afccc - Point Rencontre 86

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afccc - Point Rencontre 86
ASSOCIATION FRANCAISE DES CENTRES DE CONSULTATION CONJUGALE
Reconnue d'utilité publique
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CENTRE DE CONSULTATION CONJUGALE DU DEPARTEMENT DE LA VIENNE
Etablissement d'information, de consultation, de conseil conjugal, agréé par la Préfecture de la Vienne
afccc -
Point Rencontre 86
Tour 33 - Cité des Sables
Avenue Rhin et Danube
86000 POITIERS
Tél. 05.49.01.10.54
C.C.P Limoges 610 25 H et 2 63 M
SIRET 31363098000016001
APE
930 N
Eléments justifiant l’action - diagnostic :
Nous recevons chaque année des couples mixtes (un des deux parents est étranger) ou
étrangers (les deux parents sont étrangers). Ces chiffres ne tiennent pas compte des couples
constitués d’un parent, voire des deux, de nationalité française mais issus de l’immigration.
Toutefois, nous constatons une très grande augmentation du nombre de couples issus de
cultures différentes et nous retrouvons presque toujours pour ces personnes les mêmes
difficultés et décalages culturels que connaissent les couples mixtes et étrangers.
Spécificité de notre travail auprès de ces familles :
Pour les couples mixtes, l'adaptation entre deux cultures est souvent difficile et après une
période d'illusion et d'enthousiasme, les conflits liés au quotidien et aux différences culturelles
se font jour.
L’engagement dans une vie affective avec un étranger renvoie souvent à un fantasme de
rupture avec ses propres origines et à celui d’être à l’origine d’une lignée nouvelle, d’une
histoire nouvelle.
La déception et la souffrance liées à l’échec sont proportionnelles à l’intensité de ce fantasme.
Par suite, la haine prend le premier plan.
Il nous faut également prendre en compte la durée de vie commune.
Nous avons reçu au point Rencontre des bébés de quelques mois dont les parents n’avaient
vécu ensemble que très peu de temps, parfois moins d’un an.
L’engagement dans la vie affective a été rapide, peu réfléchi et témoigne souvent d’une
immaturité.
Par la suite, quand c’est la mère qui est d’origine française, elle exprime le sentiment d’une
grande déception avec l’idée que le père n’a souhaité avoir un enfant qu’uniquement pour
pouvoir résider en France. Elles dénigrent alors la place de père à ces hommes et expriment de
manière très intense des fantasmes de rapt et témoignent par-là leur impossibilité à se séparer
de leur enfant.
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Pour les couples étrangers, souvent l’un des parents s’adapte plus rapidement aux modes de
pensées du pays d’accueil et ceci entraîne des conflits dans le couple. En général, les femmes
adoptent plus facilement les principes de vie du pays d’accueil tandis que les hommes se
sentent déstabilisés, ils perdent leurs repères et s’accrochent de manière plus autoritaire aux
coutumes du pays d’origine. Le divorce demandé par les femmes entraîne une perte d’identité,
fragilisant l’identité masculine.
Objectifs :
Nous aidons parents et enfants à comprendre la loi française et par-là nous facilitons leur
intégration dans la société française. Les lois françaises concernant le divorce sont souvent
perçues comme injuste ou persécutrice pour les étrangers car trop différente de la loi du pays
d'origine, pour cette raison elle peut renforcer le conflit.
Les enfants découvrent qu’en respectant la loi dite par le Juge, ils ne sont plus un enjeu dans
le conflit. Dans ces familles, les conflits concernent souvent l'éducation et les enfants peuvent
se sentir responsables ou coupables.
Le maintien de l'enfant avec ses racines est nécessaire à sa construction identitaire.
Chaque parent, qu’il soit étranger, issu de l’immigration ou « de souche » se doit de respecter
les ordonnances du Juge et nos règles de fonctionnement. Ceci crée un rapprochement et nous
avons souvent pu constater certains échanges entre cultures différentes qui même s’ils ne sont
que symboliques (par exemple partage de goûters « traditionnels ») permettent aux parents
étrangers de ne pas se sentir discriminés par rapport à la justice, à notre travail, aux autres
parents.
En plus des problématiques que nous rencontrons habituellement au Point Rencontre, le
travail auprès des personnes étrangères nécessite des approches supplémentaires :
•
Le parent hébergeant : La mère d’origine étrangère et la mère d’origine
française.
•
Le parent visiteur : Intégration de la loi et maintien du lien avec la culture.
•
Barrière de la langue : Parfois, nous ne savons pas si nous arrivons à nous
faire comprendre.
•
Différences culturelles : La place de l’enfant, l’image du père sont différents
en Afrique et en France. Permettre à l’enfant de se situer entre deux lignées
et deux cultures est très particulier.
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Le contenu :
-
Le parent hébergeant :
Le travail avec les mères d’origine étrangère.
Les mères accueillies au Point Rencontre sont souvent dans des situations matérielles
très difficiles. Elles se replient et se valorisent dans un rôle maternel, disqualifiant
parfois gravement l’image du père sans réaliser les conséquences pour leurs enfants.
Ces toutes dernières années, nous avons observé une tendance de réassurance au travers
d’une image de femme vertueuse, elles se présentent voilées, cherchant à se différencier
de manière plus radicale du père. Elles demandent à leur fils un soutien exclusif et
excessif qui entrave leur capacité d’autonomisation et de jugement. Ces derniers
s’opposent de manière radicale à leur père en s’affirmant dans une position de toute
puissance.
Nous les incitons ces mères à se dégager des tâches éducatives et les encourageons à se
ménager des temps personnels. En redonnant une place au père, nous les encourageons
à s’accorder un temps de détente. Leur équilibre ne doit pas reposer uniquement sur la
présence de ses enfants. Nous leurs conseillons de prendre contact avec des services
sociaux ou avec des associations comme le C.I.D.F. Nous les encourageons à s’engager
dans une formation professionnelle.
Le travail avec les mères d’origine française.
Nous notons, également, un rejet massif de la place du père et de sa culture ainsi qu’une
peur réelle ou fantasmée de l’enlèvement. Dans certains cas nous notons l’utilisation
perverse des “ faiblesses ” du père (maîtrise de la langue, éloignement géographique)
afin de le disqualifier encore plus autant auprès de l’enfant que des intervenants du
Point Rencontre.
Notre travail, qui se fait alors essentiellement au cours des permanences du vendredi
soir, est de rassurer ces mères sur leur compétence éducative afin qu’elle n’ait plus
besoin de détruire l’autre pour être reconnue. Nous donnons un sens à leur choix affectif
afin d’atténuer la souffrance liée à l’échec de leur relation.
•
Le parent visiteur :
Comme nous l’avons vu, notre travail vers le parent visiteur comprend de multiples
facettes : intégration de la loi française, revalorisation de sa fonction paternelle et de
l’apport “ différent ” qu’il peut proposer à l’enfant (maintien avec la culture).
Intégration de la loi :
L'homme se retrouve en situation difficile devant des règles qu'il n'a pas assimilées. Il
ne comprend pas la loi, différente, voire opposée à celle de son pays. Cette loi, souvent
dites à Poitiers par des Juges femmes, leur semble plus favoriser les droits de la mère
que ceux du père.
L'expérience d'une législation très différente (voire opposée) à celle qu'il connaît
augmente son sentiment de “ disqualification ”. Notre travail est d’expliquer, de faire
accepter (même par défaut) le droit français afin d’atténuer la perte de son identité.
Revalorisation de la fonction paternelle :
Lors de la rencontre nous redonnons une place au père et cherchons à resituer les
critiques dont il fait l’objet dans un contexte culturel.
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Le maintien du lien avec la culture revalorise également le parent visiteur en montrant
ce qu’il peut apporter de “ différents ” à son enfant. Cela peut s’appuyer sur des choses
simples : un goûter de forme “ traditionnelle ” (dattes, figues, gâteaux, etc …) quand les
autres parents se contenteront de viennoiserie “ préfabriquées ”.
L’éloignement géographique :
Nous sommes également confrontés assez souvent à l’éloignement géographique du
parent visiteur. Soit qu’il s’agisse d’un retour au pays, soit qu’il s’agisse d’un
regroupement familial (souvent dans le sud de la France), un certain nombre de parents
visiteurs habitent très loin.
L’exercice du droit de visite est, dans ces cas là, extrêmement espacé, une à deux fois
par an, et notre travail devient alors très difficile car toute évolution est annihilée par
l’espacement des rencontres. Il ne s’agit donc plus alors de tendre vers un droit de visite
“ normal ”, mais de servir de base géographique et technique, sécurisante pour les deux
parties. Dans ces cas, le parent visiteur ne cherche même pas d’autres solutions et le
recours au Point Rencontre devient le seul moyen de voir son enfant.
•
La barrière de la langue :
Nous sommes parfois confrontés à la barrière de la langue, non seulement entre parents
et intervenants mais également entre parents visiteurs et enfants.
En effet, dans certaines situations, en particulier lorsque la séparation a eu lieu
rapidement après sa naissance, le jeune enfant ne parle que le français et le père, vivant
toujours à l’étranger (Iran, Maroc) ne le pratique pas.
Nous avons été amenés à faire intervenir des interprètes du Toit du Monde quand nous
ne pouvions procéder nous même.
Nous ne pouvons que nous féliciter de l’arrivée dans notre équipe d’une stagiaire
magrébine qui nous a été d’un très grand secours, encore récemment, pour des dossiers
complexes et très difficiles.
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Les méthodes d’évaluation :
Nous ne tenons pas de statistiques sur les origines et confessions des familles du Point
Rencontre. Les seuls éléments dont nous disposons sont ceux fournis par l’ordonnance du
Juge ce qui interdit tout chiffrage du nombre de parents français issus de l’immigration.
Nous constatons que pour ces familles, le recours au Point Rencontre dure plus longtemps
que pour les autres familles, ce qui semble logique compte-tenu du surcroît de problématiques
mais également, comme nous l’avons dit, du fait que, pour certains parents visiteurs, le Point
Rencontre est la seule solution pour voir son enfant une ou deux fois par an. Nous nous
interrogeons sur la durabilité et le devenir de telles relations.
Les intervenants du Point Rencontre, de part la structure de notre association, travaillent dans
d’autres structures (CIDF, CHU, UDAF, etc.). Nous jouons donc également un rôle de
d’orientation et de “ personnes ressources ” auprès des parents.
Le déroulement :

Le 1° samedi de chaque mois de 14 H 00 à 17 H 00 dans les locaux du C.L.A.E. à
Châtellerault.

Le 2° et le 4° samedi de chaque mois de 14 H 00 à 17 H 00 dans les locaux du
Centre Socioculturel des 3 Cités à Poitiers.

Une permanence des intervenants du Point Rencontre se fait à Poitiers dans les
locaux de l’association chaque vendredi de 17 H 00 à 19 H 00.

Permanence administrative tous les jours sauf le mercredi de 8H00 à 12H00 et de
13H30 à 16H30.
Afin de compléter l’aide aux parents et aux familles, l’A.F.C.C.C. du Poitou propose
également :

Une permanence de Médiation Familiale chaque vendredi (hors vacances scolaires)
de 14 heures à 16 heures dans nos locaux de Poitiers.

Une permanence d’aide à la fonction parentale chaque jeudi (hors vacances
scolaires) de 14 heures à 16 heures dans nos locaux de Poitiers
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