Chanson : « L`AIGLE NOIR » - BARBARA Fiche pédagogique

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Chanson : « L`AIGLE NOIR » - BARBARA Fiche pédagogique
« PROF EUROPE EN CHANTANT 90 »
Chers Collègues, veuillez trouver ci-joint la deuxième fiche pédagogique élaborée lors de la Formation
COFRAN à Bielsko-Biała le samedi 17 septembre 2005, organisée par Renata KLIMEK-KOWALSKA
coordinatrice COFRAN pour la Silésie et Beata HONKISZ pour Bielsko-Biała, et moi-même pour le module
« CHANSON FRANÇAISE ET FLE ». Bonne lecture ! Richard SORBET [email protected] .
Chanson : « L’AIGLE NOIR » - BARBARA
Fiche pédagogique réalisée par : Maria WIĘZIK, Joanna
ZAREMBA, Edyta RUSZKIEWICZ de Bielsko-Biała et Anna
GOC de Świnna (Pologne).
Niveaux :
Intermédiaire et avancé.
Objectifs linguistiques :
Exprimer ses rêves d’enfance, description de l’aigle, découvrir les parties du corps
humain et de l’oiseau, les éléments de la nature, les couleurs.
Objectif gramatical :
Découvrir les temps.
Thèmes abordés :
Les désirs d’un meilleur monde , la nostalgie, les souvenirs d’enfance.
Vocabulaire :
-
Les mots qui expriment les états d’âme : en tremblant, le chagrin , une larme,
des merveilles , allumer le soleil , regarder le ciel.
-
Les mots et les expressions difficiles :
-* Crever le ciel – briser le ciel.
-* Les ailes déployées – les ailes en vol ouvertes.
-* Tournoyer – faire des ronds, des tours, profiter des airs chauds.
-* Un bruissement – un bruit.
-* Surgissant – apparaître d’une manière rapide.
-* Faiseur de pluie – celui qui fait de la pluie, dans cette chanson c’est le
symbole de Dieu ; quelqu’un de puissant.
1
Liste des exercices :
1. mise en route ; 2. avec les paroles ; 3. avec les paroles ; 4. avec le dico ; 5. avec le
dico ; 6. l’imagination.
Ex. 1
-
Quelle est l’ambiance de cette chanson ?
-
Quels sentiments sont évoqués ?
-
Cette chanson, quels sentiments évoque-t-elle ?
Ex. 2 -
Qu’apprend-on sur la nature ?
-
Quels sont les traits principaux de son caractère ?
-
Décrivez 2 ou 3 situations ( vie personnelle , professionnelle ) dans lesquelles
ces traits de caractère peuvent être des atouts ou à l’inverse des défauts.
Ex .3 -
Quelle est l’image de la nature présentée dans cette chanson ?
-
Symboles ( éléments ) de la nature.
-
Citez les mots de la nature et les parties du corps que vous avez entendues.
Ex. 4 -
Donnez 2 exemples d’expressions idiomatiques avec des parties du corps.
Ex. 5 -
Trouvez des associations : une partie du corps – un verbe.
Ex. 6 -
Proposez un autre titre.
Devoir : Cherchez dans la biographie de Barbara les points communs entre sa vie
et la situation personnelle ( sentimentale ) du narrateur.
2
Barbara: L’aigle
noir
TEXTE INTÉGRAL
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Être faiseur de pluie,
Et faire des merveilles,
Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer,
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel,
L'oiseau vint se poser,
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel,
Il avait les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
A son front brillant de mille feux,
L'oiseau roi couronné,
Portait un diamant bleu,
De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou,
C'est alors que je l'ai reconnu,
Surgissant du passé,
Il m'était revenu,
Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi,
Retournons au pays d'autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Pour cueillir en tremblant,
Des étoiles, des étoiles,
Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J'avais froid, il ne me restait rien
L'oiseau m'avait laissée
Seule avec mon chagrin
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,
Un beau jour, une nuit,
Près d'un lac, endormie,
Quand soudain,
Il venait de nulle part,
Il surgit, l'aigle noir...
3
Barbara: L’aigle
noir
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac je m'........... ....................,
Quand soudain, ............. ............ le ciel,
Et .............. de nulle part,
................ un aigle noir,
Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le ..... .................. ,
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme .............. du ciel,
L'oiseau ............ se ......... ,
Il ........... les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
À son front brillant de mille feux,
L'oiseau roi ............... ,
................. un diamant bleu,
De son bec il .... ............... ma joue,
Dans ma main il .... ............. son cou,
C'est alors que je l'.... ............... ,
............... du passé,
Il m'........ ............. ,
EXERCICE À TROUS
..... l'oiseau, ô ....., ...............-moi,
............... au pays d'autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Pour ............. en ..............,
Des étoiles, des étoiles,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, .............. le soleil,
............. faiseur de pluie,
Et ............ des merveilles,
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes,
......... son vol pour .............. le ciel,
Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J'.......... froid, il ne me ............ rien
L'oiseau m'........ .............
Seule avec mon chagrin
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'....... ............... ,
Quand soudain, ............ ............. le ciel,
Et ............ de nulle part,
.............. un aigle noir,
Un beau jour, une nuit,
Près d'un lac, endormie,
Quand soudain,
Il ............ de nulle part,
Il ............. , l'aigle noir...
4
BARBARA
(BIOGRAPHIE RFI)
Lorsque fin 97, disparaît Barbara (elle disait détester le mois de novembre), on sent bien
que c'est toute une période de la chanson française qui s'achève. Avec les Brassens, Brel,
Piaf et autre Ferré, Barbara symbolisait en fait cette génération issue du cabaret. Faite
d'abord pour la scène, et non pour le disque, cette race d'artiste entretenait avec son
public une relation intime et forte. Il ne s'agissait pas de "starmania", mais simplement
d'amour réciproque. C'est pour son public que Barbara avait écrit : "Ma plus belle
histoire d'amour, c'est vous".
Monique Serf (future Barbara) est née à Paris le 9 juin 1930, deuxième enfant d'une
famille qui en comptera quatre. Son père est alsacien et sa mère, originaire d'Odessa en
Ukraine (ex-URSS). Durant la Deuxième Guerre mondiale, sa famille est obligée de
changer d'hôtels sans arrêt et de faire ses valises rapidement, comme de nombreuses
familles juives. A la libération, ils s'installent dans une pension du Vesinet. Sa voisine,
professeur de chant, lui fait travailler sa voix et lui enseigne le solfège ainsi que le piano.
Entrée à l'Ecole supérieure de musique, elle suit, dès 1947, la classe de Gabriel Paulet.
Elle travaille les mélodies de Duparc, Fauré‚ ou Debussy. Pour gagner sa vie, elle se fait
engager comme mannequin-choriste dans "Violettes Impériales" dont Marcel Merkès
est la vedette au Théâtre Mogador de Paris. A cette époque, elle écoute Mireille, Edith
Piaf, découvre Charles Trenet et commence à ébaucher elle-même des chansons.
En 1949, elle rencontre Jean Wiener qui l'envoie auditionner chez les frères Prévert.
Pierre Prévert dirige alors la "Fontaine des Quatre Saisons", cabaret parisien de la rue
de Grenelle. Malheureusement, ses spectacles y sont boudés. Pour l'aider, Prévert lui
offre un emploi de plongeuse. Elle y voit se produire Boris Vian et Mouloudji.
De 1950 à 1952, elle séjourne à Bruxelles, dans des conditions parfois difficiles, et
rencontre des peintres et écrivains qui vivent dans une vieille et belle maison qu'ils ont
transformée en ateliers et en salle de concert. Ils lui installent un piano afin qu'elle
puisse chanter en public.
Après cette expérience, elle ouvre un cabaret "Le Cheval Blanc". Mais faute d'argent,
elle rentre à Paris. Elle auditionne à "l'Ecluse" où elle est engagée pour huit jours.
En 1954, elle présente un tour de chant chez "Moineau". Elle a ajoute à son répertoire
des chansons de Léo Ferre ou Pierre Mac Orlan, et même les premières de Georges
Brassens.
L'année 57 voit l'enregistrement d'un 45 tours à Bruxelles, "Mon pote le gitan" et
"l'Oeillet blanc". Barbara interprète en public ses premières compositions en 1959 :
"J'ai troqué" ou le célèbre, "Dis quand reviendras-tu".
Premier disque à 30 ans
En 1960, elle sort chez le label Odéon un disque où elle chante Brassens et qui obtient le
grand prix du disque et le prix d'interprétation. De tours de chant en sorties de disques
(le label Philips publie en 63 un 30 cm avec ses propres compositions "Barbara chante
Barbara"), elle fait la première partie de Georges Brassens en décembre 64 à Bobino.
Elle est enfin révélée au grand public.
Le 14 mars 1965, son disque "Barbara chante Barbara" est primé par l'Académie
Charles-Cros. A la fin de la cérémonie au Palais d'Orsay, elle déchire son diplôme en
quatre pour en remettre les morceaux aux techniciens en signe de gratitude. Bobino, où
elle chante en vedette à partir du 15 septembre, est un grand succès. C'est après ce
spectacle qu'elle écrit "Ma plus belle histoire d'amour", déclaration destinée à son
public.
Elle effectue une tournée européenne en 1967 et enregistre même un disque en allemand
qui sera par ailleurs un échec commercial.
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A la demande de Lucien Morisse, directeur de la station de radio Europe1, Barbara
donne le 22 janvier 1968 un récital unique à l'Olympia retransmis en direct. L'année
d'après, elle renoue avec cette salle pour un spectacle où Georges Moustaki vient la
rejoindre pour chanter leur célèbre duo "la dame brune".
En 1970, l'écrivain Rémo Forlani écrit "Madame", pièce de théâtre dans laquelle
Barbara joue le rôle d'une prostituée partie à la recherche d'un amour en Afrique. Elle
en compose la musique. Malheureusement, le spectacle est un échec mais donne
cependant lieu à un album orchestré par Jean-Claude Vannier. La même année, sort un
autre album, "L'Aigle Noir", succès de l'été.
Rencontré au début des années 50, Jacques Brel lui demande de venir tourner le film
"Franz" avec lui. En 1971 donc, elle écrit le thème du film, "Eglantine". Elle enregistre
aussi un nouvel album intitulé "La Fleur de l'amour".
En 1972, la chanteuse débutante Catherine Lara écrit deux titres pour Barbara. Puis
l'année suivante, c'est William Sheller qui orchestre l'album "La Louve" sur des textes
de François Wertheimer. Le titre "Marienbad", dont la partition est écrite par Sheller,
est un immense succès, repris par toutes les radios françaises. Elle quitte aussi Paris et
va désormais habiter à la campagne, à Précy (Seine-et-Marne).
Elle fait sa rentrée parisienne au Théâtre des Variétés à Paris au début de 1974. Puis elle
tourne en Europe et en Israël. Elle continue de mener une vie itinérante jusqu'en 1977.
L'année suivante, François Reichenbach réalise un film sur le spectacle qu'elle présente
pendant un mois à l'Olympia en février.
Récital triomphal à Pantin
Son nouveau disque, "Seule", sort en février 1981. Puis le 28 octobre, c'est la "générale"
du célèbre récital de Pantin (en banlieue parisienne). C'est un triomphe. Des barrières
sont installées devant la scène pour empêcher les spectateurs de l'envahir.
Le 22 décembre 1982, elle reçoit du Ministre de la culture français, Jack Lang, le Grand
Prix National de la Chanson Française. Cette année-là, elle commence à préparer un
spectacle étonnant, "Lily Passion" avec le comédien Gérard Depardieu, qu'elle avait
rencontré dès 79. C'est en fait quatre ans plus tard que le "Drame cruel et tendre"
comme le nomme la brochure de présentation est crée au Zénith de Paris.
Le 8 juillet, elle est invitée par le grand danseur Mikhail Baryshnikov, à venir chanter
au Metropolitan Opera de New York alors qu'il improvise une chorégraphie sur des
chansons comme "Pierre" ou la "Cantate".
La "Dame en noir", comme on la nomme dorénavant, revient au Châtelet en 1987, où
elle crée la chanson "Sid'amour à mort", témoignage de sa préoccupation pour les
problèmes de son temps et en particulier pour le sida. Elle reprend ensuite une tournée
au Japon et au Canada.
Elle rencontre aussi l'homme politique Jacques Attali qui lui écrit une chanson
"Coline", sur une musique de Franz Schubert.
En 1990, reconnue comme une des plus grandes voix de la chanson française au style de
chant à la fois maniéré et dramatique, mais aussi comme auteur-compositeur
exceptionnel, elle commence une série de concerts à Mogador à Paris. En 1993, après un
passage à vide dû à des problèmes de santé, elle reprend le chemin de la scène au
Châtelet, mais doit abandonner le spectacle après quelques jours, sa respiration étant
trop difficile. Ce récital fait cependant l'objet d'un disque dans lequel tout l'amour
qu'elle porte à son public, et inversement, transparaît.
C'est en 1996 que Barbara retourne en studio pour un dernier album, "Barbara 96".
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Elle convie de grands musiciens comme le violoniste Didier Lockwood ou l'accordéoniste
Richard Galliano, l'organiste Eddy Louis ou le chanteur, Jean-Louis Aubert. Pour les
textes, Barbara s'entoure d'auteurs confirmés tels Frédéric Botton et Luc Plamondon,
mais interprète aussi un texte écrit par le jeune comédien Guillaume Depardieu, "A
Force de". En dépit d'un accueil public et critique toujours excellent, la chanteuse ne
retrouve pas la scène en raison des problèmes respiratoires qui ne lui permettent plus
cet effort.
Réfugiée dans sa maison de Précy-sur-Marne, Barbara commence alors à écrire ses
mémoires. En dépit d'une immense discrétion, elle reste très au courant de la vie du
monde et s'investit dans de nombreuses causes. Jusqu'au bout, elle soutient ardemment
l'action de l'association de lutte contre le sida, Act-Up, à qui elle cède, en 96, la totalité
des droits de la chanson "Le Couloir". Elle se consacre également au sort des détenus
dans les prisons qu'elle visite régulièrement et ouvre même une ligne téléphonique
confidentielle pour répondre aux personnes en détresse de jour comme de nuit. Mais, sa
générosité se vérifie au sein même de son village puisqu'elle participe souvent à la vie de
Précy, et n'hésite pas à cuisiner pour les enfants ou à offrir nombre cadeaux pour les
arbres de Noël.
Hospitalisée le dimanche 24 novembre 97, elle meurt le 25 suite aux problèmes
respiratoires qui l'handicapaient depuis des années. Son décès est ressenti comme un
choc par son public qui du jour au lendemain se sent orphelin. Deux mille personnes,
essentiellement des anonymes se pressent à ses obsèques, le jeudi 27 novembre dans le
carré juif du petit cimetière de Bagneux en banlieue parisienne.
En septembre 98 sort aux éditions Fayard à Paris, le livre de ses mémoires, intitulé "Il
était un piano noir…". Ce travail (inachevé) qu'elle avait entrepris un an avant sa mort
révèle un secret douloureux, celui de l'inceste commis par un père qui finit par
abandonner sa famille et mourir seul à Nantes. Elle y raconte aussi son désir quasi
obsessionnel de chanter, son attachement aux pianos noirs et ses errances de jeunesse.
Ce témoignage éclaire un peu la personnalité mystérieuse de la chanteuse et nous donne
quelques clés pour mieux comprendre son śuvre.
Le 30 janvier 2000, ses biens sont vendus aux enchères, ainsi que la maison de Précy.
Puis, en juin, sont mis en vente de nombreux souvenirs dont son célèbre fauteuil à
bascule ou ses vêtements de scène. Cette vente provoque un vif émoi parmi ses
admirateurs et amis qui voulaient lutter contre la dispersion en créant un musée. Ils ont
d'ailleurs réussi à racheter certains de ces objets grâce à des dons.
Femme à la voix fragile, toujours à la limite de la rupture, Barbara a exercé son art avec
une générosité totale. Par la poésie, la sienne ou celle de nombreux auteurs, chanteurs ou
écrivains, elle a conversé toute sa vie avec un public amoureusement fidèle.
Accompagnée de son piano, de son rocking-chair et de son châle noir, Barbara demeure
une artiste intense et troublante.
Site franco-allemand d’un fan de Barbara : http://www.mcgee.de/index.html
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