Je suis attaché à ma vieille maison romantique

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Je suis attaché à ma vieille maison romantique
Art de vivre
Art de vivre
«Je suis attaché
à ma vieille maison
romantique»
C’est à Montreux, dans un quartier autrefois
menacé de disparaître victime d’un urbanisme
débridé, que l’écologiste Franz Weber,
qui a fête cet été ses 80 ans, s’est installé
il y a trente ans. Un véritable havre de paix.
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as de bruit, sauf celui des
oiseaux, et de vieilles maisons bourgeoises, très dignes construites à la fin de 1870.
Et pourtant, Montreux est à juste à
côté. C’est à Clarens, à côté du lac,
que Franz Weber s’est installé en
1977, un peu par hasard. «Je n’avais
aucune intention de déménager, se
souvient-il, j’avais un grand appartement à Territet avec une vue magnifique sur le lac et la région. Mais
j’ai eu un vrai coup de foudre pour
cette maison qui était à vendre».
Pourtant tout n’était pas gagné
d’avance. La maison avait été mo-
«Le petit déjeuner
dans la véranda est un moment
privilégié pour ma femme
Judith et moi»
dernisée par ses précédents propriétaires avec une joyeuse débauche de plastique, formica, lino vert
foncé et couleurs vives. «Mais même
dans cet état, on voyait la noblesse
de la maison».
Franz Weber se lance alors, avec sa
femme Judith, dans une succession
de travaux de rénovation menés
petit à petit, souvent avec l’aide
d’amis bricoleurs. «Les derniers datent de 97, mais c’était surtout de la
cosmétique. Il aura fallu vingt ans
pour que la maison soit vraiment
terminée. Elle est parfaite pour les
dix années à venir. Après on verra».
«J’aime bien m’installer
dans la bibliothèque pour relire
certains de mes auteurs préférés
comme Goethe ou les textes
de La voix des poètes, la revue
dont j’étais rédacteur en chef.
On publiait des auteurs célèbres
comme Cocteau ou Mauriac,
mais aussi des écrivains
inconnus».
La décoration de style anglais s’est
imposée d’elle-même, créant une
atmosphère intime, très cosy, renforcée par la présence des sept cheminées de la maison. La plupart des
meubles, essentiellement anciens,
étaient déjà dans l’appartement de
Territet, mais quelques-uns sont venus s’ajouter au cours des années,
souvent chinés dans les brocantes
et les antiquaires.
Dans ce cadre paisible, Franz Weber
commence ses journées à son bureau, perché au dernier étage avec
vue sur le lac, avant de s’attaquer
à la lecture du courrier en prenant
son petit déjeuner dans la véranda
avec sa femme. «On trie ensemble
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les piles, ça va plus vite, dit-il, mais
l’opération nous prend une heure
et demie. A lui seul, l’argus est déjà
énorme». Ensuite, il se rend à sa
Fondation, installée à trois minutes
à pied, dans une autre maison ancienne du quartier.
Le jardin, dont une petite porte
ouvre directement sur le quai, reprend le style romantique de la maison, notamment des meubles en fer
forgé dont les lignes forment des
volutes délicates. Les arbres, dont
plusieurs sont centenaires, créent
une ombre bienveillante pour profiter des après-midi d’été. n
«Nous avons baptisé notre chat
Schnurrli, ce qui signifie
petit ronronneur».
Wladimir Bianchi
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