Monsieur le Maire de la Commune de Saint

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Monsieur le Maire de la Commune de Saint
Monsieur le Maire de la Commune de Saint-Pierre,
Mesdames, Messieurs, les élus de Saint-Pierre,
Monsieur le Représentant de la Région Guyane,
Monsieur le Président de l’Association « La Renaissance »,
Monsieur le Président de l’Association « Le Trèfle »,
Mesdames, Messieurs, les membres de l’Association « La Renaissance »,
Mesdames, Messieurs, les membres de l’Association « Le Trèfle »,
Habitants de Saint Pierre,
Mesdames, Messieurs,
En faisant ce voyage, pour répondre à votre aimable invitation, mes premières
pensées ont été bien sûr vers toutes les victimes de ce drame du 08 Mai 1902 et
parmi elles, vers les 22 000 sinistrés de cette région du Nord de la Martinique
touchée par l'éruption de la montagne Pelée qui a totalement détruit votre si
belle ville de Saint Pierre, il y a 110 ans.
Ainsi, j’ai essayé d’imaginer leur détresse en ce jeudi 8 mai 1902, date, à jamais
mémorable dans l’histoire universelle en retrouvant dans le journal officiel de
la Guyane française de l’époque, ce texte que je vous cite :
« C’était le jour de l’ascension, la population avait mis ses vêtements de fête et
une foule nombreuse se pressait dans les 3 églises de la Ville. Tout à coup, à
7 h 50 mn du matin heure précise attestée par le cadran de l’hôpital, une
effroyable explosion ébranle terre et ciel, s’accompagnant d’une flamme
immense et d’une colonne de fumée tellement épaisse que le jour en fut
obscurci. Au même instant, une masse énorme de laves incandescentes, projetée
à une hauteur incroyable, s’abat au Sud de la montagne et couvre tout l’espace
compris entre le Morne La Croix, le Prêcheur et le Carbet. La Ville de Saint
Pierre et ses faubourgs, accablée d’une pluie de feu, forme en moins d’une
minute un gigantesque brasier. Les quartiers du Fort et du Centre, situés plus
près du volcan et frappés sans doute d’une façon plus intense, disparaissent
pour ainsi dire instantanément, torréfiés, avec leur population par une
incandescence tellement effrayante que la vie, chez les hommes et les bêtes, a
du s’arrêter sur le coup et presque tout à été réduit en cendres dans l’espace de
quelques secondes ».
Il paraissait donc normal, que devant ce drame immense, une partie de la
population sinistrée ait du être relogée dans d'autres communes de la
Martinique, sur la côte nord-atlantique et dans le sud de l'île, alors que d'autres
ont dû s’expatrier vers des contrées éloignées et inconnues telle que la
Guadeloupe, Sainte-Lucie, Trinidad, le Panama et le Venezuela, et la Guyane,
afin d’espérer y retrouver une nouvelle vie.
Aussi, comme un pèlerin en faisant dans les airs l’itinéraire que l’histoire leur
avait imposée, j’ai cherché à m’imaginer les sentiments qui étaient les leurs
durant ce voyage en mer, vers la Guyane, et en particulier, j’ai pensé à tous
ceux qui ont dû faire ce trajet pour se rendre de Saint Pierre au domaine de
Montjoly qui leur avait été promis, dans ce grand élan de solidarité.
Mais j’avoue qu’en arrivant à Saint-Pierre, 110 ans après, il est difficile
d’imaginer que ce lieu fut le théâtre d’une telle catastrophe, tant la vie a repris
ses droits sur cette terre où les hommes ont réussi la prouesse d’en faire depuis
une histoire positive dans un cadre qui reste idyllique.
Et pourtant, la présence de la montagne Pelée même sous haute surveillance,
nous rappelle à l’humilité, car, comme le disait EPITHETE : « Il y a des choses
que l’on maitrise et d’autre que l’on ne maitrise pas, parce que la nature a ses
jeux qui se jouent de nos propres jeux. »
Et bien-sûr si le devoir de mémoire, nous rappelle à la sempiternelle tristesse
du souvenir des événements du passé, et au rappel historique, il nous invite
aussi à ne pas oublier, tout en profitant de l’expérience et en restant dans
l’espérance du chemin parcouru.
C’est ainsi qu’à Montjoly, la Croix Mission qui était celle de l’espérance
implantée sur la place où les sinistrés ont été reçus, le four à pains qui s’y
trouve encore, « LAKOU MANGO », où se trouve ce fameux manguier qu’ils
avaient transporté avec eux, et enfin l’Église, témoignent toujours aujourd’hui
de leurs conditions d’accueil sur cette terre de Guyane.
Et même si le temps progressivement, ainsi que la parfaite intégration de ces
sinistrés dans la population, et l’évolution du tissu urbain de Rémire-Montjoly
ont quasiment gommés les conditions de leur arrivée chez nous, reste cependant
que ce patrimoine ancien est toujours présent pour rappeler à la mémoire
collective la croisée de la destinée de nos deux histoires communales.
J’ajouterais à cela, plus récemment la présence dans mon bureau de Maire de
deux morceaux de pierre de la Montagne Pelée, qui ont bravé les barrières
douanières pour témoigner du passage des élus de la Ville de Saint Pierre et de
l’Association « la Renaissance », venus à Rémire-Montjoly en 2002, pour la
Discours prononcé le dimanche 13 mai 2012 à l’occasion du 110ème anniversaire de
l’éruption de la Montagne Pelée à Saint-Pierre en Martinique
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commémoration du 100ème anniversaire de cette catastrophe. Je noterais aussi, la
présence du monument sur la place d’accueil des sinistrés qui commémore ce
souvenir.
Monsieur le Maire de Saint Pierre, Monsieur le Président de « l’Association la
Renaissance », Mesdames et Messieurs, je suis très heureux d’être parmi vous
et au nom de la commune de Rémire-Montjoly et de l’Association « le Trèfle »,
je vous remercie de votre accueil chaleureux et fraternel, et je voudrais vous
dire pour terminer que je ne suis pas venu tout seul, puisque qu’avec
l’association « le Trèfle » de Rémire-Montjoly, je suis accompagné du 2ème
adjoint de notre municipalité, Monsieur Joby LIENAFA, ainsi que de notre
chargée de la communication, Madame Virginie BENOIT.
Mais surtout, je tiens à signaler aussi la présence de notre conseiller municipal,
Monsieur Michel SAINT-CYR, dont les arrières grands parents, ont été les
créateurs actifs du « Hameau de Montjoly ». Son engagement dans notre
conseil municipal, témoigne de la contribution toujours importante de leurs
descendants dans l’histoire de Rémire-Montjoly.
Bon anniversaire à la Ville de Saint Pierre et à celle de Rémire-Montjoly, et je
vous donne rendez-vous en 2013 à Rémire-Montjoly.
Discours prononcé le dimanche 13 mai 2012 à l’occasion du 110ème anniversaire de
l’éruption de la Montagne Pelée à Saint-Pierre en Martinique
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