socialistes, ni une épreuve à main levée décla- les conséquences incalculables du texte les membres du mouvement républicain rée(Après douteuse par le bureau, VAssemblée, que vous allez voter. populaire n'obtiendront en moyenne 50.000 consultée par assis et levés, adopte l'arVous établissez un rapport de pourcenyoix par circonscription. tage. Dans les Basses-Alpes, 4.000 voix reVous allez, par conséquent, brimer les ticle 16). présentent un pourcentage de 10 p. 100. organisations qui présenteront des candi(1) La demande est signée de MM. André Dans la Seine, ce pourcentage n'est pendats dans vingt circonscriptions seule- Barbier, Bastide, Avinin, Bou grain, Winter, ment. Ces organisations n'auront droit à Kir, Roclore, Bardoux, Joubert, Delachenal, sable dans aucune circonscription parce aucun reste, alors qu'elles se seront ce- Bpuvier O'Cottereau, Coty, Serot, Kalis, Joan- qu'il représenterait à lui seul un quotient. Vous aboutirez à des conséquences mapendant strictement conformées à la dé- non, Bessac, Roulleaux-Du^age, Paul Antier, cision que vous avez prise hier, et que Diethelm, Etcheverry-Ainchart, Delorme Clau- • thématiques que vous n'avez pas examivous avez trouvée logique, de ne pas dius, Rousseau, Schiever, Roulon et Viard. ; nées. pour refuser son suffrage lorsqu'il s'est agi de défendre la République le jour où son existence a été mise en péril. (Applaudissements sur quelques bancs à gauche.) Vous voulez, par une loi qui favorisera uniquement les grands nombres, les grandes masses, éliminer de la représentation populaire ce que mon ami Philippe Serre appelait un jour les « cellules de ferveur républicaine ». Sur ce point, monsieur ie rapporteur, nous ne sommes pas d'accord. (Applaudissements sur quelques bancs à gauche.) - Voici ma deuxième observation. Vous M. le rapporteur, ... si je prends par M. Fernand Bouxon. Citez l'U. D. S. Pi., allez faire la répartition dans chaque liste exemple une circonscription dont j'ai cela leur fera pHaisir ! interdépartementale et vous allez aboutir gardé le souvenir — c'est très lointain, M. le rapporteur. Excusez-moi. Je prends au résultat dont on vous a menacé tout mais enfin je ne l'ai pas complètement à l'heure à propos (le l'article 14. Les listes oubliée — celle de Seine-et-Oise, je crois des exemples... interdépartementales se répartiront leurs bien que M. Tardieu avait été éliminé du M. Alexandre Varenne. Des exemples restes. La liste A aura 40 sièges à répartir Parlement avec quelque 45.000 voix, aloT>s connus ! et la liste C, 52. Vous aurez alors pour que, dans le même département, d'autres M. le rapporteur. Je citerai l'U. D. S. R. chaque liste des rapports mathématiques députés étaient élus avec moins de 45.000 différents pour attribuer 40 sièges à 1 une voix. Mais, comme aile n'obtiendra pas les 5 et 52 à l'autre. Ainsi, ce qui n'est pas pro100 nécessaires, elle ne participera M. Antoine Avinin. Mais sa liste était pour bable à l'article 14 se produira par le jeu représentée pas à la répartition des restes. î de l'article 17. Grâce à cet article, dans M. Antoine Avinin. Encore un pari stuune vingtaine de départements, des listes M. Maurice Lacroix. C'est le panachage pide, monsieur le rapporteur. ayant obtenu 25.000 voix seront privées qui avait éliminé M. Tardieu. M. le rapporteur. Mes chers collègues, st d élus alors que, dans les mêmes départeM. le rapporteur. Je ne dis pas le con- vous avez vraiment le désir d'obtenir des ments, des listes ayant obtenu 23.000 voix traire. Je dis que le fait signalé par M. Avi- explications, je vous prie de m'écouter et en auront un. Dernière conséquence qui marquera de nin a déjà été constaté. Au surplus, il n'a d'essayer de comprendre, grâce à des ridicule toute votre loi: par le jeu strict rien de catastrophique. (Exclamations sur exemples. de l'article 17 — je pourrais vous en faire divers bancs au centre.) Plusieurs voix. C'est bien difficile! la démonstration mathématique — un dé- - Ce qui est essentiel, quand on élabore une loi électorale basée sur la représenM. le rapporteur. Enfin, vous essayez de partement de 200:000 électeurs avec 160.000 suffrages exprimés pourra très tation proportionnelle, c'est d'assurer à comprendre, et c'est ce que nous faisons bien n'avoir que deux élus, alors qu'un chaque groupe une représentation réelle- tous ici. département de 55.000 électeurs inscrits ment proportionnelle à son importance. M. Jacques Chastellain. Vous aussi? C'est avec 40.000 suffrages exprimés pourra en Voilà le but que nous poursuivons. u n aveu! (Rires-) obtenir 4. M. Marcel Roclore. Allez expliquer cela M. le rapporteur. Moi, j'ai compris. (Très J'ai étudié et fait imprimer ces chiffres, aux électeurs ! bien! très bien!) je vous les distribuerai. Il est évident que si vous voulez à la Et je suis sûr que vous commencez aussi Vous nous présentez un projet de loi ridicule et dangereux, dangereux non pas fois donner à chacun sa part et, en même à comprendre. Vous avez même fini de seulement parce qu'il est injuste, mais temps, assurer, comme le demandait M. comprendre. parce que le pays ne pourra pas le com- Delachenal tout à l'heure, trois ou quatre M. Edouard Depreux. M. Avinin a comprendre. Ni les ouvriers des villes, ni les députés * chaque département, même aux pris. paysans de nos campagnes ne compren- plus petits... M. le rapporteur. En effet, et il vient de dront que dans un département 25.000 sufM. Joseph Delachenal. Non, pas aux frages puissent ne pas être représentés, plus petits ; mais d'après le n o m b r e ' d e s le prouver par son intervention. Eh bien! je vous dis que nous avons alors que dans le même département candidats. déterminé le nombre de sièges complé22.000 suffiront pour avoir un représenM. le rapporteur. Evidemment, d'après mentaires qui, en définitive, revient à u n tant. Dans les milieux républicains, dans îes le nombre des candidats; vous voulez as- parti. Je prends un exemple. Soit le parti A. milieux de gauche on s'est, depim tou- surer à chacun autant de députés qu'il se jours, battu pour la justice électorale et présente de candidats dans un départe- J'espère que cett> appellation ne choquera personne. la péréquation des circonscriptions. Com- ment jusqu'à quatre. ment, demain, allez-vous expliquer qu un Eh bien! si vous voulez faire cela, et M. Edouard Depreux. Le parti Avin'n petit département aura plus d'élui qu'un si voulez, d'autre part, chercher une logi- (Rires et applaudissements.) département plus important, par applica- que rigide comme semble le souhaiter M. le rapporteur. Où vont aller les sièges tion de ce projet de loi ? M. Avinin, si en même temps vous décidez Je vous le répète, faites attention. Ce d'assurer à chaque département un mini- auxquels a droit le parti A ? Iront-ils dans que vous proposez est injuste. Mais si ce mum de représentation et si, par-dessus la Somme, dans l'Oise, dans l'Aisne, dans n'était qu'injuste, je n'insisterais pas. C'est le marché, vous acceptez la clause que la Marne ou dans les Bouches-du-Rhône ? ridicule et, devant la France, c est plus vous avez votée selon laquelile les candi- C'est ce qu'il s'agit de déterminer. Pour grave. (Applaudissements à droite et sur datures indépendantes. seront admises, il le déterminer, je suis obligé de me rappeler que ces sièges sont le produit des n'y a plus de proportionnelle possible. quelques bancs à gauche.) restes; que, par conséquent, ils sont liés Or, il faut aboutir à u n système proM. le président. La parole est à M. le aux restes. Je pourrais penser, par exemportionnel aussi juste que possiibde. Je ple, rapporteur. les restes entre eux en n'en connais pas de parfait. Si vous avez valeurà comparer absolue et à dire: le département! M. le rapporteur. Mes chers collègues, u n projet de proportionnelle qui repréje répondrai aux observations de M. Va- sente la perfection, je suis prêt à l'accep- qui a le plus fort reste en valeur absolue emportera le premier siège, le second renne et de M. Avinin. ter. département le deuxième siège, etc. Mais Il est exact que l'article 17 a été sérieuM. Patrice-Maurice Bougrain. Quand je commettrais une injustice, parce que, sement modifié. Il l'a été parce que la commission a voulu tenir compte de l'opi- nous vous en proposons, vous les repous- si des restes peuvent se comparer en valeur absolue^ sur le plan de la circonscripnion, qui s'était manifestée u n peu dans sez. cela ne veut pas dire qu'ils reprétous les groupes, selon laquelle il n'était M. le rapporteur. Mais je ne crois pas tion, sentent la même valeur, car le nombre pas possible de laisser aux partis la l'a- que vous puissiez nous en apporter. des suffrages exprimés varie suivant les cuité de se substituer aux électeurs dans tout cas, je veux donner satisfaction circonscriptions. la désignation des députés. Nous avons à En M. Varenne, qui nous demande comPar conséquent, je commence par comdonc supprimé la clause qui mettait à la parer les restes aux suffrages exprimés disposition des partis le tiers des sièges ment l'article 17 va fonctionner. C'est très simple, quoiqu'on en pense. dans chaque circonscription et j'établis le complémentaires leur revenant et qui leur Nous allon? totaliser les restes obtenus rapport, en pourcentage, entre les restes permettait d'en disposer arbitrairement. Désormais, la totalité des sièges com- par chaqu3 liste et, une fois que nous de chaque circonscription et le nombre de cette addition, nous diviserons suffrages exprimés dans la même cirplémentaires revenant à chaque parti sera aurons fait le résulta4; par le quotient national. Nous conscription. Je classe ensuite les pourattribuée selon des règles automatiques. ainsi un nomibre qui repré- centages et la répartition devient très simMais le jeu de ces règles automatiques obtiendrons sente le nombre des sièges complémentai- ple. La liste A présente un pourcentage de inquiète beaucoup M. Avinin. Il vous fait res auxqueds chaque parti a droit. S'il y 37 p. 100 dans l'Oise. Elle obtient un siège. observer qu'il va peut-être aboutir dans certains cas à proclamer élu un candidat a lieu, naturellement, nous devrons défal- Elle présente un pourcentage de 36,8 p. 100 qui a obtenu moins de suffrages que le quer les sièges obtenus selon la réparti- dans l'Aisne, elle obtient u n siège. Elle candidat d'une autre liste qui, lui, n'est tion loé le. Ainsi, nous arriverons à éta- présente un pourcentage de 35 p. 100 dans blir le nombre exa-ct des sièges auxquels les Rouches-du-Rhône, elle obtient u n pas élu. siège, et ainsi de suite jusqu'à épuisea droit chaque groupement. Ce n'est pas nouveau. Si je me reporte . . Ceci dit, nous savons que le parti so- ment des sièges. à la loi qui a fonctionné en 1919 et en cialiste, ou le M. R. P., ou le parti commuNous avons supprimé le tiers qui était 1924 ... niste, a droit à. un nombre déterminé de réservé au~: partis. Comme je vous l'ai sièges. Où vont aller ces sièges 5 indiqué, la totalité des sièges sera ainsi réPlusieurs voix, Mais on y a reno.ncéi partie, suivant cette règle qui est une règle automatique et juste. . M. le président. La parole est à M. René Coty. M. René Coty. Mes chers collègues, j'ai icompris. (Rires et applaudissements.) M. le rapporteur. Je le savais b i e n ! M. René Coty. J'ai compris deux choses. La première, e'est que le nouveau texte de la commission implique l'abandon du système abracadabrant qui consistait à prendre dans chaque parti des favoris qui •étaient élus parce qu'ils étaient désignés par leur parti et non parce qu'ils étaient choisis p a r le suffrage universel. La commission renonce à ce système. Elle me permettra de dire que c'est déjàtrop d'v avoir pensé et de l'avoir adopté. Elle vient aujourd'hui à résipiscence et je l'en félicite. M. le rapporteur. Elle, fait son mm culpa. M. René Coty. J'en arrive au second point. La question a été posée par notre collègue Avinin d'une façon très claire. Nous nous trouvons évidemment là en présence de deux systèmes possibles. M. Avinin, si j'ai bien compris, voudrait que, lors de la repartition des restes, on prît chaque reste en valeur absolue. La commission dit,: non, pas en valeur absolue, mais en pourcentage par rapport au nombre des suffrages exprimés. Laissez-moi craindre, avec M. Avinin, de voir imposer ainsi u n nouveau sacrifice aux circonscriptions populeuses. Vous vou« préoccupez, avec raison, d'établir une représentation proportionnelle entre les partis. Il faut de même aussi nous efforcer de faire une répartition proportionnelle entre les départements, et v j t r e système îne la fait pas. Nous avons déjà accordé aux tout petits départements u n premier privilège; c'est le privilège de l'article 14 qui leur donne deux élus, alors même qu'ils n'ont pas de quotient. A cette première faveur, nous avons tous souscrit, sans que personne ait fait d'objection. Vous voulez accorder à ces petits départements une seconde faveur. Je vous demande alors de considérer que les grands départements ne sont pas forcément des départements riches, surtout depuis la guerre. N'oubliez pas qu'ils ont été pour la plupart cruellement sinistrés, qu'ils ont particulièrement besoin d'être représentés et défendus. Ce sont des départements qui ont perdu une grande partie de leur population à la suite des ravages qu'ils ont subis. Ils sont déjà durement éprouvés, et vous allez les frapper encore davantage, en prenant pour base le pourcentage au lieu du chiffre du reste en valeur absolue. Je précise, parce que je crains d'être à mon tour u n peu confus. Il est si difficile d'être clair quand on discute u n tel projet! La liste A obtient 10.000 voix dans un 'département et 30.000 voix dans u n autre. Avec le système de la commission, c'est le reste de 10.000 voix qui pourra obtenir le siège et non l e reste de 30.000 voix. Pourquoi? M. le rapporteur nous l'a dit tout à l'heure ; e'est que le reste de 10.000 voix peut avoir, par rapport au nombre des suffrages exprimés, u n pourcentage plus élevé et le reste de 30.000 voix un pourcentage moins élevé. Ce système est défendable, mais encore une fois vous sacrifiez les départements nombreux pour une raison que le rapporteur nous a expliquée dans u n passage de son rapport : celui qui obtient non pas u n chiffre de voix plus élevé mais u n plus grand pourcentage fait à son parti un î apport plus considérable. Vraiment, vous vous préoccupez à l'excès des partis et insuffisamment des départements comptant u n grand nombre ; d'électeurs. ' C'est pourquoi je crois qu'il faudrait que 1 vous abandonniez ce système du pourcentage comme vous avez abandonné le système des favoris et que vous apportiez au moins sur ce point une simplification à votre projet en prenant, pour la comparaison des restes, les chiffres absolus de ces restes au lieu de prendre le chiffre des pourcentages. • C'est pour vous permettre d'examiner ! ces suggestions à tête reposée que je de- i mande le renvoi de l'article à la commis- même quï les deux systèmes sont parfaitement admissibles. Je crois donc pouvoir maintenir ma demande de renvoi à la commission sans qu'on puisse m'accuser de mettre en échec le principe même et l'économie générale de la proposition. M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je consulte l'Assemblée sur le renvoi à la commission de l'article 17, demandé par M. Coty et repoussé par la commission. (VAssemblée, consultée, se prononce contre le renvoi à la commission.) M. le président. Il y avait, sur cet article, plusieurs amendements qui ont été satisfaits par la nouvelle rédaction de l'article 17. Personne n e demande plus la parole sur sion, ce qui permettrait de donner satisfac- l'article 17?.,. tion aux doléances exprimées par M. Avi-1 M. Joseph Delachenal. C'est ie seul bon nin et auxquelles je tiens à* me joindre. article qu'il y ait dans la loi. (Applaudissements à droite.) M. le président. Je mets aux voix l'arM. le président. La parole est <à M. le ticle 17. président de la commission. (l'article 17, mis aux voix, est adopté.) Pl. le président de la commission. Je voudrais répondre à la fois à M. Avinin et [Article 18.] à M. Coty. Je ne sais si leur demande vient d'adM. le président. La commission a supversaires de la représentation proportion- primé le deuxième alinéa de l'article 18. nelle, mais à l'heure actuelle on nous deElle propose donc la nouvelle rédaction mande d'accomplir une tâche particuliè- suivante : rement difficile: rendre u n cercle carré « Art. 18. — Les candidats d'une liste ou rendre u n carré rond. de circonscription sont appelés suivant Il y a, en effet, deux espèces de repré- l'ordre de présentation à remplacer les sentation proportionnelle. Il y a évidem- députés élus sur cette liste dont le siège ment comme l'a dit M. Coty, une repré- deviendrait vacant par décès, démission sentation proportionnelle parfaite, c'est- ou autre cause. » à-dire qui répartit les sièges proportionLa parole est à M. Coty. nellement à l'importance des partis. Si H. René Coty. Sur l'article 18,* je denous l'avions adoptée intégralement cette représentation proportionnelle aurait créé mande à M. le rapporteur la permission de très grandes injustices géographiques, de lui poser une question dont je sais bien et des départements auraient pu n'être qu'elle aurait été mieux à sa place à u n pas du tout représentés. autre article. Elle a trait à un amendement Il y a une autre représentation propor- que j'avais déposé, mais que je n'ai pu tionnelle, une représentation proportion- soutenir car j'étais à la commission des nelle géographique qui consiste à attribuer finances. Si un candidat vient à décéder de telle les députés proportionellement, dans les départements, au chiffre de la population façon qu'on n'a plus la possibilité de le et des votants. remplacer, est-il bien entendu que les Il aurait mieux valu sans doute faire la suffrages accordés à ce candidat sont pleireprésentation proportionnelle des partis. nement valables et bénéficieront à sa La commission a cru qu'elle rectifiait u n liste ? peu l'arbitraire et l'injustice géographiM. le rapporteur. Naturellement. que de ce système en âccordant le miniM. le président. Il n ' y a pas d'autre mum de deux députés par département. Mais si l'on veut maintenant corriger en- observation sur l'article 18 ? core un peu plus ce défaut, on aboutira Je le mets aux voix. à détraire complètement la représentation (L'article 18, mis aux voix, est adopté.) proportionnelle des partis. M. René Coty. Mais n o n ! TITRE I V M. le président de la commission. Il falDISPOSITIONS SPÉCIALES A L'ALGÉRIK lait choisir entre deux systèmes. La commission a choisi, elle a décidé de s'en II. ie président. Conformément à la décitenir au principe de la représentation pro- sion prise par l'Assemblée dans sa séance portionnelle des partis corrigée comme je de lundi dernier, sur la proposition de la vous l'ai indiqué, et elle vous demande conférence prévue à l'article 35 du règlede repousser la proposition de M. Coty. ment, nous allons aborder maintenant la M. le président. M. Coty demande le ren- s discussion générale du titre IV concernant les décisions spéciales à l'Algérie (articles voi de l'article à la commission19 à 22 inclus). La parole est à M. Coty. Dans cette discussion générale, la paN. René Coty. Ma demande de renvoi role est à M. Rencurel. pose une question de principe qui met en i M. Rencurel. C'est en chassant de mon cause l'ensemble de rarticle 17 et c'est peut-être sur elle qu'il convient d'abord esprit tout ce qui pourrait ressembler à un de statuer. Je fais observer qu'en deman- vestige quelconque d'un colonialisme pédant que la répartition des restes ait lieu rimé, que je désire aborder ce débat qui selon un nombre qui exprime en valeur a notamment pour objet de doter l'Algérie absolue le chiffre de ces restes et non pas de sa loi électorale, loi d'une importance selon u n pourcentage, je ne porte en au- essentielle, je dirai même capitale pour cune façon atteinte au'principe de la re- l'avenir de l'Algérie française. C'est e n présentation proportionnelle proposée par m'inspirant des règles de la justice la commission. M. le rapporteur a dit lui- la plus stricte, celles qui seules peuvent qui se sont expatriés pour faire la plus maintenir 1a fraternité entre les différents Français musulmans seraient les premières grande France, ceux à qui l'Algérie doit éléments ethniques qui peuplent r Algérie et afin d'assurer dans l'union leur prospérité morale et matérielle, que je désire vous démontrer l'impérieuse nécessité qu'il y a de maintenir dans nos trois départements le principe du double collège, celui qui a présidé aux élections du 21 octobre dernier et qui a amené à l'Assemblée nationale constitutionnelle, avec des droits égaux, non pas seulement les éléments qui représentent la seule majorité ethnique, mais bien ceux de toute la population algérienne. Permettez-moi à cet égard un bref rapel historique: il s'impose pour aider à ien comprendre les raisons majeures qui doivent en la matière dicter les décisions à prendre et inspirer le vote de cette Assemblée. Lorsque, il y a plus d'un siècle, la France a abordé la côte africaine, elle y a trouvé non pas u n peuple, mais des éléments de populations malheureuses d'origines diverses, reliées entre elles par aucun lien, hélas! décimées par'la maladie et l'insécurité ; aucun ordre moral, même le plus rudimentaire, n'existait, et le seul chaos présidait aux destinées de ce pays. C'est dans cette contrée quasi désertique, aux côtes inhospitalières, .aux plaines marécageuses et pestilentielles, sans écoles, sans hôpitaux, sans ports, que s'est lentement mais sûrement édifiée une oeuvre prodigieuse et profondément humaine, l'œuvre accomplie par la France, œuvre que vous connaissez bien et que la France a réalisée par ses soldats laboureurs, par ses colons, ses fonctionnaires, ses missionnaires laïcs et religieux, par ses ouvriers, enfin par son idéal si profpndément humain. Or, une des conséquences de cette œuvre magistrale, qui est l e témoignage le plus éloquent de sa réussite humaine, c'est qu'en un siècle la population indigène de VAlgérie est passée de 1.500.000 à 8 millions d'habitants, tandis qu'environ un million de Français, d'origine métropolitaine pour la plupart, sont venus s ' y fixer et y faire souche, apportant dans le pays une atmosphère française. Cette constatation, à la fois démographique et morale, a dans ce débat toute son importance. En effet, seule l'Algérie, de toutes les contrées qui constituent la communauté française, se trouve à la fois avoir une population européenne, française, aussi importante et être située aux portes mêmes ae la France, avec une économie identique à celle du bassin méditerranéen métropolitain. C'est la raison majeure qui a d'ailleurs conduit la République hier, et l'Assemblée constituante récemment, à décider que l'Algérie constituerait troi3 départements français et à la rattacher, non pas au ministère des colonies, mais bien à celui de l'intérieur. Or, seul le double collège, avec la faculté qu'il comporte d'assimilation et sa tendance vers l'unité, dans u n avenir qui n'est peut-être pas très éloigné, permet, dans les circonstances actuelles, de maintenir en Algérie u n équilibre harmonieux entre ses différents éléments ethniques, en garantissant précisément aux uns et aux autres une représentation politique dont l'importance doit être fonction, non pas seulement du nombre, mais encore du rôle civilisateur, du degré d'évolution et d'instruction. Le collège unique, au contraire, avec les dangers qu'il comporte de voir éliminer de la vie politique la minorité française, ne pourrait être qu'une cause de régression, de découragement dont, en définitive x les E victimes. Il porterait ainsi atteinte à l'œuvre civilisatrice réalisée par la France pour le plus grand bien de tous. La démonstration, d'ailleurs, est aisée à faire: en la circonstance, seuls ceux qui meuvent poursuivre l'idéal sans conserver es pieds au sol continueront à désirer le collège unique, qui ne pourrait constituer au point de vue de nos nationaux qu'une irréparable injustice sans faire le bonheur des masses musulmanes. Quelles seraient, en effet, les conséquences du collège unique ? Indiscutablement, en Algérie, le problème consisfe à donner des droits politiques, sans indication ni pour l'une, ni pour l'autre, à deux populations d'origine différente dont la coexistence se manifeste du point de vue numérique par les chiffres suivants: huit millions, environ, pour les indigènes, et u n million pour les Européens, avec cette circonstance que la population européenne suit en tous domaines l'évolution de la métropole avec toutes ses conséquences, tandis que la population indigène, à l'exception d'une minorité évoluée et qui vote, d'ailleurs, avec les Européens, reste figée encore d$ns son statut personnèl coranique, véritable privilège de masculinité. Or. qu'on le veuille ou non, le collège unique, aura pour résultat non seulement de renforcer ce privilège de masculinité en n'incitant pas les musulmans à évoluer... M. Abderrahman Fares. C'est une erreur ! M. Auguste Rencurel. C'est votre opinion, mon cher collègue. Pourquoi n'acceptez-vous donc pas qu'on leur feupprime leur statut personnel ?... Et cela au moment même où vous affirmez les droits de la femme, mais encore d'opposer deux civilisations. Quelle serait la conséquence de cette opposition ? Elle est facile à prévoir. A cet égard, je cite l'opinion émise notamment par M. Foudil, à la commission des affaires musulmanes. Cel élu musulman, en toute loyauté, n'hésite pas à écrire qu'' « en vue de respecter la souveraineté française et les droits des Européens le double collège s'impose ». M. Abderrahman Fares. Mais personne ne veut porter atteinte à la souveraineté française. Soyez logique l M. Auguste Rencurel. C'est enfin notre collègue M. Giacobbi, chargé par la commission des réformes politiques, d'établir le rapport sur le problème politique algérien qui écrit, avec l'assentiment de l'unanimité de la commission, composée de différents représentants des partis politiques français et français musulmans: « On ne peut songer, en l'état actuel des choses, en l'état de non évolution de la masse indigène, à confondre pêle-mêle tous les citoyens musulmans. Personne, au su fi plus, ne le demande véritablement. » Et ces conclusions sont adoptées par l'unanimité de la commission. M. Mohamed Bendjelloul. Non! M. Auguste Rencurel. J'ai les procèsverbaux des séances. M. Mohamed Bendjelloul. Nous les avons également. M, Auguste Rencurel. Ainsi, par le collège unique et sans aucun profit pour les musulmans, vous priveriez en Algérie* un million de nationaux de la possibilité d'être représentés, c'est-à-dire que vous priveriez de droits politiques, précisément ceux { son épanouissement, ceux qui, enfin, sur! les champs de bataille, avec leurs camara* des musulmans, se sont comportés avec tant de bravoure, notamment en inscris vant, hier, glorieusement leurs noms sur les monuments élevés à la mémoire de ceux qui tombèrent en 1914-1918 pour que la France vive et dont les fils ont, aujourd'hui, participé, dans les conditions' qu$ vous savez, à la libération de la R-ance. Vous condamneriez ces Français à être! des Français mineurs, des Français de seconde zone, et cela, sans aucun profit pour les musulmans, bien au contraire. Par le double collège, par contre, vous permettriez aux deux éléments ethniques, non pas de s'opposer, mais de se compléter, d'unir leurs efforts pour améliorer le sort des populations algériennes. A cet égard, le dernier débat que nous avons eij sur l'Algérie n'est-il pas un éclatant témoignage ? Les élus d'Algérie, qu'ils soient jPrançais d'origine ou Français musulmans, n'ont-ils pas tous concouru, animés par les seuls sentiments de fraternité et d'humanité, à attirer l'attention des pouvoir publics, du Gouvernement, sur lest seules masses musulmanes, qui sont indiscutablement là-bas les plus malheureuses par ces temps de disette générale ? Par ailleurs, vous avez décidé l'octroi général de la citoyenneté française à tous les musulmans, dans le respect de leuï statut personnel, indiquant par là votre volonté inébranlable de faire des trois dé-» partements algériens des départements français peuplés de Français intégraux. Ne croyez-vous pas que ce soit là déjà une, étape importante ? Mais, pour l'exercice de ce droit de citoyen que vous avez donné à tous, comment ne penseriez-vous pas qu'en l'état actuel des choses, il importe, dans un esprit de juste équilibre, de maintenir le double collège, qui, sans porter aucune atteinte aux droits des nouveaux citoyens musulmans, qui voteront pour les leurs dans leur collège, permettra seulement à! l'élément français d'origine, de se maintenir dans une situation acceptable jusqu'au jour où, du fait de l'instruction répandue et d'une sage évolution, par la possibilité qu'offre l'ordonnance du 7 mars, les deux collèges n'en feront plus qu'un ? D'ailleurs, raisonner différemment, cela ne nous amènerait-il pas, par la logique même des choses, à des conclusions qui ne sont certainement pas celles que la majorité de cette Assemblée désire, mais qui sont les suivantes, qu'on le veuille ou non: 1° Nécessité d'accorder le droit de voté aux femmes musulmanes; 2° Donner à l'Algérie une centaine dé! députés, chiffre proportionnel à sa popuîa-» tion ; 3° Décider implicitement que seuls pourraient être candidats aux élections, caç seuls ils pourraient exposer leurs programmes, les citoyens parlant la langue arabe, puisque la masse est non seulement analphabète' en Algérie, et nous le déplorons,; mais encore ne s'exprime pas en français. Voilà, en dehors de l'injustice, à quelles anomalies on arriverait én décidant pour l'Algérie le collège unique. Votre commission de l'intérieur, très sagement, après s'être penchée sur le problème, a adopté le principe du double collège. Permettez-moi de souhaiter, pour lac France, pour l'Algérie, pour la justice, pour la paix sociale, que les conclusions » de la commission de l'intérieur sur le prîn- cipe du double collège soient celles de que la France peut en attendre une totale sincérité patriotique. cette Assemblée. Ne croyez pas, mesdames, messieurs, C'est sur cette adjuration que je terminerai mon intervention, avec r espoir que j'avance ici u n argument de tribune. d'avoir été compris, et d'avoir ainsi aidé Ce que j'avance, Je le prouve. J'aurais m o n pays à faire triompher, sur cette terre cent exemples à citer. Deux brèves citad'Algérie, encore davantage les principes tions feront sentir à quel point certains de justice et de fraternité qui ont. toujours éléments de l'Algérie méprisent les intérêts de la patrie. Inspiré son action. (Applaudissements.) Dans une pensée généreuse, l'Assemblée H. le président. La parole est à M. Ben- constituante a voté une loi d'amnistie pour djellouL l'Algérie: « C'est un genre de plaisanteries M' Mohamed Bendjelloul. Mesdames, qui ne peut durer indéfiniment î » Ainsi messieurs, l'Assemblée nationale consti- parle Nice-Matin dont les attaches algérientuante va choisir le mode de scrutin qui nes ne sont pas invisibles. donnera prochainement à la France sa nouEt le même journal ajoute: « L'Algérie velle physionomie parlementaire. Est-elle est une riche proie; les colons algériens disposée/ d'autre pari, à doter les dépar- pourraient bien, u n jour, se voir offrir une tements algériens de la même loi élec- autre protection que celle d'une patrie qui torale ? C'est la question que je lui pose. les méconnaît. » Cet appel monstrueux a u capitalisme Je le souhaite. Je lui demande d'examiner, avant de la prendre, les consé- étranger, nous, musulmans, nous le réquences de cette décision «t de considérer prouvons, nous le condamnons, II nous ïu- Ah t Je sais que Ton v o u s dira tout à l'heure que « l'Algérie, géographiquemeat, économiquement, ethniquement, n'est pas la France », qu'elle a sa personnalité e t qu'elle devrait avoir son statut propre. Personne ne pourra nier que l'Algérie a son caractère particulier et son histoire, tout comme d'autres provinces françaises, la Bretagne, la Corse, l'Alsace, Cette diversité de particularismes n'exclut nullement l'union, et pour nous, musulmans algériens, il suffit que notre langue arabe et que notre statut personnel soient respectés pour que nous considérions que notre personnalité est suffisamment sauvegardée. Et cela nous est garanti par la Déclaration des droits d( l'homme que vous avez votée. C'est dans cet esprit, dans u n esprit tout entier de fidélité et de confiance, que nous estimons que la loi électorale est contraire à cette nouvelle Déclaiation des droits de s'efaient aussi dans des feuilles dont nous finirons bien par savoir où elles vont. Je cite l'une d'elles où nous lisons ces lignes, signées par un Algérien connu pour ses attaches avec un ancien sénateur d'Alger, aujourd'hui décédé. « Les Algériens, qui ont été dupes pendant u n demi-siècle de la formule « prolongement de la France » peuvent mesurer aujourd'hui quel est le sort qui les attend si l'Algérie est fusionnée avec la métropole. « Car c'est au moment où la France est ruinée, où elle n'a rien à mettre à notre disposition, ni céréales, ni produits alimentaires, ni produits manufacturés, ni textiles, ni machines-outils, ni charbon... M. le ministre de l'inférieur. N'exagérons rien. l'égalité complète devant les droits, les libertés et les devoirs du citoyen français. J'ajoute, que depuis u n siècle, du fait des lois qui nous sont appliquées, la citoyenneté algérienne n'existe plus. Ayant consacré ma vie à persuader les Algériens que leur intérêt était de devenir les égaux des Français d'Algérie comme de ceux de la métropole, ayant été élu sur ce programme, j'ai le droit et le devoir de vous avertir que si l'Assemblée nationale constituante ne confère pas enfin la citoyenneté intégrale aux Algériens, ils seront fondés à faire valoir d'autres revendications. Que leur dirai-je demain si, comme il est prévu, les soldats algériens de la guerre 1914-1918, ceux de 1939-1940, ceux de 19421945. ceux de la Résistance et de la revanche sont exclus dians leurs masses du collège électoral des citoyens ? Quelles explications me faudra-t-il invoquer pour que les vainqueurs du Rhin et du Danube consentent à n'être ni citoyens français, n i citoyens algériens, alors qu'ils se sont battus pour que les nationalités même les moins riches en hommes et en territoires aient le droit de se gouverner démocratiquement ? J'ai le regret de le constater et j'en appelle à votre responsabilité devant l'histoire : l'Algérie est, en 1946, le seul pays du monde dont les fils n'aient aucune citoyenneté héréditaire. La citoyenneté 'française est pour nous une pure faveur administrative. Cela, l'Algérie ne l'admet plus et si l'Assemblée nationale constituante perpétue ce crime social, car c'est u n crime, vos successeurs n'auront pas à s'étonner de récolter la tempête là où vous aurez semé du vent. En résumé, je réclame pour l'Algérie la même loi électorale que pour la France. Nous avons été élus pour que les Algériens aient les mêmes droits et soient soumis aux mêmes devoirs que les Français de la métropole. Nous voulons que tous les emplois civils et militaires leur soient accessibles sans distinction autre que celle de leurs capacités. Nous demandons que toutes les dispositions d'exception dont ils se plaignent soient abrogées, y compris le Gouvernement général, le régime des communes mixtes et celui des territoires du Sud. La loi électorale en décidera. Ou vous ferez de nous des citoyens, ou vous aurez la responsabilité de nous faire penser que nous ne le sommes pas. Les Algériens ont voté pour connaître votre réponse de façon précise. Ils attendent celte réponse* inanimé, celle-ci prévoit en effet pour que je ne parle pas, aujourd'hui, en mon di$ne. M i , d'autres thèses monstrueuses tous les membres de l'Union française nom personnel. J'ai conscience, en effet, de prononcer les paroles historiques qui engageront les lapporis futurs de l'Algérie et de la métropole. Je vous prie de vous souvenir que les élus musulmans algériens ont reçu, lors des dernières élec-tions — qui étaient pour eux les premières — u n mandat conditionnel impératif, et les élus musulmans ont promis aux Algériens de leur apporter de Paris leur statut politique définitif. Ce statut doit trouver sa forme et son expression dans une loi électorale qui fasse de nos départements africains les égaux en droit et en devoir des départements de la France métropolitaine. A u n peuple qui a payé si largement sa part durant l'occupation et la guerre, à des populations qui ont subi, de 1940 à 1944, les propagandes les plus diverses, n o u s avons annoncé que l'égalité de l'Algérie et de la métropole serait la récompense de leurs sacrifices et la justification de leurs souffrances. Si fragmentaires que fussent les réformes de l'ordonnance du 7 mars 1944, nous avons accepté sa lettre et son esprit, pour créer chez nos électeurs une confiance absolue dans les liens fédératifs de l'Union française. Notre argument majeur est que l'article 4 de cette ordonnance affirmait que « l'Assemblée nationale constituante fixerait les modalités et les conditions de l'accession du ipeuple algérien entier à la citovenneté française. » L'application de l'ordonnance du 7 mars 1914 a classé les électeurs musulmans en deux catégories; ceux qui devenus citoyens, ont été inscrits sur les listes électorales des citoyens français et ont pris part au même scrutin, et les autres, électeurs, mais non citoyens, qui ont constitué u n collège électoral spécial et ont voté à part pour des représentants différents, sans être admis à voter sur le referendum. Je vous répète, mesdames et messieurs, *jue l'Algérie n ' a accepté cette loi électorale q u e dans la limite où elle se déclarait temporaire et offrait à tous les Algériens u n avenir de meilleure justice. La liberté politique n e se divise pas. L'Algérie n'admet pas que huit millions de musulmans aient une représentation parlementaire égale ou même légèrement supérieure à celle d'un million d'Européens citoyens non musulmans, dont la plupart ne sont pas d'origine française, ou m ê m e citoyens musulmans, ce qui crée deux sortes d'électeurs musulmans. Cette loi n'est pas d'essence démocratique. Il me parait superflu de démontrer qu'elle sert uniquement les intérêts d'une classe sociale dont il resterait à prouver M. Mohamed Bendjelloul. a ...et surtout nas de toateaux; c'est à ce moment que l'on vous demande de faire hara-kiri, pour vous intégrer à l'insuffisance ou à la misère... » (Interruptions sur divers bancs.) Je cite un journal d'Alger. « C'est au moment où le Gouvernement de la métropole déclare qu'il faut à la France 2.000 milliards pour faire repartir son économie/que la dette ( atteint 800 milliards et que les dommages i de guerre sont de 1.000 milliards, c'est à • ce moment qu'on nous propose de nous rattacher au budget métropolitain, d'abandonner notre saine monnaie, de devenir subitement pauvres, alors que nous sommes riches. « Le produit des recettes du budget de l'Algérie ne serait qu'un atome dans le trou béant du déficit du budget métropolitain. Rien ne serait changé. Il y aurait toujours une France continentale privilégiée en face d'une France d'Afrique soumise au monopole du pavillon et à toutes les réglementations du jeu partial de la concurrence. » Voilà ce qu'ils disent et impriment. Je sais comment vous les jugerez, mesdames, messieurs. Mais comment nous jugerez-vous et que nous répondrez-vous à nous qui, à l'heure de la plus grande détresse française, sachant quel fardeau fiscal nous imposera ce choix, venons librement réclamer notre part de la communauté -française 1 Ce sont des sentiments d'amour filial qui nous animent envers la France, mère . meurtrie, au secours de laquelle ses enfants accourent et demeurent à ses côtés. 5 C'est aussi l'intérêt bien compris de l'Algérie et des Algériens de rester unis ; à la métropole.. Mais ce n'est pas le seul problème, l a tftmlité (tes collèges électoraux <pi classe les teMfanfs de l'Algérie en deux catégories contre towt esprit de logique et de démocratie stipule et codifie l'infériorité économique e! sociale de la quasi-totalité des Algériens musulmans, sous couvert d"une logique qui n'ose pas» dire son nom et en invoquant une démocratie qui renie ses principes fondamentaux. En maintenant cette distinction arbitraire que condamnent les droits de l'homme, le législateur oublierait que la vanité de leurs espérances en la Franc** poussera les musulmans algériens vers un programme d'émancipation qui risque de n e tenir compte que des promesses sans cesse reniées et sans cesse remises à plus tard et des signatures périmées, leur encre à peine séchée. • Vous ne le voudrez pas, mesdames, messieurs, car c'est vouloir un mouvement dont je n'ai pas peur de prononcer le ncnn et qui s'appelle la rébellion. Tandis que le Viet-Narn et les Indes arrachent leur indépendance avec des révoltes, du sang et des larmes, êtes-vous insensibles à la voix de huit millions d'hommes qui pacifiquement, généreusement. sans avoir jamais, marchandé leur contribution aux charges de la patrie, vous demandent d'être vos égaux ? Face au monde bouleversé où la force ne peut plus contenir les idéologies, la démocratie française saura-t-elle saisir cette, merveilleuse occasion ? En la refusant vous désolerez jusqu'aux solutions du désespoir l'âme errante d'un peuple à la recherche de sa nationalité. Récapitulez les étapes de votre vie nationale depuis 1830; interrogez vos consciences; au regard des bienfaits de la métropole, établissez en toute bonne foi le bilan de ses erreurs et la liste lamentable des projets proclamés, combattus, avortés, qui devaient satisfaire nos légitimes revendications. En 1887, MM. Michelin et Gauthier déposent sur le bureau de la Chambre une proposition tendant à aeeorder la qualité de citoyen aux musulmans d'Algérie. I n 1890, M. Martineau dépose un autre projet demandant la citoyenneté pour des catégories de musulmans bien déterminées. En 1898, M. Jaurès reprend la question et demande F émancipation des musulmans d'Algérie par la qualité die citoyens français. En novembre 1915, MM. Clemenceau et Georges Leygues élaborent un programme de réformes en faveur de la citoyenneté des musulmans algériens. Enfin, en 1937, le Gouvernement français lui-même, appuyé par une très forte majorité parlementaire du Front populaire, dépose un dernier projet de citoyenneté française, le projet Blum-Viollette en faveur d'environ 30.000 indigènes, tous anciens combattants., fonctionnaires, bacheliers de l'enseignement secondaire, instituteurs, professeurs. De tous ces projets — et il y en a eu d*auttFes, et d'autres promesses, et même dej engagements formels et des signatures — au0im n'a abouti, et nous pouvons constater aujourd'hui pourquoi aucun ne pouvait aboutir. Pour, le projet Blum-Viollette, il a suffi de la démission,, mu signe de protestation, des maires colons d'Algérie pour que le Parlement, le gouvernement auteur de ee projet, la majorité qui l'appuyait et, avec, eux, la France même, capitulent et abdiquent. Faut-il supposer, admettre et croire que la colonie européenne d'Algérie avec sa capitale, Alger, qui administre et gouverne, en lait, n'accepte jamais une réforme qui diminuerait sa position et surtout ses profits,. même si cette lé-tome est dictée par Paris et par la France entière ? 11 s'agit bien là d'une sorte âe défi jeté k l'idéal de la nation, à sa volonté d'être fidèle aux principes dont elle se réclame. Je demande, mesdames, messieurs, si vous allez relever ce défi. Et je voudrais aussi que vous me disiez si la démocratie a conservé, sans dommages irréparables, le droit de nous décevoir dans de 'pareilles conditions. Ce serait une cruelle déception et ee serait la dernière déception., Mais, peut-être, concevant ces dangers et ne désirant pas nous séparer sans avoir élargi et généralisé l'ordonnance du 7 mars 1944, vous ajpparaitra-t-ii urgent de recouvrer l'esprit de loyauté qui l'inspira, en faisant de la future loi électorale l'instrument des réformes que nous attendons de la métropole. , Je ne vous présente pas des critiques, je réclame ce qui a été promis et signé. Les musulmans sont aussi dies hommes de bonne volonté qui savent que la situations. de l'Algérie, en raison des fautes passées, qui ne sont pas les vôtres, est particulière^ et que pour la résoudre sur le plan électoral, notre collaboration doit se montrer loyale et comprêhensîve. C'est donc sans les étayer autrement que nous soumettons à l'Assemblée constituante les aspirations et les vœux du peuple algérien. Nous sommes jrariisans du collège unique, décision qui entraînerait ipso facto pour l'Algérie l'application intégrale de la loi métropolitaine et comporterait pour conséquence la reconnaissance légale d'un collège électoral de tprès de 2 millions d'électeurs et la création d'un nombre de sièges très supérieur à celui qui est accordé par M. ie rapporteur. Il va de soi, en effet — et cela ne se discute pas, — que si une population euroipéenne, forte approximativement d'un million d'hommes, a droit à 14 sièges, la population autochtone, qui s'élève à plus de 8 millions d'habitants, peut prétendre à huit fois plus de représentants, soit à 112 sièges. A cette revendication essentielle et primordiale s'ajoutent [plusieurs remarques que nous vous prions d'examiner. Dans un pays comme l'Algérie on aurait préféré le scrutin uninominal majoritaire à deux touïs. Malgré ses injustices, puisque, trop souvent, il ne tient pas compte d'importantes minorités, ce mode de scrutin est celui qui convient le mieux au tempérament des Algériens tpour qui ie candidat dépositaire et représentatif d'une opinion nettement déterminée présente les meilleures garanties. Cette préoccupation est d'ailleurs partagée par un nombre considérable de métropolitains! dont les abstentions massives dénoncent le sentiment; car c'est aussi un vote que de ne [pas voter. La majorité ayant adopté le scrutin de liste, on nous permettra d'indiquer un certain nombre de préférences. Les électeurs disent que les listes sont des serpents dont on leur mohtre la tête et non la queue, ce que traduit admirablement votre expression populaire: «? faire avaler la couleuvre ». Comme eux et, je le souligne, comme presque tous les Français qu'on a négligé de consulter par référendum sur ce point capital, nous demandons le droit de panacher les listes, à'en modifier l'ordre âe. présentation des candidats, (Je radier ©u à'adkttndïe des noms. Nous demandons, en outre, que les trois départements algériens d'Alger^ d'Oran et de Constantine, qui sont vastes, très peuplés et difficiles à parcourir soient divisés chacun en plusieurs circonscriptions, de façon à simplifier la tâche des candidats et des électeurs et surtout à assurer une représentation plus exacte du $*ays. Si nous subissons le scrutin de liste,mesdames, messieurs, nous ne songeons pas à nier qu'il est le plus représentatif de toutes les tendances du pays, mais nous protestons contre le maintien en Algérie du double collège. Le projet qui nous est soumis concerne cette institution, établie de façon injuste et inégale, au mépris de la démocratie, dont elle n'est qu'une caricature dangereuse. La loi prévoit 14 sièges pour le collège des citoyens et seulement 21 sièges pour ie collège des électeurs non citoyens, si j'ose m'exprimer ainsi, en empruntant à la loi le subterfuge verbal grâce auquel 1'"élément le plus nombreux se voit sacrifier aux intérêts de l'élément minoritaire. Le législateur aurait pu adoucir cette injustice insoiente et corriger cette inégalité flagrante en donnant à chaque collège une représentation proportionnée M la population qu'il, représente effectivement. J! ne l'a pas tenté. En le faisant, d'ailleurs, il n'aurait pas commis un moindre tort contre le droit démocratique et le respect de la nature humaine. Je le répète, les élus musulmans ne peuvent plus accepter cette iparodie de suffrage universel. Démocrates sincères et loyaux, nous voterons contre les théories spécieuses qui argumentent pour le maintien de cette dualité de collèges et nous refuserons notre assentiment à l'institution odieuse de deux représentations différentes et inégales. Nous en laisserons la lourde responsabilité à ceux qui nous marchandent la liberté sous prétexte de nous protéger. Derrière les mots, il y a les réalités. Je crois y voir le visage hideux du colonialisme et j'affirme, au nom de l'idéal démocratique que l'on piétine, que le dualisme voulu et fortifié par une mauvaise loi porte en soi un germe d'antagonisme latent et même de séparatisme. Je vous le signale avec un égal amour de la France et de l'Algérie. C'est à vous qu'il appartient de juger et de décider. Mesdames, messieurs, la séance de ce jour revêt une importance capitale pour l'avenir de notre pays et pour celui de la République. C'est dans une ambiance de clarté ^ et de grandeur que nous devons délibérer. Ne la transformez pas en une atmosphère de procédure subalterne,, de marchandage. On se prépare, en effet, à violer la loi et c'est en défenseur de la loi qu'au nom de mes collègues musulmans et au mien je suis à cette tribune, J'y suis avec le souci de montrer le danger qu'il y aurait à tolérer un glissement vers l'illégalité,car on ne sait jamais où l'on s'arrête quand on s'engage dans cette voie. Je voudrais d'abord citer les textes qui motivent mon intervention. Mais vous ïe$ connaissez comme moi. Le 7 mars 1944, la République français e* a doté l'Algérie d'un premier statut électoral, prévoyant que la citoyenneté française serait étendue à tous les musulmans. Récemment, vous avez voté le noweaii texte des Droits de l'homme qui fait de nous, Algériens citoyens de l'Union française, les égaux en droits et en devoirs des Français métropolitains. Ces faits sont des faits et ees votes m n t des votes. A l'heure où se dispute la répartition (équitable des droits en importance et en quantité, il semble que l'on invoqué contre nous, sans les articuler, des raisons qui entachent notre honneur de Français. La question placée sur ce plan, il est inutile de continuer à discuter. Nous n'acpeptons pas d'être des citoyens diminués. Nous n'acceptons pas d'être considérés comme propres à certaines tâches, comme te devoir militaire, et impropres à d'autres, comme la surveillance de la paix par la présence au parlement de représentants qualifiés. Nous sommes d'autant plus fermes sur une telle position qu'on recommence contre nous les campagnes que nous avons connues autrefois. On nous présente de nouveau dans une presse vénale, pourrie, au service de je ne sais quelle idéologie eomme l'adversaire de l'Algérie pour les tas, et de la France pour d'autres. Je fais illusion, pour rester dans le passé, au tournai et au Temps. D'autres recommencent îa politique infâme que menaient autrefois des feuilles antidémocratiques dont vous avez puni les crimes. Mes collègues communistes qui, je l'espère, m'auront écouté avec le respect que mérite ma conviction profonde, et dont je respecte, de mon côté, le grand parti, auront, à la lecture du Journal officiel, l'occasion de vérifier que les arguments dont je me sers ici sont textuellement ceux qu'ils avaient acclamés quand M. Jacques Duclos, avec autant d'esprit que d'éloquence, vint à cette tribune, le 19 novembre 1945, répondre à un discours retentisgant. On nous suspecte ? Permettez-moi de vous dire, mesdames, messieurs, que ces paroles pleines de logique et de bon sens ont eu un gros succès et ont eu raison des résistances que vous aviez rencontrées. Plies ne vous laisseront certainement pas, aujourd'hui, insensibles à l'appel que je vous adresse pour réaliser avec nous l'unité de collège électoral que vous demande le peuple algérien. Doit-on craindre que la minorité française en Algérie soit noyée dans la majorité musulmane ? Nous pouvons rassurer nos collègues français et leur dire que cela ne se produira pas. Mais même si cela devait se réaliser, qu'ils se rappellent que les représentants de 8 millions de musulmans constitueraient également une minorité au sein des représentants des 40 millions d'habitants de la métropole. Faut-il également rappeler que les élus musulmans ne m'ont pas mandaté pour mendier un compromis. Je vous parle aujourd'hui gravement de choses graves. Nous ne pouvons plus accepter que l'Algérie, placée à mi-chemin entre la métropole et ses territoires d'outre-mer, ait un collège électoral différent de ceux qui existent en France et aux colonies. Là et ici il n'y a qu'un seul collège. Pourquoi donc s'entêter à vouloir deux collèges en Algérie ? Aucune raison valable, aucun motif sérieux ne sauraient justifier cette décision, à moins que l'on ne veuille favoriser une partie de la société algérienne au détriment de l'autre; et vous n'ignorez pas celle qui est mise en .tutelle par des lois prétendues généreuses et qui ne respectent pas même chez l'ancien combattant pauvre et mal nourri le sang qu'il a versé pour que les Français recouvrent leurs institutions démocratiques. C'est une dérision et je vous crie : Attention i Cet ostracisme dont on veut frapper les giusulmans algériens, n'est-ce pas du ra- cisme? Et le pire de tous, car il affecte une tournure paternaliste qu'il ne nous est plus possible de supporter. Je vous avoue, mesdames, messieurs, que, plus j'y pense et plus je reste convaincu qu'une administration périmée, mais toujours en place et moins que jamais acquise aux idées démocratiques, s'emploi3 à la conservation méthodique des privilèges de la classe européenne qui, parce qu'elle n'a pas su en user et qu'elle en a abusé dans la plupart des cas, nous ont valu tous ies mouvements de résistance et de politique qui se sont développés en Algérie et dont les émeutes du Coiistantinois auraient dû donner le dégoût aux Français de bonne foi. Cependant les musulmans ne sont nullement hostiles à cette classe privilégiée, ils cherchent simplement à se défendre contre ses menaces et ses pratiques d'étouffement de la conscience populaire algérienne. En établissant le collège électoral unique avec scrutin de liste, on peut, comme cela se fait pour les colonies, stipuler dans la loi que la minorité européenne sera obligatoirement représentée. Cette idée a été soutenue en Algérie, des esprits de qualité ayant l'audience des foules sont allés jusqu'à proposer pour cette minorité un nombre ae sièges supérieur dans la liste unique à celui auquel elle aurait numériquement et normalement droit. N'est-ce pas là une preuve de compréhension et de sagesse, un noble témoignage de confiance ? Le législateur veut malheureusement en disposer autrement. Je résumerai donc ma pensée, mesdames, messieurs, en une phrase qui la situe politiquement et justifie mon émotion. En novembre 1942, lorsque l'Algérie, rejetant certains appels venus de Vichy qui l'invitaient au combat, fit sien l'idéal démocratique des résistants français qui voulaient rétablir la République gue souhaitait, avec la France métropolitaine alors occupée par le Reich, l'immense majorité de la France coloniale, ce sont des Algé riens comme moi, je le proclame avec orgueil, qui ont résisté à Darlan qui se proposait de prolonger une révolution nationale à la mode de Vichy, aux agitateurs de tout poil qui, par désir de briller personnellement, demeuraient les disciples du fascisme européen, à Giraud qui aurait instauré un pouvoir militaire, aux émissaires d'un prince de grand nom dont les manœuvres pouvaient troubler les consciences. Nombre d'entre vous le savent bien, qui ont vécu ces luttes et mis fin à des équivoques où notre fidélité aurait pu sombrer. Quelques mois plus tard, divers membres du Comité français de la libération nationale, dont la plupart siègent encore ici, ont été les législateurs et les rédacteurs de l'ordonnance du 7 mars 1944 que le général de Gaulle et le général Catroux, dans une haute vue d'avenir, ont offerte à l'Algérie combattante afin que les Algériens qui tombaient pour la liberté de la France et de l'Europe asservies, eussent la certitude que leurs blessures ou leur mort émanciperaient leur terre natale. Ce premier pas vers la citoyenneté n'était limitatif quë dans la mesure des difficultés immédiates : il prévoyait, il annonçait, il donnait la formule constitutionnelle par laquelle les Algériens seraient tous appelés, après la victoire, à partager les droits des métropolitains dont fis assumaient les devoirs sur les champs de bataille. Que reste-t-il de tout cela ? Voici l'Union française qui se proclame en écho aux puissantes articulations mo- J raies de la Charte de l'Atlantique. Voici la nouvelle Déclaration des droits de l'homme qui, sans réserve, sans ambiguité, sans réticence de grammaire ou de syntaxe, proclame que la loi fera de nous les égaux des Français métropolitains. M. le rapporteur de la commission de la constitution a déclaré ici même qu'un article de la constitution affirmait et confirmait cette égalité. Et nous voici, mesdames, messieurs, devant la première loi qui doit traduire dans la vie politique de l'Union française le droit qu'en théorie personne ne nous discute. La loi électorale, telle que son rapporteur la définit pour les Algériens, oppose les Musulmans aux Européens et même, pour comble d'ironie, les Musulmans citoyens aux Musulmans non citoyens. Nous ne voulons pas de ces deux collèges qui défigurent l'unité politique et sociale de l'Algérie. Si les élus musulmans l'acceptaient, ce serait une lâche lé et une trahison. De cette tribune, toute sonore et vibrante du chant libérateur que la République française a diffusé pour tous les opprimés, quels qu'ils soient, je proteste solennellement devant l'opinion rublique française et mondiale et je supplie cette Assemblée souveraine de croire qu'une erreur de cette nature, l'Histoire la condamnerait sévèrement comme elle a jugé sans pitié le régime et les hommes' qui vous ont fait chasser du Canada et des Indes. Voltaire a fait rire son époque avec les arpents de neige du Canada et les épiciers des Indes. Aujourd'hui, je vous demande si vous allez livrer la parole d'honneur de la France et le souvenir de nos milliers de morts à la pression occulte de ceux qui, confortablement installés dans leurs bastions antidémocratiques, veulent nous considérer comme des citovens de seconde catégorie. Non ! Cela, vous ne le ferez pas. Votre décision sanctionnera un débat de conscience dont les Musulmans algériens suivent les mouvements avec autant de droiture que d'impatience. Leur réaction sera ce que vous voudrez qu'elle soit. Faudra-t-il, mesdames, messieurs, que vous nous obligiez à suivre les conseils de ceux qui nous recommandent de quitter cette Assemblée si nos droits étaient méconnus et notre dignité une fois de plus mise à l'épreuve ? Bon Français et bon Algérien, mon action politique ayant été brisée par ceux qui devraient m encourager et m'aider, je descendrais de cette tribune avec la certitude que les triomphateurs de cette discussion auraient travaillé contre la France et contre l'Algérie, contre la démocratie et contre tous ceux, Français ou Algériens, qui sont tombés pour que l'honneur d'être un homme fût une réalité vivante et non un souvenir dans la mémoire des hommes. (Applaudissements sur divers bancs.) M. le président. L'Assemblée voudra , sans doute renvoyer la suite de la discussion à cet après-midi ? (Assentiment.) —7 REGLEMENT DE L'ORDRE DU JOUR M. le président. Aujourd'hui, à quinze heures, deuxième séance publique: Nomination, par suite de vacance, d'un membre de la commission de la Constitution. (Application de l'article 17 du règlement.) I, — Affaires sous réserve qu'il n'y ail pa$ débat. (Application de. l'article 34 du règlement.) Vote sans débat de la proposition de loi de M. Félix Hoiipbûttet-Boigny et plusieurs de ses collègues tendant à la suppression du travail forcé dans les territoires d'outre-mer (n08 565-811. — M. Félix Houphouet-Boigny, rapporteur). Vote sans débat de la proposition de loi de M. Paul Valentino tendant à l'institution d'offices publics à la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, pour le raffinage du sucre, la bonification des rftrrms et tafias et la traite de ces produits (n°* 658816. — M. Paul Valentino, rapporteur). Yole sans débat de la proposition de loi de M. Robert Kalis et plusieurs de ses collègues tendant à modifier les dispositions du code du travail qui règlent la situation des secrétaires et secrétaires adjoints des conseils de prud'hommes (n®® 144-634. — M. Alfred Costes, rapporteur). Vote sans débat de la proposition de loi de M, André Paillieux et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance du 4 octobre 1945 sur l'organisation oaadministrative de la sécurité sociale (n 19109&. — M. Pierre Segelle, rapporteur). II. — Affaires avec débat. Suite de la discussion de la proposition de loi de M. Jacques Bardoux relative à l'élection des membres de rela Chambre des députés [n°* 403-801-764 (l partie: métropole, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Algérie), (2e partie: territoires d'outre-mer). (3° partie: Tunisie, Maroc). — M. Jean Biondi, rapporteur]. Discussion: 1® du projet de loi relatif au voté par procuration des inscrits maritimes (n° 824) ; 2° de la proposition de loi de M. Paul Cermolacce et plusieurs de ses collègues organisant 1e vote par procuration des inscrits maritimes et agents du service général (n o r 210-714. — M. Jean Cristofol, rapporteur). Discussion du projet de loi relatif à l'inscription sur les listes électorales des mariniers, artisans ou salariés et des membres de leur famille habitant à bord (n° 825). Discussion du projet de loi instituant, une procédure spéciale de vote en faveur de certaines catégories d'électeurs empêchés de voter dans les conditions normales (n° 826). Discussion: L Bu projet de loi modifiant la loi du 30 juin 1926, modifiée par les lois des 22 avril'1927, 13 juillet 1933, 2 février 1937 et par le décret du 25 août 1937 réglant les rapports entre locataires et bailleurs en ce qui concerne le renouvellement des baux a loyer d'immeubles ou de locaux à usage commercial ou industriel; II. Des propositions de loi: de M. André Mercier (Oise) et plusieurs de ses collègues tendant à régler les rapports entre locataires et bailleurs en ce qui concerne le renouvellement des totaux à loyer d'immeubles et de locaux à usage commercial0, ou industriel (propriété commerciale) ; 2 de. M. André Mercier (Oise) et plusieurs de ses collègues ayant pour objet de relever de certaines forclusions les locataires d'immeubles ou de locaux à usage commercial, industriel • et professionnel ; 5° de M. Jean Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à accorder uns prorogation de bar! à certains locataires commerçants et industriels ; 6® de M. Frédéric-Dupont tendant à modifier l'article 18 de la loi du 30 juin 1926, modifié par la loi du 13 Juillet 1833, sur la propriété commerciale (n08 530-28- 45-91-178-322-552-715). — M. Pierre Garet, rapporteur), Monnervine (Gaston). Roulleaux-Dugage (Jao Mon tille t (Robert). cpes) r Morice (André). Discussion: 1° du projet de loi fixant le Moustier (Marquis de). statut des délégués au.personnel dans les Mutter (André). entreprises ; 2° de la proposition de loi de Oberkirch (Alfred). Mme Francine Lefebvre et plusieurs de ses Petit (Eugène), dit Claudfcrs. collègues relative au rétablissement des délégués du personnel dans les entrepri- Pleven (Ren<f). Maurice Pouvrassean. ses et au statut de leurs fonctions. Quilici (François). Ramarony (Jules). Il n*y a pas d'observation ?... Raulin (de), dit LaL'ordre au jour est ainsi réglé. boureur. Personne ne demande la parole Rencurel (Auguste). La séance est levée. Reste (François(La séance est levée à midi quaranteJoseph). Tony Révillon. cinq minutes.) Ribeyre (Paul), ArdèLe chef du service de la sténographie che. de l'Assemblée nationale constituante, Rio (Alphonse). Rochereaji (Ilenrl). PAUL LAISSY. Rociore (Marcel). Rose (Lucien).. ANNEXES AU PROCES-VERBAL M LA 1re séance du vendredi 5 avril 1946. SCRUTIN (N° 86) Sur Vamendement de M. Maurice Lacroix à Varticle 16 de la proposition de loi relative à l'élection des membres de la Chamtjre des Députés partie). 564 Nombre des votants. 283 Majorité absolue..... Pour Fadop tion 129 Contre » 435 L'Assemblée nationale constituante n'a pas adopté. Ont voté peur: MM. Deshors (Jean). Allauzen (Joseph). Des jardina (Charles). Antier (Paul). Deyron (Léon). Argenlieu (PhUippe d'). Dezarnaulds (Pierre). Andibert (Louis). Dhers (Pierre). Avinin. (Antoine). Mlle Dienesch (MarieBadie (Vincent). • Madeleine). Baratgin (Paul). Diethelm (André). Barbier (André). Dommj'on (Pierre). Barbu (Marcel!. Dumat (Louis), Maroc. Bardoux (Jacques), Etcheverry - Ain ch art Bas (André). Bastide (Joseph), Avey- Félix (Colonel). Forcinal (Albert). ron. Baudry d'Asson (Ar- Frédéric-Dupont. Galy - G a s p a r r o u mand dé). (Georges). Baumel (Jacques). Gavini (Jacques). Baylet (Jean). Gellie (Emile). Bernard-Cothier. Gervolino (Roger). Bessac (Abel). Giacobbi (Paul). Boisdon (Daniel). G i r a u d o u x (JeanBoissoudy (Guy de). Pierre). Bougrain (Patrice). Bowssenet (Georges). Herriot (Edouard). Iloucke (Jules). Bouvier - O'Cottereau Iluet (Bernard). (Jean-Marie). Ioos (Maurice). Brunet (Louis). Jacquinot (Louis). Bruyneel (Robert). Jean-More am. Burgeot (Pierre). Joubert (Auguste). Capitant (René). Ju.ly (Pierre). Chabanne (André). Chastellain (Jacques!. Kalis (Robert). Kaouza (Maurice). Chauvin (Georges). Chazeaux (Alexandre). Kir (Félix). Krieger (Alfred). Chevallier (Pierre), LoiLacroix (Maurice), ret. Seine. Chevance (Maurice). Clemenceau (Michel). Landry (Adolphe). Laniel (Joseph). Colonna (Antoine). Lecacheux (Joseph). Coty (René). Lécrivain - Sërvoz (AlCourant (Pierre). bert). Crouan (Jean). Legendre (Jean). Cuttoli (Paul). Legry (Hector). Debidour (Henri). Delachenal (Joseph). Levesque (Luc). Macouin (Clovis). Delbos (Yvon). Malbrant (René). Delcos (François). Deiom - Sorbé (Mau- Maroselli (André). Meck (Hen<ri). . rice). Médecin (Jean). Delorme (Claudius). Michard (Honoré). Denais (Joseph). Roulon (Henri}. Rousseau (Charles). Saïd Mohamed Cheikh. Schiever (Georges). Schmitt (Albert), Bas* Rhin. Sérot (Robert). Sesmaisons (Olivier de). Sigrist (Joseph). Soustelie (Jacques). Mme Suzannet (Hélène de). Tellier (GaMiel). Varenne (Alexandre). Vernier (Charles). Vieljeux (Christian). Viollette (Maurice), Voyer (Ernest). Vuiilaume (Jean). Wiater (Paul). •Zivarattiuam (Delva). Ont voté contre: MM. Brousse (Georges). Abelin (Pierre). Bruguier ( Georges). Achour (Mohand). Buron (Robert). Airoldi (Julien). Cabannes (Gaston)* Allonneau (Auguste), Cachin (Marcel). Apithy (Sourou-Mi^ran). Calas (Raoul). Aragon (Charles d').r Calonne (Nestor). Arboussier (Gabriel d ). Camphin (René) Archidice (Georges). Cance (René). Arna4 (Frank). Capdeviile (Jean);. Arres - Lapoque (Jac- Carîier ( Mari us i ques). Casanova (Laurent), Arthaud (René). Castera (Edmond). Astier de La Vigerie Catoire (Jules). Cayeux (Jean). (Emmanuel d'). Ce relier (Roger). Aubry (Albert). Cermolacce ^Paul). Audeguil (Fernand). Cerny (Joseph). Aujoulat (Louis). Césaire (Aimé). Ausseï (Joseph). Chambeiron (Robert); Azemia (Auguste). Chambrun (Gilbert Bacon (Paul-Jean). de). Ballanger (Robert), Seine-et-Oise. Cliampeix (Marcel). Barangé (Charles), Charlet (Gaston). Mame-et-LoiT? Chariot (Jean). Barbary (Joseph). Charpentier (René). Barel (Virgile). Charpin (Joannès). Barré (Henri). Chatagner (Joseph). Barrot (Noël). Chausson î Clément)* Barthélémy (André). Cherricr (Marcel). Bartolini (Jean). Chevallier (Louis), InMme Bastide (Denise), dre. Loire. Chevigné .Pierre de) Baurens (Alexandre). Chouadria (Mohamed) Beauqmer (Pierre). Coffm (Lucien) Bêchait (Paul), Cogniot (GeoTgesk Bêche (Emile). Colin (André). Benoist (Charles), Commin (Pierre). Seine-et-Oise. Constant (Clovis). Benoit (Alcide), Marne. Copeau (Pascal). Béranger (André). Cordonnier (Denis). Berlioz (Joanny). Coste-Floret (Paul). Bernard (Louis). Costes (Alfred). Seine, Bertho. Cot (Pierre). Besset (Pierre). Couder (Raymond). Beugniez (Louis). Coudray (Georges). Bichet (Robert). Courtecuisse (Jean). Bidaiult (Georges). Courtois (Jean). Billoux (Françoits). Cristofol (Jean). Binot (Jean). Croizat (Ambroise). Biondi (Jean). Curab-et (Jean). Biscarlet (Alfred). Dagain (Léon). Bissoi (Léopold). Daniel (Guillaume). Bloncourt (Eli-e). Darou (Marcel), Boccagny (Albert). Dassaud (Francis). Bocquet (Emile). Dassonville (Gaston); Bonté (Florimond). David (Marcel). Borra (Raoul). Debouverie (Léon). Bochey (Jean). Defferro (Gaston). Bouloux (Alphonse). Defos du Rau (JoBoumali (Mohamed) seph). Bourbon (Henri). Mme Degrand (Geiv Bour-et (Henri). maine). Bouté (Louis). Delahoutre (Eugène). Bouthiba ( Abderrah- Demusois (Antoine). ' man).. Denis (Alphonse). Bouxom (Fernand). Depreux (Edouard). Boysson (Guy de).* Detraves (Guillaume). Bozzi (Jacques) Devemy (Roger). Brandeï (Henri). (Michel). Mme Braun (Made- Devèze Diallo (Yacine). leine) . Douala Manga - BeH Brichot (Adonis) (Alexandre). [>outrellot (Pierre). -Doyen (Eugène). Draveny (Lucien). D u c l o s ( Jacques ), Seine. Duclos (Jean), Seineet-Oise. Dulour .(André). Dumas (Pierre), HauteGaronne. Dupraz (Joannès). Dupuy (Marc). Durroux (Jean). Dusseaulx (Roger). Dutard (Lucien). D-utilleul (Emile). Mme Eboué. Engel (Emile). Escande (Louis). Evrard (Just). Fagon (Yves).Vajon (Etienne).Faraud (Roger). Farès (Abderrahman). .Fauvel (Etienne). Favet (Pierre). Félix-Tchicaya (Jean). Figuères (Léopold). Finet (Maurice). Joinville (Général) [Alfred MalleretJ. Juge (Pierre). Juglas (Jean-Jacques). Juiian (Gaston). Jurgensen (Jean). Juvenal (Max). K r i e g e 1 - Valrimont (Maurice). Labrosse (Jean). Lacoste (Robert). L a c r o i x (Marius), Aude. Lahousse (Charles). L a m a r q u e - Cando (Pierre). Mlle L a m b l i n (Solange). Lamine-Guéye. Lamps (René). . Lapie (Pierre-Olivier). Lareppe (Pierre). Larribère (Camille). Mme Irène Laure. Laurent ( Augustin ), Nord. L a u r e n t (Raoul), Haute-Marne. Fizaine (Georges). Lavergne (Clément). Fonlupt - Esperaber (Jacques). Foussat (André). Fouyet (Emmanuel). Mme François .(Germaine). Francou (Raoul). Froment (Edouard). Furaud (Jacques). Gabelle (Pierre). Mme Galicier (Emilienne). Garàudy (Roger). Garcia (Félix). jGaret (Pierre). Galuing (Marcel). Gau (Albert). Gautier (André). Gav (Francisque). Gabier (Albert). Genest (Maurice). G&oflroy (Jean). Gerber (Marc). Jean Germinal. ~ Gernez (Raymond). Mme Ginollin (Denise). Giovoni (Arthur). Girardot (Pierre). Gorse (Georges). Gosnat (Georges). Gosset (Paul). Goudoux (Jean). iGouge (Henry). Gouin (Félix). Greffier (Paul). Grenier (Fernand). .Gresa (Jacques). Grimaud (Henri-Louis). jGros (Antonin). Grumbach (Salomon). Mme Guérin (Lucie), Seine-Inférieure. tG u é r i n (Maurice), Rhône. Mme Guérin (Rose), Seine. IGuiguen. Gullbert (Paul). Guille (Georges). iGuillet (Pierre-Emmanuel) . Guillon (Jean), teiiitton (Jean). Amédée Guy. ]G u y o n (Jean - Raymond) . Guyot (Claude), Côte' d'Or. JGuyot (Raymond), Aube. Ha mon (Marcel). Jlenneguelle (Henri). Henry (Yves), ïlçrtel (Joseph). Hervé (Pierre). Houphouet - Boigny (Félix). »Hugonnier (Auguste). Hussel (Lucien), ihuel (Paul), paquet (Gérard). Laurenll (Jean). Le Berre (Denis). Leclerc (Charles). Lecœur (Auguste). Lecourt (Robert). Le CoutaHer (Jean). Ledru (Henri). Leenhardt (Francis). Mme Lefaucheux (Marie-Hélène). Mme Lefebvre (Francine). Le Garrec (Louis). Lejeune (Max). Lemarchand (Georges). Mme Lempereur (Rachel). Mme Léo - Lagrange (Madeleine). Léonetti (Jean). Lepervanche (Léon Le Sciellour (Joseph). Lescorat (Arodré). Lespes (Henri). Letourneau (Jean). Le Troquer (André). Mme Leveille (Jeanne) Lhuissier (Camille). Livry-Level (Philippe). Louvel (Jean-Marie). Lozeray (Henri). Lucas (Maurice). Lussy (Charles). Mabrut (Adrien). Maillocheau (Fernand) Maire (Georges). Marc-Sangnier. Marcel (Henri), Nord. Martel (Louis), HauteSavoie. Marty (André) Maudet (André). Mauger (Robert). Maurellet (AugusUn). Mauroux (Fernand). Mayer (Daniel). Mazel (Jean). Mazuez (Fernand). Mehaignerie (Alexis). Menthon (François de) Mercier (André-François), Deux-Sèvres. Mercier (François), Saône-et-Loire. Métayer (Pierre). Xme Mety (Mathilde). Meunier (Jean.). Michaut (Victor). Michel (Maurice). Michelet (Edmond). Midol (Lueien). Minioz (Jean). Moch (Jules). Moisan (Edouard). Mollet (Guy). Mont (Claude). Mofatagner (Eugène). Monteil (André), Finistère. Montel (Maurice).. Mftquei (Pnosper. Mora (Albert). Mo-unier (Claudius). Mouron (Jules). Moussu (Raymond). Moutet (Marius). Mouton (Adrien). Muller (Pienr-e). Musmeaux (AMhur). Naegelen (Marcel). Mme Nedelec (Raymondc). Nicod (Léon). Noël (André). Noguères (Louis). Novat (Jean). Oit (Barthélémy): Ouzegane (Amar). Mme Oyon (Marie). Paillieux (André). Palewsky (Jean). Parent (Pierre)., Parpais (André). Patinaud (Marius). Paul (Gabriel), Finistère. Paul (Marcel), HauteVienne. Paumier (Bernard). Peeters (René). Peissel (Jean). P-enoy (René). Mme Péri (Mathilde). Péron (Yves). Petit (Albert). Peyrat (Marcel). Mme Peyroles (Germaine). Pez-et (Ernest). Pfïimlin (Pierre). Philip (André). ' Pi erre-Bio ch (Jean). Pierre-Grouès. Pineau (Christian). Poimbœuf (Marcel). Poimult (Emile), DeuxSèvres. Poirot (Maurice), Vosges. Pouille (Robert). Poulain (Abel). Poumadère (Pierre). Pourtalet (Henri). Pouyet (Marcel). Prenant (Marcel). Mlle Prevert (Renée). Prigent (Robert), Nord. Prigent (Tanguy), Finistère. Pronteau (Jean). Prot (Louis). Quenard (André). Rabier (Maurice). Ramadier (Paul). Ramette (Arthur). Raymond-Laurent. Reille-Soult (François). Renard (Adrien). Reymond (Camille). Ribère (Marcel), Alger. Richard (Edouard). Mme Roca (Gilberte). Les nombres annoncés en séance avaient Rochet (WaJdeck). été de: Rolland (Jean-Louis). 544 Nombre des votants Mme Rollin (Simone). 273 Majorité absolue Rophé (Adrien). Rosenblatt (Marcel). Pour l'adoption 142 Roubert (Alexandre). Contre 402 Roucaute (Gabriel), Mais, après vérification, ces nombres ont été Gard. Roucaute (Roger), Ar- rectifiés conformément à la liste de scrutin ci-dessus. dèche. Rutïe (Hubert). -I Mme Rumeau (Marcelle). Salmon (Robert). SCRUTIN (N° 87) Schmitt (René), ManSur l'amendement de M. Joseph Delachenal che. à Varticle 16 de la proposition de loi relaSchneiter (Pierre). tive à r élection des membres de la Chambre Schuman (Robert), Modes Députés (ire partie). selle Schumann (Maurice), Nombre des votants. 562 Nord. Majorité absolue 282 Segelle (Pierre). Senghor (LéopoMPour l'adoption.. 143 Sedar). Contre 419 Siefridt (Louis). Sian (Paul). L'Assemblée nationale constituante n'a pas Sissoko (Fily-Dabo). (Jean). Mme Solomon - Langevin (Hélène). Mme Sportisse (Alice). Taillade (Clément). Teitgen (Henri), Gironde. Teitgen (Pierre), Illeet-Vilaine. Terpend (Jean). Terrenoire (Louis). Mme Texier - Lahoulle (Marie). Thamier (Henri). Thibault (Edouard). Thiriet (Jules). Thomas (Eugène). Thorez (Maurice). Thuillier (René). Tillon (Charles). Tinaud (Jean-Louis). Touchard (Auguste). Toujas (Jean). Tourtaud (Auguste). Truflaud (Pierre). Tubert (Paul). adopte. Ont voté pour: Galy - G a s p a r r o u MM. Abelin (Pierre). Allauzen (Joseph). Antier (Paul). Argeniieu (Philippe d'). Au.&ibert (Louis). Avinin (Antoine). Radie (Vincent). Baratgin (Paul). Barbier (André). Bardoux (Jacques). Bastide (Joseph), Aveyron. Baudry d'Asson (Armand de). Baunael (Jacques). Bavlet (Jean). Bernard-Cothier. Bessac (Abel). Boisdon (Daniel). Boissoudy (Guy de). Bougrain (Patrice). Boutssenot (Georges). Mme Vaillant - Coutu- Bouvier - O'Cottereau (Jean-Marie). rier (Marie-Claude). Brunet (Lacis). Valentino (Paul). Bruyneel (Robert). Vedrines (Henri). Burgeot (Pierre). Vée (.Gérard). Cap,tant (René). Veillard (Roger). Chabanne (André). Vendroux (Jacques). Charpentier (René). Verges (Raymond). Chastellain (Jacques). Mlle Vermeersch Chauvin (Georges). (Jeannette). Chevallier (Pierre), LoiVerneyras (Paul). ret. Viard (Paul). Cnevance (Maurice). Viatte (Charles). Clemenceau (Michel). Pierre Villon. Colonna (Antome). Vivier. (Emile). Coty (René). Vourc'h (Antoine). Courant (Pierre). Wagner (Jean). Crouan (Jean). Wallon (Henri). Rtéal (Albert), Loiret. Wasmer (Joseph). Cuttoli (Paul). Rigal (Eugène), Seine. Wetzel (Robert). Debidour (Henri). Rincent (Germain). Rivet (Paul). Zaksas (Gilbert). Zunino (Michel). Debouverie (Léon). Defos du Rau (Jo- seph). D'elachenal (Joseph). N'ont pas pris part au vote: Delbos (Yvon). Delcos (François). Joannon (Henri). MM. Delom - Sorbé (MauLakhdari (Smaïl). Ben Aly Chérif. rice). . Mme Poinso - Chapuis Benchennouf. Delorme (Claudius). (Germaine). BenidjellQul (MohaDenais (Joseph). Ramon-et (Edouard). med). Deshors (Jean). Chevallier (Gabriel), Raseta (Joseph). Ravoahangy (Joseph), De s jardins ( Charles). 'Loir-gt-Cher. Deyron (Léon). (Louis). D r e y f u s - Schmidt Richier Dezarnaulds (Pierre). Rupied (Marcel). (Pierre). - Dhers (Pierre). Mlle Dienesch (MarieExcusés ou absents par congé: Madeleine) . MM. Marin (Loaiàs). Dietbelm (André). Bourdan (Pierre). Ribière (Henri), Allier. Dumat (Louis), Maroc Marie (André). Engel (Emile). Etcheverry - Ain ch art (Jean). N'ont pas pris part au vote: Félix (Colonel). M. Vincent Auriol, président de r Assemblée Forcinal (Albert). nationale constituante, et M. André Mercier Fouyet (Emmanuel) (Oise) qui présidait la séance. Frédéric-Dupont. Gabelle (Pierre). (Georges). Gavlrti (Jacques). Gellie (Emile). Gervolino (Roger). Giacobbi (Paul). Gira'udo-ux (J»eanPie^re). Grlmaud (Henri-Louis). Herriot (Edouard). Iloucke (Jules). Huet (Bernard). Ioos (Maurice). Jacquinot (Louis). Jean-Moreaiu. Joannon (Henri). Joubert (Auguste). July (Pierre). Kalis (Robert). Kaouza (Maurice). Kir (Félix). Krieger (Alfred). Lacroix (Maurice), Seine. Landry (Adolphe). Laniel (Joseph). Lecacheux (Joseph). Legendre (Jean). Legry (Hector). Levesque (Luc). Lucas (Maurice). Macouin (Clovis). Maire (Georges). Malbrant (René). Maroselli (André). Keck (Henri). Médecin (Jean). Mehaignerie (Alexis) Mcrciei* (André-Fran* pois). Deux-Sèvres. Michard (Honoré). Monnarville (Gaston) Monteil (André), Finistère. Montillot (Robert). Morice (André). Moustier (Marquis de). Mutter (André). Novat (Jean). Oberkirch (Alfred). Ott (Barthélémy). Petit (Eugène), dit Claudius. Pleven (René). Mme Poinso - Chapuis (Germaine). Maurice Pouvrasseau. Quilici (François). Ramarony (Jules). Raulin (de), dit Laboureur. Rencurel (Auguste). Reste (FrançoisJoseph). Tony Révillon. Ribeyre (Paul), Ardèche. Rigal (Eugène), Seine. Rio (Alphonse). Rochereau (Henri), g^ipe i / A.r^^ius/ 1946 Ro clore. (Marcel). Rose (Lucien) . , Eoutteàta^Higage (Jac- qjues). Roulon <Henri) » - Rousseau(Charles). Saïd Mohamed Cheikh. SohieveM Georges). Schmitt (Albert), BasRhin. Sérot (Robert). Sesmaisons (Olivier de). Sigrist (Joseph).Soustelle (Jacques). N.me Suzannet (ïïétène de). Tellier (Gabriel). Varenne (Alexandre), Vernier (-Charles). , Viard (Paul). Vieljeux (Christian). Viollette (Maurice). Vourc'h (Antoine). Voyer (Ernest). Zivarattinam (Deïva). Ont voté contre ; MM. Achour (Mohand). Airoldi (Julien). • Allonneau (Auguste). Apithy (Sourou-Migan). Aragon (Charles d'). Arboussier (Gabriel d'). Archidice (Georges). Arnail (Frank). ; Arres. - Lapoque (Jacques) . Arthaud (René). AStier .de. La Vigerie ' (Emmanuel d'). Aubry (Albert). »Audeguil (Fernand). -Aujouiat (Louis). -Ausiel (Joseph). Azemia (Auguste). Bacon (Paul-Jean). Ba.lianger (Roberh, Selne-et-Oise. Barangé (Charles), Maine-et-Loire. BarMry (Joseph). Barel (Virgile). •Barré (Henri), Barrot (Noël). Barthélémy (André). Bartolini (Jean). Bas (André). Mme Bastide (Denise), ~ Loire. Baurens (Alexandre). Beauqufier (Pierre). Béchard (Paul), Bêche (Em'le). Benoist (Charles), Seine-et-Oise. Benoit (Alcide), Marne, fiéranger (André). Berlioz (Joanny). Bernard (Louis). Bertho. Besset (Pierre). Beugniez (Louis). Bichet (Robert). Bidaiu.lt (Georges). BiMoux (François). B;not (Jean). Biondi (Jean). Biscarlet (Alfred). Bissol (Léop'old). Bloncourt (Elle). Boccagny (Albert). Bocquet (Emile). « Bonté (FlorMond). Borra (Raoul). Botchey (Jean); Bouloux ( Alphonse). Boumadi (Mohamed). Bourbon (Henri). Bouret (Henri). iBouté (Louis). Bouthiba (Abderrahman). Bouxom (Fernand). Boysson (Guy de). Bozzi (Jacques). Brandel (Henri). Mme. Braun (Madeleine). Brichot (Adonis). Brousse (Georges). Bruguier (Georges). Buron (Robert). Cabannes' (Gaston). Cachin (Marcel). Calas (Raoul). Galonné (Nestor). Camphin (René). Canc-e (René). Capdeville (Jean). Cartier (Marius). Casanova (Laurent). Castera (Edmond). Catoire (Jules). Cayeux (Jean). Cerciier (Roger). Cermoiacce (Paul). Cerny (Joseph). Césaire (Aimé). Chambeiron (Robert). Chambrun (Gilbert de). Champeix (Marcel). Charlet (Gaston). Chariot' (Jean): Charpin (Joannès). Chatagner (Joseph). Chausson (Clément). . Cherrier (Marcel). Chevallier (Louis),,Indre. ' Chevfgné (Pierre de) Chouadria (Mohamed) Coffln (Lucien).. Cogniot (Georges). Coiin (André). •Commin (Pierre). Constant (Clovis). Copeau (Pascal). Cordonnier (Denis). Coste-Floret (Paul). Costes (Alfred), Seine. Cot (Pierre). Couder (Raymond). Coudray (Georges). Courtecuisse (Jean). Courtois (Jean). Cristofol (Jean). . Croizat (Ambroise). Curabet (Jean). Dagain (Léon). Daniel (Guillaume). Darou (Marcel). Dassaud (Francis). Dassonville (Gaston). David (Marcel). Dcfïerre (Gaston). Mme Degrond (Germaine). Delahoutre (Eugène). D'emusoi? (Antoine). Denis (Alphonse). Denreux (Edouard). Detraves (Guillaume). Devemy (Roger). Devèze (Michel). Diallo (Tacine). Douala Manga - Bell (Alexandre). I>outrellot (Pierre). Doyen (Eugène). Drâveny (Lucien). D u c l o s ( Jacques ), Seine. Duclos (Jean), Seineet-Oise. Dufour (André). Dumas (Pierre), HauteGaronne. Dupraz (Joannès). Dutmy (Marc). Durroux (Jean). Dusseaulx (Roger). Du tard (Lucien). D'utilleul (Emile). Mme Eboué. Escande (Louis). Evrard (Just). Fagon (Yves). Fajon (Etienne). Faraud (Roger). Farès (Abderrahman). Fauvel (Etienne). ' Fayet (Piefre). Félix-Tchicaya (Jean). Figuères (Léopold). Le Berre (Denis). Finet (Maurice). Leclerc (Gharles). Fizaine (Georges).. Fonlupt - Esperaber Lecœur (Auguste). Lecourt (Robert). (Jacques). Foussat (André). Le Coutaller (Jean). Mme François (Ger-, Léicrivain - Servoz (Al. maine). bert). Francou (Raoul). « Lepru (Henri). Froment (Edouard). Lefenhardt (Francis). Furâud (Jacques). Mme Lefaucheux (•M-aMme Galicier (Emi- i|ie-Hélène). lienne). Mme Lefebvre .(FranGaraudy (Roger). cine), Garcia (Félix). Lej Garrcf (Louis). Garet (Pierre). Lejeune (Max). Gatuing (Marcel). Lefnarchand (Georges). Gau (Albert). Mrtae Lempereur (RaGautier (André), faël). Oay (Francisque). Mihe Léo - Lagrange Gazier (Albert). {Madeleine). Genest (Maurice). Lébnetti (Jearî). Geoffroy (Jean). Lepervanche (Léon Gerber (Marc). de). Jean Germinal.. Le Sclellour (Joseph). Cernez (Raymond). Mme Ginollin (Denise). .Leseorat (André). Lespes (Henri). Giovoni (Arthur). Letourneau (Jean). Girardot (Pierre). Le Troquer (André). Gorse (Georges). Mme Leveille (Jeanne) Gosnat (Georges). Lhulssier (Camille). Gosset (Paul). Livry-Level (Philippe). Goudou'x (Jean). Louvel (Jean-Marie). Gouge (Henry). Lozeray (Henri). Gouin (Félix). Lussy (Charles). Greffier (Paul), Mabrut (Adrien). Grenier (Fernand). Maillocheau (Fernand) Gresa (Jacques)." Marc-Sangnier. Gros (Antonin). Grumbach (Salomon).. Martel (Henri), Nord. Mme. Guérin jLuc'ie), Martel (Louis), HauteSavoie. Seinê-Iin.*érî#ure. Marty (André). Guérin (Maurice), Maudet (André). . Rhône. Mauger (Robert). Mme Guérin (Rose), Maurellet (Augustin). . Seine. • M au roux (Fernand). Guiguen. . Mayer (Daniel). Guilbert (Paul). Mazel (Jean). GuilLe (Georges). Mazuez (Fernand). Guillet (Pierre-Emma- Menthon (François de) nuel) . Mercier (François), Guillon (Jean). Saône-ct-Loire. Guitton (Jean). Métayer (Pierre). Amédée Guy. Mme Mety (Mathilde). Guyon (Jean-RayMeunier (Jean-). mond). Guyot (Claude), Côte- Michaut (Vict-or). Michel (Maurice). d'Or. Michelet (Edmond). Guyot (Raymond)* Midol (Lucien). Aube. Minjoz (Jean). Hamon (Marcel). (Jules). Hennegnelle (Henri). Moch Moisan (Edouard), Henry (Yves). follet (Guy). Heirtél (Joseph). Mont (Claude). Hervé (Pierie). Montagner (Eugène). Houphouet-Boigny Montel (Maurice). (Félix). iProsper). Hugonnier (Auguste). Môquet Mora (Albert). Hussel (Lucien,). Mounier (Claudius). Ihuel (Paul). Mouron (Jules). Jaquet (Gérard). M-oussu (Raymond). Joinville (Général) Moutet (Marius). [Alfred Malleretl. Mouton (Adrien). Juge (Pierre). Juglas (Jean-Jacques). Muller (Pierre). Musmeaux (Arthur). Juiian (Gaston). Naegelen (Marcel)? Jurgensen (Jean). Mme Nedelec (RayJuvenal (Max). K r i e g e 1 - Valrimont motnde), Nicod (Léon). (Maurice). Noël (André). Labrosse (Jean). Nog-uères (Louis). Lacoste (Robert). Ouzegane (Amar). L a c r o i x (Marius), Mme Oyon (Marie). Aude. Paillieux (André). Lahousse (Charles). L a m a r q u e - Cando Palewsky (Jean). Parent (Pierre). (Pierre). Mlle L a m b l i n (So- Par pais (André). Piatinaud (Marius). lange). Paul (Gabriel), FinisLamine-Guéye. tère. Lamps "(René). Lapie (Pierre-Olivier). Paul (Marcel), HauteLareppe (Pierre). Vienne. Larribère (Camille). Paumier (Bernard). Mme Irène Laure, Peeters (René). Laurent ( Augustin ), Peissel (Jean). Nord. Penoy (René). L a u r e n t (Raoul), Mme Péri (Mathilde). Pérou (Yves). Haute-Marne. Petit (Albert). Laurenti (Je^n). Lavergne (Clément). Peyrat (Marcel) % Mm^ Peyroles (GerLine)". Pe5fet (Ernest). Pflimlin (Pierre). Philip (André). ' Pierre-Bloch (Jean). Pierre-Grouès. Pineiau (Christian). Poimbœuf (Marcel). Poirault (Emile), DeuxSèvres. Polrot (Maurice), Vosges. Pouille (Robert). Poulain (Abel). Poumadère (Pierre) i Pourtalet (Henri). Pouyet (Marcel). Prenant (Marcel). Mlle Prevert (Renée). Prigent (Robert), Nord. Prigent (Tanguy), Finistère. Pronteau (Jean). Prot (Louis). Quenard (André). Rabier (Maurice). Ramadier (Paul). Ramet.te (Arthur). Raymond-Laurent. Rerlle-Soult (François). Renard (Adrien). Reymond (Camille). Ribère (Marcel), Alger. Richard (Edouard). Rigal (Albert), Loiret. Rincent (Germain). Rivet (Paul). Mme Roca , (Gilberte). Rochet (Waldeck). Rolland (Jean-Louis). Mme Rollin (Simone). Rophé (Adrien) » Rôsenblatt (Marcel). Roubert (Alexandre). Roucaute (Gabriel), Gard. Roucaute (Roger), Ardèche. Rufîe (Hubert). :Mme Rumeau (Mar- celle;. Salmon (Robert). Schmitt (René), Manche. ' Schneiter (Pierre). 1511 Schuman (Robert);, Mo selle. Schumann (Maurice), Nord. Segelle (Pierre). Senghor (Léopold- ? Sedar). Siefridt (Louis). Sion (Paul). $ Sissoko (Fily-Dabo)'.: Solinhac (Jean). Mme Solomon - Lange> vin (Ilélène).^ Mme Sportisse (AliceJj Taillade (Clément). Teitgen (Henri), Gironde. Teitgen (Pierre), Ille» et-Vilaine. Terpend (Jean). Terrerioire (Louis). . Mme Texier - LahôuIIa (Marie). Thamier (Henri). Thibault (Edouard). Thiriet (Jules). Thomas (Eugène). « Thorez TMaurlce). Thuillier (René). Tillôii (Charles)." Tinaud (Jean-Louis)*.; Touchard. (Auguste). Toujas (Jean). Tourtaud (Auguste). Truffaud (Pierre). 4 Tubert (Paul). Mme Vaillair'.t-Coutu. rier (Marie-Claude), Valentino (Paul). Vedrines (Henri); Vée (Gérard). Veillard (Roger). Vendroux (Jacques)'. ' Verges (Raymond). ' Mlle Vermeersch (Jeannette). Verneyras (Paul)^ Viatte (Charles). Pierre Villon. Vivier (Emile). Vuillaume (Jean). Wagner (Jean). Wallon (Henri). Wasmer (Joseph). Wetzel (Robert). ' Zaksas -(Gilbert). Zunino (Michel). N'ont pas pris part au vote : MM. Barbu (Marcel) Ben Aly Chérif. Benchennouf. Bemdjelloul (Mohamed). Chazeaux (Alexandre), Chevallier (Gabriel), _ iLoir-et-Cher. Dominjon (Pierre). D r e y f u s - Schmidt (Pierre). Lakhdari (Smaïl). Ramone t (Edouard). Raseta (Joseph). Ravoahansy (Joseph), Richier (Louis). Rupred (Marcel). Winter (Paul). Excusés ou absents par congé: MM. Bourdan (Pierre). Marin (Lonnis). Marie (André): I Ribière (Henri), Allieik N'ont pas pris part au vote : M. Vincent Auriol, président de l'Assemblée nationale constituante, et M. André Mercieç (Oise), qui présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de;» Nombre des votants 530 Majorité absolue 270 Pour l'adoption 148 Contre 391 Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste de scrutiii, ci-dessus. 67 B avril 1846. SOMMAIRE !• — Froc è s -v-ferbaL t MM. Tubert, le président. A^ption. 3L — Nomination d'un membre de la commission de la Constitution. 3. — Suppression du travail forcé dans tes territoires d'outre-mer. — Vote sans débat •d'une proposition de loi. Art. i à 3; adoption. Adoption de l'ensemble 4e îa proposition «de loi. 4, — Retrait de Tordre 4u Jour d'une proposition de loi. 6» — Secrétaires des conseils de 'prud'hommes. — Vote sans débat d'une1 proposition de M. Art; 1 à 3: adoption. • Adoption,, après modification du titre, de l'ensemble de la proposition de loi. 6» — Retrait de l'ordre du jour d'une proposition de loi. 7. — Election des députés. — Suite de la discussion d'une proposition de loi. Titre IV. — Dispositions spéciales à l'Algérie (suite). * Discussion générale (suite): MM. Marcel Ribère, Abderahman Farès, Ouzegane. Viollette,, Viard, Biondi, rapporteur. — Clôture Suspension et reprise de la séance. Art. 13 (nouvelle rédaction). Premier amendement de M/ Bendjelloul et plusieurs de ses collègues : MM. le rapporteur, Bendjelloul, d'Astier de La Vigerie, président de la commission ; Benchennouf. Demande de scrutin. — Explications de vote : MM. Rabier, André Le Troquer, ministre de l'intérieur, Grenier, Deyron, Legendre, Viard. — Rejet, au scrutin, de la prise en considération des amendements ae MM. Bendjelloul, Viollette et Rabier. Deuxième amendement de M. BenâjeRoul : MM. Bendjelloul, le rapporteur. — Réjet. Troisième amendement de M. Bendjeîloul : MM. Bendjelloul, le rapporteur. — Rejet. Amendement de M. Larribère: MM. Larribère, le rapporteur. — Retrait. ^ Adoption de l'article. MM. le président de la commission, le président. Suspension «t reprise de la séance. M. le président Article additionnel présenté par M. Bendjelloul; MM. Bendjelloul, le rapporteur. — Rejet Art. 20. Amendement de M. Deyron:"M. Deyron. — Retrait. Amendement de M. Bendjelloul et plusieurs- de ses collègues: M. 'Bendjedloul. — Retrait de l'amendement et adoption ,de l'article. Art. 21. Amendement de M. Rabier et plusieurs de ses collègues: M. le rapporteur, Retrait de l'amendement et adoption de l'article. Art. 22: adoption. Article additionnel présenté par M. Bendjelloul et plusieurs de ses collègues : MM. pendjellouï, le rapporteur. — Rejet Art. 23 et 24: adoption* Art. 25. Amendement de M. Cayeux : M. le rapporteur. — Adoption de PamendemenT et de l'article modifié. Art. 26: adoption. Amendement de M. Larribère : MM. le rapporteur» Larribère. — Décision de réserver l'amendement et l'ensemble de l'article. Amendement de M. Cayeux : MM. le président de la eemmissioB, Reille-Soult. — Refait* Art. 21: adoption. Art. 28 {nouvelle rédaction). Alinéas i à 4: adopbon. 5* alinéa. 1 er amendement de 0f. Delachanal. — Satisfait. 2e amendement de M. Delacîianat: MM. le rapporteur, Bougrain. — Retrait de l'amendement et adoption de Faiinéa. Amendement de M. René Schmitt. — Nfon soutenu. Adoption des derniers alinéas et de l'ensemble df l'article. Article additionnel présenté par M. Vergés: M. le président de la commissieti. — Décision de reporter l'examen de cet amendement lors êe la discussion de la proposition de loi relative aux territoires d'outre-mer. Art. 29 (nouvelle rédaction): adoption. Art. :o (nouvelle rédaction). Amendement de M. Noël. — Satisfait. Adoption de l'article. Art. 3t. Amendement de M. Houphnuet-Boigny M. le rapporteur. — Non soutenu. Adoption de l'article. Art. 32 (supprimé par la commission). MM. Coty,, le président de la commission, Reille-Soult. Art. 33. Sur l'article : MM. Coty, le rapporteur. Amendement de M. Coty: MM. Coty, le rapporteur. — Adoption. Amendement de M. Courant:'MM.'Goty, le rapporteur, le président de la commission. — Retrait de l'amendement et adoption de l'article modifié. Amendement de M. Coty: MM. le président de la commission, Coty. — Rejet. .1 er amendement de M. Coty tendant h insérer un article nouveau: MM. Coty, le rapporteur, le président de îa commission, Bougrain. — Décision de réserver l'amendèment. 2« amendement de M. Coty tendant à inséler un article nouveau : MM. Coty, le ministre de Tîntérieur, le rapporteur. — Adoption. Amendement de M. Bissoi tendant à insérer un article nouveau: M. le rapporteur. — Dérision de reporter l'e*amen de cet amendement lors de la discussion de la proposition de loi relative aux territoires d'outremer. Amendement de M. Verges tendant à insérer un article nouveau: M. le rapporteur. — Décision do reporter l'examen do cet amendement lors de la discussion de la proposition des loi relative aux territoires d'outre-mer. Art. 34: adoption. Amendement de M. Bouvier-O'Cottereau: MM. Rruyneel, le rapporteur, le ministre de l'intérieur. — Retrait. Art,. 34 bis nouveau. Amendement de M. Avinin: MM. Avlnîn, le rapporteur, le ministre de l'intérieur, Maurice Lacroix. — Rejet de l'amendement et adoption de l'article. Art. 35. « Quatre amendements soumis à une discussion commune: — de M. Bougrain ; — de M. Viollette; — de M. Delom-Sorb-é et (plusieurs de ses collègues; — de (M. Bardoux et (plusieurs de ses collègues. MM. le rapporteur, Varenne, le ministre de l'intérieur. — Rejet de la prise en considération des quatre amendements et adoption de l'article. Amendement de M. Coty tendant k insérer un article nouveau: MM. Coty, le rapporteur. — Retrait. Décision de réserver le vote sur l'ensemble de la i n proposition de loi. 2® partie: Territoires tf outre-mer. . MM. Blondi, rapporteur; Lapine-G uêye, président «de la commission des territoires d'où Lre-mer. Discussion générale. MM. Maïbranf, Beau; q.uier, Kaousa, Lamine-Guèye. — Clôture. Passage h la discussion des articles. Arf. Amendement de M. Lamine-Guè ve : (MM. Lamine-Guèye, le 'président de la commission. — Adoption de l'amendement qui devient l'article. Art. 2. Amendement de M. Kaousa et plusieurs de ses collègues. — Retrait. -Amendement -de M. Lamine-Guèye : M. le rapporteur. — Adoption de l'amendement qui devient l'article. Art.-2. Amendement de M. Lamine-Guèye, aa nom de la commission des territoires d'outre-mer: MiM. Lamine-Guèye, le rapporteur, le président. — Retrait. Amendement de M. Kaousa et plusieurs de ses collègues. — Retrait. Amendement de M. Juslas et 4e Mme Lefaucheux: MM. le rapporteur, Juglas, le président de la commission. — Rejet, au -scrutin. Décision de réserver le vote SOT rarticle. Art. L t e r alinéa. Amendement de M. Lamine-Guèye, au nom de la commission des territoires d'outre-mer: M. Lamine-Guèye. — Retrait de l'amendement et adoption de l'alinéa. 2® alinéa. Amendement de M. Lamine-Guèye, au nom de la commission des territoires d'outre-mer: M. Lamine-Guèye. — Retrait de d'amendement et adoption de l'alinéa. 3° alinéa. Amendement de M. Lamine-Guèye, au nom de la commission des territoires d'outremer: MM. ,Lam'ne-Guôye, le rapporteur. — Adoption de l'amendement modifié. Décision de réserver le vote sur le troisième alinéa jusqu'à l'adoption de l'article 7. 4® . et 5e alinéas: adoption-. G® alinéa. Amendement de M. IIouphouet-Roighy: , MM. Houphouet-Boigny, le rapporteur. Amendement de M. Lamine-Guèye: 53M. Lamine-Guèye, le rapporteur, le président, Marius Moufet, m'nistre de la France d'outre-mer, Houphouet-Boigny. — Retrait «de l'amendement de Ifou^houèt-Bo^y et adoption de l'amen inment de M. Lamine Guèye. 9 Adoption de l'alinéa modifié. 7® et 8e alinéas: adoption. 9® alinéa: Amendement de M Larribère: MM. le président, le ministre de la France d'outremer, le président de la commission des territoires d'outre-mer, le rapporteur. — Adoption de l'amendement qui devient l'alinéa. 10e alinéa. Amendement de M. Lamine-Guèye: M, le président de la commission. — Adoption de l'amendement et de l'alinéa complété. 11® alinéa: adoption. 12® alinéa. MM. le ministre de la France d'outre-mer, le président de îa commission, — Adoption de l'alinéa modifié. 13e alinéa : adoption, 14® alinéa. Amendement de M. Lamine-Guèye: M. Lamine-Guèye. — Retrait de l'amendement et adoption de l'alinéa. 15e et 16* alinéas : adoption. . Amendement de M. Zivarattinam: MM. Zivaraïtinafn, le rapporteur. — Adoption. Premier amendement de M. Sissoko : MM. le rapporteur, Sissoko," le ministre de la iFranae d'outre-mer. — Retrait. Deuxième amendement de M. Sissoko: MM. le ministre do la France d'outre-mer, Si^okô. — Retrait. Amendement de M. Houphouet-Boigny: MM. le président de la commission,- le ministre de la France d'outre-mer, HouphouetBoigny. — Retrait. ' Décision de réserver le vote sur l'ensemble de l'article 4. Art. 5: adoption.. Amendement de M. La.mine-Guèye : M. le rapporteur. — Adoption de l'amendement et de l'ensemble de l'article. Art. 6. Amendements identiques de M. Chevance et de M. Juglas: MM. Chevance, le président de la commission, le rapporteur, Juglas. — Adoption de, ^amendement qui devient 1 article. Amendement de M. Lamine-Guèye : M. Lamine-Guèye. — Retrait. Art. 7. Amendement de M. Zivarattinam: MM. le rapporteur, Zivarattinam, le ministre de la -France d'wutre-mer. — Adoption de l'amendement modifié. Amendement de- M. jLamine-Guèye, au aom de la commission des territoires d'outre-mer:-MM. Lamine-Guèye, le rapporteur. — Adoption. Amendement de-M. Vernier.— Satisfait. Amendement de M. Kaousa et plusieurs de ses collègues; M. Kaousa. — Retrait. Sur l'article: MM! Varenne, le ministre de la France d'outre-mer. " Adoption de l'ensemble de l'article. Art. 3 {suite) : M. le rapporteur. — Adoption de l'article modifié. Art. 4 [suite). 3® alinéa [suite) : M. le président. — Adoption de l'alinéa modifié et de l'ensemble* de l'article. Art. 8: adoption. Premier amendement de. M. Vergés : MM. fe rapporteur, le ministre de la France d'outre-mer, le président de la commission. Vergés. — Retrait. • ' Amendement de M. 'Bissol: MM. le président de la commission, Bissol. — Retrait. Deuxième amendement de M. Vergés: MM. le rapporteur, le ministre de la France d'outre-mer, Vergés. — Retrait. Art 9: adoption. Adoption, après modification du titre, de l'ensemble de la deuxième proposition de loi. 3e partie: Tunisie èt Maroc. M. Biondi, rapporteur. Passage à la discussion des pticles. Art. 1er. Amendement de M. Bendjelloul et plusieurs de ses collègues; M. Bendjelloul. Amendement de M. Léonetti: MM. Léonetti, Bendjelloul, le président de la commission, Colonna. ~ Retrait de l'amendement de M. Bendjelloul et adoption de l'amendement de M, Léonetti. • Adoption de l'article rmodifié. Art. £ et 3 ; adoption. ; Adoption, après modification du titre, de l'ensemble de la troisième proposition de loi. Suspension et reprise de la séance* lre partie: Métropole (suite). r Art. 17 bis nouveau. Sur l'article: MM. le rapporteur, Àvinig. 1er alinéa: adoption. Adoption de l'alinéa. Amendement de M. Coty: MM. le rapporteur, Coty, Varenne. — Rejet. 2e alinéa: adoption. Adoption de l'ensemble de l'article. Art. 26. Alinéas 1 à 4: adoption. 5e alinéa. Amendement de M. Larribère: MM. le rapporteur, Larribère. — Retrait. Amendement de M. Vergés: MM. le rapporteur, Vergés. — Retrait de ramendemeait et adoption de l'alinéa. Adoption de l'ensemble de l'article. Art. 33 bis nouveau: MM. le rapporteur, Coty. r— Retrait de l'amendement de M. Coty déposé à l'article 33 et adoption de l'article -33 bis. Adoption du tableau annexé h la proposition de loi. Adoption du titre modifié.; 7 f Demande de scrutin sur l'ensemble de la proposition de loi. —- Explications de vote: MM. Avinin, Varenne. Rochereau, Tailladé, Roclore. Adoption, au scrutin, de l'ensemble de la première proposition de loi. 8. — Vote par procuration. — Discussion d'un projet de. loi. , M. Cristofol, rapporteur; Cermolacce; rapporteur pour avis de la commission des moyens de communication. Passage à la discussion des articles. Art. 1er à 16: adoption. Adoption, après modification du titre, de l'ensemble du pBOjet de loi. 9. — Inscription des mariniers sur les listes "électorales. — Discussion d'un projet de loi. MM. Cristofol, rapporteur; Cermolacce, rapporteur pour avis de la commission des moyens de communication. - Passage à la discussion des articles. Art. 1er et 2: adoption. Adoption de l'ensemble du projet de loi. 10. -— Vote par-correspondance. — Discussion d'un projet, d.é loi M. Cristofol, rapporteur. Discussion générale: MM. Viard, d'Astier de La Vigerie, président de la commission. — Clôture. Passage à la discussion des articles. Art. 1er: adoption, Art.% Alinéas i à 10: adoption. 11e alinéa-. Amendement de M. Viard: MM. Viard, le président de la commission. — Rejet de l'amendernent et adoption de l'alinéa. Amendement de M. Le CoutaHer: MM. Le CoutaHer, Le Troquer, ministre de l'inté- rieur; Pezet. Amendement de M Demusois: MM. DemusMs, le président de là commission, Le CoutaHer. — Retrait de cet amendement et de celui de M. Le Coutaller. Sur l'article: MM. Pezet, le rapporteur. Adoption du 12e alinéa et de l'ensemble de l'article 2. Art. 3 à 10 : adoption. Adoption, après «modification du titre, de l'ensemble du projet de loi.' 11. — 'Inscription d'une affaire sous réserve qu'il n'y ait pas débat. 12. •— Règlement de l'ordre du Jour. 13. — Renvoi pour avis. 14. — Dépôt (Je propositions de loi. 15. — Dépôt de propositions/de résolution. 16. — Dépôt de rapports., 17. — Dépôt d'uA .avis* « PRESIDENCE DE M. VINCENT AURIOL La séance est ouverte à quinze heures* — 1 — PROCES-VERBAL IS. le président. Le (procès-verbal de 1$ séance de ce matin a été affiché et. dis* tribué. M. Paul Tjubert. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Tubert, sur le procès-verbal. M. Paul Tubert. Hier, dans », la nuit, h l'occasion cîe la discussion des crédits militaires et à propos. de. l'amendement que j'avais déposé, M. lô ministre des armées a fait un certain nombre de répetor ses qui sont totalement inexactes. Je m e t s quiconque au défi de prouver le contraire. Ces inexactitudes portent sur trois ' points : A propos d'un général collaborateur intouchable, M. le ministre a tout d'abord déclaré:.>« La commission d'épuration de la gendarmerie, qui, de toutes les commissions d'épuration, est, à juste titre, la plus féroce... » Ceci est contraire à la vérité, pour l a bonne raison q u ' i l n ' y a pas et qu'il n ' y a jamais eu de commission d'épuration de* la gendarmerie. M. le ministre a ajouté que cette commission avait entièrement amnistié l'offl-» cier général en cause, v Or, je ne sache ipas qu'une commission, * surtout fantôme, ait qualité pour amnistier, ce qui suppose un coupablè. Et enfin il a terminé pair ces m o t s : « Le rôle d'un ministre n'est pas d'exercer u n e . vengeance, mais d'apipliquer da justice. > Je ne vois pas en quoi cette affaire est entachée de vengeance èt Je ne veux pas y trouver une insinuation qui tomberait à faux, car, personnellement, je n'ai d'autre grief contre cet officier général collaborateur — dont certains de nos collègues ont connu l'activité au Maroc — que de l'avoir vu brimer ses subordonnés résistants. J'.ai tenu à faire cette déclaration «simplement pour montrer le sérieux de la réponse qui m'a été faite. J'ai, d'ailleurs, par déférence, prévenu le ministre intéressé de la rectification que jé viens de faire. (Applaudissements à Vextrême gauche.) * M. le président. Je dois faire observer à M. Tubert que son intervention ne constitue pas une rectification au procèsverbal. C'est une réplique à des déclarations de M. le ministre des armées, qu'il eût été préférable de formuler hier, au cours de la discussion. L'incident est clos. Il n ' y a p-as d'autre observation?..* Le procès-verbal est adopté. — 2 — NOMINATION D'UN MEMBRE DE LA COMMISSION DE LA CONSTITUTION M. le président. L'ordre du jour appelle la nomination, par suite de vacance, d'un, membre de la commission de la Constitution. % Conformément à l'article 17 du règlement, cette candidature a été insérée à la suite idu compte-rendu in extenso det la 2 e séance du avril 1916. Je consulte l'Assemblée .sur le passage aux articles. (L'Assemblée, consultée, décide de passer aux articles.) M. le président. « Art 1 er . - r Les dispositions de l'article 19 du livre IV du code du travail sont abrogées et remplacées par les dispositions suivantes: « Art. 19. — Les secrétaires et secrétaires adjoints de conseils de prud'hommes — 3— sont des fonctionnaires départementaux. Us sont également assujettis aux règles SUPPRESSION DU TRAVAIL FORCE particulières qui résultent des dispositions DANS LES TERRITOIRES D'OUTRE-MER ci-après. Ils sont nommés et mis à la retraite par arrêté préfectoral. Ils bénéficient f Adoption sans débat d'une proposition de loi. du régime des retraites, du régime des M. le président. L'ordre du jour appelle congés, et, le cas, échéant, du régime d'asle vote sans débat, conformément à rarti- surance des fonctionnaires du département cle 34 du règlement, de la proposition de où ils exercent leurs fonctions. Toutefois, loi de M. Félix Houphouet-Boigny et plu- ceux qui bénéficient déjà d'un régime de sieurs de ses collègues tendant à la sup- retraite pourront opter entre ce régime et pression dtr travail forcé- dans les terri- relui des fonctionnaires du département. Dans Je cas où ils opteront pour ce dernier toires d' outre-mer. Je consulte l'Assemblée sur le passage régime, ils seront admis à faire valoir leurs services antérieurs en effectuant rétroactiaux articles. (VAssemblée, consultée, décide de pas vement, s'il y a lieu, les versements qu'ils auraient (Jû subir. Le montant et les condi$er aux articles.) tions d'attribution de leur traitement, leur ey m. îe président. « Art. i . — Le travail mode de recrutement et leur régime disciforcé ou obligatoire est interdit de façon plinaire seront fixés par décret. absolue dans l e s territoires d'outre-mer. » « A partir de la date d'application du Je mets aux voix rarticle 1er.-* nouveau régime de rémunération des seer (L*article 1 , mis aux voixy est adopté.) crétaires et secrétaires adjoints de conseils a Art. 2. — Tous moyens on procédés de de prud'hommes, qui sera fixée par le décontrainte directe ou indirecte aux lins cret prévu à l'alinéa précédent, les émolud'embaucher ou de maintenir sur les lieux ments allouée aux intéressés par les dispodu travail un individu non consentant sitions en vigueur seront perçus par eux le compte des communes qui supporferont l'objet d'v^i texte régressif pré- pour tent la charge de leur rémunération dans v o y a n t des sanctions correctionnelles. » — les conditions qui seront fixées par arrêté (Adopté.) du ministre du travail, du ministre des u Art. 3. — La présente loi abolit tout finances et du ministre de l'intérieur. Toudécret e! règlement antérieur sur la ré- tefois, ils continueront à' percevoir, à leur quisition de la main-d'œuvre, à quelque profit, les émoluments pour les rôles d'extitre que ce soit. » — (Adopté.) pédition de jugement qu'ils délivreront. « Le cumul des fonctions de notaire, M. le président. Je mets aux voix l'end'huissier, de greffier, d'une part, et celles semble de la proposition de loi. {L'ensemble de la proposition de loi, de secrétaire au conseil de prud'hommes, d'autre >part, est possible sous les réserves mis aux voix, est adopté.) qui seront fixées par le décret prévu par le paragraphe 1° du présent article. » Je mets auxervoix l'article î er . —4— (L'article 1 , mis aux voix, est adopté.) « Art. 2. — Les articles 20 -et 21 du RETRAIT DE L'ORDRE DU JOUR livre IV du code du travail sont abrogés. » — (Adopté.) D'UNE PROPOSITION DE LOI « Art. 3. — Les deux premiers alinéas M. le président. L'ordre du jour appelle- de l'article 103 du livre IV du code du rait le vote sans débat de la proposition travail sont abrogés et remplacés par les de \pi de M. Paul Valentino tendant à l'ins- dispositions suivantes: titution d'offices publics à la Guadeloupe, « Art. 103. — Les dépenses obligatoires la Martinique et k la Réunion pour le raf- pour communes comprises dans la cirfinage du sucre la bonification des rhums conscription d'un conseil de prud'hommes et tafias, et la traite de ces produits. sont les Suivantes : Mais le Gouvernement demande que i° Frais de premier établissement; cette affaire soit retirée de l'ordre du jour. 2° « achat insignes; 3° chauffage; I n conséquence, la proposition de loi 4* éclairagedes frais d'élection; 6° rétriest provisoirement retirée de l'ordre du bution du ou; 5° des secrétaires et du ou des jour et un rapport supplémentaire sera secrétaires adjoints attachés au conseil, présenté par la commiseion conformément y compris les sommes nécessaires à la à l'article 34 du règlement. constitution de la pension de retraite prévue par l'article 19; 7° frais de matériel, fournitures de bureau et dépenses diver5 ses du secrétariat à l'exception des frais d'établissement des rôles d'expéditions de SECRETAIRES DES CONSEILS jugements. » — (Adopté.) DE PRUD'HOMMES M. le président. Avant de mettre aux Adoption mm défeat pref*œît*eii de loi. voix l'ensemble, je dois faire connaître M. le président. L'ordre du jour appelle à l'Assemblée que la commission propose le vote sans débat, conformément à l'ar- de rédiger comme' suit le titre de la proticle 34 du règlement, de la proposition de position de loi: « Proposition de loi modifiant les artiloi de. M. Robert Kalis et plusieurs de ses collègues tendant à modifier les disposi- cles 19 et 103 et abrogeant les articles 20 tions du code du travail qui règlent la si- et 21 du livre IV du code du travail relatifs tuation des secrétaires et secrétaires ad- à la situation, des secrétaires et secrétaires adjoints des "conseils de prud'hommes, a jointe des conseils âe prMTmmmes* Les délais prévus par rarticle 17 sont expirés. ; Le secrétariat général n'a reçu aucune ©^position. En conséquence, je déclare cette candidature validée. Je proclame donc M. Pierre Cot membre de la commission de la Constitution. H n'y a pas d'opposition ?... % Le titre demeure ainsi rédigé. Je mets aux voix l'ensemble de la proposition de loi. (L'ensemble de la proposition de loi, mis aux voix, est adopté.) — 6— RETRAIT DE L'ORDRE DU JOUR D*UME PROPOSITION DE LOI M. le président. L'ordre du jour appellerait le vote sans débat de la proposition de loi de M. Paillieux et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance du 4 octobre 1945 sur l'organisation administrative de la sécurité sociale. Mais, deux oppositions ont été formulées et seront insérées à la suite du compte rendu in extenso de la présente séance. En conséquence, la proposition de loi est provisoirement retirée de Tordre du jour et un rapport supplémentaire sera présenté par îa commission, conformément à l'article 34 du règlement. —7 — ELECTION DES DEPUTES Suite de la discussion d'une proposition de lof* M. le président. L'ordre du jour appelle la suitev de la discussion de la proposition de loi de M. Jacques Bardoux relative à l'élection* des membres de la Chambre des députés. ~ Ce matin, l'Assemblée a commencé II discussion générale du titre IV* relatif k l'Algérie. Dans la suite de cette discussion générale, la parole est à M. Maa^cel Ribère. M. Marcel Ribère. Mesdames, messieurs, je voudrais pendant les quelques minutes qui me sont accordées définir devant vous la position du mouvement réipublicain populaire sur la loi électorale telle que nous aimerions la voir appliquée à rAlgérie. Si vous voulez bien vous souvenir de l'ordre des facteurs précédemment établi par M. le président, ma présence à cette tribune après celle de notre collègue M. Bendjelloul ce matin vous aura fait deviner que le mouvement lêpuhlieain populaire est partisan du doufcie collège électoral, en application intégrale de l'article 19 de la loi préposée aujourd'hui par h commission de l'intérieur. Une pareille position appelle des explications et des commentaires. C'est ce que je vais essayer de vous présnter. Tout d'abord, je vous demanderai de bien vouloir vous représenter ce qu'est l'Algérie à l'heure actuelle et de la regarder en toute objectivité, telle qu'elle se présente 4 et non pas telle que nous préférerions la voir. C'est un pays très vaste, groupant, selon des densités très différentes, un ensemble de populations dont une partie est d'origine musulmane et l'autre d'origine européenne, mate à prédominance nettement française, si l'on tient compte de la diversité des races qui se sont fondues dans ce même creuset, La première — il suffit de connaître ce pays pour s'en apercevoir rapidement — semble frappée par la loi des contrastes. File comprend, d'une part, un groupe de musulmans, une élite, qui, par son instruction son éducation, sa façon de vivre, son comportement en général, s'est indiscutablement adaptee aux exigences de la vie moderne et dont l'intégratien dans ce jçu'on appelle le premier collège ne peut pas souffrir de discussion. .Peut-être pourrait-on discuter quelque p^u sur le maintien d'un statut personnel xlonî, à vrai dire, il ne reste pas grand'chose et qui se résumerait presque en une uestion de nuances. Avec un peu de onne volonté de part et d'autre, on finirait par faire disparaître cette expression de « citoyen privilégié » que l'on met sou. vent en avant lorsqu'on aborde cette discussion. (Très bien! très bien! au centre.) La" population d'origine européenne mérite que nous nous y arrêtions un peu plus longtemps puisqu'elle fait précisément l'objet du débat qui suit son cours en ce marnent. ' Entrons tout de suite, si vous le voulez bien, dans le vif du sujet et, puisqu'il s'agit de droit électoral, voyons ce que c'est qu'une élection. line élection, cela suppose d'abord des connaissances mathématiques approfondies, fhdispensables à l'intelligence de l'application des règles de la proportionnelle et dont je puis mesurer l'étendue, puisque j'ai participé, au sein de la commission, à leur élaboration. Une élection, cela suppose ensuite une ' cainpagne électorale avec des réunions, des exposés de programmes, des dise us sions sur différents points de doctrine, et toutes les subtilités que ces discussions % peuvent présenter. Cela présuppose, par conséquent, une faculté de compréhension mutuelle» qui doit avoir pour base des facilités d'adaptation et des facilités de présentation. Pensez-vous que toutes ces conditions soient réalisées ? Je m'adresserai ici-à mes collègues musulmans présents. dans cette ^Assemblée. Je m'adresserai à eux en toute objectivité, et, surtout, ea toute honnêteté. Pensentils véritablement ique ces compatriotes Ndont je parle soient en état de suivre avec fruit une campagne électorale ? Certes, il approuveront un exposé qui leur sera présenté sur leurs difficultés matérielles et les améliorations sociales susceptibles de leur être apportées, encore, que cette présentation leur soLt faite en leur langue, ce qui, vous en conviendrez, n'est pas k i t pour faciliter les choses dè<s le départ. D'autre part, il faut craindre, de la part des gens dont le respect qu'ils ont pour leurs croyances religieuses est une des plus balles preuves de fidélité séculaire, une certaine réticence à se faire représenter même par les meilleures volontés, mais qui seraient issues d'un tout autre milieu. C'est en tout cas une éducation à entreprendre, qui nécessite, par conséquent, des étapes et je pense qu'il serait très imprudent, dans un délai aussi .court, de renverser avec tant de brusquer! 3 des coutumes aussi vieilles. Il y a autre chose : la population d'ori gine musulmane est .actuellement sept fois plus nombreuse que l'autre. Nous avons tout de même le droit de supposer qu'elle ne veuille pas s3 faire représenter par d'autres élus que par ceux de la même essence. Vous aurez donc une seule représentation, tout le reste de la population étant exclu et ne jouant que le rôle plus modeste d'une minorité. Est-ce là, vraiment, le but que recherchent le<* partisans du collège unique ? Ce. ttfm emeot pas. Je sais que mon collègue M.bendjelloul, ce\ matin, n'a pas, craint d'aborder cette question et d« la trouver, somme toute, naturelle. Mais je• suis bien certain* qué les autres ne vont pas jusqu'au bout de cette pensée. Nous risquons, quoi qu'il en f soit, de dépasser une limite que nous volonté évidente d'une élévation d'esprit nous sommes fixée et dont les répercus- encore k sei débuts, mais qui ne demande qu'à s'affirmer. Je me souviens sions ne peuvent être que fâcheuses. 7e ne uisoute pas sur la gyacideur et — vous excuserez ce souvenir tout persur la beauté d'un principe. Arriver en sonnel — d'une visite rendue à l'un de Algérie et avoir immédiatement devant mes camarades musulmans, instituteur les yeux un spectacle d'unité, d'unifor- dans une petite ville aux environs d'Almité, avoir tout de suite une impression ger, et je me rappelle un peti<t indigène d'harmonie, de vie en commun avec un qui, récitant sa leçon d'histoire, commenminimum de heurts, à tel point que l'idée çait ainsi : « Mon pays, qui s'appelait aud'une différenciation ne viendrait à la trefois la Gaule... » Je puis vous assurer que moiu émotion pensée de personne, c'est là notre but. Il ne s'agL pas, comme beaucoup de n'était pas feinte car, le jour tù tous les musulmans le croient, d'un idéal lointain, petits musulmans,* récitant une leçon dont volontairement on recule la réalisa- d'histoire dans les nombreuses écoles qui tion. Nous disons qu'avec des directives j seront construites de toutes parts, diront politiques et sociales sur -lesquelles nous | avec ferveur: notre pays s'appelait autresommes presque tous d'accord — car il fois la Gaule, ce jour-là la question du y aura toujours des égoïstes incom- collège/unique n'aura même' pas à être préhensifg, mais qui seront balayés par mise en discussion, parce qu'elfe aura été le courant — nous sommes tout près de résolue depuis .longtemps. (Applaudisse* ments au centre.) la conclusion. Je n'aime pas beaucoup cette expression Nours sommes de ceux qui prétendon» de souveraineté française, teille que la que pour construire une œuvre durable il conçoivent certaines féodalités partisanes faut l'édifier sur des bases solides. (Applaudissements au centre et sur divers Lorsque véritablement et effeèlivemeut bancs), parce Qu'elle peut conduire à des l'œuvre sociale aura établi en Algérie un interprétations dont l'une au moins, est réseau qui pénétrera partout, lorsque tous choquante, parce qu'elle suppose, pour ces petits cerveaux avides de culture aus'imposer, une force brutale. ront reçu l'empreinte française, lorsque le Mais je pense que dans l'état actuel colonialisme ! d'autrefois aura définitivedes Choses, la métropole doit conserver ment fait place à une. directive civilisason r61e de «guide, de conseiller, rèîe qui trice humaine, lorsque, enfin, ces populane peut être qu'à base de compréhension tions considéreront ce coude à coude jourréciproque et de bonté, un rôle basé sur nalier non pas comme un prétexte pour la fraternité française. (Nouveaux applau- s'affronter mais comme une raison Dour se comprendre'et s'aimer, un débat comme dissements sur les mêmes bancsj. C'est pourquoi nous pensons, au mou- celui d'aujourd'hui ae se justifiera même * vement républicain populaire, qu'un dou- plus. ble collège est seul susceptible de satisEn résumé, nous sommes partisans d'un faire les intérêts moraux et sociaux de double collège parce qu'il représenta très ces populations. exactement la transposition sur le plaa Bien sûr ! on a dit et on dira encore électoral d'un état social actuellement ue le double collège est une violation existant. / . agrante do la Constitution qui, mettant Le Mouvement républicain populaire, ea sur un pied d'égalité tous les habitants acceptant les dispositions spécialement de l'union française, donne ainsi, à tous, applicables à l'Algérie, manifeste ainsi sa tous les mêmes droits. Mais je ne pen^e volonté de rapprocher chaque joua: davanpas que l'esprit de la Constitution puisse tage deux éléments autrefois disparates, à exclure une adaptation progressive, pour la reconciliation desquels il s'honore, arriver à un état de fait qu'elle ne pourra d'avoir participé et qu'il souhaite, pour que confirmer. toujours, fraternellement unis ipour assuOn a dit aussi que le double collège rer le salut de la plus grandê France* creusait un ^ fossé infranchissable entre (Applaudissements au centre.) deux catégories de citoyens, dont l'une M* le président. La parole est à M. Farès serait ainsi diminuée par rapport à l'autre. Je m'excuse de dire que je pense Abderrahman. (Applaudissements à gaux > exactement le contraire. Ce fossé dont on che.) parle, maie, il a existé et il existe encore, * WL Farès Abderratiman, Mesdames, c'est un fait incontestable, et il y aurait, messieurs, de cette tribune où je monte je crois, mauvaise grâce à ne pas le re- pour la première fois, jç vais m'efforcer connaître. C'est précisément parce que ae développer devant vous le point de vue nous en constatons l'existence que nous, du groupe socialiste qui demeure fidèle au voulons lé combler. Nous nous honorons principe de" la Déclaration des droits de d'avoir' toujours voulu soutenir une poli- l'homme et à sa doctrine d'émancipation tique de vraie fraternisation en Algérie. humaine sur un problème capital pour C'est pourquoi nous avons accepté très l'avenir de tous les peuples rassemblés volontiers d'élargir le cadre du premier dans l'union française. collège en v faisant entrer deux catégories . En ce qui concerne plus particulièrement d'électeurs dont les mérites sont incontes- l'Algérie, là loi' électorale qui nous est tables. soumise n'a pas d'autre objet que de fixer Tout d'abord, ceux qui ont payé l'impôt le statut politique de l'ensemble des habidu sang, ceux qui, en 1914-1918 et pour tants de ce pays et notamment des Musulla libération, pour défendre la patrie en mans algériens. danger, ont résolument décidé de faire Les textes antérieurs ont toujours tenTdn le sacrifia de leur vie. Leur intégration à distinguer, d'une part les citoyens et, dans le premier collège ne peut qu'être d'autre part, les sujets.» Parmi les premiers .saluée av enthousiasme par ceux qui, se trouvaient, non seulement les Français à côté d'eux, de la Tunisie jusqu'en Aur d'origine, mais encore les européens de triche, ont écrit de leur sang les plus toutes origines auxquels la nationalité belles pages de l'histoire de Franc|. (Ap- française était automatiquement accordée plaudissements.) du fait de leur naissance sur le sol algéEt puis, il y a ceux qui sont titulaires rien. A ceux-là étaient reconnus tous les du certificat d'études -primaires. Certes, droits. Quant aux sujets, qui constituaient 1 cela, ne semble pas être grand'chose, et la masse des populations autochtones, 41s pourtant, comment ne pas admettre l'ef- étaient pratiquement" privés de tous les fort qu3 cela représente et la bonne i droits politiques, économiques M sociaux. S Ce système, mesdames et messieurs, malgré une certaine évolution législative, etjiit celui- d-u colonialisme. Il s'agit de savoir aujourd'hui, alors que. cette Assemblée va- Voter une nouvelle Constitution, alors que la nouvelle déclaration affirme solennellement l'égalité de -tous les hommes vivant dans l'Union française, si vous allez consacrer ces distinctions, ces inégalités et maintenir en Algérie l'esprit et la substance du système colonialiste. (Applaudissements à gauche.) Déjà la conférence de Brazzaville, le discours prononcé à Conslantine, .le 12 décembre 4943. par le général de Gaulle, la création de la commission supérieure des réformes avaient suscité parmi les masses musulmanes un élan d'espérance et de renouveau. Mais l'ordonnance du 7 mars, bien qu'elle constituât^ il faut le dire, un progrès sur le passé, les a profondément déçues parce qu'elle n'a pas réalisé-un véritable régime d'égalité et parce qu'elle a compartimenté l'ensemble des électeurs en deux collèges distincts. En effet, ladite ordonnance proclamait, en droit mais non en fait, l'égalité des devoirs et des droits des Français d'origine, des Européens naturalisés français et des Musulmans algériens! En matière de droit civil, elle maintenait le statut personnel do. ces derniers. Enfin, elle octroyait les droits politiques à tous les Musulmans du sexe masculin âgés de plus de vingt et un ans. Malheureusement, elle répartissait les Français musulmans en deux catégories. La première comprenait 3^.000 électeurs qui jouissaient de îa citoyenneté totale, mais' à litre uniquement personnel, ce qui constitue un non-sens juridique et choque particulièrement le bon sens populaire. puisque ces citoyens ne transmettent pas automatiquement à leurs descendants le Statut politique dont ils jouissent. ' La deuxième catégorie comprenait la masse des musulmans algériens. Ainsi était au fond ressucifée, sous une •forme nouvelle, la distinction entre les citoyens et les sujets, ces derniers étant devenus des citoyens de seconde zone. # Certains d'entre vous pensent peut-être que ces derniers n'ont pas une grande maturité politique, bien que beaucoup d'entre eux connaissent, depuis des siècles, de Véritables institutions démocratiques. Mais vous ne sauriez imaginer combien spufirent moralement les populations musulmanes de cette distinction par laquelle elles ont le sentiment d'être rabaissées Vous ne sauriez, non plus, imaginer combien elles sont parfois méprisées sur leur sol natal par des hommes venus de tous les rivages méditerranéens et qui ont acquis d'emblée les droits auxquels elles aspirent et les privilèges qui les meurtrissent. * Lors des récents débats, mes chers collègues, les porte-parole des différents groupes politiques représentés dans cette Assemblée se sont livrés à des assauts d'éloquence pour démontrer qu'ils étaient restés les plus fidèles à l'esprit et à u lettre deJ la Déclaration des droits de l'homme et de l'immortelle Révolution française. N'oublions pas aujourd'hui qu'elle a accordé l'intégralité des droits politiques à tous les habitants de la République, quelles 'que soient leur religion, leur ori-« gine et la couleur de leur peau. Est-ce que. 157 ans plus tard, on refusera CXÎ même droit aux iftusuknans algériens qui. en toutes circonstances, ont accepté sans marchandage les sacrifices les plus san* glants que commandait la lutte pour la liberté contre le fascisme ? dans ti ne école arabe eb comprendre la situation politique algérienne e t / à ce titre, être capable d'accéder à la citoyenneté française. » . N'est-ce pas notre collègue M. Lozeray qui, au nom du parti communiste français, a fait le même jour, devant la même commission, des déclarations que je cite mot pour mot. , , v< M." Lozeray s'excuse de n'avoir vraisemblablement que peu de chose à ajouter aux renseignements fournis par les personnalités déjà entendues, mais tient toutefois à préciser que la doctrine du parti communiste français a toujours visé à l'égalité entre indigènes et Européens et que de tout temps, avant la guerre, dans la presse et devant l'opinion publique, ce principe a été soutenu. 11 affirme que ce serait une erreur que de diminuer la couche appelée à bénéficier de la citoyenneté française et qu'une mesure restrictive d'admission aboutirait à créer une scission avec la masse, sans atténuer l'esprit revendicatif des musulmans qui font de la met" une hypocrisie. Nos collègues de la politique, s'intéressent aux problèmes qui commission des territoires d'outrè-mer ne s'y sont d'ailleurs point trompés. A la se posent dans leur pays et à l'étranger. >> N'est-ce pas, ; enfin, M. Ouzegane qui, quasi-unanimité, . ils se sont ralliés au principe de l'égalité absolue des droits et dans un article paru dans Liberté, journal du collège unique. Nous saluons avec joie du parti communiste algérien, du 29 nol'initiative qu'ils ont prise et par laquelle vembre 1945, intitulé: « Fidèles au mantous les peuples de l'Afrique noire vont dat», déclarait: être appelés à la vie politique au même « Noire élection à la Constituante nous titre que les 'habitants de la métropole. donne l'occasion de défendre avec plus de Mais alors, au elle n'a pas été notre sur- force, plus, d'autorité, plus d'efficacité, les prise de voir les représentants des autres légitimes aspirations de nos populations. groupes que le .nôtre prendre une attitude « Notre voix sera plus forte, plus puisopposée, à la commission de l'intérieur sante, pour montrer au peuple de France dont la majorité des membres propose le la situation misérable de l'Algérie popumaintien des deux collèges en Algérie, au laire. moment où, (Jans tous les autres territoi« Dans l'élaboration de la nouvelle Cons* res d'Afrique, on supprime toute distinc- titution française, nous nous efforcerons, tion en matière de droits nolitiques entre avec l'aide de tous les députés commules habitants de ces territoires. nistes de France et des démocrates sinNous avouons, mes chers collègues, ne cères, d'introduire, en Algérie, plus de lipas nouvoir nous expliguer l'attitude berté, plus de démocratie, plus de bonheur. actuelle des représentants ae certains par« Nous veillerons notamment à la pretis dont toute la propagande s'est faite mière mesure essentielle, tendant à l'égaatftour du mot d'égalité, dans le sens à la lité totale des droits dans tous les domaines fois le plus, extensif et le plus ccmpré- entre les Algériens, sans distinction- de hensif, et qui ont fait dans le passé des race, de langue ni de religion: le suffrage déclarations officielles dépourvues de universel véritable, par l'élection de toutes toute ambiguïté. (Applaudissements à les .assemblées, élues dans uiï collège gauche.) unique. » (Applaudissements à gauche.) N'est-ce pas notre collègue M. Ouzegane On ne saurait être, je pense, plus caté-t qui a fait, à Alger, le 23 décembre 1943, gorique. Mais-, ce ne sont pas seulement devant la commission supérieure de ré- les représentants du parti communiste forme, les déclarations suivantes, dont qui, dans leurs déclarations officielles, ont l'Assemblée me permettra de donner lec- réclamé l'extension du suffrage universel ture, car elles ont une importanceer capitale. aux populations algériennes et l'institution Elles se trouvent dans le tome I des pro- du collège unique. N'est-ce pas notre honocès-verbaux de cette commission: rable collègue, M. Viard, alors doyen de « M. Ouzegane déclare que le parti com- la faculté de droit d'Alger et à l'heure acmuniste algérien est volontiers partisan tuelle député du mouvement républicain d'accorder les droits politiques à l'ensem- populaire, qui, dans une note présentée ble des musulmans d'Algérie qui sont ca- par lui à la commission des réformes, pables, au même" titre que quiconque, de emettait une opinion sur laquelle ses haudiscerner la voie qui conduira vers la libé- t e s fonctions lui avaient certainement per-* ration de la France. mis de méditer longuemént. « Rappelant l'exemple de l'U. R. S. S. où M. Viard disait: « Il faut ifc>ter le souci en 1917 les droits politiques ont été accor- psychologique très grand qui domine la dés en bloc à tous les habitants, y compris population algérienne et qui est celui les vieux moujiks arriérés et les pasteurs d'une identité de plus en plus complète perdus dans la montagne, il montre que avec le citoyen français. C'est pourquoi les le résultat de cette décision s'est manifeste mouvements qui s'apparentent à un sépapar ce grandi sentiment d'unanimisme qui ratisme ou à une autonomie semblent aujourtf hui étonne le monde. quelquefois soutenus par la masse indi« Insistant sur le fait qu'un illettré peut gène parce qu'ils cristallisent un méconêtre un excellent citoyen, M. Ouzegane in- tentement passager, mais en réalité ils dique que parmi les membres du bureau n'ont aucune racine profonde et, le cas syndical se trouvent des gens n'ayant échéant, ils sont même amenés à revenmême pas le certificat d'études et qui: diquer l'identité des droits avec les cipourtant montrent, par leur sens social, toyens. qu'ils sont capables ae se servir d'un bul*« La population algérienne d'origine in* letin de vote. Enfin, sans connaître la lan- €igène est extrêmement sensible aus gue française, oh peut avoir été forme égards. Il serait par conséquent souhaita* Nous sommes profondément convaincus qu'au stade de l'évolution actuelle, une telle attitude constituerait une très grande „-erreur politique et qu'elle serait totalement incomprise non seulement de nos populations; mais encore de tous les peuples habitués h considérer la République française comme l'avant-garde de la liberté et du progrès. Le fond du problème doit être traité d'une manière'identique pour l'ensemble des peuples, de l'union française et cette Assemblée ne saurait démentir, dans des lois électorales, les droits qu'elle a garan lis dans les textes constitutionnels. Nous estimons ne pas pouvoir séparer les prin ripes d'un droit de sa jouissance. Certes, l'exercice d'un droit peut être adapté des conditions électorales par des lois particulières, mais il. importe de ne point se „ méprendre sur le sens des mots. Si, sous prétexte de réglementer l ' e x e r cice d'un principe tel que celui de l'égalité politique, on crée différentes catégories de citoyens, on viole ce principe et on com- Me qu'auçunè discrimination ne soit faite tenant au caractère ou non d'Algérien, d'origine ». / " Plus loin II ajoute: « Dans le système; olitiquë que nous préconisons il reste organiser non pas la jouissance des droits de citoyen que nous accordons à tout le monde, mais l'exercice de ces droits. « Sur ce point encore, nous estimons nécessaire d établir une loi ou un décret qui lixe les conditions nécessaires pour .être d'une part électeur, et d'autre part éligible, mais qui les fixe d'une façon identique pour tous les habitants d'Algérie. Ce principe a l'avantage de ne faire aucune discrimination entre les Algériens et ceux qui, venant des pays méditerranéens voisins, arrivent p'us vite que les autochtones aux droits politiques ». Par ailiôurs, M. le doyen Viart ne déclarait-il pas, le 10 janvier 1914, devant cette même commission des réformes, rejeter formellement l'idée de deux collèges électoraux distincts ? Comment, . dans ces. conditions, mes cher* collègues, ne nous étonneriôhs-nous pàs du revirement complet que représente ta position prise au sein de la commission de l'intérieur par les membres de ces deux groupes politiques ? Oh ! certes, nous n'ignorons pas l'argumentation par laquelle on s'elforee de justifier certaines incohérences politiques. Notre collègue M. Duclos dirait sans doute que son parti a le sens de l'opportunité, mais, en me tournant vers nos amis communistes, je leur demande s'ils ne craignent pas que ce sens de l'opportunité ne soit pas compris de la population musulmane et qu'on ne le corfonde avec cet opportunisme auquel nous ont accoutumés les représentants traditionnels de la grande Colonisation. ? g Dans quelques instants, fm représentant du parti communiste algérien essaiera de Soutenir une thèse étrange pour un parti démocrate et déclarera qu'en maintenant le double collège on maintient la personnalité algérienne. C'est un slogan électoral comme tant d'autres. Nous sommes à une époquë où il ne faut pas jouer sur les mots. La personnalité de chaque peuple de l'Union française est sauvegardée par la Constitution que nous allons voter, qui conserve à chacun de ces peuples son originalité, son statut personnel et sa civilisation. {Applaudissements à gauche.) En Algérie, par le collège unique, on arrivera à réaliser l'unité politique qui Créera l'identité d'intérêts, et c'est cette identité d'intérêts seule qui permettra alors à tous les Algériens, de quelque origine qu'ils soient, de rechercher en commun le statut définitif à donner à l'Algérie nouvelle. A titre d'exemple, je cite les républiques soviétiques qui constituent chacune une personnalité. Y trouve-t-on deux collèges électoraux ? _ Notre collègue M. Rencurel disait ce matin que si l'on adoptait le collège unique on porterait atteinte à la souveraineté française. Or, qu'est-ce que la souveraineté ? C'est le pouvoir, dans une société politique, de commander et de contraindre. Mais tous les peuples de l'Union française participent à l'exercice de cette souveraineté puisque leurs représentants dans cette Assemblée vont voter la Constitution. (Applaudissements à gauche.) Quant à réminent doyen de la Faculté de droit d'Alger, il était sans doute beaucoup avancé le 10 janvier 1914, par rapport à ses électeurs d'octobre 1945. Qu'y a-t-il de commun, en effet, entre la citation de M. Viard que je me suis permis de lire à la tribune et le oroiet de consti- f tution algérienne qu'a publié la Tfîvue « spécifiquement musulman, de même que Unir, annexe du journal La W Républi- notre collègue M. Boumali, élu maire par que, organe officiel du mouvement répu- un collège composé en partie d'Européens, blicain populaire en Algérie t , et M, le docteur Beuhabyles, élu par des Européens d'Oued-Zenatif Et il j a beauM. Vianf. Il n'y a aucun rapport entre l'hebdomadaire La IVe République et la ; coup d'autres exemples encore. feuille Unir. j Ne peuvent éprouver de crainte à ce su» jet, ce qui est fort compréhensible, d'ailM. Farès Abcteirafiman. J'en prends acte, leurs, que ceux qui ont l'habitude de démais vous êtes tout au moins complice fendre les intérêts, contraires à l'intérêt moral puisqu'elle se dit: annexe du jour- général, d'une oligarchie de privilégiés. nal du mouvement républicain populaire. Nous sommes persuadés que la solution IS» Viard. Annexe matérielle seulement., que nous proposons est seule conforme aux véritables intérêts des peuples de M, Farès AfederrahmaiL Je prends acte l'Union française. Instituer pour l'Algérie de votre déclaration. régime électoral distinct de celui de Sous le chapitre « Régime électoral » on un tous les autres territoires de l'Union conspeut-lire le passage suivant: « Si l'on adopte le principe du suffrage tituerait un acte de méfiance politique visuniversel, l'élément européen sera fatale- à-vis des populations musulmanes et risment éliminé de la vie politique locale. querait de créer un profond mécontenteCette situation amènerait certainement ment. . Comment, nous qui sommes épris, chez l'élément français d'origine européenne certaines réactions. La première et comme vous mêmes, d'un idéal à la fois certainement la plus grave risquerait démocratique et révolutionnaire, nous qui d'amener les populations< européennes à avons bu aux sources de la culture franjouer la carte anglo-saxonne, ce qui serait çaise, faite de logique cartésienne et d'uniune grave menace pour l'unité de l'Union versalisme encyclopédique, pourrions-nous française. » accepter de jouir des droits politiques qui Ainsi on demande aux musulmans al- seraient refusés à ceux que nous reprégériens qui constituent la majorité de 3a sentons ici ? population d'Algérie et qui sont soumis à Au surplus, ne sentez-vous pas, mesdaun régime d'exploitation politique et éco- mes et messieurs, l'importance nationale nomique un loyalisme qu'ils n'ont jamais et internationale de « l'acte révolutionnaire marchandé. de confiance » — dirait notre ami M. MouMais le journal Unir, au cas on l'égalité tet — que nous vous demandons d'accompolitique sera réalisée en Algérie, fait pe- plir ? ser une menace de la part de ceux qui Serait-il concevable que cette Assemblée, se targuent d'être des citoyens français au où existe une large majorité démocratique, plein sens du mot, de dissidence anglo- consacre un régime d'inégalité politique ? saxonne. C'est là, n'est-il pas vrai ? une Lorsque nous tournons les yeux vers tousingulière conception du mot démocratie tes les contrées de ce vaste monde, ne et du mot pairie. Pour ma part, je veux sommes-nous pas témoins de l'évolution croire que l'auteur de ce projet n'a pas rapide qui s'y accomplit actuellement et réfléchi sérieusement aux graves conclu- qui, en partie, procède de l'enseignement sions qu'on peut tirer de son langage, tiré de la Révolution de 1789 ? et je demande à nos amis communistes Voudriez-vous que la France apparût aux si c'est cette crainte de dissidence qui les a*fait revenir sur la position qu'ils avaient yeux des peuples opprimés comme reniant son passé et comme un obstacle à leur soutenue jusqu'alors. émancipation, ou bien voulez-vous, au Mais nous n'aurons pas le mauvais goût contraire, qu'ils tournent les yeux vers d'insister. L'hostilité d'une certaine par- elle et qu'ils continuent à croire à son tie de l'opinion algérienne au suffrage universel et au collège unique a un sens génie civilisateur ? En terminant, je fais appel à tous les économique bien précis. Nous ne sommes pas dupes des craintes que l'on répand et républicains de cette assemblée, à tous ceux qui, il y a quelques jours encore, des menaces que l'on agite. En réalité, la seule crainte qui soit jus- sont venus à cette tribune évoquer la métifiée par certains milieux algériens bien' moire des hommes du 4 août et rendre connus et délimités, c'est que l'extension hommage à la Déclaration des droits de de la démocratie politique n'aboutisse à l'homme. Car c'est aujourd'hui qu'il nous la disparition progressive de privilèges sé- appartient de prouver que nous lui somculaires et d'un régime fondé sur l'exploi- mes restés fidèles. tation de l'homme par l'homme. {ApplauSi l'Assemblée a la clairvoyante audace dissements à gauche.) -d'accomplir le geste que nous lui demanJe voudrais, d'autre part, rassurer ceux dons, la démocratie qu'elle auïa instituée de mes collègues dans l'esprit desquels en Algérie laissera loin derrière elle les un argument d'ordre démographique a rivalités impérialistes dont est actuellesuscité une certaine inquiétude : au cas ment l'enjeu ce qu'on a ironiquement déoù serait constitué le collège unique, la nommé « le pétrole d'Allah ». Les popuprédominance numérique des éléments au- lations algériennes libérées de l'oppression tochtones aura-î-elle pour conséquence la politique pourraient construire un régime submersion des éléments européens ? . économique et social nouveau qui les déCet argument, s'il était fondé, vaudrait livrera de la misère et pourra servir d'ailleurs aussi bien pour les autres ter- d'exemple dans la marche vers le sociaritoires d'outre-mer et nous nous associons lisme et la fédération mondiale des peupleinement aux déclarations des représen- ples. {Applaudissements à gauche.) tants de l'Afrique noire, qui ont repoussé 19. Paul Viard. Je demande la parole pourtoute- idée d'hégémonie sur la future asrépondre à l'orateur. semblée législative, M. le président. Monsieur Viard, je ne Nous allons encore plus loin. Nous sommes sûrs que nos populations musulmanes puis vous donner la parole maintenant. n'hésiteront pas à faire confiance aux Vous auriez pu demander à l'orateur l'auhommes qui, quelles que soient leurs ori- torisation de l'interrompre et, avec sa pergines, désirent promouvoir un régime so- mission, je vous aurais laissé parler. cial fondé sur la liberté et sur la justice. Je dois respecter l'ordre d'inscription N'est-ce point le cas de MM. Gouzales, des orateurs dans ee débat. Mais si vous Millet et Mme Seban; élus par u n collège le désirez, je vous inscrirai à leur suite. •î M. Paul Viard. Je vous serais,, en effet, reconnaissant, monsieur le président, de vouloir bien m'inscrire à la auite. > M. le président. Je vous inscris. La.parole est à M. Ouzegane. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Amar Ouzegane. Mesdames, messieurs, l'examen de la loi électorale de l'Algérie a amené la majorité de la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale, à tenir compte des particularités de notre pays. Elle propose donc une loi électorale qui, considérant l'originalité algérienne, ne ressemble ni à la loi électorale métropolitaine, ni à celle des autres pays d'outremer Rien de plus juste. Et les députés communistes ont eu ici môme l'occasion de faire la démonstration qu'il existe une personnalité algérienne s'affirmant chaque jour davantage. C'est parce que nous voulons la réalité algérienne que le troisième congrès du parti communiste algérien, qui s'est tenu récemment à Alger, s'est prononcé à l'unanimité pour.le double collège. Nous avons la fierté d'affirmer que, dans ce domaine, comme dans tous les autres, nos camarades du parti communiste français sont entièrement d'accord avec nous. Nos amis socialistes qui se sont prononcés pour 'le collège unique, ne nous cachent pas leur surprise devant notre position qui leur semble bien timide, bien modérée, bien timorée. Bien sûr, si les communistes ne recherchaient d'autre but que de s'assurer une victoire électorale facile ils se seraient déclarés partisans du college unique. {Applaudissements à Vextrême gauche. — Exclamations à droite.) En effet, quiconque est au courant de la situation politique actuelle de l'Algérie ne peut pas contester qu'en raison de l'influence grandissante du parti communiste algérien parmi les larges masses musulmanes des villes et des campagnes, le collège unique serait aujourd'hui le mode d'élection de beaucoup le plus favorable au parti communiste. (Applaudissements, à Vextrême gauche.) ' Mais il ne s'agit pas de préoccupation électorale. (Sourires à droite.j 11 s'agit, pour nous, de réaliser, avant tout, les conditions qui permettront d'unir les Algériens sans distinction de race, de langue ni de religion. Il s'agit de les rapprocher davantage et de les convaincre de la nécessité historique de vivre en frères dans une entente sincère, profonde, harmonieuse, dans cette belle Algérie, patrimoine commun à tous. . 11 s'agit de briser la campagne criminelle que mènent les seigneurs de la colonisation, la réaction et le fascisme, en développant une propagande raciste, en entretenant une psychose de peur chez les populations d'origine européenne, en renouvelant leurs manœuvres pour dresser en deux blocs hostiles les Algériens, Européens contre musulmans. Il s'agit donc d'empêcher que notre Algérie soit le théâtre de nouvelles provocations fascistes, de plus grande envergure que celles du complot fasciste du 8 mai. Cela, tous les Algériens, Européens comme musulmans, le comprendront, car ils ne veulent pas vivre dans un climat de teiï'eur, de fausses nouvelles, de peur, d'insécurité. Ils ne veulent pas que leur Algé rie, Soit, tous les trois mois, plongée dans l'horreur de provocations sanglantes suivies immanquablement de représailles terribles à la mode hitlérienne. Les Algériens d'origine musulmane, qui sont l'immense majorité de nos popula*, lions, ont trop souffert de l-oppressiori , colonialiste, des brimades et des humilia* lions pour accepte!, aujourd'hui, de voir remplacer un racisme par un autre. Les Algériens d'origine arabo~!berbère, veulent leur droit à la vie, à plus de liberté, à plus de démocratie. Ils exigent, après avoir contribué à la guerre sacrée contre l'hitlérisme, le fascisme et le racisme, une vie digne avec des droits égaux à ceux de leurs frères, les Algériens d'origine européenne. Ils connaissent trop* les crimes die la réaction et du fascisme pour ne pas comprendre tout le prix d'une mesure démocratique, même la plus minime, arrachée chaque fois après des luttes âpres, longues, persévérantes. Les Algériens d'origine européenne et musulmane nous ont approuvés lorsque, au rassemblement de 20.000 personnes, au stade municipal, le 24 mars 1946, nous avons proclamé notre décision de défendre avec la même volonté les intérêts de tous les Algériens, européens comme musulmans. M. Fernand Grenier. Très bien ! M. Amar Ouzegane. Ils nous ont approuvés lorsque nous avons proclamé la volonté des communistes de ne jamais accepter que les droits de la minorité européenne soient méconnus. Or, qu'on le veuille ou non, le collège unique, en Algérie, donnera l'impression à la population européenne que nous avons sacrifié ses intérêts à ceux de la majorité arabo-berbère. (Très bien! très bien! à Vextrême gauche.) Aucune explication possible ne peut tranquilliser les 550.000 électeurs et électrices d'origine européenne devant la masse de 1.206.000 électeurs d'origine musulmane. Qu'on le veuille ou non le résultat serait d'apporter de l'eau au moulin du fascisme, en lui offrant, comme une proie facile, de6 légions d'Européens apeurés par la presse de trahison qui con-^ tinue à paraître . (Applaudissements à Vextrême gauche), en brandissant les slogans colonialistes les plus usés: « le péril arabe », « le fanatisme islamiste », « les Français jetés à la mer ». Pour avoir une idée de ce que serait la campagne de protestations, de mensonges et même d'appels à la guerre civile si, dans le moment présent, on établissait le collège unique, il suffit de se rappeler les hurlements des chacals de la réaction, lorsqu'il avait été question du projet Viollette, puis du projet Blum-Viollette, pourtant si modestes. Ce furent les démissions massives des maires réactionnaires, les campagnes de presse en Algérie et en France, et même la menace de transformer les tracteurs en tanks. C'était l'époque où les Bellat et les abbé Lambert collectaient pour Franco et recrutaient les ouvriers 'agricoles marocains comme mercenaires clu bourreau de l'Espagne; c'était l'épcque où la croix garaisee était peinte sur les poteaux indicateurs et sur les murs des grands do^ imines, c'était l'époque où des armes étaient déposées dans les grandes fermes, pouvant éventuellement servir à écraser l'objet de leur haine, le gouvernement du front populaire. Aujourd'hui, nous assistons au renouvellement do l'agitation réactionnaire contre la loi électorale présentée par la commission de L'intérieur. Dans un communiqué, paru en ^première page de l'Echo d'Alger, -qui est en réalité «l'Echo de Vichy», à . la suite d'une réunion à Alger, où devaient parler MM. Mutter, Legendre et Dupont^ le P.R.L. .^proteste avec indignation contre!le projet de ..la-, nouvelle loi électorale ; algérienne qui réaliserait définitivement l'écrasement des Français sur le plan électoral. » De son côté, une certaine « Ligue française » dénonce les mesures prévues comme « marquant pratiquement la fin de l'Algérie française » et appelle les Français à la constitution d'un bloc pour s'opposeï « irréductiblement » à ces mesures. Dans une luxueuse brochure, diffusée largement en Algérie et en France, un ancien directeur du gouvernement général, maintenant gros propriétaire terrien, dénonce à chaque page « l'incurable faiblesse en France de l'esprit politique », sa « décadence politique », son « incurable irréalisme », le « néfaste chimérisme français ». « Nous avons confiance en cela, ajoute notre agriculteur aux mains blanches, de nous séparer du peuple de la métropole obstinément resté fidèle à son vieux goût de la chimère. » Pourquoi cette amère critique de la France ? L'ancien haut fonctionnaire de la caverne d'Ali-Baba — c'est ainsi que l'on désigne chez nous le building du gouvernement général — nous explique : « On nous impose encore la néfaste ordonnance du 7 mars 1944 dont nous ne voulons pas Est-ce là le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? » Voilà une bien significative réaction de séparatisme chez un homme qui se prétend ultra Français! En réalité il s'agit là d'une volonté délibérée des seigneurs de la colonisation, hier ravitailleurs de Rommel, aujourd'hui saboteurs de la production, décidés à jouer la carte d'un impérialisme étranger par haine dé la France démocratique qui ne veut plus de la^ politique du sabre pratiquée jusqu'à cè^jour dans les colonies. La révolte des coffres-forts contre la démocratie française ne se traduit-elle pas, par ailleurs, par ce qu'on appelle la « dissidence monétaire » et la campagne contre le monopole du pavillon? Bien sûr nous ne devons pas céder devant le chantage de ces anti-français, ennemis de touto liberté démocratique, de toute loi sociale et de tout rapprochement entre les populations algériennes et le peuple de France. Mais nous ne devons pas leur donner l'occasion de développer leur démagogie, de tromper les masses européennes et de poursuivre facilement les manœuvres d3 division. Nous devons tenir compte des ravages effroyables de la politique de haine chauvine et raciste, qui distille son poison depuis plus de cent ans parmi les populations de notre pays, si diverses par l'ori» gine, la langue et là religion. Il est clair que l'intérêt de tous les Algériens, Européens comme Musulmans, est d'unir et de tendre tous leurs efforts pour détruire la politique rétrograde du colonialisme, qui entretient jalousement le cloisonnement racial et perpétue la division en maintenant soigneusement l'Algérie dans une économie agraire, arriérée et semi-féodale. C'est pour , cela que les communistes combattent avec le même mépris, mais la même fermeté, les fauteurs de division d'où qù'ils^viennent et quel que soit leur masque. Mais, 11 ne suffit pas de prendre ses désirs pour des réalités. Car cette fraternité algérienne, que l'on trouve si profonde dans notre parti communiste, dans les ran^s de la C. G. T. et dans quelques organisations démocratiques, y compris l'Union des femmes d'Algérie, n'existe* malheureusement, pas partout* .Que nos amis socialistes veuillent, bien se rappeler les difficultés rencontrées en 1936 pour la formation d'un front jpôptir ïaire à Kï'ïmag.e algérienne. Là situation du momë'nt nous a imposé la constitution d'un front populaire essentiellement européen, à côté d'un mouvement démocratique essentiellement musulman, « le Congrès musulman algérien », : Naturellement il y a eu depuis dix, ans de grands changements dans les rapports éntre Algériens d'origines. diverses. . Nous sommes loin du temps où certains dirigeants réformistes refusaient de lancer le mot d'ordre de la C. G. T.: « à travail égal, salaire égal », refusaient le bénéfice* du quart colonial aux musulmans fonctionnaires et employés des services publics, en vertu du principe colonialiste: « les Musulmans n ont pas les mêmes besoins que Jtes Européens ». Nous sommes loin du temps où l'on considérait, les ouvriers agricoles comme des éléments non syndicables, où l'on estimait difficilement acceptable la participation de notre ami Mohamed Marouf à la direction du mouvement syndical unifié d'Algérie Nous sommes M n des campagnes infâmes de la fameuse « Ligue latine » drattisant impunément les périodiques Ironies antijuifs. Et nous avons la fierté de souligner que sous la triste époque de Vichy et des commissions italo-allemandes, les appels officiels aux pogroms ont connu un échec total. i Récemment encore les canailleries de la Dépêche algérienne, en réalité « hitlérienne », relatant^cn. caractères d.'affiche, en 'première page, les tueries fratricides de Palestine,- n'ont pas eu le moindre écho parmi les Musulmans. - Au contraire, notre pays a été témoin de manifestations d'union fraternelle, de rapprochements sincères entre, les couches diverses de nos populations algériennes. Le mouvement populaire pour l'amnistie aux emprisonnés politiques musulmans ùr été une magnifique démonstration du désir çéel et profond qui anime les démocrates algériens, sans distinction d'origine ethnique ni- d'opinion politique ou philosophique. , Après le vote de l'amnistie par l'Assemblée nationale constituante,, l'Algérie connaît de nouveau une réjouissante atmosphère de cpncorde, de fraternité, de paix. (Applaudissefiients à Vextrême gauche.) Les Algériens ont salué avec une immense satisfaction les élections symboliques de Mme Sebban par les musulman* de Boufarik, de M. le docteur Ben Haibylès par les Européens de Oued Zpnali. Citons, en outre, l'exemple de cet instituteur français choisi par des musulmans comme président de djemââ d'e doûâr à lansourah, dans le Constantinois, et celui d'un-autre Algérien d'origine européenne élu conseiller général de Zemmora, en Oranie, par 6.985 électeurs musulmans; contre 209 voix au bachagah, candidat commun du préfet d'Oran et du marabout Ben Tekouk. [Applaudissements à Vextrême gauche:) ' Quelle meilleure preuve pouvons-nous trouver pour avoir confiance r'ans la victoire de la démocratie et de la fraternité sur les . loups hurlant à la division, au racisme et à la haine. • Mais nous ne devons pas oublier qu'il reste encore bien des incompréhensions à dissiper, bien des inquiétudes à apaiser et bien des ignorances à éclairer. : N'avons-nous pas vu, à Alger, notre capitale, lors des dernières élections municipales, plus de 3.000 électeurs démocrates' rayer systématiquement tous les candidats israélites et musulmans ? N'avons-nous pas vu la « Dépêche hitlérienne » et 1' « Echo 'de* Vichy » faire f appel aux survivances des sentiments ^coilonialistes^ les plus vils contre ce dan' ger si terrible : l'éventualité de l'élection d'un maire arabe ? • N'avons-nous pas. vu, au conseil général d'Alger, les coalitions les plus immorales triompher d'autres coalitions immorales pour écarter dé la présidence le candidat socialiste, parce que juif ? Certes, on petit regretter ces manifestations chauvines et racistes, mais on est obligé de 'les constater et d'en tenir compte. Est-il possible de dissiper, d'un trait de plume, les relents pestilentiels du colonialisme esclavagiste ou du nationalisme chauvin ? Nous ne le pensons pas, quand nous voyons encore, par exemple, l'administrateur de M'sila refuser aux Juifs et aux Musulmans leur part de poivre et d'autres produits contingentés distribués seulement aux chrétiens, ce qui a d'ailleurs provoqué la démission collective, de treize conseillers municipaux musulmans de la localité; quand nous voyons encore un spus-lieutenant de l'aviation de MaisonBlanche s'ingénier à sauter les noms des députés musulmans inscrits en tête pour prendre l'avion avec leurs collègues français et obliger ainsi notre collègue Lakhdari à s'asseoir sur des sacs faute de place disponible. M. Jean Legendre. C'est affreux, c'est épouvantable! M. Fcrnar.d Grenier. Parfaitement, c'est épouvantable. Un député musulman vous vaut. ' ' * * M. Amar Guzegane. Faut-il rappeler qu'il existe encore, dans les petits centres de l'intérieur, des hôtels", des salons de coiffure qui refusent la clientèle musulmane de crainte de perdre une grande partie de leàf clientèle européenne ? ' Faut-il rappeler qu'il y a un an la légende,de la « révolte araîbo » a fait perdre leur iang-froïd et, leur sens politique à. certaines personnalités et certains journaux pourtant démocratiques ? N'est-ce pas le journal Fraternité qui écrivait dans son numéro du 17 mai 1945 à propos du complot fasciste : « Cette révolte,. les atrocités, qui. l'ont accompagnée semblent montrer que la grande masse des populations musulmanes de ce pays n'a pas encore atteint le degré d'évolution minimum qum nous semble nécessaire pour justifier les revendications du « Manifeste ». « Le fait, ajoute le journal socialiste, que les « élites » dirigeantes musulmanes ont organisé &t déclenché ce mouvement n'indique pas non plus pour celles-ci une maturité politique bien grande. » Nous ne comprenons pas nos amis'socialistes; nous ne savons pas quels sont les éléments qui leur ont permis de considérer que maintenant, dix mois après, les musulmans sont devenus des hommes ayant une maturité politique complète et qu'il faille leur donner le droit de vote au même titre qu'aux Européens. M. André-Quénard. On peut poser la. même question à M. Ouzegane. M. Amar Ouzegane. Grâce à la vigilance, à la cla'rvoyance, à la fermeté de notre parti ^communiste algérien (Protestations i sur divers bancs. — Applaudissements à Vextrême gauche), les démocrates, prenant conscience du danger fasciste* reviennent sur leur appréciation erronée. Grâce à l'union des démocrates, grâce au comité d'amnistie, grâce"à la « France combattante », nous avons réussi à empêcher que le fossé ne se creuse davantage entre Européens et musulmans et à briser l'offensive fasciste tentant à faire échec a la politique de réformes démociatiques en Algérie. Mais peut-on affirmer que dans le Consfantinois les éléments démocrates européens, trompés et entraînés dans les milices civiles qui abattaient les musulmans comme des cbiehs, resteraient sourds aux bruits alarmistes, aux campagnes dé ha'ne raciale et de panique propagée par la réaction et le fascisme, y compris les amis de M. Garrivet, maire socialiste de Guelma? tfous ne voulons pas que notre Algérie soit transformée en une sorte de Palestine où l'impérialisme anglais a réussi à créèr (îeux blocs hostiles en entretenant la division et en soutenant 4 tour à tour les sionistes et les féodaux 'musulmans. Le régime "électoral actuel de l'Algérie a été marqué par un immense progrès. L'ordonnance du 7 mars 1944, malgré l'hostilité de la réaction et du fascisme d'une part, et celle de certains chefs nationalistes d'autre part, a montré dans la pratique qu'elle constituait un pas en avant apprécié de tous les démocrates algériens, européens comme musulmans. / , D'abord, elle a donné aux musulmans lé sùffiage universel, qui a fait passer le nombre des électeurs de 200.000 à i».203.033, c'est-à-dire q l'olle a octroyé le droit de vote à un million de nouveaux électeurs: ouvriers des villes, . ouvriers agricoles, artisans, fellahs pauvres, khammes (paysans sans terre) -et les jeunes de 21 ans, jusque-là exclus de la vie. politique. Ensuite, elle a créé un collège mixte en accordant à 60,000 musulmans le droit de participer à là désignation des représentants du collège dit européen. Cette décis'on ayant été pilse en même, temps que l'octroi du droit de vote, aux femmes d'origine européenne, " a été accueillie favorablement par presque tous, car le nombre deé électeurs musulmans, — 00.000 — apparaissait bien modeste dans la* masse des 550.000 électeurs et ' electrieesd'origine européenne. Certes, cela ne fut pas du goût de tout, lé monde, notamment des éléments les plus réactionnaires, partisans de la politique de force, de la politique du gendarme et de l'autorité. Il faut avouer qu'ils avaient des (raisons d'être inquiets, car les élections municipales, cantonales et générales ont assuré le succès du bloc des démocrates grâce au vote des femmes et des musulmans. L'atmosphère politique, fut assainie au sein dés assemblées élues. L'augmentation du nombre des élus musulmans passant du tiers de celui des Eur o p é e n s aux deux cinquièmes n'a pas du tout mis en péril la « souveraineté française ». Au contraire. La disparition de l'arène (politique, dans les plus grandesvilles d'Algérie comme Alger, Oran, Constanrine, Sidi-bel-Abbès, Biida, Bône, des maires vichvssois, antiarabes et antijuifs, a créé un climat nouveau de collaboration loyale et fraternelle entre élus européens et musulmans dont le- meilleur exemple est donné par la municipalité « France combattante » d'Alger, dirigée par notre collègue le- général Tubert. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Fernand Grenier. C'est très vrai ! M. Amar Guzegane. C'est là une expérience concluante. Nous pensons que, dans la période présente, on peut faire un pas de. plus dans la voie de la démocratie. Mais commfc le rappelait notre grand camarade Jacques Duclos, dans une récente conférence aux Ambassadeurs (Applaudissements à Vextrême gauche) : « Tout, pour les communistes, est une question de bataille. C'est pourquoi ils n ^ demandent à une époque que ce qu'ei£er peut donner, » C'est pourquoi les communistes algé» Tiens, avec l'appui fraternel de leurs camarades français, estiment que les propositions de la commission de l'intérieur et de l'Algérie sont de nature à donner satisfaction à tous les Algériens sans distinction aucune. Ces distinctions sont : Premièrement, le maintien des deux collèges, avec extension du collège mixte aux musulmans titulaires du certificat d'études et aux- anciens combattants des deux guerres ; Deuxièmement, le quotient électoral commun dans chaque collège, obligatoirement différent de celui de la France ; Troisièmement, l'augmentation de îa représentation musulmane, actuellement égale à celle du collège mixte, en la portant aux trois cinquièmes du nombre des députés algériens. Avec de telles dispositions, les Algériens 'd'origine européenne n'auront aucune crainte d'être noyés dans la masse des électeurs musulmans, dont le nombre ne dépassera pas 150.000 pour 550.000 électeurs ou électrices européens dans le collège mixte qui aura à élire 14 députés au lieu de 13 actuellement. Quant au collège musulman, il aura h élire 2t députés au lieu de 14 actuellement à l'Assemblée constituante. On no pourra plus ressortir le vieux slogan colonialiste de la nécessité de préserver la seuvGiaineté française en vertu de laquelle le nombre des élus musulmans devra être obligatoirement inférieur à celui des élus de la minorité européenne. Les musulmans, qui auront ainsi sept députés de plus,, ne manqueront pas de mesurer et d'apprécier la (portée de la réforme démocratique octroyée par la Constituante, porte-parole du généreux peuple de France. Nous sommes convaincus que les Algériens, européens comme musulmans, donneront leur accord à ces mesures sages, honnêtes et progressives. Nous sommes convaincus que les Algériens d'origine européenne auront ainsi une fois de plus l'occasion de comprendre ia nécessité historique de se rapprocher davantage de leùrs frères musulmans avec qui ils veulent vivre dans une union harmonieuse, basée sur l'égalité des droits et le respect mutuel dans tous les domaines de la vie commune. Nous sommes convaincus que les Algériens d'origine musulmane, l'immense majorité, seront d'accord sur le maintien du double collège car, tout en respectant* les droits sacrés de la minorité eurQpéenne, cela signifie aussi la reeonnaissance de l'originalité algérienne. Les Algériens musulmans comprennent que le collège unique qui semble les avantager constitue, en réalité, la poursuite de la politique néfaste de l'assimilation, condamnée à la quasi unanimité. Au centre. C'est très juste M. Amar Ouzegane. En effet, le .collège unique pourrait être interprété, comme le rattachement pur et simple à la France, avec des conséquences qui placeraient l'Algérie dans une situation inférieure à celle des autres' pays d'outre-mer. Ce serait la réalisation de* l'administration directe de Paris, alors que les Algériens, européens comme musulmans, veulent l'institution d'une Assemblée algérienne élue au suffrage " universel avec une représentation Régate pour chaque collège, ce qui constituerait un pas de plus en portant le nombre des élus musulmans de deux cinquièmes à l'égalité avec celui des Européens, cette assemblée algérienne ayant le pouvoir de voter le budget autonome et de contrôler tous les rouages de Fadminis- ; cours prononcés par les différents oratration algérienne aujourd'hui omnipotente. • teurs. Un immense espoir est né en Algérie au \ J'ai entendu particulièrement celui de lendemain de la défaite de l'hitlérisme et notre collègue M. Ouzegane. Je reconnais de la victoire de la démocratie dans le qu'en ce qui le concerne, il est dans la monde et en France. L'expérience a prouvé ; logique de .sa conception. Il est contre la aux Algériens, notamment aux musulmans, ' politique de l'assimilation et, en conséque la démocratie est préférable au fas- quence, contre le collège unique. cisme. Elle leur a montré les conséquences !j Je lui en demande pardon, mais il m e de la trahison .du chef nationaliste Abdel- semble que cette politique est pleine de khaleq Torrès, sergent recruteur de dangers. Elle est pleine de dangers pour Franco, le bourreau du peuple espagnol * les musulmans comme pour la France. et du peuple ri fia in. Elle leur a montré la ! Pour mon compte, j'ai toujours résisté (politique aventurière de l'hitlérien Fodil à condamner la politique de l'assimilation. Larabi, bras droit de Doriot, recruteur de J'ai, au contraire, fait tous mes efforts la « phalange » et des entreprises Todt. » pour la faciliter. Ce que ne comprennent pas les mu su!- \ Contre cette politique., on dressait jadis mans, c'est que les malheureuses victimes, ! îa théorie réactionnaire de l'évolution des trompées par la politique criminelle du indigènes dans leur propre civilisation. P. P. F. ont été condamnées à mort et aux C'est celle même que la grande colonisatravaux forcés, tandis que 1e principal res- tion défendait en Algérie. Et c'est préciséponsable se promène à Paris, sous une ment parce qu'elle me paraissait redouprotection bien singulière. table que i'avais compris qu'il était indisLes Musulmans ont salué avec sympa- pensable tfe créer, sur la terre d'Afrique, thie la (politique nouvelle, fraternelle, dé- une grande solidarité franco-musulmane. mocratique du Gouvernement démocratiAu demeurant, le discours de M. Ouzeque de la République française à l'égard gane n'a pas été sans souligner quelques des peuples de Syrie, du Liban et de l'In- petits détails* qui ne paraissent pas lui dochine. C'est pourquoi les Nord-Africains laisser grande illusion sur les beautés du ont accueilli avec mépris les déclarations régime qu'il défend. au chef destourien Iiabib Bourguiba qui Il a parlé du double collège, dont il souvoudrait nous faire croire que ia coloni- haite le maintien pour, disait-il, dissiper sation anglo-saxonne ferait le bonheur de s les-relents pestilentiels de la colonisation. l'Afrique du Nord. I Ne croit-il pas qu'ainsi, il prête grande Les premiers changements survenus en et excessive vertu à cette politique de Algérie £râce h la Constituante et à l'exis- compartimentage entre Européens et mutence d'un gouvernement démocratique sulmans, responsable de la politique qu'il sont la garantie d'une union libre et fé- dénonce justement. conde entre les populations d'Algérie et Je l'ai aussi entendu parler — et avec le peuple de France. quelle juste indignation — de ces salons Les Algériens, européens comme musul- de coiffure où l'on n'accepte pas les mumans, attendent avec impatience le vote sulmans. Et je pensais qu'au jour du scrude la Constitution de l'Union française. Ils tin, comme dans les salons de coiffure, on y trouvent la garantie que l'Algérie, grâce verrait le salon des Européens et celui bon à l'aide de la démocratie française, s'en- pour les musulmans. (Applaudissements gagera hardiment sur le chemin de la dé- sur divers bancs au centre et à gauche.) mocratie, par le respect de la personnalité Revenant au fond du débat, tel que Fa algérienne, .de la langue maternelle pour chacune des couches ethniques de notre posée le docteur Bendjelloul, je voudrais pays et, notamment, par la reconnaissance rapidement — car j'ai entendu les obserde la langue arabe comme langue officielle vations de M .le président — aller jusqu'au à côté du français. . . bout de ma démonstration. Le docteur Benjeïloul me permettra de Es espèrent, enfin, que l'Assemblée nationale constituante fêtera, avant de se ne pas le suivre dans sa discussion du séparer, les dispositions démocratiques des nombre des députés qu'il faut ou qu'il ne assemblées locales par la suppression du faut pas attribuer à l'Algérie. Non que je régime semi-féodal qui provoque tant néglige ou méprise ce problème. Mais il d'exactions et tant de colère, en débarras- me paraît secondaire en pareille circonssant l'Algérie de cette plaie purulente que tance. Il y a une question de doctrine sur laconstitue le caïdat, les communes mixtes et les territoires du Sud. (Applaudisse- quelle l'Assemblée consultative doit prendre position: Double collège ou collège ments ù Vextrême gauche.) De telles mesures raffermiront plus que unique. Tour est là. jamais l'union libre, sincère et féconde des Je remarque — on Fa déjà fait avant populations algériennes avec le peuple de moi — dans le projet de constitution, je France dans la lutte commune contre les me tromper dans le projet électoral qu'on ennemis communs: les trusts sans patrie nous propose, que « dans tous les terriet les seigneurs de la colonisation, pour toires d'outre-mer il y aura collège uniconquérir ensemble plus de démocratie, que ». plus de bien-être et le bonheur pour les Efi Afriquo occidentale, on votera suiAlgériens et pour les Français. vant le collège unique; de même en AfriEt dans l'amitié indissoluble avec le que équatoriale. Dans tout le monde franpeuple de France, les Algériens, européens çais, on votera suivant le collège unique. et musulmans, pourront dire enfin : « Tout Pourquoi donc ferait-on au musulman Algérien a deux patries, la sienne et puis d'Algérie cette injure cle ne pas lui donner la France. » (Vifs applaudisemcnts à Vex- ce qu'on donne au musulman d'Afrique octrême gauche.) cidentale ? Est-il vraiment indigne d'une M. Se président. J'ai le devoir de faire telle faveur ? Et n'a-t-il pas témoigné, deremarquer, pour le. regretter très vive- puis plus de cent ans, par son attitude, ment que certains orateurs ne respectent combien il se rapprochait ou même s'idenpas les accords librement consentis par tifiait ' à nous ? N'est-ce donc pas sueux relativement au temps de parole im- prême injustice que de distinguer parmi parti à chacun dans ce débat. ces musulmans celui qui sera au Nord de La parole est à M. Viollette. (Applaudis- celui qui sera au Nord ou au Sud de la sements sur quelques bancs à gauche.) ligne frontière entre l'Algérie et l'Afrique M. Maurice Viollette. Mesdames, mes- occidentale ? sieurs, j'ai écouté avec beaucoup d'attenIl nous parait impossible raisonnabletention, ainsi que chacun le devait, les dis- ment de justifier une pareille décision. Je dis que l'Algérie c'est la France. J'entends bien que, logique.avee vous-même vous me dites: « Non! ce n'est pas i a France. Il y a la France, dites vous, et une autre puissance qui est destinée^ se développer côte à côte avec la France, mais qui s'en distinguera, cette nation ce sera l'Algérie ». Vous êtes, j'y insiste, logique avec vousmêmes. Quant à nous, nous n'avons pas, dans l'intérêt même-des musulmans, semblable conception, e r nous en restons à cette formule ": « L'Algérie, c'est la .France ». {Applatidissements à gauche et uu centre.) Si l'Algérie c'est la. France, les musulmans sont donc des Français, au même titre qu-e tous les Français. Et de même qu'il n'y a pas en France un collège pour les catholiques et un pollège pour les- noncatholiques, il ne doit pas y avoir en Algérie un collège pour les musulmans et un Collège pour les non-musulmans. (Applaudissements sur les mêmes bancs.) J'entends bien qu'on m'objecte que certaines de ces populations indigènes ne sont pas encore au même stade d'entendement — permettez-moi l'expression — je ne dirai pas de civilisation, que la métropole. Est-ce une raison, pourtant, pour les parjquer dans un collège spécial ? Est-ce que là misère, est-ce que l'état social peuvent être une cause de disqualification ? 4 Est-ce, parce "qu'on est parmi ceux que la vie écrase, qu'on n'a pas, comme tout autre, le droit à la dignité, et, par conséquent, est-ce qu'on peut être dirigé ainsi sur une porte à côté, lorsqu'il s'agit d'accomplir l'acte, solermel qui consiste à émettre sa volonté, c'est-à-dire à donner son avis sur les. destinées du pays ? Peut-être — permettez-moi de vous le tire — avez-vous le souci de cette colonisation avec une mesure un peu excessive, vous 1a défendez avec un lyrisme que ne désavoueraient pas les plus féroces antiindigène. Vous parliez même de ses droits sacrés; moi qui. suis assimilaieur, je faisais en moi-même des réserves, parce que je me rappelais mon passage en Algérie. Je me rappelais les batailles que" j'avais eu à rsoutenir pour la justice et l'humanité. Quand yous évoquiez certain séparatismé, là encore des échos singuliers me faisaient penser que ce n'était pas toujours uniquement dans certains milieux musulmans qu'il y a le séparatisme en Algérie, et vous sembliez presque leur faire écho. (Applaudissements à gauche et au centre.) Je voudrais que nous ayons souci au contraire de créer en Algérie entre Français ,et musulmans une très grande solidarité. C^st en cela que je me sépare complètement de vous. Vous vous êtes félicités de ces élections où les indigènes élisent des Européens et où les Européens élisent des Indigènes. Je m'en félicite plus que vous, car, à ane heure où vous étiez encore bien jeune, ie I récitais déjà du poste que f occupais au palais d'été d'Alger, l'identité des intérêts entre les Français et les musulmans. Je m'efforçais de construire une politique qui ne fût jamais spéciale aux musulmans, et qui pût s'appliquer à la fois èt toujours aux Européens et aux musulmans et dans 1$ même mesure. Mon souci était que le sort des Européens fût discuté par les musulmans et le sort des musulmans discuté par les Européens, de telle façon que les uns et les autres dépendissent res- pectivement de la totalité de la population tant d'un incident, je fis la courtç déclara* française d'Algérie. (Applaudissements à tion que voici gauche et au centre.) « Messieurs, je n'ai plus rien en Algérie Voilà, en gros, les raisons pour lesquel- qu'une batterie d'artillerie qui partira ce les je réclame, avec un certain nombre de soir. Je n'ai plus rien, mais j'ai la connos amis algériens, le collège, unique. fiance et la loyauté des populations muC'est une très grave aventure, croyez- sulmanes. »• (Applaudissements à g duché.\ Voici un autre souvenir. • moi, de parquer ainsi les hommes dans une Quelques semaines après, discutant avee religion, puis de les y maintenir de façon artificielle, de faire en quelque sorte de, le chef de l'état-major général, et instruit la religion une prison dont on ne pei*t par l'expérience, j'avais observé combien, dans.l'hypothèse d'un conflit mondial qui s'échapper. couperait l'Algérie de la France, il serait Ce n'est pas comme cela que l'on fait ^souhaitable qu'elle pût avoir un arsenal évoluer un pays. Si nous en étions restés propre qui fût en mesure de lui fournir entre nous à ce compartimentage religieux, les armes nécessaires à sa première dénous ne serions pas le pays que nous som- fense; Devant les délégations financières, més aujourd'hui. Si l'idée « France », sj j'affirmai la cause de la France, je montrai l'idée «"démocratie » s'est installée, c'est le péril en rappelant les incidents récents parce qu'en dehors de là ' conception per- et voici- la réponse qui me fut faite : sonnelle que chacun peut se faire de l'au- « Monsieur le gouverneur général, les dé-* delà, il y a e u , u n grand idéal ^qui s'est légations financières n'ont pas à s'occuper révélé à J o u s indépendant des croyances de la défense de l'Algérie, c'est la Frànce personnelles. que cela regarde. » J'insistais pour obtenir ' Je voudrais qu'en Algérie, il en fût de un crédit. Il me fut refusé par vingt-cinq même. Je voudrais qu'en Algérie la préoc- délégués financiers européens. Par contre, cupation religieuse cessât d'opposer les pas une voix indigène ne me manqua. C'est aussi une dette de reconnaissance hommes les uns aux autres. Car il en réque je paie aujourd'hui. (Vifs applaudissesulte des-situations dramatiques. Il y a quelques jours, je recevais une ments a gauche.) lettre d'un officier musulman particulièreM. le président. M. Viard, ayant été mis ment. brillant, qui s'est distingué sur. les en cause, a demandé la parole. champs de bataille, qui à le grade de caLa parole est à M. Viard. pitaine, avec citation et croix de chevalier M. Paul Viard. Je n'ai pas l'intention de' la légion d'honneur. Il me disait le malentendu tragique qui, actuellement, en. d'intervenir dans ce débat puisque mon Afrique du Nord, oppose les musulmans collègue. M. Ribère a présenté la position xiux européens. Il me disait ces cloisons du Mouvement républicain populaire: J'ai étanches qui s'installent entre eux. Et, simplement demandé la- parole pour réà notre collègue M. Farès qui a faisant allusion à cette naturalisation fran- pondre cité tout à l'heure une partie des articles çaise qu'il avait sollicitée à l'entrée à ' l'école, il m'écrivait: « Monsieur le gou- que j'avais écrits. Mon cher collègue, je ne renie absolu-, verneur, je suis Français et j'en souffre le martyre ». Il en souffrait, le martyre — ment pas les articles que j'ai écrits en pour tout ce qu'il avait brisé pour airiver 1944. Je vous demanderai seulement de à la cité française et par tout ce qu'il ne vouloir bien vous reporter à l'ensemble pouvait retrouver désormais intégré à la de ces écrits, car il est des choses que vous n'avez pas mentionnées et qui amècité française! nent à considérer avec une optique difféEh bien, je voudrais que chaque musul- rente, une fois replacée dans l'ensémtfle, " mant arrivant à la cité française retrouvât l'opération que vous avez signalée à la vraiment la patrie telle qu'elle est pour tribune. chacun de nous; qu'il ne puisse y avoir En effet, à côté de l'organisation électoque joie en devenant Français, en demeu- rale dont vous avez parlé, je demandaisrant Français, tout en restant musulman. en même temps que toutes les institutions Si je me permets de vous parler de ces particulières disparaissent et que le droit choses, c'çst que les ai vécues et senties. musulman algérien, lui-même, dans ce J'en parle vraiment, je vous l'assure, avec qu'il a d'acceptable, soit intégré dans notre code civil. émotion. J'avais donc prévu un ensemble complet. J'ai mesuré toute.la misère algérienne; j'ai ressenti profondément tout.e cette dé- Je vous demande de vouloir bien constater tresse effroyable, mais je sais aussi que, qu'il est difficile de retirer de l'ensemble de Wissembourg aux champs de bataille un seul article pour en tirer un argument. les plus récents, il y a eu, dans les heures (Applaudissements au centre.) . de bonheur comme dans les heures de M. le président. La parole est à M. le rap-» malheur, les mêmes sacrifices, les mêmes porteur. périls, un sang de même qualité, euroM. Jean Biondi, rapporteur. Je voudrais péen ou mulsulman, répandu pour la faire connaître à l'Assemblée la position de même cause. • la commission et indiquer en quelques Je voudrais aussi, en terminant, évoquer mots comment la commission s'est préocdeux souvenirs, car à quoi servirait d'a- cupée de résoudre le problème électoral en voir traversé une haute mission s'il ne ' Algérie. m'en restait quelques-uns en l'esprit ? 'On aurait'pu avoir l'idée d'inclure l'AlC'était aux jours de l'insurrection d'Abd- gérie dans le système électoral français. el-Krim ; il marchait sur Taza ; il était pres- C'eût été simple et, au surplus, nous n'auque à la veille de couper le couloir rions fait que répéter l'opération qui a . J'étais informé en outre, par les rensei- été réalisée pour les départements de la gnements qui me parvenaient, que deux Guadeloupe, de la Martinique et de la divisions italiennes se massaient sur les Guyane française, frontières de Tripolitaine. Je dirigeai alors ' Mais une question de principe s'est.imce qui me restait de troupes vers la Tuni- médiatement posée. Il s'agissait en effet sie et les colons, certains colons,. pris de de savoir si on maintiendrait en Algérie terreur, venaient me demander : « Com- le système qui a fonctionné au mois d'oçment allez-vous nous protéger, monsieur tobic dernier et qui divisait les électeurs le gouverneur ? » Je leur dis que, le len- algériens en deux collèges distincts, ou demain, je leur donnerais réponse. A la si au contraire on adopterait le système tribune des. délégations financières, profi- , du collège unique. Les, délibérations de, la commission l'ont conduite à penser qu'il était nécessaire, au moins pour le moment et quel que fût son "désir d'aboutir rapidement à la réalisation du collège unique, de ipain tenir provisoirement le système des deux collèges. Mais elle a montré, autrement que par des mots, son intention de se diriger vers le collège unique et c'est ainsi que vous trouverez, dans les articles de la partie de la loi •électorale relative à l'Algérie, d'une part un certain nombre de dispositions qui assurent une extension de l'électorat dans les territoires algériens, et d'autre pact des mesures qui modifient les proportions existant jusqu'ici entré le nombre d'élus du premier collège et celui des élus du second collège. En effet, dans cette Assemblée, les élus des deux collèges siègent en nombre égal. Aux termes des dispositions arrêtées par la commission de l'intérieur, si l'Assemblée suit nos suggestions, il y aura désormais trois cinquièmes des représentants pour le second collège et deux cinquièmes seulement pour le premier collège. Le nombre des députés a^ été fixé à.35, ce qui fait neuf de plus, puisque, actuellement, l'Assemblée ne compte que 26 représentants algériens. JD'autre part, la proportion de trois cinquièmes et deux cinquièmes fait qu'il y aura 21 élus du deuxième collège et 14 élus du premier collège. L'existence de deux collèges nous entraîne à prévoir des modalités d'application particulières pour l'Algérie en ce qui concerne la loi électorale. C'est ainsi que nous avons été amenés à admettre la nécessité d'un quotient parliculier non seulement pour l'Algérie, mais pour chacun des collèges algériens. Pour le reste, le mécanisme de la loi métropolitaine fonctionnera exactement «de la même façon en Algérie èt l'obligation, pour participer à la répartition des restes, d'atteindre 5 p. 100 des suffrages exprimés à travers le pays se traduit en Algérie par l'obligation d'atteindre 5 p. 100 des suffrages obtenus sur le plan du collège. Enfin, la disposition qui spécifie la nécessité, pour un parti ou pour une organisation politique de présenter des listes dans vingt départements au moins, pour avoir le droit de participer à la répartition des restes sur le plan national, se traduit en Algérie par l'obligation faite aux différentes listes, ou aux différentes organisations de présenter des listes dans l'ensemble des circonscriptions algériennes pour pouvoir participer à la répartition des restes sur le plan du collège auquel elles appartiennent. Telles sont, mes chers collègues, les dispositions • essentielles contenues dans la partie*de la loi électorale relative à l'Algérie. Vous voyez qu'elles ne différéfit pas sensiblement des dispositions contenues dans la loi française, mais qu'elles constituent seulement une adaptation de la loi française à la situation spéciale qui est celle de nos territoires algériens. (Applaudissements sur divers bancs.) M. le président. La discussion générale du titre IV est close. La commission demande une- suspension de séance pour examiner certains points de- détail. Il n'y a pas d'opposition ?... La séance est suspendue. (La séance, suspendue à dix-sept heures, est reprise à dix-huit heures trente minutes.). M. le président. La séance est reprise; [.Article 19.] M. le président. Nous abordons la dis. cussion de l'article 19. La commission propose une nouvelle rédaction. J'en donne lecture : <c Art. 19. — Le nombre des sièges attrib u é s à l'Algérie est de 35 dont 14 pour le premier collège et 21 pour le deuxième ^collège. « Feront partie du premier collège les citoyens français non musulmans et les citoyens français musulmans déjà déterminés par l'article 3 de l'ordonnance du 7 mars 1944 auxquels il convient d'ajouter les titulaires de la carte du combattant de la guerre 1914-1918, les titulaires de la croix de guerre 1939-1940 pour faits d'armes personnels, les titulaires de la croix de guerre des campagnes de la libération, les titulaires du certificat d'études primaires et les membres, actuels et anciens, «des conseils d'administration des sociétés indigènes de prévoyance, artisanales et agricoles élus ou nommes. » Sur cet article, M. Bendjelloul et plusieurs de ses collègues ont présenté un amendement tendant à : « I. — Supprimer les mots: « Titre IV. « Dispositions spéciales à l'Algérie. « II. — Substituer aux articles 19 à 22 inclus un article unique ainsi rédigé : (( Jouissent de tous les droits du citoyen français et sont inscrits 'sur les mêmes listes électorales et participent aux mêmes scrutins tous les habitants d'Algérie, sans distinction de sexe, de race, d'origine ou de religion, exactement dans les mêmes conditions et les mêmes circonstances établies par la loi électorale s'appliquant à la métropole. » Quel est l'avis de la commission? M. le rapporteur. La commission repousse l'amendement. M. le président. La parole est à M. Benchennouf pour ^défendre cet amendement. Je dois faire" observer que la^ question a été amplement débattue au cours de la discussion générale. Vous devriez donc, monsieur Benchennouf, présenter vos observations aussi succinctement que possible. M. Emmanuel d'Astier de la Vigerie, président de la commission. Je me permets de rappeler qu'à la demande de la conférence des présidents, l'Assemblée a décidé que* le temps de parole réservé aux auteurs d'amendements ne serait que de cinq minutes. Si cette limitation n'est pas observée, la discussion de la. loi électorale risque de devenir excessivement longue. M. Benchennouf. Jusqu'à maintenant, cette disposition n'a pas été appliquée. M/le président. Mais elle le sera maintenant. Monsieur Benchennouf, votre intervention serait certainement intéressante mais vos arguments ont déjà été développés éloquemment et longuement par M. Bendjelloul. Vous pourrez donc abréger vos observations. * Vous avez la parole. M. Benchennouf. Je vais être bref, monsieur le président. Mais je regrette que, lorsque l'Assemblée aborde des débats relatifs à l'Algérie, le règlement soit aussi rigoureux. - •Mesdames, messieurs, le groupe parlementaire musulman algérien a eu l'honneur de déposer divers amendements à la proposition de loi relative à l'élection des députés. Je voudrais votis apporter quelques brèves explications sur le sens que mes collègues et moi-même attachons au1 modifications proposées. Nos amendements tendent essentiellement à l'application pure et simple en Algérie du droit commun métropolitain, par la suppression- des dispositions spéciales mentionnées au titre IV, articles 19 à 22, de la proposition de loi, ce qui a pour effet de créer lin collège unique. Notre position trouve son ample justification dans les textes aussi bien que dans les considérations politiques. L'indigène musulman algérien a été déclaré français paf le senatus-consulte du 14 juillet 1865 et par l'ordonnance dm 7 mars 1944 qui déclare expressément que « les Français musulmans d'Algérie jouissent de tous les droits et sont soumis à tous les devoirs des Français non mu* sulmans ». Il est vrai que la même ordonnance a prévu et organisé un double collège élec* toral : le premier, formé des « citoyens français à titre personnel » d'origine mu-, sulmane et des citoyens français non mu-, sulmans et à titre héréditaire.; le second, formé des autres Français musulmans. ' Il est non moins vrai que cette dualité n'a été créée qu'à titre transitoire. En effet, l'article 4 de l'ordonnance du 7 mars" dispose expressément que « les autres Français musulmans sont appelés à recevoir la citoyenneté française » et quel « l'Assemblée nationale constituante fix.era les conditions et les modalités de cette* accession ». Or, nous estimons que l'Assemblée s'est déjà prononcée sur ce point, et dans un sens qui ne saurait prêter désormais à discussion. Cette décision de l'Assemblée sb trouve énoncée dans la Déclaration des droits de l'homme, votée tout récemment,' dans des conditions qui ne permettent plus à aucune loi d é p o r t e r atteinte en ce qui concerne les musulmans d'Algérie. En effet, l'article 4 de la Déclaration spécifie que « la loi garantit l'exercice égal pour tous des libertés et 'des droite énoncées dans le présent titre », ayant trait,notamment, au principe de la souveraineté du peuple. L'article 38 ferme la porte à toutes dispositions d'exception en précisant que « nul ne saurait être placé dans une situation d'infériorité économique, sociale ou politique contraire à sa dignité et permettant son exploitation en raison de son sexe, de son âge, de sa Gouleur, de sa nationalité, de sa religion, do»ses opinions, de ses origines ethniques ou autres ». Mesdames, messieurs, de telles déclarations, auxquelles vous avez v assigné vousmêmes une valeur supérieure à une simple loi électorale se passent de commentaires. Je me bornerai donc à rappeler' que l'Algérie fait partie intégrante. du territoire métropolitain, et que ce que l'Assemblée auRi jugé bon et valable pour la métropole le deviènt ipso facto dans les trois trois départements d'au delà de la Méditerranée. Permettez-moi upe autre observation que je crois nécessaire. C'est à l'Assemblée nationale constituante seule que l'ordonnance du 7 mars a réservé expressément le droit de fixer les conditions et les mo dalités de l'accession de tous les Français musulmans algériens à la citoyenneté intégrale. Or, l'Assemblée s'étant déjà prononcée par la Déclaration des droits des l'iiomme, toute initiative contraire devient irrecevable, de même que se trouvent frappées de nullité les dispositions d'exception prévues aux articles 19 à 22 de la loi électorale ; ceci, sor le plan juridique. Nous allons examiner maintenant, très rapidement, le côté politique des dispositions spéciales en question. Si ces dispositions étaient maintenues, qu'adviendraitil? Les conséquences de ce maintien seraient les suivantes : l'Algérie compte environ 8 millions de Musulmans ; sur ce nombre, une trentaine de mille, peut-être cinquante mille, cent mille au maximum, représentant l'élite intellectuelle, économique et sociale, se trouveraient incorporés dans le premier collège dit improprement <( des citoyens >\ où ils formeraient une minorité, privée, à coup sûr, de toutes possibilités réelles de faire entendre ses revendications et d'accéder pratiquement à la gestion des affaires publiques. D'un autre côté, resterait dans le deuxième collège, auquel on n'ose même pas donner un nom, une masse musulmane d'environ 7 millions de musulmans, décapitée de son élite, séparée arbitrairement de ses porte parole naturels et placée- dans la position de Français au Rabais, ni sujets, ni citoyens intégraux. Il nous apparaît que la commission de l'intérieur, malgré toute sa „ bonne volonté, n'a pas pris suffisamment garde aux conséquences morales da système bybride à quoi elle s'est arrêtée en matière électorale pour l'Algérie, et pour l'Algérie seulement. A quels mobiles, à quelles inspirations a-t-elle donc obéi? •Ne s'est-elle donc pas rendu compte que les populations musulmanes algériennes pourraient se trouver autorisées par l'étrangeté même des dispositions spéciales auxquelles on voudrait les soumettre, à attribuer cette initiative à un manque de confiance à leur égard ? Ces populations sont en droit de penser qu'on à voulu les enfermer dans un système qui diminue leurs droits de citoyens ayant acquis leurs titres de Français à la pointe de leurs baïonnettes, et les parquer dans un collège spécial, uniquement, pour sauvegarder les droits et privilèges d une minorité européenne En tout cas, les musulmans d'Algérie proclament une fois de plus qu'ils ne se considèrent pas comme des Français de seconde zone et s'élèvent contre tout projet qui tendrait à maintenir et consolider définitivement la division en catégories créées parmi eux au sein d'une même famille, au mépris de leurs droits juridiques comme des droits naturels qui sont les leurs. Ils font valoir que le système auquel s'est arrêté la commission aurait pour fâcheuse conséquence de laisser subsister un antagonisme entre les éléments ethniques du pays, que ceux-ci seraient forcés de transmettre comme le plus lourd et te lus funeste des héritages aux générations t venir. Ce même système constituerait une en îrave certaine à l'émancipation véritable des populations musulmanes qui 5ont encore aujourd'hui tenues à l'écart de l'administration Uu pays et brimées uans l'exercice de leurs libertés les plus élémentaires. Enfin, pourquoi ne pas le dire ? Les musulmans -algériens constatent avec regret qu'alors qu'ils demandent à entrer de plain-pied dans la famille française pour y être une minorité représentant à peine le cinquième de la population métropolitaine, on les considère avec méfiance, $arce qu'on semble craindre, à tort, pour te sort de la minorité; européenne (l'Algérie. Il est donc de mon devoir de m'adresser porter à 120 le nombre des députés algéaujourd'hui à votre raison et à votre cœur, riens, alors que le nôtre prévoit seulement pouMaire cesser définitivement un sys- 35 députés. tème de compartimentage nuisible à l'aveM. le président. Vous faites une confunir de l'Algérie et à l'intérêt de la France. sion. Voici le libellé de l'amendement de Le congrès national du parti socialiste M. Bendjelloul actuellement en discussion : qui, ne l'oublions pas, mesdames et mes« Substituer aux articles 19 à 22 inclus sieurs, compte dans son sein des militants un article «nique ainsi rédigé : musulmans et européens d'Algérie, a si « Jouissent de tous les, droits du citoyen bien compris la portée de notre revendicalion qu'il s'est piononcé pour le collège français et sont inscrits sur les mêmes unique en Algéile. Nu us le remercions pu- liste électorales et participent aux mêmes bliquement pour ce geste de clairvoyance scrutins tous les habitants d'Algérie, sans et de sagesse politique. Nous formons le distinction cle sexe, de race, d'origine ou vœu que les autres partis de l'Assemblée, de religion, exactement dans les mêmes ne soient pas ei\ reste avec lui aujour- conditions et les mêmes circonstances établies par la loi électorale s'appliquant à la d'hui. Nous demandons à tous de mesurer la métropole ». Je lis maintenant l'amendement dft valeur de l'argument d'union que nous invoquons, et nous vous adjuions de ne M. Viollette, qui est conçu dans le même pas vous exagérer les scrupules qui pour- esprit s'il n'a pas la même rédaction: * « Rédiger comme suit l'article 19 : raient vous venir d'un attachement tradi« Les élections en Algérie se font aveo tionnel à des conceptions aujourd'hui déun collège unique. » — et c'est ici que passées. D'autres vous l'on dit en termes excel- cet amendement rejoint celui de M. Bendlents. Le monde, agité par un véritable jelloul. cataclysme, cherche partout son équilibre. « Il est attribué à l'Algérie 14 siègesrJpaf Partout, les peuples, anxieux de l'avenir, département. Le sectionnement de chaque tentent d'affermir leur unité et de rallier département sera établi en tenant compte à eux d'autres communautés humaines. de la population de chaque arrontlisseLa France peut s'ennorgueillir, notam- ment ». ment, de voir les masses algériennes contiQuant à votre amendement, monsieur nuer de tendre leurs bras vers elle en dépit Rabier, il est ainsi libellé: des sollicitations contraires, parce qu'elle?, « Rédiger comme suit l'article 19: espèrent encore les mots d amour et de « Le nombre des sièges attribués à l'Algénérosité qui les rallieront à jamais. gérie est de 35. {Applaudissements.) I « Chaque département sera divisé en Je vous supplie de croire à la sincérité deux circonscriptions électorales suivant des sentiments des musulmans algériens un tableau annexé au décret d'application comme à leur sagesse politique. de la présente loi. C'est au nom même de l'intérêt d'une « L'élection se fera dans le cadre de la France qui veut rester la plus grande circonscription électorale au scrutin de France, au milieu d'empires géants, que je liste à un tour avec représentation propor* vous demande de confirmer, par un geste tionnelle. » nouveau et définitif, ce que vous avez déjà Par contre, l'amendement de M. Bend* fait il y a quelques jours. jelloul auquel vous venez de faire allusion, Je suis sûr que vous ne refuserez pas à est conçu en ces termes : la France cette chance de durable grandeur « Rédiger ainsi le premier alinéa de l'arqui se fonde sur les cœurs bien plus que ticle 19: sur les constructions d'un empirisme lé- j « Le nombre des sièges attribués à l'Ai* gislatif. (Applaudissements.) gérie est de 120, dont 15 pour le premier M. le président. Maintenez-vous votre collège ou collège mixte, et 105 pour le amendement, monsieur Bendjelloul ? , deuxième collège. » Je suis également saisi d'autres amenM. Mohamed Bendjelloul. Je le maintiens, dements qui portent sur des points de monsieur le président. détails. M. Maurice Rabier. Je demande la prioM. le rapporteur. La commission repousse cet amendement. \\ rité pour notre amendement. M. le président. Il n'existe pas de prioM. Benchennouf. Je demande un scrutin, rité. monsieur le président. L'ordre d'inscription des amendements M. fc président. Je suis saisi d'une de- est conditionné par l'ampleur des modifimande de scrutin sur l'amendement de cations qu'ils prévoient. Le plus large est M. Bendjelloul. appelé le premier. Ainsi, dans le cas préA Vextrême gauche. C'est impossible, il sent, l'amendement présenté par M. Viard faut rassembler vingt-cinq signatures ! | viendra en discussion ultérieurement. A la différence de ce qui a lieu pour les M. le président. N'importe quel groupe ordres du jour, il ne saurait y avoir ici de priorité. peut déposer une demande de scrutin. L'Assemblée va être appelée à se pro19. Paul Viard. Je demande un scrutin, noncer en premier lieu sur la prise en au nom du groupe du mouvement répu- considération de l'amendement de M. Bendblicain populaire. jelloul qui concerne le principe même J'ajoute qu'il faudrait lier les divers du collège unique. La prise en considéraamendements. tion de ce texte équivaudrait donc à . M. le président. Je puis, en effet, lier cet l'adoption du collège unique, et elle s'étenamendement aux autres, mais je fais ob- drait aux autres amendements de même server qu'en se prononçant sur l'amende- nature. Si, au contraire, l'amendement de ment de M. Bendjelloul, l'Assemblée ré- f glera en même temps les questions M. Bendjelloul n'est pas pris en considération, c'est le système des deux collèges soulevées par MM. Viollette et Rabier. qui sera adopté. M. Maurice Rabier. Je ne le crois pas, Je suis saisi d'une demande de scrutin monsieur le président. déposée au nom du groupe du mouvement L'amendement que j'ai déposé au nom républicain populaire. du groupe socialiste n'est pas semblable La parole est à M. Rabier pour expliquer à celui de M. Bendjelloul, gui propose de son vote* Je rappelle que le temps de parole pour une explication de vote est limité à cinq minutes. M. Maurice Rabier. Mon collègue et ami M Farès vous a dit, en termes excellents, ci qui pouvait être dit pour tenter d'obtenir cle vous que l'Algérie ne soit pas considérée comme un territoire qui, aux yeux de la France, ne mériterait pas de bénéficier de l'émancipation généreuse que vous allez accorder à tous les territoires coloniaux de la France d'outre-iner. Nous avons, pour défendre notre point de vue, déposé deux amendements que j'ai l'honneur de défendre devant vous. Quelle que soit la position que chacun de nous se propose de prendre à ce sujet dans ce grave débat, pas un seul député e pourra se refuser à admettre que cette estriction que vous voulez apporter à leurs ' droits va surprendre douloureusement et mécontenter profondément tous les Musulmans conscients de l'Algérie, n'en déplaise même à notre collègue M. Ouzegane. Le terrible danger du système à double collège, que l'on Tous demande d'adopter pour ce territoire, réside dans le fait qu'il -différencie les hommes, les citoyens même et qu'il admet le principe d'un cloisonnement que nous considérons comme nocif. Ce cloisonnement a été écarté pour la France d'outre-mer et vos, commissions -n'ont pas hésité à envisager pour celle-ci la pratique de la véritable égalité politique des citoyens, de cette égalité qui est la meilleure garantie pour un peuple de .condamner par le suffrage universel tout ce qui peut l'opprimer d'une façon ou d'une autre. L'erreur que vous risquez de commettre, -en marchandant cette égalité politique aux Algériens, c'est de vous imaginer qu'elle -pourrait constituer un danger pour la souveraineté française en Algérie. Il est un fait que seuls des aveugles .pourraient s'obstiner à nier: c'est que le peuple musulman de nos trois départements a soif d'égalité et de justice. Qui ourrait s'en étonner dans cette Assemîée ? Les événements que le monde, et l'Europe en particulier, ont vécus ces der.nières années ont bouleversé certaines conceptions périmées du passé. Par-dessus le bruit odieux et terrible des batailles, on a lancé des mots d'ordre pour des lendemains meilleurs. Ces mots d'ordre, vous avez l'intention de les reprendre solennellement dans quelques jours, lorsque vous voterez la Déclaration des droits de l'homme. Comment pensez-vous vous justifier si vous les méprisez déjà ? Qui croirait désormais à votre bonne foi si vous vous déjugiez aussitôt qu'il serait question pour vous d'appliquer des principes fièrement proclames ? Vous nous parlez de souveraineté française menacée en Algérie. De quelle souveraineté française voulez-vous parler ? De celle qui défendrait la vie d'un peuple contre celle d'un autre en laissant se perpétuer dans ce pays un régime. de préférence ? Ou bien de la véritable souveraineté dont j'emprunte la définition, en l'élargissant, à la magnifique Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, je veux dire de cette souveraineté qui réside essentiellement dans l'Union française ? Français et Françaises qui avez dans cette Assemblée reçu mission de réaliser cette grande union, je vous adjure de-ne pas la construira avec des matériaux qui ne seraient pas en mesure de soutenir ce magnifique édifiice. La véritable souveraineté ne sera jamais (menacée que par une minorité ambitieuse. f E Vous verrez alors cette masse se créer Elle sera toujours défendue par l'immense majorité de ceux qui seront fraternelle- une vie politique associée à la nôtre dans ment accueillis dans cette grande famille §a diversité et dans son ampleur. i}ue pourra-t-on nous dire aussi ? Que de l'Union française. C'est sur cette vérité politique si évi- notre geste risquerait d'être inconsidéré dente que vivent les régimes. Les régimes parce qu'il est brutal et qu'il faut une pés'écroulent lorsqu'il y a divorce entre eux riode d'apprentissage et de transition ? Il y a dans cette assemblée des gens qui et les peuples qu'ils administrent et qu'ils pourraient vous fa ; re des propositions et gouvernent. Si véritablement vous souhaitez — et je leur mérite serait que ce soient précisésuis sûr que c'est votre vœu le 'plus for- ment eux qui les fassent. Si l'Assemblée mel — bâtir un régime d'harmonie en était décidée à faire accepter ce principe Algérie, faites en sorte que ces peuples si qui doit planer sur tout le reste du débat, divers qui se côtoient de l'autre côté de nous sommes persuadés qu'ils vous fela Méditerranée puissent sans cesse se rap- raient de telles propositions de mise en procher davantage et mieux se compren- œuvre de ce principe que vous seriez vousdre ; faites en sorte qu'en aucun moment mêmes confondus. (Applaudissements à .. des fous puissent dire qu'il y a des races gauche.) supérieures et privilégiées et'des races inJe déclare que la période de transition férieures traitées comme telles. Faites des est passée et qu'un peuple qui avance en lois communes à tous les hommes, des lois tire deux, trois, quatre et davantage avec sévères et respectées qui créent l'égalité lui vers la lumière, et la lumière est une dans les droits et devant les devoirs essen- : si belle chose ! tiels qui sont à la base de toute société Vous pensez que cette opération politicivilisée. que brutale peut entraîner des abus, ouJe sais bien qu'une grosse partie de la vrir la voie à des pratiques que la démomasse musulmane d'Algérie est endormie cratie peut condamner. Eh bien! la ferdans le passé, qu'elle a besoin de se tirer meté qui préskiera à l'application à tous enfin de cette ombre pesante d'hier. Cela des lois communes pourra régler cette sin'est pas un obstacle à la réalisation de tuation. nos projets. D'ailleurs* la loi est d'autant ,plus forte On a invoqué et on invoquera encore, elle peut être d'autant plus sévère, qu'ellè? j'en suis bien certain, à cette tribune, défend et qu'elle protège un plus grand l'obstacle que peut créer en drpit le statut nombre d7individus, qui deviennent, à leur personnel des Musulmans. Cet argument tour, ses défenseurs et renforcent son créest sans valeur parce cme ce statut ne dit. crée pas d'inégalités entre Musulmans et On a dit aussi:, il ne faut pas elïraycr Européens. Il ne peut créer que des différences qui ne concèdent pas de privilèges. les Européens d'Algérie. Vola une formule de circonstance, et -( Revoyez/mes chers collègues, votre histoire dé France ; elle est pleine d'enseigne- nous ne pouvons que remercier ceux qui ont eu une aussi touchante pensée ! ments à ce sujet. Seulement, cette généreuse formule, serai On a parlé aussi de dangers nationalistes. Je ne veux certes pas nier qu'il existe une ipour nous un calmant, plutôt qu'un remède. propagande nationaliste en Algérie. On ne pourra jamais accuser les sociaCe calmant, c'est le double collège. Il ne listes de l'avoir encouragée de quelque tuera pas la fièvre. Il laissera le mal coumanière que ce soit, ni non plus d'avoir ver et se développer sournoisement. quelquefois réalisé des alliances idéologiParmi les médecins qui le préconisent, ques avec ceux qui prétendent sauver leur i il y en a qui ont pourtant formellement peu oie en lui donnant un gouvernement déclaré!que la maladie était grave et je indépendant. m'étonne fort qu'ils signent une pareille • ; Nous sommes de ceux qui ont dit et qui ordonnance ! croient fermement que lés peuples d'AlMais, voyons ensemble de quoi peut être gérie, associés fraternellement, se sauve- faite cette frayeur, dont on parle et qui ront eux-mêmes en construisant, avec l'ap- existe, je le sais, chez certains Algériens pui si éclairé et si efficace du peuple fran- non autochtones. çais, un véritable régime de démocratie Cette frayeur qu'une certaine presse économique et sociale. tente de décupler, fort habilement d'ailMais ce que nous constatons, c'est que leurs, réside dans ce que l'on pourrait cette propagande nationaliste puise sa seve craindre, là-bas, que la tyrannie change dans le système politique et social que soudain de sens et d'objet. l'on impose encore aux Musulmans et qui réservera à chacun sa part pue l'injustice, une injustice qu'il est trop deLa'démocrate droit et chacun saura qu'elle ne lui facile de dénoncer. Cette propagande puise confère que les prérogatives bien définies aussi sa sève dans la terrible misère, dans lui vaudra son mérite. Il n'y aura pa^ le paupérisme chronique qui tenaille une que de formule spéciale pour l'Algérie. Rien de grande partie de la population musulmane. cela ne pourrait se faire avec notre comNous sommes de ceux qui , pensent que plicité. En vous demandant d'installer la l'on tuera cet arbre non pas en taillant ses liberté en Algérie, nous ne vous deman; branches, aussi férocement même qu'on dons pas d'y installer ou d'y tolérer l'anarpuisse le faire, mais en tarissant sa sève. chie. (Applaudissements à gauche.) Vous pensez autrement; dites-le nous En vérité, il faudra faire définitivement avec franchise, avec la même franchise •table rase de tous les préjugés. On y arrique nous avons mise nous-mêmes à traiter vera par la sainte leçon de l'expérience ce problème. que nous vivrons au jour le jour et par Vous n'avez pas de solutions ou si vous la force de la loi, de cette loi consentie en avez, en vérité, ce sont des solutions ipar tous. de force. Ces solutions de force nous mèCelui qui vous parle est né en Algérie. neront à pratiquer une politique de folie Il aime autant que n'importe lequel d'en* qui, de toutes façons, demeurera sans tre vous la France dont il a rêvé dans sa * issue. i jeujiesse et qu'il a aimée longtemps sans Au lieu de cela, nous vous demandons ; même la connaître. Mais il aime aussi prode proclamer la dignité des hommes, en fondément l'Algérie parce qu'il la confond l'occurrence la dignité des musulmans avec la France. (Applaudissements à gati* I che.) d'Algérie, et de tenir parole* M. le président de la commission. L'orat e u r dépasse son temps de parole. Je demande que le règlement ^soit observé. h : II. Maurice Rabier. Vous ne Pavez pas demandé tout .à l'heure, lorsqu'il s'agissait .d'autres orateurs, Si des dérogations au règlement sbnt admises pour les uns, il faut les accorder aux autres. - M. le président. Je me suis, en effet, montré bienveillant jusqu'à présent. Mais je demanderai aux présidents de groupe de bien vouloir se réunir prochainement pour décider si les dispositions réglementaires concernant la limitation du temps de parole doivent être maintenues ou abrogées. (Très bien! très bienl) Si elles sont maintenues, elles devront être appliquées à tout les membres de l'Assemblée, M. Edouard Depreux. Mais oui ! M. te président. Je l'ai dit tout à l'heure. Mais les orateurs ne s'inclinent pas et leurs amis les soutiennent. (Sourires.) Je me trouve ainsi placé dans une situation. difficile. Je veux bien laisser M. Rabier terminer... M. Edouard Depreux. Très bien ! M. le président. Mon cher ami, vous assistiez récemment, comme président de groupe, à cette conférence des présidents, où i't a été déclaré que les auteurs d'amendements disposeraient d'un temps de parole limité et que seraient appliqués rigoureusement les termes du règlement qui fixent à cinq minutes la durée des explications de vote, Or, M. Benqhennouf, a parlé pendant douze minutes et l'intervention de M.- Rabier- en est à sa quinzième minute. Il faut abroger le règlement ou l'appliquer. . M. Edouard Depreux. Je suis partisan plus que quiconque.de l'application rigoureuse du règle ment'pour tout le monde. Mais un orateur qui a précédé M. Rabier a parlé plus de cinq minutes. Néanmoins, je demande à M. Rabier de conclure. IS. le président. Vous êtes d'accord avec moi pour que désormais le règlement soit appliqué à tous. M. Edouard Dopreux. Oui, à tous. RSi le président. Et il est convenu que l'Assemblée me soutiendra ? (Assentiment.) Monsieur Rabier, je vous prie de conclure. M. René Pleven. Je demande à M. Rabier de bien vouloir nous préciser si les vues qu'il vient d'exposer sont les siennes propres ou celles de tout son groupe. M. Maurice Rabier. Je vous répondrai en poursuivant mon exposé. (Sourires.) M. le président. Voilà une singulière façon, monsieur Pleven, de respecter le règlement. Monsieur Rabier, veuillez continuer votre exposé. M. Maurice Rabier. Il n'a pas le goût du suicide — c'est de moi que. je parie, monsieur Pleven — mais le sens du réel. Il pense avec force que la période des erreurs doit prendre fin. Il n'est pas le seul à penser de la sorte, en Algérie. Nos fédérations socialistes ont lancé un magnifique appel que notre parti a entendu. Notre mérite aujourd'hui aura été de bousculer les positions paresseuses ou égoïstes, de dénoncer les raisonnements à la fois imprudents et inhumains et d'avoir indiqué le cheiain de l'avenir. Vous en tirerez profit ou non, cela vous regarde. Songez seulement aux responsabilités que vous, encourez en ces heures raves. Il s'agit de savoir si notre. Assem- f lée ne peut être qu'une machine à fabriquer des principes ou si, au contraire, après les avoir construits, elle considère que son premier devoir est, dès que l'occasion se présente, de les mettre en application. Pour déjouer les manœuvres, nous indiquons, que nos propositions formelles à travers nos deux amendements sont les suivantes : maintenir le nombre des sièges à 35 dans le collège unique; découper les départements chacun en deux circonscriptions électorales pour équilibrer les listes; adopter comme système électoral celui prévu par la loi électorale; reverser les restes à l'échelle algérienne. Le but des amendements que je vous présente au nom du groupe socialiste est de repousser l'idée d'un fractionnement du corps électoral. Si vous nous suivez sur cette voie de bon sens, vous déciderez également d'en terminer avec une vieille politique. Vous lui substituerez une politique plus réaliste, plus humaine, plus française aussi, celle de. la collaboration constante et totale de tous les éléments ethniques qui composent la population algérienne. (Appaudissements a gauche.) M. Fernand Bouxom. Nous souhaiterions avoir l'avis du Gouvernement en la matière. M. le président. La parole est à " M. le ministre de l'intérieur. M. André Le Troquer, ministre de l'intérieur. Ce n'est, pas le membre du groupe socialiste qui parle, mais le représentant du Gouvernement. Au nom du Gouvernement tout entier, je déclare qu'il est contre le collège unique. Le Gouvernement est, en effet, pour upe politique d'assimilation,. de pénétra-* tion, pour une politique qui permet, en se développant actuellement, de s'adresser avec le maximum de résultats favorables à une série de citoyens français musulmans qui, par les qualités, les titres qu'ils ont acquis, ' les connaissances qu'ils possèdent, se montrent dignes à tous égards d'être intégrés dans le premier collège. Cette politique d'assimilation me paraît Intelligente, prudente, sage et susceptible de servir à la fois les intérêts de la France et les intérêts musulmans. Je demande, par conséquent, au nom du Gouvernement à l'Assemblée de se prononcer contre le collège unique. (Applaudissements sur divers bancs.) M. le président. La parole est à M. Grenier. M. Fernand Grenier. Le groupe communiste votera contre le collège unique pour les maisons indiquées par notre orateur, qui est monté à cette tribune. J'en ajouterai cependant quelques-unes. Je rappelle que, dans l'ancienne Chambre, l'Algérie était représentée par dix ^députés élus par les seuls Européens, alors qu'avec la loi que nous discutons, la prochaine Assemblée comptera quatorze élus européens et vingt et un élus musulmans. C'est un immense progrès par rapport à ce qui existait voilà un demi-siècle, puisque les musulmans n'étaient représentés ni dans des assemblées locales, ni ici même. Nous pouvons dire que nous avons été de ceux qui, en Algérie, se sont efforcés de faire comprendre au Gouvernement provisoire, lorsqu'il se trouvait là-bas, la nécessité d'une politique plus généreuse et plus humaine envers les masses musulmanes. Nous voterons donc contre le collège unique, non-pas parce que nous méprisons les musulmans mais parce que nous ne sommes pas sûrs que, dans les conditions actuelles, le collège unique soit un élément de concorde. (Applaudissements à l'extrême gauche.) Pour les raisons que nous avons déjà indiquées, le collège unique serait cer-. tainement, dans la période où nous sommes, exploité en Algérie par les pires éléments et précisément par ceux qui n'ont jamais mené une politique humaine et fraternelle à l'égard des musulmans. J'ajouterai, pour ceux qui sont venus défendre le collège unique à cette tribune qu'il ne suffit pas, pour assurer le bonheur des hommes, de leur accorder l'égalité politique. En ce qui nous con-„ cerne, nous demandons a.ussi l'égalité pour les enfants des musulmans,' car un .million de ces enfants n'ont pas d'écoles. M. Maurice Rabier. Nous le demandons >; avec vous. M. Fernand Grenier. Nous demandons l'application de toutes les lois sociales à l'Algérie, car il ne suffit pas, encore invfc fois, d'égalité politique pour assurer te véritable égalité sociale. Pour toutes ces raisons, le groupe communiste votera contre IP collogp unique. (.Applaudissements à-l'extrême gauche.) M. le président. La parole est à M. Deyron. " M. Léon Deyron. Le double collège a fait ses preuves dans le passé dans les assemblées locales algériennes. Il a permis aux musulmans d'être ' représentés dans ces assemblées, au même,titre que les élus français. 11 leur a également permis de venir siéger dans notre AssemÈIép constituante et d'y défendre leur point de Vue-aussi-bien-que leurs collègues fran-' çais venus .des mêmes départements qu'eux. Pour ces raisons, le groupe radical votera contre les amendements pro* posant le collège unique en Algérie. M. le président. La parole est à M. Lé» gendre. M. Jean Legendre* Le groupe du parti républicain de "la liberté votera contre le collège unique. M. le président. La parole est à M. Viard. M. Paul Viard. Le groupe du mouvementrépublicain populaire votera également contre le collège unique. M. le président. Personne ne demande plus la parole pour une explication de vote?... Je mets aux voix la prise en considération des amendements de MM. Bendjelloul, Viollette et Rabier, qui posent le principe du collège unique. Je suis saisi d'une demande de scrutin déposée au nom du groupe du mouvement républicain populaire. Le scrutin est ouvert. (Les votes sont recueillis. — MM.'les secrétaires en font le dépouillement.) M. le président. Voici le résultat du.dépouillement du scrutin : Nombre des votants.. 509 Majorité absolue 285 Pour l'adoption 154 Contre 415 L'Assemblée nationale constituante n'ai pas adopté. MM. Bendjelloul, Chérif, Benchennouï, Bouthiba, Lakhdari, Achour et Farès ont présenté un amendement tendant à rédiger ainsi le premier alinéa de l'article 19: « Le nombre des sièges attribués à l'Algérie est de 120, dont 15 pour le premi§f5 « Les chefs et les mokadems des confréries religieuses. « Les directeurs et les professeurs des médersas libres de langue arabe. • « L e s membres actuels et anciens du jury des cours criminelles et cours d'assises ». La parole est k M. Bendjelloul. M. Mohamed Bendjelloul. Notre devoir ici encore est de chercher à augmenter « le nombre des électeurs musulmans Il s'agit de donner accès au premier collège électoral à certaines catégories de musuùmans qui n e sont pas é marné ré es par l'article 19. Mon amendement donne la liste de certaines personnes qui sont capables de comprendre la valeur du vote,, de juger des opinions des candidats et de choisir parmi eux. M est donc juste de les admettre dans îe premier collège et de ne pas les laisser figurer dans le collège des nonTcitoyens. Il y a là un droit pour tous ceux qui ont servi sous le drapeau français, en particulier pour la catégorie particulièrement intéressante des soldats musulmans qui, depuis 1912, date de l'institution de la conscription en Algérie, n'ont encore pas eu l'honneur de devenir citoyens français et ne peuvent donc figurer dans le premier collège. Nous vous demandons de les y admettre. Mon amendement donne la liste des autres catégories de musulmans auxquelles je Toujs demande d'accorder le même aroit. M. le président. Quel est l'avis de la commission ? M, le rapporteur. La commission repousse l'amendement, mais je voudrais faire plaisir à M. Bendjelloul en lui donnant quelques explications, pour ne pas avoir l'air de lui opposer toujours un refus. ILa commission a décidé de repousser cet amendement parce que, s'il était accepté, ç n aboutirait à gonfler démesurément le volume du corps électoral du premier collège. Cette mesure aurait une conséquence immédiate, à laquelle M. Bendjelloul n'a pas réfléchi longuement, c'est qù'ayant gonflé le corps électoral du premier collège, nous romprions la proportion que nous avons établie entre les élus du premier collège et ceux d u deuxième, et nous serions amenés à envisager une diminution du nombre de ces derniers au profit des autres. Comme nous voulons laisser au second collège sa'représentât ion, nous demandons à M. Bendjelloul de ne pas insister et de retirer son amendement. M, Mohamed Bendjelloul. Je vous remercie de ce renseignement. Si vous voulez renverser la proportion et donner 21 sièges au premier collège et 14 au second, je n ' y vois- pas d'inconvénient. M. ie président. Je mets aux voix l'amendement de M. Bendjelloul, repoussé par la commission. (L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté.) M. le président. M. Larribère a présenté un amendement tendant à compléter le deuxième alinéa de l'article 19 par les m o t s : « ... et les anciens combattants des guerres- 1914-1918 et 1930-1945 ». La parole est à M, Larribère. M. Camille Lambère. La nouvelle rédac tion de l'article 19 me donne satisfaction, et je retire mon amendement, « Tous les artisans inscrits. M, le président. L'amendement est re W Tous les commerçants inscrits an re, tiré. t i r e du commerce. collège ou collège mixte, et 105 pour le | deuxième collège, » \ ; La parole est à- M. Bendjelloul. M. Mohamed Bendjelloul. Mesdames, messieurs, nous venons d'être battus sur l e collège unique. Nous n ' e n continuons pas moins la lutte sur les deux collèges. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve. Pour ma part, je souhaite que, des votes que vous venez d'émettre, il ne résulte rien de fâcheux en Algérie. Nous vous demandons de bien vouloir accepter que, dans le nouveau régime électoral, le nombre des représentants accordés aux musulmans soit proportionnel à celui de la population musulmane. Il y a en Algérie deux populations distinctes : d'une part un million d'européens 'et de citoyens musulmans, et, d'autre part, huit millions de musulmans n'ayant pas accédé à la citoyenneté. La commission <i décidé d'attribuer 14 sièges de députés au premier collège, celui des citoyens français, musulmans ou non. J'ignore l e s raisons qui l'ont amenée à choisir ce chiffre, car, s'il avait été déterminé d'après le quotient électoral de 42.000, il eut été inférieur. Mais j'accepte ce chiffre pour le collège des citoyens. Il en résulte que,, pour les 8 millions de musulmans non citoyens, d u simple point de vue de la logique, le nombre des représentants doit être de Jm-it fois supérieur. Tel est notre point de vue et le but de înotre amendement. Si l'Assemblée estime que les chiffres gue nous proposons sont exagérés, je lui « e m a n l e r a i de le réduire, toutefois, en respectant la proportion qui existe entre la population 'musulmane et celle des citoyens, et de déterminer le nombre des représentants d e - l a première par une référence automatique au nombre des députés accordée à la seconde. Notre amendement tend donc, en définiftive, à réaliser plus d'équité par rétablissement d'un juste équilibre entre» les deux éléments de la population. M. le rapporteur. La commission repousse l'amendement. M. Hohamed Bendjelloul. M. le rapporteur pourrait-il nous donner les raisons de cette attitude ? M. le rapporteur. M. Bendjelloul connaît les raisons qui amènent la commission à repousser son amendement. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Bendjelloul, repoussé par la .commission. (Vamendement, mis aux voix, n'est pas Çdopté.) «N. le président. MM. Bendjelloul, Chérif, Benchennouf, Bouthiba, Lakhdari, Achour et Farès ont présenté «un amendement tendant à-compléter le deuxième alinéa de l'article 19 par les dispositions suivantes : « Les électeurs pour les chambres de Commerce, les chambres d'agriculture et la C. G. « Les anciens membres et membres en fonctions des Djemaas et douars. « Les titulaires de décorations ou distinctions honorifiques d'ordres français ou étrangers agréés. « Les titulaires de la médaille militaire, 0e la croix de guerre, de la médaille des colonies. « Tous ceux qui ont satisfait à la loi sur l e recrutement 'militaire. Tous les propriétaires exploitants du ; Personne ne demande plus la parole s u r farticle 19 Je le mets aux voix. (Uarlicle 19, mis aux voix, est adopté.) M. le président. La parole est à M. le président de la commission. M. le président de ia oommîeeîon. Je demande à l'Assemblée de bien vouloir tenir une séance de nuit, afin que nous puissions achever ce soir l'examen de la loi électorale.' M. le président. Etant donné l'état du débat, je crois qu'il vaudrait mieux, en effet, en terminer. Avant de suspendre la séance jusqu'à vingt et une heures, je dois indiquer qu'il n'a pas été prévu de séance pour demain... M. le président de la ccmmission. Si nous achevons la loi électorale. M. le préskient. ... ni pour lundi matin. L'Assemblée pourrait siéger lundi aprèsmidi, à quinze heures, pour examiner la question des loyers commerciaux et des délégués du personnel dans les entreprises. Il n ' y a pas d'opposition 11 en est ainsi décidé. La séance est suspendue. (La séance suspendue à dix-neuf heures vingt-cinq minutes, est reprise à vingt et une heures.) PRESIDENCE BE M. 10SCPH LAN! EL, vï©e-présw§eiît, M. le président. La séance est reprise. Nous poursuivons la discussion de la loi électorale. Cet après-midi, l'Assemblée a décidé que le règlement devait être rigoureusement respecté e n cc qui concerne la durée des interventions. (Très bienl très bien!) Je prie donc nos collègues de bien vouloir se conformer à cette décision. Je les préviendrai dès qu'ils auront épuisé le temps de parole qui leur est imparti et, m'appuyant sur la décision de l'Assemblée, je ne pourrai tolérer qu'il soit dépassé par certains orateurs. [Applaudissements.) L'Assemblée a terminé l'examen de r a r ticle 19. J'appelle maintenant u n amendement de M. Bendjelloul, ainsi conçu: I. _ Après l'article 19, insérer le nouvel article suivant: « Les départements d'Alger, d'Or an et de Constantine sont divisés en plusieurs circonscriptions, conformément au tableau annexé à la loi. » II. — Compléter comme suit le tableau des circonscriptions annexé à la loi: DÉPARTEMENTS Alger: l r e circonscription., 2» • circonscription.. 3e circonscription.. Oran : l r e circonscription., 2« circonscription.. S» circon s cription.. Constantine : l 1 * circonscription.. e 2 circonscripî ionise circonscription.. 4® circonscription.. 5« circonscription.. COMPOSITION Alger—Biida—Médéa. Tizi-Ouzou. Orléansville—MHiana—. Territoire du Sud. Oran —Sidi-Bel-Abbès—• Tlemcen. Mos tagan-em—MascaTa. Tiaret et Territoire du Sud. Constantine—Philippeville. fiône-Guelma. Bougie—Sétif. Batna—Tebessa—Morsott. BïskTa et Territoire du Sud, 1 La parole est à M. Bendjelloul. tt. Mohamed BendjellouK Nous avons déposé cet .amendement afin que les départements algériens soient divisés en plusieurs circonscriptions. Ces départements, en effet, sont habités -par des millions d'habitants. Le département de Constantine, par exemple, en compte 3.600.000. Il s'étend, de l'Est à l'Ouest, sur une distance de 450 kilomètres et, du Nord au Sud, sur près de 800 kilomètres, en s'arrêtant aux oasis et sans aller jusqu'au Iloggar, dont Jes habitants sont cependant des électeurs du collège constantinois. Je pense que l'Assemblée admettra qu'un aussi vaste territoire que cèlui du département de Constantine doive être divisé. en plusieurs circonscriptions. Il devrait en être de même pour les départements d'Alger et d'Oran. M. Amar Ouzegane. Faites votre propagande en avion 1 (Rires à Vextrême gauche.) M. Mohamed Bendjelloul. Evidemment, mon cher collègue, vous ayez bénéficié de toutes les facilités matérielles pour vos tournées électorales^ Je ne critique pas le parti communiste. Je vous ai, dit, ce matin, que je respectais tous les partis et votre grand parti, mais je suis obligé de constater que vous avez utilisé les camions et les autocars de toutes les compagnies de transport. (Exclamations à droite et sur divers bancs.) Vous avez disposé des camions du service de la voirie des villes de Constantine et de Bô-ne, tandis que votre serviteur, tout riche bourgeois qu'il fût, avait tout juste une automobile, et encore sans roue de secours. M. René Coty. C'est sans doute spécial à l'Algérie, car cela ne s'est vu nulle part ailleurs ! (Rires.) M» MohamecJ Bendjelloul. Nous sommes les nouveauai^auvres, et vous êtes les nouveaux riches. ^ M. Amar Ouzegane. Mais vous avez les hach-aga et l'administration. (Mouvements divers.) M. le rapporteur» Tout cela est sans rapport avec le texte en discussion. M. le. prés»dent.>Monsieur Bendjelloul, veuillez vous borner à défendre votre amendement. M. Mohamed Bendjelloul. Nous demandons à l'Assemblée de bien vouloir accepter que des départements aussi vastes soient divisés en plusieurs circonscriptions. Je répète que pour Constantine, par exemple, il est impossible en trois semaines d'aller du Nord au Sud, de l'Est à l'Quest, de visiter tous les centres et de ydîr tous le^ électeurs. Ce découpage faci* literait, non seulement la tâche du candidat, mais, aussi celle de l'électeur qui pourrait ainsi être en contact plus fréquent et plus direct avec les. candidats. Nous proposons un nombre de circonscriptions qui paraîtra- peut-être exagéré, mais nous serions disposés à le reconsidérer. Pour Alger, nous demandons trois circonscriptions, mais nous pourrions nous contenter de deux. Pour Oran, trois ou, à la rigueur, deux. Enfin, le département de Constantine pourrait être divisé- en cinq circonscriptions, ou tout au moins trois. Cela ferait ainsi xm minimum de sept circonscriptions. Comme il y a vingt et un sièges d'un côté et quatorze sièges de l'autre, le minimum de* deux sièges par département sera respecté et il restera un ou deux- sièges en plus, qui permettront de laire jouer la règle proportionnelle. M. le président. Quel est l'avis de la commission ?... M. le rapporteur. La commission repousse l'amendement. 0 M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Bendjelloul, repoussé. par la commission. (Vamendementt mis aux voix3 n'est pas adopté.) [Article 20.] M. le président. « Art. 20. — Aucune liste ne pourra participer à la répartition des restes, dans un même collège, si elle ne se réfère à un parti ou à .une organisation présentant des listes dans toutes les circonscriptions algériennes. Toutes les listes d'un même parti ou d'une même organisation devront porter le même titre. » M. Deyron a présenté un amendement tendant à intercaler, dans la première phrase de cet article, après les mots : «c organisation présentant », les mots : « vingt listes dans la métropole ou... » La parole est à M. Deyron. M. Léon Deyron. Cet amendement n'a plus-d'objet, puisque l'article 20 a é té modifié et que cet amendement portait sur l'ancien texte. M. le président. L'amendement est retiré. Au même article, MM. Bendjelloul, Ben (Ali Ciiérif, I^nchennouf, Bouthiber Lakhdari, Achour, Farès ont présenté un amendement tendant à compléter la première phrase de l'article 20 par les mots : « d'un même département ». La parole 'est à M. Bendjelloul., M* Mohamed Bendjelloul. Cet amendement n'a plus sa raison d'être puisque les candidats ne seront pas obligés de faire partie d'une organisation politique interdépartementale. • M. le président. L'amendement est retiré. Personne ne demande la parole sur l'article 20 ? . . . Je le mets aux voix. (L'article 20, mis aux voix, est adopté.) r Article 21.] % en conseil des ministres, sur le rapport du ministre de Piïitérièur. » Personne ne demande la parole Je mets aux voix l'article 22. (L'article 22, mis aux voixr est adopté.) M. le président. MM. Mohamed Bendiel- , loul, Ben Aly Chérif, Benchennouf, Abuer- ' rahman Bouthiba, Smaïl Lakhdari, Moband Achour, Abderrahman Farès, Mohamed Boumali proposent, par voie d'amendement, d'insérer, après l'article 22, un nouvel article ainsi conçu : « Les dispositions spéciales à l'Algérie contenues dans le titre IV et comportant les articles 19, 20, 21 et 22 seront soumises au référendum, en Algérie, en même temps que la Constitution; de tous les électeurs, musulmans et non-musujmans, composant les deux collèges électoraux. » La parole est à M. Bendjelloul. M. Mohamed Bendjelloul. Une. lourde responsabilité qui pèse sur "nos épaules, en la circonstance, résulte du vote de cet après-midi. Nous étions et nous sommes toujours partisans du collège ' unique. Nous avons été battus, mais nous pensons que la décision que vous venez de prendre doit être soumise au referendum afin que .la population algérienne puisse dire si elle préfère le collège unique ou les deux collèges. C'est pourquoi nous vous demandons d'adopter notre amendement. M. le rapporteur. La commission repousse l'amendement. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Bendjelloul, repoussé par la commission. (L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté.) ,[Articles 23 e£.24.] TITRÉ V DISPOSITIONS SI ÉCIALRS AU RÉPARTE-MBIT' DE LA GUYANE FRANÇAISE. (c Art. 23. — Le département de la Guyane française sera représenté à l'Assemblée nationale par un seul député. <c L'élection se fera dans le cadre du département au scrutin uninominal à un tour. » — (Adopté.) « Art. 24. — Les modalités d'application de l'article 26. feront l'objet d'un décret rendu en conseil des ministres sur" proposition du ministre de l'intérieur, » — (Adopté.) M. te président. « Art. 21. — Le quotient propre à chaque collège électoral sera déterminé en fonction du nombre des suffrages exprimés et du nombre des sièges à pourvoir dans chaque collège. » M. Rabier et plusieurs de ses collègues [Article 25.] ont présenté un amendement tendant à rédiger comme suit cet'article : M. le président. Je donne lecture de « Le quotient sera déterminé en fonc- l'article 25: tion du nombre des suffrages exprimés et TITRE V I du nombre des sièges à pourvoir. Le rePROPAGANDE» ÉLECTORALE * versement des restes se fera sur le plan algérien. » « Art. 25. — Il est attribué à chaque liste Quel est l'avis de la commission ? de circonscription, déclarée conformément M. le rapporteur. Cet amendement avait à l'article 4 de la présente loi, une quantité été déposé pour le cas où le collège uni- de papier permettant d'assurer la propaque aurait été adopté. L'Assemblée ayant gande par voie d'affiches et de circulaires, repoussé le collège unique, l'amendement ainsi que l'impression des bulletins de vote, dans les conditions indiquées • cin'a pas d'objet. après. )> M. le président. L'amendement^est reM. Jean Cayeux et les membres du moutiré. ; républicain populaire ont déposé Personne ne demande. la parole sur vement un amendement qui tend à rédiger ainsi l'article 21 ?... qu'il suit le début de l'article 25: Je le mets aux voix. « En raison de la pénurie de papier, et (L'article 21, mis aux voix} est adopté.) pour assurer aux listes en présence l'égalité de moyens an cours de la campagne [Article 22.] ^ électorale, il est attribué... » (Le reste sans M. le président. « Art. 22. — Les autres changement.) modalités d'application de la présente loi M. te rapporteur. La commission accepte à l'Algérie feront l'objet d'un décret rendu ï'amendement. M. le. président. Je mets aux voix l'amen- conditions d'utilisation ,qui devront assudement de M. Cayeux,'accepté par la com- rer à chaque parti ou organisation l'égalité des moyens, seront précisées par démission. * (L'amendement, mis aux voix, est cret. » / • Quel est l'avis de la commission ? adopté) M. le président de la commission. La M., le président. Personne ne demande commission fait remarquer qu'aux derla parole ! Je mets aux voix l'article 25, modifié nières élections les services de la radio ont été mis à la disposition de tous les parpar l'amendement de M. Cayeux. (Varticle 25 ainsi modifié, mis aux voix, tis et que le Gouvernement s'est engagé à faire de même pour les prochaines élecest adopté.) tions. IArticle 26.] r \ François-Xavier Reille-Soult. Etant M. le président. « Art. 26. — Cette quan- donné les explications de la commission, tité comprendra pour chaque liste de cir- nous retirons l'amendement. conscription : M. le président. L'amendement est retiré. « 1° Trois affiches dont les dimensions ne dépassent pas celles du format colom[Article 27.] bier (0 m. 63 x 0 m. 90), destinées à être apposées, durant la période électorale, sur M. le président. « Art/27. — Vingt-cinq les emplacements déterminés par la loi du jours avant la date des élections, il sera 20 mars 1914: « 2"° Trois affiches, destinées aux mêmes institué au chef-lieu de chaque circonscripemplacements, dont les' dimensions ne tion électorale une commission ainsi compourront excéder celles du sixième du for- posée : « Un président de tribunal civil ou un mat colombier (0 m. 21 x 0 m. 45), en vue d'annoncer la tenue de réunions électo- magistrat désigné par le président de la cour d'appel de la circonscription? prérales ; . ' « 3° 4Une circulaire de format : 0 m. 21 sident ; « Le trésorier-payeur général ou son x 0 m . 27 ; ' ; ; « 4° Un nombre de bulletins égal au représentant « Un fonctionnaire de la préfecture détriple du nombre des électrices et élec- signé par le préfet; teurs inscrits dans la circonscription, les « Le directeur départemental des postes bulletins ne pouvant dépasser.le format : ou son représentant; 0 m. 20 x 0 m. 12. » « L'archiviste départemental ou son rePersonne ne demande la parole ?... présentant ; Je mets aux voix l'article 26. « Un chef de division de la préfecture, (L'article 26, mis aux voix, est adopté.) secrétaire. M. le président. M- Camille Larribère a « Pour chacune des listes, au fur et à déposé un amendement qui etend à com- mesure de leur déclaration * les candidats pléter le cinquième alinéa (4 ) de l'article désigneront un mandataire qui participera 26 par un nouvel alinéa ainsi conçu : aux travaux de cette commission avec voix « Pour permettre aux électeurs de lire consultative. dans leur langue maternelle les noms des « La commission aura son siège au tricandidats et de fixer ainsi librement leur bunal du chef-lieu de la circonscription. » choix, sur demande d'un candidat ou liste M. le président. Personne ne demande de candidats, des bulletins de vote bilingues tpounront être établis, rédigés en la parole sur l'article 27 ?... Je le mets aux voix. français et en langue locale, celle-ci étant (L'article 27, mis aux voix, est adopté.) dans 1a même circonscription susceptible de varier suivant les bureaux de vote. » [Article 28] M. IÔ rapporteur. La commission ne fait pas d'opposition à cet amendement, sous M. le président. La commission propose, réserve de l'avis du Gouvernement. pour l'article 28, une nouvelle rédaction. M. le président. La parole est à M. LarJ'en donne lecture: * ribère. â « Art. 28. — La commission sera charM. Camille Larribère. Je ferai remarquer gée : . # que déjà, en Algérie, lors des dernieres « a) De fournir les envelofTpes nécessaiélections, les bulletins ont été imprimés res à l'expédition des circulaires et de en arabe et en français. faire préparer leur libellé; Je demande donc que cette façon de faire « b) De dresser la liste des imprimeurs soit prévue dans la loi, puisqu'il en a déjà agréés par elle pour procéder à l'impresété ainsi dans les faits. sion des documents électoraux; Je demande également que cette mesure . « c) D'adresser, dix jours au plus tard soit appliquée'poûr les élections dans tous avant le scrutin, à tous les électeurs de la* les territoires d'outre-mer. circonscription, sous une même enveloppe J'ai déposé mon amendement sur l'arti- fermée qui sera déposée à la poste et cle 26, parce que le titre V où il figure est transportée en franchise, une circulaire applicable aux territoires d'ûutre-mer. accompagnée des bulletins de vote de M. le rapporteur. La commission subor- chaque liste de candidats; « d\ D'envoyer, dans chaque mairie, donne son avis à celui du Gouvernement et demande que l'amendement et l'ensem- sept jours au plus tard avant le scrutin, les bulletins de vote de chaque liste de ble de l'article 26 soient réservés. candidats, en nombre au moins égal au M. le président/La commission demande nombre des électeurs inscrits et. au. plus que l'amendement et l'ensemble de l'arti- égal au double de ce dernier nombre. cle 26 soient réservés. « Le mai'^e accusera immédiatement Il en est ainsi décidé. réception des bulletins par lettre recomM. Jean Cayeux et les membres du mou- mandée adressée au président de la comvement républicain populaire ont déposé mission : un amendement qui tend à insérer, après « Le jour du scrutin, il mettra les bullel'article 26, un nouvel article ainsi conçu : tins à la disposition des électeurs dans « Les partis et organisations politiques tous les bureaux de vote. La surveillance qui présentent des candidats pourront uti- des bulletins sera assurée Daf un employé liser la propagande radiophonique,. Les municipal. & Il y a, sur cet article, plusieurs amendements. . Le premier, présenté par M. Delachenal, est ainsi conçu: ce 1° A la fin du deuxième alinéa - (§ à) de cet article, ajouter les mots: cc ainsi qu-e de fournir lin ibuUatin de vote ». cc 2° Dans le quatrième alinéa (§ c) supprimer les mots: cc accompagnés des bulletins de vote. » L'amendement n'étant pas soutenu, je n'ai pas à le mettre aux voix. Personne ne demande la parole sur le! quatre premiers alinéas ?... Je le mets aux voix. (Les quatre premiers alinéas de l'article 28, mis aux voix, sont adoptés.) H. le président. M. Delachenal avait également présenté un amendement tendant à remplacer, dans le cinquième alinéa (§ d) de l'article 28, les mots: « cinq jours » par ce sept jours ». Cet amendement a reçu satisfaction. M. Delachenal a déposé un amendement tendant à rédiger ainsi le 5e alinéa (§ d) de l'article 28: cc d'envoyer, dans chaque mairie, sept jours au plus tard avant le scrutin, des bulletins de vote de chaque Jiste de candidats, en nombre égal au nombre des électeurs inscrits. » , M. Patrice Bougrain. M. Delachenal a proposé cet amendement parce qu'il estime inutile, au point de vue de l'emploi du papier, d'envoyer un nombre de bulletins de vote double de celui des électeurs,, alors qu'un nombre égal suffirait amplement. M. le rapporteur. L'amendement de M. Delachenal se trouve en partie satisfait puisque l'envoi des bulletins de vote est fait sept jours à l'avance. M. le président. L'amendement n'est pas maintenu ?... . J e mets aux voix le cinquième alinéa de l'article 28. (Le cinquième alinéa de l'article 28, mis aux voix, est adopté.) M. René Schmitt et les membres dûgroupe socialiste ont déposé un amendement tendant à insérer, après le cinquième alinéa de l'article 28, le nouvel alinéa suivant : « e) De faire apposer les .affiches, autres que celles annonçant les réunions électorales, sur les emplacements déterminés par la loi du 20 mars 1914 ». L'amendement n'étant pas soutenu, je n'ai pas à le mettre aux voix, i Personne ne demande la parole sur les deux derniers alinéas de l'article 28 ?... Je les mets aux voix. (Les deux derniers alinéasfmtis aux voix, sont adoptés.) M. le président. Personne ne demande la parole sur l'article 28 " Je le mets aux voix. (L'ensemble de l'article 28, mis aux voix, est adopté.) M. le président. M. Raymond Vergés propose, par voie d'amendemeht, d'insérer, après l'article 28, un nouvel article ainsi conçu : cc II sera constitué au chef-liéu de chaque territoire d'outre-mer, centre de circonscription, une commission composée d'un représentant de chaque candidat ou liste de candidats chargée de régler en accord avec le gouverneur et les autorités administratives tous les problèmes posés par les opérations électorales: inscription des nouveaux électeurs, usage de la radio, des moyens d'imprimerie et de déplacement, utilisation des salles de réunion, contrôle du garutnii ietcA a» à substituer au chiffre de 5.000 francs le Quel est t'avis -de la commission ? chiffre de 20.000 francs. M. te président de la commissiez C'est Personne ne demande la parole sur cet 5 par suite # Bue erreur que M. Vergés* a article 30 ?... présenté cet amendement sur la proposiJe le mets aux voix. tion que nous discutons et qui n*a trait (Varticle 30, mis aux voix, est adopté.) qu'au territoire métropolitain. Cet amendement aura sa p&ace lorsqtte nous discuterons la proposition visant les territoires [Article 31.] (Foutre-mer. La commission demande donc qu'il soit Kfl. te président. « Art. 31. — L'Etat reporté h cette proposition. prend à sa charge le coût du papier attriM. le président» U 'n'y a pas d'opposi- bué aux candidats, des enveloppes, de l'impression des affiches, bulletins de vote tion ?... et circulaires visés à Farticle 29, ainsi que Il en est ainsi décidé. les frais exposés pour l'envoi de ces bulletins-et circulaires. [Article 29.] « Les frais d'affichage sont remboursés aux candidats suivant un barème établi m, fe président. La commission propose, par décret où il est tenu compte, notampour l'article 29, la nouvelle rédaction sui- ment, du nombre d'emplacements d'affivante : chage daas une circonscription. « Art. 29. — 1° Les candidats de chaque « Les dépenses d'essence sont rembourliste feront procéder eux-mêmes à l'im- sées aux candidats suivant un barème pression de leurs bulletins, circulaires et établi par décret où il est tenu compte, affiches dans les conditions suivantes : notamment, de l'étendue de la circons« Après versement du cautionnement cription. prévu à l'article 30 de la présente loi, le « Toutefois, les frais d'affichage et les mandataire de chaque liste fait connaître dépenses d'essence ne seront pas rembourau président de !la commission le nom de sés aux candidats et le cautionnement l'imprimeur qu'il a choisi sur îa liste des déposé au nom d'une liste de circonscripimprimeurs agréés. Le président lui remet tion restera acquis à l'Etat si la liste un bon de commande, à l'adresse de cet interdépartementale à laquelle elle se ratimprimeur, valable pour l'impression de tache n'a pas obtenu au moins 5 p. 100 bulletins, circulaires et affiches en quan- des suffrages exprimés dans l'ensemble tité éçale à celle que fixe l'article 26 pour du territoire métropolitain et des trois déchacun de ces imprimés ; partements extra-métropolitains; dans le « 2* Le mandataire de chaque liste doit cas contraire, le cautionnement déposé par remettre au président de la commission les candidats d'une liste de circonscription les -exemplaires de la circulaire > quinze leur sera restitué. En tout état de cause, jours au moins avant la date du scrutin, te cautionnement et les frais ci-dessus « Le mandataire a la faculté, dans le énoncés seront remboursés aux candidats même délai» de remettre également tout ayant obtenu 5 p„ fOû au moins des sufou partie du surplus des bulletins dont frages exprimés dans leur circonscripdispose la liste; tion. » « 3° Les candidats feront eux-mêmes proM. Houphouet-Boigny a présenté un céder à l'apposition de leurs affiches ; « 4° La commission n'assurera pas l'en- amendement tendant à' insérer, avant le voi des imprimés visés au paragraphe 2° troisième alinéa de cet article, un nouvel ci-dessus qui ne lui auraient pas été remis alinéa ainsi conçu : « Les carburants et lubrifiants nécesaux dates imparties. » M. Delachenal. avait présenté un amen- saires aux tournées électorales des candidats leur seront fournis par priorité, aussi dement qui tendait : « 1° A rédiger ainsi le 5e alinéa 2* b) ; bien dans les postes administratifs que « Les exemplaires de la seconde circu- dans les postes privés ». laire et une quantité de bulletins égale au M. le rapporteur. La commission repousse double du nombre des électeurs incrits — cet amendement. plus le 20 p. 100 de ces électeurs — neuf M. le président. L'amendement n'est pas jours au moins avant la date du scrutin » ; soutenu ?... « 2° A supprimer le 4® alinéa. » Mais cet amendement est devenu sans Personne ne demande la parole sur l'arobjet, l'ancien 5e alinéa (b) ayant été sup- ticle 3i ?... ' primé par la commission. Je le mets aux voix. Personne ne demande la parole sur Far(L'article 31 x mis aux voix, est adopte ticle 29 ?... Je le mets aux voix. [Article 32.] tL'article 29, mis aux voix, est adopté.) M. le président. La commission a supprimé l'article 32, donnant ainsi satisfac[Article 30.] tion à deux amendements de MM. Delache•II. le président. La commission propose, nal et de Raulin, dit Laboureur. >our l'article 30, la nouvelle rédaction suiM. René Coty, Quelle est la conséquence vante : de cette suppression ? <c Art. 30. — Dans les quarante-huit La liberté d'apposer des affiches est-elle heures qui suivent la déclaration de can- maintenue ? didature prévue à Farticle 4, le mandaM. te président de la commission. Non. taire de chaque liste de circonscription doit verser, entre les mains du trésorierM. René Coty. Quel est alors le texte qui payeur du département, agissant en qualité interdit l'apposition des affiches ? de préposé de la caisse des dépôts et conWL François Reille-Soult. L'article 33. signations, un cautionnement de 20.000 francs par candidat. » Rf. le président de la commission. L'arPar cette nouvelle rédaction de l'arti- ticle 33 dispose, en effet, qu'aucune afà un amendement de M. André Noël et les fiche ne pourra être apposée, à l'excepmembres du groupe du Mouvement répu- tion de celles qui annoncent la tenue des blicain populaire, amendement aui tendait réunions électorales. [Artiele 33.] M. le président. « Art. 33. — Aucuns affiche, à Fexception des affiches annonçant la tenue des réunions électorales, n » pourra être apposée après le jeudi qui précède le scrutin. » La parole est à M. Coty. M. René Coty. L'affichage en dehors des panneaux électoraux est-il interdit ? La commission répond affirmativement. Je crois que c'est avec raison. Mais c'est parce que je pense qu'elle a raison que je Voudrais être, sûr qu'un texte existe à cet égard. H. le préskient. La parole est à M, I* rapporteur. M. le rapporteur. L'article 34 stipule: « Sur tous les [points qui ne sont paf réglés par la présente loi ou les ordonnances antérieures,, les dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections générales en vigueur au 16 juin, 1940 sont applicables. » M. René Coty. Je vous remercie, mon* sieur la rapporteur. M. Albert Petit. Voilà le barrage ! M. le président. M. René Coty a déposé un amendement tendant à insérer dans cet artklc,, après les mots: « affiches an* n o n ç a n t m o t : « exclusivement ». La parole est à M. Coty. M. René Coty. J'essaie d'apporter â la commission ma modeste collaboration. Ja trouve excellent le principe qui est posé ipar Farticle 33 devenu l'article 32: « aucune affiche, à partir du jeudi qui précèdele scrutin... » Exceptionnellement vous autorisez les affiches, même après le jeudi, lorsqu'il s'agit d'annoncer la tenue de réunions publiques et là encore vous avez raison. Jé voudrais — et c^est là l'objet de mon amendement, par lequel je demande que vous ajoutiez simplement le mot (f exclusivement » — qu'il fût bien entendu. que ces affiches, annonçant des réunions publiques devront se limiter à cet objet, c'est-à-dire qu'on ne devra pas profiter de ce qu'on annonce une réunion puMiqûe pour se livrer, dans la même affiche, à des attaques, par exemple, contre ses concurrents. Voilà ce que signifier le mot « exclusivement ». Je crois qu'il est dans l'esprit de laî commission. M. le président. Quel est l'avis de i* commission? M. le rapporteur. La commission a dé-» cidé die repousser l'amendement de M. Coty, mais je rpeux lui dire que ca< refus ne signifie nullement un désaccord formel avec lui. n semble que Farticle, tel qu'il est rédigé, se suffise à lui seul et, quand on ait « une affiche annonçant les réunions électorales » que cela ait un sens très précis. Il ne peut s'agir, en aucun cas,, d'une affiche de propagande destinée à attaquerun adversaire et à prôner la candidature de tel ou tel concurrent. M. François-Xavier ReiJIe-Soult. Pour* quoi ne pas le dire? M. René Coty. Monsieur le rapporteur, vous réponds avec Talleyrand « que ce qui va sans dire va encore mieux en le disant », d'autant plus que nous sommes dans une matière d'ordre pénal, a Vous savez que de tels textes doivent etre strictement interprétés. Si donc vous avez le droit de faire une affiche annonç a n t une réunion oublicrue et si aucun! texte ne spécifie que vous ne devez pas profiter de cette affiche pour vous livrer, par exemple, à une polémique contre vos adversaires, il ne. résultera de votre rédaction aucune sanction à l'égard de ceux qui ont abusé de la faculté que vous leur avez laissée. Nous sommes d'accord, nous avons la même pensée. Je vous.propose d'ajouter le mot « exclusivement ». Je ne vois pas pourquoi vous refusez de l'accepter, puisque, par cette addition, nous obtenons le résultat qui est dans notre commune intention. <- M. le rapporteur. La commission accepte l'amendement. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Coty, accepté par la compassion. (L'amendement, mis aux voix, est adopté.) - M. le président. M. Courant a déposé un aïnendement tendant à intercaler, dafts cet article,^ après les mots: « réunions électorales », les mots: « ou se bornant à répondre à des allégations diffamatoires affichées ou diffusées au- cours des dieux dernières journées ». L'amendement est-il soutenu ? , M. René Coty. Puis-je. demander à la commission quel est son sentiment ? M. le rapporteur. La commission repousse, l'amendement. M. René Coty. La commission ne donne-t-elle pas de motifs à ce refus ? ' Je suppose que vous êtes attaqué le mercredi soir... M. le président de la commission. Nous craignons beaucoup que, si le mercredi soir on vous attaque en disant — je fais une hypothèse — « M. Coty est un menteur... » (Exclamations et rires.) M. René Coty. Oh ! : M. le rapporteur^ C'est -évidemment im* possible. M. le président de la commission. C'est impossible, mais, le lendemain, vous voudrez faire une affiche appelant votre contradicteur et le traitant de diffamateur. Cela n'en finira plusl : No»us pensons qu'il vaut mieux ne pae ouvrir de tels débats. Il y a des recours en justice qui sont meilleurs que ces discussions d'affiches. • M. René Coty. C'est précisément pour fermer la porte, que vous ne voulez pas nsaintenir ouverte, que, dans son texte, M. Courant parle d'affiches se bornant à répondre à des allégations diffamatoires... M. le rapporteur. « ... ou se bornant à répondre à des allégations diffamatoires affichées ou diffusées au cours des deiïx dernières journées ». ' M. René Coty. « Se bornant, à répondre » ; par conséquent, cela ne permet que de répondre à des imputations diffamatoires. M. l e r a p p o r t e u r . Vous savez ce qu'est une réponse électorale! M. René Coty. Ohi oui, certainement! {Sourires.) M, le président de la eommission. Il faudrait encore mettre \un adverbe comme « exclusivement ». H. René Coty. Evidemment, c'est délicat. M. le président. Maintenez-vous l'amendement ?M. René Coty. Je n'insiste pas. M. le président. L'amendement est retiré. Personne ne demande la parole ? . . . Je mets aux voix l'article 33 modifié^ par l'amendement de M. Coty. (L'article 33, airùsi modifié, mis aux voiXj est adopté.) M. le président, M. René Coty a présentéun amendement* tendant à compléter l'article -33 par un deuxième alinéa - ainsi conçu : w Est également interdite à compter du même jour toute propagande électorale par la voie de la presse. » M. le président de la commission. Vous proposez de supprimer tous les journaux politiques. M. René Coty. Non! M. le président de la commission. Je ne vois pas comment L'Humanité ou Le Populaire pourraient ne pas faire de propagande pour leurs candidats. M. René Coty. Je ne veux pas deux poids et deux mesures. Avec beaucoup de,raison — je vous en félicite — vous avez cherché à mettre un terme aux manœuvres de la dernière heure. Alors ce que je ne comprends pas, c'est que ces manœuvres de la dernière heure que vous interdisez par voie d'affiches, vous les autorisez par la voie de la presse. M. le président de la commission. Vous ne parlez pas de manœuvre, mais de propagande électorale. La propagande électorale n'est "pas une manœuvre. M. René Coty. Dans ce cas, il ne faut pas interdire les affiches à partir du jeudi. II y a un moment où la propagande électorale peut comporter <fes manoeuvre?, et c'est (pour les empêcher que vous interdisez l'affichage à partir du Jeudi. Pourquoi ce qui est interdit à l'affiche « est-il ipermis au journal ?< Ceux qui luttent par voie d'affiche ou par la voie de la presse — ce sont quelquefois les mêmes — ont pu, pendant une longue période électorale, « vider leur sac )?; pourquoi attendraient its le vendredi ou le samedi pour faire de la propagande ? J'entends bien que ce que je propose est un peu surprenant et heurte les traditions.... A l'extrême gauche. Et la liberté de la presse ? M. René Coty. II peut paraître un peu insolite qu!à la veille ou l'avant-veille des élections des journaux ne parlent pas de celles-ci. Mais ce n'est pas la première fois, dans cette Assemblée, que nous bousculerions de vieilles traditions. Nous sommes un peu là pour cela... Au centre. Vous êtes un révolutionnaire! (Sourires.) M. René Coty. Je 1e suis à plus d'un titre. 3e dis donc qu'au dessus de là tradition nous mettons tous la logique et la justice. Il y a une chose qu'il ne faut pas oublier. Je ne veux pas.Ici — ce n'est pas le moment — soulever un débat d'un caractère irritant, mais j'af sans doute le droit de dire, sans préciser autrement, qu'en ce qui concerne les journaux on n'a peutêtre pas réalisé une représentation proportionnelle intégrale entre les partis ! (Rires). M. Antoine Avinin. Elle l'est autant que, l'autre ! fil. le rapporteur. On l'a organisée juste et loyale. M.,René Coty. Il y a des partis qui seront avantagés à ce point de vue. Je leur demande de ne pas abuser de cet avantage, . ce qui sara.it possible si vous leyr laissezle droit de faire, dans, les colonnes de leurs journaux, ce qu'ils ne pourraient pas faire par affiches. . Je le leur demande d'autant plus que, dans les deux derniers jours, le droit de réponse est un mythe. Si vôjus êtes attaqué le vendredi, et encore plus le samedi, vous n'avez plus aucun moyen de répondre. Les journaux, le vendredi et le samedi, feront de la politique générale. On en fait en tous temps dans* les colonnes des journaux, et copieusement. Mais ila ne feront pas — je pense particulièrement à nos provinces — de la propagande électorale pour telle ou telle liste le vendredi ou le samedi. M. Alexandre Varenne. Alors, il faut interdire aussi les réunions électorales. M. René Coty. Mais dans les réunions électorales, mon cher collègue, il peut y avoir la demande et la réponse, tandis que dans les journaux il y a l'attaque, mais non la réponse. Voilà la raison pour laquelle je soumets mon amendement à l'Assemblée. Encore une fois, je me reconnais là trop révolutionnaire peut-être pour cette assemblée (Exclamations et rires) ...mais enfin je défends mon amendement! président de la commission. Les membres de la-commission ne sont pas prêts à soutenir la nécessité de la censure sur les journaux, même pour 48 heures, avant le scrutin.- Ils repoussent donc votre amendement. M. René Coty. J'en suis navré. H. le président. Maintenez-vous votr$ amendement, monsieur Coty? M. René Coty. Oui, monsieur le président. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. René Coty, repoussé par la commission. (L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté.) M. René Ccty. La révolution est en marché. (Rires.) W. le président. M. René Coty a présenté un amendement qui tend à insérer, après l'article 33, un nouvel article 33 bis, ainsi conçu : « Chacune dc6 infractions aux articles 32 et 33 sera punie d'une amende de 1.000 à 20.000 francs. » La parole est à M. René Coty. M. René Coty. Je pense que j'obtiendrai sur ce point l.e concours de la commission. Ën effet, le texte de la commission, du moins tel que je le connais, pose certaines interdictions mais ne prévoit pas de sanction. Ce texte a exactement îa valeur d'un vœu de conseil d'arrondissement. M. le président. La parole est . à M. le rapporteur. M. le rapporteur. Monsieur Coty, je vous ai signalé tout à l'heure que le texte de la commission comportait un article 34, qui est ainsi conçu : « Sur tous les points qui ne sont' pas réglés par la présente loi ou les ordonnances antérieures, les dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections générales en vigueur au 16 juin 1940 sont applicables. » . t e s conditions, tout ce Qui présente ; Un éaraetèré d'infraction, de fraude est; âmmédi&téïnent sanctionné çrar les diSipGgitions qûï étaient en vigueur-ët qûi 6ht! toujours été en vigueur au cours dès autres élections. M. le président. La parole est à M. Coty. M. René Coty. Je crois qu'en mathématiques vous êtes imbattable, mais en matière juridique je .me. permets de faire des réserves. Il existe des textes qui répriment des infractions aux dispositions des lois électorales antérieures. C'est pourquoi sur un point discuté précédemment j'ai retiré mon amendement. . Mais l'interdiction de l'affichage à partir du jeudi, prévue à l'article 33, restera sans sanction. Avec le scrutin uninominal, celui qui s'était servi de moyens illégaux ou déloyaux était exposé à l'invalidation. Avec le scrutin de liste proportionnante, il ne peut être question d'annuler les opérations élèctorales de toute une circonscription parce que les' membres d'une liste ont commis une infraction; par conséquent,. il n'y a aucune éanction. Je démande simplement qu'il y ait une sanction. Je n'insiste pas pour que ce soit celle 'que je propose, mais je demande que les défenses que vous faites soient assorties d'une pénalité. M. Paul Viard. C'est très juste. M. le président. Quel est l'avis de la icommission ? M. le président de la commission. La .commission repousse l'amendement. (Exclamations à droite et sur divers bancs au centre et à gauche.) L'avis de la commission m'est demandé ; je le donne. M. Patrice Bbugrain. Faites connaître au ïnoins les raisons de la commission. Nous ne demandons qu'à comprendre ses motifs; expliquez-les. M. le rapporteur. Je l'ai fait tout à J'heure. M. le président. La parole est à M. Coty. M. René Coty. Vous avez dit, monsieur le rapporteur, que ces infractions étaient prévues et punies par la législation antérieure. Ce n'est certainement pas exact, tout au moins en ce qui concerne Farticle 32. Nous sommes donc, je le répète, en présence d'une morale de l'obligation sans sanction. M. le rapporteur. La commission accepte que l'amendement de M. Coty soit réservé. M. le président. Il en est ainsi décidé. Ici se place un amendement de M. René Coty tendant à l'insertion d'un nouvel article 33 ter ainsi conçu : « L'avant-dernier alinéa de Farticle 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, modifiée par la loi du 29 septembre 1919, est complété ainsi qu'il suit : « Si l'insertion ainsi ordonnée n'est pas faite dans le délai qui est fi^é par le présent alinéa et qui prendra cours à compter du. prononcé du jugement, le directeur de la. publication sera passible d'une peine d'emprisonnement de six jours à trois mois , et d'une amende de 5.000 à 100.000 francs. » La parole est à M. Coty. M. René Coty. Cette fois, messieurs* il s'agit d'une disposition que je puis dire conservatrice, car je n'innove pas. Je reprends seulement pour le compléter un texte qui figurait déjà dans la loi de 1919, laquelle, pour la première fois, introduisit en France je ne dirai pas la proportionnelle, mais une proportionnelle mitigée. , Le législateur de 1919 avait compris la nécessité d'assortir ce mode d'élection d'une disposition assurant la loyauté des opérations électorales. La loi de 1919 avait donc stipulé que l'exercice du droit de réponse serait accéléré pendant la période électorale, c'est-à-dire que le délai de réponse était réduit à vingt-quatre heures et que le délai qui doit s'écouler entre l'assignation et la comparution devant le tribunal était également réduit de vingtquatre heures. Après avoir dit tout cela, le législateur de 1919 a ajouté que le jugement ordonnant l'insertion sera exécutoire, mais en ce qui concerne cette insertion seulement, sur minute, nonobstant opposition ou appel )). Mais alors que se passe-t-il si, le jugement étant ainsi exécutoire, le journal refuse cependant de l'exécuter ? En fait, il ne se'passe rien. Celui qui demande à exercer son droit de réponse reste « gros Jean comme devant ». (Sourires.) Il peut seulement continuer à demander contre le journaliste une condamnation qui peut varier entre 50 francs et lt)0 francs d'amende. Par conséquent, supposons, si vous le voulez, que j'aie été, le lui^di d'avant l'élection, attaqué dans un journal. T6ut arrive. (Rires.) J'exerce mon droit de réponse. Le journal n'insère pas. Supposons encore, si vous voulez, que lé mercredi ou le jeudi le journal soit condamné par le tribunal correctionnel à insérer ma réponse qu'il n'a pas voulu publier. Mais si le journal, se moquant d'une décision de justice, persiste à ne pas insérer il sera passible de 50 à 100 francs, d'amende. Eh bien! messieurs, au prix où est le franc à l'heure actuelle (Rires), convenez que 50 à 100 francs d'amende c'est bien peu pour quelqu'un qui a la disposition d'un journal, qui en aura profité pour me traîner sur la claie et qui m'aura privé ensuite de ce droit de réponse que nous entendons tous faire respecter pour que soient loyales les controverses électorales. Une si faible amende punit vraiment de façon trop insuffisante celui qui, (Obstinément et de mauvaise foi, refuse d'exécuter un jugement exécutoire. Je demande -qu'il y ait dans ce cas un supplément de pénalité et c'est l'objet de mon amendement. (Applaudissements à droite et au centre.) M. le président. Quel est l'avis de la commission ? M. te rapporteur. La commission repousse l'amendement. M. le président. Et l'avis du Gouvernement? M. le ministre de l'intérieur. Si le Gouvernement avait à exprimer un avis, il se dirait partisan de renforcer toutes les pénalités qui frappent les diffamateurs et les calomniateurs. (Vifs applaudissements au centre et à droite.) Au centre. Applaudissez, messieurs de la gauche et de l'extrême gauche. M. le ministre de l'intérieur. Je pense que l'Assemblée est unanime en ce qui concerne la nécessité de pénalités contre les calomniateurs. M. le rapporteur. La commission accepte l'amendement. (Applaudissements.) M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M» Coty, accepté par la commis» sion. (U amendement, mis aux voix, adopté.) M. le président. Nous arrivons à un amendement présenté par M. Bissol, qui tend à insérer après l'article 33 un nouvel article ainsi conçu: « Les stations de radiodiffusion seront mises à la disposition des candidats ou listes de candidats, en vue de permettre; la diffusion de leur programme pendant la période électoiale. « Les modalités de cet usage seront dé-« cidées en accord avec la commission degi représentants des candidats ou listes des candidats prévue par un autre amende-! ment. » Quel est l'avis de la commission? M. le rapporteur. Cet amendement peut être renvoyé à la deuxième partie de lai loi électorale, qui concerne les territoires d'outre-mer. M. le président, L'amendement est re« porté à la deuxième proposition de loi électorale. M. Raymond Vergés a présenté un amendement ayaint pour objet d'inscrire, après Farticle 33, un nouvel article ainsi conçu: « Sur demande au gouverneur d'au moins un^ candidat ou liste de candidats, des cartes spéciales seront émises par l'ad* ministration et signées de la main du gou« verneur. « Ces cartes seront distribuées en nom-» bre égal à chaque candidat ou liste de candidats, à raison de deux par bureau def vote, « Elles permettront aux porteurs de pé-v nétrer clans le bureau de vote, d'y siéger, d'assister au scrutin et de signer le procès-^ verbal. « La non-acceptation par les responsables d'un bureau de vote, de ces porteurs et de$ pouvoirs qui leur sont attribués par le pré-» sent amendement, entraînera l'annulatioû des opérations électorales de ce bureau. « Ces dispositions annulent toutes dispo-» sitions antérieures ou contraires, sauf accord préalable de l'ensemble des candi-* dats .ou listes de candidats en présence, ê Quel est l'avis de la commission ? M. 1e rapporteur. Cet amendement, de même que le précédent, peut être-renvoyé' à la deuxième partie de la loi concernant les territoires d'outre-mer. M. le président. L'amendement est réporté à la deuxième proposition de lot électorale, [Article 34.] M. le président. « Art. 34. — Sur tous le4 points qui ne sont pas réglés par la présente loi ou les ordonnances antérieures, les dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections générales en vigueur au 16 juin 1940 sont applicables. », Personne ne demande la parole sur l'article 34 ?... Je le mets aux voix. (Uarticle 34, mis aux voix, est adopté.\ M. le président. M.. Bouvier-Ô'Cottereau al présenté un amendement tendant à compléter cet article par un nouvel alinéa, ainsi conçu : « Toutefois, afin de permettre l'inscription sur les listes électorales des militaires démobilisés qui n'ont pu effectuer cette formalité en temps utile, il est ouvert en leur faveur un nouveau délai d'inscrintioQ se terminant le 15 avril. « La parole est à M. Robert Bruyneel, pour soutenir l'îimendement. M. Robert Bruyneel. M. Bouvier-O'Cottereau m'a demandé de soutenir son amendement. Je crois que celui-ci a à peine besoin d'être développé car il est rédigé de façon très claire et très nette. Les listes électorales, vous le savez, ont été closes le 4 février. Un certain nombre de militaires, démobilisés par suite de réductions d'effectifs, n'ont pu être inscrits sur ces listes parce qu'ils ont été démobilisés soit immédiatement avant le 4 février, soit peu après. D'autre part, un certain nombre de ces 'démobilisés n'ont pas regagné leurs anciens foyers, soit parce que leur famille se trouve réfugiée dans une autre localité, soit parce qu'ils sont eux-mêmes sinistrés ou réfugiés de guerre. Ils n'ont pu se faire inscrire dans les nouvelles localités actuellement habitées par leur famille. J'ai ici de très nombreux exemples relatifs à des cas concrets particulièrement éloquents. Les démobilisés, les rapatriés seraient absolument désolés — et nous comprendrions tous leur émoi — s'ils ne pouvaient pas voter aux prochaines élections. L'année dernière, des mesures ont été prises en faveur des prisonniers et des déportés; de même, je pense que-la commission et le Gouvernement seront d'accord pour insérer dans la loi électorale un article permettant l'inscription des militaires démobilisés. Je demande donc à l'Asssmblée d'adopter l'amendement de mon collègue M. Bou, vier-0'Cottereaù. M. le président. Quel est l'avis de la ^commission ? M. le rapporteur. Je ne sais ce que pense le Gouvernement; il vous répandra luimême. Mais je dois dire que la commission n'est pas d'accord avec vous, monsieur Bruyneel, contrairement à vos espérances. En effet, les dispositions en vigueur permettent aux intéressés de se faire inscrire sur. les listes électorales, en faisant une simple visite au juge de paix dont ils dépendent. Au surplus, je dois vous faire remarquer que, s'ils ne sont pas de l'armée active, les militaires sont inscrits- d'office, à leur majorité, sur les listes électorales. Il ne s'agit donc que d'un nombre assez restreint d'intéressés qui feront comme on la fait lors de la dernière consultation électorale : ils iront trouver leur juge de paix. M. Robert Bruyneel. Et s'ils ne sont pas Pans la localité de leur ancien domicile, je ne vois pas comment ils pourront se faire inscrire sur les listes électorales. M« René Coty. En justifiant de leur dognicile ? il. Robert Bruyneel. J'ai ici un exemple concret. Il s'agit de la vilile de Forbach qui refuse d'inscrire un démobilisé en lui disant : « Vous n'êtes pas inscrit sur la liste électorale de la ville de Forbach pour cette raison que toutes les anciennes listes électorales d'avant la guerre ainsi que le fichier électoral et les dossiers ont été détruits ou ont disparu. En plus, le fichier !du bureau des déclarations, d'après lequel la liste électorale était établie normalement, a été, lui aussi, partiellement détruit. Pour établir notre nouvelle liste électorale nous avons donc été obligés de faire àêfiler à la mairie de Forbach toutes les personnes susceptibles d'être inscrites sur î la liste électorale. Comme vous n'étiez pas à Forbach à ce moment-là et* que vous i n'aviez pas connaissance du mode d'insI; cription en notre ville, vous ne figurez pas sur la liste actuelle. » M. le ministre de l'intérieur. La mairie de Forbach a besoin d'une consultation juridique ; si r intéressé se présente chez le juge de paix, celui-ci décidera son inscription. 11 n'y a pas de difficulté. Le droit actuel permet aux militaires dont vous parlez de se faire inscrire dans ces conditions, je crois que vous pouvez ne pas insister sur votre amendement. M.' Robert Bruyneel. Du moment que j'ai cette assurance du Gouvernement, je retire l'amendement. M. le président. L'amendement est retiré. [.Article 34 bis (nouveau).] M. le président. La commission propose un nouvel article 34 bis, ainsi conçu: « Art. 34 bis (nouveau). — En cas d'annulation des opérations électorales dans une circonscription, l'ensemble des résultats obtenus en application de la présente loi pour toutes les autres circonscriptions reste valable. « Le nombre de sièges attribués à la circonscription où les opérations électorales ont été annulées lui demeure acquis. « Il est procédé, dans un délai de deux mois, à des élections partielles dans les conditions prévues par l'ordonnance n° 45-1837 du 17 août 1945. » M. Antoine Avinin. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Avinin. II. Antoine Avinin. On nous présente à la dernière minute tin article qui est par avance la couverture légale ou apparemment légale de toutes les fraudes électorales. La commission de l'intérieur, en nous présentant le projet ridicule (Exclamations et rires) dont cette Assemblée est saisie... M. 1e rapporteur. Nous sommes sérieux, monsieur Avinin. M. Antoine Avinin. ... va empêcher la prochaine Assemblée d'invalider en droit aucune élection. Les députés, dans un.bureau de la prochaine Assemblée, ne pourront pas. invalider tel résultat dans l'un quelconque des départements, puisque, en vertu de votre loi, c'est de ce résultat qu'iCs tiendront partiellement leur mandat. Vous venez de découvrir, au dernier moment, un moyen antijuridique. Comment, en effet, M. X, député d'Ille-et-Vilaine, sera-t-il ici si les suffrages exprimés du département. de la Corrèze n'ont pas été décomptés avec ceux de la Réunion et de la Martinique et divisés par 579 ? II ne tiendra son mandat que de cette opération. Comment l'une quelconque des opérations électorales çourra-t-elle être cumulée; même celle où l'on aura mis l'urne dans sa poche {Rires), celle où l'on aura mis la main dans l'urne, comme cela se pratique dans certains pays de l'Europe orientale ou balkanique et'même celle où l'on se sera livré à toutes les malversations que les assemblées républicaines ont toujours condamnées ? Vous avez créé un système électoral qui lie par solidarité les candidats honnêtes aux pires malhonnêtes. Comment la prochaine assemblée pourra-t-elle juger et invalider des résultats dont la proclamation primaire a déterminé sa propre élection ? Vraiment, messieurs les membres de la commission, je ne comprends plus. M. le président. La parole est à M. le rapporteur. M. le rapporteur. Mes chers collègues, depuis le début de cette discussion, je m'efforce de faire comprendre à M. Avinin tout ce qu'il se montre incapable de . comprendre. $3, Antoine, Avinin. Mea culpa comme diraient nos camarades du M. R. P. i {Rires.) M. le rapporteur. Je m'excuse, mais je ne crois pas que M. Avinin soit un si mauvais élève. Il joue au mauvais élève. Allons, monsieur Avinin, il n'y a pas que des crapules en France!. Après vous avoir entendu, on a l'impression que ia bataille électorale est une foire, une sorte d'entreprise de maquignonnage, que chacun essaye de frauder dans toute la mesure ou il le peut et q u ' e n définitive t o u s les-candidats et tous les élus sont plus ou moins liés par une sorte de solidarité dans la fraude. M. Antoine Avinin. Par votre loi. M. le rapporteur. Vous exagérez! M. Eugène Petit, dit Claudius. Vous ne pourrez valider*personne. M. le rapporteur. Vous savez fort bien, mon cher collègue, que la fraude est une exception. M. Antoine Avinin. Certainement I M. le rapporteur. Lorsqu'elle se produira, ce sera localement. Mais, monsieur Avinin, vous n'êtes pas sans malice. Comme vous êtes adversaire de cette loi et que vous cherchez toutes les occasions de la faire échouer, vous vous dites: « En démontrant que la fraude, dans le cadre d'une circonscription, risquerait d'entraîner l'annulation des élections dans l'ensemble du pays, je démontrerai par là même que la loi est inapplicable ». Mais nous avons prévu ce cas, car nous ne sommes pas non plus des enfants. Nous indiquons donc que, s'il y a fraude dans le cadre de la circonscription, les élections seront annulées pour tout le monde dans ce cadre. M. Antoine Avinin. Non, elles seront annulées dans le cadre national. M. Eugène Petit dit Claudius. Tous les résultats seront faussés par cette élection. Car tous les quotients seront faux. M. Antoine Avinin. Monsieur le rapporteur, n'oubliez pas que c'est la division par 579 qui est a la base de votre loi. M. le rapporteur. Je le sais; mais la répercussion est tellement faible dans l'ensemble du territoire que vraiment, en mathématiques, on peut la considérer comme négligeable. En tout cas, à la commission, nous l'avons considérée comme négligeable. M. Antoine Avinin. Tant pis pour vous î M. le rapporteur. Il y a quelque chose de plus, monsieur Avinin, c'est que l'Assemblée va probablement se ranger à notre avis et déclarer qu'elle est négligeable. Cela vous causera évidemment quelque ennui parce que vous serez obligé de subir la loi électorale qui ne vous plaît pas, mais servira les intérêts des républicains qui siègent dans cette Assemblée. (Applaudissements à Vextrême gauche et à gauche. — Mouvements divers,) H. le président Demandez-vous la suppression de l'article, monsieur Avinin ? M. Antoine Avinin. Oui î monsieur le président. M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le ministre de l'intérieur. Le Gouvernement est d'accord avec la commission. M. Maurice Lacroix. Jé demande la parole. M. le président. La parole est à M. Maurice Lacroix. M. Maurice' Lacroix. Sans entrer dans l'examen du fond, je fais observer à M. le rapporteur qu'il n'est pas du tout certain que les répercussions soient aussi négligeables qu'il le prétend, Ce -serait vrai si, ce matin, la commission n'avait pas maintenu le barrage de 5 p. 100 contre les petits partis. Mais il peut arriver, si une liste interdépartementale est tout près du 5 p. 100 ou si elle le dépasse légèrement, que la fraude ou bien là défavorise ou l'avantage. Dans ce dernier casy c'est un déplacement de 30 sièges qui résulte de la fraude. M. le président. Je consulte l'assemblée sur l'amendement de M. Avinin qui tend à supprimer l'article 34 bis. (.L'amenderàent, mis aux voix, n'est pas adopté.) M. le président. Personne ne < demande * la parole sur l'article 34 bis Je le mets aux voix. (L'article 34 bis, mis aux voix, est adopté.) [Article 35.] M. le président. « Art. 35. — Un décret, rendu en conseil des ministres, fixera les conditions d'application de la présente loi ».' n y a, sur ce't article, quatre- amendements qui peuvent être soumis à une discussion commune :. Le premier, présenté par 11. Patrice Bougrain, tend a remplacer l'article 35 par Jes deux articles suivants: « Art. 35. — (La présente loi sera soumise au peuple français par voie de referendum en même temps que le referendum sur la .Constitution. « Art. 36. — Au ca$ çù le peuple français adopterait, par le référendum, i a présente loi, un décret rendu en conseil des ministres en fixera les conditions d'application. « Au cas où le peuple français la rejetterait, les prochaines élections législatives auraient lieu suivant les modalités -de la , loi portant établissement du scrutin uninominal du 21 juillet 1027. » Le deuxième, déposé par M. Maurice > Viollette, tend à insérer,' après l'article 35. un nouvel article ainsi rédigé : « La présente loi sera soumise au referendum en même temps que la Constitution. " ' « Chaque électeur sera appelé à dire le mode de scrutin de son choix: « Soit la remise én'vigueur de la loi du 21 juillet 1927, sous la réserve des droits des territoires d'outre-mer; « Soit le scrutin de liste majoritaire â deux tours; « Soit la représentation proportionnelle départementale aux plus fortes moyennes ; « Soit la représentation proportionnelle intégrale avec répartition des restes sur le plan national. » Le troisième, présenté par MM. Maurice Delom-Sorbé, Albert Forcinal, Antoine Avinin, Eugène Petit, André Chabanne et Al- phonse Rio, tend k insérer, après l'article 35, un article nouveau ainsi rédigé: « Les dispositions de la présente loi ne seront applicables qu'après avoir été soumises-rpar voie de referendum, à l'approbation du corps électoral qui sera appelé à se prononcer, par oui ou par non, soit pour Ï£ scrutin de liste avec représentation proportionnelle, soit pour le scrutin majoritaire upinominal. « Il sera procédé* à cette consultation à l'occasion et dans les mêmes formes que pour l'approbation de la nouvellè Constitution. » Le quatrième, de MM. Jacques Bardoux, Paul Antier et Claudius Delorme, tend à insérer, après l'article 35, un nouvel article ainsi rédigé : « La présente loi sera soumise, par referendum, à l'approbation du corps électoral, en même temps que la Constitution. » La parole est à M. le rapporteur. M. le rapporteur. L'Assemblée s'est déjà prononcée sur ces amendements. Ils sont sans objet. M. Alexandre Varenne. A quel moment .s'est-elle prononcée ? M. le rapporteur. Au début de la discussion. Il y a eu un contre-projet de M. Herriot, qui prévoyait un referendum. M. le irrnisfre de l'intérieur. Et un autre de M. Giraudoux. M. le président. Je consulte l'Assemblée sur la prise en considération des quatre amendements dofit je viens de donner lecture. (L'Assemblée, consultée, se prononce contre la prise en considération.) M. le président. Personne ne demande la parole sur l'arficle 3 5 ? . . . Je le mets aux voix. (L'article 35, mis aux-voix, est adopté.) (M. Vincent Auriol remplace M. Joseph Laniel au fauteuil de la présidence.) PRÉSIDENCE D£ M. VENGENT AURIOL I la large diffusion qu'elle mérite ,et. que souhaitent tous les auteurs. (Applaudissements et rires sur divers bancs.) M. le rapporteur. Dans les journaux, de l'U. D. S. R. vous allez faire beaucoup de publicité. M. Antoine Avinin. C'est déjà commencé, mon cher rapporteur. M. René Coty. Nous qui, dans notre département, n'avons guère de journaux pour faire- de la publicité, nous voudrions bien que nos électeurs puissent lire euxmêmes la loi qui va fixer le mécanisme de l'opération a laquelle ils sont appelés à participer. M. le président. Quel est - l'avis de la commission ? M. le rapporteur. La commission repousse l'amendement de M. Coty, car ello estime impossible de réaliser ce qu'il demande. M. René Coty. C'est de l'ingratitude ! , M. le président. Monsieur le rapporteur* -êtes-vous ingrat jusqu'au bout ? M, le rapporteur. Oui, monsieur le pré-r sident.. M. le président. Acceptez-vous cette in* gratitude, monsieur Coty ? ' M. René Coty. Je ne l'accepte % pas; ja m'y résigne. " M. le président. L'amendement est retiré. J'informe l'Assemblée qu'en raison des décisions réservant un certain nombre de dispositions, le vote sur l'ensemble de la proposition de loi doit être également réservé jusqu'à ce qu'il ait été statué sur" ces dispositions. E>n attendant que la commission fasse connaître -ses nouvelles propositions, l'Assemblée voudra sans doute aborder la discussion de * la deuxième proposition do loi?... Il n'y a pas d'opposition ?,.. 11^ en est ainsi ordonné; M. le président. M. Coty a déposé un amendement tendant à insérer, après l'ar2 9 PARTIR : TERRITOIRES D'OU^RR^-MER ticle 35, un nouvel article ainsi conçu: M. le président. Nous abordons ' mainte* « Le texte de la présente loi sera, en même temps queMa Constitution, envoyé nant la discussion de la deuxième" propopar les soins du ministre de l'intérieur à sition de loi intéressant les territoires d'outre-mer. chaque électrice et électeur. » La' parole e& à M. Biondi, rapporteur de La parole est à M. Coty, pour défendre la commission de l'intérieur, de l'Algérie son amendement. et de l'administration générale, départeM. René Coty. Mesdames, messieurs, il mentale et communale. aurait pu sembler légitime qu'une loi desM. Jean Biondi, rapporteur. Mesdames, tinée à permettre au peuple souverain d'exprimer sa volonté fût soumise à-ce- messieurs, la commission de l'intérieur lui-ci pour qu'il décidât si elle est oui ou a été appelée à se préoccuper du mode électoral qui serait pratiqué dans les ternon conforme à sa volonté souveraine. d'outre-mer à l'occasion de l'élecL'Assemblée s'est prononcée sur ce ritoires tion de la future Assemblée nationale. point, je n'ai pas à y reveiiir. Une question de principe s'est posée, Mais ce que je me permets de demanelle s'était (posée en ce qui conder, c'est que chacun des électeurs qui va I comme l'Algérie. Il s'agissait de savoir si être appele 'à participer au scrutin dont ! cerne les territoires d'outre-mer conserveraient nous venons de. fixer les modalités puisse ce qui existait au moment des élections du au moins connaître ce que j'appellerai mois d'octobre, c'est-à-dire un double colla -règle du jeu. . lège, ou si, au contraire, dans ces terriChaque électeur devrait pouvoir ainsi toires, le corps électoral serait groupé^en se rendre compte 1-ui-même *du mécanisme un seul collège. ' ingénièux qui fera que, par exemple, un La réponse de la commission a abouti à bulL'ietin de vote introduit dans l'urne par j doter les territoires d'outre-mer d'un colun v électeur normand, en faveur de can- lège unique. didats normands, donc un bulletin norM. Maurice Rabier. Il y aura de quot mand, sera mué en un bulletin marseillais, qui assurera l'élection d'un citoyen s'amuser. ^e la Canebière. (Rires). M. le rapporteur. D'autre part, après eon* -, Je 3uis d'ailleurs convaincu que la com- sultation de la commission des territoires mission apportera à mon amendement d'outre-mer, il a été décidé que l'éleql'appui de son autorité, puisqu'en somme torat serait étendu, dans ces territoires, je lui propose de donner à son œuvre qui, à un certain nombre^ de catégories noua beaucoup d'égards, est un chef d'oeuvre, velles de citoyens^ C'est ainsi que nous avons été amenés à modifier sensiblement les dispositions incluses à l'article 3 de l'ordonnance du 7 ' mars 1944. La question qui s'est ensuite posée fut de savoir quelle serait l'importance de la représentation parlementaire dans les territoires d'outre-mer. Nous étions saisis d'une proposition de la commission de la France d'outre-mer tendant à décider que ces territoires auraient droit à un député par 500.000 habitants. Nous n'avons pas cru devoir retenir cette proposition. Et pour ne pas aboutir à un nombre d'élus qui nous paraissait (par trop considérable, nous avons décidé que la représentation des territoires d'ou-^ ire-mer serait calculée sur la base d'un 1 député pour 800.000 habitants, ou fraction de 800.000 égale ou supérieure à 400.000. En ce qui concerne le mécanisme de la loi électorale, il s'est avéré impossible de réaliser dans les territoires d'ou!«re-mer ce qui avait été fait soit en France, soit en Algérie. Ces territoires, en effet, ne forment pas tin bloc. Ils sont disséminés sur de vastes partions du globe et, dans ces conditions, il était nécessaire de prévoir des dispositions spéciales pour la désignation de leurs représentants. Nous 'avons pensé qu'après la fixation "du principe qui attribuait un député pour 800.000 habitants ou fraction de 800.000 égals ou supérieure à 400.000, il se trouverait dès territoires qui ne pourraient pas être représentés par plus d'un élu. Naturellement nous nous trouvions, dans ces conditions, dans l'impossibilité de faire jouer un système quelconque de représentation proportionnelle, et notfs étions obligés d'admettre que pour ces territoires les élections devra : ent avoir lieu au scrutin tminominal et nous avons décidé que ce serait un scrutin uninominal à un tour. M. René Pleven. lleureux territoires I M. le rapporteur. Monsieur Pleven, vous pouniez peut-être émigrer là-bas ? (Sourires.) -Pour les autres territoires, c'est-à-dire ceux qui bénéficieront d'un minimum de deux élus, nous avons pensé que là on pouvait faire jouer um système de représentation proportionnelle, afin de répondre au vœu qui nous avait été présenté par la commission de la France d'outre-mer, "unanime. Nous avons satisfait ce vœu. Mais nous avons dû convenu*"que s'il y avait application d'un système de représentation proportionnelle, ce ne pouvait pas être celui que nous avions adopté pour la métropole et que nous avions adapté à l'Algérie. Aucu&e, adaptation n'était possible en ce qui concerne les territoires d'outre-mer. Nous nous sommes alors tout simplement tournés vers un système, que nous connaissons bien, celui qui nous a amenés sur ces bancs, les uns et les autres, au mois d'octobre dernier. Et nous avons décidé de vous proposer d'instituer dans ces territoires x un scrutin proportionnel sur le plan du territoire même. Toutes les modalités du scrutin' telles que vou§ les avez connues au mois d'octobre dernier dans fa France métropolitaine joueront ainsi dans les territoires d'outre-mer. Voilà l'essentiel du travail auquel s'est livrée la commission de l'intérieur. Vous êtes éclairés maintenant. Je pense que* vous ne trouverez pas ce système compliqué. Il* est réduit au maximum de simplicité, j'ose le dire^ Dans ces conditions/ l'Assemblée voudra bien accepter les propositions de la commission. Je dois vous signaler en terminant — vous l'avez peut-être lu dans le rapport — que la commission avait d'abord décidé de ne pas attribuer de représentants aux territoires qui comptent moins de 50.000 habitants. Mais elle a été l'objet de sollicitations diverses. On lui a fait valoir les inconvénients qui pourraient résulter d'une telle mesure. Et. comme elle a le sens de l'intérêt national, elle a accepté ces observations et est revenue sur sa décision première. Désormais, tous les territoires français, quelle que soit leur importance ou leur grandeur, auront au moins un représentant. (Applaudissements.) M. le président. La parole est à M. Lamine Guèye, président de la commission des territoires d'outre-mer. M. Lamine Guèye, président de la commission des territoires d'outre-mer. Je n'ai pas d'observations particulières-à présenter, J'interviendrai au cours de la discussion des articles. M. le président. La parole est à M. MalLcant. M. René Maibrant. Mesdames, mes chers collègues, en préconisant le principe du collège électoral unique pour les territoires français d'Afrique autres que l'Algérie, le projet de loi qui nous est soumis pose à notre Assemblée un des plus graves problèmes qu'elle ait jusqu'à présent été amenée à aborder. De la solution qui lui sera donnée dépend peut-être, en effet — je n'hésite pas à le dire — le maintien... jg. Léopold-Sedar Senghor. Des trusts! M. René Maibrant. ...de l'influence française en Afrique noire. Car, de quoi s'agit-il ? De décider si, oui ou non, la minorité française de statut métropolitain qui y vit et qui y détient des intérêts culturels, moraux et matériels considérables aura ou non la possibilité d'être représentée' dans nos assemblées nationales et d'y défendre ces intérêts, qui sont non seulement les siens mais aussi ceux de la France, la question se posant d'ailleurs de la même façon pour les assemblées locales. m Le projet qui nous est présenté conduit inévitablement à l'élimination de cette représentation car, en prévoyant le collège électoral unique, d'une part, et la désignation d'un député pour 800.000 habitants, d'autre part, il ne laisse pratiquement aucune chance à la minorité de statut métropolitain présente en Afrique noire de voir élire ses candidats. C'est là une simple question d'arithmétique, puisque la proportion des citoyens français par Apport aux Africains est en A.O.F., eh A.E.F., au Cameroun, de l'ordre de 1 p. 500 ou de 1 p. 1.000 et que, même avec le-collège restreint que prévoit, à titre provisoire, l'article 4, cette proportion sera de 1 p. 50 à 1 p. 100 dans la plupart des territoires. Le problème est grave, messieurs, et je .vous demande d'y réfléchir. Sans doute mes collègues et amis originaires de l'Afrique noire me diront-ils que mes craintes sont excessives et que le scrutin de liste permettra de ménager aux citoyens de statut métropolitain une place sur les listes électorales qui seront établies. Je répondrai à cela que, bien que le vœu en ait été exprimé par la commission de la France (l'outre-iner, aucune dispo- sition de cet ordre n'est'prévue dans le texte qui nous est soumis et que, par conséquent, même dans le èas où des listes comprenant un métropolitain seraient présentées, rien n'empêchera la constitution de listes autochtones homogènes qui auront toutes chances de l'em1 porter. Au surplus, cette éventualité ne pourrait jouer que isi l'on avait recours au scrutin majoritaire. Or, il se trouve que c'est le scrutin proportionnel que prévoit le texte qui nous est proposé. Enfin, si l'on peut avancer que le scrutin de liste est susceptible de permettre, dans quelques cas, , à des candidats de statut métropolitain* de représenter leurs concitoyens résidant -à la colonie, ,comment cette représentation sera-t-elle assurée dans les territoires pour lesquels un seul représentant est prévu ? C'est le cas pour TOubanghi, le Gabon, le Moyen Congo, la Mauritanie, le Togo. Me dira-t-on qu'un Français d'origine aura quelque chance d'être élu par les. 1.500, les 2.000 ou 3.000 citovens français de ces territoires, alors que"30.000 ou 40.000 autochtones y seront électeurs ? Je n'ai pas cette illusion et je suis convaincu du contraire. Vous le constaterez après les élections, si rien n'est changé au projet qui nous est soumis. Mais il sera trop tard. J'ajoute d'ailleurs que ce résultat n'aura rien qui puisse surprendre, car il sera normal que • les électeurs africains de l'Ouhanghi, du .Moyen Congo, du Gabon et de la Mauritanie, qui détiennent une écrasante majorité, désignent un candidat qui appartienne à cette majorité. Ce qui sera injuste, par contre, c'est que les citoyens de statut métropolitain - se trouvent automatiquement éliminés par la loi de cette majorité. C'est pour remédier aux inconvénients de cette situation et permettre à nos compatriotes d'exprimer librement leurs aspirations, de défendre leurs droits et leurs intérêts culturels, moraux ou matériels, et aussi d'assurer la pérennité de l'influence française en Afrique noire, que le groupe de la résistance démocratique et socialiste, au nom duquel je parle, a déposé un contre-projet tendant à ménager une représentation particulière aux citoyens de statut métropolitain. M. Maurice Ciievance. Vous ne parlez pas au nom de tout le groupe. M. Maibrant. Une exception isolée est négligeable. M. Maurice Kaouza. Tout le monde sait que vous êtes une exception. Votre observation figurera au procès-verbal. M. René Maibrant. Il n'y a la aucune innovation puisque la double représentation que nous proposons est comparable à celle qui est .prévue pour l'Assemblée constituante. Je ne pense pas qu'aucun de nos collègues africains,, pas plus que les populations que ceux-ci représentent, aient eu à s'en plaindre. Cette double représentation ayant, d'autre part, été admise à une écrasanté majorité pour l'Algérie, je ne vois vraiment pas pour quelle raison la minorité métropolitaine d'Afrique noire n'en bénéficierait pas tout pareillement. Quelles objections pourrait-on faire valoir pour la refuser? Une seule qui vaille d'être examinée. Je tiens; en effet, pour déraisonnable l'argument d'après lequel la double représentation serait de nature à compromettre l'Union française. Car alors, pourquoi .admettre la dualité des collèges électoraux en Algérie? Et puis le fait que les Sénégalais, les Guinéens, les Dahomeyens, les Congolais, les Gabonais, auront des représentations particulières n'est pas plus de — 2e SEANCE DU nature à troubler cette Union qu'une représentation distincte des citoyens français ne la troublerait. ^ Je n'hésite même pas à dire que le meilleur moyen de la compromet lre •consisterait à ne pas prévoir cette représentation, en raison même des mécontentements, des oppositions et des coalitions que le collège électoral unique susciterait. • La seule objection valable est celle qui a tràit au petit nombre d'électeurs que renfermeront certaines des circonscriptions électorales couvertes aux citoyens du statut métropolitain. Mais permettez-moi de vous dire qu'elle, n'a qu'une imporance toute relative. Sans doute, dans quelques cas, les députés élus par le collège des citoyens de statut métropolitain ne , pourront-ils grouper qu'un nombre de vôlx qui, parfois, ne dépassera pas 1.500, 2.000 ou 3.000. Mais ces chiffres ne sont aussi bas que parce que la relève coloniale et la guerre ont'anomentanémeht écarté d'Afrique beaucoup d'électeurs métropolitains, et ils sont évidemment appelés à. s'accroître. Et puis, la situation, des Français installés à la colonie est trop différente. de celle des Français de France pour que la comparaison puisse s'établir avec la .métropole. Les premiers sont répartis sur de telles étendues, représentant en Afrique des intérêts nationaiix si importants, et portent le poids de responsabilités culturelles, morales et administratives si considérables qu'il serait anormal de ne pas envisager „ pour eux des conditions de représentation ' particulières. D'ailleurs, mes chers collègues, n'avezvous pas admis cette représentation poui la Guyane", qui ne compte même pas i&.GOO électeurs? N'allez-vous pas l'admettre pour Saint-Pierre-et-Miquelon, qui n'en compte que 2.500? N'avez-vous pas également admis pour la France quelques exceptions ? C'est ainsi que le département des Basses-Alpes, qui ne compte pas 40.000 électeurs, élira deux députés. Allez-vous refuser 8 ou 10 députés aux 100.000 citoyens qui assurent la présence de la France sur des territoires 1.500 fois plus étendus, que le département des BassesAlpes ? * La question est grave, je vous l'assure, et je m'excuse d'étaler mon pessimisme en examinant certaines des éventualités que nous offre le projet qui nous est soumis. J'envisage, par exemple', l'hypothèse qui, à mon avis, n'est pas une hypothèse, mais une certitude, dans laquelle, à brève échéance, nos territoires d'Afrique noire n'auraient plus que des autochtones, eu une énorme majorité d'autoflàtones, pour les représenter, tant à l'échelon local qu'à l'échelon national. N'étant plus défendus, les intérêts culturels, moraux et matériels des Français de la métropole installés sur place risqueront d'être supplantés par d'autres intérêts qui ne concorderont peut-être plus avec ceux de la collectivité française. Bien mieux, et tant que moins d'un centième des autochtones sera admis à voter ~ comme ce sera le cas au prochain scrutin — tant que la masse ne sera pas instruite, tant que le suffrage universel ne pourra pas s'exercer en Afrique noire dans des conditions normales, nous risquerons, je n'hésite pas à le dire, de mettre aux mains d'une oligarchie d'évolués ou de chefs, qui ne sera p.as forcément représentative ae l'ensemble de la population indigène, un pouvoir^ qui. risque de devenir oppressif et de conduire à des sécessions que vous pouvez aussi bien que moi imaginer. Que peut-il se produire, en effet, en pareil cas ? La minorité métropolitaine, car, qu'on le veuille ou non, cette minorité exist^ lasse de voir ses doléances contes- fées ou rejetées, ses intérêts mis en cause, sa sécurité «peut-être même menacée, sans qu'elle puisse faire entendre sa voix, risquera d'en arriver à considérer qu'elle n'a plus sa place en Afrique noire et, quelle que soit sa sphère d'activité, elle cherchera alors à en partir. Ainsi, l'Arique noire française est exposée à se trouver progressivement vidée de sa substance métropolitaine française. Au profit de qui ? Vous le savez bien!... y En telle hypothèse, notre Afrique noire aura deux solutions: fa're elle-même sa destinée en pariant de ses moyens p r ® senls. Mais quels que soient les cadres dont elle dispose et si brillante que soit la qualité de certains de ses éléments, je n'hésite pas à dire que, même en retroussant leurs manches, ils n'y suffiront pas; ou subir des influences auxquelles je ne crois. pas qu'elle puisse gagner. Il y a d'autres exemples en Afrique et nous devons les méditer. Le processus ? Vous l'imaginez comme moi. La désaffection viendra d'abord chez les représentants des intérêts privés vet nous savons que ces intérêts sont négociables. ^ En, quelles mains passeront-ils ? On le conçoit aisément. Le reste viendra ensuite. L'Assemblée constituante, en* décidant que les droits et les intérêts de toutes sortes que détiennent nos compatriotes d'Afrique noire n'ont pas besoin' d'être représentés dans les assemblées nationales, va-t-elle encourager cette désertion qui, battant en brèche l'influence française, servira des intérêts étrangers et ira à rencontre des ambitions si légitimes de nos camarades Africains ? J'espère qu'il n'en sera rien et qu'il ne se t r o u e r a pas dans cette Assemblée une majorité pour l'admettre, car ce que. nous voulons, les. unT et les autres, c'est bâtir une Union française dans laquelle les droits et les légitimes intérêts de tous se trouvent sauvegardés. Est-il possible d'y parvenir, je vous le demande, sans assurer aux Français qui ont construit les fondations de cette Union et qui, pour une grande part, doivent en être les architectes, la représentation spéciale qui leur permettra de faire entendre leur voix tant dans les conseils locaux que dans les assimblées métropolitaines ? Et puis, le principe de l'unicité du collège électoral, qui est un ^principe asslmllateur, n'est-il pas en contradiction totale avec la politique d'association pour laquelle la majorité des orateurs s'est prononcée ici lors du récent débat colonial et pour laquelle aussi le parti socialiste s'est luimême prononcé lors de son dernier congrès ? Je n'ignore pas qu'en dépit de cette tendance nos collègues africains ont, en de nombreuses occasions, marqué leur préférence pour le collège unique. Mais je leur dis ceci. La loi électorale qui vous est soumise prévoit pour vous 36 sièges, et je considère, pour ma part, que c'est insuffisant. Les Français de la métropole résidant aux <Monies en demandent une dizaine. Allez-vous laisser croire, en les refusant, que vous avez l'arrière-pensée d'étouffer leur voix et de les empêcher d'exprimer les doléances ou les critiques qui serviront notre commun idéal et nos communs ,intérêts ? Quant à vous, chers collègues de la métropole, ayez un peu de réalisme. Je n'ignore pas qu'en dehors des arguments que je viens de combattre, le petit nombre •de places disponibles dans cet hémicycle a fortement contribué à influencer les décisions iprises par les commissaires qui ont fixé les chiffres de la représentation COIQ- niale. Je veux pourtant croire que cette préoccupation qui, en d'autre pays, ferait sourire, ne va pas Vous conduire à refuser les quelques sièges que nous demandons pour assurer la représentation des citoyensfrançais d'Afrique noire, car, avec un peu d'imagination, on trouvera bien à les loger dans cette enceinte. D'ailleurs, la population de la F/ance et de l'Union française est appelée à grandir et il nous faudra bien, un jour, trouver une solution à ce problème ! Aucune des raisons qui pourraient être invoquées cqntre la dualité des collèges ne tient donc. J'en fais juge l'Assemblée, et je demande à la commission de l'intér rieur de reconsidérer la position qu'elle a prise. Crovez-moi, je vous parle en Africain français qui a passé les vingt meilleures années de sa vie au cœur de l'Afria^e noire. Je vous parle en homme qui n'a jamais eu de préjugé racial et qui ressent" une affection profonde pour ses frè' es * africains. Ceci me donne lé droit do me tourner vers vqus, qui en grande maiorté ignorez les réalités de notre Afrique et dont le vo^e va peut-être déterminer*l'avenir de la France dans un continent, pour vous supplier de bien mesurer vos responsabilités. et de vous aTirmer qu'efi c-^tte matière la sagesse est dans la prudence. La. Iroisième République a donné un empire à la France. A vous de déceler 'si, en refusant aux Français qui s'y trouvent, la représentation spéciale qu'ils demandent, la quatrième République ne va î?as creuser le tombeau de l'union que nous voulons bâtir. (Applaudissements sur di~ vers bancs à gauche.} M. le président, La parole est à M. Beauquier. {.Applaudissements au centre.) m. Pierre Beaucjuier. Mesdames, messieurs, je voudrais en quelques mots vous, •réviser la position du mouvement républicain populaire à l'égard de cet important problème que constitue l'attribution des droits politiques aux populations de nos territoires d'outre-mer. Cette position se rattache aux principes qui sont à la base même de notre' doctrine. L'idée essentielle qui anime notre esprit c'est, vous le savez, le respect de l'homme, la sauvegarde de sa dignité, c'est la mise en valeur de ses facultés phvsiquës, intellectuelles et morales. Pour assurer Ja garantie de ce respect et la mise en valeur de ces facultés, ne - convient- il pas de donner à tous ceux qui vivent au sein de la communauté française les droits politiques et, en particulier, ceux qui permettent de participer à la vie publique, à la direction des affaires de l'Etat, c'est-à-dire le droit de vote et le droit d'éligibilité? (Applaudissements au centre.) Pour nous il ne saurait être question de différences fondées sur la race, la couleur ou les croyances. (Applaudissements.) L'Union française doit être pour nous, et avant tout, une grande famille. C'est pourquoi nous avons appuyé de toutes nos forces le vœu exprimé par nos collègues de la commission-des territoires d'ou : re-mer, qui demandaient que la Déclaration des droits proclamât d'une façon formelle le. principe de l'égalité entre tous les ressor* tissants de cette vaste union française. Nous nous félicitons aussi de voir qu'un grand pas a été fait en permettant à un plus, grand nombre d'habitants de nos territoires d'outre-mer de participer aux prochaines élections. C'était là d'ailleurs, il ne faut pas l'oublier, un simple devoir de reconnaissance. Souvenons-nous, en effet, du rôle joué par nos territoires d'outre-mer dans cette sruerre. et l'élément décisif «ue leurs sacri»« lices ont représenté pour la victoire des Assemblée. Ce chiffre vous paraîtra peutAlliés. (Vifs applaudissements au centre et être faible. Nous le reconnaissons. Mais il n'a pas dépendu du mouvement républisur de nombreux bancs.) Mais il s'agit aussi d'un devoir de jus- cain populaire que nos territoires d'outretice.. Les preuves de fidélité et d'attache- mer ne participent d'une façon plus imment fournies par le3 ressortissants de portante à la vie nationale. Pour nous, en L'Union française ont définitivement con- effet, le conseil supérieur de l'Union fransacré leur droit de participer à la vie et çaise, tel que nous le souhaitôns et dont le statut sera prochainement voté, devrait au développement de notre pays. Me permettrez-vous d'ajouter qu'il nous donner à nos territoires une représentation et un rôle qui nous apparaissent disemble que l'intérêt bien compris de la gnes de leur v importance. Nous espérons France est d'associer d'une façon aussi ^'ailleurs que nos vœux dans complète et solide que possible à son exis- ce domainefermement se réaliseront. tencé, à son-développement, à sa prospéNous croyons qu'il y aurait là une solurité tous ceux qui se réclament de son idéal démocratique. Nous nous réjouissons tion- heureuse et féconde des problèmes donc de voir placer sur le même plan que pose l'avenir de l'Union française. C'est dans cet esprit, mes chers collèl'union de tous les fils de France et de nos territoires d'outre-mer. C'est pour cette gues, que nous apportons notre approbamême raison que nous nous déclarons fer- tion la plus complète à la proposition de loi qui permettra, dès le mois prochain, mement partisans du collège unique. aux ressortissants de la plus grandev M. Kaouza. C'est du jésuitisme! France de vivre heureux et libres sous les de notre drapeau- et de travailler, M. le président. Je vous prie de modérer plis avec tous les Français de la métropole,-à .vos expressions. 1a prospérité de notre commune patrie et M. Pierre Beauquier. Cette position doit à la réalisation d'un même idéal de justice être maintenue et je pense, mes chers et de fraternité. {Applaudissements au collègues, que nous serons tous d'accord çentre et sur divers bancs.) sur "ce point. Nous ne Ylevons témoigner M. le président* La parole est à M. le préaucune marque de méfiance à l'égard d£ sident de la ' commission des territoires v ceux qui, venus de la métropole, vivent d'outre-mer. (Vifs applaudissements.y „ là-bas et qui, nous le disons hautement, , M. Lamine-Guèye, président de la com-par leurs sacrifices, par leurs activités, 1 par leur valeur morale, ont tant contribué mission des territoires d outre-mer. Mesau développement de nos colonies. Mais dames, messieurs, mes chers collègues, je i cette position doit sç traduire par notre n'ai pas besoin de dire qû'après le vote désir d'associer d'une façon plus étroite que l'Assemblée vient d'émettre en ce qui èt plus solide que jamais tous les éléments •concerne l'existence ou* la non-existence vivants dans ces territoires. Cette asso- en Algérie id'un collège unique, je ne suis ciation est indispensable au salut du pays. pas surpris de voir que ce précédent, déjà, constitua la pièce maîtresse du dossier de M. Kaouza. Voulez-vous me permettre ceux de nos collègues qui sont venus ici une courte interruption ? demander, pour l'Afrique noire 'et pour l'ensemble des territoires d'outre-mer, le M. Pierre Beauquier. Volontiers. vote par le moyen du double collège. M. ïe président. La parole est à M. Jurisprudence ? Précédent ? Vous avez ' Kaouza, avec l'autorisation de'l'orateur. le choix du terme. Mais nous qui, par profession, avons M. Kaouza. Je demande seulement, dans ce débat, un peu de logique et de bon toute de même l'habitude d'aller au fond des choses, nous nous rappelons que, poui sens. Monsieur Beauquier, vous avez refusé évoquer la jurisprudence, il faut d'abord tout à l'heure tout ce que vous demandez qu'il y ait similitude de situation: Il faut actuellement. Tous les hommages que vous que le problème ?e pose dans les même^. rendez aux populations noires, vous les termes^(ïYès bien! très bien!) Or, je remarque dès maintenant que avez refusés tout à l'heure aux populalorsqu'il s'est agi de l'Algérie, nous avons tions de l'Afrique du Nord. vu des hommes, représentant à titre égal M. Abderrahman Farès. * Merci pour les et da'ns les mêmes conditions, cette belle Algériens. partie du territoire français^ défendre M. Xaouza. Vous avez refusé le collège deux thèses exactement opposées. D'un côté, d'authentiques Algériens sont unique à l'Afrique du Nord, et maintenant vous l'acceptez pour l'Afrique noire où venus vous dire: « Le double collège réla population est neau.coup moins évoluée. pond à nos vœux unanimes, en tout cas aux vœux du plus grand nombre ». De M. Léopold-Setfar Senghor. Q n'est pas l'autre côté, des Algériens également authentiques sont venus vous, dire: « Ce question d'évolution. M. Kaouza. Ja demande simplement aux double collège est une calamité! » Voilà déjà un fait qui n'existe pas danb partis politiques de faire preuve d'un .peu notre cas! Nous, les élus de l'Afrique de bon sens et de réfléchir aux consé- noire, originaires de l'Afrique noire, nous quences multiples et graves qu'entraînerait sommes en effet unanimes pour venir vous tan tel* jugement et «un tel vote pour dire que nous voqs demandons le collège l'Afrique du Nord. (Mouvements divers.) unique. (Applaudissements.) M. Pierre Beauquier. Nous aurions désiré M. Kaouza. C'est normal ! que cette union se manifestât dès mainM. le président de la commission des tenant par l'établissement, dans ces territoires, du suffrage universel, mais des territoires d'outre-mer. Voilà donc quelque considérations administratives et d'ordre chose qui nous différencie déjà. Nous technique n'ont pu concrétiser ce voeu. sommes unanimes à demander le collège Du moins l'extension du collège électoral unique. Pourquoi ? Je ne veux pas. suivre ceux qui ont voulu est bien la preuve de notre sincérité. * c Je sais bien que nos collègues d'outre- établir ici une distinction entre le degré mer pourront peut-être reprocher à la d'évolution, le degré d'émancipation des commission de l'intérieur de n'avoir pas popul'ations d'Afrique noire ou d'Afrique été très généreuse : un député par 800.000 du Nord. (Applaudissements.) Ce que je sais et que nous savons tous, habitants, 41 députés au total. .Toutefois, Tlndochine sera, elle aussi, représentée, c'est que dans les ipoments difficiles tous àèâ qu'il ser& possible, ,a»u sein de notre ont été du côté de là France. (Vifs applau- dissements.) Et je crois que là nous pouvons bien réaliser au moins l'unanimité. M. Kaouza. L'Afrique du Nord aussi. M. le président de la commission des territoires d'outre-mer. C'est exactement ce que je viens de dire. , Je vais donc vous demander de ne pas vous laisser séduire par certaines déclarations que je ne veux pas qualifier de façon désobligeante, mais, voyez-vous, si nous allons au fond des choses, nous constatons que même si votre proposition était prise en considération, dans la pratique elle aboutirait à une difficulté d'application et même à une impossibilité. Vous avez de la pudeur, je le constate. • Vous ne venez pas nous dire: « Aèsurez la représentation des Européens et des indigènes » parce ^ qu'il y a certains mots qui choquent à certaines époques de l'histoire. Mais vous employez un euphémisme, - - la langue française est tellement souple* — et vous parlez d'individus de statut métropolitain. Qu'est-ce que le statut métropolitain ? Voulez-vous me dire où commence et où finit le statut métropolitain ? . Prenez le cas de l'homme qui a l'honneur de s'adresser à vous. Je suis né en Afrique, de parents africains et je pourrais ajouter que je suis musulman', de parents musulmans. Je me suis marié selon le code civil; je suis magistrat; j'ai même eu l'honneur de présider lès cours d'appel de la Martinique et de la Réunion. Quel est mon statut ? Est-il métropolitain ? Estil local ? (Vifs applaudissements.) Voilà déjà une première difficulté. J'ai devant moi mon excellent collègue et ami M. Senghor. Il est né de parents sujets français et s'il n'avait pas été dans l'obligation de passer, avec succès d'ailleurs, les épreuves de l'agrégation, il n'aurait pas éprouvé le besoin de demander à être naturalisé ou à être admis à la citoyenneté française. Eh bien ! allez-vous dire si Senghor a le statut métropolitain ou le statut africain, alors qu'il enseigne le grec, le latin et les lettres françaises aux enfants de Paris ? Et ijiême, la France a estimé que cè n'était pas déchoir de sa part que de confier à Senghor le soin de former les générations de ceux qui demain seront les administrateurs et les.gouvcrneurs qui paileront et agiront au nom de la France. (Vifs applaudissements.) Quel ést son statut ? Quand vous aurez réalisé le double col lège, voulez^ous me dire où vous allez ranger Senffior ? A mo\ns que vous n'adoptiez ce cr'terlum devant lequel vous vous voilez la face... M. Guillaume Detraves. La couleur de Ja peau ! M. le président de 1a commission des territoires d'outre-mer. Ce n'est pas moi qui le dis, mais je le laisserai dire. Voici un troisième exemple,' par lequel je terminerai: je pourrais les multiplier Mon ami d'Arboussier est le fils d'un ancien gouverneur des colonies. Sa m<re est'une peulile du Soudan. Il est administrateur des colonies. Appartient-il au statut métropolitain ou non ? Mais non! les choses sérieuses iljfaut en parier sérieusement. Nous ne pouvons prendre ce critérium dont le vague est^ l'indice de sa fragilité. Maintenant, je vous demande de considérer l'argument d'après lequel le collège unique serait une -brimade à l'égard-de l'élément venu d'Europe; que d'autre part, en donnant la préférence aux propositions de la commission de l'intérieur, tendant à la constitution du collège unique,#vous aboutiriez à ce lait que d'ici un temps plus au moins long l'élément africain votant pour des Africains, la culture française, Jn souveraineté française et d'autres notions du même ordre pourraient être mises en péril. Je croi-s qu'il y a là quelque chose qui dépasse votre pensée, mon cher monsieur Maibrant. L'histoire est là qui répond : La France a connu des moments difficiles, — ils ne sont, d'ailleurs, pas tous p a s s é s — ; nous avens été sépares de la métropole et vous avez vu à cette époque ~ qui n'est pas si éloignée — des personnes qui savaient de quel côté se trouvait la puissance, de quel côté se trouvait la richesse, de quel côté aussi se-sont produits certains fait critiquables — quels qu'ils soient, — je n'insiste pas — c'est le passé î Vous les avez vus, ces hommes d'Afrique noire, sous les ordres de ceux que vous avez admirés, qui s'appellent Le clerc et Koeuig. Vous les avez entendus dire : <c Nous avons délivré ceux à qui nous aurions pu dire malgré tout : « vous êtes nos conquérants ». Mais nous n'avons retenu que ce qui, en définitive, reste encore à F actif- de la France. Comme nous avons de tels faits à notre actif, qui se situent à un moment où il y avait quelque mérite à agir comme nous l'avons fait, vraiment, on ne devrait pas pouvoir exprimer des craintes sur la façon dont nous userons d'un droit qui, malgré tout, doit être celui de tous les Français. (Applau dtssemen ts, ) Je n'insisterai pas et d'autant moins que, dans le fond, je sais que vous pensez comme moi sur ce point. Par conséquent, n'-exprimez pas cette crainte, qui est bien vaine. • Mais il faut dire .les choses comme elles sont : en réalité, il n'y a pas d'intérêts français à défendre, en Afrique, plus spécialement que d'autres, pour la bonne et suffisante raison qu'il n'y a que des intérêts français dans l'Union française. (Vifs applaudissements.) Je n'ai pas l'impression que les intérêts que je représente ici soient spécifiquement différents de ceux dont vous êtes l'émanation.. {Très bien! très bien!) - A la vérité, il n'y a pas à assurer la représentation des intérêts des Français en tant que tels ; je parle du Français qui est aux colonies, je veux dire le métropolitain, aussi bien que l'autochtone, ou ie fonctionnaire. S'il est fonctionnaire, ses intérêts ne sont pas différents de ceux des autres fonctionnaires. S'il est commerçant, ses intérêts ne sont pas différents de ceux des autres commerçants. Que demande un commerçant ? A vendre cher et à acheter bon marché. (Rires.) Que ce soit en France ou en Afrique du Nord, la règle est la même. Quand joti est fonctionnaire, que ce soit ou non en position de disponibilité, ce que l'on demande, c'est d'avoir une retraite confbrlable, le plus tard possible, que la solde et les accessoires soient gonflés autant que possible. (Sourires.) Ce sont nos petits défauts. Ce sont les vôtres. Je ne sais pas si c'est vous qui nous les avez communiqués ou si vous les avez pris de nous, (Nouveaux sourires.) En tous cas, je constate ce qu'ils sont. (Vifs applaudissements.) Par conséquent, les intérêts ne sont pas spécifiquement distincts. A moins que vous n'osiez venir nous dire: nous demandons que les blancs seuls soient représentés... Je sais que vous ne le ferez pas: vous avez beaucoup de bon sens et d'esprit d'à propos. Je n'en dirai pas plus. Par conséquent faites-nous confiance Malgré tout, on n'a pas le droit de demander à quelqu'un une confiance que l'on commence par lui refuser. Nous TOUS avons "fait confiance- Et sa vez-vous comment ? Vous avez dit dans la Déclaration des droits, avant la Constitution, que tous les Français sont égaux en droits et en devoirs; mais, dans la traduction des faits, vous avez décidé qu'en France en principe, 40.000 ou 50.000 électeurs suffisent pour créer un député. En ce qui nous concerne, il faut 500.000, 600.000 ou 800.000 électeurs pour élire un député. Nous avons accepté. Nous vous faisons confiance. Au fond, nous n'insistons pas pour*le nombre. Il suffit que ceux qui viennent ici fassent preuve de bonne foi et de bonne voloiîté dans la discussion des problèmes qui nous sont communs, dans la recherche de l'idéal qui nous est commun, pour que tous les Français, unanimement, veuillent considérer la situation avec le maximum ' de bonne voldifcté et avec cette générosité qui a fait la force de la France et qui m cessera pas de faire de la France un grand pays. (Applaudissements.) Je sais,"en effet, que e'est un peuple qui a derrière lui un passé de tradition. Nous vous faisons confiance : nous viendrons 43 — cinquante peut-être — et vous êtes 'exactement le décuple. Et pourtant, qu'est-ce que nous Vous demandons ? Vous ne voudriez pas, en retour, nous accorder cette confiance ? J'estime qu'il y aurait là quelque chose, je ne dirai pas d'incorrect, car 3e ne veux pas employer un mot qui soit de nature à froisser qui que ce soit, mais quelque chose qui, dans votre attitude, par rapport à la nôtre, pourrait paraître peu compréhensible. Quand il n'y aurait que cet argument de sentiment, il suffit. Mais il y a les faits. Nous avons montré que, sans aucune disposition écrite dans la loi, . lorsqu'il s'agit d'assurer la sauvegarde des intérêts qui nous sont communs, nous oublions que la loi du nombre nous crée des responsabilités. Monsieur Maibrant, vous représentez le Tchad. Votre collègue, M. de Boissoudy, représente la même colonie. L'un et l'autre, vous avez été élus par des indigènes et on ne leur a fait aucune espèce d'obligation; ils ont agi spontanément. M. René Maibrant. Ce n'est pas tout à fait exact. M. te président de la commission des territoires d'outre-mer. Il n'y a pas deux collèges. Et alors ? M. René Maibrant. C'est exact pour M. de Boissoudy qui a été élu par les non-citoyens, mais c'est la seule exception résultant des dernières élections. * Aucun autre Européen ne s'est présenté u collège des non-citoyens, en Afrique, où que ce soit, et n'y a été élu. t M. le président de la commission des ter* ritoires d'outre-mer. Au moins, il y a une exception. Elle existe. Mais je vais plus loin. Nous avons connu une colonie qui a été représentée par l'un des nôttres, M. Apithy et par le R. P. Aupiais. Lorsqu'il s'est agi de désigner un délégué pour ces colonies, des Dahoméens ont spontanément écrit à M. Apitby un télégramme que j'ai eu sous les yeux et que d'autres ont également pu lire, lui disant que s'agissant de désigner pour la première fois un représentait du Dahomey, nous nous souvenions qu'un homme s'était penché sur nous avec compréhension, avec humanité, avec sympathie, et que cet homme c'était le R. P. Aupjais. (Applaudissements.\ Nous avons ainsi rendu spontanément hommage à cet homme, que noip savions fatigué par une longue vie de labeur, et nous sommes venus lui demander de s'imposer le sacrifice de travailler encore pour le Dahomey j et cela parce que nous savions ce qu'il était. C'est ainsi que nous l'avons chargé de nous représenter. Croyez-vous qu'une population capable de semblable sagesse soit une population à l'égard de laquelle les craintes que vous avez exprimées trouvent leur justification ? (Très bien! très bien!) , Je sais bien que l'élection du R. P. Aupiais est à la fois l'œuvre de l'élément européen et de l'élément indigène, mais à la base il y a eu le télégramme qui a été spontanément envoyé par les indigènes du Dahomey et lorsque, prématurément, à notre regret unanime, le R. P. Aupiais décéda, les Dahoméens, fidèles à sa mémoire, décidèrent qu'ils rechercheraient quelqu'un qui fût fidèle à la pensée du défunt, et c'est pourquoi vous avez ici, siégeant à nos côtés, le R. P. Bertho. (Applaudissements.) Ces faits ne sont-ils pas de nature à vous apaiser ? N'insistons pas. Je vous demande de voter avec nous le collège unique. Nous serons assez sensés, assez humains,, et assez Français aussi, lorsqu'il s'agira de faire un choix, de ne tenir compte que de l'honnêteté et de l'efficacité de l'action de ceux auxquels nous entendons confier notre destin. (Applaudissements.) Celui qui a le grand honneur de parle* devant vous et qui assume, avec les fonctions de député, celles de maire de Dakar, sait — et je crois que quelques-uns d'entre vous et en tout cas vous-même, monsieur Maibrant — savent également que la situation personnelle que nous avons dans lé pays est telle que si j'avais voulu j'aurais pu, tout à mon aise, constituer une liste entièrement composée d'indigènes. Elle serait passée, n'en doutez pas. Ni M. Kaouza ni M. Chevance n'en doutent. Je n ' a i pas commis cette faute. Spontanément — et cela n'en a que plus de prix — j'ai demandé à des collègues européens, dont quelques-uns même se trouvaient eu France, de figurer sur la liste. Nous avons agi ainsi dans toutes les colonies. Demain, lorsque vous aurez voté le collège unique, vous verrez côte à côte voisiner des éléments venus de Paris eî des éléments nés dans le pays, en vertu d'une espèce de libre consentement, et aussi en vertu du fait que les uns et les autres nous aurons réussi à mettre le bon grain dans la terre commune, cette terre africaine qui est en même temps la terre de France. Alors nous n'assisterons plus à ce spea tacle de quelques centaines d'individus — et quand j'emploie ce mot, il n'a dans ma pensée aucun sens péjoratif — ou, plutôt, si vous vouiez qu'il n ' y ait aucune espèce d'équivoque, je dirai que nous ne verrons plus ce spectacle inadmissible de quelques centaines d'électeurs envoyer des repré* sentants qui prétendent crontre-balanoer les voix de 4 millions d'individus. C'est cependant le cas de beaucoup de colonies. Car, ne vous y trompez pas, lorsque des colons, même bien intentionnés, lorsque des'fonctionnaires, même bien intentionnés, au nombre de 400 ou 500, envoient dans la métropole des député^ qui prétendent représenter exactement en autorité l'équivalent de celui qui est venu ici envoyé par 3 ou 4 millions d'électeurs, il y a là quelque chose qui ressemble presque à une caricature de la représentation populaire ; c'est ce que nous ne voulons pas, t Au contraire, lorsque nous verrons des indigènes et des Européens, que rappro< •client des convictions communes, s'entendre dans leur désir de réaliser l'union, à ce moment-là nous pourrons, les uns et Jes autres, parler pour tout le monde. - Moi, indigène d'Afrique, je parlerai à la •lois pour les blancs et pour les noirs. Je .n'en aurai que pl,us d'autorité. Parlant également pour l'ensemble du pays, vous aurez une autorité égaie à la mienne. Et c'est ainsi que, dans cette fusion des différents éléments, -nous aurons réalisé i'Union française. Ne cristallisez pas des antagonismes qui .n'existent que dans les esprits. C'est ce que vous risquez par cet amendement, si vous ne croyez pas devoir le retirer. Permettez à cette Assemblée de couronner son œuvre en votant pour le collège Unique. Une dernière, observation-: On a beaucoup critiqué notre travail, et cela avant la lettre, et avant même qu'il .soit accompli. Je ne me chargerai pas de .défendre l'œuvre de l'Assemblée nationale -constituante tout entière; d'autres le feront avec infiniment plus d'autorité. .Mais ce que je puis dire, c'est que, en ce qui concerne l'Union française, vous .seriez, vous Français, les seuls à sousestimer l'œuvre que vous avez réalisée. :Nous sommes venus ici, croyez-le bien, dans un climat bien difficile. Mais je n'ai «pas' oublié l'accueil que vous avez fait à •nos déclarations. Quand nous avons vu Je peuple français tout entier, sans distinction de partis, admettre (l'inscrire dans une Déclaration des droits de l'homme les principes d'égalité et de justice que vous avez votés, vous nous avez donné la possibilité, lorsque nous retournerons chez nous, de dire: « La vraie France a parlé, ;et ce langage reflète sa véritable ligure ! » Et si demain, après avoir fait ce geste, yous créez une situation telle qu'en retournant là-bas nous soyons obligés do dire: ,« Ce qui a été écrit sur ce papier n'existe plus lorsqu'il s'agit de faire la balance entre les-intérêts des indigènes et ceux des autres », à ce moment, vous aurez perdu pour la moitié le bénéfice de votre .œuvre. , C'est pourquoi je demande à l'Assemblée, d'accord avec la commission unanime, de repousser l'amendement de M. Malbrant tendant à créer deux collèges électoraux dans les territoires d'outre-mer. Ce faisant, vous aurez démontré que l'Union française correspond à une nécessité et, une fois de plus, les républicains français auront montré la route au monde, comme leurs précurseurs de 1789 et de 1848, ces derniers surtout, qui n'avaient pas hésité à faire confiance à des peuples alors sans culture, sans émancipation, sans degré d'évolution. Cette confiance, vous l'avez vu, vous a 'donné des hommes comme ceux qui sont Ici, des hommes comme Félix Eboué. Je crois que les résultats définissent suffisamment le but et la portée de l'œuvre. Je n'insiste pas. Je suis persuadé que votre vote massif, sinon unanime, instituera en Afrique française, à la demande des indigènes, un collège unique électoral qui leur permettra de dire ; « Nous sommes égaux en droits comme nous sommes égaux en devoirs », et ainsi l'institution de l'Union française aura été consacrée dans, les faits comme dans les principes. (Vifs applaudissements prolongés. — Les députés se lèvent.) ' M. René Malbrant. Je demande la parole. M. ^président. Je ne puis vous la donner. C'est la discussion générale qui se déroule actueilemejit. Vous y avez déjà pris la parole. M. René Malbrant. Je désire répondre à M. Lamine Guèye. M. le président. Vous lui répondrez au moment où votre amendement viendra en discussion. M. René Malbrant. Monsieur le président, je me permets d'insister. M. le président. Il me paraît que de nombreux collègues souhaitent que je vous donne la parole. Mais ce sera une innovation. M. René Pleven. Désirable. Mi le président. La parole est à M. Malbrant pour répondre à M. Lamine Guèye. M. René Malbrant. Après la déclaration si" apaisante de-notre, collègue M. Lamine Guève, je tiens tout de suite à lui dire que , je retirerai l'amendement que M. Kaouza et moi avons déposé. J'avoue que cet amendement était la manifestation de craintes peut-être mal fondées. Mais, après la preuve de confiance que nous~ a donnée M. Lamine Guèye, je ne veux pas être celui qui ne ferait pas confiance à nos collègues africains. Par conséquent, mon collègue Kaouza et moi-même retirons l'amendement que nous avions présenté. (Applaudissements.) M. le président. La parole est à M. Kaouza. M. Kaouza. Nous avons été convaincus par la vive intelligence et surtout par la grande sensibilité de notre ami M. Lamine Guèye, qui représente l'Afrique. (Applaudissements.) M. le président. Je suis persuadé que l'Assemblée tout entière est à la fois émue et fière de l'incident qui vient d'avoir lieu. (Vifs applaudissements unanimes.) Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?... La discussion générale est closeJe consulte l'Assemblée sur le passage à la discussion des articles. . (.L'Assemblée, consultée, décide de passer à la discussion des articles.) [Article 2.] M. le président. « Art. 2. — Dans tous ces territoires, il sera constitué un collège électoral unique dans lequel seront réunis les électeurs et électrices tant citoyens que non citoyens. » M. Kaouza et plusieurs de ses collègues (1) avaient présenté un amendement tendant à rédiger l'article 2 comme suit : « Dans tous ces territoires, à l'exception des Comores, de la Nouvelle-Ca'édonie et des établissements français de l'Inde, qui auront un seul collège électoral dans lequel seront, réunis tous les électeurs et toutes les électrices, il est formé deux collèges électoraux distincts, l'un pour les électeurs et électrices de statut métropolitain, l'autre pour les électeurs et électrices de statut local. » Mais M. Kaouza et ses collègues ont retiré cet amendement. Il demeure un amendement de M. Lamine-Guèye, tendant à rédiger comme suit cet article : « Dans tous ces territo'res, il sera constitué un collège électoral unique pour toa$ les électeurs des deux sexes. » M. le rapporteur. La commission accepta l'amendement de M. Larmne-Gue^e. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Lamine-Guèye, accepté par la commission. (L'amendement, mis aux voix, est adopté.) M. le président. Le texte de cet amendement devient le nouvel article 2. [Article 3.1 M. le président* « Art. 3. — Chaque territoire aura droit à un député pour 800.000 habitants et fraction de 800.000 égale ou supérieure à 400.000. Les territoires dont la population est comprise entre 50.000 et .400.000 habitants auront droit à un seul député. » M. Lamine-Guèye a «présenté, au nom de la commission des territoires d'outre-mer» un amendement tendant à rédiger comme suit cet article: [Article 1er.] « Le droit de vote et d'éligibilité apparM. le président. Je donne lecture de tient à tous les nationaux et ressortissants er l'article 1 de la deuxième proposition de des deux sexes de l'Union française âgés de vingt ans et ne se trouvant dans aucun loi: « Art. 1er. — Tous les territoires d'ou- des cas d'incapacité prévus par la loi. » tre-mer relevant du ministère "de la La parole est à M.. Lamine-Guèye. France d'outre-mer et comptant plus de M. Lamine-Guèye, président de la corn* .50.000 habitants sont représentés à l'As- mission des territoires d'outre-mer. C'est semblée nationale* » par erreur que, sur mon amendement, M. Lamine-Guèye a déjposé un amende- j'avais indiqué l'âge de vin^t ans. ment tendant à rédiger comme suit cet Je suis d'accord avec la commission article : pour maintenir l'âge de vingt et un ans. « Tous les territoires relevant du mi^ M. le président. U demeure toutefois une nistère de la France d'outre mer sont r # différence votre amendement et l'arprésentés à l'Assemblée nationale par des ticle 3. Je entre demande donc à la commission députés dont le nombre est fixé confor- quel est son avis. mément aux tableaux annexés à la présente loi. » M. le rapporteur. La commission a repoussé cet amendement. La parole est à M. Lamine Guèye. M. le président. Tout à l'heure, M. LaM. Lamine £uèye. La commission a ac- mine-Guèye a paru renoncer à son amencepté cet amendement. dement, si j'en crois son discours. Il nous M. le président de la commission. Nous a dit, en effet : « Vous faites une différence entre la métropole et l'Afrique, mais nous acceptons, en effet, cet amendement. espérons que plus tard... ». M. le président. Je mets aux voix (i) L'amendement porte également les sil'amendement de M. Lamine Guèye, acgnatures de MM. Avinin, Capitant, Bourdan, cepté par la commission. Màibrant, Pouvrasseau, Petit, Rose, Delom(.L'amendement, mis aux vcÊx, est Sorbé, Soustelle, Voyer, Krieger, Pleven, Chaadopté.) barine, Baumel, Chevallier, de Raulin, Gervoiino, de Boissoudy, Colonna, Vernier, DebiM. le président* Le texte de cet amendour, Zivarattinam, Winter, Bernard-Cothier er . dement devient l'article 1 * et Brunei Â\'i ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE Car je vous ai bien écouté, monsieur Lamine-Guèye. (Sourires.) / D a n s ces conditions, retirez-vous votre amendement? le président de la commission des territoires d'outre-mer. Oui, monsieur le président. M. le président. L'amendement est retiré. , M. Kaouza et plusieurs dé ses collègues (i) avaient présenté un amendement tendant à rédiger comme suit l'article 3: « Les électeurs et électrices de statut local éliront un député pour 800.000 habitants ou fraction de 800.000 égale ou supérieure à 400.000. Les territoires dont la population est comprise entre 50.000 et 400.000 habitants auront droit à un seul député. , « Le nombre des représentants du corps électoral des citoyens de statut métropolitain est fixé d'après le troisième tableau figurant en annexe de la présente loi ». . Mais -cet amendement a été retiré. M. Juglas et Mme Lefaucheux ônt présenté u n amendement tendant à rédiger eomnu1, suit l'article 3: " « Chaque territoire aura droit à un député pour 600.000 habitants et fraction de 600.000 égale ou supérieure à 300.000. Les territoires dont la population n'excède pas 300.000 habitants auront droit à u n député; >> Quel est l'avis de la commission ? , . M . le rapporteur. La commission repousse cet amendement. M. le président. La parole est à M. Juglas. M. Jean-Jacques Juglas. Je connais très bien les raisons que la commission a mises ou mettra en avant pour repousser cet amendement. r Je le maintiens, cependant, parce que l'un des buts que nous poursuivons ici, c'est de réaliser pleinement l'Union française. _ Or, à quoi assistons-nous ? Dans le conseil supérieur de l'Union française, dont les-pouvoirs sont réduits à très peu de chose, la part que l'on attribue aux territoires d'outre-mer semble, d'après les travaux de là commission, devoir être limitée é, un tiers seulement de cette Assepblée. -Dans le-choix du Président de la République," vers quoi nous orientons-nous? D'après les votes de la Constitution, nous nous orientons vers l'élection par la seule Assemblée national?. t Aussi, je trouve anormal que l'on réserve, dans cette Assemblée, une iplace réduite aux territoires d'outre-mer et c'est pour cette raison que, à titre symbolique, f a i déposé un amendement tendant à accroître le nombre des députés de ces territoires dans l'assemblée principale; cela, tant en mon nom personnel, qu'en celui du groupe du mouvement républicain populaire. {Applaudissements au centre et sur quelques bancs à gauche.) M. le président de ta commission. La commission, y compris les. membres du mouvement républicain populaire, a été unanime pour repousser cet amendement. i É h W J 5 */VBIL 1946 M. Jean-Jacques Juglas. Nous main T amendement. Mme Marie - Hélène Lefaucheux. Nous maintenons également notre demande de scrutin. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Juglas et Mme Lefaucheux. Je suis saisi d'une demande de scrutin par le > groupe du mouvement républicain populaire. Le scrutin est ouvert. (Les °vote$ sont recueillis. — MM. les secrétaires en font le dépouillement.) M. le président. Voici l e résultat du dépouillement du scrutin: Nombre des v o t a n t s . . . . . . . . . 370 Majorité absolue I . . . . 186 .Pour l'adoption - iàf Contre 235 L'Assemblée nationale constituante n'a pas adopté. Pour tenir compte de l'adoption éventuelle d'un amendement déposé au tableau prévu à l'article 7, il y a heu de réserver l'article 3 jusqu'à l'examen de ce tableau. [Article 4.1 M. le président. « Art. 4. — Sont inscrites sur les listes électorales au titre des non-citoyens les personnes rentrant dans l'une quelconque des catégories suivantes : « a) A Madagascar et dépendances, les personnes des deux sexes âgées de vingt et u n % n s remplissant les conditions prévues à l'article U du décret du. 23 mars 1945 portant création d'un conseil représentatif dans ce territoire ainsi que celles visées aux alinéas 5°, 6°, 9°, 10°, 110.. 12° et 13° du paragraphe b du [présent article. « b) En Afrique occidentale française et au Togo, en Afrique équatoriale française, au Cameroun français et en Nouvelle-Calédonie et dépendances, les sujets et administrés français des deux sexes âgés de vingt et un ans et rentrant dans l'une quelconnue des catégories suivantes: « 1° Notables évolués tels que le statut en est défini pour chaque territoire par les textes réglementaires; « 2° Membres et anciens membres des assemblées locales (conseils de gouvernement, " conseils d'administration, municipalités,-chambres de commerce., chambres d'agriculture et d'industrie) ; * «3°-Membres et anciens membres des bureaux des associations coopératives ou syndicales, meipbres et anciens membres des conseils d'administration des sociétés indigènes de prévoyance; « 4° Membres de l'ordre national de la Légion d'honneur, compagnons de la libération, titulaires de la médaille militaire, de la médaille de la résistance française, de la croix de guerre, de la médaille coloniale, du mérite agricole, du mérite maritime, d'un ordre colonial français ou de distinctions honorifiques locales dont la liste sera fixée pour chaque territoire par (1) Cet amendement portait les signatures. arrêté du gouverneur général ou gouverde MM. Maurice Kaouza, Anloino Avinin, neur approuvé par le ministre de la René Capitant, Pierre Bourdan, René Mal- France d'outre-mer; brant, Maurice Pouvrasseau, Eugène Petit, « 5° Tous les fonctionnaires titulaires ou Lucien Rose, Maurice Delom-Sorbé, Jacques Soustell«e, Ernest Voyer, Alfred Krieger. René auxiliaires, tous ceux qui occupent ou ont Eleven ~ André Chabanne, Jacques Baumel, occupé durant au moins deux ans un emPierre Chevallier, Etienne de Raulin, Roger ploi permanent dans un établissement Ctervalino, Guy de Botèsoudy, Antoine . Coloiina, Charles Vernier, Henri Debi,dour, Deïva commercial, industriel, artisanal, agricole, . Ziyar-atinam, Païua Vinter, René Bernaïd-Co- placé sous le régime légal, ou possédant un carnet de travail régulier: tfcier, Louis JStrunet. 1539 « 6° Tous ceux qui ont suivi pendant ^u moins le£ cours d'un établissement, scolaire français ou régulièrement autorisé, ainsi que les lettrés musulmans; « 7° Présidents et assesseurs, titulaires ou suppléants, des juridictions indigènes, anciens présidents ou -assesseurs, titulaires ou suppléants, n'ayant pas été révoqués, ou démis; « 8° Ministres des cultes; • « 9° Tous ceux qui ont satisfait aux obligations de la loi sur le recrutement da l'armée ; « 10° Tous les commerçants, industriels, planteurs, artisans et en général tous lés titulaires "d'une patente; « l i ° Tous les chefs ou représentants des collectivités indigènes et tous les chefs de village ; « 12° Tous les. propriétaires d'immeubles assortis d'un titre foncier ou d'un titre établi selon le code civil; « 13° Tous les titulaires d'un permis de chasse eu d'un permis de conduire. » M. Lamine-Guèye a déposé, au nom de -la commission des territoires d'outre-mer-, -un amendement tendant à rédiger comme suit le premier alinéa de cet article : « Pendant une période transitoire d$ deux années au maximum, seront inscrites sur les listes électorales, outre les personnes des -deux sexes qui réunissent où réunissaient déjà les conditions. rfequWeâ pour pouvoir participer aux élections générales du 21 octobre 1945 par application de' l'ordonnance n° 45-18Î4. du 22 août 1945, modifiée.par l'ordonnance -n° 45-2281 du 9 cctcbre 1945. » M. Lamine-Guèye. Je ne maintiens pas cette partie de l'amendement. M. le président. L'amendement est retiré. Personne ne demande la parole sur lô. •premier alinéa de l'article 4 ?>.. ' Je le mets aux voix. (Le premier alinéa de Varticle 4, mis aux voix, est adopté.) M. le président. M. Lamine-Guèye, au nom de la commission de la France d'outre-mer, a déposé un amendement tendant; dans le deuxième alinéa (a), à substituer aux mots: ...« vingt et un ans » Les mots: ... « vingt ans ». M. Lamine-Guèye. Je retire cet amendement. , eux #ns M. le président. L'amendement est tiré. .Personne ne demande la parole sur deuxième alinéa ?... Je le mets aux voix. (Le deuxième alinéamis aux voix, adopté.) - re« le est ,, M. le président. M. Lamine-Guèye, au nom de la commission des territoires d'outre-mer, a déposé un amendement ten* dant, dans le troisième alinéa (b) de'l'article 4, à substituer aux mots: « ...les sujets et administrés français des deux sexes âgés de 21 ans. » les mots: « ...les nationaux et ressortissants français des deux sexes âgés de 20 ans. » La parole est à M. Lamine-Guèye. M. Lamine-Guèye. 11 y a, dans le para-» graphe b), une omission que je signale tout de suite. La côte française des Somalis n'y figure pas parce que mon amendement a été rédigé d'après l'ancien texte gui comportait l'exclusion des trois colonies: établissements français d'Ooéanie, Côte française, des Somalis, Saint-Pierre et Miqueion. M. Lamine-Guèye. Mon amendement reJe demande donc qu'à l'Afrique occidentale française, au Togo, à l'Afrique joint celui de M. Houphouet. M. le préskient. La parole est à M. le équatoriale française, au Cameroun français et à la Nouvelle-Calédonie et dépen- rapporteur. dances soit ajoutée ia Côte française des M. le rapporteur. Nous avons élargi le Somalis. , . collège électoral pour les territoires franJe suis d'accord avec la commission. çais d'outre-mer et nous avons pris pour M. le président. Il s'agit donc d'un nou- base de cet élargissement les propositions qui nous sont parvenues de la commission vel amendement. de la France d'outre-mer et qui avaient Je vous prie de m'en remettre le texte. été adoptées par elle à l'unanimité. C'est alors que nous avons été saisis de 6§. le rapporteur. Je demande la parole. cet amendement. On pourrait ainsi, sans M. le président. La parole est à M. le limite, continuer à déposer des amenderapporteur. ments. Il faut pourtant s'arrêter à iu.n mo M. le rapporîéuV. La commission accepte ment donné. C'est pourquoi nous nous en de remplacer le membre de phrase : tenons aux propositions de la commission « ...les sujets et administrés français' des des territoires d'outre-mer. deux sexes âgés de 21 ans... » par- le M. le président. La parole est à M. Lamembre de phrase: « ...les nationaux et ressortissants français des deux sexes », mine-Gtfèye. M. Lamine-Guèye. Il est exact que la mais à condition qu'on mette: « âgés de première proposition émanait de la com21 ans. » Quant à la Côte des Somalis, c'est une mission des territoires d'outre-mer unaquestion que nous verrons tout à l'heure. nime. Lorsque cette question est revenue dans Nous aurons, en effet,^pl-us loin, un amendement qui propose de rétablir la repré-> îa discussion à la suite de la corresponsentation pour Saint-Pierre et Miquelon, dance échangée avec les services du minisles établissements français'd'Océanie et la tère de la France d'outre-mer, il nous est Côte française des Somalis. C'est à ce mo- apparu qu'en restreignant les catégories ment que l'amendement de M. Lamine- d'électeurs aux .seuls membres des bureaux. nous excluions tous les syndiqués, Guèye pourra venir utilement. M. le président. La commission accepte agricoles ou autres, qui sont la masse, et donc l'amendement de M. Lamine-Guèye qu'il convient d'appeler à participer aux au troisième alinéa, à la condition que scrutins en aussi grand nombre que possible. Page soit maintenu à 21 ans. C'est pourquoi, d'accord avec M. le miM. Lamine-Guèye. J'accepte. nistre de la France d'outre-mer, nous M. le président. Je mets aux voix cet avons proposé la suppression des mots « des bureaux », afin que tous les mftnbres amendement, ainsi modifié. (L'amendement, ainsi modifié, mis aux des syndicats soient électeurs et éligibles. En cela la proposition adoptée à l'unanivoix, est adopté.) mité par la commission de la France d'ouM. le président. Le texte du troisième tre-mer rejoint l'amendement de M. Houalinéa serait donc le suivant: phouet. M. le président. Je vous fais observer « 6) En Afrique occidentale française et au Togo, en Afrique équatoriaîe française, que voire proposition est moins restrictive au Cameroun français et en Nouvelle-Calé- que celle de M. Houphouet. En effet, vous demandez seulement la donie et dépendances, les nationaux et ressortissants français des deux sexes âgés suppression des mots « des bureaux », de vingt et un ans et rentrant dans l'une alors que M. Houphouet propose de rédiger comme ^suit le sixième alinéa (paragraphe quelconque des catégories suivantes: » Mais, pour tenir compte de l'adoption 3) de l'article 4: « 3° Membres et anciens éventuelle d'un amendement déposé au ta- membres des associations coopératives et bleau prévu à l'article 7, il y a lieu de ré- syndicales », ce qui suppose la suppression server cet alinéa jusqu'à l'examen de ce de îa fin de l'alinéa. Vous devriez donc vous mettre d'accord tableau. Personne ne demande la parole sur les avec M. Houphouet si vous voulez présenter un amendement commun. quatrième et cinquième alinéas ?... M. Marius Moutet, mini silre de la France Je les mets aux voix. (Les quatrième et cinquième alinéas, mis d'outre-mer. Je demande a parole. aux voix, sont adoptés.) M. le président. La parole est à M. le M. fe président. M. Félix Houphouet-Boi- ministre de la France d'outre-mer. M. le ministre de la France d'outre-mer. gny a déposé un amendement tendant à rédiger comme suit le sixième alinéa Mesdames, tnessieurs, le Gouvernement montre dans la discussion de ce projet une (§ 3o) de l'article 4: « 3° Membres et anciens membres des très grande discrétion, pour la bonne raison qu'on l'a tenu un peu à l'écart et associations coopératives et syndicales. » qu'on n'a pas cherché à obtenir de lui La parole esU à M. Houphouet. des renseignements d'ordre technique ou M. Félix Houphouet-Boigny. Mesdames, même une opinion qui aurait pu permetmessieurs, on exprime le désir de faire tre d'aboutir à un texte plus facilement participer un plus grand nombre d'élec- applicable que celui que vous allez voter. teurs à la consultation électorale. Mais Car, je puis vous l'assurer, l'application lorsqu'on écrit: « membres des bureaux » de votre texte, dans les deux mois qui cela veut dire que les coopérâteurs, les vont suivre, sera très difficile à réaliser. planteurs et les ouvriers ne peuvent pas Si je comprends bien votre intention, prendre part aux élections. vous instituez un suffrage restreint à un • Je ne vois pas pourquoi vous refuseriez certain nombre de catégories corresponpuisque vous demandez vous-mêmes que dant à ceux qu'on peut appeler des évoron étende le collège électoral. Cet amen- lués. dement a été repris par toute la commis- i Vous savez que mon sentiment personnel sion de la France d'outre-mer. I était pour le suffrage universel sur la M» le président. M. Lamine-Guèye a dé- base <run scrutin à deux degrés, comme tosé également un amendement tendant à nous Pavions accepté quand je présidais a suppression, dans le 6* alinéa de Parti- la commission des territoires eroiitre-mer, avec vote au premier degré, suivant une el» 4» des mots « «des bureaux a. Ï formule traditionnelle. Ainsi on n'aurait pas exclu une grande partie de la population, et en particulier de la population rurale. Au centre. C'était 1a bonne formule. Ml. le ministre de la France d'outre-mer. Le scrutin que vous proposez ne sera même pas un suffrage d'évolués mais presque un suffrage d'agglomérés, je veux dire comprenant surtout ceux qui sont dans les agglomérations. Vous aidez laisser de côté une partie de la population moins évoluée, mais qui, cependant, a ses habitudes traditionneliles, ses coutumes, ses chefs, qui connaît les meilleurs dans chaque village et qui serait parfaitement capable, dans des conditions de scrutin très simplifiées, qui existent dans d'autres très grands pays, de manifester sa volonté. Vous ne l'avez pas fait. L'avenir dira qui de vous ou de moi avait raison. Mais si vous me faisiez confiance, de temps en temps, vous pourriez peut-être me demander mon sentiment. Et je vous le donnerais, vous le savez, avec une parfaite indépendance et en toute sincérité. Je sais très bien quelles sont les préoccupations auxquelles vous avez obéi. Vous avez craint à la fois l'action administrative et celle de cheN qui émanent de l'administration elle-même. Mais que voulez-vous ? A ce compte, il y a bien des scrutins coloniaux qui doivent susciter chez beaucoup de personnes un certain nombre d'appréhensions. Et si c'est sur des appréhensions qu'on vote, il nous fa-ut peut-être renoncer au suffrage universel lui-même. En tout cas, nous prenons votre système. Il a e- pour but d'élargir le suffrage à peu près à tous ceux qui pouvaient être utilement recensés. Vous avez donc introduit certaines catégories de personnes ayant rempiîi certaines fonctions, capables de comprendre entièrement le sens de : leur vote et qui figurent sur des listes offr eKes. L'article 4 donne le droit de vote aux membres et anciens membres des bureaux des associations coopératives. Et M. Houphouet vous demande de ne pas limiter ce droit aux membres des bureaux, mais de l etendre à tous les membres des associations."^ Mais vous vous heurtez alors à une difficulté. • Je me mets à la place d'un administrateur. Il inscrira sur la liste qui il voudra Qui donc justifiera qu'il est membre de 1 association coopéi at've ou syndicale ? La constatation de cet:e appartenance résultera d'un acte vol ntaire. 11 suffira en effet de s'inscrire à l'association coopérative ou syndicale, et immédiatement on deviendra électeur par sa propre volonté. Ce ne sera plus par l'acte administratif qui aura recensé, m >is ce sera par un acte volontaire. C'est là que réside la difficulté, que nous retrouverons tout à l'heure dans la question du recrutement. 11 sera absolument impossible, je vous l'assure, d'arriver à inscrire sur les listes électorales la totalité des électeurs définis dans votre paragraphe 9. Je m'en expliquerai tout à Pheure. Je reviens à l'amendement de M. Houphouet. Je suis le défenseur le plus sincère 'de ces associations coopératives et syndicales. Mais pour servir de base à un scrutin qui présente des garanties de sincérité, ce critérium me paraît tout & fait insuffisant. Voilà ce que je me permets de vous dire, l'Assemblée, évidemment, étant libra de voter comme elle l'entend. * - M. le président. La parole est à"M. H011'^pliouet? M. Houphouet. Je voudrais préciser que les membres des associations coopératives et syndicales sont des planteurs... M. |e ministre de la France d'outre-mer. J e le sais. M. HoUphouet. ...qui ont une superficie déterminée, pour qui des arrêtés ont été pris dans la colonie et qui sont connus de tous les milieux. Ils sont recensés. 11 y a 12.000 planteurs indigènes qui fournissent les trois quarts de toute la production du pays. Ce sont des gens, très connus. On ne peut les. écarter des élections. C'est pourquoi je demande que l'on prenne mon amendement en ^considération. Votre- observation, monsieur le ministre, ne peut pas tenir, en ce sens que tous les administrateurs, tous les, chefs de division connaissent ces planteurs qui sont recensés et qui font partie précisément de ce syndicat. M. te ministre de la France d'outre-mer. •-Mais ils seront inscrits au titre du paragraphe 10, aux termes duquel : « tous les commerçants, industriels, planteurs, artisans, et r en général, tous les titulaires d'une* patente... J». S'ils sont propriétaires, ils sont compris dans le paragraphe 12. Par conséquent ce n'est pas la peine de les inscrire au titre de membres de la coopéra-, tive agricole. M. Houphouet. La dénomination v de nlanteurs n'est réservée à la colonie qu'aux gros propriétaires ayant au moins 25 hectares de plantations en rapport. Les indigènes qui n'exploitent que de 5 à 10 hectares ne sont pas considérés comme planteurs. C'est précisément pour défendre leurs intérêts"qu'ils se sont groupés en syndicats. * Je demande que ces propriétaires indigènes qui nourrissent la colonie participent à ces élections. M. la président Quel est l'avis de la commission ? . M. le rapporteur. La commission accepte l'amendement de M. Lamine-Guèye tendant à supprimer les mots « des bureaux ». „ M. le président. Monsièur Houphouet, vous \ous ralliez à ' l'amendement de M. Lamine-Guèye ? M. Félix Houphouet. Oui, monsieur le' président. U. le président. M. Houphouet se rallie jt l'amendement de M. Lamine-Guèye. (L'amendement de M f Houphouet est donc retiré. Je mets aux voix l'amendement de M. Lamine-Guèye, accepté par la commission. (L'amendement, fnis aux voix, est udopté.) M. le président. Le 6^ alinéa se trouve donc ainsi rédigé: , « 3° Membres et anciens membres des i associations coopératives ou syndicales, j membres et . anciens membres des~ conseils d'administration des sociétés indigè- j nés dé prévoyance' ». I Personne .ne demande la parole sur leô § alinéa, ainsi modifié ?.. Je le emets aux voix. (Le. 6 alinéa de Varticle 4. ainsi modi Jiét mis aux voix, est adopté.) M. le président. Sur les 7e et 8e alinéas de l'article 4. il n'y a pas d'amendement. Personne ne demande la parole sur ces j alinéas ?... ' Je les mets-aux voix. . (Les 7e et 8e alinéas de l'article 4, mis ttux voix, sont adoptés.) M. le président M. Larribère a présenté un amendement tendant à rédiger comme suit le 9e alinéa (§ 6°) de l'article 4 : . « 6° Tous ceux qui peuvent justifier savoir lire en français, en arabe, en malgache ou en quoc-ngu. » M* le président. La parole est 4 M. le ministre de la France djoutre-mer. M. Is ministre de la France d'outre-mer. C'est la justification qui manque. Rien n'a été prévu pour discriminer ceux qui savent lire de ceux qui sont illettrés. M. le président II est regrettable que le Gouvernement n'ait pas- collaboré avec la commission. Dans l'établissement d'une loi électorale, le Gouvernement a le droit d'intervenir. M. le président de la commission des territoires d'outré-mer. Nous n'avons pas écarté le Gouvernement. Au contraire, nous lui avons spontanément envoyé nos textes et demandé des suggestions. M. le président. Monsieur le ministre, acceptez-vous cet amendement ? M. le ministre des territoires d'outre mer. Oui, monsieur le président. t M. le rapporteur. La commission l'accepte également.. M. ie président. Je mets au voix l'amendement de Û. Larribère, accepté par la commission et le Gouvernement. (L'amendement, mis aux voix, est adopté.) M. le président Le texte de l'amender ment devient donc celui du 9e alinéa. -Au dixième ailinéa (7S), M. LamineGuèye a présenté un amendement ainsi libellé : « T . - Compléter le dixième alinéa (7°) par les mots: « pour un motif entraînant incapacité électorale ». • • Quel est l'avis de la commission ? M. le président de la commission. La commission accepte Tamendèment. M. le président. Je mets aux voix l'amendement présenté par M. Laimine-Guèye, accepté par la- commission. (L'amendement, mis aux voix, est adopté.) M. le président. Je mets aux voix le dixième alinéa (7°), complété par l'amendement de M. Lamine-Guèye. [Le dixième alinéa, ainsi modifié, mis aux vOîx, est adopté.) M. lé président Personne ne demande la parole sur le onzième alinéa ?... Je le mets aux voix. Le onzième alinéa de l'article 4, mis aux voix, est adopté.) M. le président. Nous arrivons au douzième alinéa. M. Je ministre dè la France d'outre-mer. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. le ministre de la France d'outre-mer. M. le ministre de la France d'outre-mer. Permettez-moi de- vous faire remarquer que si vous adoptiez cet alinéa sous cette forme, vous augmenteriez le corps électoral, de 2 millions d'électeurs, qui peuvent, d'ailleurs, avoir ^tisfait dans des conditions tout à fait différentes aux obligations du recrutement, colles-ci n'étant pas les mêmes dans toutes les circonscriptions électorales. Ne pensez-vous-pas, dès lors,,qu'il serait préférable de rédiger ainsi ce douzième alinéa: «. Les militaires et anciens mili- taires des armées de terre, de mer et de l'air, personnes classées dans la première ou la deuxième portion du contingent », c'est-à-dire ceux qui, effectivement, auraient fait leur service militaire ou qui auraient été. placés dans la deuxième partie du contingent, eu encore, les militaires non appelés. Cette rédaction-me paraît préférable, car le recensement- et l'établissement des listes électorales s'en trouveraient facilités. Sinon, ils seront impossibles. M, le président de la commission. La commission fait sienne la rédaction suggérée par M. le ministre de la France d'outre-mer. M. le président Je donne lecture du nouveau texte proposé par la commission pour le douzièjne alinéa (9°) de l'article 4: « 9° Les militaires et anciens militaires des armées de terre, de mer et de l'air, personnes classées dans la première ou la deuxième portion du contingent. » . ~ Personne ne demande la parole? ?... Je mets aux voix le douzième alinéa, ainsi rédigé. (Le douzième alinéa de l'article 4. ainsi rédigé, mis aux voix, est adopté.) M. le président Personne ne demande la parole sur le 13e alinéa ?.* Je le mets aux voix. (Le 13e alinéa, mis aux voix, est adopté.) M. le président. M. Lamine-Guèye propose, par.voie d'amendement, 4'intercaler dans le 14° alinéa (11°), après, le mot: « indigènes », les mots, « nomades ou sé- ' dentaires ». M. Lamine-Guèye. Je retire cet amendement, monsieur le président. M. le président L'amendement est retiré. Personne ne demande la parole sur les 14e, 15° et 16e alinéas ?... Je les mets aux voix. (Les 14e, 15e et 16e alinéas de l'article 4, mis aux voix, sont adoptés.) M. le président. Ici se place un amendement de M. Deïva Zivarattinam, tendant à compléter l'article 4 par un nouvel alinéa ainsi coîiçu: « c) Dans les établissements français de l'Inde, les Hindous français et françaises non citoyens. » La parole est à M. Zivarattinam. M. " Des va Zivarattinam. Je crois que l'amendement est accepté ipar la commission. * ; M- le rapporteur. C'est exact. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Zivarattinam, accepté ~ par la commission. (.L'amendement, mis aux voix4 .est adopté.) — M. le président. M. Fiiy-Dabo' Sissoko a «présenté un amendement tendant à compléter l'article 4 par un nouvel alinéa ainsi conçu: « Les citoyens entrant dans les catégories d'électeurs nouveaux prévues (par la présente loi pourront demander leur inscription sur la liste électorale de leur ressort jusqu'au vendredi précédant le jour •du scrutin, à 24 heures. M. le rapporteur. La commission a repoussé cet amendement. M. le président La parole est à M. Fly* * Dabo Sissoko. 1542 ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE 2e SEANCE DU 5 AVEIL 1946 Personne ne demande la parole sur cet M» Fily-Dabo Sissoko* le maintiens mon amendement qui a pour but de se- article?... Je le mets aux voix. couer la nonchalance des bureaux et leur système d'obstruction. On néglige les dos{L'article 5, mis aux voix, est adopté?) siers jusqu'au dernier moment, puis on M. le président. -M. Lamine-Guèye a dédéclare que l'on n'a pas eu Je temps de s'en occuper et électeurs sont frus- posé .un amendement tendant à compléter i'article 5 par un nouvel alinéa ainsi trés de leurs droits. Je maintiens donc mon amendement, à conçu : ^ En cas de vacance par invalidation, moins que M. le ministre me "donne des décès, démission ou pour toute autre apaisements. l'élection doit être faite dans le M. le ministre de îa France d'outre^itter. cause, délai de trois mois à partir- du jour où la Je vous donne l'assurance que je tiendrai vacance s'est produite. Si n'est pas pourvu compte de vos observations. aux vacances survenues dans les six mois M. Fiîyûaibo Sissoko. Je vous remercie, qui précèdent le renouvellement de la monsieur le ministre, et je retire mon Chambre. » ' amendement, M. le rapporteur. La commission acM, le président. L'amendement est re- cepte cet amendement. tiré. , M. le président. Je mets aux voix M. Fily-Dabo Sissoko a déposé un au- l'amendement de M. Lamine-Guèye, actre amendement tendant à compléter l'ar- cepté par la commission. ticle 4 par un nouvel alinéa ainsi conçu : (L'amendement, mis aux voix, est « Les dispositions de la présente loi con- adopté.) cernant la "désignation de nouvelles catéM. ïe président. Personne ne demande la gories'«d'électeurs seront transmises télégraphiquement aux territoires intéressés, parole ?... afin d'assurer leur mise en application Je mets aux voix F ensemble de l'artidans chaque section de vote, dans un délai cle 5. maximum de sent jours après leur paru(Uensemble de Varticle 5, mis aux voix, tion au Journal officiel de la métropole. » est adopté.) It, le ministre de la France d'outre-mer. [Article 6.] C'est fait. Déjà le projet de loi a été en M. le président. « Art 6. — Pour tous partie télégraphié et lès instructions données, parce qu'on sait bien qu'il faudra les autres territoires, il est institué un système de représentation proportionnelle beaucoup de temps. Toutes les précisions seront données té- dans le cadre de chaque territoire, conlégraphiguement de façon que, le plus ra- forme aux dispositions de l'ordonnance pidement possible, on arrrive à établir ,les n° 45-1837 du 17 août 1945, modifiée par les listes. Je crois donc que votre amende- ordonnances n° 45-2112 du 13 septembre 1945 et n° 45-2119 du 15 septembre 19-15, ment est superflu. relative au régime électoral applicable aux M. Fiiy-Oabo Sissoko. Je prends acte, élections générales de 1945 dans la métromonsieur le ministre, de votre déclaration pole et en Algérie. » et je retire mon amendement, mais il Je suis saisi par-M. Chevance, d'une n'était pas inutile, part, et M. Juglas, d'autre part, de deux M. le président, L'amendement est re- amendements identiques tendant à rédiger comme suit l'article 6: tiré. « Pour tous les autres territoires, les M. Houphouet-Boigny a présenté nn amendement tendant à compléter l'article élections ont. lieu au scrutin de liste majoritaire. » 4 par un nouvel alinéa ainsi conçu : La parole est à M. Chevance. « Les employeurs devront accorder un congé suffisant à leurs ouvriers et emM. Maurice Chevance. Notre collègue ployés appartenant aux catégories prévues par le présent article,-afin de leur permet- M. Lamine-Guèye a déjà exposé toutes les tre de se rendre au bureau de voie le plus , raisons qui militent en faveur du collège voisin de leur résidence (pour se faire ins- . unique. Toutefois, je dois développer un peu longuement, et je m'en excuse, les -erire et exercer leur droit de vote. » arguments qu'on peut invoquer à l'appui M. le président de la commission. Si ! du scrutin de liste majoritaire, , car je M. le ministre des colonies pouvait don- pense que ce système de représentation ner l'assurance que des instructions se- est vraisemblablement le meilleur moyen ron t. envoyées prescrivant l'octroi de con- d'assurer au système que, si éloquemment, gés, l'amendement pourrait être retiré, ce a défendu M, lamine-Guèy^, toute son effiqui dispenserait de faire figurer cette dis- cacité. / position dans la loi électorale. Et d'abord, quelles sont les caractéristiM. le ministre de la France d'oytre-mer. ques de ces territoires auxquels nous Je suis d'accord. Des instructions seront allons appliquer notre mode électoral ? J'en retiendrai deux, essentielles. données dans ce sens. Ce sont des territoires très étendus. Le M. fiouptYouet-Eoïgny. Dans ces condiSoudan, le Niger, la Guinée française sont tions je retire mon amendement. des territoires qui sont plus à l'échelle M. le président. L'amendement est re- de toute la métropole qu'à l'échelle de nos circonscriptions électorales en France. tiré. Je rappelle à l'Assemblée que le troi- Cela a une très grande importance, car sième alinéa de l'article 4 a été réservé. il est difficile, dans une cajp pagne électoe d'un mois, de donner aux représ en 1 y a donc lieu de réserver également ral tants des diverses listes la possibilité de U vote sur l'ensemble de cet article. prendre le conta#t avec leurs électeurs sur toute l'étendue de leur circonscription électorale. [Article 5.] Deuxième caractéristique de ces territoiRI. le président. « Art. 5. — Dans les res : c'est la première fois que nous allons territoires n'ayant droit qn'à ua seul éàu, appeler à une consultation électorale iml'élection a lieu au scrutin uninominal à portante la plupart de ces territoires d'où tre-mer. Or, ils n'ont pas, en général. un tour. » partis politiques constitués. Nous allons donc les éveiller brusquement et complètement à la vie politique. M. le président de la eommlssîcn. Voulez-vous me permettre de vous interrompre, monsieur Chevance" ? M. Maurice Chevance. Volontiers. M. le président. La parole est à M. le président de la commission, avec la permission de l'orateur. ' ' M. le président da la commission. Les représentants des groupes, au sein de îa commission ont décidé d'accepter votre amendement. (.Applaudissements.) M.-Maurice Chevance. Je v^is en remercie et je fais grâce à l'auditoire des'renseignements que j'aurais pu lui donner. {Très bien! très bien!)' M. le rapporteur. C'est un succès. M. le président. Décidément, l ' é c r i t est à la conciliation et c'est très bien. M. Jean»Jacques Juglas. C'est le symbole •de l'Union française. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de MM. Chevance et Juglas, accepté par la commission. (L'amendement, mis aux voix, est ado p té.) M. le préaident. M. Lamine-Guèye avait déposé un amendement tendant "à compléter l'article 6 par le nouvel alinéa suivant : « Toutefois, le nombre de candidats sur chaque liste sera supérieur d'une unité au nombre de députés à élire. » La parole est à M. Lamine-Guèye. M. Lamrne-Quèye. Cet amendement est maintenant sans objet et je îe retire. M. le' président. L'amendement est retiré. Personne ne demande plus la parole ?... L'amendement de MM. Chevance et Juglas, qui vient d'être adopté par l'Assemblée, constitue 1e nouveau texte de l'article 6. [Article 7.] M. !e président. « Art. 7. — Les circonscriptions électorales dans les territoires d'outre-mer sont établies conformément aux tableaux figurant en annexe à la présente loi. » Je donne lecture de ces tabdeatix. Territoires d'où tre-mer. TABLEAU ANNEXE DES CIRCONSCRIPTIONS ÉLECTORALES A REPRÉSENTATION P^pPORTlONNELLE POPULATION TERRITOIRES Maie non compris les étrangers. Sénégal Côte d'Ivoire Soudan Niger Guinée Dahomey Cameroun Tthad Madagascar . 1.903.921 REPRÉSENTATION envisagée par la présente 4.812.432 3.873.877 2 5 5 3 3 2.659.230 1.792.891 3 2 5 2.057.893 2.461.366 1.431.549 4.186.221 loi (quotient: 860.GM). 2 30 ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE — 2* SEANCE DU 5 AVRIL 1940 Quand à Flnde française, elle comporte 323.295 habitants, dont 298.510 HindousFrançais, avec 70.696 électeurs inscrits. Si DES CIRCONSCRIPTIONS ÉLECTORALES à ce nombre on ajoute celui des électrices À SCRUTIN UNINOMINAL dont le total est sensiblement égal à celui des électeurs, nos comptoirs auront, en REPRÉSENPOPULATION chiffre rond, 140.000 électeurs et électriTATION totale ces. % % TERRITOIRES envisagée non compris Sous prétexte de vouloir fondre tout le par la les • problème colonial dans un seul creuset, ce étrangers. prû&eate k». qui à mon avis serait impolitique, pour ne pas dire une grave erreur, est-il possible Mauritanie 1 élu. 376.923 de supprimer à l'Inde Française les avanTogo 1 — 876.26^ tages que vous lui avez, d'une façon conGabon 1 — 421.857 tinue et sans équivoque, reconnus et ad657.149 1 — Moyen-Cor go . . . . . . mis depuis plus de 70 ans ? 1.01*0.168 1 — •Oubangni chari ... 131.418 Comores 1 — Certes non. Pour moi, la proposition'de Nouvel! es-Calédonle la commission de l'intérieur, telle qu'elle et dépendances.. UL245 1 — est formulée en ce qui regarde l'Inde franEtablissements française, provient de ce qu'elle n'a pas été çais de l'Inde.... 1 — 298.51& exactement renseignée à temps. 8 élus. Je vous demande donc de continuer à traiter l'Inde française sur le plan politique, comme par le passé, sur un pied M. Deïva Zivarattinam a déposé un d'égalité avec la France métropolitaine.. amendement qui tend à modifier comme Je ne vous demande pas un régime 'suit le tableau annexe des circonscriptions nouveau, mais le maintien pur et simple à scrutin uninominal : x du statu quo, c'est-à-dire du traitement « Etablissements français de l'Inde, que vous n'avez jamais cessé de nous ac8 élus. »v corder. M. le rapporteur. La commission reCe faisant, nous aurons maintenu le glorieux prestige de la France vis-à-vis de pousse cet amendement. l'Inde tout entière qui, certes, dans un ave•t. le président. La parole est à M. Ziva- nir très -prochain, sera indépendante. Ce rattinam. n'est pas en ce moment que nous devons faire marche arrière; en marquant pour la M. Deïva Zivarattîfiam. Mesdames, mes- première fois, dans notre histoire politisieurs,. l'Inde française est représentée une différence quelconque de traiteau Parlement métropolitain /depuis 1875, que, entre la France et l'Inde française, c'est-à-dire depuis plus de soixante-dix ans, ment différence qui sera exploitée par nos voiet les élections législatives y ont toujours sins, à notre détriment. eu lieu d'après.les mêmes règles et prinEn conclusion, je vous demande de concipes appliqués à la France métropolitaine. Les lois des 25, février et 16 juillet 1875, tinuer, comme par le passé, à appliquer à relatives à l'organisation des pouvoirs pu- l'Inde française la loi électorale métropoblies, celle du 24 février 1875 sur l'organi- litaine et de lui accorder en conséquence sation du Sénat et "toutes ses1 modifications ;, le nombre de sièges qui lui reyient. la loi* organique du 2 août 1875 sur les M. le président. Quel est Pavis de la élections des sénateurs et toutes ses modifications ; le décret organique du 2 février commission ? 1852 pour l'élection des députés au corps M. le rapporteur. Nous voudrions, monlégislatif et toutes ses modifications ; la loi sieur le président, connaître l'opinion de électorale du 10 avril 1871; la loi organique M. le ministre. du 30 novembre 1875 sur l'élection des déM. le président. La parole est à M. le miutés, la loi du 21 juillet 1927 portant rétanistre de la France d'outre-mçr. lissement du scrutin uninominal pour M. le ministre de la France d'outrel'élection des déiputés ; celle .du 25 mars 1932 relative à l'élection des députés ont mer. M. Zivarattinam a déposé deux amenété toutes appliquées, in extenso, dans dements, l'un qui demande trois élus, l'autre qui en demande deux. Je suis enl'Inde française. Tenant compte, à juste titré", de la*civi- clin, messieurs, à vous recommander d'aplisation millénaire, de l'évolution politique prouver l'amendement demandant deux de l'Iqde et prenant en considération la élus. situation géographique de nos* comptoirs Vous avez posé un principe contraire, disséminés et isolés les uns des autres de mais, pour l'Inde française^ il y a pluplusieurs centaines de kilomètres dans la sieurs raisons qui militent en faveur de vaste péninsule de l'Hindoustan, tenant cette décision. Il y a d'abord l'étendue compte également des intérêts^ locaux de considérable du territoire, la dispersion cette population, la France n'a^jusqu'à CP et puis y a vraiment le plus grand inté*our, établi aucune différence entre ellç et rêt politique en ce moment à rapprocher 'Inde française en ce qui concrne, la re- autant que possible l'Inde de la métroprésentation métropolitaine. pole et à la faire participer autant que C'est «donc, pour l'Inde -française, une possible à sa vie actuelle. (Applaudissesituation politique acquise, en droit et en ments.)^ fait, que l'on ne saurait lui supprimer Devant cet intérêt ainsi manifesté, l'Assous* aucun prétexte. semblée acceptera de donner deux dépw Vouloir le contraire serait faire marche tés à l'Inde. en arrière, pour ne pas.dire faire fausse Kl. le président. La parole est à M. le route. Ce serait, d'ailleurs, contraire.à l'esrapporteur. prit qui nous anime. \ Ce n'est un secret pour personne qu'à M. le rapporteur. La commission est l'heure actuelle l'Angleterre, représentée disposée à donner satisfaction à l'un des dans l'Inde par trois /de ses ministres mu- deux amendements déposés .par notre nis de pleins pouvoirs, prépare en accord collègue, celui qui réclame deux repréavec les élus de l'Inde, la prochaine consti- sentants. ^ tution Indépendante de la vaste péninsule, Mais il faut qtfil soit bien entendu que comportant 415 millions d'habitants. TABLEAU ANNEXE E 154a cette concession ne saurait mettre en . cause le principe que nou^" avons posé d'un représentant par 800.000 habitants pour l'ensemble des territoires d'outremer. Si nous sommes d'accord sur ee point, la commission accetpte cet amendement, et ne voit aucun inconvénient à ce que l'Assemblée décide de conférer deux sièges aux habitants de l'Inde française. M. Deïva Zivarattinam. Je me rallie à la proposition de la commission et du Gouvernement, tendant à l'octroi de deux élus. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Zivarattinam dans M forme acceptée par le Gouvernement et par la commission, c'est-à-dire avec le chiffre de deiix élus. (L1 amendement, ainsi modifié, mis aux voix, est adopté.) M. Deïva Zivarattinam. Je tiens à remercier M. le ministre de la France d'outremer et toute l'Assemblée d'avoir fait droit, avec tant de bienveiiance, à mon amendement. JgL le président. M. Lamine-Guèye a déposé, au nom de la commission des territoires d'outre-mer, un amendement tendant à compléter cpmme suit les tableaux annexes des circonscriptions électorales à scrutin uninominal; REPRÉSENTATION envi sagée par la. présente loi. Saint-Pierre et Miquel on . . . . . . . . . . . Etablissements français d'Océanie... Côte française des Somalis 1 élUi 1 1 Quel est l'avis de la commission ?.?. M. le rapporteur. La commission accepte' l'amendement. M. le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Lamine-Guèye, accepté par la «ommission. {L'amendement, adopté.) mis aux voix, est M.. le président. M. Charles Vernier a présenté un amendement ayant pour objet de compléter comme suit le tableau annexe des circonscriptions électorales à. scrutin uninominal: i TERRITOIRES Etablissements français d'Océaniç... POPULATION totale non compris les étrangers. REPRÉSENTATION envisagée par la prçèente Ioî. 52.000 1 élu. « Cet amendement est satisfait- par le vote de l'amendement de M. Lamine-Guèye. M. Maurice Kaouza et plusieurs de ses collègues ont déposé un amendement ainsi rédigé : « Aux deux tableaux annexés à l'arti- cle 7, ajouter un nouveau tableau ainsi conçu : TABLEAU ANNEXE DES CIRCONSCRIPTIONS ÉLECTORALES PRÉVUES POUR LE COLLÈGE DES ÉLECTEURS DE STATUT MÉTROPOLITAIN montrer que si elles né sont pas présentes dans les textes elles le sont dans nos pensées et dans nos cœurs. (Vifs applaudissements.) M. le président. L'Assemblée unanime ratifie ces paroles. [.Article 3 (suite).] TERRITOIRES NOMBRE de , circonscriptions. Sénégal—M a ur i t a nie .. ^ Dahomey—Togo ... Son-dan—Niger .... Côte <f Ivoire Guinée Ou bang u i - C h a r i— Tchad Moy en-CtfîLg o—G abon Cameroun Madagascar: l ree circonscription. 2 circonscription. REPRÉSENTATION envisagée par la présente loi. 1 1. 1 1 1 10 élus. ty. le président. Nous revenons à l'article 3 qui'avait été précédemment réservé. La parole est à M. le rapporteur. ) M. le rapporteur. Par suite des' modifications apportées au tableau annexé à l'article 7, en ce qui concerne les établissements français de l'Inde, il y a lieu de supprimer la deuxième phrase de l'article 3. M. le président. Le nouveau texte de cet article serait donc ainsi conçu: « Chaque territoire aura droit à un député pour °00.000 habitants et fraction de 800.000 égale ou supérieure à 400.000. » Personne ne demande la parole ?... Je mets aux voix l'article 3 ainsi modifié. (L'article 3, ainsi modifié, mis aux voix, est adopté.) [.Article 4 (suite).] La parole est à M. Kaouza. M. Kaouza. Cet amendement n'a plus d'objet et je le retire. M. le président. L'amendement est retiré. La parole est à M. Alexandre Varenne, sur l'article. Mï Alexandre Varenne. Mesdames, messieurs, dans la longue liste, des territoires de la France d'outre-mer pour la plupart réunis sous nos drapeaux par la République et auxquels nous allons donner une vie politique plus pleine et plus large, une place reste douloureusement vide, celle de l'Union indochinoise. Je pense que • nous serons d'accord avec- la commission et avec le Gouvernement ainsi qu'avec l'Assemblée" tout entière pour adresser aux populations indocbinoises l'assurance que la place de leurs représentants reste marquée et que la France les attend. (Vifs applaudissements.) M. le président. La parole est à M. le ministre de la France d'outre-mer. M. le ministre de la France d'outre-mfr. Mesdames, messieurs, je comprends parfaitement que la commission n'ait rien mis dans le projet qui concerne l'Indochine, d'abord parce que nous poursuivons des négociations, que ces négociations doivent resiter entièrement libres de c* aque côté, e t que nous n'avons pas'le droit d'eû préjuger les résultats, puisque c'^st précisément îa volonté des populations qui doit sç manifester au cours de ces négociations. Si la fédération indochinoise ou les pays qui -en feront partie désirent siéger dan? cette Assemblée, leurs assemblées le diront et elles seront libres d'y venir siéger: Si, au contraire, elles estiment préférable, au cas où la constitution se prononcerait éh faveur d'une assemblée fédérale, de siéger seulement à l'assemblée fédérale, elles siégeront simplement à l'assemblée fédérale des (pays associés. " Dans cette incertitude de la situation et en même temps par respect de la liberté de ceux avec lesquels nous traitons librement, je «pense que ' nous n'avons rien à' ajouter pour l'instant à la loi et que les paroles que nous aurons prononcées, M. Varenne et moi, suffiront pour M. le président. Nous revenons à l'article 4, dont le 3e alinéa avait été précédemment réservé Par suite de l'adoption de l'amendement de M. Lamine-Guèyee à l'article 1, il y a lieu d'ajouter, au 3 alinéa de l'article 4: Saint-Pierre et Miquelon, les établissements français, d'Océanie et la Côte française des Somalis. Cet alinéa serait donc ainsi rédigé: « b) En Afrique occidentale française et au Togo, en Afrique équatoriale française au Cameroun français et en Nouvelle-Calédonie et dépendances, à Saint-Pierre et Miquelon, aux établissements français d'Océanie et à la -Côte française des Somalis, les nationaux et ressortissants français des deux sexes âgés de vingt et un ans et rentrant dans l'une quelconque des catégories suivantes: » Personne ne demande la parole?... Je mets aux voix le 3e alinéa de l'article 4 ainsi modifié. (Le 3e alinéa de l'article 4, ainsi modifié. mis aux voix, est adopté.) M. ïe président. Je mets aux voix l'ensemble de l'article 4. (Vensemble de Varticle' 4, mis aux voix, est adopté.) [Article 8.] M. le président. « Art. 8. — Les dispositions du titre VI de la loi relative à l'élection des députés de la France métropolitaine, des départements de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane et de l'Algérie, concernant la propagande électorale, sont applicables aux territoires d'outre-mer suivant des modalités propres à ces territoires. » Personne ne demande la parole ? . . . x Je mets aux voix l'article 8. (L'article 8, mis aux voix, est adopté.) M. le président. M. Vergés a déposé- un amendement tendant k compléter l'article 8 par les dispositions suivantes: « Il sera constitué au chef-lieu de chaque territoire d'outre-mer, centre de circonscription, une commission composée d'un représentant de chaque candidat ou liste de candidats,, chargée de régler en accord avec le gouverneur et les autorités administratives tous les problèmes posés par les opérations électorales : inscrip- tion des nouveaux électeurs, usage de ,!a radio, des. moyens d'imprimerie et de déplacement, utilisation de«s salles de réunion, contrôla du scrutin, etc. » M. le président. Quel est l'avis de la commission ? M. le rapporteur. La commission avait subordonné son avis à celui du Gouver-, nement. M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?. M. le ministre de la" France d'outre-mer, En somme, il s'agit des opérations qui doivent avoir lieu avant les élections, et cela n'a rien à voir avec Jfe .jugement à porter ou les difficultés qui pourraient survenir à l'occasion du scrutin. C'est quelque chose d'analogue à ce qui se fait dans la métropole et je trouve cela normal. M. Se président. C'est de la réglementation. M. le ministre de la France d'outre-mer. En effet, c'est de la réglementation administrative. Il suffira .à l'administration- de faire connaître qu'il y aura lieu de se conformer à ce qui est fait dans la métropole. M.. 1e président. La parole est à M. Vergés. M. Raymond Vergés. Il me semble qu'un délégué de chaque liste ou de chaque candidat peut régler avec l'administration toutes les questions qui se rapportent k la radiodiffusion, à l'inscription sur les listes électorales, etc. Une telle disposition dispense, par conséquent, les futurs candidats d'être présents. Chacun d'eux est représenté par un mandataire. M. le président. C'est une disposition h )eu près analogue à celle qui existe dans Îa loi électorale prévue pour la métropole. La commission pourrait donc, ce me semble, acceptér l'amendement. M. le président de la commission. L'auteur de l'amendement accepte l'assurance donnée par le Gouvernement, que » des instructions seront données dans le sens qu'il demande. M. le ministre de la Franee d'outre-mer. Le titre VI de la loi relative aux élections dans la France métropolitaine contient, précisément des dispositions à cet égard. M, le président de la commission. Elles pourront être appliquées à la France d'outre-mer. M. le président. L'auteur de l'amendement est d'accord ? • RA. Raymond Verges. Oui, monsieur le président. M. le président. L'amendement est retiré. M. Bissoi a. présenté un amendement tendant à compléter l'article 8 par un nouvel alinéa ainsi conçu: « Les stations de radiodiffusion seront mises à la disposition des candidats ou listes de candidats, en vue de permettre la diffusion de leur programme pendant la période électorale. « Les modalités de cet usage seront décidées en accord avec la commission des représentants des candidats ou listes des candidats «prévue par un autre amendement. » M. le président de la commission. Cet amendement a le mêiîie objet. M.v le président. L'auteur de l'amendement aceepte-t-il que le règlement de cette question soit confié au Gouvernement?/ M. Léopold Bissol. Oui, monsieur le président. Je retire donc mon amendement. . M. le président. L'amendement est retiré. M. Vergés a présenté, un amendement tendant à insérer, après Farticle 8, un nouvel article ainsi conçu: « Sur demande au gouverneur d'au moins un candidat ou liste de candidats, des cartes spéciales seront émises par l'administration et signées de la main du gouverneur. « Ces cartes seront distribuées en nombre égal à chaque candidat ou liste de candidats à raison de deux par bureau de vote. « Elles (permettront aux porteurs de pénétrer dans le bureau de vote, d'y siéger, d'assister au scrutin et de signer le procès-Verbal. « La non-acceptation par les responsables d'un bureau de vote, de ces porteurs et des pouvoirs qui leur sont attribués le présent amendement, entraînera annulation des opérations électorales de ce bureau. « Ces dispositions annulent toutes dispositions antérieures ou contraires, sauf accord préalable de l'ensemble des candidats ou liste de candidats en présence. » La parole est à M. lé ministre de la France d'outre-mer. Ht, le ministre de la France d'outremer. Le Gouvernement demande à l'Assemblée de repousser cet amendement. Il y a des circonscriptions, par exeme, où il y a jusqu'à dix-huit candidats, est vraiment difficile de prévoir comment chaque candidat pourrait être représenté. * Je conçois parfaitement qu'il pourra y avoir des bureaux organisés et que les artis puissent avoir des délégués pour les ureaux. 11 arrive que certains candidats n'obtiennent que quelques voix. S'ils ont des représentants dans tous les bureaux, ils auront beaucoup plus de représentants que d'électeurs. * La proposition n'est pas acceptable, mais je suis tout à fait d'accord pour donner des instructions administratives, ti'après lesquelles les représentants des partis devront être admis dans les bureaux de vote pour surveiller les conditions du yote. M. le président. La parole est à M. Vergés. E Ml. Raymond Vergés. Dans les bureaux de vote, on admet les gens qui ont des procurations. Les procurations coûtent cher. Les listes, opposées les unes aux autres, n'ont pas les mêmes moyens à leur disposition. La liste pauvre ne peut avoir parfois dans les bureaux qu'un ou deux représentants, alors que, de l'autre côté, il y en a souvent huit ou plus. Je demande donc que le gouverneur 'donne par bureau deux cartes à chaque liste. Comme il y a deux ou trois listes en présence, pour vingt-cinq bureaux cela lait cent cartes. Personne n'aura le droit d'entrer dans les bureaux qu'avec cette carte. Ceux qui l'auront, auront le droit de vérifier ce qui s'y passe. Cela sauvegarde la justice et l'équité. . C'est pourquoi je demande que les pouvoirs sur papier timbré, enregistrés, soient remplacés par des cartes signées de la main même du gouverneur. M. le président. La parole est à M. le ministre de la France d'outre-mer # M, le ministre de la France d'outre-mer. Je ne vois pas d'inconvénient à ce que la procuration soit dispensée de timbre et de frais. Mais faites attention de ne pas introduire en cours d'élection trop de personnes dans le bureau dé vote. Vous savez très bien que nombre de ces élections se déroulent dans un certain désordre si les bureaux de vote son encombrés. A mon sens, ce sont les partis qui doivent donner des garanties et il faut que les listes aient derrière elles au moins des partis organisés qui se présentent sérieusement. Si, à toute personne qui fera une simple déclaration de candidature, on accorde 25, 30 ou 40 représentants, nous risquons d'avoir les pires désordres. M. le président de la commission. Dans certains endroits où fonctionne le scrutin uninominal, il y a 17 ou 18 candidats. M. le ministre de la France d'outre-mer. Je vous demande de he pas inscrire ces dispositions dans la loi. Nous tiendrons compte de v^s observations et nous donnerons des instructions à cet égard. M. Raymond Vergés. Nous demandons qu'il n'y ait pas plus d'un représentant de chaque liste, pour éviter l'encombrement. M. le ministre de la France d'outre-mer. D'accord. M. le président. Monsieur Vergés, vous retirez votre amendement? M. Raymond Vergés. Oui, monsieur le président. M. le président. L'amendement est retiré. [.Article 9.] M. le président. « Art. 9. — Les modalités d'application de la présente loi seront fixées par décret rendu en conseil des ministres sur proposition du ministre de la France d'outre-mer. » Personne ne demande la parole sur l'articlé 9 ?... Je le mets aux voix. (L'article 9, mis aux voix, est adopté.) M. ie président. Avant de mettre aux voix l'ensemble^ des ariicles de la deuxième proposition de loi, je dois faire connaître que la commission propose d'en rédiger comme suit le titre: « Proposition de loi relative à l'élection des députés des territoires d'outre-mer ». 11 n'y a pas d'opposition ?... Ce titre est adopté. Personne ne demande la parole ?... Je mets aux voix l'ensemble de la deuxième proposition de loi. (L'ensemble de la deuxième proposition de loi, mis aux voix, est adopté.) DEUXIÈME PARTIE. —- TUNISIE ET MAROC M. le président. Nous abordons la discussion de la troisième proposition de loi, concernant la Tunisie et le Maroc. La parole est à M. Biondi, rapporteur de la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale. départementale et communale. M. Jean Biondi, rappotteur. En ce qui concerne la Tunisie et le Maroc, on se trouve en face d'une situation tout à fait particulière. En effet, ces territoires ne sont pas placés sous la souveraineté française comme l'ensemble des autres territoires de la France d'outre-mer. Il s'agit de territoires soumis auv protectorat français, mais en même temps soumis à la suzeraineté du sultan ou du bey, selon qu'il s'agit du Maroc ou de la Tunisie* Par conséquent, les intérêts qui doivent, être représentés à l'Assemblée nationale sont, .essentiellement ceux des , ressortissants français installés dans ces protectorats. La commission de l'intérieur a donc pensé qu'il n'était pas possible de faire une loi nouvelle pour le Maroc et la Tunisie et que la loi qui avait fonctionné pour les élections d'octobre 1915 pouvait parfaitement s'appliquer à ces deux territoires sous protectorat. En conséquence, elle demande à l'Assemblée de décider que sera reconduite l'ordonnance qui a fixé le régime électoral pour le mois d'octobre dernier. M. Alexandre Varenne. Sous forme de loi ? M. ie rapporteur. Sous forme de loi, naturellement. M. le président. Personne ne demande la parole d'ans la discussion générale ?... Je consulte l'Assemblée sur le passage à la discussion des articles. (L'Assemblée, consultée, décide de pas* ser à la discussion des articles.) [Article 1er.] M. le président, « Article 1er. — Les citoyens français de Tunisie éliront deux représentants et les citoyens ^français de la zone française du Maroc, trois représentants, au scrutin de liste à un tour avec représentation proportionnelle, conformé-» ment aux dispositions de l'ordonnance n° 45.2111 du 15 septembre 1945. » Par voie d'amendement; MM. Mohamed Bendjelloul, Ben Aly Chérif, Benchennouf, Abderrahman Bouthiba,, Smaïl Lakhdari, Mohand Achour, Abderrahman Farès proposent de rédiger ainsi cet article: « Les citoyens français et les musulmans algériens de Tunisie éliront trois représentants et les citoyens français ainsi que les musulmans algériens de la zone française du Maroc, quatre représentants au scrutin de liste à un tour... » (Le reste de l'article sans changement.) » La parole est à M. BencîjellouL M. Mohamed Bendjelloul. Il existe, en Tunisie et au Maroc, des musulmans algériens. Les musulmans algériens qui sont allés au Maroc l'ont fait de la manière sui«* vante : Les uns sont ou descendent d'anciens militaires de la conquête de 1907 qui sont restés sur place, d'autres sont des fonctionnaires que le gouvernement de l'Algérie a envoyés dès la pacification pour organiser les*cadres. En dernier lieu, ce sont des frontaliers qui ont pénétré au Maroc, comme en Tunisie, et qui s'y soiit installés. Ces musulmans algériens se sont trouvés, depuis qu'on a donné le droit de vote aux Français du Maroc et de Tunisie, dans une position particulière, car ils ne participent ni aux élections du Maroc ni aux élections générales. Par conséquent, c'est en leur faveur que j'ai présenté mon amendement. Je veux bien retirer la partie de mon amendement qui consiste à porter de deux à trois les représentants du Maroc et de la Tunisie. Mais, je maintiens la partie qui consiste à englober les musulmans algériens résidant en Tunisie et au Maroc avec les citoyens français de Tunisie et du Maroc, afin qu'ils fassent partie du même collège électoral et qu'ils prennent part aux élections générales. \ M, le président. M. Léonetti a déposé un rique des groupes algéro-mulsulmans insameridemèrit à peu près semblable; à cèlui tallés au Maroc et en Tunisie, D'autre part, je reconnais volontiers et M. Bendjelloul. J'en donne lecture : ' à Rédiger comme suit le début dé. cet spontanément qu'il est injuste de priver > de l'exercice de leur droit de vote les article : « Les citoyens français de Tunisie et les Algéro-musulmans installés en Tunisie et Français musulmans algériens, domicilies •au Maroc. Mais on peut très bien prévoir en Tunisie ou y résidant, éliront deux re- en leur faveur des dispositions analogues présentants et les citoyens français de la à celles qui ont été prévues pour les cizone française du Maroc et les Français toyens français qui ne peuvent pas exer"musulmans algériens, domiciliés dans cette cer leur droit de vote dans des conditions zone ou y résidant, trois représentants... » normales. Différentes propositions de loi ont été ftie reste sans changement). » déposées en ce sens, et cela est d'autant La parole est à M. Léonetti. )lus raisonnable qu'en ce qui concerne M. Jean Léonetti. L'amendement que j'ai a Tunisie particulièrement, les groupes 'déposé a pour -objet de donner le droit de algériens installés sur le sol de la Régence vote aux Français musulmans d'Algérie sont près de la frontière franco-tunisienne. 5jui résident au xMaroc et en Algérie. Je verrais très bien des bureaux spéCes Français musulmans n'ont aucune ciaux de vote installés dans les centres possibilité de représentation du fait que. où domine l'élément algérien, et les votes jusqu'à présent, on n e leur a pas octroyé centralisés et transmis ensuite dans les la citovenneté française et ils ne pour- communes algériennes où seraient insront pas, par conséquent, exprimer leur crits ces musulmans algériens. Mais, dès .opinion. lors que l'on juge impossible, ou non Alors qu'en Algérie, ils ont la possibv désirable, pour le moment, de grouper lité de voter au deuxième collège, au Ma- d'un côté ae la frontière algéro-tunisienne roc, il n'y a qu'un seul collège, celui des dans un collège unique les non citoyens musulmans et les citoyens français, il est citoyens français. Nous ne pouvons pas admettre que les absurde de songer à les grouper de PauFrançais musulmans d'Algérie, résidant • tre côté de cette frontière. depuis plusieurs années au Maroc et en M. le président de la commission. Je feTunisie,, n'aient pas la possibilité de voter. Nous demandons donc qu'ils votent avec rai simplement remarquer à M. Colonna le collège français, comme (cela a été ac- que les musulmans votent en France. cordé aux Français musulmans d'Algérie M. Antoine Colonna. Le problème n'est qui habitent la métropole et qui désignent pas le même. L'importance du groupe des ainsi des représentants français. musulmans algériens séjournant en France L'application du même principe étant n'est pas comparable à celle du groupe îaite au Maroc et en Tunisie, nous aurons des musulmans algériens séjournant en ainsi la possibilité, par l'intermédiaire des Tunisie. Français musulmans d'Algérie, d'établir M. Jean Léonetti. Je demande la parole. Tin lien encore plus étroit entre la grande famille des musulmans français du Maroc M. le président. La parole est M. Léoet de Tunisie et la grande famille des netti. -Français. (Très bien! très bien!) RM. Jean Léonetti. Je désire répondre à M. le président. La parole est à M. le M. Colonna que les considérations qu'il vient de développer ne sont oas commuprésident de la commission. nes aux deux groupes. Je ne ve;ix pas reM. te président de la commission. La venir sur l'argumentation qui l'a conduit à commission repousse l'amendement de rejeter la conception du collège unique M. Bendjelloul et accepte celui de M. Léo- pour J'Algérie. netti. Le parti socialiste m'a, mandaté pour lui En effet, la commission est d'avis qu'il répondre et j'ai le regret de lui dire que y a lieu de faire voter les Algériens rési- si je m'incline devant Je vote émis par dant au Maroc et en Tunisie. Mais elle l'Assemblée, je n'entends pas cependant s'oppose à toute augmentation du nombre que l'on parle de considérations commu<des députés, qui est déjà assez élevé. nes pour essayer de retirer certains avanM. Mohamed Bendjelloul. Je me rallie tages aux musulmans algériens qui séjourà l'amendement de M. Léonetti et je re- nent au Maroc et en Tunisie. En ce qui "concerne la Tunisie, on a créé tire le mien. les ideux collèges et vous savez très bien M. le président. M. Bendjelloul retire q.ue l'on ne peut en faire autant au Maroc. son amendement et se rallie à celui de Comment les citoyens français qui s'y M. Léonetti, qui est accepté par la com- trouvent pourraient-ils exprimer leur opimission. nion ? Les citoyens français qui se trouM. Antoine Colonna. Je demande la pa- vent en Algérie et au Maroc n en auraient role, contre l'amendement de M. Léonetti. aucune possibilité. C'est pour cette raison que nous avons demande qu'ils puissent Ri. le président. La parole est à M. Co- voter avec les citoyens français et ils ne lonna. provoqueront pas beaucoup de changeM. Antoine Colonna. Il me semble que ment en votant dans ce sens. la simple logique s'oppose à l'adoption de En elïet, ce ne sont' pas les quelque l'amendement de M. Léonetti. 20.000 musulmans algériens qui se trouLes mêmes considérations qui ont mo- vent au Maroc, sur lesquels 8.000 environ tivé le rejet du principe àu collège unique sont électeurs, qui pourront profondément en Algérie s'appliquent à la question du modifier une représentation française éma«vote des musulmans algériens au Maroc nant de plus de 100.000 électeurs fran.et en Tunisie. çais. Le problème est commun; il ,ne peut Vous pouvez donc adopter cet amendeêtre traité que suivant des données com- ment sans aucune crainte. munes; il ne peut recevoir qu'une soluJe demande à l'Assemblée de bien voution commune. loir donner cette possibilité d'expression . J'ajoute qu'une raison d'ordre pratique de son opinion à une' grosse partie de la suffirait aussi à s'opposer à l'adoption de population algérienne qui, depuis plusieurs cet amendement. Cette raison est sim- années, a étroitement collaboré avec les ple: c'est que nous n'avons pas de pré- citoyens français à l'œuvre d'unification cisions certaines sur l'importance numé- , du protectorat. Î M. Antoine Colonna. Je ne prétends pas interdire aux musulmans algériens l'exercice du droit de vote. Je suggère simplement d'établir en leur faveur une. procédure exceptionnelle, anailogue, d'ailleurs, à celle prévue pour d'autres citoyens français. M. le président. Les opinions pour et contre ont pu s'exprimer librement, monsieur Colonna. Au reste, je vous fais observer que vous n'avez "pas déposé d'amendement. Je vais mettre aux voix l'amendement de M. Léonetti, accepté "par la commission. M. Antoine Colonna. J'aimerais connaître le sentiment du Gouvernement sur cette question, car je sais qu'il a pris position. Ri. le président de la commission. L'Assemblée est souveraine en matière de législation électorale. Ri. le président. La commission a . donné un avis favorable; l'Assemblée va maintenant se prononcer. Je mets aux voix l'amendement de M. Léonetti, accepté par la commission. (L'amendement, mis aux voix, est adopté.) Personne ne demande la parole ?...Je mets aux voix l'article 1 er , modifié par l'amendement de M. Léonetti. (L'article 1er, ainsi modifié, mis aua% voix, est adopté.) [Articles 2 et 3.] s Art. 2. — Le résident général de France à Tunis et le résident général de France au Maroc sont chargés, chacun erv ce qui le concerne, d'établir par voie d'arrêté les diverses modalités dir régime électoral, en adaptant aux conditions locales les dispositions de l'ordonnance 45-1837 du 17 août 1945, modifiée par les ordonnances n° 45-2112 du 13 septembre 1945 et n° 45-2119 du 15 septembre 1945, relative au régime électoral applicable aux élections générales de 1945 dans le métropole et en Algérie. » — (Adopté.) « Art. 3. — Le résident général de France à Tunis et le résident général de France au Maroc sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d'établir par voie d'arrêté les diverses modalités relatives à la réglementation de la propagande en les adaptant aux dispositions du titre VI de la loi relative à l'élection des députés de la France métropolitaine, des départements de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane et de l'Algérie. » — (Adopté.) M. le président. Avant de mettre aux voix l'ensemble des articles de la troisième proposition de loi, je dois faire Connaître à l'Assemblée que la commission propose d'en rédiger comme suit le titre: « Proposition de loi relative à la participation des Français de Tunisie et de la zone française du Maroc à l'élection des députés à l'Assemblée nationale ». 11 n'y a pas d'opposition?... (Ce titre est adopté.) Ri. le président. Personne ne demande l a parole?... Je mets aux voix l'ensemble de lai troisième proposition de loi. (L'ensemble de la troisième proposition de loi, mis aux voix, est adopté A - M, le président. Il reste à l'Aesemlxée à achever la discussion de la proposition "de loi relative à r élection des députés de la France métropolitaine, dont plusieurs articles ont été réservés à la demande de îa commission. ; Vous souhaitez une suspension de séance, monsieur le rapporteur? , M. le rapporteur» Oui, monsieur le président. ~ M. le président. Il n'y a pas. d'opposition?... La séance est .supendue. ' {La séance, suspendue à minuit cinquante minutes, est reprise à une heure quarante minutes.) - M. le président. La séance est reprise. PREMIÈRE PARTIE: MÉTROPOLE (suite.) i M. le président. Nous revenons à la première proposition de loi (Métropole, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Algérie). [Article 17 Lis.] - M. le président. La commission propose un article 17 bis nouveau ainsi conçu: ' « Art. 17 bis. — En aucun cas, une circonscription ne peut avoir, ipar le jeu de l'article 17, plus de sièges que le nombre 4e suffrages exprimés. ne comporte un nombre entier de fois le quotient, plus un. « Si plusieurs listes se trouvent en coin-, pétition pour urn ou plusieurs sièges dans *une même circonscription, le plus fort pourcentage d'emporté. » ' La parole est à M. le rapporteur. , M. lé rapporteur. Je dois rappeler d'abord l'objet de l'article 17. . Il règle, ,si je puis dirk, la domiciliation cles sièges conférés à titré complémentaire aux listes interdépartementales. ; Lorsqu'on a déterminé le nombre de sièges revenant à la liste interdépartementale de chaque parti où organisation, il s'agit de placer ces sièges. Nous avons adopté, pour établir cette domiciliation, une règle que nous avons appelée la règle du plus fort pourcentage. Gril peut arriver que, parle jeu de cette règle, des petits départements où le nombre des électeurs est peu élevé obtiennent des pourcentages extrêmement élevés par rapport à eaux de départements plus importants ou de circonscriptions plus larges. Cet inconvénient risque de jouer souvent. Il peut se fa-iïe, par exemple', qu'un département bénéficie, avec 80.000 .suffrages, de quatre ou cinq sièges, alors qu'un autre département, qui comptera 110.000 ou 150.000 suffrages exprimés, n'aura droit qu'à trois représentants. • C'est l'inconvénient qu'avait souligné ce matin notre collègue M, Âvinin. Nous ' avons voulu y remédier par le jeu de l'article 17 bis que nous vous proposons. Nous 'parvenons à un résultat satisfaisant en divisant le total des suffrages exprimés dans le département par le quotient national, fîous obtenons ainsi un nombre et nous disons qu'en aucun cas le nombre des sièges obtenus par ce département ne devra être supérieur au nombre ainsi obtenu "augmenté de l'unité. Ainsi nous limitons la possibilité qu'auraient eue, par le jeu de l'article 17, certains départements d'obtenir un nombre de sièges trop important. Tel est le mécanisme, de l'article supplémentaire que nous vous proposons d'insérer entre l'article 17 et l'article 18 de la loi. Il peut arriver, en outre, que plusieurs -listes soient en compétition pour ces sièges supplémentaires. Prenons, par exèanple, une liste A qui, par le jeu du pourcentage, a droit à un siège, complémentaire dans un départe-ment déterminé, l'Oise, par exemple. Supposons que, par le même jeu, uné liste B et une liste C, aient droit chacune, également à un siège complémentaire dans ce département; Il peut se faire, dans ces conditions, que ie nombre limite fixé par le premier alinéa de l'article 17 bis soit dépassé et qu'il n'y ait, en réalité, que deux sièges à pourvoir. Quelles seront les listes qui en bénéficieront ? Les deux listes qui, dans ce département, présentent le plus fort pourcen^ tage. Chacune aura donc un siège. Quant à l'autre liste, le siège auquel a droit le parti dont elle dépend pourra être repris dans un département où il reste des sièges à pourvoir. Voilà le mécanisme de l'article que nous vous proposons. 11 corrige fort heureusement les "inconvénients signalés, Nous avons demandé aux services techniques du ministère de l'intérieur de chiffrer l'économie du ^projet. Les résultats auxquels nous aboutissons, en prenant pour base le scrutin du 21 octobre, sont extrêmement satisfaisants, à la fois pour .là répartition proportionnelle des sièges entre les partis et sur le plan géographique, pour la. répartition proportionnelle entre les régions. Dans ces conditions, nous sommes fondés à dire, quels que soient les sourires que mes déclarations pourront provoquer, que la loi électorale que nous allons voter dans un instant,, est une loi de représentation proportionnelle juste et loyale, puisqu'elle respec'e à la fois lès intérêts des., partis, et les intérêts des diverses entités" géographiques. (Applaudissements à gauche, à Vextrême-gauche et au centime.) M. Antoine Avinin. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Avinin. M. Antoine Avinin. Je voudrais remercier M. le rapporteur de l'effort qu'il a fourni et lui faire remarquer que, malgré quelques paroles que j'aurais pu prendre en mauvaise part lorsqu'il me disait que je n'avais pas compris, je m'aperçois que, beaucoup plus vite que moi, la commission a compris le sens de mes observations de ce matin Elle a, en effet, rédigé un amendement essentiel que l'on vient de nous exposer, qui s'appelait à vingt-trois heures, 22 bis, qui s'appelle maintenant 17 bis. Je prends note. Mais ce qui m'inquiète, c'est que, de concession en concession, vous avez abanconné morceau par morceau, l'essentiel dés principes sur lesquels la représentation proportionnelle intégrale était fondée. Vous êtes partis d'une volonté de faire une loi de représentation proportionnelle intégrale. Vous vous êtes plongés ensuite dans des soucis au profit des entités géographiques. Puis, vous êtes allés trop loin, et vous avez été obligés de revenir en arrière. La loi que vous nous proposez n'est ni majoritaire, ni prôporUonnaiiste. Elle e^t, je le répète, terriblement compliquée. Car vous n'avez pas. réglé l'effroyable difficulté 'que je signalais ce matin. Le pourcentage de chaque liste ne sera pas te même... * M, le rapporteur. Cela "serait difficile. M.. Antoine Avinin. La liste A aura à répartir 40 sièges nationaux: la liste B devra en répartir 60, Pour des raisons diverses, Je pourcentage auquel vous vous arrêterez 'pour .a liste A sera de 13 p. 100, alors que, parce qu'il y en aura davantage, vous serez obligés d'aller à 16 p. 100 pour la liste B. Reste l'argument essentiel que je développais ce matin. Supposons une liste A obtenant 22.000 voix, représentant 13,4 p. 100 et une autre liste interdépartementale B obtenant 25.000 suffrages, représentant. 14,8 p. 100. Vous aboutirez à ce scandale que, dans le même département, 24.000 électeurs ne seront pas représentés, alors que 22.000 le seront. Mathématiquement, vous ne pourrez pas faire autrement. M. le rapporteur. C'est précisément pour éviter cet inconvénient que nous avons élaboré cet article supplémentaire. M. Antoine Avinin. Cet article ne règle rien sur ce.point et n'évite pas cet inconvénient. Car/ à Belfort, par exemple, 10 p. 100, cela représente 4.000" électeurs ; dans un département voisin, 10 p. 100 c'est ;UOoQ électeurs ; à Paris, lû p. 100, c'est plus que le quotient. Voilà votre erreur essentielle. Et vous maintenez cette injustice entre, deux listes dans le cadre du même département. Cela, c'est grave, car les électeurs né le. comprendront pas. (Applaudissements sur quelques bancs à gauche et au centre.) M. Alexandre Varenne. Je demande la parole. . ' '' m. le président. La parole est à M. Varenne. M. Alexandre Varenne. Je voudrais poser une question à M. le rapporteur. Je suis obligé, d'ailleurs, de m'en remettre'à lui parce .que je commence, malgré tous més efforts, à; renoncer à comprendre.. Vous vous préoccupez, d après vos observations de tout à l'heure, d'éviter qu'uu département qui, d'après le tableau annexé, ne devrait avoir que deux députés puisse en avoir plus de deux... , M. Se rapporteur. Plus de trois. M. Alexandre Varenne. Je demande alors qu'on m'explique pourquoi, s'il n'a droit qu'à deux,, ii pourrait en avoir trois. (Rires.) M. le rapporteur. C'est pour permettre à la représentation proportionnelle de jouer entre les partis que nous sommes obligés de prévoir cette clause-là. M. le président. Je rappelle les termes du premier alinéa de l'article 17 bis dans" sa nouvelle rédaction: « En aucun cas, une circonscription ne peut avoir, par le jeu de l'article 17, plus de sièges que le nombre de suffrages exprimés ne comporte un nombre entier de fois le quotient, plus un. » Personne ne demande plus la parole?... Je mets aux voix cet alinéa. (Le premier alinéa de l'article 17 bis, mis aux voix, est adopté.) M. le président. M. René Coty a présenté un amendement tendant à ajouter, à îa fin du premier alinéa, les mots: «ni moins de représentants que le nombre de suffrages exprimés comporte de fois le quotient, moins un ». La parole est à M. le rapporteur M. le rapporteur. La commission es* obligée de repousser l'amendement fie M. Coty. Il est prévu, en effet, dans un article précédent, que les départements ne pourrait pas avoir moins de dep^ représentants. Nous tenons essentiellement à laisser cette clause sans en introduire d'autres. Si le j e u de la représentation proportionnelle aboutit à donner, en plus des èeûx représentants que nous assurons en tout état de cause aux circonscriptions, un élu an même deux, tant mieux. Mais en aucun cas, nous ne voulons prévoir une limite qui risquerait d'être supérieure & deux quand le département n'a droit qu'à dettx députés par le jeu de la proportioBpelle. • B» ïe préaident. La parole est à M. Coty. H. René Coty. J'avoue que je ne comprends pas. Je demande qu'un département n'ait pas moins de députés que le produit de fa division du nombre de suffrages exprimés par le quotient national. On peut y ajouter, si vous le voulez, une réserve pour l'application de P-ivUcle qui porte: <e un minimum de deux ». Mais ,sous cette réserve, ie ne vols pas pourquoi vous refuseriez d'adopter mon •amendement. » . le rapporteur. Nous à von s poussé le souci des vérifications très loin et nous avons fait chiffrer le scrutin du 21 octobre avec le système que nous proposons à l'Assepoblée. Nous arrivons à des résultats que nous pourrions presque dire parfaits. (Rires.) Ce fa prouve que nous sommes d'excellents mathématiciens. it- René Coty. Si vous arrivez à des résultats parfaits, c'est dire que vous arrivez au résultat que je vous demande. M. le président. Alors, vous avez satisfaction,, monsieur Coty! M. René Coty. Permettez, monsieur le président. Je n'ai qu'une confiance relative élans les, calculs et c'est pourquoi l'aurais bien voulu avoir un texte. Si vous arrivez à un résultat parfait, vous arrivez précisément à ce que je vous demande; e'est dire qu'il n ' y aura pas de départements qui seront desservis à l'ex- cès. Pour qu'il n ' y ait pas d e départements trop mal traités, il faut que tout département ait son quotient tel que vous Pavez calculé, moins un, je veux bien l'admettre pour faire une part aux aléas de h répartition géographique. C'est un peu compliqué» monsieur le président de la commission, mais laissezrno' vous dire, alors, pour aller jusqu'au bout de ma pensée: vous avez fait votre mm enlpa: à votre tour, vous devriez peut-être aller aussi jusqu'au bout de votre pensée, /.nrès le vote d'un article 17 que défait dans une large mesure un article 17 bis, il vaudrait mieux que vou<vous reportiez au règlement de cette Assemblée» que vous reJsiez les articles 5î et 53 et qu'après l'adoption des articles 17 et 17 bis vous demandiez quelques mïnu tes de suspension par application de Particle 51 qui est ainsi conçu: « Avant le vote sur l'ensemble d'un nrojet ou d'une proposition d'ordre constitutionnel, l'Assemblée peut, sur la demande d'un député, renvoyer le texte à la commission ipour revision et coordination. Ce renvoi est de droit si la commission le demande... » VI. le président rte fa commission. Nous venons de le faire. M. René Coty. « La commission présente. sans délai, son travail. Lecture en est donnée et la discussion qui s'ouvre porte exclusivement sur la rédaction. » Je crois, malgré l'heure avancée, que nous pourrions renvoyer ce texte à la commission, aux fins de coordination. M. le rapporteur. Comme nous connaissions parfaitement notre règlement, nous avions pris la précaution de réunif la commission et nous revenons maintenant avec les résultats de nds délibérations. ffi. René Coty. C'est précisément ce que ! M. René Coty. C'est un progrès. Ordonje disais tout à l'heure-. nons maintenant une seconde suspension M. le rapporteur. C'est le principe des ; de séance et une deuxième délibération de la commission. yases communicants. Vf. le rapporteur. Vous faussez le jen û? la représentation proportionnelle. C'est pourquoi la commission repousse votre amendement. H. René Coty. II nous est apparu avec évidence que le texte de rarticle 17, tel que nous l'avons voté, présentait un double inconvénient: il pouvait donner trop d «Réputés à certains départements et à d'autres trop peu. M. le rapporteur. Non. Il pouvait en donner trop à certains, mais pas trop peu à d'autres* M. Alexandre Varenne. C est vrai. Vf. René Coty. Je ne vois pas comment. M. Eugène Petit, dit Claudius. Si on en donne trop à certains départements, il faut bien les prendre quelque part. Vf. René Coty. L'observation présentée |>ar M. Eugène Petit est d'un bon sens qui me paraît indiscutable. Si certains ont trop, d'autres ont forcément trop peu. ^ Je reconnais volontiers que voua corrigez la défectuosité de la loi à Pégard de ceux qui ont trop, mais, si bizarre que cela paraisse, vous ne la corrigez pas tout à fait à l'égard de ceux qui ont trop peu, parcs que, dans votre édifice, vous mettez un plafond, mais vous ne mettez pas à e plancher. il. Alexandre Varenne. On marche sur la t ê t e ! (Rires.) M. le président. Quand on dira que l'arithmétique cet sévère, je m'inscrirai en faux. (Sourires.) M. le rapporteur. Si on en retire à ceux qui en ont trop, c'est peut-être pour en donner à ceux qui n'en ont pas assez. M. René Coty. A ceux qui n'en ont pas assez, à ceux qui sont réduits à la portion congrue, je me hâte de reconnaître que vous apportez une assez large satisfaction, ma:s qui peut être insuffisante, parce que ceux qui en avaient beaucoup trop n'en auront plus maintenant q u ' u n peu trop. Mais si ces départements qui en auront un peu trop sont assez nombreux, cela fera tout de, même un certain nombre de sièges qui seront enlevés aux autres. Or, il peut arriver que ces sièges enlevés aux départements mal servis soient enlevés, en réalité, â m petit nombre de jflépartemente assez mai servis. it. Fernand Grenier. Il n'est pas nécessaire d'insister, cela suffit. M. Marcel Rociore. A vous peut-être, mais pas à nous. M. Fernand Grenier. Tout le monde est éclairé. M. René Goty. Je ne demande pas une seconde lecture, j'ai demandé simplement l'application de cet article 51 qui prévoit que la commission présente sans délai, c'est-à-dire immédiatement, son texte. M. le rapporteur. C'est ce que nous avons lait et c'est ce qui nous permet de discuter maintenant* M. René Coty. Je précise qu'ici il n ' y a plus rien de politique. Il ne s'agit pas de îa répartition entre les partis; il surgit, au profit d'un même parti, de la répartition entre les départements. Nous ne faisons donc pas de politique . en Poccurence; nous restons sur le terrain technique ; nous essayons de mettre au point u n système simple, clair et juste. Ne serait-il pas plus simple — j'ajoute: plus républicain et plus démocratique — ne serait-il pas plus simple, dis-je, de décider que si le* département du Nord, par exemple, totalise un reste de 30.000 voix, celui des Basses-Alpes n'en comptant que 5.000, c'est le premier qui l'emportera sut le second ? Il ne s'agit, en somme, de rien d'autre que de faire ia répartition entre ies départements selon les plus forts restes. M. le rapporteur. C'est fait. M. Etené Goty. C'est à peu près ce à quoi vous aboutissez sans le dire. Ne se* rait-il pas plus simple et plus logique de le dire nettement ? M. le présîderst. Je mets aux voix l'amendement de M. Coty, repoussé par la commission. (Vamendement, mis aux voix, n'est pai adopté.) M. l e président. Personne ne demande la parole sur le deuxième alinéa de r a r ticle 17 bis Je le mets aux voix. (Le deuxième alinéa de Varticle 17 bis, mis aux voix, est adopté.) 18. le président. Personne n e demande la parole ?... Je mets aux voix l'en semble de l'article 17 bis. (L'ensemble de V article 17 bis est adopté.) IArticle 23.] M. le président. Nous reprenons Pexa-/. inen de l'article 26 qui avait été renvoyé à Pêxamen de la commission. J'en donne une nouvelle lecture: « Art. 26. — Cette quantité comprendra pour chaque liste de circonscription : « 1° Trois affiches dont les dimensions ne dépassent oas celles du format colombier (0 m. 63 sur 0 m. 90], destinées à être apposées, durant la période électorale, sur les emplacements déterminés par la loi du 20 mars 1914; « 2° Trois afikhes. - destinées aux mômes emplacements, dont les dimensions ne pourront excéder celles du sixième du format colombier fO m. 21 sur 0 m. -15), en vue d'annoncer la tenue de réunions électorales ; « 3° Une circulaire de format: 0 m. 21 sur 0 m. 27; « 1° Un nombre de bulletins égal a n triple du nombre des électrices et électeurs inscrits dans la circonscription, les bulletins ne pouvant dépasser le f o r m a t : 0 m. 20 sur 0 m. 12. » Personne ne demande la parole sur les quatre premiers alinéas de cet article ?... Je les mets aux voix. (Les' quatre premiers alinéas de l'article 26, mis aux voix, sont adoptés.) M. le président. Par voie d'amendement, M. Larribère propose de compléter le cinquième alinéa (4e) de l'article -26 par u n nouvel alinéa ainsi conçu: « Pour permettre aux électeurs de lire d a n s leur langue maternelle les noms des candidats et de fixer ainsi librement leur choix, sur demande d'un candidat ou liste de candidats, des bulletins de vote bilingues pourront être établis; rédigés en français et en langue locale, cellé-ci étant dans la même circonscription susceptible de varie? suivant les bureaux de vote. » M. le rapporteur. La commission repousse cct amendement. M. le président. La parole est à M. Lar» ribère. ES. Camille Larribère. Il s'agit, en somme, âe la légalisation d'une situation de fait qui -existe déjà en Algérie où, pour les élections cantonales, municipales et générales, on a imprimé des bulletins de vote e n langue arabe. Nous demandons simplement qu'on légalise cette situation de fait et qu'on l'étende aux autres territoires de la France d'outre-mer. CH. le rapporteur. Vous continuerez: à agir de la même façon sans qu'il y ait légalisation. ? Ht, Camille Larribère. Je n'insiste pas. M. le président. L'amendement est retiré. ^ Il y - a sur ce même article un amendement de M. Vergés tendant à compléter le 5e alinéa (4°) de l'article 26 par les deux alinéas, suivants : ee Pqur permettre aux illettrés le choix libre et précis de leur bulletin de vote, il sera imprimé à la partie supérieure de chaque bulletin u n numéro constitué par «in, deux, trois bâtons ou plus, très visibles, ayant comme dimensions 1 centimètre sur u n 1 millimètre,.avec u n écart de 2 -millimètres .entre eux. et Ce numéro sera celui donné par l'ordre d'inscription (les listes. » ts. le rapporteur. La commission repousse l'amendement. * » «R. Je président. La parole est à M. Vergés. M. Raymond Vergés. Dans les territoires d'outre-mer il y a des gens qui rie savent bas lire, comme, il en existe même en France. ELJaut pourtant leur donner le* moyen de comprendre ce qu'ils font. M. Ernest Pezet. Et de comprendre la politique étrangère ou financière du Gouvernement ? # M. Raymond Vergés, Nous avions pensé utiliser des bulletins de couleur. Mais il y a des .endroits où il se serait trouvé plus de candidats que de couleurs. Il faut, par conséquent, imaginer un autre procédé simple. Je crois que ce ne serait favoriser personne, s'il, y a deux ou trois listes de candidats, de faire figurer sur les bulletins deux o u trois bâtonnets pour les distinguer. M. le rapporteur. Il y a aussi le cas des aveugles. M. le président. Personne ne demande la parole ?... Je mets aux voix l'ensemble de l'article 26. (L'ensemble de l'article 26, mis aux voix, est adopté.) [Article 33 bis.] M. le président. Nous avions réservé un amendement de M. Coty tendant à insérer, après l'article 33, u n nouvel article 33 bis M. le président. Monsieur Coty, mainainsi conçu: « Chacune des infractions aux articles tenez-vous votre amendement ? 32 et 33 sera punie d'une amende? de M. René Coty. Non, monsieur le président. 1.000 à 20.000 francs. » i La parole est à M. le rapporteur. M. le, président. L'amendement est reM. le rapporteur. Je fais observer tout tiré. d'abord que, l'article 32 ayant été. supPersonne ne demande la parole ?... primé, l'article 33 bis proposé par M. Coty Je mets aux voix l'article 33 bis proposé ne peut plus se référer qu'à l'article 33. par la commission. La commission, après avoir étudié - la (L'article 33 bis, mis aux voix, est question, a décidé de retenir la rédaction adopté.) suivante : M. le président. Je donne lecture du ta« Art. 33 bis. — Toute infraction aux articles 26 et 33 ci-dessus, qui. prévoient bleau annexé à la proposition de loi: TABLEAU ANNEXE DIVISION EN DÉPARTEMENTS iw 2® 3* 4® Seine. Paris : circonscription... circonscrip tion.... circonscription.... Banlieue : circonscription.... (Seine-Sud.) 5? circonscription— (Seine^Nord-Ouest.) 6® circonscription..., (Seine-^d-Est ) Nord. lr® circonscription. 2© circonscription. * 3° circonscription.. Seine-et-Oise. I*® circonscription. 2© circonscription.. / M. le ministre de l'intériéuK Les aveugles votent également ; et même ils ne votent pas si mal. II. Raymond Vergés. Il y a des gens qui lisent pour eux. Mon amendement avait bien sa raison d'être, mais puisque la commission ne L'accèpte pas, je le retire. Il est seulement regrettable qu'on ne prenne pas les' dispositions nécessaire^ -pour instruire des gens dont, ensuite, on se désintéresse. M. le président. L'amendement est relire. Personne ne demanda la parole sur le cinquième alinéa de -l'article 26 ?... Je 1 le mets aux voix. l(Le cinquième alinéa de l'article 26, mis fiux voiXf est adopté.) la limitation de l'affichage et des moyens de propagande, sera frappée des peines prévues à l'article 14 de l'ordonnance n° 45-1838 du 17 août 1945 portant réglementation de la propagande électorale. »] Les pénalités édictées par cette ordonnance sont plus sévères encore r monsieur Coty, que celles que vous avez proposées et^ par conséquent, vous avez satisfaction. M. René Coty. Je suis toujours trop indulgent. Pas-de-Calais. Ira circonscription. 2e circonscription.. CIRCONSCRIPTIONS ÉLECTORALES DES DÉPARTEMENTS DE LA SEINE, DU NORD, DE SEINE-ET-OISE ET DU PAS-DE-CALAIS COMPOSITION 5e, 6e, 7®, 13e, 14e et 15° arrondissements 1eer, 2e e, 8®, 9®, 16®,e 17e et 18e arrondissements.. 3 , 4 , 10e, 11®, • 12 , 19® et 20® * arrondissements.. Cantons de : Nogent-sur^Marne, Salnt-Maur-desFossés, Chairenton-le-Ponft, Ivry-sur-Seine, Vi'llejuif, Sceaux <et Vanves Cantons de: Boulogne-Billancourt, Put-eaux, Colombes, Courbe voie, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Penret, Aenières, Clichy êt Saint-' Ouen Cantons de : S,aint-I>enis, Auibervilliers, Pantin, Noiisy-le-Sec, Mon treuii-$o us-Bois et Vinoennes Arrondissement de Dunkerqfuie Arrondissement de Lille Arrondissements de Douai, Valenci-ennes, Cambrai et Avesnes NOMBRE D'INSCRITS pour l'élection du 21 octobre 4943 (en chiffres ronds). ;—«— 501.000 323.000 551.000 £08.000 353.000 44J2.000 516.000 498.000 Arrondissements de Pontoise et de Mantes et cantons d'Argenteuil, Pois>sy, Maisons-baffitte et Montfort-rAimaury Arrondissements de Versailles, Rambouillet et Corbeil, moins les quatre cantons 'rattachés à la lr® circonscription 430.000 Boulogne, Montre-uil et Saint-Omer... Arras et Béthune ... 227.000 421.000 Personne ne demande la parole ?... Je mets aux voix ce tableau. (Le tableau annexe, mis aux voix, est adopté.) M. le président. Avant de mettre aux voix l'ensemblç des articles de la première proposition de loi, je dois faire connaître que la commission propose d'en rédigerv comme suit le titre: , ' « Proposition de "loi relative à l'élection des députés de la France métropolitaine, des départements de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la -Guyane et de l'Algérie. » , - a 430.000 Il n'y a pas d'opposition ?..« ^ Ce titre est adopté. Je vais mettre aux voix l'ensemble det la proposition de loi. M. Henri Rochereau. Le groupe du parti; républicain de la liberté demande u n scrutin. M. le président. Je suis saisi d'une demande de. scrutin par le groupe du parti républicain de la lib&rté. M. Antoine Avinin. Je demande la pa« rôle pour expliquer mon vote. #1. le président. La parole est à M. Avinin pour explique! son vote* m Antoine Avinin. Mesdames, messieurs, le groupe de la résistance démocratique et socialiste votera contre l'ensemble de la proposition loi. que nous venons de discuter. Notre vote s'inspirera des trois arguments dont se sont servi, à une autre époque, les trois partis de l'actuelle majorité. Nous voterons contre cette proposition parce qu'à nos yeux le mode de scrutin qu'elle propose est à la lois bâtard, injuste et ridicule. Ce mode de scrutin ne constitue ni une représentation proportionnelle, ni un scrutin majoritaire. Il assemble les inconvénients dés deux systèmes sans en additionner les avantages. - Nous voterons contre ce mode de scrutin parce qu'il est profondément injuste. M. le rapporteur. Et ridicule ? M. Antoine Avinin. Ridicule, oui, et je le flïrai tout à l'heure. Je m'adresse aux républicains y à ceux qui, le 21 octobre dernier, ont demandé la péréquation complète, à ceux, qui nous ont expliqué que deux ou trois sièges pour les petits départements, c'était une insulte à la justice. La loi. que vous allez voter permet partout d'en avoir trois-ou quatre. M. le rapporteur. Mais non. M. Antoine Avinin. Mais oui, et c'est le Résultat de votre article 17. Nous reprenons donc les arguments avec lesquels le scrutin du 21 octobre avait été combattu : bâtard, injuste, ridicule — j'en arrive au reprpche que je faisais déjà ce matin —: ridicùle, et c'est cela qui devant le pays 'est le plus grave, par le mode de- distribution des restes, machine essentielle de la représentation proportionnelle. Vous nous dites, monsieur le rapporteur, que vous avez tait chiffrer cela par tes services du ministère- Mais sur quelles bases ? Sur les bases du scrutin du 21 octobre ? Mais ce scrutin, et vous le savez bien, va créer partout des listes interdépartementales à correspondance nationale. Si j'en juge par l'état actuel de l'opinion publique, il y aura au moins cinq listes dans touts 'les départements, peut-être six. Or, monsieur le rapporteur, i'ai effectué, moi aussi, un pointage. Selon les méthodes que vous préconisez, si les listes nationales, au nombre de doivent Obligatoirement être représentées dans^ tous les départements, vous aboutissez à un émiettement des résulta te enregistrés le 21, octobre. Dans 30 départements, il y avait moins de cinq listes et dans 00 ou 02 départements il y en avait moins de six. Pour répartir les restes, que vous alle^ ainsi multiplier, vous avez imaginé les règles fixées par l'article 17, devenu 22 'bis, pour être enfin 17 bis. J'ai dit que ce projet était ridicule. En 'effet, malgré les amendements que vous •avez acceptés in extremis, vous êtes dans l'impossibilité .juridique et morale d'annuler des élections particulièrement frauduleuses. Ainsi, au début de la loi, vous déclarez qu'aucun' résultat ne pourra être proclamé, -avant que ne soient connus ceux de la France métropolitaine/ de la Martinique, de la Guadeloupe et de ia Réunion, ce total devant être divisé par 57i>. Donc, tous ceux qui entreront dans cette Assemblée après le -20 juin — parce que ces opérations seront longues — ... |f. le rapporteur. Le 44 juillet. It. Antoine Avinin. C'est la fête nationale, je m'en réjouis. Tous ceux qui, entrant ici, ne tiendront leur mandat que de cette addition, de fluel droit, juridiquement, pourront-ils an- nuler un des éléments essentiels de leur veux pas être sévère pour Iâ commission» Elle avait une besogne quasi impossible propre élection ? Ridicule, votre projet, car, le jour où, à accomplir. Elle s'en est tirée du mieux dans un département, vous aurez proclamé qu'elle a pu. Mais pour nous, notre devoir est, je I© élu avec 22.000 voix un candidat contre un autre qui en aura obtenu 24.000, le pays dis très nettement, d'aller dire au pays ne comprendra pas : c'est cela qui est non seulement ce que nous pensons de grave. On ne peut pas présenter une loi cette loi, mais ce que nous pensons de la ridicule, une loi' d'impuissance à ce pays politique qui nous y a amenés. Nous voteou la démocratie, la République sont atta- rons contre elle. (Applaudissements sur quées comme vous le savez. divers bancs à gauche et à droite.) C'est pour toutes ces raisons que le M. le président. La parole est à M. Roche* groupe de la résistance démocratique et reau. socialiste votera contre" la loi que vous M. Henri Boeiiereau. Mes chers collèallez voter. ' Ali ! nous le savons bien que, faute de gues, je m'associe entièrement aux panationaliser les assurances, vous {ivez roles prononcées par les deux orateurs voulu, vous, les partis de la majorité, faire précédents. Le groupe du parti républicain de la une assurance de réélection. Le pays l'a déjà compris et il le comprendra encore liberté ne peut pas voter l'ensemble de davantage au cours des prochaines se- 3a loi, tous les amendements qu'il a proposés-ayant été repoussés. maines. Cette loi comporte, au surplus, une C'est pourquoi, contre ce syndicat qui' essaye , de violenter la volonté républi- extrême complication qui sera difficilecaine, nous voterons contre la loi que ment comprise et admise par les élecvous nous proposez. (Applaudissements teurs dont îa liberté paraît2 ipar ailleurs, limitée à l'extrême. sur divers bancs à gauche et à droite.-) le rapporteur. M. Legendre m'a dit M. le président. La parole est à M..Va- le M. contraire tout à l'heure. renne. H. ie président. Je vous prie de m pas M. Alexandre Varenne. Mesdames, mes- répondre aux orateurs qui expliquent leur : sieurs, au moment où le rideau va tom- vote. ber sur ce long vaudeville, je voudrais, en La parole est à M. Clément Taillade. pleine bonne humeur, expliquer mon vote il. ilément Taillade. Je crois que tout qui est aussi celui de mes amis politiques a été dit au cours de ce débat: aussi que leur congrès a éloigné de Paris pour serai-je très bref. quelques jours. Ils m'ont prié de le faire Le mouvement républicain populaire est . pour eux. fermement attaché au principe de la reJe ne reprendrai pas leS critiques que présentation proportionnelle, qui est un vient d'adresser à votre projet de loi mon scrutin de justice et d'équité. La loi qui ami M. Avinin. Je reconnais d'ailleurs la est issue ae ce débat est une loi démocraposition particulièrement difficile où s'est tique. Elle assure aux divers candidats trouvée la commission et je me plais à l'égalité de moyens au cours de la camrendre hommage à la fois à l'ingéniosité f pagne électorale et elle concilie — ceia et à la benne volonté de son rapporteur. a été souligné à diverses reprises p a r , (Applaudissements.) M. le rapporteur, —- les exigences de la Mais enfin les choses sont ce qu'elles représentation proportionnelle et de la sont et nous nous trouvons en présence représentation géographique, ce qui, à d'une loi qui, je puis (bien le dire, ne nos yeux, est extrêmement important. donne satisfaction à personne, pas même Certes, les modalités n'en sont pas parfaites. Il n'y a rien de parfait ici-bas. Mais à ses auteurs. nous estimons que l'ensemble est cohéM. Jean Cayeux. Mais Si ! rent et que diverses dispositions, en réaM. Alexandre Varenne. Vous cî^ez cher- lité assez complexes, ont été précisément ché la quadrature du cercle. Vous ne rendues indispensables pour permettre la l'avez pas trouvée et cela n'étonne per- représentation des départements de la sonne. (Sourires.) manière la plus équitable possible. C'est pour avoir voulu vous lancer dans Nous estimons en outre que Partîcette entreprise hasardeuse que vous avez cle M bis qui vient d'être voté a corrigé abouti à une loi qui vraiment ne pourra une grave erreur. Cet article nous donne satisfaire ni le pays, ni les proportionna- entièrement satisfaction. Nous nous ap-* listes, ni les majoritaires, qui ne satisfera prochons d'ailleurs, après le vote de cet personne. article, très près des conditions du scrutin Ce que je redoute, c'est que les vices du 21 octobre. que nous avons dénoncés ici n'apparaisCette loi donne, en outre, un nombre sent au pays comme plus graves peut-être -de députés beaucoup plus important que que nous ne les voyons nous-mêpaes. par le passé aux départements de la Vous savez bien de quoi vous privez le France d'outre-mer et aux divers terripays : vous le privez du choix de ses man- toires de l'Union française. De cela nous dataires-. Vous le privez de la satisfaction "nous félicitons. Aussi le mouvement réde constater que les élus ont plus de suf- publicain populaire votera l'ensemble de au frages — car le contraire arrivera — que la loi électorale. (Applaudissements centre.) ceux qui ne le sont pas. Tout cela ne serait rien si nous nous W. le président. La parole est à M. Ro\ trouvions en présence d'un pays qui ait la ciore. volonté et le loisir de se plier,à d^s expé•K. fôarceS Hocîore. Mes chers collègues, riences comme celle-là. je m'en voudrais de prolonger ce débit Le pays va voter, vous le savez, dans qui dure depuis quarante ans et que noua des conditions fort difficiles, fort «délicates. allons terminer dans un instant d'une fa^Vous connaissez les questions redoutables çon certainement très provisoire. "qui sont posées chaque jour devant nous. Lç groupe des républicains indépendants Il aurait fallu. essayer .de lui • donner le votera contre la loi électorale qui lui est moyen de faire une réponse claire aux présentée, parce qu'elle représente, malgré : questions qui sont posées: tout ce qu'on a pu dire, un attentat contré Comment voulez-vous qu'il le fasse avec la liberté de l'électeur et une limitation le scrutin invraisemblable qui sortira de absolument impossible des droits du cances délibérations ? Encore une fois je ne k didatg ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE — 2* SEANCE DU 5 AVML 19Î6 ~ Nous voterons en outre contre cette loi parce qu'elle est un défi au bon sois, et c'est cela, -croyez-moi, que ie pays ne comprendra pasr La preuve absolue de cela est que, malgré tous les amendements qui ont été présentés, vous avez sans cesse refusé précisément de soumettre à l'approbation du pays cette loi que, pour notre part, nous refusons de voter. M. le président. Personne ne demande plus lq. parole Je mets aux voix, par scrutin, l'cnsemfble de la première proposition de loi. Le scrutin est ouvert. (Les votes sont recueillis. —- MM. les secrétaires en font le dépouillement.) m* le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin : Nombre des votants 57 i Majorité absolue . . . . . . . . . . . . 288 Pour l'adoption . . . . . 4**9. Contre 135 L'Assemblée nationale constituante a adopté. —8— VOTE PAR PROCURATION Adoption d'un projet de loi. Si. le président. L'ordre du jour appelle la discussion: 1° du projet de loi relatif au vote par procuration des inscrits maritimes; 2® de la proposition de loi de M. Paul Cermolacce et plusieurs de ses collègues organisant le vote par procuration des inscrits maritimes et agents du service général. Avant d'ouvrir la discussion, je Jbls faire connaître que j'ai reçu des arrêté* désignant, en qualité de commissaires du Gouvernement : Pour assister M. le ministre des travaux publies et des transports: ~ M. Carour, chef de cabinet du ministre des travaux publics et des transports; Pour assister M. le ministre des postes, télégraphes et téléphones : M. Bour, directeur adjoint du cabinet; M Faucon, directeur adjoint de la poste. Acte est donné dé ces communications. La parole est à M. Cristofol, rapporteur de la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale. H. Jean Cristofol, rapporteur. Mesdames et messieurs, le projet de loi qui vous est soumis a pour objet d'accorder le droit de vote par procuration aux marins du commerce, inscrits maritimes, agents dû service général et pêcheurs et, — par voie de conséquence, en raison du droit de vote âceordé aux militaires, — aux marins embarqués et aux militaires des armées ,de terre, de l'air et de mer qui se trouvent stationnés loin du territoire métropolitain. La commission a accepté le texte qui vous est proposé à l'unanimité et, en accord avec le Gouvernement, elle vous demande de le voter également à l'unanimité parce qu'ainsi on donnera satisfaction à une catégorie de citoyens qui réclamaient le droit de pouvoir exprimer leurs opinions depuis déjà ùe longues années. M. le président. La parole est à M. le rapporteur pour avis de la commission des moyens de communication, M. Paul Cermolacce, rapporteur pour avis 8e la commission des moyens de communication fchemins de ferê marine mar- chande et pêches, et lignes aériennes) et des postes, télégraphes, téléphones. La commission émet un avis favorable et demande à l'Assemblée de voter à l'unanimité le projet qui lui est présenté. M. le président, Personne ne demande la parole dans la diiscussion générale ?... Je mets aux voix le passage à la ùïseussion des articles (L9Assemblée, con ullée, décide de passer à la discussion des articles.) r M. le président. « Art. 1 . — Les électeurs appartenant à l'une des catégories ci-après et que des obligations légalement constatées retiennen éloignés de la commune sur la liste élecotrale de laquelle ils sont inscrits» peuvent, sur leur demande, et à titre exceptionnel, exercer leur droit de vote par procuration dans les conditions lixées par la présente loi : « 1° Marins du commerce (inscrits maritimes, agents du ^ervice général et pécheurs) ; u 2° Marins de Fï;lat embarqués; a 3° Militaires de-, années de l'air, de terre et de mer stai :onnés dans des territoires éloignés de la métropole et dont la liste sera établie pi r arrêté du ministre des armées; « 4° Fonctionnaire 5 d'Etat exerçant leur profession à bord de navires cabliers et de commerce. » Personne ne de mand[e la-parole ie mets aux voix jparticle {L'article 1er, mis IUX voix, est adopté.) « Art. 2. —• I. Pour les marins du commerce, les procurations seront établies: Soit avant 1e d 3part du navire d'un port ds la métropole, de l'Algérie ou de par —* acte territoires de l'Unicrn française — — dressé devant l'administrateur de l'inscription maritime de ce port; « Soit au passage dans un port où se trouve une autorité maritime, coloniale ou consulaire faisant fonctions d'administrateur de l'Inscription maritime, par acte dressé devant cette autorité; « Soit, si le navire est en mer ou dans un port ou ne réside pas d'autorité maritime, coloniale ou consulaire française, par actes dressés par le commandant du navire. « H. — Pour les personnels militaires des armées de terre, de mer et de l'air, les procurations sont, établies par acte dressé devant les officiers exerçant les fonctions ci-après ; chef de corps, commandant d'unité (pour la marine), chef de service, commandant de détachement s'administranî isolément ou, à défaut, commandants d'armes. « III. — Pour les fonctionnaires de l'Etat exerçant leur profession à bord des navires cabliers et de commerce, les procurations sont établies par acte dressé devant le commandant du navire. » — (Adopté.) « Art. 3. — La procuration est établie sans frais en présence de deux témoins et sur présentation de l'une des pièces suivantes : a Livret professionnel maritime pour les marins du commercé, livret individuel ou carte d'identité militaire pour lès personnels militaires; « Pièces d'idendité professionnelle pour les fonctionnaires de l'Etat exerçant leur profession à bord dés navires cabliers et de commerce; te Mention de la procuration est faite sur la pièce présentée; « La procuration doit être revêtue du visa et du cachet de l'autorité devant laquelle elle a été établie; \ 1551 « La présence du ou de îa mandataire n'est pas nécessaire. « — {Adopté.) « Art. 4. — Les procurations établies paf les marins du commerce sont valables pendant une durée d'un an à dater de leur établissement. « La validité des procurations données par les aigres bénéficiaires de la présenti loi est limitée au scrutin pour lequel elles ont été établies. » — .(Adopté.) « Ait. 5. — Le ou la mandataire doit jouir de ses droits électoraux et être inscrit dans la môme commune que le mandant. » — {Adopté.) « Art. 6. — La procuration est établie sur un imprimé comportant deux volets. « L — Si elle a été établie devant l'administrateur de l'Inscription maritime du port d'immatriculation, celui-ci, après en avoir fait mention à l'article matricùlaire de l'intéressé, transmet les volets eouspli recommandé au maire de la commune sur la liste électorale de laquelle le mandant est inscrit, « Lorsque la procuration'"a été établie devant l'une des autres autorités énumérées au paragraphe 1er de l'article 2, celleci transmet sous pli recommandé les volets à l'administrateur de l'inscription maritime du port d'immatriculation 5 ce dernier fait mention de la procuration à l'article malricuiaire de l'intéressé et transmet les deux volets au maire de la commune sur la liste électorale de laquelle le mandant est inscrit. « IL — Si la procuration est établie de* va m, une des autorités définies au paragraphe 2 de l'article 2," celle-ci, après en avoir fait mention sur le livret matricule en ce qui concerne les hommes de tcoqpe ou sur le livret individuel en ce qui concerne les officiers, transmet les deux volets au maire de la commune sur la liste, électorale de Laquelle le mandant est inscrit. « III. — Pour les fonctionnaires de l'Etat exerçant leur profession à bord des navires cabliers et de commerce, la procuration est adressée par le commandant du navire à Fadminisl|ption dont relève le fonctionnaire intéressé. Cette administration en assure la transmission au maire de la commune sur la liste électorale de laquelle le mandant est inscrit. » —% (Adopté.) (( Art. 7. — A la réception d'une procuration établie par un marin du commerce et valable pour un an, le maire inscrit sûr la liste électorale, à l'encre rouge .à côté du nom du mandant, celui du ou de la mandataire. Mention âç la procuration est également portée à l'encre rouge à côté du nom du mandataire. « Les indications portées à l'encre rouge sur la liste électorale sont reproduites sur " la liste d'émargement. • « A la réception d'une procuration donnée par un des autres bénéficiaires de la présente loi et valable pour un seul scrutin, le maire porte ces indications sur la liste d'émargement seulement. « Le premier volet portant indication du tmreau de vote du mandant est remis au mandataire; le second volet est annexé soit à la liste électorale, soit à la lista d'émargement. » — (Adopté.) « Art. S. — Chaque mandataire ne peut disposer de plus d'une procuration. « Si plusieurs procurations ont été établies au nom d'un même mandataire, la -première en date est seule valable; si ces procurations ont été établies le même jour, îe maire met le mandataire en demeure» d'opter entre ses mandants. « Le maire avise le ou les mandants dont la procuration n'est plus valable par YIQ^ « Région Midi: Bordeaux, Toulouse, Bétermédiaire des autorités devant lesquelles —9— liers. l'acte de procuration a été dressé. » — « Région Sud-Est: Sète, Marseille, Arles, (Adopté*) INSCRIPTION DES MARINIERS Lyon, Chailon - sur - Saône, Saint-Jean - de« Art. 9. — Le ou la mandataire participe SUR LES LISTES ELECTORALES Losne ». au scrutin dans les conditions prévues à Adoption d'un projet de loi. l'article 4 de la loi du, 29 juillet ' 1913; Personne ne demande la parole ?. . « A son entrée dans la salle du scrutin Je mets aux voix l'article 1er. M. le président. L'ordre du jour appelle et sur présentation de sa carte électorale et la discussion du projet de loi relatif à (.L'article 1er, mis aux voix, est adopté.| de sa procuration, il lui est remis une en- l'inscription sur les listes électorales des veloppe électorale. mariniers, artisans ou salariés et des memDISPOSITIONS TRANSITOIRES « Son vote est constaté, par l'estam- bres de leur famille habitant à bord. pillage de la procuration; un membre du La parole est à M. Cristofol, rapporteur bureau appose son paraphe' ou sa signa- de la commission de l'intérieur, de l'Algécc Art. 2. — Pour l'année 1946, les per«* ture sur la liste d'émargement en marge rie et de l'administration générale, dépar- sonnes visées- à l'article premier peuvent, du nom du mandant. » — (Adopté.) même après la clôture des listes électoratementale et communale. les, demander leur inscription sur la liste « Art. 10. — Les mandants ont toujours RI. Jean Cristofol, rapporteur. Mesdames, de l'une des communes énumérées audit la faculté de résilier leur procuration. messieurs, lors de l'examen de la propoarticle. « La résiliation est effectuée devant les « La demande est déposée dans les bumêmes autorités et dans les mêmes for- sition de résolution de M. Ramette et plusieurs de ses collègues, tendant k inviter reaux d'affrètement de l'office national dé mes que la procuration. er « Ces autorités en informent le maire et le Gouvernement à prendre les mesures navigation au plus tard le 1 mai 1946. nécessaires pour assurer aux marin'eri et cc Dans les vingt-quatre heures de son celui-ci le mandataire. « Le mandant peuj; donner une nouvelle autres professions nomades l'exercice du dépôt, la demande est transmise par le diprocuration suivant les prescriptions édic- droit de vote aux prochaines élections, recteur du bureau d'affrètement au maire tées aux ar^cles 2 et 3 ci-dessus. » — votre commission avait souligné, ai-isi de la commune sur la liste électorale de que l'atteste le rapport n° 778, la nécessité laquelle l'électeur sollicite son inscriplion. (Adopté.) de fixer, par décret, le lieu où les mari- A la demande est joint un certificat attes* « Art. 11. — Tout mandant peut voter niers, leur domicile à bord, pou- tant que l'électeur remplit les conditions personnellement s'il se présente au bureau vaient ayant demander leur inscription sur le* professionnelles fixées par l'article 1er de de vote avant qu-ç le.mandataire ait exercé listes électorales. la présente loi. ses pouvoirs. Il sera obligatoirement tenu Le projet du Gouvernement résoud ce « Le maire assure la publicité de la.de* de justifier de son identité et de présenter problème délicat posé depuis de nombreul'une des pièces visées à l'article 3 ci-des- ses années par l'intéressante catégorie' de mande dans les formes ordinaires et la transmet au juge de paix, accompagnée, sus. » — (Adopté.) citoyens que sont les mariniers et k s arti- s'il y a lieu, de ses observations, dans u n « Art. 12. — En cas de décès du man- sans et compagnons bateliers. délai de quarante-huit heures à dater dé dant, l'autorité habilitée à recevoir k s Ils pourront désormais exercer leur notification à lui faite par le directeur actes de procuration, avise du décès le droit de vote dans le cadre de ia procé- la d'affrètement. .maire de la commune où est inscrit le dure instituée par la loi sur .e vote par duccbureau Le juge de paix statue au plus tard mandant décédé. » — (Adopté.) correspondance. trois jours après l'enregistrement de la def « Art. 13. — En cas de décès ou de privaVotre" commission a estimé qu'il était mande au greffe de la justice de paix. » —j» tion des droits civiques du mandataire, la utile d'ajouter les villes de Denaia et (Adopté.) procuration est annulée de plein droit. Le d'Abbeville à celles déjà prévues à l'artiM. le président. Personne ne demande l£ -retrait du volet est assuré par les soins, de cle 1er pour la région du Nord, et Arles la mairie pour la région du Sud-Est. Elle a décidé parole ?... Je mets aux voix l'ensemble du projet de « Le maire en avise l'autorité qui a reçu de supprimer l'article 3, celui-ci n'apporîa procuration et cette dernière en informe tant que des éléments purement indicatifs loi: le mandant. » — (Adopte.) qui trouveront naturellement leur place (L'ensemble du projet de loi, mis au% voix, est adopté.) « Art. 14. — Toute manœuvre fraudu- dans la circulaire d'application. Nous avons donc l'honneur de vous proleuse ayant pour but d'enfreindre les dispositions des articles précédents sera pu- poser d'adopter le texte du projet de loi — 10 — t nie des peines prévues à l'article 2 de la que nous soumettons à votre approbation. loi du 31 mars 1914 réprimant les actes VOTE PAR CORRESPONDANCE M. le président. La parole est' à M. rapde corruption au cours d'opérations élec- porteur pour avis de la commission des Adoption d'un projet de loi. torales. » — (Adopté.) moyens de communications. a Art.' 15. — Les différents envois reM. Paul Cermolacce, rapporteur pour avis M. le président. L'ordre du jour apcommandés, les avis et notifications prévus aux articles précédents sont faits en de la commission des moyens de commu- pelle la discussion du projet de loi instifranchise. Les dépenses qui en résultent nications (chemins de fèr. marine mar- tuant une (procédure spéciale de vote eu sont supnortées par le budget général de chande et pêches, et lignes aériennes) et faveur de certaines catégories d'électeurs TEtaï, qui rembourse au budget annexe des postes, télégraphes, téléphones. La empêchés de voter dans les conditions normales. des postes, télégraphes et téléphones les commission émet un avis favorable. La parole est à M. Cristofol, rapporteur sommes dont celui-ci a fait l'avance. » — M. le président. Personne ne demande la de la commission de l'intérieur, de l'Al(Adopté.) parole dans la discussion générale ?... Je consulte l'Assemblée sur le passage à gérie et de l'administration générale, dé« Art. 16. — La présente loi est applipartementale et communale. cable à l'Algérie et aux territoires d'outre- la discussion des? articles. M. Jean .Cristofol, rapporteur. Mesda* mer dépendant de l'Union français2. (L'Assemblée, consultée, décide de pasmes, messieurs, texte qui vous est pro« Un décret pris sur le rapport du mi- ser à la discussion des articles.) posé a fait l'objet d'une étude très sénistre de l'intérieur et du ministre de la er M. le préaident. « Art. 1 . — Les mari- rieuse de la part de la commission. France d'outre-mer en déterminera les Cette étude a été nécessitée ipar le fait conditions d'application aux électeurs non niers, artisans ou salariés, et les membres de leur famille habitant à bord peuvent, que la commission avait déjà déposé son citoyens. » — (Adoplé.) sans condition de résidence, s'ils remplisau moment où le Gouvernement * M. le président, Avant de mettre aux sent les autres conditions prévues par les rapiport de son côté, déposé un projet de loi. voix l'ensemble, je dois faire connaître à lois en vigueur, être inscrits sur la liste a, Ce projet n'a pas été accepté parce l'Assemblée que la commission propose de électorale d'une des communes suivantes: qu'il comportait des restrictions impore rédiger comme suit le titre du projet de « Région Ile-de-France: Paris 12 arron- tantes privant ainsi des catégories intérêt loi: dissement, Conflans-Sainte-Honorine, Lon- santés d'électeurs de l'exercice de leur « Projet de loi instituant une procédure gueil - Annel, Saint - Mammès, Villeneuve- ' droit de vote. C'étaient, par exemple, les exceptionnelle de vote par procuration en Saint-Georges. malades immobilisés dans les hôpitaux ou laveur de certaines catégories d'électeurs ». « Région Nord: Douai, Dunkerque, Bé- divers établissements de santé, les chemif i ' n ' y a pas d'opposition?... thuna, Bouchai!!, Denain, Abbeville. nots appelés à se déplacer le samedi qui Le titre demeure ainsi rédigé. « Région Basse-Seine : Rouen. précède le dimanche du scrutin et obligés; Personne ne demande la parole ?... « Région Est : Vitry-le-François, Nancy, en conséquence, de s'abstenir, etc., etc... Je mets aux voix l'ensemble du projet Metz, Strasbourg, Colmar, Mulhouse. Cependant un accord a pu intervenir et do loi. « Région Centre : Montluçon, Bourges,. aucune divergence ne subsiste ni au sein (L'ensemble du projet de loi, mis aux Roanne, Montceau-les-Mines. de la commission, ni entre la -commission poix, est adopté.) - « Région Ouest : Nantes, Rennes* £t le .Gouvernement. Le «droit de vote par correspondance a été étendu aux militaires stationnés sur le territoire métropolitain, mars dans une commune autre que celle de leur inscription sur les listes électorales ; ensuite aûx militaires stationnés hors de la métropole; aux fonctionnaires et agents de l'administration civile exerçant, dans les territoires occupés; aux cheminots et agents des services publics appelés en déplacement par lçs nécessités de leur service; au personnel navigant de l'aéronautique civile et, enfin, aux malades qui se trouvent dans les différents établissements dé santé. Je dois indiquer à l'Assemblée qtie des mesures de contrôle très sévères ont été prié vues pour conserver à ce mode d'électipn un caractère tout à fait exceptionnel. Ici encore, je demande à l'Assemblée, ai} nom de la commission, de voter le tekte qui lui est présenté. M. le président. Dans la discussion générale, la parole est à M. Viard. ta. Pam Viard. En ce qui concerne le vote des absents, je vous donnerai d'abord mon opinion personnelle. Je. crois que c'est d'une façon un peu trop étroite qu'on a accordé le droit de vote par correspondance. Etant donné les circonstances présentes et la difficulté, des déplacements, on devrait, au contraire, considérer ce mode de votation comme très normal. Je ferai tout de m t o e quelques remarques précises, indépendamment de cette observation d'ordre général. Je-remarque.'que rémunération donnée à l'article 2 vise à peu près exclusivement des personnes qui se sont déplacées en raison de l'exécution d'une fonction publique. Je me demande si l'on ne pourrait pas donner également la possibilité de voter par correspondance à d'autres personnes s'étant déplacées pour des raisons professionnelles valables, légitimes, qu'elles pourraient faire vérifier, par exemple, à la mairie du lieu où elles se trouvent au moment du vote. Il me semble excessif de limiter cette facilité à peu près uniquement aux fonctionnaires. En second lieu, je demanderai qu'à "cette ^numération on ajoute les étudiants. Nombreux sont, en effet, ceux qui se trouvent dans une ville de faculté au moment. »,es élections. 11 n'ont pas toujours la possibilité ni les moyens de retourner voter dans la commune où ils habitent. Là encore la vérification serait facile, puisqu'ils dépendent d'une faculté à laquelle ils sont inscrits. Ces étudiants devraient pouvoir voter par correspondance. Enfin, 'je demanderai que puissent également voter de cette manière les jeunes femmes qui se marient après la révision des listes électorales et qui se trouvent avoir ensuite une résidence de fait qui est. le domicile de leur mari, jusqu'à ce au'il devienne leur domicile légal. . Telles sont les trois catégories d'électeurs que je vous demande de bien vouloir ajouter à la liste prévue à l'article 2. M. le président. La parole est à M. le président de la commission. M. Emmanuel d'Astier de la Vigerie, président de la commission. Je ferai observer à M. Viard que cette loi s'inspire d'un esprit particulier auquel le Gouvernement tient beaucoup, et que je vais souligner. Le vote par correspondance doit être extrêmement rare et occasionnel, car il ne présente pas les mêmes garanties de sécurité et de secret que peut comporter le vote traditionnel dans l'isoloir. Il ne peut donc pas 'être étendu à des catégories trop de courrier est de six jours au plus avec nombreuses d'électeurs, mais doit bénéfi- la métropole; cier surtout aux nomades, c'est-à-dire, aux « La liste des lieux de stationnement est personnes qui ne peuvent, pour une établie par arrêté du ministre des armées; échéance assez lointaine, fixer le lieu de « 3° fonctionnaires et agents des admileur, domicile. nistrations civiles dans les territoires ôcOr, parmi les cafégories d'électeurs si- cupés; gnalées par M. Viard, nombreux sont ceux « 4°. Toutes personnes habilitées à résiqui ont la faculté de s'inscrire ailleurs der avec les électeurs visés aux alinéas 2 qu'à leur domicile habituel, en raison de et 3 précédents; la durée de leur séjour dans une autre « 5° Mariniers, artisans ou salariés et résidence. C'est le cas, par exemple, des les membres de leur famille habitant à étudiants. bord ; C'est pourquoi le Gouvernement désire « 6° Fonctionnaires, cheminots et agents, que le vote par correspondance soit limité des services publics appelés en déplaceà un petit nombre de catégories d'élec- ment par les nécessités de leur service; teurs et que le vote dans l'isoloir reste « 7° Personnel navigant de l'aéronautile mode normal en France. que civile; Au surplus, M. Viard n'a pas • déposé « 8° Femmes en couches, infirmes ou ; d'amendement, et la commission repousse incurables en traitement ou en pension toute addition au texte qui vous est sou- dans les établissements de soin ou d'asmis. sistance dont la liste sera fixée par arrêté M. Paul Viard. Je me permets de faire du ministre de la santé publique et de la observer que le vote par correspondance, population ; « 9° Personnes qui ont quitté, leur résiqui avait déjà été organisé en 1924, est très simple, 'donne parfaitement satisfac- dence habituelle du fait des événements de tion quant à la sécurité et est peut être guerre et ne l'ont pas regagnée à la date même plus sûr que le voje normal, le du scrutin. « L'absence des électeurs appartenant bulletin-étant enclos dans une double enveloppe envoyée par pli recommandé, ap- aux catégories ci-dessus énumérées doit portée le dimanche, au moment du vote, être motivée soit par des obligations pro r par le facteur des postes, le. président fessionnelles, en ce qui . concerne les émargeant pour celui qui vote par corres- électeurs des catégories 1, 2, 3, 5 et C, soit pondance et déposant lui-même le bulle- par d'impérieuses raisons de santé en ce tin dans l'urne. On voit que de voté par qui concerne les électeurs de la catégo- * correspondance ne présente aucune diffi- rie 8°. » culté technique. Personne ne demande la parole sur les Je n'ai pas déposé d'amendement, je le dix premiers alinéas de l'a/rticle 2 ?... reconnais, mais reconnaissez également Je les mets aux voix. -que le texte du projet vient de nous être (Les dix premiers alinéas de l'article 2, distribué il y a deux ou'trois heures. ; Mais j'ai {'intention d'en proposer un mis aux voix, sont adoptés.) e lors de la discussion des articles. M. le président. Sur le 11 alinéa de ; M. le président. Personne ne demande l'article 2, la parole est à M. Viard. plus la parole dans la discussion généM. Paul Viard. Je propose, à l'article 2, rale ?... l'amendement suivant : La discussion générale est close. Dans le paragraphe 9° de cet article, supJe consulte l'Assemblée sur le passage primer les mots: « du fait des-événements de guerre », ce qui laisse subsister le à la discussion des articles. (1,*Assemblée, consultée, décide de pas- texte suivant: « 9° Personnes qui onV quitté leur résidence habituelle et ne l'oni ser à la discussion des articles.) pas regagnée à la date du scrutin ». Cette rédaction donne satisfaction puis[Article 1er.] qu'il y a un changement de résidence qui un changement de lieu de vote. M.* le président. Je donne lecture de justifie Puis, ajouter un paragraphe 10° « Etul'article 1 e r : diants qui, en raison de leurs études, se « Art. l or . — Pour les élections généra- trouvent dans une ville de faculté autre les et les consultations nationales par voie que celle de leur domicile ». de referendum, les électeurs appartenant M. le président. M. Viard, ipar voix à l'une des catégories prévues à l'article 2 et qui se trouvent absents de la commune d'amendement propose: 1° De supprimer, dans le paragraphe 9° sur la liste électorale de laquelle ils sont inscrits peuvent, sur leur demande, exer- de l'article 2. les mots: « ...du fait de& cer leur droit de vote par correspondance. événements de guerre... »; 2° D'ajouter un paragraphe 10° ainsi ré« Cette' procédure reste exceptionnelle et ne peut être utilisée qu'au bénéfice de digé : « 10° Etudiants qui, en raison de citoyens retenus loin de leur commune leurs éludes, se trouvent dans une ville d'inscription par des obligations légales de faculté autre que celle de leur domiou professionnelles dûment constatées» ou cile ». des empêchements irréfragables et dans Quel est l'avis de la commission ? les conditions prévues ci-après. » M. le président de la commission. La Personne ne demande la parole sur l'ar- commission repousse l'amendement. ticle 1er ?... M. le président. Maintenez-vous votre Jo le mets aux voix. amendement, monsieur Viard ? {Varticle lor, nus aux voix, est adopté.) M. Paul Viard. Oui, monsieur le président. [Article 2.] M. le président. Je mets aux voix M, le président. « Art. 2. — Peuvent l'amendement de M. Viard, repoussé par être appelés à bénéficier des dispositions la commission. de La présente loi: (L'amendement, mis aux voix, n'est pas « 1° Militaires stationnés sur le territoire adopté.) métropolitain ; M. le président. Personne ne demande « 2° Militaires .stationnés hors de ces la parole sur le onzième alinéa de l'arti* 'territoires en des lieux où le délai normal cle 2, c'est-à-dire sur le paragraphe 9° 3..* Je le mets aux voix. (Le onzième alinéa de V article 2, mis aux voix, est adopté.) «9. ie président. J'ai reçu un amendement de M. Le CoutaHer tendant à insérer dans l'article 2 un paragraphe 10° ainsi conçu: « 10° Les ouvriers saisonniers de l'agriculture ». La tparole est à M. Le CoutaHer. M. Jean Le CoutaHer. Dans l'exposé des motifs du projet n° 826, on peut lire : « Presque toutes las catégories pour lesquelles ce vote spécial était demandé reçoivent satisfaction. Seuls ont du être écartés les commis-voyageur s et représen* tants «de commerce pour qui le défaut de lieu de rattachement -professionnel ne permet pas l'organisation de bureaux spéciaux de vote. » Dans le texte qui nous a été remis tout à' l'heure, ce passage a disparu. Mais la liste des bénéficiaires est la même dans les deux cas et si, seuls, les voyageurs de commerce ont été écartés, il est d'autres catégories qui ont été oubliées bien qu'il s'agisse d'électeurs qui ont un lieu de rattachement professionnel. Je veux parler des ouvriers saisonniers de l'agriculture qui, durant toute leur vie active, sont régulièrement absents de leur domicile au moment des élections. Les régions à familles nombreuses comme la Bretagne ne peuvent nourrir # tous leurs habitants. Certains s'expatrient définitivement, d'autres quittent périodiuement leur foyer pour aller travailler ans les régions de grande culture. Pour la Bretagne seulement, ce sont au moins 20.000 ouvriers agricoles qui, tous les ans, s'en vont au mois de mars dans les départements du Loiret, de Loir-etCher, d'Eure-et-Loir, de Seine-et-Oise, de Seine-et-Marne, etc. pour ne revenir chez eux qu'en novembre. J'en connais beaucoup qui n'ont jamais voté de leur vie. Ainsi, des travailleurs défavorisés par les circonstances du fait qu'ils sont obligés de quitter leur famille pour pouvoir Tes nourrir, seraient encore laissés dans l'impossibilité d'exercer leur droit de vote et ils continueraient à être des travailleurs français sans être des citoyens ? Cela, mesdames, messieurs, n'est pas possible. Depuis vingt ans, ces ouvriers réclament la possibilité de voter. Aujourd'hui, le vote par correspondance va être institué; nous n'avons pas le droit de les oublier. Comment? Vous accorderiez la possibilité de voter à des électeurs très intéressants certes, mais pour lesquels l'absence d*> leur domicile au moment du vote n'est qu'accidentelle ? Vous accorleriez le droit de vote à des malades, à des infirmes, à des incurables, que nous plaignons, certes, mais fjui malheureusement i.e sont plus des éléments actifs de la nation, et vous le refuseriez à des travailleurs desquels nous attendons te relèvement du pays ? Vous continueriez k les laisser en marge de la vie politique ? Vous leur refuseriez le droit de participer à la vie publique, de se prononcer sur la constitution et- de choisir leurs représentants ? Si les militaires, les fonctionnaires sont absents involontairement de ieu* commune au moment du vote, en est-il autrement de ces ouvriers agricoles ? Ce n'est pas de leur faute s'ils ne peuVent vivre sur leur sol natal et je vous demande, par ailleurs, de penser à ce qu'il adviendrait des récoltes, dans ies régions de grande culture, si cette main-d a\ivre ne venait, tous les ans et pendant six mois, offrir ses bras, pour que la terre de France puisse nourrir ses enfants l J'ai fait connaître à la commission de Je n'insisterai pas davantage et je demande à l'Assemblée de 'bien vouloir l'intérieur que j'admettais le principe formulé par M. le ministre de l'intérieur, adopter mon amendement, d'après lequel le vote par correspondance M. André Le Troquer,jministre de Vinté* ne peut être qu'une exception. rieur. Je demande la parole. Mais puisqu'il y a exception, encore M. ie président. La parole est à M. le mi- faut-il que certaines catégories susceptibles d'y prétendre puissent en profiter. nistre de. l'intérieur. Or, les techniciens et les ouvriers du M. le ministre de l'intérieur. Mesdames, bâtiment appelés à travailler pour la remessieurs, en renonçant au projet qui avait construction de nos villes sinistrées se été préparé par le Gouvernement, j'ai indi- trouvent bien dans un cas exceptionnel. qué, hier, à la commission de l'intérieur Us ne sont pas de ceux qui, annuellequ'on ne pouvait préconiser le vote par ment ou périodiquement ont à effectuer correspondance que pour des cas tout à ies 'mêmes déplacements. S'ils se. troufait exceptionnels et anormaux. vent hors de chez eux actuellement c'est Ce vote, eh effet, ne donne pas les garan- par la force des choses; ils ont à particities du scrutin organisé avec isoloirs, enve- per à la reconstruction des villes sinisloppes çt contrôle de l'identité. trées. Cet après-midi, la commission de l'intéMais leur situation est contrôlée par un rieur a bien voulu convenir qu'il fallait certain nombre de ministères intéressés à limiter au strict minimum l'utilisation de la reconstruction; on pouvait donc admetce mode de votation. tre au vote par correspondance. les techTous les partis étant d'accord, certains niciens, les ouvriers du bâtiment qui traamendements, qui pouvaient présenter vaillent dans les villes sinistrées, sous le quelque intérêt, ont été retirés. contrôle de ces ministères. Je demande à l'Assemblé e de rejeter Je -demande que ce privilège leur soit l'amendement proposé par M. Le Coutallcr, accordé. ainsi que tous ceux d'autres collègues qui M. le président. Quel est l'avis de la maintiendraient les leurs. commission ? M. Ernest Pezet. Pour quelle raison techM. le président de la commission. La nique cet amendement ne peut-il pas être commission repousse l'amendement retenu puisque d'autres l'ont été ? M. le président. La commission et le M. le ministre de l'intérieur. Je répète que le vote par correspondance doit de- Gouvernement repoussent l'amendement. Le maintenez-vous, monsieur Demumeurer exceptionnel. Si nous n'en déci- sois ? dions pas ainsi, en effet, de nombreuses catégories de citoyens pourraient invoquer M. Antoine Demusois. Je me laisse faire des raisons suffisantes pour êPre admises violence et je retire mon amendement. à utiliser cette facilité. Des centaines de - M. le ministre de l'intérieur. La viomilliers, des millions de Français vote- lence est douce! (Sourires.) raient alors par correspondance. M. le président. L'amendement est re11 faut délimiter strictement les conditions d'application de ce vote, qui, recon- tiré. naissez-le, monsieur Pezet, vous qui partiM. Le CoutaHer. Je retire également le cipez depuis longtemps h la vie publique, mien. JI'offre pas les garanties que. donne le vote H. le président. L'amendement de M. Le dans l'isoloir. CoutaHer est retiré. M. Ernest Pezet. J'insiste sur le fait que La parole est à M. Pezet sur l'article 2. les électeurs admis par le projet en disM. Ernest Pezet. Je comptais prendre la cussion ne sont pas en petit nombre. Ils parole sur cet article, mais mon collègue sont fort nombreux, a u contraire. M. Le CoutaHer ayant défendu dans des M. le président. Monsieur Le CoutaHer, termes que j'approuve entièrement son maintenez-vous votre amendement? amendement qui avait l'assentiment de M. Jean Le CoutaHer. Je déplore que cet tous les représentants du Morbihan, je amendement soit repoussé par la commis- n'ai rien à ajouter à ses paroles. Puisqu'il a retiré son amendement en sion. Cependant, si tous les autres amende- raison de l'opposition du Gouvernement ments sont retirés, je veux bien renoncer et de la commission, je n'insiste pasau mien, mais je le regrette beaucoup. M. le rapporteur. Nous regrettons de ne M. le président. M. Demusois a présenté pouvoir donner satisfaction à toutes les un amendement tendant à insérer dans catégories désireuses de bénéficier du l'article 2 un paragraphe 10° ainsi conçu : vote par correspondance. M. le président. Personne ne demande « 1°. — Techniciens, cadres et ouvriers des entreprises travaillant à la recons- plus la parole sur le douzième et dernier truction, sous le contrôle du ministre des alinéa de l'article 2 ? travaux publics et des transports ou du Je le mets aux voix. ministre de la reconstruction et de l'ur(Le douzième alinéa de Varticle 2, mis banisme, à condition que la commune où aux voix, est adopté.) ils sont en déplacement soit déclarée M. le président. Personne ne demande « ville sinistrée » et éloignée de plus de cinquante kilomètres de la commune sur la parole sur l'ensemble de l'article 2 ?..» Je le mets aux voix. les listes électorales de laquelle ils sont (L'ensemble de l'article 2. mis aux voixt inscrits. » est adopté.) La parole est à M. Demusois. {Articles 3 à 10.] M. Antoine Demusois. J'aurais accepté de retirer mon amendement si les ac« Art. 3. — Dès îa publication du décret cords intervenus en commission avaient convoquant les électeurs, tout citoyen adété respectés. Cela n'a pas eu lieu et ce mis à voter par correspondance en applin'est pas de mon fait. cation des dispositions de l'article précéJe considère que l'amendement que j'ai dent demande, soit personnellement, soit eu l'honneur de ' déposer intéresse une par lettre recommandée adressée au maire catégorie d'électeurs dont la situation est de la commune sur la liste électorale de laquelle il est inscrit, sa carte d'électeur* très spéciale. « La demande faite sur, papier libre doit opérations électorales sont applicables au Indiquer le nom, les prénoms et le domi- vote par correspondance. « Quiconque aura délivré par complaicile de l'électeur ainsi que l'adresse à laquelle doit être envoyée la carte d'élec- sance. les attestations prévues à l'article 2 de la présente loi ersct'a puni des peines teur. « L'électeur doit joindre à sa demande portées à l'article 1 de la loi du 31 mars une attestation certifiant qu'il appartient 191 i susvisée. » — (Adoplé.) à Tune des catégories prévues par l'article m. le président. Avant de mettre aux d er de la présente loi et qu'il se trouvera, voix l'ensemble, je dois faire connaître à pour les motifs prévus par cet article l'Assemblée que là commission propose de absent de sa commune d'inscription le récftger comme suit le titre du projet d« jour du scrutin.. # « Cette attestation émane de l'une "des loi: « Projet de loi instituant une procédure autorités dont la liste sera déterminée par ; exceptionnelle de vote par correspondance décret. « Da/s les établissements de soin ou en faveur ^ s certaines catégories d'étecd'assistance, l'attestation prévue aux ali- { teurs» empêchés de voter dans les condinéas .précédents émane du directeur; du tions nonnMes. » directeur économe ou du médecin direcIl n'y a pas d'opposition ?... teur, dé l'établissement. » — (Adopté.) Le titre demeure ainsi rédigé. « Art. 4. — L'envoi, de la carte d'élec"Personne ne demande la parole ?... teur est fait par le maire sous pli recomJe mets aux voix l'ensemble du projet mandé dès réception 4e la demande prévue à l'article 2. Cet envoi comprend, outre îa de loi. (L'ensemble du projet de loi, mis aux carte électorale, une enveloppe'électorale destinée à recevoir le bulletin de l'inté- voix, est adopté.) ressé. * « Lorsque>l'électeur est déjà en posses— 11 — sion de sa carte électorale, iil doit demander INSCRIPTION D'UNE AFFAIRE -par lettre recommandée l' envoi d'une ^enveloppe électorale, en joignant à sa de- SOUS RESERVE QU'IL M'Y AIT PAS mande l'attestation prévue à l'article 3 ci-dessus. » — {Adopté,) M. le président. En vertu de l'article 34 « Art. 5. — Pour la transmission de son du règlement et à la demande de la comsuffrage, l'électeur place son bulletin de mission intéressée, jl y a .lieu d'inscrire, vote sous l'enveloppe électorale que lui sous réserve qu'il n'y ait pas débat, en a fait parvenir le maire. Il insère cette tête de l'ordre du jour du deuxième jour enveloppent sa carte électorale dans une de séance suivant la séance de ce jour: deuxième enveloppe portant la mention : 1° Le projet de loi relatif à la lutte « élections » qu'il adresse, par lettre re- contre le proxénétisme et -les* maladies commandée au maire de la commune sur vénériennes ; 2° la proposition de loi de la liste électorale de laquelle il est ins- M. Pierre Dominjon et plusieurs de ses crit, en indiquant le bureau de vote men- collègues tendant à supprimer la tolérance v tionné.sur sa carte d'électeur.» — (Adopté.) administrative de la prostitution en France. « Art, 6. -— Les plis conservés < par le (Commission de la famille,, de la. populabureau de poste destinataire jusqu'au ma- tion et d e l à santé publique.) tin jziême du scrutin sont apportés par un L'inscription est ordonnée. agent des postes dans la salle du vote * après le commencement des opérations. « — 12 — « ils sont remis au président du bureau qui en donne décharge dans la forme emREGLEMENT DE L'ORDRE DU JOUR ployée usuellement pour les lettres recommandées. .M. le président. Lundi prochain 8 avril, « Le président ouvre chaque pli. donne publiquement connaissance au bureau de à quinze heures, séance publique: 3a carte électorale qu'il contient et, après I. — Nomination d'un membre de la comémargement, met aussitôt dans l'urne, mission de la Constitution. (Application de l'article 17 du règlement.> pour être dépouillée avec les autres, l'en,veloppe renfermant le bulletin. — [(Adopté.) II. — Affaire sous réserve qu'il n'y ait pas débat. H Art. 7. — Chaque carte électorale est renvoyée par le maire, sous pli recom(Application de l'article 34 du règlement.) mandé, dès le lendemain des opérations à J Vote sans débat du projet de loi relatif son titulaire, » — (Adopté.) ** au financement provisoire de la remise en « Art. 8. — Les plis qm parviennent au état des bateaux de navigation intérieure bureau de poste après que les opérations i utilisés par les Allemands (n0B 164-772-846. du scrutin .sont terminées sont remis au j — M. Henri Meck, rapporteur). maire. Ils snnt décachetés en présence des membres du bureau; les cartes électorales | HI. — Affaires sans débat. en sont retirées pour être renvoyées à leur titulaire et les enveloppes électorales sont j Discussion : I. Bu projet de loi modifiant incinérées sans avoir été ouvertes. Il est .la loi du 30 juin 1926 modifiée par les dressé procès-verbal' de cette opération. lois des 22 avril 1927, 13 juillet 193^, 2 fé« L'arrivée tardiverdes plis pour quelque I vrier 1937, et par le décret .du 25 août 1937 cause que ce soit .n'entacne pas de nullité réglant les rapports entre locataires et bailles opérations électorales. » — (Adopté.) leurs en ce qui concerne le renouvellement a Art. 9. — Les différents envois recom- des baux à loyer d'immeubles, ou de lomandés prévus par la présente loi sont caux à usage "commercial ou industriel ; faits en franchise. II. Des propositions de loi: 1° de M. André « Les dépenses qui en résulteront seront Mercier (Oise) et plusieurs de 'ses colsupportées par lebudget général qui rem- lègues tendant à régler les rapports entre boursera au budget annexe . des postes, locataires-e* bailleurs en ce qui ooncérne télégraphes et téléphones les sommes dont le renouvellement des baux à loyer d'imcelui-ci aura fait l'avance. » —. (Adopté.) I meubles et de locaux à usage commercial , Art. 10. — Les dispositions de la loi j ou industriel (propriété commerciale) ; du 31 mars 1914 ayant pour objet de ré- 2° de M. André Mercier (Oise) et plusieurs primer les actes de corruption dans les i de ses collègues ayant pour objet de rele- ver de certaines forclusions les locataires 0'immeubles ou de locaux à Usage commercial, industriel ou artisanal; 3° de M, Robert Lecourt et plusieurs de 1ses collègues tendant à modifier la loi du 30 juin 1926 réglant les rapports entre les locataires et bailleurs de locaux à usage commercial ou industriel et â protéger d'une façon complète la propriété commerciale ; 4° de M. André Mercier (Oise) et plusieurs de ses collègues tendant à la prorogation des baux des locaux à usage commercial, industriel, et professionnel ; 5° de M. Jean Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à accorder .une prorogation de bail àv certains locataires commerçants et industriels; 6° de M. FrédéricDupont tendant à modifier l'article 18 de 1a loi du 30 juin 1926, modifié par la loi du 13 juillet 1933, sur la propriété commerciale (n°3 530-28-15-91-178-322-552-715. — M. Pierre Gareî, rapporteur) ; Discussion: 1° dû projet Nde loi fixant le statut des délégués du personnel dans les entreprises; 2° de la proposition de• loi de Mme Francine Le'ebvre et plusieurs' de se.^ eullègues, relative au rétablissement des délégués du personnel dans les entreprises et au statut de leurs fondions (n03 472-87-633. — Jfcne Francine Lefèbvre, rapporteur). T1 n'y a pas d'observation * L'ordre du jour est ainsi, réglé. — 13 — RENVOI POUR AViSi W. le président. Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, l'Assemblée voudra sans doute renvoyer pour avis à 'la commission des finances et du contrôle budgétaire la proposition de loi de M. Joseph Lecacheux tendant à modifier le régime fiscal de la banque ouverte dite « banque à" tout v<v » (n° 498), dont ta commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale est saisie au fonds. {Assentiment.) . Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, i'Assemlbée voudra sans doute renvoyer pour avis à la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, la proposition de loi de M. Barbu tendant à instituer un nouveau type de société dénommée « Communauté de travail » (n° 648), ciont la commission du travail et de la sécurité sociale est saisie au fonds. (AsscntU ment.) Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, l'Assemblée voudra sans doute renvoyer pour avis à la commission deg affaires économiques,, des douanes et des conventions commerciales, la proposition de" loi de M. Barbu tendant à permettre la transformation des entreprises anciennes en. communautés de travail. (n° 650), dont la commission du travail et de la sécurité sociale est saisie au fond. (Assentiment.) Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, l'Assemblée voudra sans doute renvoyer pour avis à la commission des affaires économiques, des douanes et 'des conventions commerciales, le projet de loi relatif à la nationalisation de l'industrie des combustibles minéraux (n° 779), dont la commission, de l'équipement national et de la production (travaux publics, mines, forces motrices) est saisie au fond. (Assentiment.) Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, l'Assemblée voudra sans doute renvoyer pour avis à l a commission, des affaires économiques, des douanes et des Conventions commerciales le projet de loi sur les programmes de production (n° 808), dont la commission de l'équipement national et de la production (travaux publics, mines, forces motrices) est saisie au fond. [Assentiment.)1 Conformément aux articles 26 et 28 du règlement, l'Assemblée voudra sans doute renvoyer pour avis à la commission/ des SafTairés économiques, des douanes et des conventions commerciales la proposition de loi de M. Pierre Abelin et plusieurs de ses collègues tendant à la nationalisation de certaines sociétés d'assurances (n° 828). dont la commission «des finances et du contrôle (budgétaire est saisie au fond (Assentiment.) Conformément aux articles 26 êt 28 du règlement, l'Assemblée Voudra sans doute renvoyer pour avis à la commission des affaires * économiques, des douanes et des conventions commerciales le iprojet de loi portant nationalisation de banques d'affaires (n° 841), dont la commission des finances et du contrôle budgétaire est saisie au fond. (Assentiment.) La proposition de loi sera imprimée sous' le n° 905, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission des finances et . du cpntrôle budgétaire. (Assentiment.) — 15 — DEPOT DE PROPOSITIONS DE RESOLUTION M. le président. J'ai reçu-de Mme Marie Oyon et plusieurs de ses collègues une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à assurer un emploi aux veuves de guerre en état de travailler, et un revenu décent à celles que**l'âge, les infirmités ou les charges de famille mettent dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins. La proposition de résolution sera imprimée sous le n° 898, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression. (Assentiment.) J'ai reçu de MM. Henri Joannon, Roubleaux-Dugage et Delachenal une proposition de résolution tendant à accorder — 14 — une retraite à tout Français et. à toute Française âgé de plus de 65 ans s'il n'a DEPOT DE PROPOSITIONS DE LOI pas ou si elle n'a pas quinze mille francs de revenus et sous réserve que certaines M. le président. J'ai reçu de MM. Was- conditions soient remplies. iner, Bas et Fonlupt-Esperaber une propoLa proposition de résolution sera imprisition de loi tendant à l'institution d'un mée sous le n° 884, distribuée et, s'il n'y bureau national interprofessionnel des. en- a pas d'opposition, renvoyée à la commisgrais^ amendements et antiparasitaires. sion du travail et de la' sécurité sociale. La proposition de loi sera imprimée sous (Assentiment.) le 879, distribuée et, s'il n'y a pas J'ai reçu de M. Henri Joannon et plud'opposition, renvoyée à la commission de sieurs de ses collègues une proposition l'agriculture. (Assentiment.) de résolution tendant à inviter le GouverJ'ai reçu de M# Saï4 Mohamed Cheikh nement à rétablir la portion de voie ferune proposition de loi* tendant à accorder rée Aurillac—Paris qui doit être submerl'autonomie? administrative et financière à gée par suite de la construction du barrage de Bort. l'archipel des Comores. La proposition de résolution sera impriLa proposition de loi sera imprimée sous le n° 881, distribuée et, s'il n'y^a pas mée sous le n° 887, distribuée et, s'il n'y d'opposition, renvoyée à la coimmission a pas d'opposition, renvoyée à la commisdes territoires d'outre-mer. (Assentiment.) sion des moyens de communication (chemins de fer, marine marchande, pêches J'ai reçu de Mme Marie Oyon et plu- et lignes aériennes) et des postes, télésieurs de ses collègues une proposition de graphes et téléphones. (Assentiment ) loi- tendant à accorder aux mères qui élèJ'ai reçu de M. Louis Bernard et pkivent seules leurs enfants des avantages particuliers au titre de l'allocation de^ sa- . sieurs de ses collègues, une proposition laire unique et des allocations familiales. de résolution tendant à inviter le Gouverneemnt à fixer le statut de « La MaLa proposition de loi sera imprimée sous rine nationale » (anciennement Forges de le n° 897, distribuée et, s'il n'y a pas la Chaussade-de-'Guérigny (Nièvre). d'opposition, renvoyée à la commission du La proposition de résolution sera impritravail et de la sécurité sociale. (Assenti- mée sous le n° 900, distribuée et, s'il n'y ment.) a pas d'opposition, renvoyée à la comJ'ai reçu de M. Antoine Vourc'h une mission de la justice et de législation gé9 r proposition de loi tendant à modifier la loi nérale. (Assentiment.) - • du 11 septembre 1941 relative à l'exerciee J'ai reçu de M.. Fernand Bouxom et de la pharmacie. plusieurs de ses collègues une proposi-, La proposition de loi sera imprimée sous tion de résolution tendant à inviter le% le n° 883, distribuée et, s'il n'y a psrs Gouvernement à promouvoir, dès avant* d é p o s i t i o n , renvoyée à la commission, l'institution du statut de l'artisanat, les de la famille, de la population et.de la dispositions nécessaires à l'organisation santé publique. (Assentiment.) de la profession de coiffeur. J'ai reçu de M. Pierre-Grouès et pluLa proposition de résolution sera imprisieurs de ses collègues une proposition mée sous le—n° 902, distribué a et, s'il de loi tendant à établir le statut des réfrac- n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission du travail et de la sécurité taires. La 0proposition de loi sera imprimée sous sociale. (Assentiment.) J'ai r.çu de M. André Paillieux et plule n 901, 'distribuée et, .s'il n'y a pas -d'opposition, renvoyée à la commission sieurs de ses collègues une proposition des pensions civiles et militaires et des de résolution tendant à inviter le Gouvervictimes de la guerre et de la répression. nement à fixer la période des congés payés et à déterminer les facilités de transports (Assentiment.) J'ai reçu de MM. " Féllix et Charles Rous- accordées aux salariés pour cette^ période-. La proposition de résolution sera impriseau unè proposition de loi tendant -à réta0 ~ Mir et à modifier les articles 417 à 440 du mée sous le n ' 903, distribuée et, s'il n'y code des douanes concernant le droit inté- a pas d'opposition, renvoyée à la commisrieur de consommation sur le sel, suppri- sion du travail et de la sécurité sociale* més par la loi du 31 décembre 1945., L 0Assentiment.) — 13 — DEPOT DE RAPPORTS / M. le président. J'ai reçu de M. Abderrahunane Farès un rapport fait au nom de là commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale sur le projet de loi portant extension à l'Algérie Vie l'ordonnance du 15 juih 1945 (Suppression de la censure préalable) (n° 782). Le rapport sera imprimé sous le n° 882 et distribué. J'ai reçu de M. Maurice Montel un rapport fait au nom de la commission des finances et du contrôle budgétaire*sur le projet de loi relatif à l'exécution des contrats d'assurances sur la vie dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle (n° 755). Le rapport sera imprimé sous le n® 886 et distribué. J'ai reçu de M. Jean'Pierre-Bloch un rapport fait au nom de la commission de la presse, de la radio et du cinéma, sur le projet de loi portant transfert et dévolution de biens et d'éléments d'actif d'entreprises de presse et d'information. v(N° 641). Le. rapport sera imprimé sous le n° 888~ et distribué. J'ai reçu de M. Raymond Couder un rap-> port fait au nom de la commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs, sur la proposition de résolution de M. René Arthaud et plusieurs de ses collègues, tendant à inviter le Gouvernement â procéder à l'étude d' une réforme de l'enseignement pharmaceutique. (N° 568). Le rapport sera imprimé sous le n° 889. et distribué. J'ai reçu de M. Jean Cristofol un rapport fait au nom de la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale, sur le projet de loi relatif à l'inscription sur les listes électorales des mariniers, artisans ou salariés et des membres de leur famille habitant à bord. (N° 825). Le rapport sera imprimé sous le n° 890 et distribué. J'ai reçu de M. Gaston Monnerviille un rapport fait au nom de la commission des. territoires d'outre-mer sur les propositions de loi: 1° de M. Gaston Monxierville, tendant à l'établissement, au financement et à l'exécution du plan d'organisation, d'équipement et de développement des territoires relevant du ministère de la France d'outre-mer; 2° - de M. Jacques SousteUe et plusieurs de ses collègues, tendant à créer un fonds d'équipement économique et social de l'Union française. (Nos 577-606). Le rapport sera imprimé sous le n° 891 et distribué. J'ai reçu de M. Marcel Prenant un rap-, 'port fait au nom de la commission de la défense nationale, sur le projet de loi portant création d'un Office national d'études et de recherches aéronautiques.' (N° 746). Le rapport sera imprimé sous le n° 892 et distribué. J'ai reçu de Mlle Solange Lamblin un râpport fait au nom de la commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs, sur la proposition de résolution de M. Armand de Baudry d'Asson et plusieurs de. ses collègues, tendant à inviter le Gouvernement à rétablir l'indemnité de doctorat au personnel scientifique des Archives de France au taux fixé par- le décret du 18. août 1945. (N° 319). Le rapport sera imprimé sous le n° 893 et distribué. J'ai reçu de Mile Solange Lamhlm un nécessaires pour apurer aux mariniers et rapport fait au nom de la commission de r éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs, sur le projet de loi relatif au titre des docteurs en droit chargés d'assister les professeurs et agrégés pour les conférences et travaux pratiqua; des étudiants des facultés de droit. "(N° 454). Le rapport sera imprimé sous le n° 894 et distribué. J'ai reçu de Mme Lempereur un rapport fait au nom de la commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des lotsire, sur la proposition, de résolution de M. Virgile Rare! et plusieurs de ses coKègues, tendant h inviter le Gouvernement à organiser 'les cantines scolaires dans les. écoles publiques. (N* 621). Le rapport sera imprimé sous le n° 895 et distribué. J'ai reçu ' de M. Lhuissier un rapport fait au nom de la ccm-missiori de r éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs^ sur la proposition de résolution de M. Pierre Chevallier et plusieurs de ses collègues, tendant â inviter le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour que les instituteurs retraités comptant au moins cinq années d'ancienneté en première classe, soient considérés comme appartenant à la hors-classe. (N° 379). Le rapport sera imprimé sous le n° 896 et distribué. ' J'ai reçu de M. Pierre Cot, rapporteur général, un rapport supplémentaire fait au nom de la commission de la Constitution, sur les propositions de loi: 1° de M. Jacques Duclos et plusieurs de ses collègues, tendant à établir la Constitution de la République français ; 2° de M. Joseph Delachenal, tendant à établir la Constitution de la République française ; de M. André Philip et plusieurs de ses collègues, tendant à étabFr la nouvelle Constitution française ; 4° de M. Mohamed Bendjelloul et plusieurs de ses collègues, tendant à établir la Constitution de l'Algérie, afin que celle-ci goit inscrite dans la Constitution de la République française ; 5° de M. Jacques Bardoux, relative à îa création d'une « COUl suprême de justice »; 6° de M. Jean-Pierre Giraudoux, tendant k établir La Constitution de l'Union française ; 7° de M. Guv Mollet, président de la commission de la' Constitution, au nom de la commission, tendant à établir la Constitution trie la République française. (N0B 20, 38, 44, 376, 381, 784, 843, 11 492). Le rapport supplémentaire sera imprimé sous le n° 885 et distribué. J'ai reçu de Mme Texier-Lahoulle un rapport supplémentaire fait au nom de la commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de ta répression, sur la proposition de loi de Mme Texier-Lahoulle et plusieurs de ses collègues, tendant à créer des nécropoles régionales pour les victimes de la guerre et à en instituer le financement par souscription nationale. (N° 463, rap. n° 787). Le rapport supplémentaire sera imprimé sous le n° 899 et distribué. J'ai reçu de M. Jean Cristofol un rapport supplémentaire fait au nom de la commission de l'intérieur de l'Algérie et de l'administration générale départementale et communale sur: I le projet de loi instituant une procédure spéciale de vote m faveur de certaines catégories d'électeurs em péchés de voter dans les conditions normales; II les propositions de résolution: 1° de M. Arthur Rainette et plusieurs de ses collègues, tendant à inviter te Gouvernement à prendre les mesures autres professions nomades, l'exercice du droit de vote aux prochaines élections; 2° de M. Louis Guiguen et plusieurs de ses collègues, tendant à inviter le Gouvernement à prendre toutes mesures pour que l ' e x e r c i c e normal sde leur droit de vote soit assuré à tous les Français qui, pour une raison majeure, seraient absents* de leur domicile légal lors des élections. (N°« 826. 207 , 622, rapport n° 778). Le rapport supplémentaire sera imprimé sous le n° 904 et distribué. — M ~ DEPOT D'UN AVIS M. le président. J'ai reçu de M. René Coty un avis présenté au nom de la commission des finances et du contrôle budétaire, sur le projet deosloi rolatif au créit maritime mutuel (n 260-547). L'avis sera imprimé sous le n° 880 ci distribué. Personne ne demande la parole ?... La séance est levée. (La séance est levée le samedi 6 avril à trois heures.) Le Chef du service de la sténographie de VAssemblée nationale constituante, t PAUL LAÎSSY. Errata. STATUT DU FERMAGE (L. 1X3) I. — Aur e compte-rendu in extenso de la l séance du 30 mars 1916. Page 1269, 2e colonne (art. 3, 7e alinéa), 3 e et 4e lignes : A« Heu de: « ... la qualité de bailleurs ou de preneurs de baux... '», Lire: « ... la qualité de bailleur ou de preneur de baux... ». Même page, 3e colonne, 1er alinéa (art. 4, e e e 7 alinéa), 6 et 7 lignés : Au lieu de: « ... opérations municipales .. », Lire: « ... élections municipales... ». Page 1273, l r e colonne, après le 5e alinéa: Insérer les alinéas suivants : « M. le président. Je dois signaler à l'Assemblée qu'à la suite de l'adoption de l'amendement de M. Garcia, abrogeant l'article il de l'ordonnance du 4 décembre 1914. il convient de supprimer les alinéas 4 à 9 de l'article 8, précédemment adopté, alinéas qui visent ce même article 17. (Assentiment.) ». IL — Au compte-rendu in extenso. de la séance du 30 mars 1946. Page 1282, l r e colonne, 5e? alinéa k partir du bas, avant-dernière ligne: Au lieu de: « ... des biens!.. f Lire: « ... de biens... ». Même page, même colonne, 2e et 3e alinéa à partir du bas : Rétablir comme suit ces alinéas qui ont été inexactement reproduits: « 2° Soit de partages d'ascendants ; « 3° Soit de mutations ». Même page, 2e colonne, l r e ligne: Au lieu de: « ... dans ce même cas... », Lire: « ... dans ces mêmes cas... Page 1285, 2e colonne, alinéa* 4 ligne : * : Au lieu de: « ... aux précédents alinéas... », Lire: « ... au précédent alinéa... ». e Page 1287, faire passer après le 6® alinéa de lae 2e colonne, les alinéas 3, 4 et 5 de la 3 colonne. Même page, 2e colonne, 8e alinéa, et 3° alinéa à partir du bas, l r e et 2® lignes; Supprimer les mots: « ... de Pardon* nance du 17 octobre 1945... ». Page 1288, 2e colonne, 5e alinéa, 3» ligne* Arj lieu fie: « . du délai prévu... », Lire: « des délais prévus... ». Même page, 3e colonne, 3* alinéa, in fine: Rétablir comme suit le texte: « ... dans le même délai ». Paga J290, 2° colonne: Remplacer le 8° alinéa par les alinéas suivants : « M. le rapporteur. Nous sommes en effet d'accord. Mais l'expression « sommes tperçues peut prêter k ambiguïté. Je de-, mande a M. Bu ron de renoncer à la 2e partie de son amendement, étant entendu qv.3 l'expression adoptée à l'instant couvre, comme il le demande, aussi bien ie métayage que le fermage. « M. Buron. Dans ces conditions, je me contente de maintenir la première partie de mon amendement. « il/, le président. Je mets aux voix l'amendement de M. Buron ainsi modifié, accepté par le Gouvernement et îa com-< mission ». , Page 129i, 3e colonne, après la 2® ligne : Insère;' les alinéa? suivants: f « M. le rapporteur. J'indique qu'il y a lieu de remplacer, au cinquième alinéa de l'article 14, les mots : « prélèvement sur le fermage » par ceux-ci: « prélèvement sur te prix du bail. » Page 1295, 32 colonne, dernière ligne! Au lieu de: « ... avis de réception... ^ Lire: « ... accusé de réception... ». Page 1296, l rc colonne, 11° alinéa: Compléter cet alinéa par les mots: « ... Elles sont applicables aux baux eil cours... ». Page 1299, 3e colonne, après le 8e.alinéa* Insérer les alinéas suivants : « M. le rapporteur. La commission pro-» pose de rédiger ainsi* le début du 5° alinéa du texte modifieaiif de Particle 22: « Cette disposition est d'ordre publie. Elle est également. ». Même page, même colonne, 9e alinéa: Rétablir ainsi qu'il suit cet alinéa et la début du suivant: « M. Daniel a présenté un amendement tendant, k l'article 15, à modifier comme suit le dernier alinéa du texte modificatil proposé pour l'article 22 de l'ordonnance du 17 octobre 1945 : « Le prix des... » Même page, même colonne, 11e alinéa: Rétablir comme suit cet alinéa: « M. le président de la commission. La* commission accepte le principe de jcejj 1 amendement et propose de lui donner la r'édacUoh, suivante: « Jusqu'à la date légale de la cessation des hostilités, et en tout cas jusqu'au 31 décembre 1$46, le prix des baux à ferme reste fixé conformément aux dispositions de l'ordonnance du 3 mai 1JM5, înodifiée par la loi n° 46-306 du 27 février 1946. » Page 1301, 2e colonne, 11e alinéa: . Compléter cet alinéa par la phrase suivante : ' « Les baux ainsi revisés auront effet dès l'ouverture de l'année culturale qui suivra celle en cours à la promulgation de la présente loi. » Page 1301, 3e colonne, 6e alinéa à partir du bas, antepenultième ligne : Au lieu de: « ...réalisation... », Lire: « ...résiliation... ». Page 1302, l re colonne, 2e alinéa, 4e ligne : Au lieu dei « ...avis de réception... », Lire: a ...accusé, de réception... ». » Page 1304, 3e colonne, 7e alinéa: , Rétablir comme suit la dernière ligne de te t alinéa, qui a été inexactement reproduite: « Article 27 et 30 ?... ». - Même page, même colonne, II e alinéa : Au lieu de: « ...huitième... », Lire : « ... s eptièm e... ». Même page, même colonne, après le 16® alinéa. , Insérer les alinéas suivants: « M. le président. A la suite de l'adoption de l'amendement de M. \Vas»mer, qui modifie le premier alinéa de l'article 29, la commission' propose de rédiger ainsi le huitième alinéa, devenu le neuvième, de l'article 17 de son rapport: « Dans le reste de l'article 29, le mot k commission » est remplacé par le mot: c tribunal ». « Je mets aux voix cette nouvelle rédaction. « (Cette nouvelle rédaction est adoptée.) ». Page 1307, l r e colonne: Remplacer le sixième alinéa à partir du bas par les suivants: « M. le rapporteur. Je signale que, à la suite de l'adoption de l'amendement de M Depreux. qui substitue au premier alinéa de l'article 33 un paragraphe comportant trois alinéas, il y a lieu, aux deux alinéas suivants, de "remplacer le mot * alinéa » par le mot « paragraphe ». « « M. le président. Je mets aux voix le texte proposé pour l'article 33 de l'ordonnance du 17 octobre 1945 avec les modifications résultant de l'amendement de M. Depreux ». ' Page 1309, iTQ colonne, 3e alinéa à partir du bas : Après: « ...1763... », •Ajouter: « ...1766... ». Même page, même colonne, dernier alinéa, Rétablir comme suit cet alinéa : « Art. 1714. - f On peut louer ou par décrit ou verbalement, sauf, en ce qui concerne les biens ruraux, application des règles particulières aux baux à ferme et â cûlonat partiaire ». Même page, 2e colonne, 6* alinéa, 3e et 4e ligne; Au lieu de: « ... quatrième paragraphe... >\ Lire: « . . . paragraphe 4°... ». Page 1309, l re colonne, 7e alinéa à partir du bas,e in fine, et 12e alinéa à e partir du bas, 5 ligne, et page 1310, 3 colonne, dernière ligne: Au lieu de: « ... avis de réception... », Lire: « ... accusé de réception... », Page 1311, l r e colonne,- 7e alinéa, avantdernière ligne : Supprimer la virgule. Même page, 2e colonne, 2e alinéa, 2° ligne: Au lieu de: « ... et conversion... », lira: «... ou conversion... ». re e Page 1313, l colonne, 9 alinéa : Compléter cet alinéa par les mots: « ... qui s-e substituerait au dernier alinéa du texte modifieâtif proposé pour l'article 53 ». Même page, même colonne, 10® alinéa. 2Ê ligne : Au lieu de: « ... 31 décembre 1946... », Lire: « ... 30 juin 1947... ». Même page, même colonne, 3e alinéa à partir du bas, 2e ligne : Au Ifèu de: « ... de concession... », Lire: « ... de conversion... ». Page 1314, 3e colonne, 17e alinéa, à la première ligne: Au lieu de: « bail en métayage... », Lire: « bail à métayage... ». Et in fine: Au lieu de: « bail à fermage... ». Lire: « bail à ferme... ». Page 1316, 3e colonne, 17e alinéa, à la sixième iigne : Supprimer le mot: « si ». Désignation de candidatures pour la commission centrale des débits de tabac et la commission de classement des recettes-buralistes. (Application de l'article 20 du règlement.) Conformément à la décision prise par T Assemblé 3 dans sa 2e séance du 19 mars 1946, la commission des finances et du contrôle budgétaire a désigné : 1° MM. René Coty et Alexandre Roubert pour fairepartie de* la commission centrale de classement des débits de taba-c prévue par le décret du 30 janvier 1881, modifié par décret dû 13 mars 1946; 2° MM. Charles Barangé et Jean-Raymond Guyon, pour faire partie de la commission supérieure de classement des recettes buralistes, prévue par le décret du 31 janvier 1911,-modifié pr.r décret du 13 mars 1916. (Ces candidatures seront considérées comme ratifiées si, dans les trois jours de la présenté insertion, aucune opposition, n'a été remise par écrit au président dé l'Assemblée.) OPPOSITIONS au vote sans débat de la proposition de loi de M. André Paillieux et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance du 4 octobre 1945 sur l'organisation administrative de la sécurité sociale. (N0 191, rapport 698.) Formulées par: 1 ° M. Rio: . Je déclare faire opposition au vote sans débat, ayant des observations à présenter. 2° MM; Viatte, Beugniez et les membres du groupe du mouvement républicain populaire : Nous déclarons faire opposition au vote sans débat pour les raisons suivantes: 1° Certaines conclusions importantes du rapport (élection des membres des conseils d'administration des caisses de sécurité sociale) n'ont été adoptées qu'à une voix de majorité, alors que la composition de la commission ne reflète pas celle de l'Assemblée (douze commissaires communistes, onze socialistes, dix M. R. P.) 2° Le ministre du travail et de la sécurité sociale a demandé qu'un débat s'institue devant l'Assemblée pour régler définitivement la question. Propositions de la conférence prescrite par l'article 32 du règlement de l'Assemblée nationale constituante. (Réunion du mardi 2 avril 1916.) Conformément à Varticle 32 du règlement, le président de l'Assemblée nationale constituante a convoqué, le mardi 2 avril 1946, MM. les présidents des commissions et MM. les présidents des groupes. Cette conférence a décidé d'inscrire, sous réserve qu'il n'y ait pas débat, conformément à l'article 34 du règlement, en tête de l'ordre du jour du deuxième jour de séance suivant la séance du vendredi 5 avril 1946, le nrojet de loi relatif à la lutte contre le proxénétisme et les maladies vénériennes et la proposition de loi de M. Dominjon et plusieurs de ses collègues tendant à supprimer la tolérance administrative de la prostitution en France (nos 718, 218, 682, 869). ANNEXE au procès-verbal de la conférence des présidents. (Application de l'instruction générale du bureau de l'Assemblée en date du 5 décembre 1945.) ' NOMINATION DE RAPPORTEURS CONSTITUTION M. Pierre Cot a été nommé rapporteur de la proposition de loi cle M. Jean-PierreGiraudoux tendant à établir la constitution de l'Union française (n° 784). M. Pierre Cot a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Guy Mollet tendant l\ établir la Constitution de la République française (n° 843). AFFAIRES ÉCONOMIQUES M. Robert -Wetzel a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. JeanMarie Bouvier-O'Cottereau et plusieurs de ses collègues tendant à: i° la suppression des comités d'organisation et des organismes similaires; 2° l'organisation dé l'édonomie (n° 142). vembre 1945 avec la S.N.C.F. jpour l'exécution du service des colis postaux (ri0 850). travailleurs, dans ses articles % et 4 relatifs aux ! bénéficiaires de cette ^lldcâtibn 774). ; M. Robert Wetzel a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. JeanPaul Palewski et plusieurs de ses collègues tendant à dissoudre les comités d'organisation et offices professionnels et à instaurer un régime des professions fondé sur la liberté (n° 701). M. Henri Brandel a été nommé rapporteur de la proposition die loi de M. Henri Brandel et plusieurs de ses collègues tendant à la reorganisation et à la coordination des transports de la région parisienne (n° 857). M. Alfred Costes a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Paul Bacon et plusieurs de ses collègues' tendant à attribuer de droit aux médaillés du travail l'allocation aux vieux travailleurs (n° 776). M. Paul Cermolacce a été nommé rapporteur pour avis du projet (Ile loi relatif au vote par procuration des inscrits maritimes ,(n° 824), renvoyé pour le fond à la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale. M. Adrien Renard a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Adriei) Renard et plusieurs de ses collègues tendant à modifier le régime des congés payés (n° 794) M. Roger Cerclier a été nommé rapporteur de là proposition de résolution de MM. Forcinal et Tony Revillon tendant à inviter le Gouvernement à préparer l'orga.nisation en 1948, dans l'agglomération parisienne d'une exposition internationale (n° 729). M. Robert Wetzel a été nommé rapport e u r du projet de loi portant dissolution d'organismes professionnels et organisation ipour la période transitoire de la répartition des ^produits industriels (n° 783). M. Roger Dusseaulx a été nommé rapporteur pour avis de la proposition de loi de M. Vée et plusieurs de ses collègues relative à dla création d'un office national du bois (n 128), renvoyée, pour le fond, à la commission dé l'agriculture. M. Roger Diîsseaulx a été nommé rapteur pour avis de la proposition de loi de Kl. Véë et plusieurs de ses collègues relativè à la constitution d'uil office national interprofessionnel du machinisme agricole (n° 129), renvoyée, pour le fond, à la commission de l'agriculture. M. Georges Gosnat a été nommé-rapporteur pour avis du projet de loi relatif à l'inscription sur les listes électorales des mariniers artisans ou salariés et des membres de leur famille habitant à bord (n° 825), renvoyé, pour le fond, à la commission de l'intérieur, die l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale. M. Charles Benoist (Seine-et-Oise) a été nommé rapporteur pour avis du projet de loi instituant une procédure spéciale de vote en faveur de certaines catégories d'électeurs empêchés de voter dans les conditions normales (n° 826), renvoyé, pour le fond, à la commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale. ÉDUCATION NATIONALE f?AMILLE, POPULATION ET SANTÉ PUBLIQUE M. Paul Guilbert a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Paul Guilbert et plusieurs de ses collègues tendant à réglementer l'exercice des professions de masseur-gymnaste médical et de pédicure (n° 864). FINANCES ET CONTRÔLE BUDGÉTAIRE! Mme Germaine Degrond a été nommée rapporteur du projet de loi concernant la répression des infractions graves au ravitaillement (n° 743). M. Lucien Coffin a été nommé rapporteur de la proposition de loi de Mme Germaine Degrond et plusieurs de ses collègues tendant à la réorganisation des méthodes de ravitaillement (n° 866). TRAVAIL ET SÉCURITÉ SOCIALE M. Charles Viatte a été nommé rapporteur de la proposition de résolution de M. Charles Viatte et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à rembourser les frais engagés pour les élections aux chambres de métiers du 10 mars 1946 (n° 759). M. Christian Pineau a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Jules Ramarony et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'article 17, alinéa 4, de Mme Rose Guérin a été nommée rapporl'ordonnance du 15 août 1945 en vue de faire bénéficier les veuves r*e guerre non teur de la proposition de loi de Mme Jeanremariées de l'abattement dont aurait bé- nette Vermeersch et plusieurs de ses collègues tendant à reconnaître la qualité de néficié leur mari (n° 554). salariés au personnel des services domesM. Maurice Montel a été nommé rappor- tiques en lui accordant le bénéfice de teur de la proposition de loi de M. Pierre toutes les lois sociales, codifiées ou non, Abelin et plusieurs de ses collègues ten- et en le soumettant aux juridictions comdant à la nationalisation de certaines so- pétentes en vertu de cette reconnaissance (n° 762). ciétés d'assurances (n° 828). M. Christian Pineau a été nommé rapporteur du projet de loi relatif à l'organisation du crédit en France «(n° 840). M. Christian Pineau a été nommé rapporteur du projet de loi portant nationalisation de banques d'affaires (n° 841). MOYENS ET COMMUNICATIONS M. Pierre Poumadère a été nommé rapporteur du projet de loi portant approbation de la convention conclue lé 5 no- M. Alfred Costes a été nommé rapporteur de la proposition de résolution de M. Edouard Moisan et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à soumettre à l'Assemblée nationale constituante, avant l'expiration de son mandat, un projet de loi étendant le bénéfice de la retraite des vieux à ceux des travailleurs qui n'en bénéficient pas encore : artisans, commerçants, cultivateurs et travailleurs des professions libérales, ainsi qu'aux mères de famille nombreuse (n° 823). QUESTIONS ÉCRITES RAVITAILLEMENT M. Maurice Finet a été nommé rapporteur du projet de loi relatif à la conservation des ruines et à la reconstruction d'Oradoursur-Glane (n° 855). M. Emile Engel a été nommé rapporteur du projet.de loi étendant aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle les dispositions du Titre I r du Livre IV du code du travail (n° 803). REMISES A LA PRESIDENCE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTS LE 5 AVRIL 1946 Application des articles 78 et 81 du règle* me.nt, ainsi conçus: « Art. 78. — Tout député qui désire poser au Gouvernement des questions orales ou écrites doit les remettre au président de l'Assemblée, qui les communique au Gou* ver rte ment. « Les questions doivent être très sommairement rédigées et ne contenir aucune imputation d'ordre personnel à l'égard de tiers nommément, désignés. » * te Art. 81. — Les questions écrites sont publiées à la suite du compte rendu in extenso? dans le mois qui suit cette publication, les réponses des ministres doivent également y être publiées. « Les ministres ont toutefois la faculté de déclarer par écrit que l'intérêt public leur interdit de répondre ou, à Vitre exceptionnel, qu'ils réclament un délai supplémentaire pour rassembler les éléments de leur réponse; ce délai supplémentaire ne peut excéder un mois. « Chaque semaine, le Journal officiel publie la liste, par ministère, des questions auxquelles il n'a pas été répondu dans le délai réglementaire ». M. Emile Engel a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Henri Meck et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance du 13 juillet 1945 portant rajustement des rentes et allocations attribuées à certaines catégories de victimes d'accidents du travail ou à leurs ayants droit (n° 768). ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE LA GUERRE 1930. — 5 avril 1946. — M. Henri Joannon demande à M. le ministre des anciens combattants et victimes de la guerre pourquoi, dans les communiqués officiels et dans la presse, it n'est jamais, ou presque jamais, fait mention du camp de dépoi talio.n de Neuengamme, ceci alors que dans ce camp, tout comme dans les autres plus connus, ont souffert et sont mo«rts de nombreux Français. W. Alfred Costes a été nommé rapporteur de la proposition de loi de M. Alexandre Chazeaux et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance du 2 février 1945 sur l'allocation aux vieux 1931. — 5 avril 1946. — M. Gérard Vée demande à M. le ministre des ancien combattants et des victimes de la guerre si les familles dont un des membres (prisonnier de guerxe ou déporté du travail au titre du S, T. 0.) est -mort en Allemagne ou en Autriche peuvent être autorisées à se rendre sur le lieu de l'inhumation et, dans l'affirmative, quelles sont les conditions auxquelles elles $nt à satisfaire. — ECONOMIE NATIONALE ET FINANCES 1935. — 5 avril 1946. — M. Lucien Hussel expose à M. le ministre de l'économie nationale et des finances : a) qu'un retraité des P. T. T., mis à la retraite le 16 octobre 1943, n'a été en possession de son livret de pension que le 8 juin 1945, de l'autorisation de payement qu'en février 1946, et que le payement n'a été effectué que le 26 février 1946; b) que les lenteurs de la liquidation ont accumulé les arrérages pendant plus de deux ans et que ceux-ci, au 5 février 1946, s'élevaient à 99.711 francs; c) que l'impôt oédulaire appliqué à cette addition d'arrérages trimestriels a été de 16 p. 100, comme si cette somme représentait un- unique payement trimestriel et que l'intéressé a dû payer 14.320 francs (pénalité pour un retard qui n'est pas son fait) ; et demande si, en l'occurence, le taux de l'impôt cédulaire ne devrait pas être fixé •en rapport des payements échelonnés et réguliers qui auraient dû être normalement effectués. 1932, — 5 avril 1946. — M. Patrice Bougrain iexpose à M. le ministre de l'économie nationale et des finances que l'ordonnance du 15 août 1945 instituant l'impôt de solidarité sur le patrimoine existant au 4 juin 194o prévoit un abattement de 200.000 francs ou 400.000 francs suivant que le contribuable est seul ou avec un conjoint*; que si l'on défalque de ce patrimoine les biens meubles qui ne sont d'aucun rapport, on eêt obligé de convenir que le patrimoine est imposé h partir de quelque 150.^000 francs de capital ou 300 à 320.000 pour un contribuable avec conjoint; que, par conséquent, un petit contribuable qui a tout son patri1936. —- 5 avril 1946. — M. René Pleven moine placé en valeurs d'Etat à 3 p. 100, se Voit imposé à partir d'un revenu de quelque •appelle l'attention de M. le ministre de l'économie nationale et des finances sur le préju4.500 francs ou 9.500 avec conjoint, alors que Bi son patrimoine est représenté par un im- dice causé aux fonctionnaires par la mise en meuble cédé à- bail, son revenu est encore vigueur de la loi du 15 février 1946 qui, en moindre en raison de la législation qui limite reculant les limites d'âge, a provoqué un les loyers à des (prix relativement bas; et de- ralentissement considérable de l'avancement; mande: 1° si l'on s'est bien rendu compte, et lui demande si, dans ces conditions, il lors de l'élaboration de cette ordonnance, que ne lui paraîtrait pas légitime de suspendre, l'on abaissait rabattement jusqu'à frapper un provisoirement, l'application des dispositions patrimoine dont le revenu ne permettait mê- autorisant, dans certains cadres de l'adminisdes nominations excepme pas de vivre pendant deux mois; 2° s'il tration des finances, 1 n'aurait pas été plus équitable de relever tionnelles, au choix du Gouvernement, en Rabattement jusqu'au chiffre d'un revenu per- faveur de personnes étrangères à ces cadres. 0 mettant de subsister pendant l'année; 3° si peut .être donnée l'assurance que l'impôt de EDUCATION NATIONALE solidarité sera la dernière ponction fiscale extraordinaire sur le patrimoine des petits pro1937. — 5 avril 1946. — M. Paul Sîon expose priétaires ou rentiers. à M, le ministre de l'éducation nationale que le recteur de l'académie de Lille, 29, rue des Jardins, à Lille, a informé un certain nombre de pères de famille, à la date du 20 mars, 1932. — 5 avril 1916, — M. Patrice Bougrain que la commission régionale des bourses na«demande à M. le ministre de l'économie na- Uonales n'a pas cru devoir admettre leur tionale et des finances : 1<> s'il est normal enfant sur la liste des candidats autorisés à qu'un commerçant dont le camion a été ré- se présenter au prochain concours des bourses quisitionné par les Allemands et payé par parce que l'étude des éléments de leur situaceux-ci un prix supérieur au prix d'achat mais tion de famille fait apparaître que leurs restrès inférieur à la valeur réelle, soit consi- sources dépassent les limites fixées par le déré comme ayant réalisé un profit illicite — barème en vigueur; et lui demande si ledit «alors que ce commerçant n'exerce en aucune barème a été ajusté au coût de la vie et à façon la profession do vendeur de véhicules l'alignement des salaires, dont les échelles et automobiles; 2° quelles instructions il compte taux ont fait l'objet de nombreux décrets et donner pour que, dans les cas analogues, des arrêtés au Journal officiel, et si l'éviction, gens qui, en réalité, ont sufbi une pe^te ne- se avant examen, des enfants d'ouvriers ne voient pas confisquer un bénéfice,N en fait, contribue pas à interdire l'accès de la classe fictif. , ' ouvrière à certaines fonctions publiques que l'on voudrait réserver à d'autres ; ajoute qu'un tel état de choses crée un malaise chez les parents et chez certains maîtres qui voient 1934. — 5 avril 1946. — M. Patrice Bougrain leurs meilleurs élèves évincés de ce concours Signale à M. le ministre de l'économie natio- parce qu'un comité a estimé, sur le vu d'un nale et des finances que l'imprimé vendu dix barème, que la situation de famille des canfrancs par les bureaux de tabac pour l'éta- didats éventuels n'est pas nécessiteuse, alors blissement de la déclaration de l'impôt «de so- qu'en matière d'instruction U ne devrait pas lidarité, mentionne, au tableau II, que pour être question de barème. les enfants « morls pour la France », un acte de notoriété délivré par le juge de paix du domicile du défunt établissant les circonstanINFORMATION ces de la blcssûre ou de la mort, doit être joiut à la déclaration; que si, d'autre part, 1938. — 5 avril 1946. — M. Jean Binot deles divers joiirnuax ou guides vendus dans le mande à M. le secrétaire d'Etat chargé de commerce pour la marche à suivre en vue l'information: 1° quel est le tirage actuel des de la déclaration, font mention d'un abatte- quotidiens et périodiques français ; 2° de quels ment de 100.000 francs pour certains enfants moyens il dispose pour connaître le nombre décédés à plus de seize ans, ils sont, gar con- d'exemplaires vendus; 3° comment s'opèrent tre, muets en ce qui concerne l'abattement les ajustements des contingents ,de papier(du chef d'un enfant décédé avec la mention journal attribués à chaque organe suivant « mort pour la France », alors qu'il semble l'augmentation ou ltf réduction de leur vente cependant que, pour ces câs, l'abattement effective.. doive être au moins égal au maximum prévu pour les décès d'autres enfants; et demande:d° si le duplicatum du certificat de décès JUSTICE délivré par le secrétariat général des anciens ^combattants — service central de l'état-civil 1939. —5 avril 1946. — M. Joseph Denais *—' avec la mention « mort pour la France » par application de la loi du 31 décembre 1939 demande h M- le ministre de la justice: pour l'exonération des droits de mutation, ne 1° combien de Français et de Françaises sont pourrait pas remplac-er l'acte de notoriété à détenus préventivement (à la date du 31 mars) demander au juge de paix du domicile du pour collaboration avec l'ennemi; 2° combien défunt; 2° quel est, pour un enfant décédé sont détenus préventivement depuis plus d'un avec la mention « mort pour la France », an; 3° combien d'instructions sont closes sans qu'aucune décision, souvent depuis plusieurs l'abattement prévu du chef de cet enfant. mois, soit intervenue. 1940. — 5 avril 1946. — M. Jean Durroux demande à M. le ministre de la justice quelle suite il compte donner aux demandes <îe naturalisation retardées par la guerre: 1° à celles qui émanent d'étrangers ayant eu une conduite exemplaire sous l'occupation; 2° à celles qui sont déjà l'objet d'un avis favorable du maire de la commune et,du préfet du département, où résident les intéressés. 1941. — 5 avril 1946. — M. André Marty rappelle à M le ministre de la justice qu?ii lui a écrit à plusieurs reprises, sans recevoir de réponse,, au sujet d'une affaire judiciaire dont le dossier est en état mais qui n'a pu venir en jugement depuis 7 ans; expose qu'il s'agit d'un ancien combattant que ses employeurs ont spolié pendant qu'il était k l'armée et dont la plainte contre ceux-ci ne reçoit pas de suite; et lui demande: .1° ce qu'il c-omipte faire pour que ce justiciable reçoive satisfaction; 2° comment il se fait qu'aucune réponse n'ait été donnée aux lettres relatives à cette affaire. POSTES, TELEGRAPHES ET TELEPHONES 1942. — 5 avril 1946. — M. André Maroselli expose à M. le ministre des postes, télégraphes et téléphones qu'un receveur de 6e classé, ancien receveur-distributeur, sollicitant sa mutation pour Paris, se voit offrir par les services du ministère des P. T. T. son ancien emploi de facteur; et demande quelles sont les raisons qui s'opposent à ce que cet agent ne puisse obtenir un emploi équivalent à son grade et à ses attributions (agent, principal de surveillance), ou inférieur (commis, nouvelle formule). PRODUCTION INDUSTRIELLE 1943. -— 5 avril 1946. — M. Joannès Dupraz demande à M. le ministre de la production industrielle s'il envisage de rembourser aux syndicats d'artisans les frais occasionnés à! leurs fédérations par la préparation, des élections des chambres de métiers; il signale que ces élections ont été, en effet, annulées à la dernière minute et que dans certains cas, comme en Indre-et-Loire, la décision d'annulation est intervenue à l'heure même du scrutin; et ajoute que des sommes, importantes parfois, ont été engagées pour l'organisation des élections aux chambres de métiers et les fédérations paraissent être en droit d'obtenir, h cet égard, une indemnité; RAVITAILLEMENT 1944. — 5 avril 1946. — M. Jean Legendre expose à M. le ministre du ravitaillement que les cultivateurs ayant livré leurs pommes de terre aux services officiais de collecte au cours du mois d'août- 1945 se les sont vus payer sur la base d 3 310 F le quintal ; que ceux qui les ont livrées au cours du mois de septembre n'ont touché que 300 F mais, qu'à partir du l®r octobre le prix taxé a été porté à 400 F avec effet ^troactif à dater du 1er septembre seulement, et qu'ainsi les cultivateurs qui ont livré leur récolte le plus promptement se trouvent défavorisés par rapport aux autres; et demande s'il n'y aurait pas lieu de prendre en leur faveur des mesures faisant disparaître cette anomalie et cette injustice qui risquent de rendre les bons livreurs moins empressés h satisfaire leurs impositions au ravitaillement général. TRAVAIL ET SECURITE SOCIALE 1945. — 5 avrif 1946. — M. Patrice Bougrain demande à M. le ministre du travail et de la sécurité sociale 's'il ne pourrait envisager l'abrogation de l'article 18 de l'ordonnance du 4 octobre 1945, afin qu'3 les régimes particuliers, reconnus équivalents dans les conditions fixées par erl'arrêté du 30 mai 1945, subsistent après le 1 juillet 1946; expose que quelques comparaisons rapides suffisent pour montrer les avantagss sérieux que présentent certains régimes particuliers de prévoyance sur le* , assurances sociales : a) en cas de décès, ils donnent un capital proportionnel à la situat i o n de famille, soit: pour un collaborateur marié, père de deux enfants, gagnant 120.000 francs: 120i)00 x 15.0 p. 100 = 180.000 F alors que, dans le même cas, les assurances sociales donnent* 120.000 F x 25*p. 100 + 200 F = 30^200 F ; b) en cas d'invalidité, il suffit que celle-ci 'soit -à 35 /p. 100 au lieu de 65 p. 100 ; , les tarifs, calculés sur ie damier salaire, sont plus avantageux, "ce qui donne une différence .de 60.000 à 24.000 F,, pour un collaborateur ayant un traitement actuel de 200.000 F avec moyenne de 80.000 F pour las dix dernières années; c) pour la retraite, la pension arrive fréquemment à être plus que doublée pour un versement de 7,5 p. 100 au lieu d!3 10 p. 100; et ajoute que si l'on invoque la solidarité entre tous les travailleurs, il est surprenant que seuls 200.000 membras du personnel de cadre et techniciens y soient astreints à rencontre de tous les fonctionnaires ou cadres des ' grands services concédés." 1946. — 5 avril 1946. — M. Gérard Vée demande à M. le ministre du travail et de la séjourné Sociale si 1-e s ouvriers qui désirent quitt e r les entreprises danslesquelles ils sont employés sont toujours contraints d'an référer à l'inspection du travail; et souligne que cette obligation résulte d'un texte du gouvernement dit de l'Etat français et que la plus grande Imprécision semble avoir cours 'an la matière. / TRAVAUX PUBLICS ET TRANSPORTS 1947. — 5 avril 1946. — M. Hetiri Joannon demande à M. le ministre des travaux pubUcs et des transports: 1<> quelles mesures il entend prendre pour qua soient remis en service au,plus vile les autorails du centre d'Aurillac dont certains ont leurs moteurs aux usines Renault depuis un an pour réparation, alors que des techniciens affirment aue ces réparations pourraient être faites dans un délai maximum de deux mois ; 2° s'il n'envisage pas d'améliorer les communications dans cette même région d'Auvergne en relevant les vitesses limites entre Aurillac et Clermont et en prolongeant jusqu'à Brive le service d'autorail Aurillac à Saintd>enis. i — RÉPONSES DES MINISTRES AUX QUESTIONS ECRITES PRESIDENCE Dit GOUVERNEMENT 1602. — Mi Pïerre-Grouès expose à M. le président du Gouvernement provisoire qu'il est profondément regrettable qu'une partie considérable de la jeunesse française reste sans travail alors que le pays étale partout sesv ruines et que de nombreux sinistrés restent sans abri; que ce désœuvrement, s'il se prolongeait, aboutirait inévitablement à - une perte du sens, du travail et* à un renforcement des trafiquants du marché noir; et lui demande quelles mesures le Gouvernement a mises h l'étude pour- parer à l'inquiétant dé^ soçuvrement consécutif- à la démobilisation massive et au dégagement d'un grand nombre de postes de fonctionnaires. (Question du 20 mars 1046.) i Réponse. — Les mesures de réduction des effectifs du personnel administratif auraient pu avoir des conséquences sociales graves du fait du licenciement de personnes qui se seraient trouvées brusquement sans emploi. Aussi des dispositions ont elles été prises pour permettre le reclassement des agents licenciés. Le centrer d'orientation et de réemploi des agents des services publics, créé par le décret du 10 février 1946 a été, chargé, par la loi du 15 février 1946 relative aux effectifs, au recrutement et aux limites d'ége des agents des services publics, d'assurer le reclassement de personnels licenciés. Le dé- cret du 22 mars 1946 fixe les conditions de fonctionnement du- centre. Le- centre a pour mission: 1° de poursuivre la réaffectation des fonctionnaires titulaires rendus disponibles du fait de la suppression de leurs emplois^ 2° de faciliter le placement, soit dans des entreprises privées, soit dans , les administrations et services publics, des agents temporaires et auxiliaires licenciés. Il est organisé au ministère du travail. Toutes les administrations et services publics sont tenus de-lui communiquer leur plan de licenciement. De plus il leur est interdit de recruter directement du personnel contractuel, temporaire et auxiliaire qui doit leur être fourni par le centre qui a ie rôle d'un office de compensation de personnel administratif. Enfin, et c'est dans ce sens qu'il doit orienter de préférence son action* ce centre doif s'efforcer de reclasser dans les entreprises privées les agents licenciés par les administrations et services publics. INTERIEUR 1356. — M. Edouard Ramonet demande h M. le ministre de ^'intérieur si des mesures ont été prises pour que les corps des victimes civiles par faits de guerre actuellement ensevelis dans des sépultures provisoires, puissent être exhumés et transportés dans dçs sépultures de famille et, dans l'affirmative, à qui incomberont les frais de ce transfert et si, enfin, en attendant que celui-ci ait lieu, des facilités de .transport à tarif réduit ne pourraiten être accordées aux proches parents pour aller s'incliner sur la tombe de la victime. (Question du 7 mars 1946.) Réponse. — La question posée par l'honorable député n''est pas de la compétence du ministère de l'intérieur. Elle paraît entrer dans les attributions do- M. le ministre des anciens combattants et victimes de la guerre. 1456. — Mme Marie-Claude Vaiflant^Côuturier expose à M. le ministre de l'intérieur: a) que le patronage municipal de Villejuif ne peut se développer faute de locaux, car ceux qui -existaient avant la guerre sont actuellement occupés par les pompiers de Paris; b) que la présente des'pompiers de Paris grève le budget de la ville'de Villejuif de 8 F par habitant pour l'exercice 4045"; G) qu'il est possible de restituer les locaux en question au patronage municipal en rétablissant le service d'incendie communal ' qui a lait largement ses preuves; et lui demande quelles mesures il compte prendre pour : 1° retirer de la ville de Villejuif le corps, de sapeurs-porupiers du régiment de Paris; 2° rétablir au plus tôt la compagnie locale de sapeurs-pompiers par la restitution du" matériel réquisitionné en 1940. [Question du 12 mars 1946.) Réponse. —,Le retrait du détachement de sapeurs-pompiers de Paris stationné à Villejuif, et le rétablissement du corps communal sont liés à la réorganisation d'ensemble des services d'incendie du département de la Seine en cours d'étude. En attendant la décision qui sera prise à la suite de cette étude, la restitution des locaux du patronage municipalité Villejuif ne pourrait être envisagée que crans la mesure où d'autres bâtiments, convenant à un centre de secours contre l'incendie, seraient mis à la disposition du régiment de sapeurs-pompiers. 1577. — M. Joseph Denais demande à M. le ministre de l'intérieur si un minimum de population est fixé pour l'érection en commune d'un hameau ou d'une section de commune et, dans l'affirmative, sur quels textes ou quelle jurisprudence se fonde cette exigence. (Question du- 19 mars 1946). Réponse. — Les créations de communes nouvelles exigeaient, dans tous les cas, sous l'empire de la loi du 5 avril. 1884, un décret en conseil d'Etat. Or, suivant la jurisprudence constante de cette haute assemblée, un avis défavorable était donné pour toute demande concernant un hameau dont la population était inférieure à 80 habitants. L'ordonnancer du 2 novembre 10Î5 permet de réaliser la création de communes nouvelles par simple arrêté préfectoral quand cette mesure réunit l'accord du conseil municipal, d$ la: commission syndicale et du conseil géénral, mais ne doit pas toutefois, modifier' sur ce point la jurisprudence antérieure. Il n'est pas souhaitable, en. effet, d'encourager la création d'unités territoriales d'une trop faible importance, qui ne présentent pas un caractère de nécessité indiscutable. SANTE PUBLIQUZ ET POPULATION 1391. — Mme Germaine Degrond expose à M. le ministre de la santé publique et de la population que des personnes ayant adopté un enfant, ne peuvent substituer totalement leur nom au- sien, même s'il s'agit d'un en.'ant abandonné; que cette disposition de la loi rend pénible le moment où l'enfant apprend qu'il est « un adopté » et risque d'apporter une atténuation aux liens affectifs l-un^ssant à ses. parents adoptifs; et demande si une modification du t»xte législatif ne serait pas souhaitable dans l'intérêt de l'enfant. (Ques-^ tion du 8 mars 1946.) Réponse. — Depuis le déore4oi du 29 Juillet 19v39, « si l'adopté est mineur de seize ans au jour du contrat, l'adoplion lui confère purement et simplement le n'om de l'adoptant » (art. 350 nouveau du code civil), A cet égard, il n'y a plus lieu de distinguer. comme sous la législation antérieure, seio'n que l'adopté est un enfant légitime, naturel reconnu, ou naturel Aon reconnu. La règle nouvelle de substitution du nom de l'adoptant à celui de l'ad'opté mineur de seize ans ne ( comporte- qu'une atténuation: le jugement d'homologation peut, exceptionnellement, en décider autrement'et laisser à ce.dernier son propre nom. Cette réserve paraît justifiée, ne serait-ce que pour permettre au tribunal, le cas échéant, de conserver à l'enfant un nom glorieux. Le ministre de la santé' publique et de la population tout en se déclarant très favorable à toute amélioration des. textes sur l'adoption propre à perfectionner encore une institution aussi intéressante, estime donc, quant à lui, gu'il n'y a pas lieu d'envisager; * une modification législative sur le point précis signalé par l'honorable parlementaire. 13 semble que les observations présentées peuvent se rapporter davantage à la forme des actes constituant l'état-civil de l'adopté. En effet ces actes, bien que corrigés par la men-. tion de l'adoption, laissent apercevoir la nature réelle des liens qui unissent l'enfant à ses parents adoptifs, et il est exact, dans-ces conditions, que la communication à l'enfant d'une copie conforme de son acte de naissance suffit à lui révéler sa situation particulière. La question de savoir s'il convient de procéder à une réforme ,législative en vue d'éviter un tel inconvénient a été et demeure très controversée et s'avère des plus délicate. Le ministère de la santé publique et de la poulation doit en étudier d'une manière complète tous les aspects familiaux, psychologiques et juridiques en liaison avec les ministères et organismes intéressés. TRAVAIL ET SECURITE SOCIALE 1325. — M. Pierre Chevallier demande h M. le ministre du travail et de la sécurité sociale s'il ne pourrait autoriser les anciens prisonniers de guerre français, à titre de dédommagement des peines et des misères, qu'ils ont endurées, à employer des prisonniers de guerre allemands, avec un réduction considérable du prix des journées de travail. (Ques~ tion df 5 mars 1946.) Réponse. — L'honorable député est prié de - Men vouloir se reporter aux réponses 11° 877, 3°, e.t no 883 aux questions écrites posées par MM. Joseph Bastide et Adrien Mouton, parues au' Journal officiel du 15 mars 1946, débats de l'Assemblée nationale constituante, page 787. —! ' ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL de la 2 e séance du Vendredi 5 Avril 1946, . SCRUTIN (N° 8S) Sur la prise en considération des amendements de MM. Bendjelloul, Maurice Viollette et Maurice Rabier à rarticle id de la proposition de loi relative à Vélection des membres de la Chambre des députés (lw partie). Nombre des votants Majorité absolue. 570 286 Pour l'adoption 151 Contre 419 L'Assemblée nationale oonstiluante n'a pas adopté. Ont voté pour: MM. Achour (Mohahd). Allonneau (Auguste).' ' Apithy (Sourou-Migan). Arboussicr (Gabriel d'}. Archidice (Georges). Arnal (Frank). Arres - Lapoque (Jacques). Auhry (Albert). Audeguil (Fernand). Aujoulat (Louis)., Azemia (Auguste). Barré (Henri). Baurens (Alexandre). 9 Béchard (Paul). Bêche (Emile). Ben Aly Chérit. Benchennouf. Beraljelloul (Mohamed). Bertho, Binot (Jean). Biondi (Jean). BlWcourt (Eli*e). Borra (Raoul). Bonihey (Jean). Boumali (Mohamed). Bouthiba (Abderrahman). Bozzi (Jacques). Brousse (Georges). Bruguier ( Georges ). Dabannes (Gaston). Capdeviile (Jean). Cërciier (Rog«r). Ghampeix (Marcel). Charlet (Gaston). Chariot (Jean). G u y o n (Jean - Raymond) . Guyol (Claude), Côted'Or. Henneguelle (Henri). Henry (Yves). Houpnouet - Boigny (Félix). Hussel (Lucien). Jaquet (Gérard). Juglas ,{Jean-Jacques). Jurgensen (Jean). Juvenal (Max). Lacoste (Robert). L a c r o i x * (Marius), Aude. ~ Lakhdari (Smaïl). L a m a r q u c - Gaûdo (Pierre). Lamine-Guéye. . La pie (Pierre-Olivier). Mme Irène Laure. Laurent ( Augustin ), Nord. L a u r e n t (Raoul), Ilaute-Marne. Leoîfcrc (Charles). Le Coutallcr (Jean). Ledru (Henri). Leenhardt (Francis). Mme Lefaucheux (Marie-Hélène). Lejeune (Max). Mme Lempereur (Ra-, chel). Mme Léo - Lagrange (Madeleine). Léonetti (Jean). Lhuissier (Camille). Lussy (Charles). Mabrut (Adrien). Muudet (André). Mauger (Robert). Maurellet (Augustin). Mayer (Daniel). Mazuôz (Fernand). Médecin (Jean). Chatagner (Joseph). Colfln (Lucien). Commin (Pierre). Constant (Clovis). Cordonnier (Denis). Courtois (Jean). Dagain (Léon), Darou (Marcel). Dassaud (Francis). David (Marcel). Mme Degrond (Germaine).' Depreux (Edouard). Delraves (Guillaume). Diallo (Yacine). Douala Manga.- Bell (Alexandre). Doutrellot (Pierre). Draveny (Lucien). Durroux (Jean). Mme Eboué. Esc and e (Louis). Evrard (Just). Faraud (Roger). Far es (Abderrahman) Félix-Tchicaya (Jean). Ont voté Fizaine (Georges). Foussat (André). ' MM. Froment (Edouard). Abelin (Pierre). Geoffroy (Jean). Airoldi (Julien). Jean Germinal. Allauzen (Joseph). Gernez (Raymond).; Antier (Paul). Gorse (Georges). , Grumbach (Salomon), Aragon (Charles d'). «Argenlieu (Philippe d'). Guille (Georges). Guillet (Pierre-Emma- Arthaud (René). As lier de La Vigerie nuel) . (Emiri-anuel d').* Guitton (Jean). Audibert (Louis). Amédée Guy. Métayer (Pierre). Meunier (Jean.). Minjoz (Jean). Mollet (Guy). Monneirville (Gaston). Mon tel (Maurice). Noguères (Louis). Mme Oyon (Marie). Parpais (André). Peeters (René). Pierre Riocli (Jean). Pineau (Christian). Poinault (Emile), DeuxSèvres. Poirot (Maurice)., Vosges. Poulain (Abel). Pouyet {Marcel). Quen&rd (André). Rabier (Maurice). Ramadier (Paul). Raseta (Joseph). Ravoahangy (Joseph), Reymond (Camille). Richard (Edouard). Rincent (Germain). Rivet (Paul). Rolland (Jean-Louis) Rophé (Adrien). Roubert (Alexandre). Salmon (Robert). Schmitt (René), Manche. Segelle (Pierre). Senghor (LéopoldSedar). Sion (Paul). Sissoko (Fily-Dabo). Thomas (Eugène). Valentino (Paul). Vée -(Gérard). Veillard (Roger). Viollette (Maurice). Vivier (Emile). • Wagner (Jean). Zaksas (Gilbert). Zivarattinam (Deïva). contre: Auss-el (Josepîi). Avinin (Antoine). Bacon (Paul-Jean). Badie (Vincent). Ballanger (R-obert), Seine-et-Oise. Barangé- (Charles), Maine-et-Loire. Baratgin (Paul). Barbary (Joseph). Barbier ^ André) * Bardoux (Jacques). Catoire (Jules). Barel (Virgile). Cayeux (Jean). Rarrot (Noël). Cermolacce (Paul). Barthélémy (André). Corny (Joseph). Bartolini (Jean). Césaire (Aimé). Bas (André). Chabanne (André). Mme Bastide (Denise), Chambeiron (Robert) « Loire. Chambrun (Gilbert Bastide (Joseph), Aveyde)\ ron. Charpentier (René). Baudry d'Asson (Ar-Charpin (Joannès). mand de). Chastellain (Jacques). Baumel (Jacques), Chausson (Clément). fiaylet (Jéan). Chauvin (Georges). ITeauqiuàer (Pierre)r Chazeaux (Alexandre). Benoist (Charles), Cherrier (Marcel). Seine-et-Oise. Chevallier (Gabriel)", Benoit (Alci'Je), V.arne. fLoir-et-Gher. Béranger (André). Chevallier (Louis), InBerlioz LIoanny). dre Bernard*(Louis). Chevallier (Pierre), LoiBernard - Cothier ret. Chevigné (Pierre de) (René). Chouadria (Mohamed) Ressac (Abel). c:emeu:èau (Michel). Besset (Pierre). Cogniot (Georges). Beugniez (Louis). Colin (André). Bic-het (Robert). • Colonna (Antoine). Bidault (Georges). Copeau (Pascal). Billoux ( François). Coste-Floret (Paul). Biscarlet (Alfred). Gestes (Alfred), Seine. Bissoi (Léopold). Cot (Pierre). Boccagny (Albert). Coty '(René). Bocquet (Emile). Couder (Raymond). Boisdon (Daniel). Coudray (Georges). Boissoudy (Guy de). Courant (Pierre). Bonté (Florimond). Courtecuisse (Jean). Bougrain (Patrice). Cristofol (Jean)'. Bouloux (Alphonse). Croizat (Ambroise). Bourbon (Henri). Crouan (Jean). • Bouret (Henri). Bowssenot (Georges). Curabet (Jean). Cuttoïi (Paul). Bouté (Louis). Bouvier - O'Gottereau Daniel (.Guillaume). Dassonville (Gaston). (Jean-Marie). Debidour (Henri). Bouxom (Fernand). Debouverie (Léon). Boysson (Guy de). Defferre (Gaston). Brandel (Henri). Mme Braun (Made- Defo-s du Rau leine). seph). Brichot (Adonis). D'eiacheiial (Joseph). Brun et (Louis). Delahoutre (Eugène). Br'uyneel (Robert). Delbos (Yvon). Burgeot (Pierre). Delcos (François). Buron (Robert). Delom - Sorbé (MauCachin (Marcel). rice). Calas (Raoul). Delorme (Claudius). Calonne (Nestor). Demttsois (Antoine), Camphin (René). Denais (Joseph). Cance (René), Denis (Alphonse). Capitant (René). Deshors (Jean). Cartier (Marins). Desjardinfs (Charles)'. Casanova (Laurent). Devemy (Roger). Castera (Edmond), Devèze (Michel), Paul f(Gabriel), Finîs- Mme Rumeau (MarDeyron (Léon). ÎJiMy (Pierre). celle). Dezarnaulds (Pierre). Kalis (Robert). " tèré. Kaouza (Maurice). Dhers (Pierre). Paul (Marcel), Haute- Rupîed (Marcel). SaM Mohamed Cheikh. Mile Dienescli (Marie- Kir (Félix). Vienne. Schiever (Georges). K r i e g e 1 - Valrimont Paumier (Bernard). Madeleine). Schmitt (Albert), BasDielnelm (lynché). Peissel (Jean). (Maurice). Rhin. Dominjon (Pierre). Penoy (René). Krieger (Alfred). Doyen (Eugène). Mme Péri (Mathilde). Schneiter (Pierre). Labrosse (Jean). Schuman (Robert), MoD r e y f u s ^ Sehmidt Lacroix Péron (Yves). (Maurice), selle. (Pierre). Petit (Albert). . Seine. D u c l o s (Jacques), Lahousîse (Charles).. Petit (Eugène), dit Schumann (Maurice), Seine. Nord. ' Claudkis. Mlle L a m b l i n (SoDuclos (Jean), SeineSérot (Robert). Peyrat (Marcel). lange). et-Oise. Sesmaisons (Olivier Mme Peyroles (GerLamns (René). Bufour (André). de). maine). Landry (Adolphe). Du mat (Louis), Maroc. Loniel (Joseph).Siefridt (Louis). Pezet (Ernest). Dupraz (Joannès). Sigrist (Joseph). Pflimlin (Pierre). Lareppe (Pierre). Dupuy (Marc). Solinha-G (Jean). Philip (André). Larribère (Camille). Dusseauix (Roger). Mme Solo mon - LangePlerre-Grouès. Laurenti (Jean). Du tard (Lucien). 1 Pleven (René). . vin (Hélène). Lavergne (Clément). I?atllleul (Emile). Poimbœuf (Marcel). Soustelie (Jacques). Le Barre (Denis). Engel (Emile). . ''Mme Poinso - Cbapuis Mme Sportisse (Alice). Lecacheux (Joseph). Etcheverry A in ch art Lecccur (Auguste). Mme Suzannet (Hélène (Germaine). • (Jean). de). Pouille (Robert). Le court (Robert). Fagen (Yves). Taillade (Clément). Poumadère (Pierre). Lécrivatn - Servoz (AlFajon (Etienne). Teitgen (Henri), GiPourtalet (Henri). bert). Fauvel (Etienne). ronde. Mme Lefeb\ie (Fran- Maurice Pouvrasseau. Fayet (Pierre). Teiigen (Pierre), IllePrenant (Marcel). cine). v Félix (Colonel). Mlle Prevert (Renée). et-Vilaine. Le Garrec (Louis). Figuères (Léopold). Prigent (Robert),.Nord. Te'lier (Gabriel). Legendre (Jean). Finet (Maurice). Prigent (Tanguy),,FiTerpcnd (Jpan). Legry (Hector). Fonlupt - Esperaber nistère. Terrenoire (Lonis). . Lemarchand (Georges). . (Jacques). Pronteau (Jean). Mme Texier - Lahoulle Lepervanche (Léon Forcinal (Albert). Prot (Louis). (Marie). Foi.iyet (Emmanuel). Lem.Sc'ellour (Joseph). Quïlici (François). Thamier (Henri). Mme François (Ger- Lescorat (André). Ramarony (Ju'es). Thibault (Edouard). maine). Rame lie '(Arthur). Thiriet (Jules). Lespes (Henri). Francou (Raoul). • Raulin (de), dit La- Thorez (Maurice). Letoyrneau (Jean). Frédéric-D-upônt. . boureicr. Tlrtiillier (René). Le Troquer (André). Furaud (Jacques). R aymond-La ur ent. Tilîon (Charles). Mme Leveille (Jeanne) Reiile-Souft Gabelle (Pierre). . (François). Tinaud (Jean-Louis). Levesque (Luc). Mme Galicier (Emi- Livry-Level Renard (Adrien).. Touchard (Auguste). (Philippe). lienne). Rencurel (Auguste). Toujas (Jean). (Jean-Marie). Galy - G a s p a r r o u Louvel Reste (FrançoisTourtaud (Auguste). Lozeray (Henri). (Georges). Truffaud (Pierre). Joseph). Lucas (Maurice). Garaudy (Roger). Tubert (Paul). Tonv Ré Villon. Macouin (Clovis). Garcia (Félix). Ribère (Marcel), Alger. Mme Vaillant - CoutuMaillocheau (Fernand) 'Garet (Pierre). rier (Made-CIaude). .Ribeyre (Paul), ArdèMaire (Georges). Gatuing (Marcel). Varenne (Alexandre). che. Malbrant (René). Gau (Albert). Vedrines (Henri). Rigal (Albert), Loiret. Marc-Sangnier. ,Gautier (André). Vendroux (Jacques). Rigal (Eugène), Seine. Maroselli (André). ^ Gavini (Jacques). Verges (Raymond). " Martel (Henri), Noîd. Rio (Alphonse). Gay (Francisque). Martel (Louis), Haute- Mme R-oca (GiJberte). Mlle Vermeersch Gazier (Albert). (Jeannette). Rochereau (Henri). Savoie. Gelliè (Emile). Verneyras (Paul). Rochet (Waldeck). Marty (André). Genest (Maurice). Vernier (Charles). Roclore (Marcel). Mauroux (Fernand). Gerber (Marc). Viard (Paul). Mme Rollin (Simone). Mazel (Jean). Gervolmo (Roger). Viatte (Charles). Rose (Lucien). Meck -(Heari). Giacobbi (Paul). Vieljeux (Christian). (Marcel). Mme Ginollin (Denise). • Mehaignerie (Alexis). Rosenbîatt Pierre Villon. Menthon (François de) Roucaute -(Gabriel), Glovoni (Arthur). . Vourc'h (Antoine). Ga.rd. André Mercier, Oise. Girardot (Pierre). ' Voyer (Ernest). Roucaute (Rog^r), ArMercier» (André-FranG i r a u d o u x (JeanVuillaume (Jean). dèche. çois), Deux-Sèvres. Pierre-). RouMeaux-Dugage (Jac- Wallon (Henri). Mercier . (François), Gosnat (Georges). Wasmer (Joseph). q'ues ) Saône-et-Loirë: Gosset (Paul). Wetzel (Robert).. Mme Metv (Mathilde). Roulon' (Henri). G ou doux (Jean). Winter (Paul). Rousseau (Charles). Michard (Honoré). Gouge (Henry). Zunino (Michel). Rulîe (Hubert). Michaut (Victor). Gouin (Félix). Michel (Maurice). Greffier (Paul). N'ont pas pris part au vote: Mïchelet (Edmond). Grenier (Fernand). Midol (Lucien). Gresa (Jacques). Mont ©il (André), FinisMM. Grimaud (Henri-Louis). Moch (Jules). tère. . Barbu (Marcel). Moisan (Edouard). Gros (Antonin). Baillieux (André). Chevance (Maurice). Mme Guérin (Lucie), Mont (Claude). Dumas (Pierre), Haute- Ramone t (Edouard). Moiiiitagne r (Eugène). Seine-Inférieure. Richicr (Louis). \ Garonne. G u é r i n (Maurice), Montilîot (Robert). Joannon (Henri). MOquet (Prosper). Rhône. Mme Guérin (Rose), Mora (Albert). Excusés ou absents par congé: Morice (André). Seine. Meunier (Claudius). Marin (Louis). , MM. Guig-uen (Louis). ' Mouron- (Jules). Bourdan (Pierre). Ribière (Henri), Allier. Guîlbert (Paul). Moussu (Raymond). Marie (André). Guillon (Jean). G.u y o t (Raymond), Moustier (Marquis de). Moutet (Marius). Aube. N'a pas pris part au vote : Mouton (Adrien). Hamon (Marcel). M. " Vincent Aurioî, président de l'Assemblée Muller (Pienre). Heiriot (Edouard). Musm eaux ( Arthur). (nationale constituante, qui présidait la séance. Herteî (Joseph). Mutter (André). Hervé (Pierre). Naegelen (Marcel). Houcke (Jules). Les nombres annoncés en séance avaient Mme Nedelec (RayIluet (Bernard). été de: motnde). Hugonnier (Auguste). Nitcod (Léon). Ihuel (Paul). Nombre des v o t a n t s . . . . . . . . . . . . . . 560 Noël (André). Ioos (Maurice). Majorité absolue . . . . . . . . . . . . 285 Jacquinot (Louis). . Novat (Jean). Pour l'adoption 154 Oberkirch (Alfred). Jean-Moreaiu. Contre 415 Ott (Barthélémy). Joinville (Général) Ouzegane (.Amar). Mais, après vérification, ces nombres ont t Alfred Malleret]. Palewsky (Jean). Joubert ^Auguste). été rectifiés conformément à la liste de scruParent (Pierre). f Juge (Pierre). tin ci^dessus. / Patinaud (Marius). JuSan (Gasttfn). • 4 o » SGRUTIN (N° 89) Sur Vamendement de M. Jean-Jacques Juglas à l'article 3 de la proposition de lot relative à l'électione des membres de la Chambre des députés 1 (2 partie). Nombre des votants. Majorité absolue..... Pour l'adoption Contre m 192 151 230 L'Assemblée naUonale constituante n'a pas adopté. Ont voté pour: MM. Abelin (Pierre). Aragon (Charles d'). Aujoulat (Lduis). Aussel (Joseph). Bacon (Paul-Jean) Barangé t Charles), Maine-et-Loire. Barbarv (Joseph). B£rrot (Noël). Bas (André). Beaucfuicr (Pierre). Ben Aly Chérit. Benchcnnouf. Bendjelloul (Mohamed). Béranger (André). Bertho. Bessac (Abel). Beugnlez (Louis). Bichet (Robert). Bocquet (Emile). Bo-;S'don (Daniel). Boissoudy (Guy de). Bouret (Henri). Bouté v (Louis). Bcraxom (Fernand). Brandel (Henri). Buron (Robert). Catéire (Jules). Charpentier (René). Charpin (Joannès). Chazeaux (Alexandre). Chev-ailiêr (Gabriel), Loir-et-Cher. , * Chevallier (Louis), Indre. Chevance (Maurice). Chevigné (Pierre de) Colin (André). Coste-Fioret (Paul). Couder (Raymond). Coudray (Georges). Courtecuisse (Jean). Debouvgrie (Léon). Defos du Rau (Joseph). Delahoutre (Eugène). Devemy (Roger). Devèze (Michel). Dhers (Pierre). Diallo (Yacine). Mlle Dienesch (MarieMadeleine). Dominjon (Pierre). Douala Manga - Bell (Alexandre). Dumas (Pierre f, HauteGaronne. Dusse aulx (Roger). Engel (Emile).. Fauvel (Etienne). Félix-Tchicava (Jean). Finet (Maurice). Fonlupt - Esperaber (Jacques). Fouyet (Emmanuel). Francou (Raoul). Furaud (Jacques). Gabelle (Pierre). Garet (Pierre). Gatuing^ (Marcel). Gau (Albert). GerbeT (Marc). Go&set (Paut). Grimaud (Henri-Louis). G u é r i n (Maurice), RhOne. GuUbert (Paul). Miuel (Paul). Ioos (Maurice). Juglas IJean-JaGques). Kaouza (Maurice). Labrosse (Jean). Lakhdari (Smaïl). Mlle L a m b l i n (Solange). Le Berre (Denis). Lecourt (Robert). Lécrivain - Servoz (Albert). Mme Lefaucheux vMarie-Hélène). Mme Lefebvre (Francine). Le Garrec (Louis). Legry (Hector), ^marchand (Georges). • Le Sclellour (Joseph). Lestorat (André). Lespes (Henri). Livry-Level (Philippe). Louvel (Jean-Marie). Lucas (Maurice). Maire (Georges). Malbrant (René). Marc-Sangnier. Martel (Louis), HauteSavoie. Mauroux (Fernand). Mazel (Jean). Meck (He.n,ri). Mehaignerie (Alexis). Menthon (Frauçois de) Mercier. (André-François), Deux-Sèvres. Michard (Honoré)., Moisan (Edouardf. Mont (Claude). Monteil (André), Finistère! Mounier (Claudius). Moussu (Raymond). Novat (Jean). Oberkirch (Alfred). Ott (Barthélémy).» • Paillieux (André). ' Palewsky (JeaA). Peissel (Jean). Penoy (René). Mme Peyroles (Germaine). Pezet (Ernest). Plerre-Grouès. Poimbœuf (Marcel). Mme Poinso - Cbapuis (Germaine). Pouille (Robert). Mlle Prevert (Renée). Raseta (Joseph). Ravoahangy (Joseph), Raymond-Laurent. Ribère (Marcel), Alger. Rigal (Ëugène), Seine. Mme Rollin (Simone). Saïd. Mohamed Cheikh. Schmitt (Albert). BasRhin. Schuman (Robert), Moselle. 1 Schumann (Maurice), Nord. Siefridt (Louis). Sigrist (Joseph). Soli nhae (Jean). Soustelie (Jacques). Taillade (Clément). Teitgen (Henri), Gironde. Teilier ^Gabriel). Ri^eyre (Paul), ArdèLozeray (Henri). Macouin (Clovis). che. Maillocheau (Fernand) Rigal (Albert); Loiret. Martel (Henri), Nctfd.' Mme Roca (Gilberte). Marty' (André).. Rochereau (Henri). Médecin (Jean). Ro-chet (Waldeck). André Mercier, Oise. Roc-lore (Marcel). Mercier (François), Rose (Lucien). Saône-et-Loire. Rosenblatt (Marcel). Mme xMety (Mathilde) Roucaute (Gabriel), Michaut (Victor). Gard. Ont voté contre: Michel (Maurice). Roucaute (Roger), ArMidol (Lucien). dèche. Denis (Alphonse). MM. Montiagnep (Eugène). Roulleaux-Dugage (JacDeshors (Jean). Airoldi (Julien). Montillot. (Robert). ques). Desjardim (Charles). Allauzen (Joseph). Môquet (Prosper). Roulon (Henri). Dietnelm, (André). Antier (Paul). Mora (Albert). Rousseau (Charles). Argeniieu (Philippe d'). Doyen (Eugène). Mouron (Jules). Ru lie (Hubert). D u c l o s (Jacques), Moustier (Marquis de). Mme Arthaiid (Ren£). Rumeau (MarSeine. Astier de La Vigerie Mouton (Adrien). celle). • Duclos (Jean), Seine- Muller (Pienre). (Emmanuel d'). Rupied (Marcel). et-Oise. Audibert (Louis). Musmeaux (Anthur)*. Schiever (Georges). Avinin (Antoine). - Dufour (André). Mutter (André). ^ Sérot (Robert). Dumat (Louis), Maroc. Mme Nedelec ' ~ (Ray- Sesmaisons (Olivier Ballanger (Robert), Dupuy (Marc). motnde). Seine-et-Oise. de). Dutard (Lticien). Nicod (Léon). Barbier (André). Mme Solomon - LangeDutilleul (Emile). , Ouzegane (Amar). Bardoux (Jacques). vin (Hélène). Etcheverry - Ainchart Parent (Pierre). Barel (Virgile). Sportisse (Alice). Paul (Gabriel), Finis- Mme (Jean). Barthélémy (André). Mme Suzannet (Hélène tère. « Fajon (Etienne). Bartolini (Jean). /4e). Paumier (Bernard). Mme Bastide (Denise), Fayet (Pierre). (Henri). Mme Péri (Mathilde). Thamier Félix (CoJonel). Loire. Thuillier (René). Péron (Yves). JFiguères (Léopold). Bastide (Joseph), AveyTouchard (Auguste). Petit (Albert). Mme François (Gerron. Toujas (Jean). Petit (Eugène) dit maine). Baudry d'Asson (ArTourtaud (Auguste). Claudiiuis. Frédéric-Dupont. mand de). Tubert (Paul). Mme" Galicier (Emi- Peyrat (Marcel). Mme Vaillant - CoutuBaumel (Jacquets). Pleven (René). lienne). rier (Marie-Claude). Benoist (Charles), Poumadère (Pierre). Garaudy (Roger). Vedrines (Henri). Seine-et-Oise. Pourtalet (Henri). Garcia (Félix). Verge (Raymond).. Benoit (Alcide), Marne. Maurice Pouvrasseau. Mlle Vermeersch Gautier (André). Berlioz (Joanny). Prenant (Marcel). (Jeannette). Gavini (Jacques). Bernard (Louis). Pronteau (Jean). Vernier (Charles). Gellie (Emile). Bernard-Cothier. Prot (Louis). Vieljeux (Christian). Genest (Maurice). Basset (Pierre). Ramarony (JUes). Pierre Villon. Gervolino (Roger). Biscarlet (Alfred). Voyer (Ernest). Moue Ginollin (Dénise). Ramette (Arthur). Bissoi (Léopold). Raulin (de) dit LaWallon (Henri). Giovoni (Arthur). Boccagny (Albert). boureur. Winter (Paul). Girardot (Pierre). Bonté (Florimond). Renard (Adrien). Zunino (Michel). G i r a u d o u x (JeanBougrain (Patrice). Pierre). Bouloux (Alphonse). Gosnat (Georges). Bourbon (Henri). Bouvier - O'Cottereau Goudoux (Jean). N'ont pas pris part au vole: Qx)Uge (Henry). (Jeah-Marie). Greffier (Paul). Boysson (Guy de), MM. Commin (Pierre). frime Braun (Made- Grenier (Fernand). Constant (Clovis). Achour (Mohand). Gresa (Jacques). leine). Cordonnier (Denis). All'onneau (Auguste). Gros (Antonin). Brichot (Adonis). Mme Guérin (Lucie), Apithy (Sourou-Migan). Courtois (Jean). Rrwyneel (Robert). Arboussier (Gabriel d'). Croizat (Àuibroise). Seine-Inférieure. Burgeot (Pierre). Cuttoli (Paul) j Airchidice (Georges). Mme Guérin (Rose), Arnad Cachin (Marcel). Dagain (Léon). (Frank). Seine. Calas (Raoul). Darou (Marcel). Arrès-Lapoque (JacGuiguen. Galonné (Nestor). Dassaud (Francis). ques). Guillon (Jean). Camphin (René). David (Marcel). Aubry (Albert). G u y o t (Raymond), Audeguiï Cance (René). Debidour (Henri). (Fernand). Aube. Capitant (René). Defferre' (Gaston). Azemia (Auguste). Hamon (Marcel). 'Cartier (Marius). Mme Degrond (GerRadie (Vincent). Hertel (Joseph). Cas ter a (Bdmond). maine). Baratgin (Paul). Hervé (Pierre). Cermolacce (Paul). Delbos (Yvon). Barbu (Marcel). Houcke (Jules). Cerny (Joseph). Delcos (François). Barré (Henri). Huet (Bernard). Césaire (Aimé). Baurens (Alexandre). Depreux (Edouard). Hugonnier (Auguste). Baylet Chabanne (André). Deîraves (Guillaume). (Jean). Chambeiron (Robert). Jacquinot (Louis). Deyron (Léon). Béchard (Paul). Jean-More a«. .Chambrun (Gilbert Dezarnaulds (Pierre). Bfcctoe (Emile). JoinvUle (Général) de). ' D-outrellot (Pierre). Bidaiult (Geoa-ges). [Alfred Mallerey. Chastellain (Jacques). Draveny (Lucien). RLLloux ( Françoiis). Joubert (Auguste). Chausson (Clément). D r e y ) u s - Schmidt Binot (Jean). Juge (Pierre). * Cherrier (Marcel). Biondi (Jean). (Pierre). .Chevallier (Pierre), Loi- Julian (Gaston). Bloncourt (Elie). Dupraz (Joannès). July (Pierre). ret. Borra (Raoul). Durroux (Jean). Chouadria (Mohamed) Kalis (Robert). Botuhey (Jean). Mme Eboué. Clemeueeâu (Michel). Kir (Félix). Boumali (Mohamed). Escande (Louis). K r i e g e l Valrimont Cogniot (Georges^. Boiuissenot ( Georges). Evrard (Just). Colonna (Antoine). (Maurice). Bouthiba (Abderrah- Fagon (Yves). Copeau (Pascal). Krieger (Alfred). man). Faraud (Roger). Costes (Alfred), Seine. Lacroix (Maurice), Bozzi (Jacqiues). Faires (Abderrahman). Cot (Pierre). Brousse (Georges). Fizaine (Georges). Seine. Coty (René). Bruguier '(Georges ). Forcinal (Albert). Lahousse (Cîîarles). Courant (Pierre). Brunei (Loos). Foussat (André). Lamps (René). Cristofol (Jean). Cabannes (Gaston). Froment (Edouard). Laniei (Joseph). Capdeviile {Jean). Crouan (Jean). Galv - G a s p a r r o u Lareppe (Pierre). Casanova (Laurent). Curabet (Jean). (Georges). Larribère ( Camille). Cayeux (Jean). Daniel (Guillaume). Gay (Francisque). Laurenti (Jean)-. Cerclier (Roge'r). ' Gazier (Albert). Dassonville (Gaston). Lavergne (Clément). Champeix (Marcel). Geoffroy (Jean). Delachenal (Joseph). Lecacheux (Josephi). Cbarlet (Gaston). Jean Germinal. Delom - Sorbé (Mau- Legendre (Jean). Chariot (Jean). Gernez (Raymond^ rice) . Lepervanche (Léon Ghatagner (Joseph). Giaoobbi (Paul). Delorme (Claudius). 1 de). Gorse (Georges). Demusois (Antoine).. Mme Leveille (Jeanne) Chauvin (Georges). Coîfln (Lucien). Gouin (Félix). tenais lJose»ph)A Levesque (Luc). Terpend (Jean). Terrenoire (Louis). Mme Texier - Lahoulle (Marie). Thibault (Edouard). Thiriet (Jules). Tinaud (Jean-Louis), ïruflaud (Pierre). Vendroux (Jacques). Verneyras (Paul). Viard (Paul). Viatte (Charles). Vourc'fî (Antoine). Vuillaume (Jean). Wasmer (Joseph). Wetzel (Robert). Grumbach (Salomon). Guille (Georges). Guillet (Pierre-Emmanuel). Guitton (Jean). Amédée Guy. G u y o n (Jean - Raymond) . Guyot (Claude), Côted'Or. Ilenneguelle (Henri). Henry (Yves). Herriot (Edouard). Houphouet - Boigny • J (Félix), Hussèl (Lucien). Jaquet (Gérard). Joannon (Henri). Jurgensen (Jean). Juvenal (Max). Lacoste (Robert). L a c r o i x (Marius), Aude. L a m a r q u e - Cando (Pierre). Lamine-Guéye. Landry (Adolphe). * Lapié (Pierre-Olivier). Mme Irène Laure. Laurent ( Augustin ), Nord. L a u r e n t (Raoul), Haute-Marne. Leclerc (Charles). Lecœur (Auguste). Le Coutaller (Jean). Ledru (Henri). Leenhardt (Francis). Lejeune (Max). Mme Lempereur (Rachel). Mme Léo - Lagrange (Madeleine). Léonetti (Jean). Letourneau (Jean). Le Troquer (André). Lhuissier (Camille). Lussy (Charles). Mabrut (Adrien). Maroselli (André). Maudet (André). Mauger (Robert). Maurellet (Augustin). Mayer (Daniel). Mazuez (Fernand). Métayer (Pierre). Meunier (Jea.n). Michelet (Edmond). Minjoz (Jean). Moch (Jules). Mollet (Guyj. Monnarville ( Gaston). Mon tel (Maurice). Morice (André). Moutet (Marius). Naegelen (Marcel). Noël (André). Noguères (Louis). Mme Oyon (Marie)/ Parpais (André). * P;atinaud (Marius). Paul (Marcel), Haute. Vienne. Peeters (René). Pflimlin (Pierre). Philip (André). ' Pierre-Bloch (Jean). Pinhau (Christian). Poinault (Emile), Deux Sèvres. Polrot (Maurice), Vos» ges. Poulain (Abel). Pouyet (Marcel). Prigent (Robert), Nord. Prigent (Tanguy), Finistère. Quenard (André). Quilici (François). Rabier (Maurice). Ramadier (Paul). Ramonet (Edouard). Reille-Soult (François) Rencurel (Auguste). Reste (FrançoisJoseph). Tony Ré V i l l o n . Reymond (Camille). Richard (Ed.). \ Richier (Louis). Rincent (Germain). Rio (Alphonse). Rivet (Paul). Rolland (Jean-Louis) Rophé (Adrien). Roubert (Alexandre). Salmon (Robert). Schmitt (René), Manche, Schneiter (Pierre). "Segelle (Pierre). Senghor (Léopo-ld^ Sedar) Sion (Paul). Sissoko (Fily-Dabo). ' Teitgen (Pierre), Illeet-Vilaine. Thomas (Eugène). Thorez (Maurice) i Tillon (Charles). Valentino (Paul). Varenne (Alexandre). Vée (Gérard). Veillard (Roger). Viollette (Maurice). Vivier (Emile). Wagner (Jean). Zaksas (Gilbert). Zivarattinam (Deïva). Excusés ou absents par congé: MM. . Bourdan (Pierre). Marie (André). Marin (Lonj.Ls) Ribière (Henri), Allier. N'a pas pris part au vote: M. Vincent Auriol, président de l'Assemblée nationale constituante, qui présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de : Nombre 'des votants Majorité absolue Po»ur .l'adoption Contre «... 370 186. 135 235 Mais, aprèe vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la listg. de scrutin ci-dessus. ; Draveny (Lucien). SCRUTIN (M* M ) Sur Vensemble de la proposition de loi relative àvVêlection des membres de la Chambre des députés (i1® partie: proposition de loi concernant le régime électoral dans la métropole, les départements d'ouire-mer et l'Algérie). Nombre des votants Majorité absolue Pour r adoption Contre L'Assemblée adopté. 563 282 443 120 nationale constituante a Ont voté pour; MM. Abelin (Pierre). Acboiir (Mohand). Airoldi (Julien). All'onneau (Auguste). Apithy (Sourou-Mi^an). Aragon (Charles d'). Arboussier (Gabriel d'). Airchidice (Georges). Arnal (Frank). Arrès-Lapoque (Jacques). Arthaud (René). Astier de> La Vigerie (Emmanuel d'). Aubry (Albert). Aude gui! (Fernand). Aiudoulat (Louis). /lus.sel (Joseph). Azemia (Auguste). Bacon (Paul-Je an). Ba.tlanger (Robert). • Seine-et-Oise. Barangé (Charles), Maine-et-Loi.v» Barbary (Joseph). Barbu (Marcel), Barel (Virgile). Barré (Henri). Barrot (Noël). Barthélémy (André). Bartolini (Jean). Bas ( André i Mme Baltide (Denise). Loire. Baurens (Alexandre). Beauqiuiier (Pierre). Réchard (Paul). Bèehe (Eirrle),. Benoist (Charles), Seine-et-Oise. Benoit (Alcide), Marne. Béranger (André). Berlioz (Joanny). Bernard (Louis). Bertho. Bessac (Abel). ; Besset (Pierre). Beugniez (Louis). Bichet (Robert). Bidaiult (Georges) Billoux (François)B;not (Jean). Biondi (Jean). Eiscarlet (Alfred). Biësol (Léo-pold). Bioncourt (Elle). Boccagny (Albert). Bacquet (Emile). Boisdon (Daniel). Bonté (Florimond). Borra'^ltaoul). Boichey (Jean). Bouloiix (Alphonse). Boumali (Mohamed). Bourbon (Henri). Bouté (Louis). Bouthiba (Abderrah man). Bouxom (Fernand). Boysson (Tïuy de). Bozzi (Jacques). Brandel (Henri). Mme Braun (Madeleine). Brichot (Adonis). Brousse (Georges).. Bruguier (Georges) Buron (Robert). Cabannes (Gaston). Cachin (Marcel). Calas (Raoul). Calonne (Nestor). Camphin (René). Cance (René). Ccpdeviile (Jean), Cartier (Marius). Casanova (Laurent). Castera (Edmond). Catoire (Jules). Cayeux (Jean). Ce>;tclie(r (Roger). Cermolacce (Paul). Cerny (Joseph). Césaire (Aimé). Chambeiron (Robert). Chambrun (Gilbert de). Champeix (Marcel). Charlet (Gaston). Chariot (Jean). Charpentier (René). Charpin (Joannès). Chatagner iJoseph). Chauhsdn (Clément). Chazeaux (Alexandre). Cherrier (Marcel). Chevallier (Gabriel), Loir-et-Cher. Chevallier (Louis), Indre. Ghevigné 'Pierre de) Chouadria (Mohamed) Coîfm (Lucien). Cogniot (Georges). Colin (André). Commin (Pierre). Constant (Clovis). Copeau (Pascal). Cordonnier (Denis). Coste-Floret (Paul). Costes (Alfred), Seine. Cot (Pierre). Couder (Raymond). Coudray (Georges). Courtecuisse (Jean). Courtois (Jean). Cristofol (Jean). Croizat (Ambroise). Curabet (Jean) Dagain (Léon). Daniel ((îuillaume). Darou (Marcel) > Dassaud (Francis). Dassonville (Gaston). David (Marcel). Debouverie (Léon). Defferre" (Gaston). Defos du Rau (Joseph) . Mme Degrond (Germaine). Delahoutre (Eugène). Demusois (Antoine). Denis (Alphonse). Depreux (Edouard). Detraves (Guillaume). Dèvenxy (Roger). Devèze (Michel). Dhers (Pierre). Diallo-(Yacine). Mlle Dienesch (MarieMadeleine). Dominjon (Pierre). Douala Manga - Bell (Alexandre). Doutrellot (Pierre}. Doyen (Eugène). Duclos (Jacques), Seine. Duclos (Jean), Seine• et-Oise. Dufour (André). Dumas (Pierre), HauteGaronne. Dupraz (Joannès). Dupuy (Marc). Durroux (Jean). Dusseaulx (Roger). Dutard (Lucien). Dmtilleuî (Emile). Mme Eboué. Engel (Emile). Escande (Louis). Evrard (Just). Fagon (Yves). Fajon (Etienne). Faraud (Roger). Fares (Abderrahman). Fauvel (Etienne). Fayet (Pierre). Félix-Tchicaya (Jean). Figuères (Léopold). Fingt (Maurice). Fizaine (Georges). Fonlupt - Esgeraber (Jacques). Foussat (André). Fouyet (Emmanuel). Mme François (Germaine). Francou (Raoul). Froment (Edouard). Furaud (Jacques). Gabelle (Pierre). Mme Galicier (Emilienne). Garaudy (Roger). Garcia (Félix). Garet (Pierre). Gatuing (Marcel). Gau (Albert). Gautier (André). Gay (Francisque). Gazieir (Albert). Genest (Maurice). Geoffroy (Jean).. Gerber (Marc). Jean Germinal. Gernez (Raymond). Mme Giaiollin (Denise). Giovoni (Arthur). Girardot (Pierre). Gorse (Georges). Gosnat (Georges). Gosset (Paul). Goudoux (Jean). Gouge (He.nry). Goum (Félix). Greffier (Paul). Grenier (Fernand). Gresa (Jacques). Gr'maud (Henri-Louis). Gros (Antonin). Grumbach (Salomon). Mme Guérin (Lucie), Seine-ln/érieure. Guérin "(Maurice), Rhône. Mme Guérin (Rose), Seine. Guiguen. Guilbert (Paul). Guille (Georges). Guillet (Pierre-Emmanuel). Guillon (Jean). Guitton (Jean). Amédée Guy. Guyoïn. (Jean-Raymond). Guyot (Claude), Côled'Or. Guyot (Raymond), Aube. Hamon (Marcel). Henneguelle (Henri). Henry (Yves), liertel (Joseph). Hervé (Pierre). Houphouet-Boigny (Félix). Hugonnier (Auguste). Hussel (Lucien,). Ioos (Maurice). Jaquet (Gérard). Joinville (Général) IAlfred Malleret], Juge (Pierre). Montel (Maurice). Juiian (Gaston). Jurgetn.sen (Jean). Juvenal (Max). K r i e g e 1 - Valrimont (Maurice). Labrosse (Jean). Lacoste (Robert). L a c r o i x (Marius), Aude. La housse (Charles). La m a r q u e - Gando (Pierre). Mlle L a m b l i n (Solange). Lamine-Guéye. Lamps (René). Lapie (Pierre-Olivier). .Lareppe (Pierre). Larribère (Camille). Mme Irène Laure. Laurent ( Augustin ), Nord. L a u r e n t (Raoul), Haute-Marne. Laurenti (Jean). Lavergne (Clément). Leclerc (Charles). Lecœur (Auguste). Lecourt (Robert). Le Coutaller (Jean). Lécrivain - Servoz (Albert). . Ledru (Henri). Leenhartft (Francis). Mme Lefaucheux (Marie-Hélène). Mme Lefebvre (Francine). Legry (Hector). Lejeune (Max). Lemarchand (Georges). Mme Lempereur (Rachel). Mme Léo - Lagrange (Madeleine). Léonetti (Jean). Lepervanche (Léon de). ' Le Sciellour (Joseph). Lescorat. Lespes (Henri). Letourneau (Jean). Le Troquer (André). Mme Leveille (Jeanne) Lhuissier (Camille). Livry-Level (Philippe). Louvel (Jean-Marie). Lozeray (Henri). Lucas (Maurice), Lussy (Chiarles). Mabrut (Adrien). Maillocheau (Fernand) Maire (Georges). Marc-Sangnier. Martel (Henri), Nord. Martel (Louis), Ilaute' Savoie. Marty (André). Maudet (André). Mauger (Robert). Maurellet (Augustin). MaUroux (Fernand). Mayer (Daniel). Mazel (Jean). Mazuez (Fernand). Mehaignerie (Alexis). Menthon (François de) André Mercier, Oise. Mercier» (Andiré-François), Deux-Sèvres. Mercier (François), Saône-et-Loire. Métayer (Pierre). Mme Mety (Mathilde). Meunier (Jea.ti.). Michard (Honoré). Michaut (Victor). Michel (Maurice). Michelet (Edmond). Midol (Lucien). Minjoz (Jean). Moch (Jules). Moisan (Edouard). Mollet (Guy). Mont (Claude). Mom.îagner (Eugène). Montait (André),Finistère, Rochet (Waldeck). * Mounier (Claudius). Rolland (Jean-Louis), Mouron (Jules). Mme Rollin (&motte). Moussu (Raymond). Rophé (Adrien). Moutet (Marius). Rosenbîatt (Marcel). Mouton (Adrien). Roubert (Alexandre). Muller (Pierre). Roucaute v Gabi iel), Musmeaux (Arthur). Gard. Naegelen (Marcel). Roucaute ÇRoger), ÂTMme Nedelec (Raydèche. ai o.nde). Rufîe (Hubert). Nicod (Léon), Mme Rumeau (MarNoguères (Louis). celle;. Novat (Jean). Salmon (Robert). OU (Barthélémy). Schmitt (René), Maûr Ouzegane (Amar). che Mme Oyon (Marie). Schneiter (Pierre). Pfaillieux (André). Schuman (Robert), M6Palewsky (Jean). selle. Parent (Pierre). Schumann (Maurice), Parpais (André). Nord. Patinaud (Marius). Segelle (Pierre). Paul (Gabriel), Finis- Senghor (Léopoldtère. Sedar). Paul (Marcel), Haute- Siefridt (Louis). Sion (Paul). Vienne. Sissoko (Fily-DaboT. Paumier (Bernard). Solinhac (Jean)., Peeters (René). Mme Solomon - Lange» Peissel (Jean). vin (Hélène). Penoy (René). Mme Péri (Mathilde). Mme Sportisse (Alice)s Taillade (Clément). Péron (Yves). Teitgen (Henri), GiPetit (Albert). ronde. Peyrat (Marcel). Teilgen (Pierre), illeMme Peyroles (Geret-Vilaine. maine). Tellier (Gabriel). Pflimlin (Pierre). Terpend (Jean). Philip (André). Terrenoire (Louis). Pierre-Bloch (Jean). Thamier (Henri). Pierre-Grouès. ' Thibault (Edmiard). Pineau (Christian). Thiriet (Jules). Poimbœuf (Marcel). Mme Po'nso - Cbapuis Thomas (Eugène). Thorez (Maurice). (Germaine). Poirault (Emile), Deux- Tïiuiliier (René). Tillon (Charles). Sèvres. Po'rot (Maurice), Vos- Touchard (Auguste)'. . Toujas (JeanL ges. Tourtaud (Auguste). Pouille (Robert). Truffaud (Pierre). Poulain (Abel). Tubert (Paul). ; Poumadère (Pierre). Mme Vaillant - CouftlPour taie t (Henri). rier (Maric-CHaude). Pouyet (Marcel). Val enfin o (Paul). Prenant (Marcel). Mlle Prevert (Renée). Vedrine (Henri). Prigent (Robert), Nord. Vée (Gérard). Prigent (Tanguy), Fi- Veillard (Roger). Vendroux (Jacques)'. nistère. Verge (Raymond). Pronteau (Jean). Mlle Vermcersch Prot (Louis). (Jeannette). Quenard (André). Verneyras (Paul). Rabier (Maurice). Viard (Paul). Ramadier (Paul). Viatte (Charles). Ramette (Arthur). Pierre Villon. Raymond-Laurent. Vivier (Emile). Reille-Soult (François). Vourc'h (Antoine). Renard (Adrien). Vuillaume (Jean). Reymond (Camille). (Jean). Ribère (Marcel), Al- Wagner Wallon (Henri). ger. Wasmer (Josenh). Richard (Ed.). Wetzel (Robert). Rigal (Albert) % Loiret. Zaksas (Gilbert). Rigal (Eugène), Seine. Zunino (Michel). Rincent (Germain). (Prosper), Juglas (Jean-Jacques). Môquet Mora (Albert). Rivet (Paul). Mme Roca s(Gilberte). Ont voté contre; MM. 411auzen (Joseph). Antier (Paul). Argeniieu (Philippe d'). Audibert (Louis). Avinin (Antoine). Badie (Vincent). Baratgin (Paul). Barbier (André). ^Bardoux (Jacques) Bastide (Joseph), Aveyron. Baudry d'Asson (Armand de). Baumel (Jacques). Baylet (Jean). , Bernard - Cot hier (René). Boissoudy (Guy de). Bougrain (Patricef. Boi'jssenot (Georges)'. Bouvier - O'Cottereaa (Jean-Marie). Brun et (Louis). Br'uiyneel (Robert). Capitant (René). Chabanne (André). Chastellain (Jacques)1. Chauvin (Georges). Chevallier (Pierre), Loiret. Chevance (Maurice). Clemenceau (Michel).* Colonna (Antoine). Coty (René). Courant (Pierre). Crouan (Jean). Cuttoli (Paul! Debidour (Henri). Delachenal (Joseph). Delbos (Yvon). Delcos (François). Dalom - Sorbé (Maurice). ' Delorme (Claudius). Denais (Joseph). Deshors (Jean). -Desjardins (Charles). Deyron (Léon). . Dezarnaulds (Pierre). Diethelm (André). D r e y f u s - Schmidt (Pierre). Dumat (Louis?, Maroc. Etcheverry - Ainchart Jean). Félix (Colonel). Forcinal (Albert). Fïédéric-Dupont. Galv - G a s p a r r o u , (Georges). Gavini (Jacques}. Gellie (Emile). Garvel'no (Roger). Giacobbi (Paul). G$«raudoux ,( Jean- Pierre j. Herriot (Edouard). Houcke (Jules). Pleven (René). Rousseau (Charles). Huet (Bernard). Maurice Pouvrasseau. Rupied (Marcel). Jacquinôt (Louis). Quilici (François). Jean-^loream. Saïd Mohamed Cheikh. Ramarony (Jules). Joannon (Henri). Schiever (Georges). Raseta (Joseph). Joubert i(Auguste). Schmitt (Albert), BasRaulin (de) dit LaJuly (Pierre).. Rhin. boureur. Kalis (Robert). Serot (Robert). Ravoahangy (Joseph), Kaouza (Maurice). Sesmaisons (Olivier Rencurel (Auguste). Kir (Félix). de). Reste. (FrançoisKriegër (Alfred). Sigrist (Joseph). Joseph). Lacroix (Maurice), Soustelle- (Jacques). Tony Révillon. Seine. Mme Suzannet (Hélène Ribeyre (Paul), ArdèLandry (Adolphe). de). che. Laniel (Joseph). Varenne (Alexandre). Rio (Alphonse). Lecacheux (Joseph). Vernier (Charles). Rochereau (Henri). Le Garrec (Louis). Vieljeiix (Christian). Roc.lo.re (Marc-el). Legenklre (Jean). Viollette (Maurice). Rose (Lucien). Levesque (Luc). Roulleaux-Dugage (Jac- Voyer (Ernest). Macouin (Clovis). ques). Winter (Paul). Maibrant (René). Roulon (Henri). Maroselli (André). Meck (Henri). Médecin (Jean). Monne«rville (Gaston). N'ont pas pris part au. vote: Montillot (Robert)* Morice (André). Moustier (Marquis de). Bouret (Henri). f MM. Mutter (André). Ben Aly CfcériL Burgeot (Pleine). Oberkirch (Alfred). Petit (Eugène) dit Claudiiuis. Benchennouf. Bendjelloul med). JMoha- Ihuel (Paul). Lakhdari- <Smaïl). , Le Berre (Deiiis). Noël (André). Pezet (Ernest). Ramonet (Edouard). Richier (Louis). Mme Texier - Lahoulle (Marie). Tinaud (Jean-Louis). Zivarat tin am ( Deïva),. Excusés ou absents par congé : MM. Bourdan (Pierre). Marie (André). Marin (Loiuis). Ribiètre (Marcel), " Allier. N'a pas pris part au vote: M. Vincent Auriol, président de l'Assemblée nationale constituante, -qui. présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de : Nombre des votants Majorité absolue Pour l'adoption Contre 574" 288 409 '.. 135 Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste de scrutin cindessus. Paris. — Imprimerie des Journaux officiels, 31, quai Voltaire*