Pôle Nord Claude Baechtold
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Pôle Nord Claude Baechtold
Images’06 - photographie Grand prix international de photographie 8 Galerie Ô quai des arts, Quai Perdonnet 22, Vevey Heures d’ouverture : 14 - 18 septembre : 11h00 - 20h00 19 - 24 septembre : 11h00 - 17h30 Pôle Nord Claude Baechtold Claude Baechtold, 34 ans, a étudié le graphisme à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne de 1991 à 1996. De retour d’un voyage touristique en Iran en 2001, il organise ses nombreuses photos de vacances et développe un travail de classification visuelle du pays par thèmes tels que les affiches de cinéma ou les automobiles nationales iraniennes. Ces premières images lui vaudront le Prix fédéral des arts appliqués de la Confédération helvétique en 2002. Il repartira pour l’Afghanistan en 2002 et 2003, avec deux reporters, Serge Michel et Paolo Woods. A cette occasion, il perfectionne sa technique de prise de vue compulsive, soit 10 000 clichés réalisés avec deux caméras grand public ainsi que des pellicules locales. Il crée à partir de ce travail une animation photographique de huit minutes intitulée “sublime afghanistan”, sélectionnée dans la catégorie vidéo du festival de Locarno. Son premier guide visuel, consacré à l’Afghanistan, a été publié en 2006 aux éditions newyorkaise Abrams Image. Lauréat du Grand prix international de photographie de Vevey, il présente la réalisation de son projet, donné comme un guide du Pôle Nord. Ludique et inattendu certainement, le reportage photographique a été réalisé au cours du premier semestre 2006. L’artiste aura-t-il donné une direction nouvelle aux séries des Baechtold’s Best d’Afghanistan et d’Irak ? Si le Pôle Nord semble bien éloigné de ces deux pays, cette région du monde n’en appartient pas moins à l’actualité et pas seulement pour les aventuriers. Le réchauffement climatique et la perspective de nouvelles voies navigables vers la Chine excitent les esprits. Aujourd’hui le Pôle Nord, loin d’être une région inaccessible et inconnue, semble se rapprocher de nous. Mais le Pôle Nord fait encore rêver : ses cabanons, sa banquise, ses phoques, ses nuits interminables, son soleil de minuit. S’attaquant au cliché et s’en tenant strictement aux règles qu’il s’est imposé - des séries photographiques de sujets choisis et une rigoureuse sélection (le fameux Baechtold’s best) -, Baechtold aborde le reportage sous l’aspect du jeu, en toute légèreté.Mais ne nous y trompons pas : sous cette légèreté se cache un esprit vif, inventif et intelligent qui nous est révélé par le regard, l’ironie et les jeux de mots que nous livre l’auteur. Photo: © Claude Baechtold, 2006, “Swimming pool” Images’06 - photographie Grand prix international de photographie 8 Galerie Ô quai des arts, Quai Perdonnet 22, Vevey Heures d’ouverture : 14 - 18 septembre : 11h00 - 20h00 19 - 24 septembre : 11h00 - 17h30 After Dark Masayuki Akiyoshi Mention spéciale Horizonville Yann Gross Meilleur reportage Artiste japonais installé à Munich, Masayuki Akiyoshi, né en 1968, recrée des vues urbaines et nocturnes construites sans recours à l’appareil photographique. Il révèle ainsi une maîtrise extraordinaire de la technologie digitale et suscite une ambiance troublante où la source lumineuse se trouve être à la fois intrigante, inquiétante, irritante et fascinante. Vaudois de 24 ans, Yann Gross est diplômé de l’Ecal, école dans laquelle il poursuit un postgrade, tout en travaillant comme photographe indépendant. Quelques jours après avoir gagné le prix du meilleur reportage dans le cadre du Grand prix de Vevey, il remporta, avec le même travail, le Lucky Strike Junior Designer Award 2005, le Förderpreis BFF (Allemagne), ainsi que la bourse d’aide à la création de l’Etat du Valais. Si la notion d’auteur paraît disparaître sous les couches qui composent ses images, celles-ci possèdent néanmoins une beauté mystérieuse, un agencement de l’espace et une vacuité qui semblent correspondre à l’évocation d’un lieu de crime ou au style des photographies du XIXème siècle. Dans la série “After Dark”, Akiyoshi reconstitue des ambiances urbaines nocturnes dans lesquelles, selon l’artiste, l’image devient plus sombre que la nuit et plus silencieuse que la mort. Photo: © Masayuki Akiyoshi, “After Dark”, 2005 Leuchtbomben Raphaël Hefti Nouveau talent Délaissant les voies rapides pour traverser à vélomoteur la vallée du Rhône, cette région du Valais en marge du développement économique – ce dernier ayant suivi l’autoroute -, Yann Gross a découvert une étrange nouvelle frontière. Il a été récompensé pour la fraîcheur et la curiosité de son approche, pour l’originalité et la qualité avec lesquelles il s’est saisi d’un sujet proche de chez lui. Bernois d’origine, Raphaël Hefti, né en 1976, vit aujourd’hui à Zurich après avoir terminé ses études à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne. Son travail de diplôme, une série sur les esthéticiennes, a remporté de nombreuses distinctions dont le prix Magazin 2002 organisé par l’association vfg/the Selection. À l’heure où nous nous interrogeons à nouveau sur la représentation du réel, ses photographies nous plongent dans un excès de réalité que nous avons de la peine à concevoir, ironie du sort, comme réel. Avec “Leuchtbomben”, Raphaël Hefti propose une nouvelle manière de mettre en lumière le paysage alpin. En recourant aux bombes éclairantes de l’Armée suisse, il fait un usage pacifique du matériel militaire, mais il prouve surtout que l’imagerie de la montagne est susceptible de révéler de nouvelles facettes et de susciter de nouvelles émotions. Photo: © Yann Gross, “Horizonville”, 2005 Photo: © Raphaël Hefti, “Leuchtbomben”, 2005 Images’06 - photographie Grand prix international de photographie 4 Galerie Renc’art Avenue Nestlé 1, Vevey Heures d’ouverture : 14 - 18 septembre : 11h00 – 20h00 19 - 24 septembre : 11h00 - 17h30 Desert Cities Aglaïa Konrad 4 ème Grand prix international de photographie 2004 Lauréate 2004 du Grand prix international de photographie de Vevey, Aglaïa Konrad, installée à Bruxelles, développe depuis de nombreuses années une interrogation soutenue de la représentation de l’habitat. En 1998, dans l’espace de PS 1 à New York, elle a construit une sorte d’observatoire urbain, expérimentation qui poursuivait le travail présenté quelques mois plus tôt à la Documenta X de Kassel. En 1992, elle effectua un voyage en Egypte et le projet présenté au 4ème Grand prix international de photographie de Vevey proposait de retourner au Caire dix ans après ces premières prises de vue, pour saisir l’état de la ville d’un point de vue photographique et urbanistique. La brutale explosion urbaine que connaît le pays modifie profondément le paysage ; le sable se transforme en béton, le cube lié aux nouveaux édifices prend place dans la ligne d’horizon. Aglaïa Konrad mène une réflexion artistique s’inscrivant dans une certaine tradition photographique du paysage urbain. Cependant l’utilisation qu’elle fait de ses images, la manière de concevoir les liens entre elles et leur exposition en renouvellent le genre. Comme à son habitude, elle monte à Vevey une sorte d’observatoire bâti à partir de projections vidéo, de sons et d’images sous forme de photocopies. En voulant consigner l’avancée des villes nouvelles, bâties sur des espaces volés au désert, elle fait acte d’artiste prenant part au discours politique. Son projet, aux pistes plurielles, rassemble des personnalités du monde de la sociologie et de l’urbanisme et permet ainsi de décrypter le phénomène observé de façon aussi complète que possible. C’est sa manière à elle de démultiplier les points de vue. Photo: © Aglaïa Konrad, “Desert Cities”, 1992