Je suis attaché à ma vieille maison romantique
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Je suis attaché à ma vieille maison romantique
Art de vivre Art de vivre «Je suis attaché à ma vieille maison romantique» C’est à Montreux, dans un quartier autrefois menacé de disparaître victime d’un urbanisme débridé, que l’écologiste Franz Weber, qui a fête cet été ses 80 ans, s’est installé il y a trente ans. Un véritable havre de paix. 10 N u m é r o 9 s e p t e m b r e – n o v e m b r e 2 0 0 7 11 Art de vivre Art de vivre P as de bruit, sauf celui des oiseaux, et de vieilles maisons bourgeoises, très dignes construites à la fin de 1870. Et pourtant, Montreux est à juste à côté. C’est à Clarens, à côté du lac, que Franz Weber s’est installé en 1977, un peu par hasard. «Je n’avais aucune intention de déménager, se souvient-il, j’avais un grand appartement à Territet avec une vue magnifique sur le lac et la région. Mais j’ai eu un vrai coup de foudre pour cette maison qui était à vendre». Pourtant tout n’était pas gagné d’avance. La maison avait été mo- «Le petit déjeuner dans la véranda est un moment privilégié pour ma femme Judith et moi» dernisée par ses précédents propriétaires avec une joyeuse débauche de plastique, formica, lino vert foncé et couleurs vives. «Mais même dans cet état, on voyait la noblesse de la maison». Franz Weber se lance alors, avec sa femme Judith, dans une succession de travaux de rénovation menés petit à petit, souvent avec l’aide d’amis bricoleurs. «Les derniers datent de 97, mais c’était surtout de la cosmétique. Il aura fallu vingt ans pour que la maison soit vraiment terminée. Elle est parfaite pour les dix années à venir. Après on verra». «J’aime bien m’installer dans la bibliothèque pour relire certains de mes auteurs préférés comme Goethe ou les textes de La voix des poètes, la revue dont j’étais rédacteur en chef. On publiait des auteurs célèbres comme Cocteau ou Mauriac, mais aussi des écrivains inconnus». La décoration de style anglais s’est imposée d’elle-même, créant une atmosphère intime, très cosy, renforcée par la présence des sept cheminées de la maison. La plupart des meubles, essentiellement anciens, étaient déjà dans l’appartement de Territet, mais quelques-uns sont venus s’ajouter au cours des années, souvent chinés dans les brocantes et les antiquaires. Dans ce cadre paisible, Franz Weber commence ses journées à son bureau, perché au dernier étage avec vue sur le lac, avant de s’attaquer à la lecture du courrier en prenant son petit déjeuner dans la véranda avec sa femme. «On trie ensemble 12 N u m é r o 9 les piles, ça va plus vite, dit-il, mais l’opération nous prend une heure et demie. A lui seul, l’argus est déjà énorme». Ensuite, il se rend à sa Fondation, installée à trois minutes à pied, dans une autre maison ancienne du quartier. Le jardin, dont une petite porte ouvre directement sur le quai, reprend le style romantique de la maison, notamment des meubles en fer forgé dont les lignes forment des volutes délicates. Les arbres, dont plusieurs sont centenaires, créent une ombre bienveillante pour profiter des après-midi d’été. n «Nous avons baptisé notre chat Schnurrli, ce qui signifie petit ronronneur». Wladimir Bianchi s e p t e m b r e – n o v e m b r e 2 0 0 7 13