Voir autrement - Education Environnement

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Voir autrement - Education Environnement
Rue Fusch 3 à 4000 Liège
04 250.75.10
04 222.16.89
[email protected]
asbl reconnue par la Communauté française comme organisme d’éducation permanente
Voir autrement
Quelques outils d’animation pour appréhender notre environnement avec un autre
regard
Introduction
Voir autrement : voir à l’envers dans un miroir, explorer le paysage dans une longue vue fictive
(tube), regarder le monde avec des lunettes colorées, se déplacer dans un kaléidoscope, encadrer
un arbre ou un building et le mettre dans sa poche…. C’est entre autre ce que les outils qui sont
développés ci-dessous vous proposent.
Comme vous le devinez, ces activités ne demandent aucune connaissance particulière et peuvent
se réaliser dans tout milieu (intérieur, extérieur urbain ou naturel ...)
Mais pourquoi :
Ces activités, qui toutes développent l’observation, sont intéressantes pour découvrir, et
s’approprier un lieu et y sensibiliser son public.
Elles sont des espaces de plaisir et de détente dans les animations. Elles offrent des moments
ludiques, permettent la créativité et favorisent la complicité et l’échange entre les participants.
Elles donnent le champ libre aux choix, ne proposent pas d’analyse, ni d’évaluation de
contenus.
« L’autre » regard qu’elles proposent et l’état ludique qu’elles induisent, sont propices pour
aborder les activités dans un état d’esprit favorable à la découverte, à la créativité. Elles
permettent de voir les choses sous un autre angle de vue et donnent aux participants une
nouvelle ouverture aux sujets que vous souhaitez aborder dans vos animations.
Ces « outils » sont également utiles pour la gestion de groupes tantôt pour le « poser » tantôt
pour le « dynamiser ».
1. Le miroir
Public :
Tout public (déconseillé aux enfants en dessous de 10 ans)
Matériel :
Les miroirs : miroir carré de 15 cm de côté que l’on peut se procurer facilement en grandes
surfaces « bricolage » et qui sont vendus pour des carrelages miroirs
Remarque : il est conseillé de sécuriser votre matériel pour son utilisation : il suffit de coller les
miroirs sur des fines plaques supports en bois (3 à 4 mm d’épaisseur) légèrement plus grande
(par exemple 16 x 16cm) afin d’avoir un débordement en bois qui protège le participant lors de
l’utilisation ainsi que le miroir lui-même lors des différentes manipulations et transports.
Activité :
Les participants se déplacent le regard plongé dans le miroir tenu en main et posé sous les yeux,
sur l’arête du nez.
Lieu de l’activité :
Le lieu de l’activité peut être choisi au service du ou des sujets que vous souhaitez aborder.
L’activité « miroir » peut se réaliser dans une multitude de lieux différents
Nous vous conseillons d’expérimenter vous-même l’utilisation du miroir dans vos lieux
d’intérêts.
A titre d’exemple, voici pêle-mêle quelques endroits que nous avons expérimentés avec
bonheur. Dans tous les cas, les participants ont vécu une certaine féerie, un (léger) vertige, un
ballet de mouvements, des jeux de lumières et de couleurs...
- Sous les arbres des parcs, des forêts, en été comme en hiver...,
- Le long de façades urbaines, pour favoriser le regard sur l’architecture...,
- Dans des bâtiments aux plafonds décorés, sous des voûtes en pierre de bâtiment
historiques...,
- Dans des lieux aux ruptures de niveaux, des devantures, des loggias, des halls intérieurs ou
des buildings....
- Simplement jouer seul avec les formes qui nous entourent comme regarder et repositionner
des grandes sculptures dans des rotations féeriques, jouer avec les branches d’un arbre...
Les participants sont sensibles à l’émotion qui se dégage et qui donne une nouvelle dimension
aux « choses » ou aux sujets de vos activités. Ils ne peuvent s’empêcher d’exprimer leurs
ressentis : « on tombe dans le ciel ! » ; « attention à la marche » ; « c’est la chute du toit ! » ;
« On marche au plafond !! »
Les sensations peuvent être tellement puissantes que certains se détachent de l’activité pour
revenir les pieds sur terre !!
Conseils :
Etant donné que les sensations et émotions vécues sont toujours assez fortes pour certains
participants, il est utile après l’activité, de permettre un échange libre à leur propos. Cet
échange a l’avantage de libérer ceux qui en ont besoin et de permettre aux autres de découvrir
la diversité des sensibilités des personnes du groupe.
L’activité peut se réaliser par 2 ou en chenille (en fonction de votre choix, vous prévoyez un
miroir par personne ou un miroir pour 2).
Par deux :
L’un conduit l’autre qui a le regard plongé dans le miroir. L’intérêt est que le participant qui
regarde dans le miroir ne doit pas penser à son itinéraire et aux embûches de son déplacement
(sols accidentés, escaliers, etc. ...) et peut donc s’abandonner. Un autre intérêt, étant bien sûr,
que les deux comparses sont libres de choisir l’itinéraire et sont complices de leur « jeu ».
En chenille :
Les participants sont placés l’un derrière l’autre (en chenille) et se tiennent par l’épaule de leur
main libre. Dans ce cas, l’animateur conduit la « chenille » et peut dès lors aménager son
itinéraire en fonction de ses choix au service de ce qu’il veut faire découvrir par le miroir.
Cette configuration peut également être choisie afin d’amener un vécu de confiance collective
au groupe ou encore être au service d’un besoin de rassembler le groupe.
Exemples d’expériences vécues en chenille avec des adultes : : longer une façade en ville et
rentrer dans un hôtel particulièrement décoré ; traversée d’une cathédrale aux riches vitraux et
voûtes gothiques de différents niveaux ; traversée de la salle des « pas perdus » de la gare du
nord (à Bruxelles) vers le « vertigineux » espace vitré derrière les tours « Belgacom »
(expérience étonnante) ; déplacement forestier en-dessous d’arbres de tailles particulièrement
variables (la beauté est au rendez-vous, les participants vivent l’occupation de l’espace par la
végétation).
Dans des lieux boisés, la fin de l’automne et l’hiver quand les grands feuillus ont abandonné
leur feuillage et laissent transparaître le caractère particulier de leurs majestueuses ramures, sont
des moments propices à ces rencontres visuelles.
Objectifs principaux
Permettre à chacun de découvrir un lieu sous un autre angle de vue.
Bousculer l’ordre établi en favorisant le regard à l’envers.
Sensibiliser et s’approprier l’endroit de l’activité.
Installer, dans l’animation, une dimension créative, dynamique et ludique.
Permettre au groupe de mieux se connaître.
Développer des relations et des attitudes complices entre les participants du groupe.
Développer la confiance en soi et au groupe.
Pour l’activité à deux :
Permettre aux participants de réaliser une activité avec leurs propres modes de fonctionnement
(les deux « complices » choisissent eux-mêmes leur parcours et le mènent en fonction de leur
propre sensibilité)
Conseils
Cette activité sollicite les émotions, le lâcher prise avec le rationnel. Si vous imposez des consignes
d’observation précises pendant l’activité, vous risquez que plusieurs participants perdent une grosse
partie de l’émotion spontanée de l’activité en restant confinés dans la consigne analytique.
Par contre, lors d’activités scientifiques très concrètes où le miroir est utilisé, par exemple, pour la
comparaison de deux espaces forestiers différents (plantations denses de conifères et, bois de feuillus
en régénération naturelle), l’aspect ludique et non habituel de sa vision apporte une bouffée d’air frais
propice à relancer une observation très rigoureuse
2. Longues vues
Public :
Tout public (déconseillé pour des enfants en dessous de 8 ans)
Remarque : intérêt également pour des groupes en alphabétisation, en apprentissage
linguistique, pour des personnes à mobilité réduite.
Matériel :
« Longues vues» : Tube de 30 cm de long pour 3 cm de diamètre (tube en plastique (PVC) en
carton, ou encore tout simplement une feuille de papier maintenue roulée par un morceau de
papier collant).
Activité :
Les participants sont face aux décors à explorer.
Un exemple de consigne :
Les participants se mettent par deux. Chacun a une « longue vue »
Pour tous les participants, vous décidez d’un point de départ et un point d’arrivée pour le
« voyage » qui sera réalisé dans la « longue vue ».
(Vous pourriez aussi laisser l’itinéraire au choix des participants).
Exemple :
Vous êtes face à une vallée.
A gauche, il y a un piquet de clôture et à droite, à 180° on voit dépasser au loin un pylône.
« Vous allez faire un voyage dans ce paysage. Vous voyez le piquet de clôture à gauche ... oui ?
et regardez, il y a ce pylône tout à droite, là-bas au fond ... vous voyez ? OK. Vous allez faire
un voyage entre ces deux points.
Maintenant vous regardez avec la longue vue le dessus du piquet de clôture qui est là à votre
gauche. L’un de vous deux va être le guide du voyage en expliquant petit à petit le chemin à
l’autre, qui suit vos explications dans la longue vue. Vous choisissez en toute liberté l’itinéraire.
En cours de voyage, vous passez le relais à votre coéquipier qui va continuer le voyage et à
votre tour vous suivez ses explications, toujours plongé dans la longue vue. Ne vous perdez
pas... . Bon voyage ... ».
Lieu de l’activité :
Tout lieu en fonction de vos objectifs. Exemple : le voyage dans une peinture, dans une affiche
publicitaire, dans une église, dans une gare, pour découvrir une façade de maison « art
nouveau », un panorama urbain, un paysage naturel, un arbre ...
Objectifs principaux
Découvrir les détails du site exploré
Fixer son attention
Développer les capacités d’expression et de précision de langage
Développer la complicité entre les participants
Permettre le choix (dans l’activité, les participants choisissent eux-mêmes les parcours qu’ils
découvrent)
Amener une dimension ludique dans la découverte
Remarque : d’autres objectifs seront naturellement relatifs à vos choix, à vos animations ; le
voyage dans une peinture de Van Gogh pour, peut-être, s’imprégner des techniques du peintre,
ou encore le voyage le long d’une façade pour en découvrir les matériaux etc...
Idées d’exploitations : dessin du voyage, échanges sur les découvertes, texte ou poème relatif
au voyage, tissage d’une toile d’araignée qui lie les éléments marquants ....
3. Cadres en tout genre
Public
Tout public
Matériel
Une bobine de fil ou de ficelle assez fine, quelques élastiques (plus ou moins 30), et un ou deux
rouleaux de papier collant (qui vont servir à assembler les éléments constituant le cadre).
Ce petit matériel suffit pour mener l’activité à un endroit où les participants peuvent se
débrouiller pour trouver les éléments nécessaires à la réalisation des cadres. Exemples : des
branches mortes, des brindilles, des tiges,...
Remarque : s’il n’y a pas d’éléments pour réaliser les cadres l’animateur aura soin de les
apporter : (Par exemple : des branchages, du lierre, du fil de fer, des piques à brochette, des
cure-dents, cerceaux, anneaux, tubes, lattes de bois...)
Il est utile de ne pas uniformiser les matériaux pour laisser le choix et la possibilité aux
participants d’adapter leur cadre aux éléments qu’ils ont envie d’encadrer.
Activité
Individuellement ou en sous-groupes les participants vont réaliser un ou plusieurs cadres pour
valoriser tel ou tel objet ou paysage.
Ils pourront être suspendus, déposés ou encore tenus en main. Ils peuvent être accompagnés ou
non, d’un titre, d’une légende, d’un texte ou d’un poème.
Exemples :
1.
L’animateur a choisi une librairie (qu’il a préalablement choisie et dont il a obtenu l’accord du
gérant) dont la vitrine présente un intéressant achalandage d’objets. Il demande au groupe rassemblé
de constituer des sous-groupes de 3. Il demande ensuite à chaque sous-groupe de réaliser un tableau
en créant un cadre qu’ils colleront sur la vitrine à l’aide du papier collant. Les participants du sousgroupe inventent un titre au cadre et notent d’une croix à la craie sur le trottoir l’endroit où il faut se
placer pour découvrir le tableau créé.
2.
Transformer un parc urbain en une magnifique exposition. Sur place, l’animateur, demande à chacun
de réaliser un « beau » cadre avec des branchages (bois mort trouvé sur place ou, matériaux apportés
par l’animateur*) assemblés avec de la ficelle et qu’ils pourraient décorer. Les participants
choisissent l’endroit de leur cadre et l’endroit où il faut se placer pour observer le tableau avec le
contenu qu’ils souhaitent valoriser. Le cadre peut être à plat par terre, suspendu par des ficelles,
appuyé. L’animateur peut proposer la visite de l’exposition.
* Il est utile d’être attentif aux comportements du groupe pour veiller à ne pas dégrader les lieux !
3.
L’utilisation des cure-dents peut être mise à profit pour réaliser de petits cadres, pour prendre des
photos ou encore approcher les perspectives en demandant aux participants d’encadrer un bâtiment,
un arbre, un compagnon en tenant le cadre à bout de bras, de fixer dans sa mémoire l’image comme
si on avait pris une photo avant de remettre son petit cadre en poche.
Lieu de l’activité
Tout lieu en fonction de vos souhaits
Objectifs principaux
Découvrir et permettre l’appropriation d’un lieu
Permettre aux participants d’être autonomes dans leur choix (choix du cadre, choix du ou des
éléments mis en valeur ...)
Développer la créativité
Développer l’observation
Valoriser les espaces par une appropriation artistique (le paysage est un bien commun)
Un outil qui peut être au service de toutes sortes d’objectifs différents en fonction de votre
propre créativité et de vos objectifs.
4. Lunettes colorées et Kaléidoscope
Public : Jeunes enfants* adolescents et adultes
Matériel
Lunettes colorées (montures cartonnées, « verre » en plastique coloré). Réaliser des lunettes
rouges, bleues, jaunes, vertes.
Kaléidoscope : matériel à acheter constitué d’un tube court en bois refermé par un « verre » à
facettes. La vision offre une multiplication du décor par les facettes qui chacune compose une
image complète de l’endroit que l’on regarde.
Activité
L’animateur présente les lunettes et /ou les kaléidoscopes aux participants pour découvrir les
alentours en les invitant à échanger leur matériel (lunettes de couleurs différentes).
Le caractère surprenant de l’activité est suffisant pour que les participants testent spontanément
les différents endroits et objets du lieu.
Une mise en commun des ressentis et des surprises vécues permet un moment convivial.
Chacun est invité à échanger ses découvertes.
Et dans la foulée, pourquoi ne pas démasquer nos visions conformistes et linéaires du monde et
valoriser nos différences?
Les lunettes colorées et les kaléidoscopes peuvent s’utiliser ensemble ou séparément.
* Pour les petits (5 –8 ans), l’activité est souvent accompagnée d’une histoire (avec ou sans le
livre comme support, suivant l’affinité de l’animateur). Les livres choisis le plus souvent, sont :
le magicien des couleurs, « Pélagie la sorcière », « Jules et la pirogue »,... Il existe une quantité
infinie de livres où l’auteur joue avec les couleurs et qui peut très bien alimenter parfaitement
cette séquence
Lieu de l’activité
Tout lieu
Objectifs principaux
Permettre un autre regard sur les choses
Favoriser l’ouverture créative
Permettre l’entrée de l’imaginaire dans le quotidien
Apporter une dimension ludique à l’activité
Apporter un espace libre autonome et ouvert à chacun
Permettre une expression de vécu, d’émotion

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