CLASSE DE 6e Le théâtre d`Orange, Ier siècle après J.

CLASSE DE 6e
Le théâtre d’Orange, Ier siècle après J.-C.
Pierres calcaires, mur de scène de 103 m de long sur 37 m de haut, Ier siècle après J.-C.,
Vaucluse (France).
05 : 37 min
Période historique : Antiquité (Ier siècle apr. J.-C.)
Grand domaine artistique : Arts de l’espace
Thématique : Arts, créations, cultures
I – Contexte
La fondation d’Orange 00 : 07 min
Après avoir conquis toute la péninsule italienne, les Romains étendent leur territoire sur les
rivages méditerranéens de la Gaule. Ils fondent une province, des Alpes aux Pyrénées, qu’ils
appellent la « Narbonnaise ». Puis Jules César se lance à la conquête du reste de la Gaule
et vainc définitivement les Gaulois à Alésia en 52 avant J.-C. Pour récompenser les soldats
et étendre son influence sur les régions conquises, l’État romain offre aux anciens
légionnaires des terres pour fonder des colonies. Vers 35-40 avant J.-C., la cité d’Arausio, le
nom latin d’Orange, est fondée par les vétérans de la Légion de César.
La construction du théâtre 00 : 51 min
Le théâtre d’Orange a été construit au Ier siècle après J.-C., sous le règne d’Auguste, le
premier empereur romain. Les premiers théâtres romains ont longtemps été construits en
bois, démontés et remontés en fonction des représentations. Au milieu du Ier siècle avant J.C., un premier théâtre en pierre est construit à Rome. Les théâtres sont bâtis sur un terrain
plat avec de hautes et épaisses murailles ; de profondes fondations sont nécessaires pour
porter les gradins. À Orange, le théâtre en pierres calcaires s’appuie sur une colline pour
faciliter la construction et assurer la solidité de l’édifice.
L’organisation du théâtre 01 : 31 min
Très bien conservé, le théâtre romain d’Orange pouvait accueillir jusqu’à 9 000 spectateurs.
Construction monumentale, il se présente sous forme d’un vaste hémicycle fermé par un mur
de scène de 37 mètres de haut et de 103 mètres de long. Le théâtre se compose de deux
parties distinctes : la scène pour les acteurs et les gradins pour les spectateurs. Ces deux
parties s’articulent autour d’une surface semi-circulaire située devant la scène, c’est
l’orchestra.
II – Analyse de l’œuvre
Le mur de scène 02 : 01 min
Le mur de scène contribue à la bonne acoustique de ce lieu. Il évoquait une façade de palais
avec ses trois étages de colonnes ; il est percé de trois portes qui donnent sur la scène. La
porte royale au centre servait à l’entrée du roi, dans les tragédies. Les autres acteurs
utilisaient les portes latérales ; les figurants entraient par les côtés de la scène. Le mur de
scène était décoré de niches et de colonnades. La niche centrale abrite encore aujourd’hui la
statue impériale d'Auguste qui mesure près de 3,50 mètres de haut. L’empereur est vêtu du
manteau d’imperator et tient le bâton de commandement.
Les gradins 02 : 40 min
Les gradins, appelés cavea, sont bâtis à flanc de colline. De nos jours, seuls quelques
gradins sont d’origine. Les spectateurs y accédaient par un passage situé devant la scène
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ou par des escaliers. Des galeries couvertes permettaient à chacun de rejoindre sa place.
Les spectateurs s’installaient dans les gradins en fonction de leur catégorie sociale. En haut,
les plus modestes, membres de la plèbe ; entre le sommet du théâtre et l’orchestra,
les places réservées aux patriciens et à la noblesse ; dans l’orchestra, des sièges étaient
réservés à une élite de citoyens, sénateurs et invités d’honneur.
L’orchestra et la scène 03 : 17 min
D'un diamètre de 19 mètres, l’orchestra est un demi-cercle situé en contrebas de la scène.
Héritage de la tradition grecque, il accueillait les chœurs des tragédies antiques qui
fournissaient au public des explications sur les drames joués. Puis le rôle du chœur s’est peu
à peu estompé et les personnalités de la cité ont pris place au plus près de la scène. Cette
dernière est encadrée par deux tours où étaient rassemblés, pendant les représentations,
acteurs, décors et accessoires.
III – Portée de l’œuvre
Le modèle grec du théâtre 03 : 49 min
Le théâtre grec est adossé au flanc d’une colline ; on y accédait de l’extérieur. En plein air, le
spectacle avait lieu sur l’orchestra, où chantait et dansait le chœur, et sur l’avant-scène, où
jouaient les acteurs. Le terme « scène » désignait une petite bâtisse à laquelle étaient
accrochés les décors. C’est là que se trouvaient les coulisses et les loges des acteurs. Le
public pouvait assister à des tragédies et à des comédies.
Les spectacles du théâtre romain 04 : 14 min
Des masques étaient utilisés par les comédiens pour exprimer les émotions des
personnages. Les acteurs tragiques portaient aussi des perruques et des costumes qui
permettaient de reconnaître les personnages qu'ils jouaient. Les mimes, traitant de thèmes
légendaires, et joués par des acteurs sans masque ni costume particulier, étaient de plus en
plus appréciés. Des pantomimes, spectacle sans paroles, se jouaient sous forme de ballet
tragique avec un acteur accompagné d’un orchestre et d’un chœur. Le spectacle se terminait
souvent par une farce inspirée de la vie quotidienne, appelée « atellane », où des acteurs
masqués improvisaient.
Un symbole de la romanisation 04 : 52 min
Le théâtre d’Orange marquait l’appartenance de la cité à la civilisation romaine. Il est un des
premiers grands édifices construits dans la province Narbonnaise au début de l’Empire. Au
fur et à mesure de leurs conquêtes, les Romains ont construit des villes sur le modèle de
Rome, avec des monuments identiques : forums, temples, thermes, théâtres et
amphithéâtres pour les spectacles. Et tous les peuples conquis adoptaient alors un même
mode de vie. Le théâtre d’Orange est donc un témoignage de la romanisation de la Gaule.
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