Comptes rendus des épreuves écrites de langues - essec

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Comptes rendus des épreuves écrites de langues - essec
EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES
TABLEAU DES MOYENNES
Banque d'épreuves - Premières langues
PREMIERES
Epreuve n° 1
Epreuve n° 2
LANGUES
Traductions
Expression écrite
MOYENNE GENERALE
Rappel 2011
2012
NOMBRE DE
CANDIDATS
ALLEMAND
11,19
10,68
10,5
10,61
648
ANGLAIS
10,66
10,21
9,65
10,00
6804
ARABE LITTERAL
14,16
14,45
13,23
14,34
408
ESPAGNOL
11,05
10,69
10,29
10,41
456
ITALIEN
10,39
15,27
12,96
13,00
90
LATIN
10,01
10,01
11,73
10,72
50
PORTUGAIS
15,17
14,91
15,1
14,98
8
RUSSE
13,00
16,09
14,84
14,53
18
ENSEMBLE
10,48
10,23
9,96
10,33
8482
Chiffres communiqués par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES
TABLEAU DES MOYENNES
Banque d'épreuves - Deuxièmes langues
DEUXIEMES
Epreuve n° 1
Epreuve n° 2
LANGUES
Traductions
Expression écrite
MOYENNE GENERALE
Rappel 2011
NOMBRE DE
2012
CANDIDATS
ALLEMAND
10,88
10,11
9,81
9,93
1666
ANGLAIS
10,53
10,59
9,62
10,06
1675
ARABE LITTERAL
10,44
12,49
10,92
11,65
57
CHINOIS
12,02
11,03
11,23
11,08
62
ESPAGNOL
10,85
10,85
10,06
10,41
4512
HEBREU
9,77
9,63
13,53
9,50
8
ITALIEN
11,47
11,48
10,81
11,11
330
JAPONAIS
11,73
11,05
12,56
12,20
6
9,11
9,10
10,03
9,03
93
POLONAIS
12,42
12,76
10,88
12,81
9
PORTUGAIS
13,29
14,75
14,58
14,13
4
RUSSE
13,19
11,59
11,48
12,34
43
VIETNAMIEN
14,80
16,93
16,18
16,20
7
ENSEMBLE
10,35
10,25
9,99
10,29
8472
LATIN
Chiffres communiqués par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
IMPRIMERIE NATIONALE – D’après documents fournis
J. 12 1219
Première langue
VERSION LATINE
Elaboration 2012 : ESSEC
Correction : ESSEC
M. Jean-René TRICHON
Sujet : Le « sermon » du grand prêtre d’Isis
APULÉE, Métamorphoses XI 15 1-4
50 copies corrigées (31 en 2011); moyenne : 10,72; notes échelonnées entre 17 et 2 ; à la moyenne et audessus: 30 copies.
Le roman d’Apulée, Métamorphoses, plus connu sous le titre l’Âne d’or, est particulièrement célèbre
pour un délicieux récit inséré dans le récit : le « conte d’Amour et Psyché ». Le texte proposé a été choisi
dans le dénouement de l’histoire de Lucius-épisode beaucoup moins connu mais qui constitue un
témoignage fort intéressant sur les croyances religieuses de l’époque (IIe siècle après J.C) et son «égyptomanie ».
Le style et la langue d’Apulée, on le sait, ne sont pas « classiques ». Certains mots, certaines
tournures ne se trouveraient pas chez un auteur cicéronien .Il fallait donc redoubler d’attention dans la
lecture des données du dictionnaire et de vigilance dans l’analyse syntaxique et morphologique.
Les fautes morphologiques ont été nombreuses. Mettons d’ abord à part de véritables aberrations
comme portum Quietis l2= « la porte de Quiétus » ou videant inreligiosi l14= « qu’ils voient l’ impie ». Les
conjugaisons ont été particulièrement maltraitées : des subjonctifs présents pris pour des futurs de
l’indicatif (eat l7= « elle ira », recognoscant l13= « ils reconnaîtront ») ou l’impératif déponent comitare l13
non identifié comme tel.
Quelquefois c’est la morphologie du français qui est en cause : deae sospitatricis l13 = « la déesse
sauveuse » (sic) ou « secouratrice (sic) (barbarismes imaginés sans doute pour rendre le néologime
sospitator m-trix f.créé par Apulée !)
La première phrase n’était pas au premier abord facile à construire. Il fallait identifier les groupes
nominaux à l’ablatif et en dégager la fonction, en s’appuyant sur le système de coordination. Il apparaît
ainsi que le-que (magnisque) ne relie pas les mots tempestatibus et laboribus comme on pourrait le croire
mais bien deux groupes : d’ une part un ablatif absolu : multis…exanclatis laboribus et d’ autre part un
groupe au nominatif dont le pivot est le participe actus apposé au sujet de venisti et déterminé par deux
compléments circonstanciels de moyen : tempestatibus et procellis.
Un trait de style concernant l’ordre des mots dans les groupes nominaux a pu poser problème aux
moins aguerris : ainsi pour maximis actus procellis l2, ad serviles delapsus voluptates l4, improvida produxit
malitia l6-7, materiem quaerat aliam l7-8 où le nom et l’adjectif sont chaque fois séparés par un verbe.
La construction de dum l5 avec l’indicatif présent (discruciat), le verbe de la principale étant au
parfait (produxit) n’aurait pas gêné si l’on s’était souvenu de l’exemple des grammaires : dum quaerit
escam, margaritam repperit gallus (= décalage entre l’action et son résultat). Le sens de la phrase est donc :
l’aveuglement de la Fortune (Fortunae caecitas), dum te discruciat « en te tourmentant cruellement », (te)
produxit « t’a conduit… » (On notera que le c o d te vaut pour les deux verbes).
Il fallait être attentif à la valeur des subjonctifs présents : videant, recognoscant l14 expriment non
un souhait («puissent-ils voir, reconnaître »-souhait qui serait accompagné d’un utinam) mais une
exhortation forte : « qu’ils voient, qu’ils reconnaissent » (le retour de Lucius à l’humanité manifeste la
toute-puissance d’ Isis : il suffit que les impies, inreligiosi, voient pour croire cf Evangile de Jean 20,8 : et
vidit et credit). En revanche pour eat, saeviat, quaerat l7 le subjonctif exprime le dédain de celui qui se sait
en sécurité : « que la Fortune aille donc », « libre à la Fortune d’aller, d’exercer sa fureur, de chercher… ».
Le démonstratif iste a sa valeur de démonstratif de la deuxième personne dans istam beatitudinem
l6 « cette religieuse félicité que tu éprouves ». L’adjonction du possessif tuus dans candido isto (= isti)
habitu (= habitui) tuo l13 constitue un simple effet d’insistance. Le parfait receptus es l 11 a une valeur
non temporelle («tu as été recueilli», qui renverrait au passé) mais aspectuelle : « tu es recueilli », « te
voilà recueilli » (sens que confirme l’adverbe jam= maintenant). Le prêtre a évoqué jusqu’ ici le passé
douloureux de Lucius, il l’invite maintenant à envisager un présent joyeux, illuminé par la présence d’une
Isis providentielle.
Certains candidats ont su ne pas céder au « confort » de traductions littérales et en quelque sorte
mécaniques. Voici trois exemples d‘ initiatives heureuses : crudelitati suae materiem quaerat aliam l7= «
qu’elle cherche une autre matière pour exercer sa cruauté » (plutôt que « à sa cruauté ») ; quid latrones,
quid ferae, quid servitium…nefariae Fortunae profuit l9-11 = « brigands, bêtes sauvages, esclavage…en
quoi tout cela a-t-il servi à la Fortune inhumaine ? » (au lieu d’une lourde imitation de l’anaphore de quid) ;
videntis l11= « qui y voit clair », « clairvoyante » par opposition à caecitas l5 (plutôt qu’un banal « qui
voit »).
La notation (moyenne supérieure à 10) montre que la correction, qui a certes sanctionné les fautes
mais aussi qui a su valoriser les aspects positifs, a été plutôt indulgente.
Première langue
ALLEMAND
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESSEC
Correction : ESSEC
Le texte proposé n'avait rien pour surprendre les candidats. Il faisait allusion à des débats et à des
questions quotidiennement évoquées dans la presse depuis plusieurs mois.
Question 1 Quelles options se présentent à l’Allemagne pour faire accepter sa politique en Europe ?
Résumez les différents arguments du texte.
On pouvait attendre d’un bon candidat de présenter un texte structuré. Il devait comprendre tous les
éléments de réponse que l’on pouvait tirer du texte : d’abord, la personnalité de la chancelière, la
construction de l’euro (et de l’EFSF) et la bonne santé de l’économie allemande. Ensuite, la reconnaissance
de ce nouveau pouvoir allemand par les Etats européens.
Il convenait, en traitant ce quatrième aspect, de souligner deux points bien spécifiques et intéressants. Il
s’agit de la mutation « cachée » du rôle de la France et de la réticence de l’Allemagne à jouer pleinement le
sien à cause de son héritage historique.
On aurait très bien pu hiérarchiser les éléments autrement, en mettant l’accent sur la force économique
allemande. Elle est en partie fonction de la création de la monnaie unique. Elle est la principale raison de la
reconnaissance dont jouit l’Allemagne auprès de ses voisins. Et elle peut contribuer à la façon dont se
comporte Madame Merkel lors des rencontres avec ses homologues dans l’Union.
Dans le traitement de la question 1, peu de candidats ont clairement saisi tous les points du texte présenté.
Les malentendus et les erreurs d’interprétation étaient fréquents. Mais surtout, l’argumentation tournait
presque toujours et assez vite au commentaire libre, loin de l’argumentation et de la structure du texte
donné. Ces remarques allaient du traité fondateur de la réunification « 2+4-Vertrag » à la perte du triple
A….. Aucun candidat n’a remarqué que l’article a plusieurs auteurs. Quelques candidats se sont trompés sur
le titre du journal, alors qu’il est clairement indiqué.
Question 2 Quel rôle le couple franco-allemand devrait-il jouer à l’avenir en Europe ?
Un bon candidat était censé identifier le caractère clairement différent de la seconde question.
On était en droit d’attendre qu’il intègre expressément dans son argumentation, au moins telle institution
de l’Union européenne, tel événement révélateur du passé proche (constitution européenne, l’aide à la
Grèce …), telle notion de base (L’Europe de l’Est …), ou encore telle notion clé du débat actuel (plus
d’Europe ou moins d’Europe, Europe à deux vitesses, Europe fédérale ou Europe intergouvernementale, fin
de l’Euro fin de l’Europe).
Dans le traitement de la question 2, il s’est avéré presque impossible d’éviter la reprise ou la paraphrase de
quelques propos du texte. La réponse à une question qui sollicite une opinion sur ce que devrait être la
relation franco-allemande dans l’avenir a très souvent donné lieu à des vœux, des espoirs peu argumentés,
formulés dans des termes vagues. Presque tous les candidats se sont lancés dans des développements
historiques sur les origines de l’amitié franco-allemande, sans établir le lien à la situation d’aujourd’hui.
On aimerait aussi une plus grande rigueur dans les développements, un peu moins de redites dont le seul
intérêt semble parfois être d'atteindre le nombre de mots prescrit....
La langue, quant à elle, appelle des observations qui ressemblent beaucoup à celles faites les années
précédentes. Elle handicape des devoirs par ailleurs valables: la pauvreté des ressources linguistiques rend
difficile, voire impossible une expression plus nuancée. Surtout, ces défaillances soulignent la fragilité des
connaissances qui, après neuf années d'étude de la langue, ne semblent toujours pas solides.
On y retrouve les grands classiques : verbes irréguliers, déclinaisons plutôt étonnantes et les accords de
pronoms et d’adjectifs faux dans 90 % des cas
Ajoutons que le vocabulaire utilisé est souvent pauvre ou peu approprié. Beaucoup emploient des termes
appris pour la circonstance ...Il est navrant que les connaissances soient à ce point imprécises et instables:
on ne parvient pas à s'exprimer de façon convaincante en se contentant d'aligner des mots que l'on
malmène.
Cette énumération de défaillances et de lacunes ne doit cependant pas faire oublier qu'un nombre non
négligeable de copies sont rédigées dans un allemand qui manifeste un souci de correction et atteste des
compétences tout à fait honorables. Le jury n'attend pas des candidats qu'ils soient des germanistes
accomplis. On espère seulement qu'une majorité d'entre eux soit capable d'exprimer, à l'aide de termes
courants et de structures correctes, un certain nombre de faits, de concepts et d'opinions.
Première langue
ANGLAIS
Traductions (sous-épreuve n° 1)
Elaboration : HEC
Correction : HEC
Nombre de copies : 6804
Moyenne générale : 10,231
Ecart-type : 04,136
Le concours a cette année encore permis de distinguer d'excellents candidats dans une échelle de notes
très discriminante, échelonnée de 0,5/20 à 20/20.
THEME
L’extrait permettait au(x) correcteur(s) d’évaluer assez facilement les connaissances linguistiques
fondamentales des candidats. C’est sans doute la raison pour laquelle beaucoup s’en sont assez bien sortis.
Ceux qui ne maîtrisent les temps et formes verbales, aussi bien dans leur construction que dans leur
utilisation, ont éprouvé les pires difficultés à donner du sens à leur traduction.
I - Erreurs fréquentes
« Here I am/was in Paris since 11 days » : Un grand nombre de candidats a traduit « jours » par « years »
Egalement trouvé plusieurs fois « Since that » en lieu et place de « Depuis que »
La remarque vaut également pour la dernière phrase.
Beaucoup de « I am arrived » également.
Beaucoup de « there are 11 days ago » également.
« Admit/confess » : Beaucoup de construction à l’infinitif ou avec une simple base verbale
« I admit not be happy »
« Aucune » : encore beaucoup de candidat considère que « any » est l’équivalent de « no ». D’où l’absence
de négation, trop souvent.
« l’autre jour/l’autre soir » : nombre incalculable de copies comportant des traduction du type « last
day/last evening »
« J’ai appris » : tout le passage qui suit révèle le manque de maîtrise des temps anglais de la part des
candidats – Le Present Perfect fait bien trop souvent office de temps de narration au passé.
Situation similaire pour ce qui est du passage concernant la mort de Jock en Italie (« His heas has been… »)
« Combien » : structure en « how much + adjectif » dans une moitié des copies (« How much painful »)
Construction infinitive négative : beaucoup de « to don’t receive a letter »
La structure comparative se termine souvent en « as sad than/as more sad as… »
People/They/he/everyone/everybody : environ 10% des copies recèlent des erreurs du type « people was »,
« he were loved », « they was dancing », « everyone love »…
C’est également le cas avec DO et DOES.
Formes passées : « they didn’t knew », « they don’t have knowed »…
Trop de candidats ne connaissent pas les verbes irréguliers fondamentaux : « hurted » et « knowed » sont
les erreurs les plus souvent trouvées dans les traductions.
Enfin la différence entre V-ING et V-EN reste obscure pour beaucoup.
Failli pleurer : beaucoup d’approximations, voir de non-sens.
I was near to cry, I was closed to cry, I was near of crying, I was keen on crying
II - Problèmes lexicaux récurrents
Dans l’ensemble, les candidats ont fait montre de connaissances variées et de capacité d’adaptation.
Toutefois certaines fautes récurrentes posent questions :
JOIE : joyness, joince, joice, hppyfulness…
MORT : Dead (la plus fréquente), deadness, mort (si, si)
PEINE : pain, paint
DANS : beaucoup de confusion entre IN, INTO et TO — voire AT (« he was into a jeep »)
TRISTE : dans la logique du français oral moderne « Not happy » (« I have been not happy »)
III - Fautes d’orthographe classique et fréquentes
Beaucoup de mots courant ne sont pas sus. Les transformations orthographiques liées à la dérivation non
plus.
AWFUL est passé par tous les états. Les versions les plus fréquentes sont : « awfull », « awefull », « howful »
KILLED : « kiled », CUTTING : « cuting », RECEIVE : « recieve » évidemment, DANCING : pour une fois que le
français prend le pas sur l’anglais : « Dansing », CRIED/TRIED : « Cryed » / « tryed », TOMB : « tumb »,
COFFIN : « Cuffin », SPOKE : « spock », PAINFUL : « paintful » (un bon quart des copies)
IV - Perles et aberrations
A piece of joice
They cut his death/ he was headcutted (très fréquente celle-ci), he has been headcut/his head had been cut
down (fréquente également)/ his head was taking out of him – he was removing his head
I was sawing Jock in his grave/ I saw Jock in his funerals/gravel/curfew/burry/six-feet-wood-made
box/Dead-box/deathbox/bury-box/curtain
Jock, my only one got scalped, then his head was taken away and the rest of him was cut into pieces. Won't
be falling on or over him in the street anymore. I've been having hallucinations of him in his ultime
dwelling. Fortunately I've seen a wild number of friends lately.
Jock was dead. I can't tell how deep it hurts him and I cannot express how bamboozled I was. Poor sad, bad
Jock, his head was thrown away from his body, but he was supposed to be enjoyed by everyone. What's
more, all those dancing people gave me a disease.
VERSION
Outre la technique de traduction qui s’apparente bien trop souvent au principe du « calque », les candidats
font preuve d’une maîtrise plus sommaire de leur propre langue. Quand la compréhension du texte-source
ne semble poser que peu de problèmes, la restitution en français recèle d’un nombre impressionnant de
fautes d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe. La non-maîtrise des temps dans certaines situations
trahit un manque manifeste de connaissances, de culture et de réflexes littéraires et rédactionnels. Les
traductions données de « here », « please », « I’m sure I don’t have to tell you », « since she was a girl »,
entre autres, en sont des exemples criants.
I - Fautes d’orthographes concernant les mots d’usage courant
« rétissant » pour « réticent »,« cuire » en lieu et place de « cuir », « rouçeur » pour « rousseur », « Foto » (si,
si), pour « photo », « rafinement » pour « raffinement », « genoux » pour « genou », « inutil » pour
« inutile », « serrait » pour « serait », « vieu » pour « vieux », « cheuveux » au lieu de « cheveux »,
« indicant » en lieu et place d’ « indiquant » (pas loin de la moitié des copies), « charactère » au lieu de
« caractère » (beaucoup, ici).
II - Fautes de grammaire
Le passé simple reste la plus grande source d’erreurs :
« Elle s’asseya/s’assaya/s’assoya », « Elle disa », « Il reconnu/reconnue » — plus de la moitié des copies,
sans aucun dout., « Il remi/remis »
Les participes passés tiennent tantôt du barbarisme, tantôt du résultat d’une maltraitance répétée
« conquéri », « je ne l’ai vu », « il l’aurait étudier »
Enfin les subordonnées posent de plus en plus de problèmes, comme si la phrase devenait soudain trop
complexe pour rester correcte :
«Dont/que/lequel/laquelle/auquel »…
Première langue
ANGLAIS
Expression écrite (sous-épreuve n°2)
Elaboration : ESSEC
Correction : ESSEC
Nombre de copies corrigées : 6792
Note la plus haute : 20/20
Note la plus basse : 0.5/20
Cette année, le texte proposé était un éditorial publié le 13 août 2011 dans The Economist, soit
immédiatement après les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs villes britanniques et surpris par leur
violence.
La première question invitait le candidat à repérer les raisons de cette violence tandis que la deuxième
question, plus large, demandait au candidat quelles perspectives s’offraient aux jeunes Européens compte
tenu de la situation économique actuelle.
Comme en 2011, les correcteurs remarquent que de nombreux candidats abordent l’épreuve sans en
connaître exactement les règles.
Question 1
En effet, faute d’une lecture attentive du document, qui était complexe et nuancé, ils se contentent
d’explications à l’opposé des éléments figurant dans le texte (the riots were about race, they were caused by
the recent budget cuts, ou encore the riots broke out because of the closure of a local youth club). Beaucoup
commencent par identifier correctement certains éléments de réponse mais ne vont pas au-delà : ils
effleurent les points essentiels, ou même omettent de les citer et répondent ainsi à 20% ou 30% de la
question
Certains ont jugé utile de donner leur avis – qui ne leur était pas demandé – sur les émeutes en les justifiant
parfois par la pauvreté de certaines catégories sociales et la crise économique !
Les bonnes copies, quant à elles, ont su rendre compte clairement de facteurs susceptibles d’échapper à
une analyse superficielle tels que Near-American levels of inequality and laxer European attitudes to criminal
justice. Surtout, elles ont su faire la part des choses et noter la prudence du journaliste quand il utilise des
termes tels que There is little reason to do so ; it is unlikely ; perhaps ; may have made a role ; may have
combined.
Rappelons ici que les candidats doivent fournir une réponse précise à la question posée en faisant preuve de
discernement dans le choix des éléments repérés. Les examinateurs s’attendent à ce qu’ils organisent leurs
idées de manière claire et structurée dans une langue fluide.
Question 2
Cette question, plus ouverte que la précédente, mais aussi plus discriminante, peut donner aux candidats
l’occasion de briller car elle monopolise leurs connaissances de la civilisation anglo-saxonne et de
l’actualité.
Or, cette année encore, de nombreux essais ne répondent pas à la question posée. Est-ce parce que les
candidats ignoraient le sens du mot « prospects » ? Cette question a parfois désorienté les candidats qui,
pour les plus médiocres d’entre eux, ont repris les raisons de la première partie sans vraiment s’interroger
sur les perspectives qui peuvent s’ouvrir aux jeunes.
De plus, ils ont été nombreux à se livrer à une description minutieuse – chiffres à l’appui – des maux dont
souffrent les jeunes (chômage et précarité en France, mais surtout en Espagne, augmentation des droits
universitaires au Royaume-Uni), à s’inquiéter de l’avenir de l’Europe, à critiquer les mesures d’austérité
gouvernementales et le poids de la dette sur les générations futures ou bien à donner des conseils au
gouvernement sans en préciser la nationalité. D’autres encore, avec plus de « connaissances » sur le
mouvement des indignés, ont décrit celui de Occupy Wall Street, mais cela ne répondait pas vraiment à la
question.
On peut déplorer que certains candidats – heureusement assez peu nombreux – critiquent avec vigueur le
monde de l’entreprise, l’accusant des différents maux dont souffrent les pays. Pourquoi veulent-ils alors
entrer dans une école de commerce ? Un candidat a même proposé une solution radicale, la fin du
capitalisme qui lui semble avoir atteint ses limites !
Il est intéressant de noter que les étudiants se divisent en trois tiers :
- Il faut que l’Etat vienne en aide aux jeunes (ils attendent beaucoup du nouveau gouvernement
français, élections oblige).
- Il n’y a plus d’avenir en Europe, il faut se tourner vers d’autres destinations (Canada, Etats-Unis,
mais surtout Asie).
- Il ne faut pas désespérer (every cloud has a silver lining, everything is not doom and gloom, there’s a
glimmer of hope, Europeans must look on the bright side), La crise est l’occasion de prendre un
nouveau départ. L’avenir appartient aux jeunes qui doivent se retrousser les manches (roll up their
sleeves) et se mettre au travail (get down to work) car l’Europe possède des atouts
exceptionnels pour les jeunes :
o Un accès à un niveau d’instruction inaccessible aux jeunes de pays moins avancés. Grâce à leur
qualification, beaucoup peuvent espérer faire une belle carrière, peut-être hors des frontières
de l’Europe,
o Une ouverture sur le monde par la maîtrise des langues étrangères et des expériences telles
que le programme Erasmus ou le V.I.E. (volontariat international en entreprise).
o Une population vieillissante (papy boomers) va bientôt prendre sa retraite,
o Des secteurs stratégiques pourraient dynamiser le continent : nouvelles technologies,
énergies renouvelables,
o
Une solidarité entre les États européens
o Un grand pouvoir d’attraction (tourisme), une diversité et une culture très riches
o Un grand nombre de jeunes Européens ont créé leur propre entreprise ou souhaitent le faire.
C’est dans cette dernière catégorie que se sont situées les meilleures copies qui ont su aller plus loin qu’une
simple description de la situation économique européenne et développer une vision nuancée .
Qualité de la langue
Comme l’année dernière, il apparaît clairement à la lecture des copies que de moins en moins de candidats
maîtrisent les fondamentaux de la langue anglaise.
Les examinateurs remarquent une certaine paresse intellectuelle qui conduit les candidats à écrire un
peu n’importe quoi en pensant que cela suffira en oubliant seulement que dans un concours, ils seront
jugés par rapport aux meilleurs !
Nous notons, cette année, l’utilisation moins fréquente d’expressions idiomatiques, mais les candidats
continuent à les utiliser, surtout l’inusable, to put it in a nutshell ou last but not least qui a donné lieu à least
but not last *. Quand elles ne sont pas maîtrisées, ces tournures ‘ont aucun sens, comme ici : optimistic
points of view try to deny this dismal tide*, Rome was buildt in a day*, every cloud has a gold lining*, the Iron
Woman*!
L’orthographe reste préoccupante dans les copies: abandonned, explaination, responsable, especialy,
immediatly, occured, wich ou witch, developping, an other, future, Brittons, to loose, dire straights, a two-tire
society, improvement, across, spanish, strength, 21th century, 2,1%, uncapable, pour ne citer que quelques
exemples.
Il est frappant de constater à quel point les noms de pays, de lieux ou de personnalités ne sont pas
connus, Italia*, Spane*, Silycon Valley*, Do Jones*. De plus, les adjectifs de nationalité sont le plus souvent
privés de majuscule.
La traduction de Grande-Bretagne ou de Britannique pose toujours des problèmes aux candidats : Grand
Bretain, The Britain history, Briton society, the Britains, young Britishs, the Britons youngsters, Britainian,
etc.
De même, le film consacré cette année à Mrs Thatcher n’a pas inspiré les candidats : Margarett ou Margareth
Tacher ou Tchatcher, Thatch’s era, one Thatcherian Revolution.
Les candidats oublient également le prénom, voire le titre des personnalités : Cameron, Thatcher, quand ils
se trompent de sexe, Mrs Cameron *!
Fautes de syntaxe
Adjectifs “variables” au pluriel : others cities*, they are differents*, recurrents issues*.
Adjectifs substantivés : the youngs*, the responsibles*, some British*, youngers*, an unemployed*, etc.
Adjectifs et pronoms possessifs, pronoms personnels : beaucoup de confusions sont à relever dans leur
utilisation : they, their, theirs, voire they’re*
Place des adverbes: they must study quickly new solutions*,
Articles: l’article défini devient optionnel et erratique : the competition*, the race*, the crime,* economic
situation,* European government*, the Britain* ; L’article indéfini, quant à lui, n’est pas épargné : such a
violence*
Cas possessif : European’s future*, the young’s society*,
Comparatifs/Superlatifs : to get worst*, more you are, more strong you are*, worse that*, more and more
worse*
Constructions : What they want, is is money*,
Modaux : must to try*, we do not have to forget*, une expression très prisée des candidats qui ignorent sans
doute l’utilisation de should.
Des omissions sont innombrables : le –s de la troisième personne au présent de l’indicatif, le –s du pluriel :
they deals with*, he want*, another reason explain*.
Participes passés : Cette année, en particulier, les examinateurs ont relevé un nombre considérable.de
fautes, les candidats semblant ignorer l’existence de verbes irréguliers en anglais : seeked*, spreaded*,
shooted*, choosed*, stroke*, stucked*, striked*, shrinked, etc,
Prépositions souvent calquées sur le français : despite of*, responsible of*, reason of*, on August*, to his
eyes*, on the short term*, except from*, to participate to*.
Le present perfect est souvent abandonné au profit du présent - notamment dans la traduction de
« depuis » : Since the crisis there are more and more people who…*,
Les pronoms relatifs sont, eux aussi, malmenés par un grand nombre de candidats ; who est confondu avec
which (people which*/a reason who concern*) et what avec which (the austerity plan what has an impact*).
De plus, whose est mal utilisé : whose the price is*.
Singuliers/Pluriels. Les fautes portant sur les expressions suivantes sont innombrables : less/fewer,
much/many, this/these, there is/there are, etc.
Temps du passé : confusion entre le present perfect et le prétérit : In August 2011 riots have sprung up*
Verbes construits avec l’infinitif : the government wanted that …/wanted cut public spendings*, to help
spreading*, leaving politicians making assumptions*
Fautes de lexique :
Les mots suivants sont souvent confondus : sure/safe, for/during, economic/economical, wait/expect,
last/latter, rise/raise/arise, policy/politics, avoid/prevent, pools/polls, some/a few, moral/morale/morals,
exports/exportations, as/such as, hard/hardly, damage/damages, already/yet/still/always, mean/means
Quand les étudiants ne connaissent pas le vocabulaire, qu’à cela ne tienne, le « franglais » lui est
substitué. Ce phénomène croissant a été souligné par l’ensemble des examinateurs cette année :
delocalisation, formation, mecontentment, conjoncture, to assure education, to know a crisis, emergent
countries, huge/great schools (pour « grande école » !), to evocate, inegalities, contestation, protestation,
phenomen, access of violence, preoccupated, revendication, governants, laxism, precarity, apparition,
disparition, representant,* laxist, etc..
Des mots sont allègrement inventés quand les candidats les ignorent : drastical*, desemployment*, to
skill oneself*, changings*
Les examinateurs remarquent la difficulté pour la plupart des candidats de traduire « les jeunes, un
jeune, la jeunesse, les personnes âgées, un diplômé, des diplômés », d’où l’accumulation de fautes dans la
deuxième question.
Des confusions peuvent toutefois s’avérer comiques lorsque des candidats, en pensant qualifier un
gouvernement « de gauche » ou « de droite », le transforment en « droitier » (right-handed) ou « gaucher »
(left-handed) !
Première langue
ESPAGNOL
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESSEC
Correction : ESSEC
Nous avons corrigé 456 copies avec une moyenne qui est cette année de 10,34 et nous pouvons
constater que l’épreuve a été discriminante.
Le texte s’intitulait « Juan Carlos I, al menos diez años más » et nous rend une vision tout à fait
positive de la figure de l’actuel monarque. Certains observateurs politiques pensaient au début de
son règne qu’il ne resterait pas au pouvoir pendant longtemps. L’auteur fait un portrait de don
Juan Carlos et nous rappelle l’importance du rôle que le monarque a joué dans le chemin qui a
mené l’Espagne à la démocratie solide qu’elle est aujourd’hui.
Avec la première question nous souhaitions tester la compréhension et la capacité de synthèse des
candidats. Nous leur avons demandé comment l’auteur présente la figure de don Juan Carlos. Alors
que certains candidats négligeaient des points essentiels de la pensée de l’auteur, d’autres ont
écrit des commentaires personnels. Il est néanmoins certain que la plupart des candidats ont
répondu de façon « correcte » à la question. C’est dans la deuxième question que le candidat était
prié d’exprimer son point de vue. La question posée était : « D’après vous, la monarchie joue-t-elle
un rôle important dans l’Espagne d’aujourd’hui ? »
La plupart des candidats maîtrisent un langage standard et une grammaire de base. Les structures
complexes sont moins exploitées et l’usage du subjonctif est assez défaillant. L’emploi des
prépositions démontre souvent l’influence du français. Les faux amis et les barbarismes, aussi bien
grammaticaux que lexicaux, restent assez courants. Il est de l’avis des correcteurs que, cette
année, les candidats se sont appuyés de manière excessive sur les mots et les formules du texte
dans la première question. Cependant, et en ce qui concerne la deuxième question, un bon nombre
de candidats ont bien maîtrisé l’exercice et ont su donner une réponse percutante et qui exprime
un point de vue personnel.
Certains candidats se sont contentés d’une écriture parsemée de lieux communs, avec aussi une
mauvaise maîtrise de l’accentuation et un manque d’utilisation de toute la gamme des
conjugaisons verbales. Cependant, de nombreux candidats ont fait preuve d’une bonne maîtrise
des connecteurs, ce qui permet un discours fluide et l’expression d’idées parfois assez complexes.
Première langue
ITALIEN
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration : ESCP Europe
Correction : ESCP Europe
Les textes choisis sont tirés d’un essai de Pierre Petit, Verdi, publié par les éditions du Seuil (pour le
thème) et d’un article signé par Umberto Eco et publié dans l’hebdomadaire L’Espresso (pour la version).
Sur les 90 copies corrigées, 44 ont obtenu une note égale ou, supérieure à la moyenne.
Les notes vont de 3,5 à 18 sur 20.
Version
Portant sur les actuelles transformations des supports de lecture, le texte sollicitait tout un ensemble de
connaissances lexicales qui va de la bibliothèque traditionnelle avec ses étagères (« scaffali ») et ses
livres à feuilleter (« sfogliare »), pour parvenir aux tablettes numériques ou électroniques (« tavolette
elettroniche »), sans oublier l’écran (« schermo »).
Si quelques copies se distinguent par la précision avec laquelle cet ensemble de mots a été rendu, un
plus grand nombre accumule les fautes. Parmi les difficultés rencontrées, on peut signaler la traduction
d’expressions relatives au temps, telles que « anni fa », « di un tempo » « dei tempi andati » - ainsi que
de l’expression idiomatique « usa e getta ». Il en va de même de la traduction de verbes dont la
signification ne devrait pas, en principe, être ignorée par des candidats LV1 : « sostare », « scoraggiare
», « convivere », « curiosare ». Enfin, la concordance des temps au passé dans la longue phrase au début
du texte (« deprecavo… fosse affrontato… cercasse ») n'est pas respectée dans de nombreuses copies.
De manière générale, la traduction exige de la part du candidat une attention constante au contexte, et
c’est ce principe qui a permis de rendre avec précision mots, expressions et tournures autrement
difficiles à comprendre : « gli affezionati », « ritornare buone » ou « a cavalcioni » - pour ne citer que
quelques exemples.
Thème
La même remarque générale s'impose dans l'épreuve de traduction du français à l'italien : les meilleures
copies sont celles où mots et expressions ont été systématiquement replacés dans le contexte, évitant
ainsi une traduction mot à mot, des contresens ou des nonsens.
C'est le cas de certaines copies qui attribuent à la "bourgade", dont il est question dans le texte,
quelques "millions" et même des "milliards" d'habitants ! Bien que le texte ne présentait pas de
difficultés majeures (ni du point de vue du vocabulaire, ni de celui de la syntaxe), plusieurs copies ne
traduisent pas correctement des mots ou des expressions pourtant courants : mis à part le cas déjà cité
de "milliers", on peut citer "quinzaine" (on rappellera ici l'importance de la maitrise des numéraux en
italien, étant donné leur usage fréquent et leur particularités), "hasard", "couchers de soleil" ("le
cadute del sole", "i ponenti del sole", "i cadi del sole", etc.), "musiciens" ("musiciani", "musicati",
etc.), "disparition", ainsi que "la plaine du Pô", expression (et notion géographique!) qui ne devrait
pas être ignorée par un candidat d'italien LV1. Un mot comme "arcade", en revanche, a fait seulement
l'objet d'un bonus. On tient également à signaler la difficulté à traduire la tournure "comme s'il s'était
agi de la naissance", qui mobilise les compétences linguistiques de la phrase hypothétique et de la
conjugaison du subjonctif.
IMPRIMERIE NATIONALE – D’après documents fournis
J. 12 1226
Deuxième langue
VERSION LATINE
Elaboration 2012 : ESSEC
Correction : ESSEC
M. Jean-René TRICHON
Sujet : Courage des chrétiens
MINUCIUS FELIX Octavius XXXVII
93 copies corrigées (74 en 2011) ; moyenne : 9,2 ; notes échelonnées entre 16 et 0,5 ; à la moyenne et audessus 39 copies.
Octavius est le titre d’un livre ressortissant à la littérature apologétique chrétienne auquel son
auteur, Minucius Felix, contemporain de Tertullien, a donné la forme, classique depuis Platon et Cicéron, du
dialogue. L’extrait qui a été proposé était court et ne présentait aucune réelle difficulté pour un latiniste,
disons, de niveau moyen - mais la correction a montré, cette année encore, que ce niveau toujours souhaité
est bien loin d’être toujours atteint…
La première phrase, exclamative, est certes longue (elle occupe les lignes 1 à 5) mais la structure
en est très simple : une principale nominale introduite par quam et six subordonnées temporelles au
présent de l’indicatif introduites par cum. Beaucoup n’ont pas vu cette construction soit qu’ils confondent
cum conjonction et cum préposition (cum dolore), soit qu’ils n’aient pas eu la patience d’aller jusqu’ au
bout de la phrase en s’appuyant justement sur l’anaphore de cum-comme si l’on pouvait se mettre à
traduire sans avoir au préalable pris une vue d’ensemble de la phrase ! Une petite difficulté cependant :
l’asyndète l3-4 cum…erigit, soli deo…cedit, qui, une fois bien repérée, devait être rendue en français, par
exemple ainsi : « quand il dresse (sa liberté)…pour ne céder qu’à Dieu ».
Dans toutes ses occurrences, deus devait évidemment être traduit par « Dieu », avec une majuscule
et sans article (on a trouvé trop souvent « un dieu », « le dieu » et même « le Dieu » !)
Les traductions de soli deo l4 par « le dieu soleil » ou « le dieu du pays » répondent à des choix
aberrants, même s’il est vrai que le datif de solus, a, um se confond morphologiquement avec le datif de
sol, solis et le génitif de solum, i ! Quant à la relative cujus est, elle ne pouvait signifier : « (le seul dieu) qui
est le sien » mais « (Dieu seul) à qui il appartient »-ce qui est fort différent.
Le démonstratif ipsi ne doit pas être confondu, comme cela a été souvent le cas, avec le réfléchi sibi
en étant rattaché à victor (= « vainqueur de soi-même ») : c’est l’antécédent de la relative qui…sententiam
dixit= « (il brave) celui-là même qui a prononcé la sentence. »
On oublie que certains mots sont de «faux amis» et qu’il est toujours prudent de lire attentivement
le dictionnaire. Ainsi pour inculcat l3 : alors que « il inculque » ne donne aucun sens satisfaisant, la prise en
compte de l’ étymologie suggère une traduction à la fois exacte et imagée : «il foule aux pieds». De même
pour insultat l5, non pas « il insulte » mais «il brave».
Avec la troisième phrase quis non miles…l6 la comparaison du Chrétien avec un soldat du Christ (cf
dei miles l8) qui n’était jusqu’ ici que suggérée par l’exaltation de son courage, devient explicite. Quis non
miles… audacius periculum provocet ?= « quel soldat ne défierait pas avec plus d’audace le danger ? »La
négation non porte sur le verbe et non sur miles. Les traductions « qui n’étant pas soldat… ? » ou même
« quel civil… ? » témoignent d’une lecture myope, de l’absence d’une vision d’ensemble du texte. Nous
sommes passés ici du plan du « comparé » au plan du « comparant » : il faut prendre au sens propre les
termes miles (= le soldat, et non «le soldat de la foi ») et imperator (=le général, et non «l’empereur» ou «le
seigneur»), mais aussi militia l8 (=le métier de soldat, et non « la lutte pour la foi »). Ainsi comprend-on la
coordination at enim (dei miles)= « mais en fait », « mais au contraire (le soldat de Dieu)… » (l’indication
du Gaffiot I3 ne pouvait donc être retenue ici).
L’antithèse sur laquelle est construite l’avant-dernière phrase l9-10, lorsqu’ elle a été vue, n’a
presque jamais été bien rendue. Videri ne signifie évidemment pas «être vu» mais «paraître» et
inveniri= «se révéler» c à d, en fin de compte «être» (sens4 du Gaffiot).
La traduction de calamitosos viros l10 par «des hommes pernicieux» (au lieu de « accablés par le
malheur »)-c à d le choix du sens actif de l’adjectif calamitosus-constitue un véritable contresens qui trahit
une incompréhension de la pensée de l’auteur (ou plus exactement du personnage qu’il fait parler). Celui-ci
en effet, dans cette dernière phrase introduite par l’apostrophe vos ipsi « vous-mêmes » c à d « vous les
païens», prétend rapprocher des martyrs chrétiens les « martyrs » du paganisme que ceux-ci glorifient.
L’exemple de Mucius Scaevola a donné lieu à un grand nombre de traductions aberrantes. En voici
une qui a le « mérite » de cumuler ignorance historique et désinvolture grammaticale : « alors qu’il
marchait (sic) vers le roi, il périt (sic) au milieu de ses ennemis sans avoir perdu (sic) sa main droite ».
Des trois subjonctifs plus que parfait errasset, perisset, perdidisset, seul le premier n’ est pas un
irréel du passé : Mucius s’ est trompé sur l’ identité du roi Porsena, il n’ a pas péri mais il a perdu sa main
droite... Si l’on ignorait l’ histoire contée par Tite Live, si on avait oublié l’ expression française « en mettre
sa main eu feu », le Gaffiot était là, qui explicitait s.v Scaevola le sens de ce cognomen (= le Gaucher).
Deuxième langue
ALLEMAND
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESCP Europe
Correction : ESCP Europe
Le texte „ Die Europäische Union ist notwendig » est un extrait de 705 mots du discours de
Helmut Schmidt au congrès du SPD du 4.12.2011 à Berlin, provenant de la page internet
http://www.spd.de et ne contient pas de difficultés lexicales particulières.
Première question:
„Welches sind Schmidts Hauptargumente, mit denen er die Notwendigkeit der Europäischen Union
begründet?“
Cette question invitait à résumer en 200 mots le contenu du texte en isolant les arguments essentiels
avancés par l’auteur – sans donner un commentaire personnel.
Cette année, la grande majorité de candidats semble avoir compris globalement le texte, mais très peu
de candidats ont lu le texte attentivement et avec soin. Par conséquent, la grande majorité n’a pas
vraiment saisi le sens de la question et n’a pas su structurer la réponse en se concentrant sur les
informations essentielles.
Ici, on peut encore parler d’un recul des capacités de compréhension, de structuration des idées et de
reformulation.
Seuls les meilleurs candidats ont relevé correctement les arguments et exemples proposés par l’auteur.
La majorité des candidats s’est contentée d’un «copier/coller » et de reprendre certains passages du
texte sans discernement, sans tenir compte des nuances, sans reformuler ou paraphraser - et surtout
sans structurer. Des morceaux de texte entiers sont repris, souvent sans qu’aucune cohérence interne ou
même de surface n’apparaisse.
Deuxième question:
In einem Leserbrief aus der ZEIT zu Schmidts Rede steht: Schade, dass er (Helmut Schmidt) dabei
vergisst, dass er aus einer anderen Zeit kommt. Glaubt Herr Schmidt tatsächlich, dass sein
Verständnis von Moral und Ethik in der Politik heute noch irgendjemanden interessiert?“
Cette question était une question libre qui invitait les candidats à prendre position et à exprimer un
point de vue personnel de manière cohérente et structurée.
Malheureusement, le niveau de la réflexion et des connaissances socioculturelles est – comme l’année
précédente - majoritairement très faible, voir affligeant ce qui rend une notation du contenu difficile.
Les réponses étaient souvent hors sujet. Le sujet a souvent juste été survolé, parfois un des mots du
libellé a été retenu et était le prétexte au développement d'un thème.
Très souvent le faible niveau linguistique des candidats ne permet guère d’apports supplémentaires aux
exemples cités dans le texte ou l’expression d’un point de vue clair et nuancé. Ainsi, un grand nombre de
candidats a simplement repris les exemples du texte ou a proposé des lieux communs, des clichés et
préjugés traditionnels sans pertinence, voir hors sujet. Quelques candidats seulement ont su exploiter
leurs connaissances de l’Allemagne actuelle et ont fait un vrai travail comparatif des différences
culturelles, valeurs ou opinions allemandes.
Il y a toujours la tentation d’avoir recours à des tournures ou fleurs rhétoriques apprises par coeur et mal
employées au détriment de faits ou arguments – et des idées personnelles.
Beaucoup de commentaires étaient partiellement ou entièrement incompréhensibles ou
«déchiffrables»” seulement par une retraduction en français. Un certain nombre de candidats a rendu
des copies blanches ou n’a pas répondu à la deuxième question - par manque de temps ?
Malheureusement, il s’installe une tendance aggravante à tricher avec les nombres de mots, voire à
omettre de compter les mots.
Certains candidats sous-estiment la vigilance et la clairvoyance des correcteurs et les obligent à
recompter les mots !
Un autre phénomène apparait de plus en plus, à savoir l'orthographe. Certains candidats ignorent les
majuscules, ne se préoccupent pas de l'interponction - virgules, points, points virgule etc. sont de plus
en plus rare. Certaines rédactions sont illisibles: certains mots - même phrases-ne sont pas
déchiffrables, malgré la meilleure volonté du monde.
Globalement, il est à constater que les connaissances linguistiques des candidats sont insuffisantes – il
n’y a pas d’amélioration par rapport à l’année 2011.
Dans l’ensemble, les correcteurs ont déploré le manque de structuration des idées et le déficit
grandissant de connaissances lexicales et grammaticales, même de base, ainsi que l’utilisation
récurrente des stéréotypes et clichées souvent erronés, voir caricaturaux parce que généralisés, sur la
vie en Allemagne et la société allemande.
Les deux parties de l’épreuve ont été notées distinctement, la note finale étant la moyenne des deux
sous-notes.
Remarques d’ordre linguistique
Selon les correcteurs, le niveau linguistique des candidats est très faible et ne s’est pas amélioré par
rapport au concours 2011. Il y avait cette année encore bien moins de bonnes et surtout très bonnes
copies ; le nombre de très mauvaises copies est en effet en diminution. Par contre le nombre de travaux
moyens, à savoir médiocres est en augmentation.
On remarque les faiblesses habituelles et généralisées d’une année à l’autre : non-maîtrise des bases
élémentaires de la langue – à réviser en urgence !
Exemples :
- massacre du lexique UTILISE DANS LE TEXTE:
„ die Europeanische Union / die Krisis / die-das Euro / in diesem Rede / der Bevölkerung, die
Recezion
- reprise des formes morphologiques du texte
- traduction mentale omniprésente
- cohérence nom /verbe :
„ die Bevölkerung werden immer weniger / die Lebensbedingungen ist dieselbe“
- verbes de modalités :
utilisation erronée du verbe „ sollen ”
construction avec l’infinitif „ zu ”
utilisation erronée de „ brauchen…zu ” /müssen
nicht müssen/nicht dürfen
conjugaison
« sie wird die wahre Gemeinschaft sein brauchen / das Land muss die Schuld zu löschen / man
muss nicht vergessen / Deutschland kann funktioniert nicht mehr / man muss reduziert /
sie brauchen ihre Union wieder fortzustellen
- déclinaison :
des substantifs (datif pluriel !), des adjectifs substantivés, des adjectifs et n-déclinaison prépositions, accord des adverbes
« Europa ist einen alten Welt / er war einen Kanzler / die europäische Staaten / Konkurrenz und
anderen Probleme / die Europäischer Union / ein stabiler Wirtschaft / der amerikanischer Dollar /
das bringt eine gesellschaftliches und eines finanziell Explosion / die Rolle die EU in die
Globalisierung / zwischen die Lage von der Gegenwart und die aktuelle Lage / eine Separation
zwischen der Nationalstaaten / für den B¨rgern / mit der aktuellen Ereignissen / von die Zukunft /
gut für ihnen / es führt zu die Marginalisierung“
- conjugaison!
„ich sagen / er behaupt / er bleib / er musst / es beiträgt „
- conjugaison du verbe „wissen“: „ viel weissen nicht / er wisst / ich weisse / er weisst
- participe passé/ Perfekt:
„sie haben antwortet / er hat zeigen / es ist nicht rechtfertigt / eine Rede von H.SCH. geschriebt /
des Problem hat nicht verschwunden / der Markt ist georganisiert / sie haben gebringt / sie ist mehr
und mehr mächtig werden“
- syntaxe : beaucoup d’improvisation:
inversion
place du noyau verbal dans les subordonnées
deux conjonctions de subordination à la suite : „ dass wenn... / weil wenn... / dass da …
phrases relatives : „ das Ergebnis, dass die Studie zeigt / die jungen Leute, wer arbeitslos sind
- comparatif :
„ mehr verschieden / besser wie / mehr interessant / mehr viel / vieler als zuvor / so positiv als die
anderen ...
Länder als China und Indien“
- ponctuation :
absence de virgules ! / virgules APRES la conjonction : „Ich möchte sagen dass, …“
ponctuation souvent à la française: „Heutezutage( !), glauben viele Leute…”
- passif : confusions entre „sein” et „werden”
- voyelles infléchies :
absence partielle ou totale: „konnen / mussen / wahlen / es wachst / die Veranderung /
er hat begrundet / kampfen / Burger / uberhaupt / Wahrung „
confusion entre „fordern/fördern, wurde/würde“
mais aussi: „es schäfft eine Lage / wöllen / söllen / öder(!)) / diese Gefähr / Staäten / es händelt sich
/ importänt...“
LACUNES LEXICALES :
Confusions :
- zeigen/schauen/ziehen
- Worte/Wörter
- Tat/Tatsache
- sich benehmen / sich verhalten
- kämpfen / bekämpfen
- alle / alles
- werden / bekommen
- Model / Modell
- Treue /Vertrauen
- Aufstieg / Anstieg
- drohen / bedrohen
- nur / erst / zunächst
- immer / immer noch
- bereit / bereits / fertig
- (am) meist(ens) / am meisten / die meisten
- früher / damals
- irgendwo / überall
- eben / also / sogar /auch
- egal / gleich
- einig / einzig / eigen / selbst
- bevor / zuvor
- trotz/trotzdem
- geschafft / geschaffen
- aber / sondern
- (ver)ändern / wechseln
- Studie / Studium
- Zahl / Nummer
- scheinen / aussehen
- nur/noch
- These/Promotion/Doktorarbeit
- sinken/senken
- Rat/Rate
- können/kennen/wissen
- geschafft/geschaffen
- gallicismes :
sich gegen die Vorurteile kämpfen
sie mangeln an Zeit
für mehrere Gründe
er hat von einem Kredit genossen
die Welt hat tief verändert
die Austerität
eine Entscheidung nehmen
Probleme, Krise, Unterschiede, den Einfluss, Globalisierung kennen / tiefe Unterschiede /
influenziert von / utilisieren / im Generell / konkurrenzieren / der Anteil ist nur von 7% in 1950
- anglicismes:
„einen Link machen / es gibt tiefgreifende Linken zwischen den Regierungen“ / ein starke Link
zwischen Deutschland und Frankreich / lösen-verlieren / in der Meinung von Schmidt / der Leser ist
richtig/ Helmut Schmidt’s Argumente/ Geld lösen-verlieren /fast - schnell/ false - falsch“
- généralisation des êtres vivants = LEUTE:
„ein paar Leute / meisten Leute wissen nicht / Leute(n) denken / franzosen Leute“ /
- géographie et nationalités:
„Brasil / India / Asia / Ostländer /
- confusions WANN-WENN-ALS-WIE -DA, WEIL-DENN
- négations
- prépositions liées aux verbes / adjectifs:
- nämlich au début de la phrase
« Nämlich ist er ein öffentlicher Mensch für die Nation“
- genres, pluriels
- terminologie pour exprimer une évolution:
„die Zahl ist von 9 Punkte gestiegen / die Kluft steigt / die Zahl hat reduziert / von 14 zu 16 Jahre /
die Studie findet jeder vier Jahre statt / vier Drittel den Menschen“
- recours à des formules apprises par coeur- et très souvent mal utilisées et caricaturales en
surdosage
- ORTHOGRAPHE :
„ stighaltig / Ich / tätsatlich / fonktionnieren / Situazion / betonnen / wischtig / Bewölkerung /
mann /
Le manque d’un jugement critique et mature n’est pas un phénomène propre à l’épreuve
d’allemand. Néanmoins une révision de base s’impose – et pour une meilleure connaissance des
évolutions dans le pays voisin apparemment inconnu, peut-être aussi un séjour en Allemagne ou au
moins une information plus suivie, plus nuancée et plus récente sur l’actualité du pays.
Deuxième langue
ANGLAIS
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESCP-Europe
Correction : ESCP-Europe
Le texte est tiré du quotidien américain The New York Times. Le journaliste s’interroge sur l’évolution des
discours politiques aux Etats-Unis, un sujet largement présent dans la presse anglo-saxonne cette année, et
fait une comparaison entre le discours de Roosevelt au Kansas en 1910 et celui de Obama cent ans plus tard.
Comme il est d’usage, nous avons réuni tous les correcteurs pour évaluer plusieurs copies, commenter les
rédactions des élèves et harmoniser les critères. Il s’agit, surtout, de noter dans le contexte de notre
concours, c’est à dire, en faisant des comparaisons des copies entre elles et de forcer une moyenne proche
de 10 et un écart type autour de 3,5 ; ce qui se traduit par des notes très échelonnées qui ne reflètent pas
forcément le niveau réel des candidats. Ceci dans le but d'harmoniser l’ensemble des notes de LV2.
Les notes affectées par nos correcteurs lors de cette réunion étaient extrêmement proches, une seule copie
a provoqué une divergence d’opinion, rapidement résolue après une courte discussion.
Le mot ‘discourse’ aurait quelque peu perturbé les candidats ; la plupart ont opté pour une simple
traduction de ‘discours’ et n’ont pas eu de difficulté à trouver idées et exemples dans le fond des discours
politiques, il y avait donc assez peu de réponses courtes. Malheureusement le propos est souvent décousu,
on a du mal a retrouver un fil conducteur, les candidats sont souvent plus occupés a placer du vocabulaire
‘marquant’ (souvent, d’ailleurs, mal approprié) que de présenter une suite logique d’idées.
Malheureusement les candidats utilisent souvent des bribes de choses apprises et mal digérées ; ‘les
placages ‘, le vocabulaire est souvent pauvre, répétitif ou trop inspiré du texte. Quelques candidats ont tout
simplement copié des passages entiers attirant ainsi des notes de sanction. D’autres ont mal copié e.g.
‘Rosevelt’. Les phrases sont souvent trop longues et alambiquées, parfois de trois et quatre lignes, voire
plus.
Il y a des fautes de base récurrentes: economical pour economic, politics pour politician, politic pour policy,
wich, une confusion entre ‘as’ ‘that’ et ‘than’ par exemple. Un nombre troublant des candidats ne maitrise
pas les simples conjugaisons au présent « a politician say » (le ‘s’ manquait souvent), les temps « he
did took » ou le possessif "the Roosevelt's legacy" par exemple.
Beaucoup de candidats ne semblent pas comprendre le sens du mot ‘paragraphe’ et un certain nombre n’a
pas marqué le nombre de mots par question.
Recommandation
Il ne s’agit pas de trouver la « bonne réponse » à la question, ni de placer du vocabulaire appris pour
l’occasion ni même d’étaler ses connaissances ; il s’agit de construire un propos bien logique et argumenté
moyennant un anglais bien maitrisé, varié et surtout naturel et d’incorporer quelques exemples bien
trouvés. Quelques candidats ont su nous montrer qu’ils en étaient bien capables et nous en sommes très
reconnaissants.
CHINOIS – Deuxième langue – Traduction (sous-épreuve n°1)
Les copies de traduction ont été notées de 2,5 à 19,5. Dans l’ensemble, en dehors quelques
très mauvaises copies, le niveau des candidats s’est élevé, avec un bon quart d’excellentes copies de
16 à 19,5
Correction de la langue et exactitude de la traduction sont évidemment les deux qualités
qu’on attend d’un bon thème, avec le respect, autant que possible, du registre de langue de
l’original. Le thème du concours 2012, extrait La tête en friche de Marie-Sabine Roger, qui mettait en
scène un presque illettré qui découvre la lecture, était écrit dans un style assez familier et il n’était
donc pas judicieux de faire parler les personnages … « comme des livres ». Il fallait privilégier naturel
et simplicité, sans s’éloigner du texte. Il va de soi que toute traduction est un ensemble de petits
problèmes à résoudre, d’arbitrages à opérer, en lien les uns avec les autres. Il n’y a pas de solution
unique et la règle a été comme toujours de valoriser l’habileté des candidats à résoudre ces
problèmes par l’utilisation judicieuse de mots et de structures. Par exemple on a considéré 借的时间
可以长一点儿吗?comme une très bonne traduction de « le garder plus longtemps, ça se peut ? »,
même si le mot « garder » n’a pas été traduit littéralement. De même 你读书读得不太好 peut être
jugé tout aussi valable, voire préférable dans ce contexte à 你的阅读能力不强 , à condition bien sûr
de construire correctement le complément d’appréciation. Ont été pénalisés en revanche l’absence
de traduction bien sûr d’un mot ou d’un passage et le non respect des règles fondamentales de la
langue. Les erreurs syntaxiques les plus graves pouvaient aller jusqu’à l’emploi de la négation 不 avec
有, les plus nombreuses concernaient un emploi à mauvais escient des prépositions (对、给、为 et
把 ), la place et l’ordre des compléments, l’expression de la durée et de la fréquence, la construction
du complément d’appréciation. Sur le plan lexical, les plus mauvaises copies se signalaient par leur
ignorance d’un vocabulaire de base (« sœur » « combien ça coûte »…), les meilleures parfois par un
nombre de 别字 important : rares sont les candidats qui savent écrire 借 emprunter.
La version, tirée de 我与地坛, œuvre autobiographique de 史铁生, a posé cette année plus
de difficultés aux candidats que le thème.
Dans le passage choisi, l’auteur raconte son premier souvenir : la mort de Staline. Ce jour-là
son père a accroché au mur un portrait de Staline dans un cadre noir, sa grand-mère s’en est
approchée avec lui dans les bras et a dit « Staline est mort ». Dans son dialecte elle a prononcé la
première syllabe « Si » de « Staline » en chinois au 3ème ton, comme le mot 死 si « mort », en sorte
que l’enfant qui a entendu « mort-Talin est mort» se demande bien pourquoi on éprouve le besoin
de préciser encore que ce « Talin » est mort ?!
Pour bien comprendre ce texte, il fallait d’une part comprendre que l’auteur se sert de cette mort ,
dont il apprendra par la suite qu’elle est survenue en 1953, comme point de repère pour dater son
premier souvenir, dont il peut ainsi calculer qu’il remonte à l’âge de deux ans, et d’autre part
connaître la prononciation correcte au 3ème ton du mot si « mort ». S’agissant d’un mot aussi banal
cela n’aurait pas dû poser de problème. De fait ce qu’un certain nombre de candidats n’a pas compris
c’est plutôt l’expression 读成三声 « lire (dire) au 3ème ton », sans qu’on puisse déterminer ce qui les a
arrêtés davantage de « 3ème ton », traduit de toutes les manières les plus extravagantes, ou de la
construction résultative 读成…
Il faut dire qu’un certain nombre de candidats semblaient manquer cruellement de
vocabulaire. Qu’un mot ou un autre, même courant, soit ignoré, ce n’est pas forcément très grave en
soi et n’est pas pénalisé outre mesure. On peut souvent « boucher le trou » de manière
approximative. Mais que trop de mots courants viennent à manquer et le candidat perd pied, surtout
si il perd de vue le sens général du texte, voire le bon sens tout court. Du coup il se met à imaginer
par exemple que le père du narrateur est en train de discuter avec un « cadre noir », alors qu’il s’agit
du cadre noir accroché au mur... Un brin de culture générale peut aussi aider à ne pas se fourvoyer,
comme dans le cas de 胡子, barbe ou moustache. Cela peut éviter de décrire un Staline « souriant
de toutes ses dents bien alignées » ou « avec une barbe lui descendant jusqu’à la moitié du buste »
Ce qui frappe l’enfant sur cette photo c’est bien sûr la grosse moustache de Staline, toute cette
pilosité « concentrée sur la lèvre supérieure », assez différente on s’en doute de qu’il peut voir dans
son entourage chinois.
Une bonne connaissance du vocabulaire suppose aussi une bonne connaissance du sens
précis de chaque caractère et de ses différentes acceptions selon le contexte ou le mot dans lequel il
figure. Ainsi 记(事) signifiait ici « se souvenir » comme dans 记得 et non « noter » ; le sens premier
de 早 n’est « matin » mais « tôt » ; 重 dans 重复 ne veut pas dire « lourd » mais « répéter ». Si l’on
ajoute à ces insuffisances lexicales le fait que beaucoup de candidats ne sachent visiblement pas
repérer une proposition utilisée comme un élément dans une autre, comme sujet en particulier, on
comprend pourquoi la première phrase du texte 我记事很早, mot à mot « je me suis souvenu des
choses très tôt » a été si souvent mal comprise.
A cette phrase introductoire répondait la dernière phrase du texte (« Ce n’est que bien des
années plus tard que j’appris que c’était en 1953, cette année-là j’avais 2 ans. »), qui n’a pas toujours
été bien comprise non plus, 才 « alors seulement » en particulier n’a pas été compris et pas ou mal
traduit. Ceci laisse à penser par ailleurs que nombre de candidats ont dû se lancer dans la traduction
sans avoir lu d’abord attentivement le texte jusqu’au bout, en dépit des conseils qui leur ont été
certainement donnés dans ce sens. C’est un conseil valable pour toutes les langues mais dont la
pertinence est encore plus grande en chinois où l‘une des clefs essentielles de la compréhension
réside dans une perception correcte des rapports implicites entre propositions.
CHINOIS – Deuxième langue – Expression écrite (sous-épreuve n°2)
Le texte qui servait de support à l’épreuve du concours 2012 était un article relatant comment un
jeune homme de 15 ans découvre, au moment de s’inscrire dans un établissement d’enseignement
technique, qu’il n’est pas enregistré sur les rôles du hukou, autrement dit qu’il n’a aucune existence légale,
avec toutes les conséquences que cela implique, et la situation kafkaïenne à laquelle il est confronté pour
refaire ses papiers.
La première question visait à s’assurer que les candidats avaient bien compris le sens du texte et
étaient capable d’en restituer l’essentiel.
La raison pour laquelle le jeune homme découvre cet état de fait à 15 ans seulement est que
jusqu’à présent il n’a pas eu besoin de se faire faire une carte d’identité d’une part, et que d’autre part il
était apparemment correctement inscrit sur le livret de famille de ses parents. Mais il ne figure pas sur les
registres officiels. Il est possible, lui dit-on, que ses données aient été perdues lors de la saisie
informatique (ce qui soit dit entre parenthèses pose un autre problème s’il n’y a aucun registre papier). Le
voilà donc sans hukou, privé d’identité.
Rectifier cette erreur et récupérer son état civil s’avère cauchemardesque, chaque administration
concernée campant sur sa position : le commissariat exige un acte de naissance et l’hôpital refuse d’en
délivrer un nouveau, la naissance ayant bien été déjà inscrite sur le livret de la famille. C’est pour tenter
de sortir de ce blocage que celle-ci a contacté le journal (Bien entendu derrière cette évidente mauvaise
volonté bureaucratique se cache certainement la crainte d’une tentative de fraude, soit pour régulariser
la situation d’un enfant non déclaré soit pour obtenir un hukou des villes plus prisé que le hukou des
champs…)
La deuxième question invitait les candidats à replacer ce fait divers dans une perspective plus
large, celle de l’existence de millions d’ « enfants noirs », c’est à dire sans état civil, et à envisager les
causes et les conséquences d’un tel phénomène. Il fallait faire attention au passage du terme heiren
« personne noire », employé dans le texte, à celui de hei haizi « enfant noir » dans la question, qui
suggérait que l’existence d’un aussi grand nombre de personnes sans aucune existence légale du tout a
son origine non pas dans des bugs informatiques, mais bien dans la politique de restriction des naissances,
à laquelle s’ajoute le cas un peu différent des migrants, qui eux n’ont pas le bon hukou pour s’installer en
ville. Tous ces problèmes créent une tension sur le système au point que certains se demandent
aujourd’hui s’il ne faudrait pas le supprimer ou en changer. Cela crée des situations intenables dans une
société moderne, et ce à grande échelle : pas d’identité, pas d’école, pas de banque, pas de voiture, pas
d’achat de domicile etc. pas de mariage non plus, et donc inévitablement trafic de hukou ou délinquance.
Mais même la condamnation en justice d’individus sans identité officielle pose problème.
Le sujet ne demandait qu’un minimum de connaissances générales sur la Chine et un peu de
réflexion. On n’exigeait pas des candidats qu’ils connaissent les débats en cours sur la question, mais
simplement l’existence du système du hukou et celle des enfants non déclarés, conséquence de la
politique de planning familial. On attendait clarté dans l’exposition et correction de la langue. Le texte
fournissait évidemment des éléments de vocabulaire sur le sujet, mais il ne s’agissait pas de faire de la
paraphrase ou pire encore du recopiage pur et simple. Il était évidemment également totalement inutile
de recopier la question, en espérant faire « masse ». Dans l’ensemble les candidats ont respecté les
normes de longueur.
Les notes sont allées de 02 à 19, dont un bon quart entre 16 et 19.
Deuxième langue
ESPAGNOL
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESCP-Europe
Correction : ESCP-Europe
Le texte choisi était un article de intitulé El exilio cubano en Miami se prepara para invertir en Cuba, de Marc
BASSETS. Dans cet article, l’auteur nous montre les différentes visions de la réalité cubaine du point de vue des
Cubains résidant aux Etats Unis.
Les critères de choix de ce texte restent les mêmes que ceux de l’année dernière : un sujet contemporain
concernant l’Espagne ou l’Amérique latine et ayant à coup sûr été abordé durant l’année scolaire, une langue
de qualité et accessible à des candidats de seconde langue.
Le sujet de cette année montrait la vision de différents cubains installés à Miami dont les avis diffèrent par
rapport à l’avenir du pays, des moyens et par rapport au rôle des Cubains du pays ou ceux de la diaspora.
La première question, de compréhension et de restitution, était la suivante : «Selon l’article, quelles sont les
différentes opinions qui se confrontent concernant l’avenir de Cuba ?
La seconde question était très ouverte. Le candidat avait un choix de réponse très large, mais la réponse restait
exigeante quant à sa justification : « D’après vos connaissances, diriez-vous que la situation politique des pays
latino-américains est un succès ou un échec ? » Justifiez votre réponse avec des exemples concrets.
Les critères de correction sont restés les mêmes que ceux des années précédentes et précisées à l’occasion
d’une réunion d’harmonisation à laquelle participaient tous les correcteurs.
Pour la langue, il s’agit de mesurer la capacité des candidats à s’exprimer correctement et clairement ; ont été
valorisées les prises de risque ; les fautes grammaticales et lexicales ne faisaient pas l’objet d’un barème précis
mais devaient être évaluées à l’aune de la qualité globale, bonne ou mauvaise, du texte.
D’autre part, les candidats devaient être capables de répondre de façon cohérente aux questions posées et
d’exprimer leurs idées avec clarté et précision. Concernant particulièrement la deuxième question, les exemples
choisis et justifiés de manière pertinente ont été valorisés.
Nous voulons attirer votre attention sur une consigne essentielle qui n’a pas été respectée dans certaines
copies : S’il est vrai que la deuxième question était très ouverte, il est vrai aussi que le jury s’attendait à voir des
réponses complètes. Les réponses de certaines copies étaient incomplètes dans la mesure où celles-ci ne
présentaient qu’une liste de pays, dirigeants politiques ou des événements ponctuels sans pour autant justifier
en quoi ceux-ci avait été ‘à l’avis du candidat ou de la candidate’, un succès ou un échec. Celles-ci ne
répondaient donc pas à la question posée et elles ont été pénalisées.
Comme chaque année, tout l’éventail de notes a été utilisé, de 0 à 20 ; les correcteurs ont à nouveau donné la
note 20 à des copies qui, sans atteindre la perfection, étaient néanmoins de très bonne qualité du point de vue
de la langue et dont le contenu était cohérent et les choix justifiés.
Comme l’année précédente, cette année dans les copies médiocres ou mauvaises, on retrouve les défauts
suivants : ignorance des règles grammaticales élémentaires et du lexique de base, placage d’expressions
idiomatiques hors fréquence, certaines copies apparaissant même comme une espèce de liste de vocabulaire
appris préalablement et casé coûte que coûte, ainsi que le refus de répondre réellement aux questions posées,
notamment à la seconde question, accumulant sans justification des faits historiques parfois très éloignés
dans le temps, pour certains cas, dans le but visible de compléter les 200 mots demandés.
Cette année, la tendance à introduire quelques phrases censées dégager une problématique semble disparaître,
ce que le jury a apprécié car les commentaires étaient entièrement centrés sur la problématique. La longueur
des réponses est limitée à 200 mots (avec une tolérance de +/- 10%). Pour cette raison, les questions attendues
devaient être précises pour répondre effectivement à la question posée.
Encore cette année, nous tenons donc à rappeler que la première question fait appel à une réponse de
restitution où seul le contenu du texte doit apparaître, sans éléments rajoutés, car cela pénalise le candidat
principalement quand son texte relève des informations peu pertinentes, incohérentes ou fausses, résultat de
la volonté de remplir les 200 mots.
Pour ce qui est des réponses à la seconde question, les correcteurs ont été plutôt satisfait, par rapport à l’année
précédente car, si la question dans les deux cas était très ouverte, cette année les exemples choisis s’adaptaient
davantage à la question posée et les exemples donnés étaient, pour certaines copies, très pertinents. En
revanche, certaines copies limitaient leur commentaire à lister des événements peu significatifs. Nous avons
constaté, comme cela avait été le cas l’année précédente, l’oubli de l’essence même de la question car, si
certains candidats nommaient des événements pertinents, ceux-ci manquaient de justification. Les
examinateurs s’attendaient à trouver des exemples autres que celui de Cuba, et surtout la justification du choix
de chaque exemple.
Nous avons été étonnés également de voir que certains candidats ont laissé une question sans réponse, ce qui
est très pénalisant.
Nos conseils aux futurs candidats :
- Lisez attentivement les deux questions dans leur intégralité.
- Répondez aux deux questions, en respectant les consignes dans son intégralité.
- N’oubliez pas que la première question cherche à évaluer la capacité du candidat à restituer les éléments
apparaissant dans le texte et pénalise donc tout élément rajouté ou hors sujet. En outre, la réponse à la
deuxième question, d’expression libre, doit montrer une réflexion personnelle.
- Les examinateurs apprécient les copies des candidats dont la langue est simple, claire et précise, montrant
des idées pertinentes, sans mots ou expressions idiomatiques hors fréquence, sans constructions lourdes,
ampoulées et répétitives.
Deuxième langue
ITALIEN
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration : ESCP Europe
Correction : ESCP Europe
Le texte d’expression écrite proposé cette année était un article du quotidien "La Repubblica" consacré à la
numérisation des livres dans les bibliothèques italiennes.
La première question portait sur la compréhension de l’ensemble du texte et demandait aux candidats
d’exposer les raisons de l'initiative décrite dans l'article. La deuxième question exigeait, de la part des
candidats, l’expression d’un point de vue plus personnel ("secondo voi") puisqu’il leur était demandé en quoi
(comment) les actuelles technologies numériques modifient notre rapport à la connaissance.
Les notes vont de 2 à 18,50 sur 20.
Un constat s'impose, au fil des années, quant à la structure de la phrase écrite qui, pour nombre de candidats,
n'est guère différente de celle de la phrase orale. Cela traduit une stratégie visant à éviter un plus grand
nombre de fautes, mais cette réduction de la complexité syntaxique entraîne un appauvrissement des contenus
et, par conséquent, un effet d'itération et de redondance qui nuit à la lecture. Le sujet, par exemple, est
constamment répété, sans jamais lui préférer un pronom ; la phrase ne dépasse que rarement la construction de
base (sujet, verbe et complément), de telle sorte que les candidats évitent l'emploi de constructions qui
requièrent la concordance des temps et l'emploi du subjonctif. En revanche, on salue la disparition presque
complète d'expressions obsolètes ou désuètes ainsi que l'apparition d'une ponctuation moins floue (le point à
la fin de la phrase, par exemple). Il reste, néanmoins, à signaler des nombreuses fautes d'orthographe que la
correction ne peut pas ne pas sanctionner