Modelisation et simulation sous matlab/simulink de la

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MODELISATION ET SIMULATION SOUS MATLAB/SIMULINK DE LA CHAINE
D’ALIMENTATION D’UNE STATION RELAIS DE TELECOMMUNICATIONS EN ENERGIE
SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE DANS UNE ZONE ISOLEE DU RESEAU ELECTRIQUE
Souleymane NDOYE+, Ibrahima LY++, Fabé Idrissa BARRO+, Ould Habiboulahi LEMRABOTT+++,
Grégoire SISSOKO+*
+
Laboratoire de Semiconducteurs et d’Energie Solaire, Département de Physique,
Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, SENEGAL
++
Département Génie Electromécanique, Ecole Polytechnique de Thiès, Sénégal
+++
Ecole Supérieure Multinationale de Télécommunications, Sénégal
Abstract:
Theorical study of the solar cell is based on one diode
representation. The temperature and irradiance effects on the
solar cell are studied, particularly on the short circuit current
Icc, the open circuit voltage Vco, the photovoltaic conversion
efficiency η, and the fill factor FF.
Depending on the load (a base transmitter station BTS, I=60A,
V=48V)) direct current, and the operating conditions
(temperature, irradiance), we can found a highly gap between
the potential peak power and the real power transferred to the
BTS.
A maximum power point tracker (MPPT) based on a boost
converter driven by a Pulse Width Modulation (PWM) is used
for extracting the maximum power from the solar photovoltaic
generator.
The modeling and simulation of the system (photovoltaic
generator, boost converter, Pulse Width Modulation and MPPT
algorithm P&O) is then made with Matlab / Simulink software.
Résumé:
L’Etude théorique de la photopile est basée sur une
représentation à une diode de la photopile. Les effets de la
température, de l’irradiation sur la photopile sont étudiés, en
particulier, sur les grandeurs telles que le courant de court circuit
Icc, la tension de circuit ouvert Vco, le rendement η et le facteur
de forme FF. Selon les caractéristiques de la charge à courant
continu (3kW) , qui est une station relais de télécommunications
BTS (I=60A, V=48V) et les conditions de fonctionnement
(température, Irradiation), nous pouvons trouver un très fort
écart entre la puissance maximale potentielle du générateur et
celle réellement transférée à la BTS. Afin d’extraire à chaque
instant le maximum de puissance disponible aux bornes du GPV
et de la transférer à la BTS, on utilise un étage d’adaptation
composé d’un hacheur Boost commandé par une modulation de
largeur d’impulsion(MLI).
La modélisation puis la simulation du système (générateur
photovoltaïque, hacheur Boost, Modulation de largeur
d’Impulsion de même que l’algorithme MPPT) est ensuite
effectuée grâce au logiciel Matlab/Simulink.
Keywords: Photovoltaic generator, BST, Boost converter, PWM, Mots clés: Générateur photovoltaïque, BTS, Hacheur Boost, MLI,
MPPT
MPPT.
I. INTRODUCTION
Nous étudions dans cet article le meilleur moyen de transférer toute la puissance utile du générateur
photovoltaïque à une station relais de télécommunications (BTS) [1]. Sachant que sur la caractéristique
courant-tension du générateur (qui dépend des conditions d’éclairement, de température, de vieillissement),
il existe un point de fonctionnement où la puissance débitée est maximale, l’optimisation consiste à se fixer
sur ce point en permanence en agissant de façon automatique sur la charge vue par le générateur. Cette
adaptation de charge s’effectue à l’aide d’un convertisseur statique dont les pertes doivent être aussi faibles
que possible et qui peut, par ailleurs, assurer une fonction de mise en forme d’une grandeur de sortie
(conversion continu-continu avec modification de tension).
Nous avons choisi d’utiliser la technologie de recherche du point de puissance maximale MPPT [2, 3],
basée sur l’algorithme « Perturb and Observ (P&O)» [4], commandé par un signal en Modulation de largeur
d’Impulsion (MLI) [4-6].
Une modélisation sous Matlab/Simulink des différentes parties du système est proposée.
*
Auteur correspondant : Email : [email protected]
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II. MODELISATION DU SYSTEME
Le système étudié est constitué par le générateur PV, le convertisseur DC-DC (hacheur de type survolteur) et la
BTS, de puissance égale à 3kW. Le convertisseur DC-DC est commandé par un signal à modulation de largeur
d’impulsion avec une stratégie de recherche du point de puissance maximale MPPT.
La figure ci-dessous présente le synoptique de l’ensemble du système :
Figure 1 : Schéma synoptique du système PV contrôlé par
MPPT
La commande MPPT délivre l’action de contrôle appropriée afin de suivre le point de puissance maximale en
chaque instant. Ce contrôle, dans le cas d’un transformateur DC, agit directement sur le rapport cyclique du
convertisseur DC-DC.
II.1 Modèle du module photovoltaïque
Dans le cas idéal, la jonction PN soumise à l’éclairement photovoltaïque connectée à une charge peut être
schématisée par un générateur de courant Icc en parallèle avec une diode. Sous obscurité, l’équation de la
diode est donnée par [7, 8]:
𝐼𝑑 = 𝐼𝑠 [ exp
𝑞𝑉
𝑛𝑘𝑇
Sous éclairement, on aura :
𝐼 = 𝐼𝑐𝑐 − 𝐼𝑠 [exp
− 1]
𝑞𝑉
𝑛𝑘𝑇
(1)
− 1]
(2)
Avec : Is, courant de saturation inverse de la diode ; q, la charge de l’électron (1.6 10-19C) ; k, la
constante de Boltzmann (1.38 10-23J/K) ; n, le facteur de non idéalité de la photopile (1< n <2) ; T, la
température de la jonction en K ; i, le courant circulant dans la diode ; I, le courant de sortie, et V la tension de
sortie.
En circuit ouvert, la charge tend vers l’infini et V tend vers Vco, qui est la tension en circuit ouvert.
Lorsque les résistances de contacts et les pertes ohmiques sont prises en compte comme dans le cas réel,
nous devons associer au schéma équivalent une résistance série (Rs) et une résistance parallèle (Rp), le
modèle de la cellule devient :
Figure 2 : Modèle d’une cellule réelle
Ainsi l’équation (2) devient :
𝐼 = 𝐼𝑐𝑐 − 𝐼𝑠 exp
𝑞 𝑉+𝑅𝑠𝐼
𝑛𝑘𝑇
− 1 − 𝐼𝑝
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(3) avec 𝐼𝑝 =
𝑉+𝑅𝑠𝐼
𝑅𝑝
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Dans le cas idéal, on a Rs qui tend vers 0 et Rp qui tend vers l’infini.
Ces résistances (Rs et Rp) donnent dans le cas réel une évaluation des imperfections de la diode ; en
considérant que Rs présente une valeur faible et que Rs<<Rp, les pentes de la caractéristique I(V) sous
illumination, calculées en I=0 (circuit ouvert) et V=0 (court circuit), donnent respectivement les valeurs
inverses des résistances série et shunt.
II.1.1 Influence de la température
L’équation de Boltzmann donne : Is = Io exp (eVo/kT). L’expérience montre que la tension de circuit ouvert
d’une cellule solaire diminue avec l’augmentation de la température de la cellule. Un ordre de grandeur
courant de la perte est de 2.3mV/°C/cellule [8]. Nous présentons ci-dessous la caractéristique I-V d’un module
photovoltaïque pour un niveau d’ensoleillement G donné et pour différentes températures :
Courbe I-V du module à G constant pour diverses températures
5
PPM
4.5
0°C
4
25°C
50°C
75°C
Courant Module en A
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
0
5
10
15
20
25
30
Tension Module en V
35
40
45
50
Figure 3 : Caractéristique courant-tension pour différentes
valeurs de la température
Le courant de court circuit, par contre, augmente légèrement avec la température de la cellule (environ 0.05%
par degré Celsius).
II.1.2 Influence du rayonnement
Nous avons fait varier le niveau d’ensoleillement G et tracé les caractéristiques I-V associées :
Courbe I-V du module à T constante pour divers ensoleillements
5
1000W/m2
4.5
800W/m2
4
Courant Module en A
3.5
600W/m2
3
2.5
400W/m2
2
1.5
200W/m2
1
0.5
0
0
5
10
15
20
25
30
Tension Module en V
35
40
45
50
Figure 4 : Caractéristique courant-tension pour différentes valeurs
du rayonnement
II.2 Modélisation du générateur photovoltaïque
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La puissance délivrée par une cellule ne suffit par pour alimenter une charge DC de la taille d’une station
relais de télécommunications (BTS). Il va falloir interconnecter plusieurs cellules en série et en parallèle pour
former un module photovoltaïque et atteindre la puissance désirée.
A leur tour, l’interconnexion de modules entre eux en série et en parallèle, pour obtenir une puissance
encore plus grande, définit la notion de générateur photovoltaïque (GPV).
Pour chaque module, le constructeur, le constructeur donne le courant de court-circuit (Icc) et la tension de
circuit couvert (Vco) aux conditions standards (T=25°C et Es=1000W/m2).
Si on pose Ns, le nombre de modules connectés en série dans une branche et Np, le nombre de
branches connectées en parallèle.
Le schéma équivalent du générateur photovoltaïque devient :
Figure 5 : Modèle du générateur
photovoltaïque
L’équation régissant ce modèle de générateur photovoltaïque est obtenue à partir de l’équation (3) :
𝑞 𝑉𝑝𝑣 +
𝐼𝑝𝑣 = 𝑁𝑝𝐼𝑐𝑐 − 𝑁𝑝𝐼𝑠 exp
Ce qui donne
puis :
𝑉𝑝𝑣 +
𝑁𝑠
𝑁𝑝
𝑅𝑠𝐼𝑝𝑣 =
𝑞(𝑉𝑝𝑣 +
𝑁𝑠
𝑅𝑠𝐼𝑝𝑣 )
𝑁𝑝
𝑁𝑠𝑛𝑘𝑇
𝑁𝑠𝑛𝑘𝑇
𝑞
ln
)=
𝑁𝑝𝐼𝑐𝑐 −𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑝𝐼𝑠
(4)
− 1 = 𝑁𝑝𝐼𝑐𝑐 − 𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑠𝑛𝑘𝑇
exp(
−1
𝑁𝑠𝑛𝑘𝑇
𝑁𝑠
𝑞 𝑉𝑝𝑣 + 𝑁𝑝 𝑅𝑠𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑝𝐼𝑠 exp
et :
𝑁𝑠
𝑅𝑠𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑝
𝑁𝑝𝐼𝑐𝑐 −𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑝𝐼𝑠
+1
+1
d’où :
𝑉𝑝𝑣 =
𝑁𝑠𝑛𝑘𝑇
𝑞
ln
𝐼𝑐𝑐 −
𝐼𝑝𝑣
𝑁𝑝
+1 −
𝐼𝑠
𝑁𝑠
𝑁𝑝
𝑅𝑠𝐼𝑝𝑣
(5)
A partir de l’équation (5), nous établissons le modèle Simulink du générateur photovoltaïque donné par la
figure suivante :
-K25
Beta
Tref
0.7
11/2
Vref
Rs
1
Ns/Np
35
Product3
T
2
Iref
Product
Ns
4
-K-
G
del V
alpha
Product1
del I
1
Vnew
2
Inew
Np
1000
Subsystem
Gref
Product2
1
1
2.41
Isc
Figure 6: Modèle Simulink du générateur photovoltaïque
II.3 Modélisation du hacheur boost
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Le convertisseur continu-continu est un hacheur à transistor de type parallèle donc élévateur de tension.
Il est dimensionné pour une puissance de 3kW correspondant aux valeurs nominales I=60A, V=48V, coté BTS,
et I=172A et V=17.4V, coté générateur. Son rapport de transformation est, en appelant α le rapport cyclique
(rapport du temps pendant lequel le transistor est fermé, à la période de hachage) :
𝑉𝑠
𝑉
=
1
1−𝛼
avec α < 1
Pour une puissance incidente, la puissance optimale transférée à la charge ne pourrait être maximale que
pour un rapport cyclique bien défini.
Ce modèle de hacheur Boost ou Hacheur survolteur, est utilisé pour augmenter la tension de sortie, par
rapport à la source. Sa forme la plus simple est présentée comme suit [9]:
Figure 7: Forme simple du hacheur Boost
Ce hacheur comporte trois composants :
Une inductance L, une capacité C et un interrupteur qui peut prendre deux états, u=1 et u=0.
Son principe peut être expliqué de la manière suivante :
Quand l’interrupteur est en position 1, le circuit est séparé en deux parties : à gauche, la source charge
l’inductance, pendant ce temps, la capacité à droite maintient la tension de sortie utilisant l’énergie
précédemment stockée. Quand l’interrupteur change de position vers 0, la source DC et l’énergie stockée
dans l’inductance vont ensemble alimenter le circuit à droite, d’où une augmentation de la tension de sortie.
Dans les conditions idéales, c’est à dire : interrupteur idéal, capacité idéale et inductance idéale, le hacheur
Boost peut être modélisé en utilisant les équations différentielles ordinaires suivantes :
𝐶
𝑑𝑉𝑐
𝑑𝑡
𝑉𝑐
𝑅
= 1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
− 𝑖𝑜
𝐿
(6)
𝑑𝑖𝐿
𝑑𝑡
= 𝑉𝑖𝑛 − 1 − 𝑢 𝑉𝑐
(7)
V0 = Ri (8)
Le modèle Simulink du hacheur idéal est alors le suivant :
IL
V0,iL
1
s
-K Subtract
1/C
Integrator
2
IL
MOSFET
1/R
1
V0
1/6
V0
1
s
-K1/L
Integrator 1
MOSFET 1
0
5
Masse
Vin
1 MLI
Figure 8 : Modèle Simulink du hacheur idéal
Dans le cas général, une résistance interne à l’inductance, RL et une résistance interne à la capacité RC,
peuvent être ajoutées au modèle précédent.
Les équations (6) et (7) deviennent :
𝐶
𝑑𝑉𝑐
𝑑𝑡
= 1−𝑢 −
𝑉0
𝑅
− 𝑖𝑜
(9)
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𝐿
𝑑𝑖𝐿
𝑑𝑡
= 𝑉𝑖𝑛 − 1 − 𝑢 𝑉𝑜 − 𝑅𝐿𝑖𝐿
(10)
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𝑉𝑜 = 𝑉𝑐 + 𝑅𝑐𝐶
En insérant (11) dans (6) :
𝐶
Ce qui donne :
𝑑𝑉𝑐
𝑑𝑡
(11)
𝑑𝑉𝑐
𝑉𝑐 𝑅𝑐 𝑅𝑐 𝑑𝑉𝑐
= 1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
−
−
𝐶
− 𝑖𝑜
𝑑𝑡
𝑅
𝑅
𝑅
𝑑𝑡
(1 +
et,
𝑅𝑐
𝑅
)C
𝑑𝑉𝑐
𝑑𝑡
= 1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
𝑉𝑐
𝑅
𝑖𝑜
𝑅 + 𝑅𝑐
𝑑𝑉𝑐
𝑉𝑐
𝐶
= 1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
− 𝑖𝑜
𝑅
𝑑𝑡
𝑅
d’où
𝑑𝑉𝑐
𝑑𝑡
𝐶
=
L’expression (11) devient :
𝑉𝑜 = 𝑉𝑐 +
𝑅
𝑅+𝑅𝑐
1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
𝑉𝑐
𝑅+𝑅𝑐
−
𝑅𝑖0
𝑅+𝑅𝑐
(12)
𝑅𝑅𝑐
𝑅𝑐
𝑅𝑅𝑐
1 − 𝑢 𝑖𝐿 −
𝑉𝑐 −
𝑖𝑜
𝑅 + 𝑅𝑐
𝑅 + 𝑅𝑐
𝑅 + 𝑅𝑐
En développant cette expression de V0 on obtient :
𝑅𝑉𝑐 + 𝑅𝑐𝑉𝑐 − 𝑅𝑐𝑉𝑐
𝑅𝑅𝑐
+ (
)[ 1 − 𝑢 𝑖𝐿 − 𝑖𝑜]
𝑅 + 𝑅𝑐
𝑅 + 𝑅𝑐
𝑉𝑜 =
et donc,
𝑉𝑜 =
𝑅𝑉𝑐
𝑅+𝑅𝑐
+
𝑅𝑅𝑐
𝑅+𝑅𝑐
[ 1 − 𝑢 𝑖𝐿 − 𝑖𝑜]
(13)
L’expression (10) devient :
1
𝑖𝐿 = 𝐿 𝑉𝑖𝑛 − 1 − 𝑢 𝑉0 − 𝑅𝐿𝑖𝐿 𝑑𝑡 (14)
A partir des équations (13) et (14), on définit le modèle Simulink du hacheur Boost DC-DC réel.
Integrator
1/C
1
s
-K -
0.7
1/5
Rc
Divide
Product
1/R
5
1
V0
1
R
Product 1
Rc1
IL
V0,iL
MOSFET
5
2
IL
i0
V0
1
s
-K -
Integrator 1
1/L
RL
MOSFET 1
0.7
0
Masse
5
Vin
1 MLI
Figure 9 : Modèle Simulink du Hacheur Boost réel
II.4 Modélisation de l’algorithme de commande
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Si plus généralement, on désire suivre le point de puissance maximale en s’affranchissant de la
connaissance des paramètres qui modifient sa position, on doit recourir aux techniques d’asservissement, en
utilisant la plus souple, celle de perturbation et observation, PαO [10].
C’est l’algorithme de poursuite du point de puissance maximale (PPM) le plus utilisé, et comme son nom
l’indique il est basé sur la perturbation du système par l’augmentation ou la diminution de Vref ou en agissant
directement sur le rapport cyclique du convertisseur DC-DC, puis l’observation de l’effet sur la puissance de
sortie en vue d’une éventuelle correction de ce rapport cyclique.
Si la valeur de la puissance actuelle P(k) du générateur est supérieure à la valeur précédente P(k-1) alors on
garde la même direction de perturbation précédente sinon on inverse la perturbation du cycle précédent. La
figure suivante donne l’organigramme de cet algorithme.
Figure 11: Organigramme de l’algorithme Perturbation et Observation (P and O).
Cette figure montre l'organigramme de l'algorithme de P&O tel qu'il doit être implémenté dans le
microprocesseur de contrôle ; Son modèle Simulink est donné par la figure ci-dessous :
1
i
[P]
Product
Goto
2
u
>0
1
z
Unit Delay
Add
Add 2
Compare
To Zero 1
1
Constant 1
-1
1
incr
Constant 2
[P ]
From
>0
Multiport
Switch
2
Product 1
1
z
Unit Delay 1
Compare
To Zero
Gain
Add 1
1
2
Constant
Constant 3
~= 0
Compare
To Zero 2
Figure 12 : Modèle Simulink de l’algorithme P&O
II.5 Modélisation de la commande MLI
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L’électronique de régulation et commande détermine, à partir des consignes imposées de l’extérieur et des
mesures prélevées sur le générateur et la charge, la séquence de conduction et de blocage de l’interrupteur et
élabore les signaux logiques nécessaires à sa commande en fonction du type de convertisseur utilisé.
Dans le cas de la commande MLI [11], on fait varier l’état de l’interrupteur à une cadence qui ne
dépend pas de la manière dont évoluent les grandeurs relatives aux systèmes interconnectés par le
convertisseur électronique de puissance, cette cadence étant fixée essentiellement en fonction de la vitesse
de commutation de l’interrupteur.
Comme toute commutation revient à modifier le potentiel d’une borne d’accès du système à caractère
de source de courant en la connectant d’une borne à une autre du système à caractère de source de tension,
la commande par modulation en largeur d’impulsions ou commande MLI consiste à choisir une fréquence de
commutation pour l’interrupteur et à fixer à l’intérieur de la période de commutation les intervalles de
conduction des interrupteurs connectées à une borne de la « source de courant » en fonction d’un signal de
référence qui correspond au potentiel souhaité pour cette borne.
Sous forme numérique ce type de commande est réalisé en fixant à l’aide de « timers » les intervalles
de conduction des différents interrupteurs sur chaque période ou chaque demi-période de modulation,
comme le montre la figure suivante.
Figure 13 : Génération d’un signal carré à la sortie
du comparateur
Le comparateur permet de générer à sa sortie une tension rectangulaire modulée en largeur (rapport cyclique
variable: signal MLI). Ceci est le résultat de la comparaison entre le signal à la sortie de l’intégrateur ( Vref ) et
celui généré par un générateur triangulaire, ou en dent de scie, de fréquence fixée par le fonctionnement du
convertisseur .
Lorsque la tension Vref augmente (diminue), le rapport cyclique α augmente (diminue). Les variations de la
tension Vref induisent, pour un éclairement et une température donnés, le déplacement du point de
fonctionnement sur la caractéristique puissance – tension.
Un driver est inséré entre la sortie du comparateur et le convertisseur DC-DC, et son rôle est de transmettre,
sans déformation, le signal modulé en largeur à l’interrupteur (transistor Mosfet) commandant le
convertisseur d’énergie.
Ceci nous permet de modéliser la commande MLI sous Matlab/Simulink, de la manière suivante :
0.5
Constant
<=
5
Signal
Generator
Relational
Operator 1
Constant 1
0
Switch
1
MLI
Constant 2
Scope
Figure 14 : Modèle Simulink de la commande MLI
II.3 RESULTATS
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La simulation a été réalisée en considérant la station de relais de télécommunications comme une charge
résistive.
La figure 15 montre l’évolution du point de fonctionnement dans la caractéristique Puissance-Tension pour
différents niveaux d’ensoleillement.
(a) Courbe de Puissance en fonction de la tension
160
Puissance de sortie Module(W)
140
120
100
80
60
40
20
0
0
5
10
15
20
25
30
Tension Module (V)
35
40
45
50
Figure 15 : Caractéristique Puissance - tension pour différents
ensoleillements
Nous présentons maintenant la caractéristique Puissance-Tension pour différentes températures. Elle est
donnée par la figure suivante :
Courbe P-V du module à G constant pour diverses températures
5
4.5
4
Puissance Module en W
0°
3.5
25°
3
50°
2.5
75°
2
1.5
1
0.5
0
0
5
10
15
20
25
30
Tension Module en V
35
40
45
50
Figure 16 : Caractéristique Puissance - tension pour différentes
températures
Les relevés d’irradiation et de température sur notre site de test , nous ont permis de tracer les courbes
(figures 17- a et b) suivantes de la température et de l’ensoleillement en fonction du temps. Nous avons
obtenu 1492 mesures effectuées sur une journée ensoleillée, de 00h00 à 23h59.
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Température en fonction du temps journée ensoleillée
Ensoleillement en fonction du temps journée ensoleillée
34
900
33
800
700
Ensoleillement en W/m 2
Température en °C
32
31
30
29
600
500
400
300
28
200
27
26
100
0
500
1000
1428 mesures de temps de 00h00 à 23h59
0
1500
Figure 17- a : Courbe de Température en fonction du
temps
0
500
1000
1428 mesures de temps de 00h00 à 23h59
1500
Figure 17- b : Courbe d’ensoleillement en fonction du
temps
La figure 18 montre la relation entre la puissance de sortie du convertisseur et son rapport cyclique. Nous
avons la puissance maximale pour un rapport cyclique égal à 0,5.
(c) Puissance de sortie en fonction du rapport cyclique
160
140
Puissance de sortie(W)
120
100
80
60
40
20
0
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Rapport cyclique
0.7
0.8
0.9
1
Figure 18 : Courbe de Puissance en fonction du rapport
cyclique
La figure 19 montre la relation entre le courant et la tension de sortie du convertisseur qui est égale à la
charge de la BTS.
(d) Courant de sortie en fonction de la tension
6
Courant de sortie (A)
5
4
3
2
1
0
0
5
10
15
20
Tension de sortie(V)
25
30
35
Figure 19 : Caractéristique I-V à la sortie du
convertisseur
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III. CONCLUSION
Pour avoir le meilleur transfert de puissance entre le générateur photovoltaïque ‘GPV’ et la charge, nous
avons modélisé l’ensemble de la chaine de conversion sous Matlab et l’algorithme de recherche du point de
puissance maximale (MPPT) a été conçu puis simulé. Il force le générateur GPV à travailler à son Maximum
Power Point (MPP), induisant une amélioration globale du rendement du système de conversion électrique.
Bien que satisfaisante par rapport à une connexion directe GPV-BTS, une amélioration de l’algorithme P&O
peut s’avérer nécessaire dans le cas de brusques changements de température et d’ensoleillements.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Gerard Barué, « Télécommunications et Infrastructures : liaisons hertziennes, spatiales, optiques »,
Ellipses, 2003
[2] Dezso Sera, Remus Teodorescu, Tamas Kerekes, « Teaching Maximum Power Point Trackers Using a
Photovoltaic Array Model with Graphical User Interface, Institute of Energy Technology, Aalborg University,
Denmark, December 2008
[3] Vikrant. A. Chaudhari, « Automatic Peak Power Tracker for Solar Pv Modules using Dspace Software »,
Thesis, Energ Centre Deemed University, BHOPAL, 2005
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Doctorat, INSA Toulouse, 2006
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