Poésies 08 par sms xp

Je vous parle... du Sud
Concours de poésie par SMS
2008
Chers Poètes, Chers Amis,
Le rendez-vous avec la Maison de la Poésie et le concours de poésie
par SMS est l’occasion de faire le point sur une année écoulée et sur
l’évolution de l’usage du SMS. Celui-ci va en s’accroissant et en
s’accélérant. Ce moyen de communication n’est d’ailleurs plus du tout
exclusivement réservé aux jeunes. Un récent article publié dans la
presse citait divers exemples d’initiatives visant à organiser des
formations à l’usage du GSM et à initier nos aînés à l’utilisation des
nouvelles technologies, en ce compris l’envoi de messages par SMS et
de photos par MMS.
Plus de doute. Toutes les générations sont impliquées, contaminées par
le virus et plus aucune distinction ne peut se faire entre l’adolescent
qui chatte par SMS en rentrant de l’école et la grand-mère qui demande
des nouvelles de ses petits-enfants. Les générations se rapprochent.
Les enfants expliquent à leurs parents comment utiliser leur MP3 et les
plus âgés veulent tous un GSM avec un appareil photo !
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Le SMS fait désormais partie de notre monde de communication. Il
revêt un rôle social et un rôle culturel. Son rôle social ? Il n’est plus
une seule action caritative qui ne s’envisagerait sans le SMS pour la
récolte de fonds. Le SMS facilite aussi la vie quotidienne. Il permet de
payer, de consulter son compte bancaire, de recharger sa carte
prépayée et des spécialistes du vote électronique se penchent déjà sur
les possibilités de vote par SMS. Son rôle culturel ? Le SMS génère un
nouveau langage. Qu’il suscite la polémique ou la curiosité, voilà que
les idées s’échangent et viennent enrichir les leçons de français à
l’école. Un artiste américain, Paul Notzold, a fait du SMS son moyen
d’interactivité avec le public qu’il invite à remplir les bulles de son
installation multimédia par l’envoi de SMS. Le SMS se fait poème
aussi. Les centaines de poèmes envoyés lors de nos différents concours
à Namur, mais aussi à Gand, à Bruxelles et à Liège témoignent de
l’intérêt du public qui y trouve un moyen d’expression à sa portée et
relevant du défi créatif puisque les 160 caractères sont une limite à ne
pas dépasser.
Vous avez entre les mains l’ensemble des poèmes qui ont retenu
l’attention de notre jury. Ses membres se sont penchés avec
enthousiasme et curiosité sur la moisson des SMS du cru 2008. Les
éditions se suivent mais ne se ressemblent pas, même si le thème de
l’amour semble toujours inspirer les poètes avertis ou non.
Florence Muls
External Communication Manager - BASE
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Les membres du jury
Bernard Polet,
Président du Jury, journaliste Canal C
Alain Dantinne,
Poète, professeur de français et de philosophie
Isabelle Fontaine,
Professeur de français
Jean René Klein,
Professeur émérite de l'UCL
Marie Warnant,
Auteur-compositeur-interprète
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Ce qu’ils en disent…
Je suis un adepte des mots. Les bons mots sur une idée, les mots vrais sur une
émotion, je tente de garder à l’esprit que ça me fait grandir. Je lis. J’écoute.
J’apprends des autres. J’essaye d’être juste. C’est difficile.
Je me suis donc plongé avec délectation dans la lecture de ces courts poèmes.
Au-delà de la forme littéraire, au-delà de l’originalité, j’ai perçu chez ces
messagers poètes, l’envie de profiter d’une occasion. L’occasion de dire j’existe.
J’ai lu : « Hé oh… je suis là. Je suis moi. Est-ce susceptible d’intéresser
quelqu’un ? »
En fin de lecture, je me suis retenu d’envoyer un message reçu à chacun.
Dans cet océan de mélancolie légère et d’espoir diffus, je n’ai pas le sentiment
d’avoir lu des sms. J’ai vu des bouteilles à la mer.
Bernard Polet
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Qu’il est vertigineux l’art du sms, cet aphorisme à la graphie incertaine. Trop
souvent éjaculation précoce de la poésie quand il s’emmêle les pinceaux dans
les effets faciles et jeux de mots sans résonance, il peut – rarement – frapper
juste. Une concision de signes et de sons qui se télescopent pour mordre ou
éblouir.
À prendre chaque matin : un sms effervescent.
Alain Dantinne
Conjuguer poésie et langage sms, c'est une conception de la poésie qui allie
tradition et modernité.
Tradition du genre, la poésie ; tradition des thèmes : l'amour, le voyage,
l'ailleurs. Modernité de la forme : un mélange de lettres, de mots, de sonorités,
de smileys, de signes énigmatiques,...
Le poète en herbe s'amuse et le lecteur, quant à lui, devient créateur à son
tour : face au texte, il décode, décrypte ; imagine; reconstruit le sens ; se
trompe, abandonne ; se trompe, recommence...
Et la lecture, à son tour, devient art...
Pour un professeur de français, quelle belle porte d'entrée : partir du quotidien
des élèves pour plus tard leur faire découvrir les calligrammes d'Apollinaire, le
surréalisme de Breton, l'engagement de Primo Levi, l'amour de Pétrarque, la
douleur de Villon, le romantisme d'Hugo, le...
De cette façon, la poésie qui n'existait que dans des anthologies poussiéreuses
(sic !) prend vie...
Et donne, peut-être, l'envie de lire et d'écrire...
Isabelle Fontaine
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Écrire des poèmes par SMS et accéder à une certaine qualité tant par
l’originalité du fond que de la forme - l’exigence de concision ne manquant pas
d’évoquer les haïkus japonais - est donc tout à fait possible, comme le
montraient déjà les deux premiers recueils publiés en 2006 et 2007 par la
Maison de la Poésie. Ce nouveau mode de communication n’est pas
nécessairement synonyme de « Syntaxe Mutilée Sauvagement », comme
l’écrivait naguère, très ironiquement, l’une de nos bonnes romancières belges.
Tout dépend du talent et des compétences des utilisateurs.
Jean René Klein
Parce que la musique a souvent flirté avec la poésie, parce que les poètes et les
musiciens sont des personnages principaux, réels ou fictifs, de mon quotidien,
parce que la Maison de la Poésie est assise sur mes terres natales, parce que
des concours comme celui-ci peuvent révéler de belles surprises, je me suis
tout de suite intéressée à lui et à ceux qui y participeraient... C'est donc avec
honneur que j'ai pris ma place dans ce jury et c'est avec plaisir que j'ai
découvert les mots et les vers anonymes de chacun. Je trouve ce concours très
original, très intéressant, très poétique...
Marie Warnant
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Le premier prix
D U M O R T I E R
L A U R E N T
Aux courbes des dunes
je songe à ton dos dénudé
mais le désert n’a pas séché mes
larmes
je t’aime
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Les autres lauréats
A N Z A L O N E
S A N D R A
Tel est le Sud,
déesse d’ivoire
et parchemins de gloires,
conte nous encore ton histoire,
à pleine voix,
sous un vent attiédi,
charme moi encore,
de ton âge d’or.
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B A E Y E N S
L I E V E N
16
je vous parle… du sud
je vous parle du vide
je vous parle des terres arides
des moments rudes
du sable infini
de la mer opaque la nuit
du regard rabougri
BERNADETTE BODSON-MARY
Est-ce bateau
de dire
que le désert
n’est pas vert ?
que sans toi
sud ou pas sud
aucun toit
ne me retiendra ?
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BERNADETTE BODSON-MARY
18
Je t’ai cherché
plus loin que le bout de mon nez
pôle nord, pôle sud
depuis l’enfance, pourtant
tu étais là, tout près
à portée de baisers
BERNADETTE BODSON-MARY
Derrière le Djurdjura, le désert
devant, la mer
derrière, devant, des paradis
l’Algérie
femme d’ici
je pleure
ma Kabylie
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B O U J A T
O T H M A N E
20
Te souviens-tu de la lune rousse
dans le ciel joliment étoilé ?
Te souviens-tu du silence
brisé par les vagues
et leurs lentes secousses ?
B O U J A T
O T H M A N E
Le soleil a traversé mon cœur,
il n’y a laissé que de la lueur.
La vague a emporté mon corps,
l’a posé sur le sable d’or.
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JEAN-FRANÇOIS BROUILLARD
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Le Sud attend son Nord
Telle une fille son prétendant,
tel un hidalgo sa Dulcinée.
Tel un voleur sans remord,
sans se retourner,
le Nord quittera le Sud.
D A N C O T
P I E R R E
Elle mord la terre brûlée.
Ses yeux creusent mon silence.
Elle sait ce que mon jour doit à sa
nuit.
23
D E S S A R T
C É C I L E
24
… SOLEIL, ENCORE ET
TOUJOURS
… DOUCE PLUIE DE MON PAYS
… MA VIE POUR UN
PARAPLUIE
D E W I T
M É L A N I E
Je marche en toi Liguria,
errant dans tes rues
et les sentiers de tes collines.
Je marche au creux de tes veines
et j’y coule, sang mélancolique,
et te sublime.
25
D U L I E U
O L I V I E R
26
Je n’ai pas perdu la tramontane
En souhaitant bon vent à la bise
Ceux qui gagnent le Sud
N’ont pas forcément perdu le Nord.
E H L E N
C É C I L E
Au Sud pour le dire.
Ébloui d’ignorer l’hiver.
C’est qu’ici l’air s’émiette,
se forge au jour couchant.
Le Sud : aucune tristesse
inconsolable.
27
F A U C E R
G A Ë T A N
28
Le soleil brûle ma peau
et ce manque de pot
me terrasse…
drink au bord d’une piscine
à l’aide du parasol !
Voici l’astre divin…
F A U C E R
G A Ë T A N
Ce lieu unique…
Au sud règne
la mémoire-la vie-le soleil.
Le bonheur d’être…
Ou celui de disparaître.
29
G I L S O N
L E N A
30
Je vous parle d’un monde
où la chaleur
et la douceur des odeurs
me bercent dans son nid
de couleurs.
I V E R G N E A U
FA B I E N
Je vous parle du Sud.
O… Les sourires s’ensoleillent.
Les soupirs s’ensommeillent.
La prose et la poésie… pactisent.
Saveurs et petites lueurs…
s’irisent.
31
L A N S M A N
C É L I N E
32
Du folklore carnavalesque
qd je descends du train
La Louvière Sud
au musée de la photo
qd je m’arrête Charleroi Sud,
je vs parle du patrimoine
de mon Sud.
L I B E R T
P A U L I N E
Sable blanc collé à son corps.
Ardemment envie d’être ce grain
si transparent, si innocent.
Effleurer cette pensée…
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M A T H O U X
L O U I S
34
Danse, Vérone, danse !
Reviens tatouer sur mon regard
le Balcon de Juliette !
Danse !
Que ma sueur baptise à nouveau
tes marbres séculaires !
M A T H O U X
L O U I S
Capri,
tumeur écume sur la peau des
vagues,
tu as beau t’en aller en pelures
d’automne,
ta magie est à jamais tatouée au
verso de mes rêves.
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M A T H O U X
L O U I S
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D’obscures Italies
courtisent mes rêves,
et chaque fois
que j’agite mon regard
par la fenêtre de mes yeux,
je revois Sorrente attablée à la mer.
P A I R O U X
C H R I S T O P H E
Je me vois sur l’éventail
d’un ciel d’azur,
à faire sécher
des pavés de rancune.
Au pied d’une dune.
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P O S K I N
A N N E - S O P H I E
38
Je vs parl d1 pays
ou le ciel est rose,
le village turquoise
et les gens angelots.
Là où le mond est + beau encore
que le sud.
C’est cela les vacances d’ado.
R A S E M O N T
D A N Y
Tu verras la chaleur pleuvoir en or ;
Les fruits chatoyer de mille saveurs ;
Les eaux caresser
et chanter leurs bords ;
Et ici être toujours notre ailleurs
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R A S E M O N T
D A N Y
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Je veux la pauvreté
de rêves piétinés
Je veux le soleil
me lacérant en lambo
Je veux le regard d’1frR humilié
& du Sud cc d’e
1 1conscient bourro
S O E T E
F R E D
Dans la chaloupe de ton corps,
je divague,
je sens les dunes de Tombouctou,
et l’eau turquoise du fleuve Niger,
dans la chaloupe de ton corps,
je perds le Nord.
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S T E E N S
B E N O Î T
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Sud tu t’en doutes,
je ne dois jamais perdre ta route,
suivre mon destin,
au long de tes ondoyants chemins,
partir un jour,
partir par amour,
partir sans retour.
M A R I E - F R A N C E VA N D E N D A E L E
Au Sud,
vers ces paradis
qui illuminent nos vies,
j’aimerais là-bas finir,
être heureuse et vieillir,
pour qu’enfin l’avenir
m’y laisse mourir.
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M LPKI EHR H
R EG FV A N
L KH JU H
L LBEN N
44
JetNordperdu danslèsbras2mer
jm’brisel’am2fond en comble
m’détach’du phar’éDpoudrièr
Dmarkiz’ éDMariann’
é l’regardleste
jréserv’mè naufrag’
àD ruin’sous-marines
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Le concours de poésie par SMS
dans la Communauté Wallonie-Bruxelles
est une initiative de Base
et de la Maison de la Poésie et de la Langue française
Wallonie-Bruxelles à Namur.
Achevé d’imprimer sur les presses
de l’Imprimerie Mediascreen à Bouge
ce 6 décembre 2008.
Communauté
française
Wallonie-Bruxelles