La vie dans l`eau…de l`amont à l`aval
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La vie dans l`eau…de l`amont à l`aval
Chapitre L’eau et la vie 2 3. La vie dans les rivières La p opulation d e l a r ivière v arie au fi l de son cours. Changemen ts de pen te, de vitesse, de profondeur, de substrat, de quantité d’oxygène dissous, de température, sont autant de facteurs qui contribuent à la diversité des espèces rencontrées. Dans un cours d’eau, on peut ainsi distinguer plusieurs zonations piscicoles : AMONT AVAL ZONE À TRUITES ZONE À OMBRES ZONE À BARBEAUX ZONE À BRÈMES 5 à 10° C 8 à 14° C 12 à 18° C 16 à 20° C RÉGION SALMONICOLE ZONE À ÉPERLANS RÉGION CYPRINICOLE Source : Y. Souchon La vie piscicole dans la Seine La v ie p iscicole d ans l a S eine e st a ssez p auvre (4 5 e spèces r ecensées co ntre p ar exemple 58 pour le Rhône). Cela peut s’expliquer en p artie par des paramètres physicochimiques d e l ’eau d égradés, m ais s urtout p ar l ’aménagement h ydraulique du fleuve. Ces aménagements, qui o nt pour but d’homogénéiser le débit du fl euve, ont pour conséquences d’uniformiser le lit du cours d’eau et de détruire les habitats des poissons et les zones de reproduction de certaines espèces. Les espèces d’eau vive laissent place à des espèces moins exigeantes comme les carpes, les gardons et les brèmes, qui représentent près de 90 % des poissons présents à l’aval de Paris. Toutefois, o n c onstate d epuis p lusieurs a nnées u ne a mélioration d u p euplement de l a S eine d ans l ’agglomération p arisienne, du e cer tainement à l ’amélioration de l a qu alité d es e aux. Un p rogramme d e co nstruction d e r éservoirs s outerrains tampons d ’une c apacité d e 1 6 00 0 00 m 3 p our s tocker l es e aux p luviales l ors d es orages p ermettra d ’éviter d e s aturer les s tations d’épuration e t d e c e f ait d e dégorger directement dans la Seine une partie des eaux usées sans traitement. 50 AESN COL- cours cha2.indd 50 26/08/09 16:15:09 51 AESN COL- cours cha2.indd 51 26/08/09 16:15:10 Cours moyen Cours inférieur Zones à bremes Cours supérieur Zones à barbeaux Zones à ombres Zone à truites - Sable grossier - Petits cailloux - Graviers - Alternance de radiers (zones peu profondes) et de mouilles (trous d’eau) -Eau fortement oxygénée - Gros cailloux - Graviers Lit caractéristiques - Déficit en oxygène sur le fond - Lit large et profond - Température supérieure - Fond couvert de sable et de vase à 20 degrés l’été - Rivière de plaine, lente - Présence de méandres - Fond limoneux ou vaseux - Température plus chaude pouvant atteindre 20 degrés l’été - Rivière avec moins de force, qui serpente sur son lit majeur. - Pente plus faible, vitesse plus lente - Température entre 10 et 15 degrés - Courant important mais parfois ralenti - Rapide - Température basse, inférieure à 10 degrés Courant Faune aquatique - Nénuphars, élodées, myriophylles, cératophylles - Beaucoup de variétés de plantes au bord de l’eau : phragmites, scirpes, massettes - Algues unicellulaires en suspension - Renoncule - Potamot - Elodée - Callitriche - Plantes enracinées au fond - Algues filamenteuses - Mousses - La végétation se diversifie sur les berges - Punaises aquatiques - Larves de libellule - Vers de vase - Sangsues - Gammares - Insectes de surface (gerris) - Sangsues - Larves d’odonates, punaises d’eau - Organismes brouteurs (éphémère, phrygane) - Organismes fouisseurs, filtreurs pour les zones sableuses - Développement limité - Peu de plantes supérieures - Renoncules flottantes - Mousses - Invertébrés herbivores - Algues et détritivores - Callitriches, myriophylles, cresson de - Invertébrés prédateurs fontaine. Végétation Les zonations piscicoles - Organismes résistant à un faible taux d’oxygène dissous - Corps fuselé - Barbillons autour de la bouche (pour détecter la présence de nourriture) - Fixation au substrat (ventouses, crochets, étui protecteur) - Aplatissement dorso-ventral (vie sous les pierres) Adaptation D’après la zonation de Huet Des prédateurs : brochet, sandre, perche Cyprinidés : brème, rotengle gardon, carpe tanche, carassin ablette On y trouve aussi quelques truites et ombres ainsi que : - brochets, - perches et anguilles dans les parties les plus calmes Domination des cyprinidés. On y trouve des cyprinidés d’eau vive mais aussi d’eau calme, par ex : - barbeau - hotu - goujon - vandoise - Moins de truites - Ombre - Goujon - Hotu - Chevesne - Spirlin - Chabot - Vairon - Domaine des salmonidés (truite de rivière) Principaux poissons Chapitre L’eau et la vie 2 4. Les indices biologiques Les o rganismes v ivants qui p euplent un mil ieu a quatique s ont l ’expression d es facteurs écologiques qui conditionnent ce milieu. L’analyse de leur présence permet une évaluation de l’état de ce milieu, toute perturbation provoquant des modifications plus ou moins marquées des communautés qui y vivent. Les v ariables b iologiques s e s ont ain si p rogressivement imp osées co mme m oyen d’apprécier la qualité des eaux et des systèmes aquatiques, car elles apportent des informations complémentaires par rapport aux indicateurs physico-chimiques. Quatre v ariables b iologiques p rincipales s ont u tilisées p our d éterminer l a qu alité d’un milieu aquatique : - l’IBGN, ou indice biologique global normalisé : il consiste à recenser les invertébrés aquatiques (voir p.53) qui peuplent un mil ieu (larves d’insectes, vers, mollusques, crustacés), en ten ant compte de leur qualité polluo-sensible ou polluo-résistante, et de la diversité du peuplement d’invertébrés ; - l’IPR, ou indice poisson en rivière : il consiste à r ecenser la population piscicole d’un m ilieu ( voir p .55), s achant q ue c elle-ci d épend d e n ombreux p aramètres : tempér ature, l umière, s alinité, o x ygène, h ydrodynamisme, p résence de p olluants… - l’IBD, ou indice biologique diatomées : il consiste à recenser les diatomées, algues brunes mic roscopiques, qui s ont s ensibles au x p ollutions o rganiques, s alines, acides et thermiques, et aux contaminations par les toxiques. - l’IBMR, ou indice biologique macrophytes en r ivière : il consiste à recenser les macrophytes (algues, végétaux) présents dans le milieu. Il donne une indication sur les teneurs en ammonium et en orthophosphates de la rivière. Ces indices permettent de situer la qualité biologique de l’eau courante d’un site, de suivre son évolution dans le temps, de la comparer avec celle d’un autre site. Les exemples cités concernent les eaux douces, notamment les eaux des rivières. Des indices équivalents existent pour les estuaires et les eaux côtières. 52 AESN COL- cours cha2.indd 52 26/08/09 16:15:11 Chapitre L’eau et la vie 2 Les invertébrés aquatiques Larve de chironome Larve de perle Larve d’éphémère Larve de trichoptère à fourreau Larve de glossosomatide Larve de trichoptère sans fourreau Aselle Gammare Limnée Planorbe Ancyle des rivières Sangsue Planaire Source : CARDERE 53 AESN COL- cours cha2.indd 53 26/08/09 16:15:11 AESN COL- cours cha2.indd 54 1 Autres animaux Peu polluée 2 2 Larves de trichoptères sans fourreau gammares ou ancyles Polluée 3 3 Larves d’éphémères rondes Très polluée 6 5 Larves de trichoptères à fourreau 3 4 5 7 8 Très peu polluée 4 7 6 Larves de perle ou d’éphémères plates 3 6 7 9 10 Non polluée 3 5 6 8 9 2 Total des espèces observées plus 10 0à2 3à5 6à9 à 15 de 15 L’eau et la vie Chapitre Mesure de l’indice de qualité de l’eau 54 26/08/09 16:15:20 Chapitre L’eau et la vie 2 Les principaux poissons de la Seine Vandoise Sandre Gardon Brème commune Perche commune Epinochette Truite fario Epinoche Perche soleil Goujon Chevesne Carpe commune Ablette Gobie tacheté Rotengle Ichtyologie ou histoire naturelle générale et particulière des poissons - Marc Elieser Bloch - 1785 Source : Groupement d’Intérêt Public Seine-Aval AESN COL- cours cha2.indd 55 55 26/08/09 16:15:21