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"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?" Note de Marché Thierry Deheuvels Directeur général délégué, Directeur des Investissements I Mai 2013 aussi en zone Euro. Une très forte attente s’est créée pour une nouvelle action de la BCE. Convaincus d’une action imminente sur les taux, les marchés ont repris leur chemin en avant depuis quelques semaines. De ce fait, sur douze mois glissants, les actions de la zone Euro affichent maintenant une hausse de 18% soit 50% supérieure à celle des USA (+12%). Sur le dernier mois, cette hausse est de plus du double (+3,6% contre +1,6%). A l’image de l’héroïne du conte de Perrault, les investisseurs européens attendent le salut de l’extérieur. Ils fondent à nouveau leurs espoirs sur une nouvelle action salvatrice de la BCE après les interventions sur les LTRO et le soutien inconditionnel proclamé à la survie de l’Euro. Il est indéniable que sans les excès de liquidités par rapport aux besoins de la sphère réelle, la sphère financière n’aurait pas les performances qu’elle connaît. Mais il est maintenant tout aussi vrai que les comportements des actifs financiers reposent de plus en plus sur les données intrinsèques aux entreprises, notamment aux USA. Ce dernier point est encore peu perçu car trop récent. Les Banques Centrales menaient le jeu L’action des Banques Centrales a été, ces dernières années, déterminante pour éloigner les risques systémiques. Elles ont aussi donné du temps aux politiques afin de prendre les mesures nécessaires de maîtrise des budgets et de réduction des dettes. Leurs interventions ont entraîné d’abord un recul de la prime de risque dans les marchés à chaque fois qu’une menace systémique était écartée : éclatement de l’Euro, insolvabilité d’un Etat, asphyxie du système bancaire… Puis, par la création massive de liquidités non stérilisées, les Banques Centrales anglo-saxonnes (FED et BOE) et plus récemment la Banque Centrale japonaise ont été à l’origine du mouvement de hausse des marchés financiers. Les produits de taux ont en premier connu une vive appréciation de leur valeur et une baisse des primes de crédit. Mais la rémunération marginale du risque supplémentaire est devenue de plus en plus limitée. Après avoir gagné les titres de « Haut Rendement », le mouvement s’est donc étendu aux actions, actif plus risqué. Aux USA, la hausse désynchronisée du marché des actions sur les premiers mois de l’année s’explique d’abord au niveau des entreprises par la reprise des investissements permise par la levée des incertitudes du « fiscal cliff » mais aussi par la croissance des ventes rendue possible par la solvabilité reconquise des consommateurs et enfin, par la bonne santé financière des entreprises et celle retrouvée des banques. Ainsi le PIB US a redémarré ce début de 2013 avec une croissance de près de 2,5%. L’activité catalyseur des marchés En zone Euro les deux événements macro économiques majeurs de ces premiers mois ont eu peu d’impact sur les marchés. La crise Chypriote et les élections politiques italiennes n’ont pas entrainé de hausse de la volatilité. Tout au plus pendant quelques jours les marchés ont connu un léger flottement mais aucun n’a craqué. Bien plus, les refuges des périodes de crise perdent leur caractère de protection les uns après les autres : le yen, l’or, les obligations gouvernementales US et allemandes. Pour ces dernières l’abondance des liquidités permet aux taux de rester très bas mais les primes de crédit relativement à ces valeurs « refuge » se sont resserrées partout. Ainsi l’expansion des rapports cours sur bénéfices que nous anticipions s’est déjà développée aux Etats-Unis. Les données macro économiques ne constituant plus la source première des mouvements de marché, la volatilité s’est effondrée et les facteurs idiosyncratiques ont pris le dessus. Dès lors les corrélations intra-marché et entre marchés ont amorcé une normalisation annoncée avec une réduction progressive des niveaux extrêmes atteints. Dans ce contexte, la conviction que l’action des Banques Centrales est la clef des mouvements des actifs financiers s’est profondément ancrée dans l’esprit des investisseurs. Pour les investisseurs, ce qui a été vrai ailleurs doit l’être Ceci conforte notre analyse qu’aujourd’hui les Banques Centrales créent les conditions nécessaires à la hausse des marchés actions mais que ces conditions ne sont Ce document est émis par Oddo AM, qui se garde le droit exclusif de sa distribution et de son utilisation. Il n’a aucune valeur contractuelle et ne saurait être assimilé à une incitation à la vente. Les opinions émises dans ce document correspondent à nos anticipations de marché au moment de la publication de document. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction des conditions de marché et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité contractuelle de Oddo AM 12, boulevard de la Madeleine - 75440 Paris Cedex 09 France - Tél. : 33 (0)1 44 51 85 00 - www.oddoam.com Société de Gestion de Portefeuille constituée sous la forme d’une SA au capital de 7 500 000 € Agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le n°GP 99011 - RCS 340 902 857 Paris 1 plus suffisantes. Le facteur servant de catalyseur à l’expansion des rapports cours-bénéfices est l’activité économique globale conjuguée avec les données propres aux entreprises. La croissance est de retour aux USA, en perspective au Japon avec le gouvernement Abe et ses mesures non orthodoxes de reflation mais encore en question en zone Euro. Pourtant le FMI vient de réaffirmer ses prévisions de croissance du PIB pour la zone Euro en 2014 à + 1,1%, avec pour 2013 une projection à – 0,3% contre – 0,1%. La bonne nouvelle par rapport à l’année 2012 est que la situation s’est retournée positivement au troisième trimestre 2012 dans le monde et s’est stabilisée en zone Euro. Le point d’inflexion en zone Euro aurait même probablement été passé au dernier trimestre 2012. Il s’agit non encore de croissance mais de décélération du rythme de ralentissement de l’économie. La difficulté pour s’en convaincre vient de la publication actuelle d’indicateurs très pro-cycliques voire pro-cycliques retardés, comme le crédit bancaire, qui occultent la réalité de la situation. Dans ce contexte la dispersion des prévisions des économistes et des analystes rend très difficile la formation d’un consensus et donc l’amorce d’une tendance de marchés. Ces derniers restent donc confinés dans une bande de fluctuation. Cette dispersion des prévisions et la faiblesse de son consensus sont aussi vraies en ce qui concerne l’activité que l’inflation. Les investisseurs cherchent donc un facteur exogène pouvant servir de catalyseur au marché et se tournent donc encore vers la Banque Centrale, la BCE. A court terme l’action de la BCE pourrait se traduire de trois façons : la baisse du taux de refinancement, la baisse du taux de rémunération des déposits (mise en place d’un taux négatif) ou un programme d’aide au crédit aux PME avec des refinancements non conventionnels (à l’image de ce que fait la Banque d’Angleterre). L’impact d’une baisse des taux de refinancement serait limité, sauf peutêtre sur l’Euro dont la parité pourrait s’affaiblir. Un taux de déposit négatif entraînerait une vague d’achat de dettes gouvernementales des pays périphériques, leur assurant un refinancement à un taux d’aubaine en période de crise. Les programmes d’aide au crédit seraient certes utiles mais nécessitent d’abord la mise en place des entités de supervision bancaire et sont donc prématurés. ensuite ramenés à leurs attentes. La confirmation de l’inversion de tendance sur le niveau d’activité peut encore prendre quelques mois, même si les premiers indicateurs apparaissent dans les pays du Sud de la zone Euro. De plus, dans ces prochains mois, il est possible que nous traversions une petite phase de doute sur l’activité aux USA avec un niveau de chômage en légère remontée. L’influence négative de ces chiffres serait probablement compensée par la mise en sourdine des débats sur « l’exit strategy » de la FED. Toutefois, dès le mois de juillet le nouveau mode de calcul du PIB américain apportera un surplus de croissance et une hausse instantanée du PIB de 3%. Globalement, il existe une possibilité que le climat général au cours des prochaines semaines pèse sur le marché américain et par là sur le marché européen. Dans la période actuelle, les marchés pourraient encore rester sans tendance et même pourraient offrir des opportunités d’entrée sur phase de repli. Pour nous, l’attrait du marché européen en terme de niveau de valorisation ne se dément pas malgré la hausse déjà enregistrée. Le moment s’approche où Anne ne verra pas seulement « que soleil qui poudroie et herbe qui verdoie » mais aussi l’arrivée de la rigueur en place de l’austérité et celle d’une activité faible mais renaissante en place de la récession. Thierry Deheuvels Directeur général délégué, Directeur des investissements Le 02/05/2013 Le principal impact d’une baisse des taux serait comportemental sur les investisseurs, mais serait-il suffisant ? Le risque avec une mesure trop attendue serait d’entraîner une vague de prise de profit lors de la confirmation de la rumeur. Les investisseurs seraient Ce document est émis par Oddo AM, qui se garde le droit exclusif de sa distribution et de son utilisation. Il n’a aucune valeur contractuelle et ne saurait être assimilé à une incitation à la vente. Les opinions émises dans ce document correspondent à nos anticipations de marché au moment de la publication de document. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction des conditions de marché et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité contractuelle de Oddo AM 12, boulevard de la Madeleine - 75440 Paris Cedex 09 France - Tél. : 33 (0)1 44 51 85 00 - www.oddoam.com Société de Gestion de Portefeuille constituée sous la forme d’une SA au capital de 7 500 000 € Agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le n°GP 99011 - RCS 340 902 857 Paris 2