L`arnaque à l`appart bidon est repartie de plus belle
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L`arnaque à l`appart bidon est repartie de plus belle
L’arnaque à l’appart bidon est repartie de plus belle Des logements magnifiques sont proposés à petit prix sur le web. Gare aux escrocs basés en Afrique Philippe Maspoli- 24 heures du 30.9.2011 L’appartement est spacieux, bien situé et à un prix très avantageux. Alléché par l’annonce parue sur le web, le candidat verse une caution par le biais d’une société de transfert. La conclusion? Elle devient hélas classique: pas d’appart, puisqu’il n’existe pas ou n’est pas disponible, et adieu l’argent. L’arnaque au logement bidon, apparue dans notre région en 2009, connaît un nouveau pic depuis le début de l’été. «Nous enregistrons trois plaintes par semaine ces derniers temps», déclare la police cantonale vaudoise, par la voix de la porte-parole Olivia Cutruzzolà. Préparation minutieuse Ces arnaques sont bien préparées, comme en témoigne une victime veveysanne: «Une annonce sur le site Anibis. ch proposait un 3,5 pièces à Vevey, dans une maison disposant d’un jardin, à 900 fr. par mois. Le propriétaire disait qu’il se trouvait à Londres et qu’il cherchait à louer le logement pour qu’il ne reste pas vide. Par mail, il m’a envoyé des photos. J’ai vérifié sur Google Maps, et ça correspondait. Il m’a demandé une caution de 1800 fr. Il m’a affirmé qu’il viendrait pour une visite et me rendrait l’argent si je n’étais pas intéressée. Je l’ai appelé sur son portable. Il m’a répondu avec assurance comme s’il vivait dans la maison. J’ai donc versé les 1800 fr. en passant par Western Union. » Lorsqu’elle arrive au rendez-vous, la jeune femme doit déchanter: «Le prénom indiqué sur la sonnette n’était pas le bon. Et la personne qui m’a répondu n’avait pas rendez-vous avec moi. Il y avait bien un appartement disponible, mais à 2400 fr. ! J’ai tout de suite porté plainte. J’ai exigé un remboursement, mais on m’a demandé de verser des frais, ce que je n’ai bien sûr pas fait. » Les escrocs n’hésitent donc pas à monter leur affaire avec des appartements réellement à louer. «La caution demandée peut atteindre plusieurs milliers de francs», précise Olivia Cutruzzolà. Pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre un terme à ces arnaques? Les auteurs sont en général situés en Afrique et ils sévissent depuis des cybercafés. «Il est difficile de remonter jusqu’à eux», reconnaît la police cantonale. La collaboration judiciaire avec les pays concernés est en outre difficile. Les sites réagissent Les portails internet sur lesquels se trouvent ces annonces tentent de protéger leurs utilisateurs. Anibis. ch, par exemple, publie des messages de prévention. Un texte déconseille de passer par des sociétés de transfert d’argent comme Western Union. Les responsables du site ont installé des filtres qui contrôlent les adresses de connexion des annonceurs détenteurs d’un compte. En principe, on ne peut s’inscrire qu’à partir d’un pays limitrophe et donc pas depuis l’Afrique. Les connexions par une borne wi-fi publique sont également bloquées. Les fraudeurs finissent toujours par contourner les obstacles informatiques. «Les escrocs réussissent à pirater des comptes dans les pays limitrophes ou passent par des proxys(ndlr: des serveurs intermédiaires). Certains ont simplement un complice en Suisse, qui ouvre un compte chez nous», déclare une employée du service clients d’Anibis. ch. Le site est donc contraint de chercher de nouvelles parades.