Le des Le des - Intranet Greta Toulouse

Transcription

Le des Le des - Intranet Greta Toulouse
LE PREMIER RÉSEAU D'INFORMATION ÉCONOMIQUE EN RÉGIONS I
HAUTE-GARONNE
I Nº349 I
MAI 2016
1er réseau
Le
journal des
entreprises
RÉSEAU ENTREPRENDRE
Un nouvel outil pour les
PME en région
Le réseau de chefs d’entreprise lance le
programme Croissance, destiné à
accompagner la gouvernance
d’entreprises dépassant 15 salariés et
1 M¤ de chiffre d’affaires. PAGE 5
CEA TECH
Déjà 45 entreprises
partenaires
Le CEA Tech hébergé par l’Insa va
intégrer dès septembre 2017 un
bâtiment dont la construction débute en
septembre prochain à Labège. PAGE 6
d’entreprise
BUREAUX
ENTREPÔTS
COMMERCES
05 62 57 62 57
arthurloyd31.com
AGE
Groupe GB.
L’ETI étoffe
ses services
Comment le groupe régional Générale de Bâtiment
affronte-t-il la crise du BTP ? La conception-réalisation prend
de plus en plus de poids dans l’activité de l’ETI familiale
présidée par Bernard Gatimel, qui a renforcé son bureau
d’étude. GB emploie 400 salariés et a réalisé un chiffre
d’affaires de 112 millions d’euros en 2015.
Les deux premiers systèmes de
propulsion Leap ont été livrés à Airbus
sur le site toulousain d’Aircelle. PAGE 10
Même ambition pour les deux capitales
du Sud-Ouest qui lancent de grands
travaux sur leur parc des expositions :
attirer grandes conventions et grands
congrès. PAGE 14
en immobilier
En mal de reconnaissance, la filière automobile locale dispose pourtant d’un vivier
d’entreprises prêtes à conquérir le gigantesque marché des véhicules autonomes.
Pour le cluster Automotech, il faut aller vite. P 3
Pari réussi pour le Leap
livré à Airbus
Le match
Toulouse - Bordeaux
de conseil
Véhicule autonome.
Marché d’avenir en région ?
GROUPE SAFRAN
PARC DES EXPOSITIONS
I 8.40 ¤
PAGE 9
COMMENT J’AI FAIT
« J’utilise une plate-forme de transfert
technologique pour tester nos innovations »
LDL Technology est spécialisée dans les systèmes embarqués pour véhicules. Sylvain Dubois, responsable de l’électronique
de la PME toulousaine, utilise la plate-forme Micropacc à Montauban pour tester les innovations de la société. Une solution
efficace et peu coûteuse. PAGE 12
AVIAGE SYSTEMS
Quelles ambitions
à Toulouse ?
Créée par deux géants de
l’aéronautique, Aviage Systems installe
sa filiale européenne à Toulouse. PAGE 18
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Après le travail...
L'INVITÉ
LE CONSEIL
« La France, paradis
pour entreprendre »
Export. Optez
pour le VIE !
Stop au « French bashing » ! C’est le mot
d’ordre de Fabrice Cavarretta qui l’affirme
dans un livre au titre qui claque au vent
comme un drapeau tricolore : « Oui, la
France est un paradis pour les
entrepreneurs ! ». DERNIÈRE PAGE
Economique, permettant une
mutualisation des coûts, le recours
au Volontaires internationaux en
entreprises (VIE) permet aux PME
et ETI de s’offrir de belles
perspectives à l’export ! PAGE 22
... le loisir
isir !
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MAI 2016
TRENTE JOURS
Un mois vu par
Serge Lemaitre
La saga du métro.
À quand le "happy end" ?
Le feuilleton « métro » des dernières
semaines n’a toujours pas son happy end,
malgré une dernière réunion arbitrée à
Paris le 21 avril dernier par le secrétaire
d’État chargé des transports, Alain Vidalies. Pour ceux qui ont raté les derniers
épisodes : Toulouse Métropole projette
une 3e ligne de métro, le Toulouse Aerospace Express (TAE), circuit à 1,72 milliard d’euros qui doit
relier Colomiers à Labège. Le Sicoval (communauté d’agglomération du sud-est toulousain) approuve mais n’en
démord pas de son plan de prolongement de la ligne B, le
fameux PLB. Ce projet consistait à relier Ramonville à
Labège avec la création de 5 stations supplémentaires.
Après discussions, le Sicoval défend aujourd’hui un PLB
raccourci à 220 M¤ avec 2 stations et à raccorder à la
future TAE. Toulouse Métropole fait la sourde oreille et
annonce la mise en service d’un téléphérique urbain (de
l’Oncopole à l’Université Paul Sabatier) en 2020. Des positions différentes, c’est bien pour progresser, surtout
quand on vise l’urbanisme de demain et le déploiement
économique d’une ville. Mais cette opposition entre " Sicovaliens " et " Métropoliens " est-elle si bénéfique ? De la
dernière réunion au sommet à Paris, le seul compromis
obtenu par les acteurs est... d’organiser une nouvelle
réunion. C’est reparti !
DIRECTEUR RÉGIONAL
Pôle Emploi
PARCOURS
Âgé de 58 ans
Démarre sa carrière à l’ANPE
en Ile-de-France
Directeur régional adjoint de
l’ANPE en PACA en 2008
Nommé à la direction
générale, en charge de la
direction des opérations de
Pôle Emploi en 2012
Directeur régional de Pôle
Emploi Midi-Pyrénées en 2014
« À nous d’anticiper et d’orienter les demandeurs d’emploi vers de nouvelles formations »
M
anuel Valls signe un accord le
30 mars avec les Régions pour
coordonner les actions de
l’État et des conseils régionaux sur le plan de la formation.
« La Région est l’acteur majeur sur le plan
de la formation et de l’orientation professionnelle. La loi du 5 mars 2014 a permis
un nouveau transfert de compétences aux
Régions, chargées de financer et d’assurer
la cohérence des décisions sur ce plan.
La conséquence de cette loi est un renforcement du fonctionnement local avec trois
acteurs de la région qui travaillent
ensemble : la Dirrecte (direction régionale
des entreprises, de la concurrence de la
consommation, du travail et de l’emploi) le
conseil régional et Pôle Emploi.
En ce qui concerne notre région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées,
nous
aurons 30.000 formations supplémentaires
l LA
à mettre en place pour les demandeurs
d’emploi. Le coût de cette nouvelle mise en
place est estimée à un montant global de
90.000 ¤. Il faut rappeler que 60.000 formations étaient déjà prévues en région pour
2016. »
Le dernier rapport de conjoncture de la
CCI de Toulouse annonce une prévision de
hausse d’activité de +2,9 % dans le BTP.
« Depuis 5 ans, le BTP est un secteur qui
perd des emplois. Mais les chiffres sont
meilleurs cette fois-ci.
En 2015, nous avons observé une hausse
des offres déposées de 2,3 % ce qui est
plus qu’en 2014. Si cette tendance se
confirme, on pourrait être à nouveau
confrontés à des tensions sur des métiers
du second œuvre. À nous d’anticiper et
d’orienter les demandeurs d’emploi vers
de nouvelles formations. »
L’enquête BMO de Pôle Emploi annonce
une hausse d’embauches de 1,9 %.
« L’enquête régionale sur les besoins en
main d’oeuvre 2016 est un bon support
d’analyse et nous permet de détecter les
formations et actions à mener. Notre plateforme internet " Emploi Store " est un outil
récent qui aide les demandeurs d’emploi
dans leurs recherches. Nous voulons aussi
aider les employeurs en recherche de candidats en améliorant les outils de
recherche. Exemple de solutions à disposition dès juin prochain : proposer aux recruteurs de faire des recherches par compétence (et pas seulement par métier), en
leur permettant également de connaître
les aides dont ils peuvent disposer ainsi
que les charges et réglementations en
cours pour chaque profil recherché. »
Propos recueillis par Juliette Jaulerry
PHRASE
« Si l’on veut baisser le chômage, il faut un coût
du travail moins élevé, un code moins complexe
et plus de sécurité pour l’employeur. »
Pierre Gattaz, président du Medef, à l’occasion de son passage à Toulouse le 14 avril dernier.
l VU
SUR : lejournaldesentreprises.com
Fraudes aux notes
de frais : 35 K¤/an
D’après une étude de Captio, plateforme de gestion
numérique des frais de voyages d’affaires, les fraudes
aux notes de frais reviennent en moyenne à 747 euros
par an et par salarié.
Viveris recrute
Le groupe de conseil et d’ingénierie informatique
Viveris veut recruter, en 2016, 30 nouveaux
collaborateurs en CDI pour son agence de Toulouse.
Juliette Jaulerry
l
ON EN PARLE
Thiot Ingénierie. Révolution
technologique dans le spatial
Laboratoire privé de physique des chocs (25 collaborateurs,
7 M¤ de CA), Thiot Ingénierie (46) fait progresser l’état de
l’art en matière de vitesse d’essais d’impact. Alors que
cette dernière est figée à quelque 7 km/s, Thiot est
aujourd’hui capable de réaliser des essais d’impact à la
vitesse de 10 km/s. L’avantage : pouvoir simuler des
impacts de débris spatiaux sur des satellites. Un
succès financé en partie par le Cnes.
OpenAirlines. L’éditeur
déménage rue Alsace Lorraine
Avec une croissance annuelle de 30 %, il était temps
pour OpenAirlines (1,4 M¤ de CA) de quitter ses 110 m²
près du Capitole. L’éditeur de logiciels d'optimisation
des opérations aériennes emménage dans des locaux
de plus de 300 m² rue Alsace-Lorraine. En un an, il a
doublé de taille : 27 collaborateurs, bientôt 31.
La société dirigée par Alexandre Feray a également
ouvert une filiale à Hong-Kong en novembre dernier,
où elle espère annoncer des premières ventes en Asie
en mai. Derniers clients en date : les compagnies
Corsair et Volotea.
> Défaillances d’entreprises. Où en sont les régions françaises ?
> Evolution des défaillances
(redressements,
liquidations,
sauvegardes)
par régions
En 2015,
Hauts-de-France
63.081
4.969
- 1,5%
Normandie
2.849
Bretagne
+ 1,2%
2.542
Ile-de-France
4.711
+ 8%
Pays de la Loire
3.116
+ 4%
Centre
défaillances
d’entreprises
en France.
Grand Est
12.747
- 7,8%
TAS lance son
Stratobus
Porté par Thales Alenia Space, le programme
Stratobus a été lancé le 26 avril. Objectif : mettre au
point un dirigeable stratosphérique autonome.
LE BILLET
l
- 4,8%
+ 9,5%
2.369
15.445 défaillances
+ 1,9%
Aquitaine-LimousinPoitou-Charentes
Région : Centre
nombre de
défaillances : 2.334
progression
2014-2015 : + 9,5%
< -5%
de -5% à 0%
de 0,1% à 5%
> 5%
5.751
Bâtiment
Auvergne-Rhône-Alpes
14.040
7.591
- 2%
0%
évolution
2014-2015
Les secteurs les plus exposés
BourgogneFranche-Comté
2.334
+ 1%
Commerce
11.986
Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées
Provence-AlpesCôte d’Azur
- 1,2%
+ 1,4%
6.007
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Services aux particuliers
6.549
Corse
347
- 6,7%
8.177
Services aux entreprises
Source : étude Deloitte / Altares 2016
2
3
MAI 2016
L'ÉVÉNEMENT
Automobile. La filière régionale en
route vers le véhicule autonome
l La législation française avance en faveur
du développement des véhicules
autonomes. Quel retentissement sur la
filière automobile régionale ?
l En mal de reconnaissance, celle-ci dispose pourtant d’un vivier d’entreprises
prêtes à conquérir ce gigantesque marché.
E
t si notre région avait
elle aussi sa place
dans le marché du
véhicule autonome ?
Le Rhône-Alpes, l’Alsace (avec
le pôle Véhicule du futur) et
l’Ile-de-France sont les zones
automobiles phares du pays,
et cela reste incontestable.
Chez nous, pas de grands
constructeurs de voitures
osant côtoyer nos fiertés régionales aéronautiques (Airbus &
co). Pourtant, « tous les ingrédients sont là pour que notre
région prenne le virage du véhicule autonome », considère
Jean-Luc Maté, le président du
cluster régional Automotech
(voir encadré).
Un vivier local avantageux
En amont et en aval, la filière
concerne plus de 110.000 collaborateurs, selon Jean-Luc
Maté. Qui sont ces acteurs
locaux ? Des laboratoires spécialisés en intelligence artificielle et en robotique et des
références comme le LaasCNRS, ou le centre de calcul
Cerfax ; des PME opérant sur
la géolocalisation (M3 Systems) ou sur la télématique,
comme la société Synox à Balma qui propose une solution
de suivi de la consommation
des véhicules connectés ; des
fabricants de véhicules alternatifs comme la société albigeoise Safra, auteur du véhicule de transport urbain Businova, Helem à Auch qui développe son Colibus en partenariat avec La Poste ou encore
Easymile et son minibus EZ-10
(voir encadré).
« Ce n’est pas par hasard que
nous avons choisi de nous installer à Toulouse, indique
Xavier Salort », responsable
commercial de cette joint venture entre Robosoft et Ligier. Il
ajoute à cette liste, les formations sur place. 80 % de l’effec-
tif de la jeune société est
constitué d’ingénieurs et celuici passera de 40 à 50 cette
année.
Une piste de test à Francazal
L’INP-Enseeiht, le Cesi et l’université Paul Sabatier font partie des écoles appréciées par
les équipes de R & D locales
axées sur le véhicule du futur,
comme LDL Technology à
Ramonville, qui conçoit des systèmes de freinage connectés.
D’autres trouvent leur compte
du côté des formations aéronautiques.
Autre point fort en région : le
site de Francazal qui abrite le
cluster Robotics Place et qui
accueille les entreprises souhaitant tester leurs capteurs et
systèmes sur une zone " hors
route. "
Continental et Actia : deux
acteurs clés de l’électronique
Bonne nouvelle pour les électroniciens du coin : le pourcentage d’électronique dans les
véhicules n’en finit pas de grimper. « On est passé de 0 avec
la 2CV à 30 à 40 % pour un véhicule utilitaire et on va bientôt
atteindre les 50 % », se réjouit
Philippe Guyard, directeur de
la stratégie d’Actia (381 M¤ de
CA, 3.000 personnes dont 500
à Toulouse) qui affichait une
hausse d’activité de 12,2 % en
2015.
Actia est partie prenante dans
la réflexion nationale sur les
systèmes de transport public
automatisés du plan Nouvelle
France Industrielle Véhicule
Autonome. Cartes de communication et électrification des
fonctions font partie de ses
activités croissantes.
Continental Automotive France
(du groupe allemand Continental) est le plus grand en région
et pèse un CA de 600 M¤ avec
ses trois usines et son centre
Les véhicules autonomes sans chauffeur vont se déployer dans un premier temps dans le domaine des transports publics. Les minibus EZ-10 d’Eaysmile
sont conçus et testés en Haute-Garonne et déjà en vente pour la circulation sur des sites privés.
de R & D : « Nous sommes les
seuls équipementiers à sortir
autant de produits électroniques (des dizaine de millions
chaque année) sur le sol français », constate son vice-président Jean-Luc Maté.
Vers la voiture sans
chauffeur ?
Le véhicule du futur à
130 km/h sans conducteur, sur
toutes les routes ? On en est
encore loin. La petite Google
sans conducteur (40 km/h
maximum) ou la Citroën C4,
qui a roulé avec chauffeur
mais sans les mains de Paris à
Bordeaux en octobre dernier,
sont en encore en phase test.
Techniquement, les grands
constructeurs mondiaux (Volvo, Tesla, Ford et autres ) sont
prêt à sortir leur voiture 100 %
autonome. Mais la faire circuler, c’est autre chose : l’interopérabilité avec les éléments
extérieurs va demander du
temps même si la loi avance
avec la récente autorisation de
circulation de véhicules autonomes, avec pilote, sur des
routes dédiées.
Le transport d’abord
Sur une échelle d’autonomie
de 1 à 5, on sort aujourd’hui
des véhicules de niveau 1 :
celui des aides à la conduite et
des voitures connectées. Dès
2020, pratiquement tous les
véhicules présenteront ces
équipements et, en 2030, 10 %
présenteront une autonomie
de niveau 4.
Sur ces prédictions, Jean-Luc
Maté souhaite voir la région se
placer rapidement, au vu du
potentiel que présente le tissu
économique local. Il lance un
avis aux politiques et aux investisseurs locaux : « Ne passons
pas à côté du véhicule du futur
où nous pourrions jouer un
rôle encore plus important si
nous avions plus de soutien. »
Juliette Jaulerry
l
« Le dernier km se fera sans conducteur »
LE MARCHÉ MONDIAL
Le nombre de véhicules produits par an passera de 80 à
100 M d’ici à 2020.
Xavier Salort, responsable commercial d’Easymile
Easymile conçoit et vend
des minibus autonomes.
Qui sont vos clients ?
Sur le court terme, et dès
aujourd’hui, nous ciblons
les sites privés : entreprises, zones d’activités,
parcs, centres hospitaliers.
Nous sommes les premiers à avoir opéré sur un
campus industriel : notre bus EZ-10 fait la navette
depuis plusieurs mois sur le site Michelin de
Ladoux (Auvergne). Quatre de ces véhicules ont
été vendus l’an dernier. Easymile devrait passser
de 20 ventes en 2016 à plus de 80 en 2017. Nous
prévoyons une belle croissance et un CA d’environ
4 M¤ pour 2016.
EN SAVOIR PLUS
Quel est l’avantage du bus sans conducteur ?
Nous proposons aux villes de répondre au problème de la mobilité sur les premiers et les derniers kilomètres (entre une station et le domicile/bureau). Ces courtes distances à vitesse lente
et sans conducteur, c’est la solution économique
et écologique adaptée, mais il faut d'abord que le
cadre légal évolue. Cette évolution doit se faire en
concertation entre les collectivités, l'État et les
industriels.
Sommes-nous à la traîne sur ce point ?
Nous sentons que les choses évoluent à Toulouse.
Nous proposons une première étape concrète : la
mise en circulation d’un démonstrateur, sur une
voie dédiée, adaptée au EZ-10 qui roule à 10km/h.
AIDE A LA CONDUITE
En 2020, pratiquement tous
les véhicules seront équipés
de systèmes d’aide à la
conduite.
LE TISSU LOCAL
190 entreprises concernées
Plus de 2Mds ¤ de CA
Plus de 110.000 collaborateurs (en comptant les services et industries liés à la
filière, en amont et en aval).
(Source :
Automotech,
www.automotech.fr)
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
l
TROIS QUESTIONS
JL Maté. « Aller vite et
nous donner les moyens »
Jean-Luc Maté, vice-président
de Continental Automotive
France, président du cluster
Automotech
Quel est le poids d’Automotech face
aux autres spécialistes en France ?
Créé il y a quatre ans, le cluster
Automotech a pour objectif de fédérer l’ensemble des acteurs de la filière automobile de
la région (entreprises, enseignement, recherche, pouvoirs publics).
Sa mission est de développer un travail en réseau
pour faciliter les affaires et préparer les compétences de demain. Bien sûr, la France compte
d’autres organisations très actives et puissantes en
Alsace, Rhône-Alpes ou Ile-de-France. Mais prenons
l’exemple des Länder allemands qui sont en perpétuelle compétitivité géographique (y compris dans le
secteur de l’automobile), profitons de ce dynamisme,
organisons-nous pour grandir ensemble !
Le véhicule autonome : prochain fleuron de LRMP ?
Le véhicule autonome doit faire partie du plan stratégique régional et je continuerai à pousser dans ce
sens. Les échanges avec la nouvelle région ont déjà
commencé et il est clair que l’avancée de ce domaine
d’activité est à prendre en compte par tout le monde.
Nous avons un réel potentiel régional sur place pour
assurer l’essor de la filière. Mais il faut aller vite et
nous donner les moyens.
Avec le développement de l’autonomie, les métiers
de l’électronique sont-ils en voie de mutation?
L’électronique est au cœur du marché du véhicule
autonome. Et c’est un secteur qui est en train de
prendre son envol partout dans le monde. L’enjeu
actuel de ces entreprises est de développer des calculateurs de plus en plus puissants et des composants
logiciels temps réel embarqués.
Propos recueillis par Juliette Jaulerry
4
MAI 2016
LEADERS
LAURENT PRAT
ÉQUIPE RENFORCÉE À LATÉCOÈRE
Précédemment responsable des partenariats
industriels à l’INP-ENSIACET (arts
chimiques et technologiques) et ancien
diplômé de l’école, Laurent Prat, 45 ans,
dirige désormais cette formation spécialisée
en recherche et en expertise sur tous les
métiers de la transformation de la matière
et de l’énergie.
Christian Bastide. « Nous
avons des solutions en amont »
Christian Bastide préside le Tribunal de commerce de Toulouse depuis ce début
d’année. Il souhaite renforcer l’image de cette juridiction et rassurer les entrepreneurs.
l
L
e tribunal de commerce est souvent
associé aux mauvaises
nouvelles. Comment
rectifier cette image ?
Je souhaite être un président
ouvert vers l’extérieur, c’est-àdire qui va vers les entreprises
pour leur expliquer qu’elles ont
tout intérêt à venir nous voir.
Je suis volontairement resté
dans l’ombre les trois premiers mois de mon mandat
pour prendre le temps d’établir
une stratégie et je suis prêt
maintenant à faire le tour du
département pour rassurer les
entreprises.
Nous avons des solutions à
leur proposer en amont, nous
sommes les mieux placés pour
comprendre les entreprises :
les 52 juges et 35 greffiers sont
des chefs d’entreprise qui
donnent bénévolement de leur
temps. Un gros effort de formation de notre effectif est en
cours, en collaboration avec
l’Université de Toulouse.
Notre objectif : accompagner
les dirigeants qui pressentent
des difficultés et leur proposer
des procédures pour passer ce
cap difficile.
Quelles sont ces procédures ?
Dans un premier temps, on
peut démarrer avec une
réunion informelle, au cours de
laquelle ni l’identité du dirigeant ni celle de son entreprise
ne sont divulguées aux tiers. Il
s’agit juste d’exposer la situation et de prendre connaissance des mesures possibles.
Le mandat ad hoc et la conciliation sont des procédures confidentielles intéressantes de pré-
PAUL-HENRI BELIN
Trois nominations dans l’équipe de direction du groupe
Latécoère : Serge Bérenger au poste de directeur
Innovation et R&T. Il était précédemment directeur
Innovation et R&T de Labinal Power Systems. Emmanuel
Rémy, qui vient de Daher-Socata (vice-président
Engineering, Aérostructures et Systèmes) est le directeur
commercial du groupe. Et Denis Bretagnolle préside
LATelec, la filiale systèmes d'interconnexion.
Le fils de Marc Belin, fondateur de Belin
Promotion, rejoint l’entreprise familiale au
poste de directeur général adjoint. La
société de promotion immobilière a été
fondée en 1964. À 43 ans, après 15 années
passées dans le cinéma à Paris, Paul-Henri
Belin rejoint l’entreprise familiale qui
compte une quarantaine de collaborateurs.
l
ILS BOUGENT
Mehdi Berrada. Il remplace
C. Verkaeren à la tête de Poult
Carlos Verkaeren a été remplacé à son poste de p.-d.g.
de Poult (875 salariés, 180 M¤ de CA) par Mehdi
Berrada. Ce dernier a rejoint le groupe en 2007 comme
directeur financier puis dg adjoint. Âgé de 40 ans, il a
auparavant travaillé au sein de la banque
d’investissement Rothschild. Carlos Verkaeren assistera
le conseil de surveillance en tant que senior advisor.
l
LE PROFIL
Christian Batide veut rassurer et encourager les chefs d’entreprise à pousser la porte du Tribunal de commerce :
« Nous ne sommes pas là pour juger la personne mais pour analyser et solutionner la situation de son entreprise.»
vention des difficultés. Elles
permettent de nommer un mandataire ad hoc ou un conciliateur.
La conciliation contentieuse,
une solution efficace ?
Mon prédécesseur Jacques
Picard avait initié la conciliation contentieuse et cela représente 30 à 40 % des accords
obtenus aujourd’hui. C’est un
très bon chiffre. Cela veut dire
que nous avons remis d’accord
4 personnes sur 10.
Nous sommes le deuxième tribunal à avoir mis ce dipositif en
place (après Paris). La conciliation contentieuse a pour but
d’assurer la pérennité des
deux côtés, celui de l’entreprise endettée et celui du
créancier.
Rencontrez-vous des
dirigeants en détresse ?
Les
entrepreneurs
se
retrouvent souvent dans des
situations de détresse. Il y a un
message important à faire passer de toute urgence : nous ne
sommes pas là pour juger la
personne. Nous nous intéressons à l’entreprise, à l’économie. C’est là ce qui nous différencie du Tribunal de justice.
Trop d’entrepreneurs ont peur
de pousser notre porte et
arrivent trop tard. Ils ne sont
souvent pas assez entourés.
Nous n’avons pas un rôle de
conseil mais nous nous
sommes posés la question :
que fait-on de celui qui a tout
perdu ? Nous avons créé une
cellule psychologique pour
accueillir ces personnes sou-
HORS-SÉRIE
• Big Data, Robotique, Intelligence
artificielle, Ubérisation, Biotech…
Tout savoir sur les marchés d’avenir.
vent victimes du fameux " 3D ":
dépôt de bilan, déprime,
divorce.
Quelle vision avez-vous de la
situation économique locale ?
Elle est aujourd’hui imprévisible et nous avons donc très
peu de lisibilité. Tout va très
vite et les difficultés des entreprises ont changé : les attentats, la grippe aviaire, la météo,
autant d’éléments imprévisibles et qui ont de forts
impacts sur les activités commerciales. Notre force, c’est
d’offrir une justice rapide et
d’offrir une maîtrise de l’économie, avec des professionnels
qui savent lire un bilan.
Propos recueillis
par Juliette Jaulerry
A partir
du 20 mai 20
1
Christian Poncet
Le nouveau p.-d.g. de l’Irdi
Encore du changement à l’Irdi, l’Institut de
développement industriel de Midi-Pyrénées : Christian
Poncet, 65 ans, anciennement délégué interrégional
du groupe EDF Grand Sud-Ouest, prend la suite de
Thierry Letailleur, démissionnaire. Christian Poncet
se retrouve donc à la tête d’un acteur indépendant et
régional du capital investissement qui compte plus de
100 M¤ sous gestion. L’institut avait vécu des
transformations internes l’automne dernier suite à la
création de Irdi Gestion. Les enjeux du nouveau
p.-d.g. en poste depuis le 20 avril : faire face à la
concurrence et à un climat économique difficile (les
investissements de l’Irdi sont passés de 21,4 M¤ en
2014 à 3,7 M¤ en 2015). Une de ses réponses : « Se
rapprocher de Montpellier (et nous sommes en
discussion avec la Soridec, équivalent de l’Irdi en LR)
et garder nos attaches avec la grande Aquitaine. »
6
En kiosque
et en télécha
rgement sur
www.lejourna
ldesentreprise
s.com
(8,40 € TTC)
• A l’Ouest, au Nord-Est, au Sud-Est et
au Sud-Ouest, qui sont les patrons qui
vont imprimer le futur de leur région ?
• Quatre chefs d’entreprises visionnaires
décryptent les marchés de demain.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
5
MAI 2016
RÉSEAUX
GE GARONNE EMPLOI
Bruno Houlier, secrétaire général du groupe
Etienne Lacroix, a présidé le Groupement
d’employeurs Garonne Emploi pendant 15
ans. Béatrice Thiery, responsable comptable
et gestion au sein du groupe Etienne
Lacroix, prend le relais, avec le challenge
de lancer prochainement un GEIQ Industries
dédié à l’insertion et à la qualification.
INITIATIVE FRANCE
FONDATION TOULOUSE CANCER SANTÉ
D’après le bilan 2015 d’Initiative France, le réseau a créé et
sauvegardé 2.116 emplois en Midi-Pyrénées et accueilli
1.786 projets. 49 % des projets concernaient la création
d'entreprise, 40 % la reprise et 10 % la croissance. Le
montant total des prêts accordés aux entrepreneurs de
Midi-Pyrénées en 2015 est de 6 M€, qui ont fait levier sur
57 M€ de prêts bancaires. Ces entreprises affichent un
taux de pérennité de 94 % après 3 ans d'existence.
Réseau Entreprendre.
Nouveau soutien pour les PME
Présidée par Philippe Douste-Blazy, la fondation Toulouse
Cancer Santé organise la 6e édition de la "Nuit de la solidarité",
soirée de gala privée qui aura lieu le mardi 10 mai au château
Cransac-Fronton. Organisée sous la forme d’un dîner-spectacle,
cette soirée caritative permettra aux entreprises et particuliers
de découvrir le rôle de la Fondation Toulouse Cancer Santé,
axée sur la recherche médicale contre le cancer et au service
de l’Oncopole à Toulouse.
l
À NE PAS MANQUER
La start-up est dans le
pré... et à Carbonne
Le réseau de chefs d’entreprise lance le programme Croissance, destiné à
accompagner la gouvernance d’entreprises dépassant 15 salariés et 1 M¤ de CA.
l
Le Gest (Club des entrepreneurs du sud
toulousain) organise la 2e édition du concours à la
création d’entreprises « La start-up est dans le
pré », les 21 et 22 mai 2016 à Carbonne. Objectif :
stimuler le développement économique en milieu
rural, en accompagnant et en attirant sur le
territoire du sud toulousain « des créateurs
d’entreprise, ou porteurs de projets, audacieux et
innovants, soucieux de préserver leur qualité de
vie. » La première édition en 2014 (photo) avait
réuni 52 candidats, 20 coachs-experts, 57
partenaires et plus de 200 visiteurs.
Pour s’inscrire : www.lastartupestdanslepre.fr
www.legest.fr
Pascale Cieutat, présidente de Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées (et présidente de l'agence d'immobilier d'entreprise DTZ Toulouse), et Laurence
Arnould (à d.), directrice. Lors de l’AG du club en avril, 4 nouveaux administrateurs ont été nommés pour étoffer les compétences.
«
Nous voulons rompre
la solitude du chef d’entreprise et l’accompagner dans sa stratégie »,
annonce
Laurence
Arnould, directrice de Réseau
Entreprendre Midi-Pyrénées.
Quinze ans après sa création à
Toulouse, l’association intègre
un
nouveau
programme,
déployé ailleurs en France
depuis deux ans. Le principe :
soutenir les entreprises de plus
d’1 M¤ de CA et de plus de 15
salariés, avec des prêts de BPIFrance (quelques centaines de
milliers d’euros) et un accompagnement de la gouvernance par
ses adhérents chefs d’entreprise.
Une offre novatrice pour Réseau
Entreprendre dont l’ADN est
d’accompagner les entrepreneurs en devenir (les "lauréats"). Mais assez évidente finalement, car les lauréats font
croître leur entreprise au fil des
années et ont toujours besoin
d’avoir un regard extérieur sur
leur projet.
Un premier groupe de lauréats a
suivi une journée de formation
en janvier dernier, pour identifier les projets les plus matures.
L’objectif est d’accompagner
deux à trois entreprises en 2016,
dans la nouvelle région, parmi
les anciens lauréats, puis d’ouvrir au-delà de ce cercle dès
2017.
Succès des entrepreneuriales
L’autre événement de l’année
2016 sera la reconduction de
l’opération Les entrepreuriales.
Ce programme de sensibilisation à la création d’entreprise
dédié au monde étudiant a été
mené pour la première fois en
Midi-Pyrénées fin 2015. Avec un
succès qui enthousiasme la
directrice de Réseau Entreprendre.
« Quinze équipes d’étudiants provenant de 22 écoles toulousaines ont planché pendant cinq
mois sur leur concept, encadrés
par 15 coachs et 15 entrepreneurs du réseau. On les a aussi
emmenés au Sicoval, à Wiseed,
dans les pépinières... »
Cinq équipes lauréates ont été
primées fin mars 2016, dont
sous les candidatures...
112 entrepreneurs membres
Avec 112 chefs d’entreprise
adhérents en Haute-Garonne,
Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées a accompagné 20 entreprises lauréates pour 27 chefs
d’entreprise en 2015. Les prêts
d’honneur accordés l’an dernier
totalisent 438.000 ¤. Et ces lauréats pourraient créer 200
emplois d’ici à trois ans.
Depuis 2001, le club a soutenu
156 entreprises et 197 entrepreneurs, pour 3,08 M¤ de prêts.
Avec un taux de pérennité des
entreprises dépassant les 80 %.
« Notre objectif en 2016 est d’accompagner 25 projets », avance
« Nous recherchons des
membres, notamment
des repreneurs »
deux qui se lancent dans la création d’entreprise : Liberty Rider,
une application capable de détecter un accident de motard et de
prévenir automatiquement les
secours et les proches, et
Bubble Flat, un service web qui
permet aux étudiants de trouver
le bon colocataire selon des critères précis.
La deuxième édition des Entrepreneuriales, lancée en septembre prochain, croule déjà
Pascale Cieutat, la présidente
du club. Dans le département
mais aussi dans le Gers et le
Tarn-et-Garonne, où Réseau
Entreprendre se consolide :
François Thibert, patron d’Air
Support, a été élu vice-président
du bureau gersois en 2015 et
Jean-Robert Serny (Val Informatique), au même poste mais
dans le Tarn-et-Garonne.
Quelle stratégie régionale pour
Réseau Entreprendre ? « Notre
l
L'AGENDA
stratégie, c’est d’être proche de
nos lauréats, explique Pascale
Cieutat. Même si nous voulons
monter une coordination régionale, avec Réseau Entreprendre
Tarn (présidé par Jean-Marie
Vigroux, patron de Sylob) et
Réseau Entreprendre Adour.
Sur des programmes plus particuliers, nous pourrions travailler de manière transverse. »
> Toulouse
FabLab Festival
Poursuivre la croissance
Avec trois salariés permanents,
Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées fonctionne à l’aide d’un
budget
annnuel
d’environ
250 K¤, auxquels s’ajoutent
quelque 600 K¤ de fonds de
prêts. L’objectif est de poursuivre la croissance du réseau,
qui passera de 96 membres en
2014 à - c’est le but - 125 fin
2016.
Qui peut adhérer ? Les chefs
d’entreprise
en
activité,
capables de donner du temps - à
la carte, selon leur disponibilité
- et animés par une certaine
envie de transmettre. « Nous
avons d’ailleurs besoin de plus
de dirigeants qui sont des repreneurs, car la reprise d’entreprise est en essor et leur expérience serait un atout », note
Laurence Arnould.
À bon entendeur !
du 5 au 8 mai, Artilect FabLab à Toulouse. Ouverture au
public les 7 et 8 mai. Renseignements : www.fablabfestival.fr
Agnès Baritou
www.reseau-entreprendre-midi
-pyrenees.fr/
Contact : [email protected]
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Sous le haut parrainage du ministre de l’économie, de
l’industrie et du numérique Emmanuel Macron, le
prochain FabLab festival rassemblera des FabLab
européens et francophones.
L’évènement est organisé par Artilect FabLab
Toulouse, autour des nouveaux enjeux du numérique et
des territoires d’innovation qui en découlent.
Job dating de l’apprentissage
La Chambre de métiers et de l’artisanat de la
Haute-Garonne organise la quatrième édition du "Job
dating de l’apprentissage".
La matinée sera consacrée aux métiers du bâtiment et
des services et l’après-midi à ceux de l’alimentaire et
de la production.
le 18 mai, au centre de Congrès Pierre Baudis à Toulouse.
Infos et inscriptions : www.cm-toulouse.fr
> Montpellier
HydroGaïa, le salon
international de l’eau
La 6e édition du salon international de l’eau mettra en
avant tous les acteurs de la filière et proposera un
programme complet de conférences et d’ateliers
autour de la thématique 2016 : « Gestion des
ressources en eau dans le contexte des changements
globaux ».
25 et 26 mai, Parc des Expositions de Montpellier.
Informations : www.hydrogaia-expo.com
6
MAI 2016
RÉGION
CEA Tech. 45 entreprises partenaires en région
RECHERCHE. Après une phase
d’expérimentation de trois ans réussie, le
CEA Tech hébergé par l’Insa va intégrer
dès septembre 2017 un bâtiment dont la
construction débute en septembre
prochain à Labège. 45 entreprises dont 10
start-up sont déjà partenaires en région.
l
«
La tâche était lourde,
voire insurmontable »,
rappelait
Jean
Therme,
directeur
délégué aux énergies renouvelables du CEA, à l’occasion de
la présentation des futurs bâtiments du CEA Tech le 14 avril.
Il évoquait dans ces termes l’arrivée à Toulouse d’une petit
équipe dirigée par Nicolas
Sillon, en 2012, trois mois
après l’annonce par Jean-Marc
Ayrault de l’extension du CEA
Tech à Bordeaux, Toulouse et
Nantes. Pas évident de trouver
sa place dans une terre toulousaine déjà bien nourrie en
structures
technologiques.
Pourtant, le 14 avril, ils étaient
nombreux à être présents à
cette présentation : institutionnels, pôles de compétitivité,
entreprises, laboratoires...
Si des déconvenues sont survenues (le soutien financier de
grands industriels qui « n’est
jamais arrivé » par exemple),
une bonne surprise a réjoui le
CEA Tech toulousain : l’accroche très rapide avec les
PME du territoire. « En 3 ans,
nos équipes ont contacté 300
entreprises dont 45 sont aujourd’hui nos partenaires (surtout
des PME et ETI), dont une partie hors de Toulouse, souligne
Stéphane Siebert, directeur de
CEA Tech. Tous les secteurs
l
sont concernés : aéronautique,
électrique, énergie, santé,
agroalimentaire... Nous discutons également avec 20 startup, dont dix avec lesquelles
nous avons établi un contrat.
Deux start-up sont en cours de
création. »
Une plateforme technologique
à côté de Diagora
Alors que la phase d’expérimentation de la plate-forme
toulousaine s’est achevée en
janvier 2016, le projet de
construction d’un ensemble
immobilier qui accueillera le
CEA Tech (une trentaine de
salariés) aujourd’hui hébergé
par l’Insa a été dévoilé. Aux
manettes, le cabinet GGR Architectes, l’urbaniste Juliette Favaron et les bureaux d’études
Betem et Emacoustic.
Cet ensemble immobilier, sur
un terrain de 10.000 m² à côté
de Diagora à Labège, sera
constitué de trois bâtiments de
3.000 m², ainsi que d'un bâtiment de 1.000 m² qui accueillera le showroom du CEA et des
démonstrateurs
technologiques sur la transition énergétique et la transition numérique. Capacité totale : 330 personnes.
Les travaux commenceront en
septembre 2016, pour une
livraison du premier bâtiment
EN BREF
LGV. Comment financer les
infrastructures de transports ?
Le 31 mars dernier l’association Eurosud Transport
organisait un colloque national sur le thème « Innover
pour financer les grandes infrastructures du
Sud-Ouest Européen ». Les élus présents ont affiché
leur détermination pour démarrer leurs projets
d’interconnexion des métropoles du Sud-Ouest
européen avec pour priorité : la déclaration d’utilité
publique de la LGV Bordeaux-Toulouse/Bordeaux-Dax
(dont la date butoir est le 8 juin 2016) et le
lancement de l’enquête publique de la ligne nouvelle
Montpellier-Perpignan dès 2016. Les solutions de
financement envisagées : une fiscalité écologique
comme la taxation sur le gazole (les présidents des
deux régions Carole Delga et Alain Rousset y sont
favorables), une taxe sur les poids-lourds en transit
international, et l’utilisation des nouveaux instruments
financiers de l’Europe et de la France, mais aussi des
investisseurs privés et des fonds souverains.
Village Cat 31. Un nouveau toit
toulousain pour les start-up
À l’occasion de la présentation des résultats 2015 du
Crédit Agricole Toulouse 31, le directeur général
Nicolas Langevin a annoncé l’ouverture du Village CAT
31, futur lieu d’hébergement citadin pour start-up. Dès
2017, une vingtaine de start-up seront hébergées dans
le prestigieux immeuble 31 allées Jules Guesdes,
propriété de la banque. Les 2.300 m² du local seront
dédiés à l’innovation mais les critères de sélection, le
temps d’hébergement et la thématique générale des
entreprises soutenues par la banque coopérative ne
sont pas encore révélés. En attendant son ouverture,
la 2e édition du concours StartmeUp se prépare.
Cet ensemble immobilier sera constitué de trois bâtiments de 3.000 m², ainsi que d'un bâtiment de 1.000 m² qui accueillera le showroom du CEA et des
démonstrateurs technologiques sur la transition énergétique et la transition numérique.
en septembre 2017, du
deuxième bâtiment en février
2018 et du troisième en 2020.
« Il s’agit d’un ouvrage flexible
et adaptable, aux coûts de
maintenance maîtrisés et doté
d’une ergonomie élevée »,
s’est réjoui la présidente de
Région Carole Delga, qui en
profite pour mettre en œuvre
son plan Marshall pour l’emploi à destination des entreprises du BTP. Maître d’ouvrage de cet ensemble immobilier, la Région le finance à hauteur de 24,4 M€ - 23 M€ pour
la construction des bâtiments
et 1,4 M€ pour l'acquisition des
droits à construire - aux côtés
de l'Etat qui y participe pour un
montant de 3 M€.
Une bonne opération également pour le Sicoval, riche déjà
de plus de 8.000 entreprises et
30.000 emplois, et « ravi d’accueillir ce fleuron qui rejoint
Thales, Sigfox et l’IoT Valley »,
d’après Jacques Oberti, président du Sicoval. Et de rajouter : « Ce n’est pas encore la
Silicon Valley mais le Sicoval
en prend doucement les
airs ! »
S’étendre
en région
Du côté de l’Etat, qui a accompagné le CEA Tech dans ces territoires, cette expérimentation
du CEA Tech commence à por-
ter ses fruits mais elle doit être
amplifiée dans le cadre de la
nouvelle région, a demandé
Pascal Mailhos, préfet de
LRMP. « Votre déménagement
en 2017 vous permettra de franchir un nouveau cap de votre
croissance. Notre région est la
première en matière d’efforts
de recherche des administrations publiques : mais il ne faut
pas nous endormir sous nos
lauriers. Car LRMP est la 3e
région la plus pauvre de
France en création d’emplois. »
Pour le CEA Tech, qui devrait
compter 40 salariés dans deux
ans, la réforme territoriale est
déjà en marche. Des liens on
été établis avec le pôle Derbi
notamment. Une collaboration
pleine de promesses, le CEA
Tech ayant la volonté de se
développer en 2016 sur les
énergies renouvelables.
Pour rappel, le CEA Tech est le
pôle recherche technologique
du CEA - récemment classé
par Reuters comme l’organisme public de recherche le
plus innovant au monde. Sa
mission : produire et diffuser
des technologies pour en faire
bénéficier l’industrie, en assurant un « pont » entre le
monde scientifique et le monde
économique.
Agnès Baritou
Conjoncture. La CCI et la Banque
de France sont optimistes pour 2016
Les entrepreneurs toulousains gardent le moral, au vu des résultats de l’étude
présentée par la CCI toulousaine et la Banque de France LRMP.
l
« Les chiffres sont bons et cela
fait du bien », annonçait Alain
Di Crescenzo, le président de
la CCI de Toulouse, lors de la
présentation des résultats de
l’étude annuelle sur la conjoncture économique des entreprises de Haute-Garonne en
avril. À ses côtés, Maxime Maury, le nouveau directeur régional de la Banque de France,
confirme que « c’est le
moment d’investir dans un tel
contexte. » C’est l’étude
conjoncturelle menée auprès
de 1.700 entreprises, soit 20 %
des effectifs des entreprises
inscrites au registre de la
Haute-Garonne, qui permet de
diagnostiquer sur la croissance
2016.
Après le net ralentissement
observé en 2014, la Haute
Garonne retrouve le chemin de
la croissance et de l’emploi : la
croissance en 2015 est effectivement deux fois supérieure à
celle enregistrée en 2014 et
atteint les 3 %. Ce n’est pas un
chiffre record, mais c’est
encourageant,
selon
les
anaystes chargés de l’étude.
Cette reprise concerne les
entreprises d’au moins 10 salariés, les TPE ne parvenant qu’à
stabiliser leur volume d’affaires.
Industrie : la plus forte
dynamique d’activité
L’industrie reste le secteur qui
conserve la plus forte dynamique d’activité à l’échelle du
département.
Les trois branches en plus
forte progression sont : l’aéronautique & spatial, (+5,5 % en
2015), les industries électriques
&
électroniques
(+4,8 %) et les industries des
biens intermédiaires (+2,6 %).
Pour 2016, les chefs d’entreprise interrogés sont prudents
et prévoient une baisse de la
croissance d’activité à 2,6% en
2016.
La CCI a mis en place quatre
axes d’accompagnement pour
ce secteur : aider les entreprises à anticiper sur l’évolution des marchés, faciliter les
business (conventions d’affaires, salons…), soutenir les
filières (avec notamment le
club stratégie achats qui met
l’achat public et privé au service de l’activité économique
locale) et favoriser la communication et les échanges sur le
secteur (Forum de l’industrie
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
par exemple).
Services :
un pic inattendu
Les services connaissent un
pic important de +2,7 % avec
une prévision de croissance
de + 5,2 % en 2016. Les services opérationnels (sécurité,
propreté, soutien administratif)
et les transports sont les principaux acteurs de ce dynamisme.
Du fait des changements de loi
et de l’incertitude qui en
découle, les services à la personne restent au point mort
depuis deux ans. Les hôtels-cafés-restaurants renouent eux
aussi avec la croissance
(+1,8 %).
BTP - Immobilier :
frémissements à confirmer
Les professionnels du bâtiment ont vu progresser leur CA
de 1,6 % en 2015 suite à un
repli de près de 4 % sur les
deux années précédentes.
Le secteur souffre toujours
d’une baisse des prix et du
dumping social mais par
contre les commandes ont augmenté (notamment dans le
logement neuf). La reprise est
donc là , mais pas pour toutes
les branches. Les TP souffrent
encore d’un manque de commandes publiques et comptent
sur le plan Marshall de Carole
Delga et sur l’annonce de projets comme celui du futur Parc
des expositions.
De son côté, l’immobilier bénéficie d’un plus grand nombre
de dépôts de permis de
construire et son CA a augmenté de 1,8 %.
Pour l’ensemble du secteur, le
prévisionnel de croissance
2016 est de +2,9 % en 2016
contre 0,2 % en 2015.
Commerce : bons chiffres
mais prévisions frileuses
Pour les activités de commerce, la croissance dépasse
les prévisions et celle-ci s’est
diffusée de façon assez homogène dans toutes les branches
du secteur.
Le chiffre d’affaires a augmenté de 2,4 % en 2015 mais les
perspectives pour 2016 sont
très frileuses (0,8 %). La croissance enregistrée (2,4 %, le
meilleur taux enregistré depuis
2008) est liée à une hausse de
la demande.
Juliette Jaulerry
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8
MAI 2016
RÉGION
> Lot. Aéronautique et défense
dans le viseur de Soben
Avec 16 salariés, la société
Soben située à Cahors travaille pour les grands
constructeurs de l’automobile,
du militaire et de l’aéronautique. Son métier : concevoir
des systèmes hydrauliques
embarqués, dont des amortisseurs et des verrins. Que du
sur-mesure : « Nous réalisons des moutons à 5 pattes »,
avance Benjamin Talon, président de Soben (+2 M¤ de CA
en 2015). En 2016, l’équipementier met en place de gros
projets d’études et conception : plusieurs trains d’atterrissage dans le secteur aéronautique et militaire - il a notamment remporté tous les marchés de l’hélicoptère de combat Scorpion sur les amortisseurs. « Sur ces deux secteurs, nous exploitons aujourd’hui nos technologies devenues matures », explique le patron, ancien de Renault.
Soben regarde aussi du côté des Etats-Unis, où la société
a installé un VIE proposé par Aerospace Valley, partagé
avec d’autres PME. Avec l’ambition de cibler Boeing et les
fabricants du secteur de la défense. Un marché en croissance donc mais avec une ombre au tableau : « Nous pourrions être 30 salariés pour la charge actuelle de travail,
mais on prend trop de risques à embaucher », regrette
Benjamin Talon.
> Gers. Qui sont les Mousquetaires de l’Innovation 2016 ?
Décernés le 21 avril à Auch, les Trophées des Mousquetaires de l’Innovation ont récompensé Aurensan
(photo : l’entreprise de travaux agricoles a créé un
semoir pour grandes cultures, vignes et vergers - Crédit Isabelle Souriment), Gersycoop/Gasco, Riguecoop
et Craftine. Le coup de cœur du public a été remis au
Fauteuil Roulant Français, celui du jury a également
mis à l’honneur cette entreprise ainsi que Gers Sciage
Palettes. Une troisième édition pour ces trophées
organisés par le cabinet d’expertise-comptable Sygnatures-Bourdil, en partenariat avec la Banque Populaire Occitane, et avec la participation de la CCI du
Gers, de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du
Gers et de l’Union Patronale du Gers.
« Notre objectif est de démontrer que le territoire du
Gers est riche d’entreprises innovantes », se félicite
Dominique Louit, président de Sygnatures-Bourdil.
Tarn-et-G. Copsonic veut lever des fonds
Basée à Montauban, Copsonic, business unit du groupe
familial Secom, prévoit de lancer une levée de fonds à la fin
de l’année 2016, d’un montant de 3 à 5 M¤. Ce qui lui permettrait de devenir une société spin-off du groupe Secom
(2,5 M¤ de CA en 2015, 120 salariés dont 20 en France).
Aujourd’hui, Copsonic emploie 30 salariés, 8 à Montauban
et 22 en Amérique Latine et Europe de l’Est, dans des
centres de R&D offshore. Sa technologie : communiquer
par ultrasons, pour trois usages : sécurité (payer en ligne
avec son smartphone), proximité (envoyer des coupons sur
le téléphone d’un client quand il est dans un magasin) et
objets connectés (contrôler des ampoules, des prises électriques...). « Nous formons les ingénieurs d’Orange aux
ultrasons, Microsoft utilise notre technologie au siège à
Paris, nous travaillons aussi avec des sous-traitants d’Airbus pour tester des objets connectés dans l’avion », dévoile
le fondateur de Copsonic, Emmanuel Ruiz. La société travaille aussi pour Natixis, une société de la Silicon Valley et
McDo Espagne... soit une vingtaine de clients pilotes sur
des projets avancés. Copsonic espère réaliser un chiffre
d’affaires de plus de 500 K¤ en 2016 et plus d’1 M¤ en
2017. Ses prochaines actualités ? « Nous allons bientôt
annoncer un partenariat avec des groupes de services
financiers, et dévoiler des avancées majeures dans le traitement des ultrasons : on dépasse les limites de l’état de
l’art », souligne Emmanuel Ruiz.
Tarn. 12 postes au nouvel
espace coworking de Gaillac
LRMP. Premiers trophées de
l'innovation de la filière bois
Intégré au sein de l’hôtel d'entreprises Granilia Tarn &
Dadou à Gaillac, l'espace coworking et télétravail La
grappe by Granilia a ouvert ses portes fin mars. Son
objectif : développer l'entrepreneuriat local et
apporter une réponse de proximité aux nouvelles
formes de travail. La grappe by Granilia propose une
douzaine de postes de travail aux indépendants, aux
télétravailleurs salariés et autres porteurs de projets.
Arfobois et Midi-Pyrénées Bois, les deux
interprofessions de la filière forêt-bois de la région
LRMP, organisent la 1e édition des trophées régionaux
de l'innovation bois. L'appel à candidature est ouvert
du 2 mai au 17 juin 2016 et s'adresse à toutes les
entreprises et organismes de la filière forêt-bois
implantés en LRMP. Cette filière totalise 10.000
entreprises, 32.000 emplois et 5 Mds€ de CA.
> Hérault. In Extenso Innovation
Croissance à Montpellier
In Extenso Innovation Croissance est une filiale de In
Extenso (groupe Deloitte), spécialiste du service expertcomptable qui agit sur toute la
France. Jusqu’à cet hiver,
cette jeune filiale créée en
2014 par Patricia Braun était
représentée à Paris, à Lyon et
à Sophia-Antipolis.
Suite au rapprochement avec le
cabinet Astrid, spécialisé dans le management de l’innovation, un nouveau bureau de la filiale est ouvert à Montpellier.
« Nous avons deux métiers : le conseil dans le marketing et
la stratégie de l’innovation, mais aussi le financement de l’innovation en amont (R & D, capital-risque, etc.) et en aval (crédit d’impôt, fiscalité liée à l’innovation) », détaille Patricia
Braun, présidente. Pourquoi Montpellier ? « La région est
riche en entreprises technologiques et innovantes et nous
offrons nos services à des start-up, PME et ETI. » L’équipe
de six personnes va passer à dix d’ici à 2017 et prévoit un rapprochement géographique vers l’équipe d’experts-comptables In Extenso installée en banlieue à Pérols.
Gers. Ethiquable adhère au crowdfunding
« On a été surpris, on ne pensait pas intéresser autant de
monde » s’étonne Stéphane Comar, cofondateur de Ethiquable qui a levé 252.700 ¤ et attiré 326 financeurs particuliers en 3 mois (campagne clôturée le 2 avril). Ces souscripteurs localisés en majorité dans le Sud-Ouest et en Ile-deFrance ont participé en moyenne à 800 ¤ dans l’aventure
de la coopérative gersoise de commerce équitable. Celle-ci
affiche 24 M¤ de CA (68 salariés, 54 sociétaires) et vend
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
150 références de produits en France, Allemagne, Benelux
et bientôt en Espagne. Objectif de la collecte : financer du
matériel d’équipement au Pérou et à Madagascar. C’est le
numéro un du crowdfunding en France, le Toulousain
Wiseed, qui a approché la coopérative pour lui proposer de
tester son nouveau service " Wicoop." Stéphane Comar est
prêt à renouveler l’expérience, ravi des échanges obtenus
avec ses souscripteurs qui sont aussi ses consommateurs.
La
vie des
entreprises
Tricotage
Toulousain
Pur’ events
La PME cible la
clientèle senior
L’agence a créé un
pôle communication
et multimédia
Page 12
Page 16
Groupe GB. Le bâtisseur parie sur
l’essor de la conception-réalisation
Comment le
groupe régional
Générale de
Bâtiment affronte
t-il la crise du BTP ?
l La conception-réalisation prend de
plus en plus de
poids dans l’activité
de l’ETI familiale.
l
U
n hangar qui prend la
forme de l’avion (la
salle de peinture de
l’A350 livrée fin 2015),
un hall d’aéroport qui donne au
béton brut un aspect esthétique (le Hall D de ToulouseBlagnac mis en service en
2010), un building de 9 étages à
Labège (bureaux Thales en
cours
de
construction),
9.500 m² de bureaux à coûts
maîtrisés construits en un
temps record de huit mois pour
Airbus Defence & Space… Bernard Gatimel n’est pas en reste
pour lister les chantiers qui
font la fierté de son groupe.
Logement neuf :
un marché porteur
Les constructions de logements sont aussi une part
importante de l’activité de GB
et lui ont rapporté 45 M€ ( 45 %
du CA). Les immeubles du nouvel éco-quartier de la Cartoucherie, c’est eux. Livrés fin mai
2015, le challenge était de
concilier
développement
durable, coûts, et contraintes
sociales innovantes puisqu’il
s’agissait de proposer des logements multi-générationnels et
modulaires.
Autre dossier complexe pour
2016 : la démolition de 160 logements à Ramonville (Les Floralies) pour en reconstruire 130,
sur un terrain en pente, avec
des contraintes de mitoyenneté. Petit à petit, pour proposer
des solutions adaptées aux
contraintes actuelles (écologiques,
économiques
et
sociales) et pour convaincre les
jurys d’attribution des marchés, le groupe GB étoffe ses
services de conception-réalisation.
Le bureau d’étude s’agrandit
Bernard Gatimel observe une
forte de demande dans la
conception-réalisation. Face à
cette tendance, l’équipe de
ÉTAPES
1998
La future tour Thales à Labège mesurera 28 mètres de hauteur avec 9 étages de 1.000 m² chacun (budget : 17,5 M¤). Le groupe GB assure le gros œuvre du
chantier (livraison en octobre 2016). Il intervient aussi sur les programmes de logements neufs actuels et espère participer au futur Parc des Expositions.
vingt ingénieurs se renforce
avec trois embauches. «Nous
ne sommes pas seulement des
exécutants. Nous pouvons amener un savoir-faire, une technicité. Nous faisons appel à l’intelligence de l’entreprise »,
explique le chef d’entreprise.
Ces services sont généralem ent proposés par les
grands groupes, mais l’ETI toulousaine a su mettre en avant
ce savoir-faire.
Exemples avec la salle de peinture pour l’A350 ou les nouveaux hangars de STTS, le spécialiste toulousain de la peinture d’avions : les contraintes
complexes d’évacuation d’air
ont été gérées par les ingénieurs de GB. Autre exemple,
dans le logement : Les Saules
à Blagnac qui sera livré en juin
prochain, avec un regroupement des associations du quartier en rez-de-chaussée, un
phasage étudié de près (un
seul déménagement des 200
résidents le temps des travaux)
et une valorisation des
déchets.
Une dizaine de filiales
Ingénieur de formation, le Tarnais Bernard Gatimel a passé
17 ans chez Bouygues avant de
lancer sa propre affaire. Il est
passé de 40 à 400 collaborateurs en moins de vingt ans.
Son développement est passé
par la création de sociétés et
par des opérations de croissance externe. Aujourd’hui le
groupe régional et familial comprend deux sociétés dans le
pôle construction (GBMP et
SAB) qui représentent 65 % de
son activité totale. Les autres
sociétés abritent les activités
d’étanchéité,
d’agencement
intérieur, d’immobilier et de
recyclage. Au total, le groupe
comprend une dizaine de
filiales : « L’idée est de laisser
une autononie de chef d’entreprise aux responsables de
filiale qui sont maîtres des relations extérieures et du fonctionnement interne.» Bernard Gatimel n’exclut pas de continuer
les opérations de croissance
externe et prévoit de se rapprocher du marché montpelliérain.
qui vient d’annoncer un frémissement du bâtiment dans le
département (croissance du
secteur de 0,2 % entre 2014 et
2015 et prévision de +,2,9 % en
2016). Le groupe GB a bien
démarré l’année avec 63 % du
portefeuille atteint aujourd’hui,
et une prévision de 112 M€ de
CA au total, le même chiffre
que 2015. « Ce qui manque, ce
sont
les
équipements
publics », remarque l’entrepreneur dont deux sociétés SAB
(bâtiment) et EMP (étanchéité)
subissent les effets de la crise
du bâtiment (chute de 30 % du
CA pour l’activité étanchéité).
Le frémissement
se fait sentir
Bernard Gatimel semble en
phase avec la CCI de Toulouse
Candidat pour le PEX
Les grands projets comme la
transformation du quartier
Matabiau restent trop lointains
pour rassurer les bâtisseurs.
En revanche, les appels d’offre
ont déjà été lancés en février
pour le futur Parc des Expositions à Beauzelle. Pour les
gagner, GB s’est associé avec
trois partenaires régionaux. Ils
ont constitué un pool d’étude
de 6 à 7 personnes pour présenter une offre sur les parkings
silo (6.000 places) et la partie
gros œuvre du hall des expositions : « Le système d’allotissement des marchés permet à
des PME comme la nôtre de
s’exprimer. Il faut en profiter. »
« Le recyclage est un bon placement »
Bernard Gatimel, président du groupe GB
Vous avez choisi de vous
diversifier dans des
activités de recyclage.
Pourquoi ce choix ?
Le recyclage est une activité très lourde administrativement parlant, qui
nécessite de gros investissements. Mais elle présente un vrai potentiel
sur le long terme et complète notre activité
de constructeur : c’est un bon placement.
Quelle part de votre activité cela représente-t-il aujourd’hui ?
C’est un peu plus de 10 % de l’activité du
groupe, pour un chiffre d’affaires de 12 M¤.
Nous avons plusieurs métiers dans le
domaine : à Carbonne, nous assurons la collecte de 45.000 tonnes de déchets de chantier
qui sont recyclés à 80 %. Il y a 4 ans, nous
nous sommes tournés vers la filière métaux
et le service de désamiantage.
Est-ce une activité rentable ?
Nous sommes liés aux cours des matériaux,
et ceux-ci ne sont pas bons actuellement.
C’est un métier de patience ! Je n’exclus pas
de continuer à faire de la croissance externe
dans le recyclage, mais ce serait alors dans
d’autres filières que le métal.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Juliette Jaulerry
GROUPE GB
(Tournefeuille)
Président : Bernard Gatimel
400 salariés
CA 2015 : 112 M€
www.groupe-gb.fr
Création de l’entreprise de
construction GBMP par
Bernard Gatimel
2004-2005
Création de Corudo :
collecte, tri, valorisation.
Rachat de SAB (bâtiment)
2007-2013
Rachat de EMP (étanchéité),
création de GB Immo,
GB Négoce, rachat de FBC
(fer et bois) et d’activités de
recyclage
2014
Création de 3D Services
(désamiantage)
LE MARCHÉ
L’étude de la CCI de
Toulouse sur la
conjoncture économique
des entreprises de
Haute-Garonne présentée
en avril dernier annonce
un frémissement du
secteur BTP. L’analyse est
basée sur une enquête
menée auprès de 1.700
entreprises, toutes tailles
et secteurs confondus.
- Évolution du CA du BTP
2014-2015 : +0,2 %
- Prévision 2016 : +2,9 %
Le gros œuvre semble
avoir bénéficié, pour
l’instant plutôt
modestement, du
redressement du nombre
de logements dans la
construction neuve et
draine l’essentiel des
embauches, selon l’étude.
10
MAI 2016
INDUSTRIE
Safran. Pari réussi pour le Leap livré à Airbus
AÉRONAUTIQUE. Les deux premiers
systèmes de propulsion Leap ont été
livrés à Airbus sur le site toulousain
d’Aircelle. Ce nouveau moteur développé
par Safran et GE tient ses promesses : une
consommation de carburant réduite de
15 % pour l’Airbus A320neo.
l
C
’est dans un panache
de fumée blanche
qu’a été dévoilé aux
centaines d’invités le
fameux nouveau moteur de
Safran, lors d’une cérémonie
organisée sur le site d’intégration d’Aircelle à Colomiers, le
15 avril dernier. Les deux premiers systèmes de propulsion
Leap de série ont ainsi été
livrés à Airbus, destinés à être
installés sur le nouvel avion du
constructeur, l’A320neo, qui
sera vendu à la première compagnie aérienne ayant choisi
cette motorisation - l’A320neo
pouvant aussi être motorisé
par Pratt&Whitney.
10.400 Leap à produire
pour trois avionneurs
Chez Safran, deux sociétés
sont particulièrement concernées : Snecma, via CFM International (joint-venture entre Snecma et l’Américain General Electric) qui fabrique le moteur, et
Aircelle, qui en fabrique la
nacelle. Le défi industriel qui
attend ces deux acteurs est
gigantesque.
Sur les trois versions de ce
moteur, prévues pour trois
clients (Airbus, Boeing et le chinois Comac), le carnet de commandes s’élève à 10.400
moteurs. « Nous prévoyons de
livrer 100 moteurs Leap en
2016, 500 en 2017, 1.200 en
2018, 1.800 en 2019, et 2.000
par an à partir de 2020 »,
détaille Olivier Andriès, le
patron de Snecma.
Des centaines de millions d’euros ont été investis par le
groupe Safran et GE pour se
préparer à cet ambitieux chantier industriel. Du côté d’Aircelle, ce sont 100 millions de
dollars qui ont été injectés.
L’usine de Colomiers, qui fait
travailler 250 salariés, est
dédiée à l’assemblage de la
nacelle et à l’intégration du
moteur et de la nacelle. Elle
n’a pas échappé au lifting industriel indispensable pour assurer une montée en cadences
inédite.
Robotisation et renforcement
des équipes
« Nous avons reconfiguré nos
outils industriels, rajouté de
l’automatisation, de la robotisation, de l’ergonomie », souligne
Jean-Paul Alary, président
d’Aircelle. Les recrutements
sont aussi de la partie : 100 personnes devraient être recrutées à Colomiers d’ici à 2019.
Pour piloter les lignes de production et suivre les quelque
300 fournisseurs du programme Leap, Safran n’a pas
Serge Rière, directeur du site Aircelle de Colomiers, a accueilli les quelques centaines d’invités à la cérémonie. Il prévoit de recruter 100 personnes d’ici à
2019, pour atteindre 350 salariés dans son usine.
lésiné sur les ressources
humaines. Soixante personnes
chez Snecma et trente chez Aircelle y sont dédiées. Chez Snecma, des sites de production ont
été agrandis ou créés, notamment à Rochester (Etats-Unis),
à Commercy (Meuse) et bientôt
au Mexique où une nouvelle
usine est prévue.
« Nous assistons à la naissance de deux produits qui ont
un avenir industriel extrêmement prometteur », s’est excla-
mé lors de cette cérémonie
Didier Evrard, directeur des
programmes d’Airbus.
Chez Airbus, le Leap a déjà
volé 700 heures dans trois
avions d’essais de la famille
A320neo. « Le Leap est au
niveau de la performance attendue, soit une économie de
consommation de carburant de
15 %, commente Olivier
Andriès. Les retours des
pilotes d’Airbus sont très positifs sur le fonctionnement de
L’usine d’Aircelle à Colomiers développe des technologies à la pointe.
Un panel luminescent - en cours de
certification - a été inventé (à g.),
mettant en lumière le nom des
clients sur la nacelle. Des robots
ont été installés, pour les phases
de ponçage et de peinture (à d.).
Un "smart trolley" (en rouge sur la
photo de droite) a été développé
avec la société toulousaine Excent,
permettant des rotations et une élévation du moteur, pour une plus
grande maniabilité. À terme, 25
outillages de la sorte seront installés à Aircelle Colomiers et Aircelle
Hambourg.
A gauche, le Leap prêt à être livré à
Airbus.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
nos moteurs. »
Le Leap tient aussi ses promesses via sa nacelle, qui n’est
pas juste un capot : plus
mature et plus fiable, plus
légère (en matériaux composites à plus de 60 %), plus performante en terme d’aérodynamisme et de silence, plus facile
à maintenir, a assuré JeanPaul Alary.
55 % des parts de marché
Pour l’instant, du côté des com-
pagnies aériennes, ce moteur
détient 55 % des parts de marchés sur l’A320neo, par rapport au concurrent Pratt&Whitney. Une excellente situation
pour CFM International, qui par
ailleurs va équiper le Boeing
737 MAX et le C919, premier
avion commercial de Comac.
Ce dernier devrait effectuer
son premier vol avant la fin de
l’année.
Agnès Baritou
11
l
LA LEVÉE DE FONDS
Sunibrain. 1,3 M¤ pour
renforcer ventes et R&D
Il est rare pour une start-up qui
recherche des financements, d’avoir
le luxe de pouvoir choisir le fonds d’investissement qu’il préfère. C’est ce
qu’a vécu Sunibrain, société hébergée
à la pépinière de Colomiers, qui, après
avoir récolté 250 K¤ auprès de Wiseed
en octobre dernier, a vu trois fonds
manifester leur intérêt. C’est le fonds
bordelais Galia Gestion qui a finalement investi 500 K¤. La Région Midi-Pyrénées a ensuite
apporté 260 K¤ dans le cadre d’un appel à projets Eco-Innov, et BPI un prêt d’amorçage de 250 K¤. Sunibrain, qui
a développé une solution intelligente pour collecter, stocker les eaux de pluie et les pulvériser tout au long de
l'année sur des panneaux photovoltaïques de manière à
réguler la température du silicium et éviter l'encrassement, a depuis fait grimper le nombre de collaborateurs
de 2 à 9 personnes. Après un chiffre d’affaires de 360 K¤
en 2015, elle espère atteindre 1 M¤ en 2016.
Big data et intelligence artificielle
À quoi seront dédiés ces fonds ? « Nous allons renforcer
le développement commercial car nous avons beaucoup
de demandes, surtout en ce début de printemps,
annonce Nicolas Cristi, président et co-fondateur de la
start-up en 2011. Nous avons aussi lancé en mars un projet de R&D avec l’Irit, pour développer une nouvelle solution qui puisse analyser un grand nombre de données et
qui soit intelligente : un agent auto-apprenant qui dirige
toutes les centrales équipées de notre système de refroidissement, et qui puisse définir les meilleurs prises de
décision en fonction des conditions climatiques. » Cette
intelligence artificielle pourrait ainsi moduler les actions
en fonction de la quantité de pollen ou de particules déposées sur les panneaux, qui font chuter leur rendement.
Sunibrain, qui serait la seule société dans le monde à
proposer cette technologie de refroidissement et de nettoyage automatisé, compte ouvrir une filiale à Francfort
au début de second semestre 2016. « Le marché allemand du photovoltaïque est dix fois plus important qu’en
France », rappelle Nicolas Cristi.
Agnès Baritou
http://www.sunibrain.com
l
MAI 2016
INDUSTRIE
SHEM. Accélération des
investissements en 2016
HYDROELECTRICITÉ. La Société Hydro-Electrique du Midi annonce 40 M¤
d’investissement et son DG Pierre Chambon veut développer ses activités de conseil.
l
«
Le marché énergétique est en plein changement
et
nous
sommes confrontés
aux 3 D : décarbonisation
(recours au renouvelable),
décentralisation et digitalisation » analyse Pierre Chambon,
lors de la présentation des
résultats de SHEM, société du
groupe Engie qui gère 56 installations hydroélectriques dans
le grand Sud-Ouest (chaîne des
Pyrénées, rivières du Lot et de
la Dordogne). Le directeur
général de la société se
montre préparé à cette mutation et fait preuve d’optimisme
quant au positionnement de la
SHEM dans les années à venir.
Preuve de son optimisme sur
le devenir de l’hydro-électricité
en France, il annonce des investissements importants de 40
millions d’euros pour 2016,
contre 23 millions en 2015. Les
chantiers emblématiques à restaurer ou réaménager dès
cette année : les barrages de
Marège, des Essarts, de l’Oule,
et Bious en Ossau.
Une année 2015 défavorable
pour la production
Pourtant les résultats ne sont
pas si positifs cette année,
puisque la production a baissé
de 22 %, de 1,9 TWh en 2014 à
1,4 TWh en 2015 - ce qui représente la consommation électrique de 700.000 personnes.
Cette baisse est liée à une
faible hydraulicité (faibles
chutes d’eau) et à des avalanches qui ont paralysé des
activités (notamment dans la
Le site de Marrège subira des transformations dès 2016. Au total SHEM gère douze barrages de plus de 20 mètres.
vallée d’Ossau). À ce contexte
peu favorable s’est ajoutée la
baisse des prix, liée à la surproduction. Conséquence : Le
chiffre d’affaires de la SHEM a
baissé (de 89 à 85,5 M€). Cela
ne semble pas altérer le moral
du chef d’entreprise, qui vise la
prochaine
ouverture
des
concessions
en
France.
D’après lui, cela devrait être
effectif dès cette année.
La Shem devient
fournisseur de service
Pierre Chambon mise aussi
sur le développement des activités de service de la société :
« Au-delà de simple producteurs, nous devenons fournisseurs de service.» Le stockage
des grandes quantités d’énergie reste une question compliquée à gérer aujourd’hui et la
SHEM propose un service
d’équilibrage des réseaux. Les
équipes servent aussi d’experts et de conseillers auprès
des collectivités qui veulent
mettre en activité de petites
centrales hydroélectriques et
devenir autosuffisantes (le pro-
jet est en cours d’analyse par
exemple pour l’Etat Adorran).
La mise à disposition des
savoir-faire de la SHEM qui
emploie 320 collaborateurs fait
ainsi partie de la stratégie 2016
de Pierre Chambon.
Juliette Jaulerry
SHEM
(Balma)
Dirigeant : Pierre Chambon
320 salariés
CA 2015 : 85,5 M¤
www.shem.fr
EN BREF
85
C’est le montant en millions de dollars de la future
usine automatisée que va installer en Floride OneWeb
Satellites, la co-entreprise d'Airbus Defence and
Space et OneWeb. Cette usine fabriquera près de 900
microsatellites de moins de 150 kg. Pour rappel, les
10 premiers satellites de la constellation seront
assemblés et testés sur la ligne toulousaine, qui
servira en outre de ligne prototype pour tester et
valider les différentes solutions d’industrialisation en
vue d’une production en grande série. La conception
de ces satellites a déjà commencé dans les bureaux
d’études de la société, également situés à Toulouse.
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Code postal
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Nom et prénom
La biotech créée fin 2015 au sein de Toulouse White
Biotechnology vient de finaliser un premier tour de
financement de 2,9 M¤ mené par Auriga Partners
et Sofinnova Partners. IRDInov et CEA
Investissement ont aussi participé à ce tour
d’amorçage. EnobraQ développe des procédés de
fermentations industrielles à partir de CO2.
supplémentaire
.............................................................................................................................................
Raison sociale
EnobraQ. La biotech lève 2,9M¤
Nord-Pas de Calais
À partir de 2 éditions :
180,00 € TTC l’édition
.............................................................................................................................................
Nº d’appartement ou de boîte aux lettres - Étage - Couloir - Escalier - Service
Mention de distribution (BP, TSA…) - Lieu dit
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LE JOURNAL DES ENTREPRISES
12
l COMMENT
MAI 2016
INDUSTRIE
J’AI FAIT
« J’utilise une plate-forme de transfert technologique »
LDL Technology est spécialisée dans les
systèmes embarqués pour véhicules.
l Sylvain Dubois, responsable de
l’électronique de la PME toulousaine,
utilise la plate-forme Micropacc à
Montauban pour tester les innovations
de la société.
Au démarrage, la majorité des
TPMS (systèmes de surveillance de pression des
pneus) conçus par l’entreprise
étaient dédiés aux motos
(Triumph, Harley Davidson,
motos Ducati) mais aujourd’hui
70 % de notre CA provient de
nos équipements de voiture.
Depuis 2006, les voitures américaines ont l’obligation d’intégrer un capteur de pression
des pneus et c’est aussi le cas
en Europe depuis 2013.
Voilà un contexte qui nous
ouvre la voie vers un vaste marché. »
l
«
Je remets toutes mes
misères à Micropacc
pour faire des tests et
chercher des solutions. Lorsque nous travaillons
en amont sur des produits innovants et leur faisabilité, nous
nous trouvons souvent confrontés à des difficultés techniques
électroniques ou mécaniques.
C’est à ce moment-là que je
me tourne vers la plate-forme
de transfert de technologie
Micropacc qui est spécialisée
dans l’assemblage électronique. Par exemple, récemment, lorsque nous sommes
passés à des capteurs enrobés
au polyuréthane, nous y
sommes allés pour vérifier les
effets sur les matériaux utilisés. »
Les tests d’un laboratoire
et les solutions d’un expert
« Dans le laboratoire de Micropacc nous avons pu utiliser
l’imagerie par rayon X et faire
des tests sur la contamination
ionique. Le genre d’opérations
qu’une PME comme la nôtre ne
l
peut pas réaliser intra-muros.
Nous n’avons pas les moyens
d’investir dans un laboratoire
de recherche. Finalement,
cette formule nous convient
car nous ne faisons appel à
cette plate-forme qu’une à
deux fois par an.
Le service de solutions après
analyse est un plus par rapport
aux labos. Nous aurions pu aussi choisir de confier nos problématiques à des bureaux
d’étude, mais il n’en existe pas
dans la région dans notre spécialité et ceux-ci ne disposent
pas de labo pour faire des
tests. »
Services à prix abordable
« Pour une somme d’environ
2.000 ¤, nous bénéficions d’une
aide adaptée et impartiale. Car
si l’on fait appel à des prestataires privés pour demander
conseil et pour tester nos produits, cela pourrait présenter
un risque, question veille technologique.
LDL Technology maîtrise la production de ses détecteurs de A
EN BREF
ESA BIC Sud France. Start
Track et Earth Cube lauréats
Quatre start-up viennent d’intégrer l’incubateur ESA
BIC Sud France, dont deux en région toulousaine :
Start Track (application qui permet d’adapter son
effort physique en fonction de ses capacités mais
aussi de sa santé) et Earth Cube (solutions de
surveillance qui s’appuient sur l’intégration d’une
charge utile performante dans des CubeSat, des
nano-satellites de très petite taille).
15
C’est le nombre de start-up accueillies par le centre
Airbus BizLab de Toulouse, inauguré en mars 2015. En
outre, 27 projets internes d’Airbus ont participé au
programme d’accélération du Bizlab. Cette première
année a également vu l’expansion de cet accélérateur
mondial de business pour l’industrie aéronautique et
spatiale, à Hambourg et à Bangalore. « Nous sommes
fiers d'avoir pu aider quatre de ces start-up,
accélérées dans les BizLab de Toulouse et Hambourg,
à obtenir un financement substantiel provenant
d'investisseurs mondiaux », a déclaré Bruno
Gutierres, directeur de l’Airbus BizLab.
Ce dernier ouvre un second appel à projets. Les
candidatures peuvent être soumises jusqu'au 22 mai
2016 via cette plate-forme :
www.f6s.com/airbusbizlabtoulouseseason2/apply.
RTE. Le groupe veut investir
+1,1 Md¤ d’ici à 2020 en région
Avec un parc solaire qui s’est accru de 15 % et un
parc éolien qui a augmenté de 11 % par rapport à
2014, la transition énergétique poursuit son
développement en LRMP. RTE a investi plus de
170 M¤ en 2015 dans l’adaptation et le renforcement
du réseau. L’entreprise qui emploie plus de 8.500
salariés prévoit d’investir plus de 1,1 Md¤ d’ici à 2020.
Sylvain Dubois, de LDL Technology, défend le recours aux services des plates-formes de transfert technologique.
à Z et si la production en
grande série est gérée en Thaïlande, nous gardons la maîtrise de l’outillage et des testeurs. »
L’innovation : le fer de lance
de LDL Technology
« Comme l’innovation est notre
fer de lance et qu’à chaque nouveau produit proposé nous
avançons d’un pas sur le plan
mécanique ou électronique,
nous devons systématique-
ment tester et qualifier nos process de fabrication. D’où cette
relation constante avec la plateforme Micropacc. »
Formations des équipes dans
les bureaux de l’entreprise
« Marc Alary, directeur de
Micropacc, est aussi intervenu
chez nous en tant que formateur. Les normes IPC (normes
d’acceptabilité d’assemblage
électronique) changent tous
les six mois, et les procédés de
fabrication sont en perpétuelle
évolution. Ce n’est pas évident
à suivre. Depuis 2013, Marc Alary vient dans nos bureaux pour
former nos techniciens et nos
ingénieurs : nous devons
conserver une bonne culture
générale dans le domaine des
process industriels. »
Un million de capteurs par an
« J’ai intégré LDL Technology
en 2008. Nous produisons un
million de capteurs par an.
Un récepteur intelligent
équipé d’un GPS connecté
« L’avantage écologique de ce
recours au TPMS s’avère aussi
un argument de vente prometteur vis-à-vis des fabricants de
poids lourds, car cet équipement favorise la baisse de
consommation d’énergie.
Nous avons récemment développé un récepteur intelligent
équipé d’un GPS et connecté,
qui peut aussi suivre la température dans une remorque.
Micropacc va à nouveau nous
aider pour ces projets. »
Juliette Jaulerry
LDL TECHNOLOGY
(Ramonville)
Dirigeant : Philippe Lefaure
35 salariés
CA 2015 : 13 M¤
www.ldl-technology.com
Tricotage Toulousain. L’entreprise
familiale mise sur la silver économie
HABILLEMENT. Après s’être diversifiée dans le tissu technique, l’entreprise familiale
de bonneterie Tricotage Toulousain lance de nouveaux produits dédiés aux seniors.
l
Pour une entreprise de bonneterie créée en 1905 par l’arrière grand-oncle des dirigeants, l’équation n’est pas
simple : évoluer dans un secteur d’activité où la prime est
donnée à la taille et aux
volumes. Lorsque Benoit Etchepare,
directeur
général,
expert-comptable de formation, arrive dans l’entreprise en
1995, c’est l’époque où la Chine
entre dans l’OMC et les quotas
disparaissent. Pour s’adapter,
dès 1999 une filiale de fabrication est implantée à Casablanca et, en 2004, c’est l’arrêt de
la fabrication à Toulouse : un
traumatisme, qu’il ressent
encore, « de se séparer de 80
personnes à qui l’on a rien à
reprocher ».
Une diversification réussie
Ayant conservé la création à
Toulouse, le tandem qu’il
constitue avec sa sœur, Isabelle Reggio Paquet, en charge
du développement, mène de
front une double production
vendue à 60 % sous sa propre
marque (Jet) et à 40 % dans la
grande distribution en marque
de distributeurs. La tendance
est à une diminution de la part
des MDD, environ 3 % de moins
par an depuis quelques
années. « Nous ne sommes
pas en dépendance économique, se félicite Benoit Etchepare, car nous n’avons pas un
client à plus de 8 % de notre
Isabelle Reggio Paquet et Benoit Etchepare, le tandem familial de la PME
Tricotage Toulousain.
CA, et, depuis quelques
années, nous avons un CA beaucoup plus stable » (4,4 M€ en
2015).
Courant 2012, un pas est franchi avec le rachat de Textiles
Techniques du Midi, spécialisé
dans la conception et le travail
sur-mesure de tissus techniques pour des clients comme
Airbus, Safran ou encore Pellenc pour des membranes de
pressoirs à vin. « Cette diversifi-
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
cation est une valeur ajoutée
pour l’entreprise » observe
Benoit Etchepare.
Une gamme quasi médicale
Alors que son activité a progressé (d’1,9 M€ en 2012 à 2,7
en 2015), l’apport de la filiale
est tout autre, grâce à son
savoir-faire technique : « Nous
sommes artisans technologiques de pointe ! ». Tricotage
Toulousain vient ainsi de conce-
voir Benefactor, une ligne de
produits à destination des
seniors et grands seniors, s’appuyant sur une étude de marché de l’Institut Français du
Textile et de l’Habillement qui
met en avant le potentiel économique de la silver économie.
L’idée ? Faciliter la vie des personnes âgées mais aussi de
leurs aidants pour l’habillement : tee-shirts faciles à enfiler grâce à des aimants qui
remplacent les coutures aux
épaules, boxer short renforcé
aux hanches de coussinets antichoc en textile imprimé en 3D
pour éviter les fractures du col
du fémur mais aussi tissage
incluant des fils d’argent aux
vertus antibactériennes reconnues notamment pour éviter la
prolifération du staphylocoque
doré.
Un test de commercialisation
de 12.000 pièces démarre
début mai sur Midi-Pyrénées et
la Région PACA, pharmacies,
prescripteurs
(infirmiers,
kinés) étant les cibles définies.
Avec aussi une stratégie web
plus active Benoit Etchepare
« aimerait arriver à 30.000
pièces » (prix moyen = 23 €) .
Jean-Pierre Marinot
TRICOTAGE TOULOUSAIN
(Toulouse)
Dirigeant : Benoit Etchepare
18 collaborateurs
CA 2015 : 4,4 M€
13
MAI 2016
INDUSTRIE
Aménagement cabine. 30 entreprises en région
AÉRONAUTIQUE. Le salon Aircraft
Interiors d’Hambourg a cette année
encore attiré la majorité des entreprises
du secteur de l’aménagement intérieur.
En région, cette filière compte une
trentaine d’entreprises et plus de 2.000
emplois.
l
«
Nous avons reçu sur
notre stand un grand
nombre de clients,
prospects et quelques
partenaires, provenant de
France, d’Asie, d’Espagne, des
Etats-Unis. On ne s’y attendait
pas forcément ; nous sommes
des habitués de ce salon mais
en tant que visiteurs. C’est la
première fois que nous y
tenions un stand Aujourd’hui
nous sommes positionnés sur
trois ou quatre projets suite à
cet événement. » Enthousiasme non feint pour Eric Figarol, à la tête d’Aerostar Global
Logistics Europe, filiale d’une
société américaine dotée d’une
plate-forme logistique à Colomiers (dédiée aux équipements
de cabines d’avion) et bientôt
sur le transport international.
Un marché qui croît
de 10 % par an
Elles étaient 24 entreprises de
la région LRMP à s’être rendues au salon Aircraft Interiors
à Hambourg du 5 au 7 avril.
C’est que le marché des aména-
gements intérieurs connait une
croissance anuelle de 10 %,
pour atteindre 12 milliards de
dollars en 2019. Près de 30.000
nouveaux avions de ligne
devront être aménagés au
cours des 20 prochaines
années. Et outre l’aménagement des avions neufs, ce marché est alimenté par le rétrofit,
c’est-à-dire le réaménagement
de la cabine.
En région, le secteur représente une trentaine d’entreprises et plus de 2.000 emplois,
surtout dans le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.
Elles se sont développées sur
le segment des aménagements
VIP (PMV, JCB Aero, AIP...)
mais aussi dans la fabrication
d’équipements (Adhetec, Aerofonctions, Elta, Simair, Soplami...) ou dans les services et la
distribution de biens (Air Support, Air Cost Control, Laselec...). La présence au salon
d’Hambourg est donc incontournable, encouragée par la
Région et par l’agence Madeeli,
La société toulousaine Aero Experts, experte en design et aménagement intérieur, dispose d’un studio design VIP (ici un projet de design sur un avion de
ligne B777).
cette dernière ayant accompagné 11 entreprises sur l’espace
Aerospace Valley du Pavillon
France.
Des innovations mises
à l’honneur à Hambourg
Certaines d’entre elles en ont
profité pour exposer leurs dernières innovations. À l’instar de
Simair (300 salariés à Rochefort et Colomiers, 25 M¤ de
CA), qui constate une forte
croissance de son activité
cabine (60 salariés et 6 M¤ de
CA). « Ce salon est pour nous
l’occasion de présenter un nouveau produit développé avec
ATR : un nouveau galley modulaire (meuble de cuisine, ndlr),
annonce Arnaud Colombié. Et
de dévoiler une nouvelle
marque commerciale qui distingue notre activité cabine, intitulée Imagin’Air. »
Même stratégie pour Mapaero
(100 salariés à Pamiers, 25 M¤
de CA) spécialisée dans les
peintures à l’eau pour l’aéronautique. L’entreprise, qui
connait une croissance de 10 à
15 % chaque année depuis dix
ans, a profité du salon Aircraft
Interiors pour dévoiler deux
innovations. « Une solution de
retouches peinture, soit en
chaîne d’assemblage ou pour
la compagnie aérienne qui veut
retoucher pendant la nuit, dans
un petit conditionnement,
explique Pierre Bouyat, directeur commercial de Mapaero.
Nous présentons aussi un nouveau mastic à l’eau pour la préparation des surfaces compo-
… ou en présence d’un
créateur en « live »
Dîner au milieu
des aéronefs…
sites, en remplacement du polyester, matière décriée. »
Certaines entreprises, plus
jeunes, comptent sur Aircraft
Interiors pour se faire
connaître. Veso Concept (3 collaborateurs), société d’ingénierie qui se positionne sur la production de panneaux composite pour l’aéronautique, a profité de cette première expérience sur ce salon pour présenter des échantillons.
Agnès Baritou
… ou dans les arbres
à 25 m de haut
Apéritif sur le tablier
d’un pont…
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LE JOURNAL DES ENTREPRISES
14
l CHASSÉ
MAI 2016
SERVICES
/ CROISÉ
Bordeaux / Toulouse. Les Parcs des expo
investissent pour attirer plus de visiteurs
TOURISME D’AFFAIRES. Les deux
capitales du Sud-Ouest entreprennent
d’importants travaux pour construire ou
rénover leur Parc des expositions.
Avec comme première ambition d’attirer
grandes conventions et grands congrès.
Le match est lancé.
l
> Les acteurs
À Toulouse, l’exploitant du Parc des expositions est bien
connu puisqu’il s’agit du leader mondial de l’événementiel,
le groupe GL Events (4.000 salariés dans le monde, moins
d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015). Ce
groupe lyonnais propose trois métiers : prestations de services sur des événements, gestion de sites (Parc des expositions, centres de congrès, salles de spectacles) et organisation de plus de 200 salons. Dans la Ville rose, c’est la
filiale de GL Events intitulée Toulouse Evénements (59 salariés, 15 M€ de CA en 2015) qui est aux manettes. Dans son
portefeuille, la gestion du Parc des expositions actuel,
situé sur l’Ile du Ramier, mais aussi du Centre de congrès
Pierre Baudis et des Espaces Vanel. La filiale toulousaine
organise par ailleurs une dizaine de manifestations,
comme la Foire Internationale de Toulouse qui s’est clôturée le 18 avril.
À Bordeaux, le Parc des expositions, le Palais des congrès
et le H14 appartiennent à la SBEPEC (Société bordelaise
des équipements publics d’exposition et de congrès), dont
le conseil d’administration est composé de représentants
de la mairie de Bordeaux et de Bordeaux Métropole. Fin
2012, la SBEPEC a renouvelé pour 15 ans la sas CEB
(Congrès et expositions de Bordeaux) suite à un appel
d’offres auquel avait également répondu GL Events. Le
groupe lyonnais avait d’ailleurs attaqué la décision du délégataire devant le tribunal administratif. CEB (110 salariés
et 29 M¤ de chiffre d’affaires en 2015) se structure autour
de deux métiers : la production d’événements et l’accueil
de manifestations. Puissante à Bordeaux, la société est un
nain en comparaison du mastodonte GL Events.
> L’offre actuelle
Le Parc des expositions bordelais est l’un des plus grands de France,
derrière Paris et Lyon, avec 84.000 m² de halls couverts.
Avec 38.000 m² de halls couverts et 50.000 m² de surfaces
extérieures, le Parc des expositions toulousain accueille
60 salons par an (dont les 10 salons organisés par GL
Events) et 800.000 visiteurs par an. Le gros défaut de ce
lieu coincé dans le centre-ville de Toulouse : « Ce n’est
pas un environnement favorable pour l’accessibilité et les
capacités de parking, déplore Patrice Vassal, directeur
général de Toulouse Evénements (photo à droite). On vient
de le revivre pendant les dix jours de la Foire de Toulouse :
les visiteurs sont insatisfaits. C’est invivable ! »
Le Parc des expositions bordelais (photo) est l’un des plus
grands de France, derrière Paris et Lyon, puisqu’il dispose
de 84.000 m² de halls couverts. Il a accueilli 124 événements l’année dernière, pour un total de 710.000 visiteurs.
Contrairement à Toulouse, l’équipement profite déjà d’un
emplacement judicieux : en bordure de rocade, à proximité de la zone hôtelière, avec un arrêt de tram devant ses
portes et un immense parking. Mais il date de 1969 et
souffre de la comparaison avec d’autres parcs plus
récents.
L’architecte néerlandais Rem Koolhaas a été choisi comme maître d’œuvre du futur Parc des expositions toulousain.
> Le calendrier
> Les ambitions
Des années de réflexion sur le
parc vieillissant de Toulouse
ont fini par porter leurs fruits.
La décision de son déménagement à Beauzelle au nord-est
de Toulouse a été prise par
l’ancien maire de Toulouse
Pierre Cohen. Jean-Luc Moudenc a pris le relais et bouclé
le financement il y a quelques
mois : le coût total des travaux
s’élevant à 227 M€, les
dépenses se partagent entre Toulouse Métropole, la
Région LRMP, le Département de la Haute-Garonne et le
Syndicat Mixte des Transports en commun-Tisséo. L’architecte néerlandais Rem Koolhaas a été choisi comme
maître d’œuvre et Toulouse Métropole a donné le feu vert
à la SPLA Europolia, en sa qualité de maître d’ouvrage
délégué, pour enclencher la phase opérationnelle de cette
opération. Le chantier va démarrer au 4e trimestre 2016
pour une livraison prévue en 2020. Le Parc des expositions
sur l’Ile du Ramier sera alors démantelé, de manière à
transformer cet îlot au centre de Toulouse en poumon
vert, dédié au sport et aux loisirs.
À Bordeaux, le budget de rénovation du Parc des expositions s’élève à 77 M¤. Le premier plan de financement, qui
porte sur 55,5 M¤, est assuré par Bordeaux Métropole
(33 M¤), la ville de Bordeaux, la Région ALPC et la SBEPEC.
Le Hall 2 sera détruit en septembre 2016 pour laisser
place à une grande salle de congrès. « C’est le premier
objet de notre projet : proposer une salle pouvant
accueillir 6.000 congressistes, annonce Eric Dulong.
Actuellement, il faut se contenter du Palais des congrès de
1.500 places ou construire une infrastructure temporaire.
Demain, nous proposerons une salle polyvalente, modulable et dotée à ses côtés de 12 salles de conférences ».
Le nom du cabinet retenu suite à l’appel d’offres sera
connu en octobre. Les travaux débuteront début 2017 pour
une livraison à la fin du premier trimestre 2018. Par
ailleurs, l’immense hall 1 (50.400 m²) doit être complètement rénové. Le chantier, qui sera découpé en trois
tranches, s’échelonnera de 2016 à 2025. Il doit permettre
de meilleurs accès handicapés, une rénovation du clos couvert, de l’électricité et de la climatisation, mais aussi la
pose d’un nouveau sol.
Le futur Parc des expositions toulousain, connecté à la
ville et à l’aéroport par tram disposera de 55.000 m² de surfaces couvertes et d’un parking en silo de 3.000 places. Et
surtout, « il va nous ouvrir un nouveau marché, se félicite
Patrice Vassal. Ce site sera équipé d’une halle multifonctionnelle de 15.000 m² qui pourra abriter de grandes
conventions et de grands congrès ». GL Events veut ainsi
attirer des congrès d’envergure nationale ou internationale, faisant venir plus de 2.000 à 3.000 personnes. Une
quinzaine de congrès contactés par l’exploitant lyonnais se
disent déjà « très intéressés par Toulouse. » Cette halle
pourrait accueillir des événements sportifs et de grands
rassemblements politiques ou de grands concerts,
d’autres créneaux sur lesquels GL Events Toulouse envisage de se diversifier. Les salons vont aussi prendre un
nouvel envol, sur un lieu en périphérie de Toulouse beaucoup plus accessible. Si le Parc des expositions actuel
attire 800.000 visiteurs par an, GL Events compte bien
dépasser le million de visiteurs avec le futur équipement.
À Bordeaux, CEB veut intégrer le top 3 hexagonal du tourisme d’affaires (elle occupe actuellement la 5e place).
« D’ici à 2020, nous devons passer de 380 événements
annuels à 450, et atteindre les 30 millions d’euros de
chiffre d’affaires, déclare Éric Dulong. La nouvelle salle va
nous permettre de recevoir les grands congrès internationaux, explique Éric Dulong. Nous allons communiquer sur
notre nouvelle offre dès 2017 pour prendre un temps
d’avance sur Toulouse. D’ores et déjà, les demandes
affluent et nous font espérer de très belles années pour
l’avenir ».
Chiffres clés
Exploitant
Chiffre d’affaires
(dont local)
Effectif (dont local)
Parc des expositions
Projet d’investissement
Livraison nouveau parc
Toulouse
GL Events
942 M¤
(15 M¤)
4.107 (59)
38.000 m²
227 M¤
2020
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Bordeaux
CEB
29 M¤
110
84.000 m²
77 M¤
2018 à 2025
> Le concurrent régional
Le directeur de GL Events Toulouse connaît bien le Parc
des expositions de Bordeaux – « très dynamique » - et ses
exploitants, « concurrents parfois mais avant tout
confrères ». Le Parc des expositions toulousain va-t-il
faire l’ombre au Bordelais ? « Non car notre zone de chalandise n’est pas vraiment la même, notamment sur les
salons grand public. La seule concurrence que l’on pourra
avoir se situe sur les grands salons professionnels et l’accueil des grands congrès. Mais comme Lyon, Nantes,
Strasbourg ou Lille ! »
Du côté de Bordeaux également, on cite la concurrence de
toutes les grandes villes de foires et congrès en France, et
pas exclusivement l’autre capitale du Sud-Ouest. Mais on
s’interroge sur le dimensionnement du projet toulousain :
« En intégrant les travaux de la rocade et du tram, on
dépasse les 300 M¤! » Pas de quoi inquiéter les équipes
de CEB : « La concurrence existait déjà, elle sera encore
plus forte, déclare Eric Dulong. Mais nous serons prêts
avant Toulouse et nous disposons d’une attractivité sans
commune mesure grâce à Bordeaux, au vignoble, au Bassin d’Arcachon et à Biarritz. Par ailleurs, nos clients sont
sensibles à l’aspect sécuritaire et notre ville véhicule une
bonne image de ce point de vue ».
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16
l
MAI 2016
SERVICES
Pur’events. L'agence
événementielle élargit son offre
LE PROJET IMMOBILIER
ÉVÉNEMENTIEL. Pur’events vient de créer un pôle communication et multimédia. Plus
digitale, plus offensive sur le plan commercial, l’agence veut accélérer sa croissance.
l
V
Montaudran Aerospace.
485 logements en 2017
Un bâtiment amiral de 12.370 m² de surface de
plancher, 565 chambres réparties dans 485
logements, 1.000 m² d’espaces communautaires, de
services et commerces : Toulouse Montaudran
Aerospace va accueillir la plus grande résidence
universitaire privée de France. Conçu par le cabinet
toulousain Taillandier Architectes Associés, construit
par Kaufman & Broad, le bâtiment se déploiera sur
plus de 140 m de long, avec un parking de deux
niveaux en sous-sol et une immense terrasse
végétalisée sur le toit. La résidence universitaire
donnera directement sur le Forum, grande place
piétonne située au sud de la ZAC, à proximité de
l’Enac, l’Isae et l’Insa.
Propriétaire et gestionnaire de l’ensemble, Dometude
y ouvre ainsi sa première adresse toulousaine en
septembre 2017, avec cette résidence intitulée Kley
Toulouse. À la clé, différents types d’hébergement
équipés : du studio T1 jusqu’au T6 permettant la
colocation. Des espaces à partager qui facilitent le
co-working ainsi que des espaces de détente se
déploient sur les 11 étages de la résidence.
aste transformation pour
l'agence créée en 2003
par Antoine Alran, ancien
sportif de haut niveau,
dans l'équipe de France de baseball pendant 17 ans. « Nous voulons proposer une offre globale »,
annonce ce dernier, à la tête
d'une entreprise de 10 salariés.
Un pôle RP et communication a
été instauré début 2016, qui propose de nouvelles prestations, du
dossier de presse à la conférence
de presse en passant par le marketing viral sur les réseaux sociaux.
Un relais de croissance important
pour Pur'events, qui vient d'ailleurs
de gagner un gros contrat avec la
Caisse d'épargne Midi-Pyrénées
sur la stratégie de communication à
mener à l'encontre des 10-25 ans.
Une offensive commerciale
Un pôle communication et multimédia qu'il faut soutenir avec un
effort accru en commercial. Car la
petite équipe veut capter davantage de très gros événements,
drainant de 7.000 à 10.000 personnes. D'ici à cet été, un commercial senior sera recruté.
Cette nouvelle stratégie se dévoile
sous un visage revisité, puisque le
logo et la charte graphique de la
société événementielle ont également été modernisés. Même le
slogan "Créateur d'événements" a
Dirigée par Antoine Alran, l’équipe de Pur’events a organisé l’inauguration
de la concession de BMW Equation à Labège en février dernier.
été remplacé par "Entrez dans le
rêve."
L'équipe développe en parallèle
de nouvelle applications dédiées à
son métier, comme cette application qui permet d'identifier les visiteurs d'un événement et qui leur
réserve un parking. Le fruit d'une
collaboration avec des start-up
toulousaines, pour « une qualité
d’accueil premium des invités. »
Des scénarios atypiques
Les grandes entreprises mais aussi les TPE font partie de son portefeuille clients : Safran, EDF, SFR,
Orange, Nutrition & Santé... Il y a
deux mois, c'est Pur'events qui a
mené d'une main de maître un
show pour l'inauguration de la
concession BMW Equation à
Labège, avec 2.500 personnes.
Bien sûr, la concurrence est bien
présente, notamment à Toulouse.
Pour Pur'events, c'est la capacité
à créer des scénarios atypiques
qui fera la différence. « En
octobre dernier, à Paris, nous
avons organisé sept événements
en deux jours pour la marque Galenic. Nous avons fait intervenir des
artistes et des musiciens ainsi
que le chef Jean Imbert. Un gros
scénario à risque pour nous qui
s'est révélé être une véritable success story. » Pour preuve, Galenic
sollicite à nouveau l'équipe toulousaine pour un nouvel événement
en mai.
Pur'Events qui est dotée depuis
quatre ans d'une licence permettant de se positionner comme
agent de voyage, intervient de plus
en plus à l'étranger. En juin prochain, c'est tout le personnel de
Sigfox (250 personnes) qu'elle va
emmener hors de France pour un
séminaire qu'elle espère détonant.
Avec un chiffre d'affaires de
2,3 M¤ en 2015 et « une bonne
rentabilité », c'est une entreprise
renforcée qui espère accélérer sa
croissance, pour atteindre entre 3
et 5 M¤ de CA d'ici à trois ans et
une quinzaine de salariés à Toulouse. Dans cette même période,
Antoine Alran ambitionne de créer
une agence à Paris et à Barcelone, « la Californie européenne ».
Agnès Baritou
PUR'EVENTS
(L'Union)
Dirigeant : Antoine Alran
10 salariés
2,3 M€ en 2015
www.purevents.fr
Publi-rédactionnel
Mercedes Citan et Classe V,
armes de séduction des familles
Avec le rachat de la Filiale Mercedes Véhicules Industriels France, le
Groupe Hamecher a mis un pied dans la région toulousaine. Philippe Chabiron-Bouchet, Chef des ventes Véhicules Utilitaires évoque le développement de la gamme vers une cible plus familiale.
Bientôt un an qu’Hamecher Véhicules Industriels est à
Toulouse : qu’est-ce qui a changé ?
Nous avons mené une restructuration commerciale profonde dont les résultats sont rapides, tant au niveau des
poids lourds que des utilitaires légers. Ce travail nous permet de nous consacrer dès maintenant à une clientèle plus
familiale à qui, sur la base de nos utilitaires légers, nous pouvons proposer une gamme cohérente.
Vous voulez dire des fourgons que peuvent utiliser des
gens comme vous et moi ?
Oui, on ne le sait pas encore assez, nous disposons, sur
la base de nos véhicules utilitaires, d’une gamme de véhicules avec des places assises confortablement aménagées.
Leur usage peut être professionnel, ils sont en particulier très
appréciés des taxis ou encore des sociétés d’ambulances
pour leurs VSL, mais aussi conviennent parfaitement à une
utilisation quotidienne par une famille.
Hamecher Fenouillet VI
65 route de Paris
31150 FENOUILLET
Tél. 05 62 75 82 00
Quels sont ces modèles?
Il s’agit du Citan, du Vito Tourer et de la Classe V. Le premier,
de plus petit encombrement, est un ludospace qui, dans sa
version Tourer, peut transporter entre 5 et 7 personnes alors
que le Vito Tourer et la Classe V vont, eux, jusqu’à 9 passagers avec des aménagements modulables sur la Classe V.
Pour le Week-end et le loisir nous avons, sur base de la
Classe V, un modèle dans l’esprit du camping-car, qui propose un couchage 2 personnes en relevant le toit, un autre
couchage de 2 personnes par la transformation de la banquette arrière, et une cuisine équipée : c’est le Marco Polo.
Quelles qualités et avantages offrent-ils ?
Outre le confort de roulage, et une bonne isolation phonique, ils sont équipés de moteurs de dernière technologie
particulièrement propres et sobres. Par exemple, un Citan
équipé du pack Blue EFFICIENCY consomme un peu plus
de 4,3 litres aux 100 km. Les moteurs 2 Litres du Vito Tourer
et de la Classe V fournissent aussi de très bonnes performances de consommation.
Hamecher Toulouse Sud VI
15 avenue des Cerisiers
31120 PORTET SUR GARONNE
Tél. 05 62 20 08 87
La gamme loisir et famille est visible
dans notre showroom de Fenouillet
De plus, le Vito Tourer et la Classe V peuvent être équipés
d’une boîte automatique à 7 rapports 7G-TRONIC PLUS
identique à celle des berlines haut de gamme.
Et le Service Clients ?
Chez Mercedes, la qualité est aussi dans le service offert :
avec Mobilo, à partir du moment où vous faites l’entretien
dans le réseau Mercedes Benz Utilitaires, vous bénéficiez
gratuitement de la fourniture pendant 30 ans (pour les véhicules mis à la route à compter d’Octobre 2012), d’un véhicule de remplacement en cas de panne.
De quoi transporter toute la famille dans la sérénité !
Hamecher Saint-Gaudens VI
Za des Pyrénées
31210 PONLAT TAILLEBOURG
Tél. 05 61 89 12 02
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Hamecher Albi VI
5 rue Philippe Lebon, Zi de Jarlard
81000 ALBI
Tél. 05 63 60 96 67
17
l
MAI 2016
SERVICES
FrenchBurgers. 4 prochaines
ouvertures en Haute-Garonne
ILS BOUGENT
RESTAURATION. Toulousain d’origine, Bruno Oddos fait son come-back à la ville rose
en lançant 4 restaurants FrenchBurgers. Ce concept a démarré il y a 2 ans à Bordeaux.
l
C
Grand Sud Formation.
Une nouvelle directrice
En 25 ans, 5.000 personnes sont passées chez Grand
Sud Formation : le chiffre d’affaires a été multiplié
par 2 de 1991 à 2005 puis a crû de 50 % jusqu’à
1.150.000 € en 2015. Émilie Teychené, fille de la
fondatrice Danielle Chevallier, prend aujourd’hui la
direction opérationnelle de l’école toulousaine qui
compte 43 collaborateurs. Ses chantiers ? « L’objectif
pour 2017 sera de finaliser les démarches de
certification de l’ensemble des filières de formation
de l’école ainsi que, après avoir initié la démarche
qualité, d’obtenir la certification ISO ».
En 1991, Danielle Chevallier avait lancé un projet de
formation aux métiers de terrain du tourisme, pour
former aux métiers d’accompagnateurs et
animateurs : Grand Sud Formation est né. « Nous
avons démarré avec 12 jeunes gens ravis d’avoir une
formation professionnalisante et un emploi à la clef,
se souvient-elle, car immédiatement nous avons fait
de la mise en relation avec les recruteurs : au bout
de six mois, on a ouvert d’autres formations 100 %
tourisme mais toujours en adéquation avec le
marché de l’emploi ».
Une relation étroite avec les professionnels
Grand Sud Formation s’est développé avec des
formations calées sur les besoins de la conjoncture.
« En 2003, nous avons mis en place notre première
formation sur l’événementiel, se souvient Danielle
Chevallier, c’était en réponse aux professionnels qui
demandaient des personnels rapidement
opérationnels en congrès, séminaires et incentives. »
Aujourd’hui, aux 300 étudiants accueillis tous les ans,
l’école offre des cursus allant du BTS Tourisme
jusqu’au Bac + 5 avec un master en management des
stratégies touristiques et deux spécialisations
Bachelor (Bac + 3) en « conception et
commercialisation touristiques » et « tourisme
réceptif et international ».
Jean-Pierre Marinot
www.grand-sud.fr
l
EN BREF
Gotham. Coup de cœur pour le
programme Cœur Garonne
Le promoteur Gotham a remporté le grand prix
régional de la Fédération Midi-Pyrénées des
Promoteurs Immobiliers pour son programme Cœur
Garonne. En cours de chantier dans le quartier
Empalot, l'ensemble immobilier sera livré fin 2017 et
proposera plus de 200 logements, un parking et des
commerces. Coût du chantier : 12,5 M€. Lancé en
partenariat avec Oppidea (SEM d'aménagement de
Toulouse Métropole) et le bailleur social Habitat
Toulouse, ce programme propose des logements en
privé, en social et en PSLA (Prêt social location
accession).
700.000¤
C’est le montant de la levée de fonds clôturée par
Tableonline, spécialiste toulousain de la réservation
en ligne de restaurant. Deux grands noms de la
restauration française, Maison Bras et la Tour
d’Argent, et des investisseurs privés entrent dans le
capital de l'entreprise qui vise le million d'euros de CA
en 2017. Objectif : accompagner la mutation
numérique des restaurants en France et à l’étranger.
ousin de l’entrepreneur Stephan Oddos
(fondateur de Oddos
Buro, spécialisé dans
l’aménagement intérieur), Bruno Oddos a ouvert son 1er restaurant FrenchBurgers à Bordeaux en novembre 2014.
Restaurateur depuis 25 ans, il
propose un concept innovant :
« Ce n’est pas du fast-food
mais une brasserie de burgers » et la nuance est de taille
avec un gros travail pour casser l’image "cheap" et bâclée
qui colle bien souvent au sandwich américain.
Baptisé FrenchBurgers, le restaurant - car ici on s’assoit
autour d’une table pour manger avec des couverts comme
dans une vraie brasserie- sert
uniquement des burgers dont
les recettes ont été élaborées
par des chefs étoilés. « C’est le
cœur de mon concept, explique
l’entrepreneur. Nous travaillons avec Christophe Girardot, Pascal Nibaudeau et
Fabrice Biasiolo ».
Des restaurants en
nom propre et en franchise
Bruno Oddos porte un programme ambitieux de développement. Pour le moment, ses
deux restaurants sont en nom
propre, mais l’homme d’af-
l LA
FrenchBurgers : un concept de brasserie de burgers étoilés à la française,
au prix moyen de 10 euros.
faires annonce deux nouvelles
ouvertures à Bordeaux et surtout un basculement de franchise de près de 80 restaurants
La Patatarie (environ 25 % du
réseau national) qui se fera en
trois ans. Les premiers à changer de nom, dès ce printemps,
sont à Mérignac, le Haillan et
Arcachon.
En 2017, la Haute-Garonne
comptera 4 restaurants FrenchBurgers. Trois d’entre eux
ouvriront début 2017 à Labège
Innopole (franchise), à Portetsur-Garonne (en nom propre),
et à Blagnac (en nom propre).
400 m² à Compans-Caffarelli
C’est à Compans-Caffarelli (le
centre commercial en centreville est en pleine restauration)
que le plus grand site sera
aménagé : 400 m² plus 150 m²
de terrasse qui seront prêts
pour septembre 2016, avec
une capacité d’accueil de 300
personnes (160 en salle, entre
100 et 150 en terrasse).
Une trentaine de personnes
seront embauchées et le
chiffre d’affaires attendu est
de 1,8 M€. Le budget des travaux : 400.000 ¤ (réalisés avec
le promoteur Pitch Promotion). Ce nouvel établissement
restera en nom propre. En
parallèle, d’autres ouvertures
sont prévues à Paris, à Clermont-Ferrand puis à Bayonne
(fin 2017, sur la nouvelle zone
commerciale Les Allées Shopping). Le burger à la française
semble être un marché juteux
à Toulouse : l’enseigne parisienne Big Fernand prévoit aussi d’ouvrir cette année dans le
centre-ville (quartier Wilson).
Juliette Jaulerry
FRENCH BURGERS
(Bordeaux)
Dirigeant : Bruno Oddos
Nombre de salariés : 50
CA : 2,5 M¤ en 2015,
9 M¤ en 2016 (en cumulé)
www.frenchburgers.fr
CRÉATRICE
Madame de. Le retour du prestige
dans le service à la personne
Avec Madame de, vous ne verrez plus jamais le ménage de la même façon. À sa
tête, Coralie de Saint-Martin, qui a su positionner sa société sur le créneau du luxe.
l
La créatrice. À 36 ans, la dirigeante de Madame de est une
ancienne cadre des Galeries
Lafayette, où elle manageait
les responsables d’équipes. En
2013, à l'occasion d'une installation à Toulouse, s'allient une
envie de créer un projet hautde-gamme et protocolaire, et
un constat : la difficulté de trouver une personne de confiance
pour tenir une maison et s'occuper de son fils avec de
bonnes manières. En bref :
dénicher la perle rare qui se
substitue à la maîtresse de maison. En 2014, Coralie de SaintMartin lance une étude de marché pendant dix mois où elle
réalise que les services à la
personne sont en plein essor
depuis 2005 et que le secteur
du luxe n'est pas couvert à Toulouse. C'est en avril 2015
qu'elle crée la sarl Madame de,
avec un capital de 3.000 €.
Le concept. « Madame de,
c'est une marque et un
concept », avance Coralie de
Saint-Martin. On ne parle pas
de femmes de ménage ou de
babysitteurs mais de nurses,
de personnels de maison et de
gouvernantes. La cible : une
clientèle
haut-de-gamme,
c'est-à-dire les chefs d'entreprises, les professions libérales. « Nous apportons de la
rigueur, des bonnes manières
Ouverte. « Le recrutement est
sélectif, les salariés font vraiment le choix de ce métier et
ont un savoir-être : nous avons
une ancienne de l'immobilier,
une ex-hôtesse de l'air, un
ancien de l'école de majordome de Londres... » Une encadrante et référente petite
enfance a également été recrutée pour former et suivre les
nurses et gouvernantes.
Coralie de saint-Martin compte ouvrir des bureaux à Lyon, Bordeaux, Albi
et sur la Côte d’Azur d’ici à la fin de l’année.
et du savoir-faire, commente la
dirigeante. Nos produits d'entretien sont écologiques et
naturels. Les tenues sont en
noires, avec un tablier blanc. »
L'image de la gouvernante
anglaise n'est pas loin...
« Un vrai coup de coeur, pour
le projet comme pour la personne », confie Laurence
Arnould, directrice de Réseau
Entreprendre, qui suit depuis
début 2016 la pétillante chef
d'entreprise, avec à la clé
20.000 € de prêt et un accompagnement par des patrons. Auparavant, Madame de avait décroché un premier prêt de
25.000 € (notamment via Midi-
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Pyrénées Actives), qui a financé la création du logo, de la plaquette et du site web réalisés
par l'agence de communication
toulousaine Mashvp.
Après un an d'activité, un premier constat : Madame de cartonne. Déjà 35 clients et dix
salariés à Toulouse, cinq qui
doivent être recrutés dans les
prochaines semaines. « Le
bouche-à-oreille et les recommandations font 70 % du business », glisse Coralie de SaintMartin qui est elle-même une
femme de réseau, ancienne
présidente de BNI Toulouse
centre, et impliquée dans
l'AFEE ou encore la Mêlée
Les perspectives. Pour le premier exercice de Madame de,
clôturé en décembre 2016, l'objectif est d'atteindre 300.000 €.
En 2018, c'est 1 M¤ qui est
visé. L’ambition de Coralie de
Saint-Martin ne s'arrête pas à
la Ville rose. D'ailleurs, des
prospects l'ont déjà contactée
pour bénéficier de ses services
dans d'autres villes. « Au
second semestre 2016, nous
allons ouvrir un bureau
Madame de à Lyon, Bordeaux,
Albi, Côte d'Azur. Pas en franchise mais en propre pour pouvoir maîtriser ma marque et
mon concept. »
Et en 2018, l'idée est de créer
une Ecole de formation
Madame de : un endroit où l'entreprise pourrait accueillir tous
les salariés et y réaliser des formations plus longues.
Agnès Baritou
http://www.madame-de.net
18
l
MAI 2016
SERVICES
L'INVESTISSEMENT
Capitole Angels. 1 M¤
d'investissement en 2015
Le réseau local d’investisseurs Capitole Angels a investi un million d’euros en 2015 pour financer des startup de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Créé en 2007,
fort de 80 membres, Capitole Angels
regroupe des dirigeants ou anciens
dirigeants qui investissent leurs
fonds propres mais aussi leur temps
dans l’accompagnement de porteurs
de projets innovants et de croissance. Son délégué
général Patrice Cazalas souhaite étoffer le réseau et
recruter de nouveaux business angels en 2016.
Après deux années d’effort pour améliorer sa capacité de détection d’entreprises à fort potentiel (7 startup financées sur 150 dossiers analysés l’an dernier),
l’association veut peser plus lourd. C’est déjà bien parti avec la signature récente d’un partenariat avec le
Fonds pour l’innovation de Pierre Fabre. Celui-ci a été
créé en février dernier et est dédié aux start-up innovantes dans les domaines de l’oncologie et de la dermatologie. « Nous ne sommes pas spécialisés dans
des secteurs, mais nous nous entourons d’experts et
pouvons garantir une forte technicité », explique
Patrice Cazalas.
Dendris, Intesens, Xfield, YellowScan
Dendris, biotech toulousaine, fait d’ailleurs partie des
entreprises les plus soutenues par le réseau, avec un
apport de 415.000 € en 2015 qui sera doublé en 2016
(800.000 € au total). Cette entreprise travaille sur le
développement de la nanochimie appliquée aux
sciences du vivant et veut faciliter les diagnostics.
Parmi les autres start-up financées en 2015 figurent
aussi YellowScan (systèmes LIDAR pour drones,
Hérault) qui a été financé en partenariat avec le
réseau montpelliérain Melies. Blue Poppies (vêtements pour enfants, Montauban), Intesens (surveillance à distance, Labège), et Xfield (jeux vidéo,
Labège) ont aussi bénéficié d’un accompagnement.
Juliette Jaulerry
Icade. Un campus numérique
dans le centre-ville toulousain
IMMOBILIER. Icade Promotion à Toulouse prévoit de transformer l’ancienne caserne
de Compans Cafferelli en campus numérique avec logements et espace coworking.
l
I
Cade Midi-Pyrénées, filiale
du groupe Caisse des
Dépôts et Consignation, a
fait
l’acquisition
des
4.500 m² restants de l’ex
caserne des pompiers de Compans-Caffarelli
(quartier
proche du centre historique de
Toulouse) avec une idée derrière la tête : bâtir un campus
numérique. Une nouvelle corde
à son arc, le promoteur Icade
étant surtout connu pour ses
opérations dans les domaines
du résidentiel, du public/santé
et du tertiaire. Exemple de
récente réalisation : L’hôtel
rond " Quality Hotel " inauguré
cet hiver sur la zone sud de
l’Oncopole, pas loin de l’institut
de recherche Pierre Fabre, lui
aussi une réalisation Icade.
Mais la liste est longue depuis
40 ans de métier, sans compter
les réalisations sur Bordeaux.
À venir : la tour Sky-Line
(11 M¤ de travaux, livraison
finale en 2017) dans le quartier
Borderouge et les deux bâtiments de tertiaire Air d’Envol,
à Blagnac.
Icade santé est aussi très actif
avec notamment les travaux de
la clinique Capio La Croix du
Sud qui démarrent à Quint-Fonsegrives cette année (coût de
l’opération : 110 M¤) et la continuité des logements-foyers
destinés aux personnes âgées.
Le Carré d’Art, projet phare
Le logement représente 60 à
80 % de l’activité du promo-
l
EN BREF
Jérôme Métais, directeur du développement territorial sud-Ouest chez Icade.
teur. À venir, fin 2018, la résidence Carré d’Art dont la commercialisation a commencé il y
a un mois : à Saint-Cyprien, en
face du musée des Abattoirs,
cette
future
résidence
construite par Vinci Immobilier
proposera 172 logements. Le
Carré d’Arduenna (217 logements) situé à l’emplacement
de la friche du tri postal dans
le quartier de Lardenne-Bordeblanche est aussi en cours.
Du numérique en centre-ville
Le futur campus de CompansCaffarelli sera réalisé en partenariat avec Ynov, groupe de formation aux métiers du numé-
rique qui compte sept écoles
réparties sur toute la France.
Le
campus
comprendra
4.000 m² d’espace dédiés à
l’enseignement, 2.000 m² à
des bureaux de coworking, une
brasserie et une résidence étudiante (300 lots sur 8.500 m²).
À quelques mètres de là, le
centre commercial de Compans-Caffarelli est en phase de
transformation (programme de
Pitch Promotion), pour donner
une nouvelle chance de développement à ce site encore peu
fréquenté.
Non loin de ce quartier,
Jérôme Métais, directeur développement territorial chez
Icade, lorgne déjà du côté de
Matabiau, avec le projet Toulouse Euro Sud Ouest autour
de la future gare multimodale :
« Le marché manque de visibilité mais ce genre de projet nous
donne de bonnes opportunités.» Le chiffre d’affaires
d’Icade quant à lui devrait passer de 45 M à 70 M¤ en 4 ans.
Juliette Jaulerry
ICADE
(Toulouse)
Dirigeant : Laurent Nicolas
30 salariés
CA 2015 : 45 M¤
www.icade-immobilier-neuf.com
Aviage Systems. La joint-venture
sino-américaine s’ancre à Toulouse
AÉRONAUTIQUE. Créée par deux géants de l’aéronautique, Avic et GE, Aviage Systems
installe sa filiale européenne à Toulouse. Ce centre de R&D recherche des partenaires.
l
Pic du Midi. Un planétarium et
un musée restauré pour 2016
Le Pic du Midi ne s'endort pas sur ses bons chiffres
2015 (un CA de 4,6 M€ qui a crû de 15 % par
rapport à 2014) et projette une longue liste de
nouvelles expériences à vivre sur son site. Sur le
court terme, le musée se refait une beauté pour
l'été et un planétarium sera ouvert au public en
septembre. Coût du chantier planétarium : 300 K¤.
C’est un total de 700.000 ¤ d’investissement qui est
programmé pour 2016, comprenant aussi des
travaux de maintenance du site. (photo : C.Espigat)
Objets connectés. l’IoT Valley à
Labège pousse ses murs
L’IoT Valley 2 prend ses quartiers dans l’ancien siège
de l’éditeur Berger-Levraut, à deux pas de l’actuel IoT
Valley. La raison de l’extension de cet abri pour
start-up dédiées aux objets connectés : leur permettre
de se développer, accueillir des partenaires (comme la
SNCF qui a déjà son bureau) et héberger de nouvelles
pépites. Une étape intermédiaire en attendant le
campus numérique prévu aux côtés de Sigfox, géant
du secteur.
C’est dans un esprit de partenariat qu’Aviage Systems s’installe à Toulouse. Cette jointventure entre Avic (China Aviation Industry Corporation), le
groupe aéronautique chinois,
et l’Américain General Electric,
a été créée en 2012 avec 2 millions de dollars de capital pour
développer des technologies
avioniques dans l’aéronautique
civil. Aujourd’hui, Aviage Systems emploie 400 personnes,
la majorité dans son siège à
Shanghai, une trentaine de personnes à Phoenix aux EtatsUnis, et depuis peu 5 personnes à Toulouse.
Une plate-forme avionique
modulable
Car c’est dans la Ville rose qu’a
jeté son dévolu cette société
chinoise, pour se développer
en Europe. La filiale, créée à
Toulouse fin 2014, soutenue
par Business France et accompagnée par l’agence de développement Madeeli, est opérationnelle depuis mi 2015.
C’est un centre de R&D, pour
lequel travaille une petite
équipe d’ingénieurs d’études
spécialisés en avionique, c’està–dire l’ensemble des équipements électroniques, électriques et informatiques qui
aident au pilotage des aéro-
Le banc d’intégration et test d’Aviage Systems, que la société veut
dupliquer dans son futur centre sur AéroConstellation.
nefs.
La solution d’Aviage Systems ?
« Nous avons développé une
plate-forme avionique où
toutes les données de gestion
de l’avion sont gérées, soit
pour améliorer l’efficacité de
l’avion en vol, soit pour les opérations de maintenance ou la
communication avec le sol. Placée dans le cockpit, cette
plate-forme, IMA, est modulable à volonté par le constructeur qui peut y intégrer les
meilleures solutions de ses
meilleurs
fournisseurs »,
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
détaille David Irwin, dirigeant
de la filiale européenne, de
nationalité irlandaise, ancien
de Supaero et d’Airbus. À la
clé, des gains de coûts pour
l’avionneur et pour la compagnie aérienne par la suite, et
plus de flexibilité.
Après Comac, capter
des clients européens
Si cette plate-forme est déjà
intégrée dans l’avion du
constructeur chinois Comac, le
C919, qui devrait faire son premier vol d’essai cette année, il
s’agit de capter aujourd’hui le
marché européen de l’aéronautique civil et d’affaires, à travers des collaborations avec
les grands systémiers que
David Irwin ne veut pas qualifier de concurrents. « Nous voulons nous intégrer dans le
milieu industriel et académique en France et en Europe,
et monter des partenariats
avec des sociétés qui développent de l’avionique, pour
tendre vers l’avion électrique
et surtout numérique. Notre
solution est mature, certifiable : elle fonctionne. »
Pas de chiffre d’affaires dévoilé, mais Aviage Systems
compte bien continuer sa croissance à Toulouse, recruter de
nouveaux ingénieurs en 2016.
Pour l’instant située dans des
locaux de 230 m² au centreville de Toulouse, la filiale
espère à terme installer dans
la zone AéroConstellation un
centre de R&D et d’intégration
où ses partenaires pourraient
tester les produits.
Agnès Baritou
AVIAGE SYSTEMS EUROPE
Dirigeant : David Irwin
5 salariés
CA NC
www.aviagesystems.com
Une radio numérique accessible
sur votre ordinateur et votre
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gratuites et téléchargeables sur
L’actualité économique, des
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les délégués
du personnel ?
Page 22
Page 24
Gérer. Comment réduire
votre consommation de papier
Chaque salarié imprime en moyenne
600 pages par mois. Des impressions pas
toujours utiles et qui ont un coût souvent
sous-estimé. La chasse au gaspillage est
donc un enjeu majeur pour les
entreprises.
port.
l
Dossier réalisé par Gilles Cayuela
«
Malgré des années
d’informatisation et
d’automatisation des
processus de gestion,
force est de constater que 90 %
des transactions d’entreprises
s’achèvent encore brutalement
sur une imprimante », constate
le groupe Esker, spécialiste de
la dématérialisation des documents, dans un de ses rapports. Cette prédominance du
papier, Sofia Domingues, directrice marketing chez Xerox la
confirme : « En France, on
imprime en moyenne 600
pages par mois et par utilisateur ».
« Avec 70 à 85 kilos consommés par an et par salarié, soit
environ trois ramettes par
mois, le papier est le premier
consommable de bureau : il
représente les trois quart du
tonnage des déchets produits
dans les activités de bureaux »,
abonde l’Ademe dans son
guide de l’éco-responsabilité.
Favorisez
les échanges électroniques
pérer. Le système génère
ensuite un e-mail au client avec
un lien pour qu’il puisse récupérer sa facture », détaille Benjamin Claus de Kyocera Document
Solutions.
Économie de papier, d’affranchissement, de mise sous pli… « Une
facture coûte en moyenne 1,40 ¤
à l’entreprise qui l’émet. Avec le
numérique, on atteint des réductions de l’ordre de 20 à 25 % »,
précise Benjamin Claus.
Privilégiez les e-mails.
Optimiser sa gestion des impressions, c’est bien. Mais pour
réduire de manière plus drastique ses supports papier dans
l’entreprise, « il faut privilégier
autant que possible les échanges
électroniques, aussi bien en
interne qu’à l’externe avec ses
clients et fournisseurs », préconise Marc Place, président
d’Elan, spécialiste de la gestion
électronique des documents.
E-mail
et facturation électronique
Dans cette optique, la première
chose simple à mettre en place
est de privilégier l’envoi d’emails plutôt que de fax ou de
courriers. « Il y a aussi la facture
électronique qui commence à
émerger dans les entreprises.
Quand vous publiez une facture
sous un logiciel de facturation, au
lieu de l’imprimer, de le mettre
sous pli, d’affranchir et de l’envoyer par courrier, vous pouvez
l’envoyer soit par e-mail avec
une signature certifiée, soit déposer cette facture dans un portail
web sur le cloud où le client, l’utilisateur final, va pouvoir la récu-
Numériser
les documents entrants
Pour les documents entrants
dans l’entreprise (factures fournisseurs, courriers, etc.), là aussi
il est possible de passer du
papier au numérique.
« Il ne faut pas hésiter à numériser les documents papiers qui
arrivent dans l’entreprise pour
les faire circuler. Cela évite les
impressions multiples. On peut
le faire via des copieurs, mais
aussi mettre en place des scanners de proximité ou de production dédiés à des services où il y
a des masses de documents à
dématérialiser », précise Benjamin Claus.
L’intérêt de la numérisation c’est
de pouvoir faire circuler le document de manière plus fluide sans
avoir recours à l’impression.
« Très souvent, on imprime pour
lire, annoter, remplir. Ces fonctions, on peut aujourd’hui les
remplacer par des outils qui permettent d’annoter à l’écran et
d’envoyer ensuite le document
via outlook aux personnes concernées ou à l’ensemble des participants d’une réunion. Cela permet
d’éviter des impressions démultipliéess »,
conclut
Sofia
Domingues, directrice marketing
chez Xerox.
Selon Xerox, on imprime dans les entreprises en moyenne 600 pages par mois et par utilisateur.
Outre son impact environnemental évident, cette profusion
de papier dans l’entreprise
représente aussi un coût financier non négligeable.
« Selon une étude de Gartner
Group, la partie impression bureautique, mais aussi production (documents promotionnels
et autres) - représente entre 3
et 5 % du chiffre d’affaires
d’une entreprise. Ce n’est pas
rien »,
commente
Sofia
Domingues.
Un frein à la productivité
À ce coût direct, viennent
s’ajouter des coûts indirects.
« Le papier apporte de la friction dans les rouages de l’entreprise. Ainsi par exemple,
entre la réception des bons de
commande et l’encaissement
de leurs règlements, plusieurs
dizaines de documents papier
sont produits : devis, bons de
commande, confirmation de
commandes, factures, bons de
livraison, relances, avis de vire-
ment. Chaque document donne
lieu à de nouvelles manipulations : se déplacer vers l’imprimante, gérer un bourrage
papier, changer de toner, chercher le document emporté par
erreur par un collaborateur…
Toutes ces actions induites par
l’utilisation du papier sont particulièrement coûteuses et
finissent par allonger inutilement les cycles d’exploitation
des entreprises », développe le
groupe Esker dans son rap-
Des optimisations possibles
Si pour l’heure, « le zéro
papier prédit dans les années
2000 par les Américains relève
encore de l’utopie », selon
Marc Place, président d’Elan,
filiale d’Hexapage, il existe
néanmoins de nombreuses
solutions pour avancer vers
plus de dématérialisation et
réduire ainsi les supports
papier dans l’entreprise.
Des bonnes pratiques (impression en recto-verso, non-impression des mails, etc.) à la
gestion électronique des documents (Ged) en passant par la
mise en place de systèmes de
« workflow » (validation numérique des flux de travaux) ou
plus simplement d’une nouvelle politique de gestion des
impressions, « il y a des optimisations à faire », assure Benjamin Claus, manager marketing
produits chez Kyocera Document Solution.
Et de conclure : « Autant le
rôle du papier n’est pas prêt de
disparaître dans l’entreprise,
autant il y a des documents qui
n’ont pas vocation à être imprimés. »
Instituez une nouvelle politique
de gestion des impressions
Imprimer en recto-verso, éviter l’impression des mails... La traque au gaspi passe
par une optimisation de la gestion des impressions.
l
« On dit toujours qu’il faut un
pilote dans l’avion. C’est pareil
pour obtenir une politique d’impression efficace : il faut un
outil de contrôle qui va permettre de superviser tous les
moteurs d’impression de l’entreprise et de fixer des règles d’impression et de routage qui permettront, in fine, de réduire sa
volumétrie », explique Marc
Place, président d’Elan, filiale
du groupe Hexapage.
Il y a plus efficace
que le noir et blanc
Cet outil de supervision va permettre de voir les bonnes et
mauvaises pratiques en matière
d’impression et de fixer ensuite
des règles d’usage de base.
« On préconise souvent d’imprimer en noir et blanc plutôt
qu’en couleur pour des raisons
de coûts, mais pour faire des
économies de papier, la première des règles c’est d’imprimer en recto-verso. On peut
aussi se fixer pour règle de ne
pas imprimer les mails ou
encore d’imprimer sur des
feuilles déjà imprimées sur un
côté », propose Marc Place. Ces
règles peuvent être répertoriées au sein d’une charte d’utilisation que les salariés signeront et s’engageront à respec-
Trop d’impressions ne sont pas récupérées par les salariés.
ter.
« Souvent dans les entreprises,
il existe une charte d’utilisation
des moyens informatiques qui
précise que vous devez mettre à
jour l’antivirus, rester connecté
au réseau, ne pas utiliser de
clés USB extérieures à l’entreprise… Mais il n’y a pas forcément d’équivalent pour l’impression. Mettre en place une charte
peut être une bonne première
démarche pour sensibiliser et
préconiser une politique d’impression », argumente Benjamin Claus, manager marketing
produits chez Kyocera Document Solutions.
Misez sur des solutions
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
d’impression intelligentes
Problème, les chartes d’utilisation sont rarement suivies d’effets. « C’est vrai qu’elles sont
souvent lues une fois, signées
et après oubliées très vite. Dans
ce cas, nous préconisons de
mettre en place des solutions
d’impression intelligentes sur
leur serveur qui vont agir
comme des filtres entre l’utilisateur et son imprimante »,
expose Benjamin Claus.
En d’autres termes, il s’agit de
mettre en place des logiciels
qui vont paramétrer par défaut
les règles d’usage fixées en
amont. « Si je veux imprimer en
recto seulement, j’ai un logiciel
qui va surveiller mon comporte-
ment et me demander de valider mon choix. En cas d’abus, il
peut exister un système d’alerte
et, si cela ne suffit pas, on peut
utiliser ces logiciels pour forcer
les impressions et mettre en
place des quotas », illustre Benjamin Claus.
« On peut aussi utiliser "le follow me", ou "l’imprimé suivezmoi". Contrairement à une installation classique, vous n’envoyez pas l’impression sur un
moteur d’impression bien défini, mais sur un serveur. Cela
vous permet de libérer l’impression à partir de n’importe quel
moteur d’impression dans l’entreprise à l’aide d’un badge. L’intérêt majeur, c’est que l’impression n’est effective que lorsque
vous la libérez à l’aide du
badge. Cela évite les impressions orphelines que personne
ne vient récupérer et qui restent
dans les copieurs parce qu’on
les a oubliées ou, qu’entretemps on a réactualisé un document », développe Marc Place.
« Avec un système de supervision et des logiciels d’impression intelligents, on peut
réduire le volume d’impression
de 20 à 25 %. Sur des parcs
importants, ce n’est pas négligeable », conclut le président
d’Elan.
21
JE GÈRE MON ENTREPRISE
Mettez en place
des systèmes de workflow
MAI 2016
Passez
à l’archivage électronique
Les systèmes de workflow permettent de valider des documents tout en supprimant
leur impression et leur circulation dans l’entreprise.
l
«
Pour valider un
contrat, on écrit un
processus. Jusquelà, les différentes
étapes de validation se faisaient de manière manuelle
avec des passages incessants du papier à l’électronique et de l’électronique au
papier.
Ces
ruptures
papier/numérique
sont
improductives,
chronophages et génèrent des
impressions
inutiles »,
expose Sofia Domingues,
directrice marketing chez
Xerox.
Avec les worflow, tout ceci
est terminé ! Les systèmes
de workflow, littéralement
« flux de travaux », permettent d’automatiser les
flux d’information dans l’entreprise en supprimant l’impression des documents et
leur circulation au sein des
différents services pour validation.
« Le workflow, c’est la validation d’une démarche documentaire. Au lieu d’avoir des
bannettes avec des documents dupliqués par la copie
ou l’impression, vous avez
des flux. Vous recevez des
documents
numériques,
vous les approuvez ou non.
Ce qui permet de passer à
l’étape suivante, jusqu’à la
validation
définitive »,
explique Marc Place, pré-
Les workflow viennent automatiser la validation des documents.
sident d’Elan.
Pour faire simple, « les fluxviennent en quelque sorte
remplacer l’agrafeuse et le
tampon que vous avez sur
votre bureau », résume Benjamin Claus, manager marketing produits chez Kyocera
Document Solutions.
Pour une facture, vous pouvez ainsi la faire valider en
format numérique par la
comptabilité, puis par celui
qui a passé le bon de commande et ensuite par la direction générale. « Cela permet
de valider des documents en
quelques minutes alors qu’il
aurait fallu une ou deux journées de manière traditionnelle. Sans compter les
risques que le document se
perde dans les différents services », argumente Marc
Place.
30 à 40 % de papier en
moins
Plus rapides, plus sécurisés,
les systèmes de workflow
permettent aussi de réduire
de manière importante les
supports papier dans l’entreprise.
« Le gain dépend de la maturité de l’entreprise, mais on
peut aller jusqu’à 30 à 40 %
en moins de papier », assure
Sofia Domingues.
De plus en plus utilisés pour
la gestion des notes de frais
et les factures entrantes, ces
systèmes peuvent s’appliquer sur la quasi-totalité de
la gestion administrative
d’une entreprise.
« On peut par exemple
mettre en place un système
pour la validation des propositions commerciales », propose Benjamin Claus de Kyocera Document Solutions.
« On peut aussi utiliser les
flux pour la gestion des
fiches de paie et l’ensemble
de la comptabilité de l’entreprise, mais aussi pour valider une démarche qualité »,
propose pour sa part Marc
Place, président de la société Elan.
Utiles pour valider les propositions commerciales ou
encore la démarche qualité
d’une entreprise, « les workflow peuvent être étendus
aux processus métier. Là,
les gains en termes de
temps et de service client
sont encore plus importants
que sur la partie administrative », conclut Benjamin
Claus.
« En interne, nous ne produisons
plus aucun papier »
Cabinet d’expertise-comptable parisien, Cogerec est passé à la gestion électronique
de dcoument en 2002. Son dirigeant, Patrick Bilsi, revient sur cette mutation.
l
« Comme tous les expertscomptables, Cogerec avait
une problématique de multiplication des supports papier
dans l’entreprise. Pour vous
donner un ordre d’idée, on
peut facilement produire ou
traiter l’équivalent d’une
demi-ramette de papier par
jour.En 2002, nous avons donc
eu l’idée d’aller vers le numérique en passant à la gestion
électronique des documents
(Ged). À l’époque, c’était très
novateur. L’objectif était de
pouvoir disposer en un
endroit unique de toutes les
informations, quel que soit le
support et le logiciel et également de pouvoir y avoir accès
à distance. Bref, on voulait se
décharger de la partie gestion
du document papier. »
« Pas passer notre temps
à scanner »
« L’idée n’était pas de devenir
une entreprise de transformation de documents papier en
documents numériques, mais
de produire directement en
numérique. Nous voulions
directement imprimer en format PDF tout ce que pouvait
produire le cabinet : les déclarations fiscales ou sociales,
les bilans, les actes juridiques, etc. L’objectif étant de
minimiser au maximum tout
ce qui est traitement et donc
Patrick Bilski, dirgeant du cabinet d’expertise-comptable Cogerec.
scannerisation des documents. Le but de la Ged n’est
pas de passer son temps à
scanner des documents, mais
de pouvoir directement les
récupérer. »
De l’humain avant tout
« Une fois la solution identifiée et adoptée, est venue la
phase de mise en place toujours délicate à conduire car
elle touche à l’humain, aux
habitudes de travail, à la capa-
cité des collaborateurs à adapter plus ou moins vite le fait
que procéder par quelques
clics de souris est bien plus
confortable, plus rapide, plus
simple qu’avoir à se lever
pour aller extraire un classeur d’une armoire, le feuilleter, le remettre en bonne
place. D’un point de vue pratique, il a été décidé de commencer avec la Ged par une
année zéro, l’année à partir
de laquelle dorénavant tout ce
La Ged permet d’archiver électroniquement tous types de documents.
Pour réduire de manière drastique les supports papier, de
plus en plus d’entreprises ont
recours à l’archivage électronique des documents. Plus
besoin de les imprimer pour
en conserver une copie, ni
d’emplacement
spécifique
pour les stocker, il existe
aujourd’hui de nombreuses
solutions de gestion électronique de documents (Ged) qui
permettent de numériser,
indexer, classer et retrouver
quasi instantanément l’ensemble des documents de l’entreprise. Avec la Ged, tout est
centralisé sur un serveur
unique ou dans le cloud.
« Pour vous donner un ordre
d’idée, un de nos clients spécialisé dans l’édition de partitions
musicales est passé d’un entrepôt de 4.000 m² à 50 m² pour le
stockage de ses archives
papiers grâce à la Ged »,
illustre Guillaume Lecuyer,
directeur marketing produit
chez Visiativ.
Éditeur et intégrateur de solutions numériques pour l’entreprise, le groupe lyonnais a renforcé son positionnement dans
la Ged en reprenant en 2013 la
société Novaxel. Une société
qui dès 2003 avait opté en
interne pour cette approche.
« À l’époque avec 20 salariés,
nous avions estimé que la Ged
nous permettait d’économiser
une tonne de papier par an,
soit 17 arbres et 46.000 litres
d’eau », explique Martine Joulia-Cubizolles, fondatrice de
Novaxel.
« Certains documents doivent
être conservés en format
papier pour des raisons
légales, mais on peut tout de
même réduire de plus de 50 %
ses supports papier grâce à la
Ged », abonde Marc Place, président d’Elan.
Pas que pour l’administratif
Un ratio qui peut augmenter si
l’on ne cantonne pas la Ged
aux seuls documents administratifs. En effet depuis
quelques années, des entreprises comme Qwam se sont
spécialisées dans la Ged de
documents textuels et multimédias à forte valeur ajoutée.
Études, articles, rapports, présentations… « Nous intervenons sur la dématérialisation
de toute la partie business
d’une entreprise. Vous pouvez
avoir besoin de réaliser des
impressions pour aller sur des
salons, mais en interne, vous
fonctionnez avec la digitalisation de tous vos documents
métiers. Cela permet de faciliter le partage entre les collaborateurs sans avoir à imprimer
un document en plusieurs
exemplaires », détaille Christian Langevin, directeur général de Qwam. Une telle solution coûte « entre 30.000 ¤ et
200.000 ¤ selon les volumes,
la typologie des documents et
le nombre de personnes, mais
le retour sur investissement
se fait en moyenne sur 18
mois », assure le dirigeant.
qui était produit par le cabinet
le serait sur l’outil. Après
cela, les collaborateurs se
sont efforcés d’enrichir progressivement le passé, en faisant entrer dans la Ged, par
scanner, tous les éléments
permanents d’une entreprise
cliente : les statuts, le Kbis,
les
tableaux
d’emprunts, etc. »
Misez sur l’éco-responsabilité
Gain de productivité
et zéro papier
« Aujourd’hui, le bilan est on
ne peut plus positif. La Ged
nous a apporté beaucoup plus
de rapidité, de réactivité, la
possibilité de consulter très
rapidement les documents à
distance pour les transmettre
aux clients. Au niveau de l’organisation du cabinet, cela
évite d’avoir des bannières à
classer, des classeurs qui
dégorgent et on a une indexation beaucoup plus fine des
documents. C’est un vrai gain
de productivité. Sans parler
du fait que nous sommes passés au zéro papier. Nous
sommes obligés de temps en
temps d’éditer des documents
et de les transmettre parce
que l’administration ou certains clients nous les
réclament, mais nous, dans
notre gestion interne, nous ne
produisons
plus
aucun
papier. »
l
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Réduire les supports papier
dans l’entreprise passe aussi
par le développement de l’écoresponsabilité de ses salariés.
Pour ce faire, Xerox a mis au
point des outils logiciels qui
visent à sensibiliser les utilisateurs.
« Cela se concrétise par une
marguerite sur votre écran qui
va perdre ses pétales au fur et
à mesure que vous imprimez.
Elle donne aussi des indications
qui sont là pour rappeler aux
salariés, ce que représentent
les impressions. Par exemple,,
pour une entreprise de 100 salariés, vous savez qu’en imprimant 10 % d’e-mails en moins,
c’est l’équivalent d’un aller-retour Paris New York en
empreinte carbone », expose
Sofia Domingues.
Outils de « gamification »
(transposition des mécanismes
du jeu dans un contexte professionnel) ce type de solutions
permet de sensibiliser de
manière ludique à l’usage de
l’impression. Une bonne alternative aux quotas et autres
impressions forcées.
LES POINTS CLÉS
> Faites la chasse au gaspillage. Imprimez en recto-verso, évitez d’imprimer les mails, favorisez les
échanges électroniques.
> Mettez en place des systèmes de workflow. Allez
plus loin en dématérialisant les processus de validation dans l’entreprise (factures, notes de frais, etc.)
> Passez à la Ged. Numérisez, indexez, classez,
archivez et retrouvez tous vos documents grâce à la
gestion électronique des documents.
22
JE GÈRE MON ENTREPRISE
MAI 2016
Export.
Réussissez l’embauche d’un VIE
Le statut de Volontaire international en
entreprises est une solution efficace et
abordable pour renforcer la présence des
PME et ETI sur les marchés étrangers.
Mais il est aussi très encadré.
Business France gère la partie
contractuelle.
Financier
ensuite, puisque le contrat
étant passé entre Business
France et le candidat, l'entreprise est exonérée de toute
charge sociale.
« C'est une formule clé en
main. Nous pouvons aussi
aider l'entreprise dans son
recrutement. Elle peut consulter notre base de CV ou solliciter notre service d'appui au
recrutement. »
l
Dossier réalisé par Adeline Le Gal.
U
n contingent de 9.037
jeunes, exécutant des
missions commerciales, techniques ou
scientifiques dans 135 pays du
monde pour le compte de 1.860
entreprises hexagonales. Voilà,
en chiffres, ce que représente
aujourd’hui le Volontariat international en entreprise (VIE). De
« bons chiffres » pour Michel
Oldenburg, directeur VIE chez
Business France, l'agence chargée de la gestion du dispositif.
« Il plaît aux jeunes car c'est un
tremplin pour l'emploi. Et il
séduit les entreprises car il
répond à leurs besoins en
termes de développement à
l'export. » Une formule
gagnant-gagnant donc, créée
en mars 2000 pour justement
donner aux entreprises les
moyens humains de renforcer
leur présence à l'international.
Pendant une période de 6 à 24
mois elles peuvent ainsi
confier à un jeune, homme ou
femme, âgé de 18 à 28 ans, une
mission professionnelle à
l'étranger. Tous les secteurs
d'activité sont concernés. Du
BTP à l'énergie en passant par
l'agroalimentaire ou la mode.
La finance, les assurances et
les technologies de l'information et des télécommunications
restent toutefois les plus pourvoyeuses d'opportunités.
Une formule pensée
pour les PME
Bien que récente, la formule
n'est pas nouvelle. Déjà dans
les années 60 il existait un service de coopération et de l'aide
technique. Rattaché au service
militaire, il permettait à des
jeunes appelés d'effectuer
leurs obligations dans des
domaines participant au rayonnement de la France à l'étran-
Comment financer un VIE ?
Plus de 9.000 jeunes Volontaires internationaux en entreprises sont aujourd’hui déployés de par le monde pour
appuyer les initiatives internationales des groupes, ETI et PME de l’Hexagone.
ger.
Baptisé ensuite « Service National en Entreprise » il a permis
à 43.000 jeunes d'effectuer leur
service militaire sous cette
forme entre 1982 et 2001. Prin-
cipalement dans des grands
groupes, à la différence du VIE
davantage plébiscité par les
PME. « La formule a surtout
été pensée pour les PME. Elles
représentent 67 % des sociétés
utilisatrices », précise Michel
Oldenburg. Pour elles, comme
pour les ETI, le Volontariat
international en entreprise présente plusieurs avantages.
Administratif d'abord, puisque
Une porte d’entrée
dans l’entreprise
Enfin, l'avantage est aussi commercial. « Nous avons mesuré
l'impact économique des VIE et
les résultats sont extraordinaires. Au bout d'un an de VIE,
73% des entreprises interrogées ont obtenu une ou plusieurs commandes ou développé leur chiffre d'affaires dans
le pays d'accueil du volontaire. »
Sans oublier la possibilité de
capitaliser sur cette expérience en intégrant le candidat
à ses équipes. « Dans 7 cas sur
10, le VIE se voit proposer un
contrat de travail par l'entreprise qui l'a missionné. C'est
un booster de carrière très intéressant », conclut Michel Oldenburg.
Comment trouver les meilleurs profils ?
Trouver un bon profil de VIE n’est pas aisé, tant les candidats sont nombreux.
Quelques recettes simples existent pour trouver la perle rare.
l
Les candidats au Volontariat
International en Entreprise ne
manquent pas. Le plus dur est
de trouver le profil idéal,
capable de s'adapter au poste
et au pays ciblé. Voici
quelques pistes de recherche.
Un outil en ligne existe pour simuler le coût d’un Volontaire international
en entreprise.
Assurée par Business France,
la gestion de la mission du VIE
exonère l'entreprise de tout
lien contractuel avec le candidat. Pas de contrat de travail
et, donc, pas de charges
sociales à payer mais une
indemnité à verser tous les
mois au volontaire. Celle-ci
s'élève à 715 € pour la partie
fixe, et varie de 731,03 € à
3.681,64 € en fonction du pays
d'affectation, pour l'indemnité
complémentaire.
A cela s'ajoutent les frais mensuels de gestion et de protection sociale de 225 à 440 €, versés à Business France. Sans
oublier les frais dits opérationnels, notamment ceux liés au
voyage du candidat. Soit pour
une mission d'un an aux ÉtatsUnis, un budget d'environ
40.000€, hors logement. Une
estimation que les entreprises
peuvent réaliser sur le site de
Business France grâce à un
simulateur en ligne. Ce dernier ne prend toutefois en
compte que la mission du VIE
et non les frais annexes supportés
par
l'entreprise,
comme le déplacement dans
le pays d'un ou de ses responsables.
Des aides locales
Pour financer un VIE, les PME
bénéficient d'aides nationales
et régionales. Le budget peut
par exemple être intégré dans
une assurance de prospection
Coface. Ces dépenses sont par
ailleurs éligibles au Prêt de
développement export Bpifrance. Dans la plupart des
régions,
les
entreprises
peuvent également obtenir des
subventions. Des avantages fiscaux existent aussi : les indemnités versées au volontaire
sont déductibles du résultat de
l'entreprise avant impôt. Enfin,
pour réduire les coûts, il est
possible de recourir au VIE partagé. Une formule qui permet
de mutualiser les moyens et
les frais avec d'autres entreprises du même secteur d'activité ou de la même région.
Déposez une annonce
Diffuser l'offre de mission est
le moyen le plus simple et
direct pour dénicher le
meilleur candidat. Pour cela
l'annonce doit être claire et
précise. Elle doit détailler la
mission, indiquer les lieux et
conditions de travail comme le
fait de travailler en home-office ou de se déplacer dans
plusieurs pays. Les compétences indispensables comme
la langue doivent également
figurer. Le mieux est donc de
la rédiger en collaboration
avec le service de rattachement du VIE. L'entreprise peut
diffuser l'offre sur son site
internet mais aussi utiliser le
Civiweb : le site internet du
Centre d'information sur le
volontariat international est la
plate forme de recrutement
des candidats au VIE. Elle est
gérée par Business France et
recense actuellement plus de
1.500 offres. Le risque ? Crouler sous les CV. « En cinq
jours nous pouvons recevoir
jusqu'à 150 candidatures »,
constate Vincent Mattei, responsable recrutement France
chez Thalès.
Piochez dans la CVthèque
de Business France
Point d'entrée des volontaires,
Un vivier de 80.000 CV de candidats à l’international est disponible auprès des services de Business France. Il est
possible d’y puiser le profil adéquat grâce à un moteur de recherche.
le Civiweb enregistre leurs CV
dans sa base de données.
« Nous disposons d'un vivier
de 80.000 CV, consultable par
le chef d'entreprise, le responsable RH ou le directeur
export » explique Michel
Oldenburg, directeur VIE chez
Business France.
Les recruteurs peuvent sélectionner les profils « grâce à un
moteur de recherche fin,
capable de déceler les compétences requises pour le
poste. »
Rapprochez-vous des écoles
Les candidats au VIE sont souvent des jeunes diplômés ou
sur le point de l'être. Se rapprocher des écoles ou des universités est donc pertinent.
« C’est ce que font les grands
groupes, moins les PME sou-
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
ligne Michel Oldenburg. C'est
une très bonne orientation
pour ces entreprises mais
mettre en place ce type de
relation demande du temps,
ce que n'a pas forcément un
dirigeant de PME. » Depuis la
rentrée 2013, sachez qu'il
existe aussi un VIE Pro. Il permet à des étudiants de certaines licences d'effectuer un
VIE de six mois minimum en
remplacement de leur stage.
Recrutez en interne
Le VIE idéal est en effet peutêtre déjà dans l'entreprise, en
stage ou en alternance.
« Nous proposons des opportunités à des jeunes en stage
chez Thalès, indique Vincent
Mattei. Souvent d'ailleurs, les
VIE ont une première expérience professionnelle via un
stage ou l'apprentissage. »
Regardez aussi parmi les CV
reçus spontanément si l'un
des postulants ne correspond
pas au poste à pourvoir.
Faites-vous accompagner
Depuis 2009, Business France
propose un service d'aide à la
sélection de candidats VIE.
«Que ce soit pour trouver le
mouton à cinq pattes ou parce
que le chef d'entreprise veut
gagner du temps, le plus
simple est d'utiliser notre cellule d'appui. On va trouver les
candidats qui correspondent
aux besoins et éventuellement
faire passer des entretiens. Il
s'agit d'un accompagnement,
en aucun cas ce n'est Business France qui recrute. L'entreprise reste décisionnaire »,
argumente Michel Oldenburg.
23
JE GÈRE MON ENTREPRISE
Quel parcours d’intégration
pour un VIE ?
MAI 2016
« Un moyen économique
de doper sa force de vente »
Si le VIE n'est pas salarié de l'entreprise, il n'en demeure pas moins un collaborateur
à part entière. Son intégration ne doit pas être négligée.
l
L
e recrutement d’un VIE
bouclé, vient l'heure
des formalités administratives. Signature du
contrat, visite médicale, indemnisation, protection sociale,
etc., L'ensemble de ces
démarches est géré par Business France. « L'entreprise ne
s'occupe de rien si ce n'est du
suivi opérationnel et de la formation du candidat. Ce que
nous recommandons fortement avant le départ, c’est de
faire en sorte que le jeune
puisse s’imprégner de la
culture de l'entreprise. C'est
un gage de réussite », indique
Michel Oldenburg, directeur
VIE chez Business France.
Une période de pré-formation
Chez Thalès, une formation de
quelques semaines est généralement prévue dans la mission
du VIE, « soit avant, soit après
son départ », précise Marine
Villocel, responsable de la
mobilité internationale. « Ils
commencent parfois par un
CDD d'un ou deux mois au sein
de l'entité qui les missionne. Il
arrive aussi qu'ils reviennent
en cours de mission pour poursuivre leur formation. »
Pour assurer le suivi de sa centaine de VIE en poste, le
groupe d'électronique a mis en
place une procédure spécifique. « Chaque VIE dispose
Au-delà de l'aspect humain,
l'entreprise doit aussi fournir
au VIE un environnement de
travail. Un ordinateur, un téléphone et un bureau pour travailler.
« Business France réalise un
suivi des missions et vérifie
que les jeunes sont hébergés,
par qui et comment. Soit le candidat travaille dans les
bureaux de la filiale de l'entreprise, soit la filiale n'existe pas
encore et il travaille dans un
bureau d'accueil. Nous proposons aussi des solutions de
portage via des grands
groupes ou des partenaires
comme les Chambre de commerce » explique Michel Oldenburg.
Pour Michel Oldenburg, directeur VIE de Business France, il est impératif
que le jeune collaborateur s’imprègne de la culture de l’entreprise.
d'un référent, présent dans
son pays d'affectation. Il est
identifié avant le départ et nommé dans le contrat. Parallèlement, la cellule mobilité internationale assure un suivi à distance. Elle contacte le jeune
régulièrement et fait un point
d'étape au bout de 6 mois, 12
mois, etc. », poursuit Marine
Villocel.
Contact quotidien
Pour Jean-Pascal
Chupin,
P-dg de Florentaise, un fabricant de terreau, il faut « savoir
consacrer le temps nécessaire
au VIE. Il est un peu confié à
lui-même. Il faut avoir un
contact, au moins par mail
tous les jours, et par Skype
régulièrement, tout en tenant
compte du décalage horaire. Il
faut aussi prévoir des déplacements dans le pays. Cela
motive la personne à avancer.
Sur place, personne ne l'attend. »
Préparer le retour du jeune
et son avenir
Enfin, il faut préparer le retour
du VIE et son éventuel avenir
dans l'entreprise. Vincent Mattei, responsable recrutement
France chez Thalès, anticipe la
fin de mission « en local avec
la mobilité internationale et au
niveau du groupe. Lorsqu'un
VIE a accompli une mission qui
a donné satisfaction, nous partageons sa candidature. Nous
mettons tout en œuvre pour lui
proposer une opportunité dans
le groupe. Le VIE est une outil
de pré-recrutement de très
bons profils. »
Pour mutualiser les coûts liés à l’embauche d’un VIE, certaines PME optent pour la
mutualisation de ce poste. Témoignage.
l
En quoi consiste le VIE partagé ?
C'est une formule qui permet
de bénéficier d'un VIE en
mutualisant les coûts avec
d'autres entreprises du même
secteur d'activité. Notre société n'avait pas les moyens d'envoyer un salarié sur le marché
chinois. On ne savait pas si on
allait trouver notre marché, un
débouché. Dans le cadre de
Végépolys, le pôle de compétitivité du végétal des Pays de la
Loire, nous avons donc créé
une association, la CAV, China
Association Végépolys. Elle
regroupe cinq entreprises du
monde du végétal. C'est elle
qui a embauché le VIE en 2012,
la prestation étant ensuite
refacturée aux cinq sociétés.
Comment s'organise la mission d'un VIE partagé ?
Les règles du jeu sont fixées
dès le départ. La première
année, le volontaire répartit
son temps au prorata du
Jean-Pascal Chupin a opté pour un VIE partagé. Premier résultat ? Un CA
qui va atteindre 1 millions d’euros en Chine cette année.
nombre d'entreprises. Comme
nous étions cinq, chaque entreprise avait un jour par
semaine. La seconde année,
l'emploi du temps varie en fonction des besoins des entreprises. Si l'une d'elle a connu
plus de succès, elle va davantage mobiliser le jeune. La
rémunération sera donc au
temps réel.
Quel budget cela représente
t-il ?
L'avantage de la mutualisation,
c'est le coût relativement
modeste. La première année,
nous avons bénéficié de l'aide
du conseil régional des Pays de
la Loire. Nous étions donc sur
un budget d’environ 500€ par
mois et par entreprise. La
seconde année a été totalement assumée par l'association, soit 1.000€ par mois et
par société, auxquels il faut
ajouter le coût du déplacement
des équipes françaises sur
place. Le coût global est donc
nettement plus important mais
le résultat est aussi plus rémunérateur.
Quel bilan faites-vous de cette
expérience ?
Il est extrêmement positif. Le
Spécialisée dans la fabrication
et la réparation d'équipements
électroniques, Breizelec (Chateaulin) s'est développée sur le
marché européen grâce au VIE.
Une option économique et efficace pour Yann Coatmellec, le
directeur commercial de cette
PME de 70 salariés.
« Nous avons commencé à
prospecter à l'étranger il y a
huit ans avec l'objectif de
vendre notre service de réparation et d'échange de matériel
auprès des concessionnaires
d'équipements agricoles. Nous
avons rapidement eu connaissance du dispositif VIE et nous
avons voulu le tester. Les
débuts ont été un peu difficiles.
On s'est aperçu qu'il fallait donner au jeune un cadre bien défini. Pour que cela fonctionne, il
faut mettre en place un process, fixer des objectifs. Avant
son départ, le volontaire est
embauché en CDD pendant
trois mois. Nous le formons à
l'entreprise et il prospecte la
clientèle avec les commerciaux.
« Nous n’aurions pas pu faire
autrement »
« Une fois installé dans son
pays d'affectation, il doit alterner une semaine en clientèle et
une semaine au bureau. Il doit
nous envoyer son rapport d'activité tous les mois et je lui rend
visite au moins une fois par an.
Aujourd'hui, nous avons sept
VIE dans toute l'Europe et nous
en recrutons deux autres. Leur
mission dure en moyenne deux
ans et nous essayons tous de
les garder par la suite. L'un de
nos anciens VIE a d'ailleurs
pris la responsabilité du marché Nord-américain et est en
charge de notre filiale au Canada. Pour une PME, le VIE est un
moyen simple et économique
pour développer sa force de
vente. Nous n'aurions pas pu
faire autrement. »
Des marchés sans frontières
Le VIE partagé. Une solution
économique pour les PME
Pour son développement sur le
marché chinois, le fabricant de
terreaux Florentaise (140 salariés, 36 M¤ de CA) a eu recours
au VIE partagé avec d'autres
entreprises. Une expérience
réussie pour son P-dg JeanPascal Chupin. Il la renouvelle
même en Amérique du Sud. Il
témoigne.
Yann Coatmellec, directeur commercial de l’entreprise Breizelec.
premier VIE a réalisé une
étude de marché à tous les
adhérents. Chacun y a trouvé
son compte avec un chiffre d'affaires plus ou moins important.
Le deuxième VIE a travaillé
pour trois entreprises, dont la
nôtre, et nous allons d'ailleurs
l'embaucher comme salarié.
Pour nous l'expérience est un
succès.
Nous allons dépasser le million d'euros de chiffres d'affaires en Chine cette année et
nous avons une usine en cours
de montage dans la région de
Shanghai. Nous allons également prendre une participation
minoritaire dans la société de
notre
distributeur.
Nous
sommes vraiment en train de
devenir chinois.
Au point de renouveler le dispositif ?
Oui, fort de ce succès nous
avons créé une seconde association, Végépolys Latina. Nous
sommes trois entreprises à
nous partager un nouveau VIE.
Sa mission a débuté il y a trois
mois en Colombie avec une
approche orientée Amérique
du Sud. C'est une expérience
qui a du sens et qui crée du
lien entre les entreprises. Il y a
un effet de chasse en meute.
On s'échange des infos, des
clients. C'est intéressant d'y
aller groupé.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Trouver un distributeur, ouvrir
une filiale, suivre un chantier
de construction ou assurer la
gestion de projets européens : les missions accessibles au Volontariat International en Entreprise sont aussi
nombreuses que variées. Mais
si tous les secteurs d'activité
sont ouverts, seuls quelques
uns concentrent la majorité des
offres. Le domaine bancaire
arrive en tête avec 1.203 VIE
(sur un effectif global de 9.037)
actuellement en poste pour le
compte de 21 sociétés. La fabrication de véhicules occupe la
seconde place avec 776 VIE suivit de l'industrie pharmaceutique et ses 558 volontaires.
Pensé pour les PME, le dispositif est fortement sollicité par
les grands groupes, plus gros
utilisateurs de la formule en
nombre de volontaires. C'est le
cas de Thalès qui dispose d'une
centaine de VIE sur les cinq
continents. « Du fait des activités historiques du groupe nous
avons davantage de volontaires
dans les secteurs du contrôle
aérien et des transports, un
peu moins dans l'environnement défense. Nous avons aussi des postes à pourvoir dans le
domaine spatial, dont un au Brésil », commente Vincent Mattei,
responsable
recrutement
France chez Thalès.
Les marchés américains,
belges, allemand et anglais
sont par ailleurs privilégiés par
les entreprises. 44% des VIE travaillent en Europe occidentale,
16% en Amérique du Nord et
16% en Asie-Pacifique. « Pendant sa mission, le jeune est
sous la responsabilité du secrétariat d’état chargé du Commerce extérieur, explique
Michel Oldenburg, directeur VIE
chez Business France. Avant
son départ, il suit une journée
d'intégration pour connaître les
responsabilité liées à son statut. Nous faisons intervenir le
centre de crise et de soutien du
Quai d'Orsay et la DGSE. Les
VIE sont des personnes potentiellement vulnérables. Nous
devons leur donner tous les éléments pour que leur mission se
déroule dans de bonnes conditions. »
LES POINTS CLÉS
> Préparez un parcours d’intégration pour permettre à votre VIE d’être efficace dans des temps optimum.
> Explorez la voie du VIE partagé si votre budget ne
permet pas d’assumer seul un tel coût.
> Faites de vos VIE un moyen de recruter des collaborateurs de valeur qui resteront ensuite dans vos
rangs.
24
LE DROIT ET L'ENTREPRISE
Reclassement. Quand faut-il
consulter les DP ?
MAI 2016
LE CONSEIL
DROIT AVEC
Versement santé :
Un nouveau casse-tête ?
Avant de proposer un reclassement à un salarié, l’employeur doit recueillir l’avis
des délégués du personnel. Avant ou après ? Telle est la question !
l
L
e projet de loi Travail
maintient en
son
article 44 que l’employeur doit recueillir
l’avis des délégués du personnel avant de proposer un
reclassement à un salarié
déclaré inapte suite à un accident du travail ou une maladie
professionnelle. Pendant que
le texte porté par Myriam El
Khomri vogue de commissions
parlementaires en commissions parlementaires, la jurisprudence diffuse un message
un peu différent. Dans une décision rendue le 16 mars 2016, la
Cour de cassation confirme
que la consultation des DP doit
avoir lieu avant une proposition
de reclassement. Mais pas forcément la première de ces propositions, si jamais il y en a plusieurs.
Consultation irrégulière ?
2 novembre 2009. Suite à un
accident du travail, un « VRP
multicartes » est déclaré
inapte à son poste avec mention d’un danger immédiat.
Quelques jours plus tard, son
employeur lui fait une proposition de reclassement, sans
consulter les DP au préalable
comme le veut pourtant l’article 1226-10 du code du travail. Le salarié refuse, et se
voit proposer un second reclassement en mai 2010. Cette fois
les DP sont consultés en
amont, ils émettent d’ailleurs
un avis positif sur la proposition. Nouveau refus du salarié
qui est licencié en juillet de la
editions-numeriques.fr 2015 - 123rf.com
!
À la veille de l’entrée en vigueur de la généralisation de
la complémentaire santé, l’article 34 de la Loi de
financement de la sécurité sociale pour 2016 a introduit
un nouveau cas de dispense de plein droit pour certains
salariés, assorti d’une obligation de financement
patronal de la couverture individuelle du salarié : le
versement santé. Sont concernés par ce dispositif les
salariés sous contrats courts (CDD ou contrat d’intérim
inférieur à trois mois) sous condition qu’ils aient
souscrit individuellement un contrat santé responsable.
Le versement santé ne se cumule pas avec d’autres
aides : les bénéficiaires notamment des CMU-C ou ACS,
ou encore de la mutuelle de leur conjoint ne peuvent y
prétendre.
Son montant a été précisé par décret le 30 décembre
2015 et correspond à la contribution que l’employeur
aurait versée si le salarié avait adhéré au régime de
l’entreprise, affectée d’un coefficient de majoration
(125 % pour les CDD).
Véritable casse-tête pour les services RH, les contrats
courts peuvent donc, depuis le 1er janvier 2016, soit
adhérer au régime de l’entreprise, soit bénéficier du
versement santé, ou encore être dispensés d’adhésion
sans nécessairement être éligibles au versement santé.
La loi autorise toutefois les partenaires sociaux à
simplifier la donne.
Un accord de branche ou d’entreprise peut en effet
prévoir que la couverture frais de santé de ces salariés
sera exclusivement assurée par le dispositif du
versement santé, ce qui interdit tout choix des
intéressés et simplifie la gestion des dispenses.
L’accord collectif pourra aussi étendre le versement
santé aux CDI à temps très partiels (maximum
15 heures par semaine). Certaines branches ont bien
saisi l’urgence d’une simplification, comme la branche
Syntec qui a conclu le 16 mars dernier un accord sur ce
sujet. Dans l’attente d’une solution conventionnelle,
rappelons qu’il est aussi possible de rendre obligatoire
le versement santé par décision unilatérale de
l’employeur mais pour la seule année 2016.
Que cette consultation intervienne avant la première proposition ou la seconde n’importe
pas, tant qu’elle a bien lieu en
amont, dit en substance la
Cour.
Le projet de loi Travail poprose que l’avis des délégués du personnel soit
recueillis préalablement à une proposition de reclassement concernant un
salarié inadapte suite à un accident non-professionnel.
même année pour inaptitude
avec impossibilité de reclassement. En Cour d’appel – nous
sommes alors en janvier
2014 – l’employeur est condamné à verser 38 000 euros pour
méconnaissance de son obligation de consultation (article
1226-15 du code du travail).
Pour les juges, la consultation
des DP aurait dû intervenir
avant la première proposition,
et le fait qu’il y ait eu consultation avant la seconde ne
change rien. Il n’y a pas eu de «
consultation irrégulière » des
DP, estime de son côté la Cour
de cassation. Qui annule la
condamnation de l’employeur
prononcée par la Cour d’appel.
Consultation,
puis proposition
Pour les hauts magistrats, il ne
peut être condamné au titre de
l’article 1226-15. Certes, il n’a
pas consulté les DP avant de
faire sa première proposition,
néanmoins la suivante s’est
faite dans les règles. C’est à
dire postérieurement à la
consultation des DP et à la
constatation régulière de l’inaptitude, mais aussi antérieurement à la convocation du salarié pour un entretien préalable.
Délit d’entrave
Encore faut-il être sûr, pour raisonner ainsi, du fait qu’il y aura
plusieurs propositions de
reclassement. Comment l’employeur peut-il prévoir à
l’avance le refus éventuel du
salarié ? Dans le cas présent,
si le salarié avait accepté la première proposition, l’employeur
aurait pu se rendre coupable
de délit d’entrave à l’exercice
régulier des fonctions des délégués du personnel. Le projet
de loi Travail, s’il est adopté en
l’état, risque de trancher le
débat. Au grand dam des syndicats de médecins du travail, il
propose que l’obligation de
reclassement qui incombe à un
employeur soit « réputée satisfaite » à partir du moment où il
a formulé une proposition de
poste. Le texte propose aussi
que l’avis des DP soient
recueillis préalablement à une
proposition de reclassement
concernant un salarié inapte
suite à un accident non-professionnel. Aujourd’hui, cet avis
n’est demandé que pour les
inaptitudes consécutives à accidents du travail ou une maladie
professionnelle.
Claire Branchereau
ActuEL HSE
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50 %
C’est l’objectif que s’est fixé le ministère de l’Économie
avec le nouveau cadre de la commande publique entré en
vigueur au 1er avril. Aujourd’hui, seul 1 contrat sur trois
est attribué à une PME. Le gouvernement espère faire
passer ce ratio à 50 %. Pour ce faire, la procédure a été
simplifiée avec la mise en place d’un formulaire unique
de marchés publics, l’interdiction pour l’acheteur de
demander des documents justificatifs qu’il peut obtenir
en ligne et la possibilité pour la PME de ne pas fournir
des documents ou renseignements déjà communiqués
dans le cadre d’une précédente procédure.
l
Peut-on utiliser un SMS
comme preuve contre un
salarié ?
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QUESTION D’ENTREPRENEUR
Opportunités
business
Le contexte :
Un salarié de notre société a
envoyé à ses collègues un SMS
de militantisme religieux et nous
l’avons licencié. Pouvons-nous
utiliser le SMS comme mode de
preuve devant les juges du travail ?
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LE JOURNAL DES ENTREPRISES
La réponse de la rédaction :
Les progrès technologiques ont
poussé le procès prud’homal à se
moderniser. Comme le courrier
électronique avant lui, le SMS est
désormais admis en tant que tel
comme mode de preuve entre
employeur et salarié : tout
d’abord parce qu’il constitue un
écrit, et de plus parce que l’au-
teur du SMS ne peut ignorer que
son message est enregistré sur
le téléphone portable du destinataire. Le SMS, au contraire d’une
conversation orale, a donc vocation à durer et laisser une trace.
Attention cependant, la solution
des juges peut être différente si
le SMS émane du téléphone personnel du salarié, et si le message a été envoyé en dehors de
ses heures de travail. Réciproquement, le salarié aussi peut utiliser le SMS d’un responsable
comme mode de preuve lors d’un
contentieux de licenciement.
Rédaction NetPMe
www.netpme.fr
25
MAI 2016
L'ESSENTIEL
L’INNOVATEUR DE L’ANNÉE
PRÊT INTER-ENTREPRISES : C’EST PARTI !
DÉCÈS DE MARCEL DELCOURT
C’est une tradition : chaque année, le
prestigieux MIT américain élit
l’innovateur français de l’année. C’est
Thimothée Boitouzet qui remporte le prix
2016. A l’origine de la société Woodoo, il
a créé un bois robuste et translucide à
l’empreinte carbone réduite, destiné au
marché de la construction.
C’est officiel : les entreprises vont désormais pouvoir se
prêter de l’argent entre elles, sous certaines conditions.
L’entreprise prêteuse devrait être en excédent de
trésorerie et l’emprunteuse ne pourra être qu’une TPE,
PME ou ETI. L’échéance maximale du prêt sera de deux
ans. Des grands groupes pourront ainsi prêter à leurs
sous-traitants. Pour le moment, seulement 13 % des
entreprises françaises comptent utiliser le dispositif.
Sous sa direction, les 3 Suisses sont
passés de 80 à 9.000 salariés. Entré en
1948 chez le Vépéciste, dont il a quitté
le poste de P-dg quarante ans plus
tard, Marcel Delcourt est décédé à
l’âge de 93 ans. Ce Valenciennois a
également été à l’origine de la création
de la Fédération de la vente à distance.
LIBRE-ECHANGE
Quand les grands
groupes étouffent
les start-up
Pour beaucoup de grands groupes, la start-up symbolise un
idéal d’entreprise révélateur de leurs propres lacunes.
Après s’être focalisées pendant des années sur
l’optimisation des processus et la baisse des coûts pour
relever les défis de la globalisation, les grandes
entreprises manquent d’armes pour affronter ceux de la
transformation digitale. Agilité, rapidité, innovation sont
autant de vertus propres aux start-up, recherchées par les
grandes structures. Aussi elles multiplient toutes sortes
d’initiatives pour se rapprocher de start-up espérant ainsi
combler leurs failles.
Au-delà des collaborations ponctuelles dans le cadre d’un
projet ou d’une démarche d’open innovation, on distingue
quatre grandes formes de rapprochement correspondant à
des stades de développement différents : acquisition,
incubation, intrapreneuriat et essaimage. Dans tous les cas,
la start-up bénéficie des locaux, des ressources et de
l’expertise de son chaperon. En échange, l’entreprise
espère capter la vitalité et la créativité qui lui manquent.
Pourtant, aucun de ces modèles ne semble s’imposer
comme le prouve la rareté d’études concluantes sur le
sujet ou de succes stories. L’écueil principal de ces
rapprochements réside dans la perte de la spécificité de la
start-up (passion, risque, indépendance…) causée par un
environnement inadapté. L’association devient finalement
perdant-perdant...
Le modèle idéal de patronage consiste à trouver la bonne
distance d’interaction et à amortir le choc des cultures :
conserver l’influence mutuelle tout en évitant que la
start-up ne dépérisse sous les contraintes (lourds process
des grandes entreprises) ou ne s’assoupisse dans un cocon
confortable. Il faut parvenir à se nourrir des
caractéristiques des start-up quitte à mettre deux équipes
en concurrence sur un même sujet. Du côté du grand
groupe, il est primordial d’observer, de changer la
mentalité et de trouver les mécanismes internes qui
engendreront passion et compétitivité. Enfin, anticiper
l’atterrissage, en cas de succès comme d’échec est
indispensable. Laissés dans le doute, ces points peuvent
s’avérer démobilisateurs, voire anxiogènes. L’entreprise
doit se souvenir que les qualités qu’elle recherche dans
une start-up ne sont pas inhérentes à son statut, mais aux
talents qui la composent et à la niaque de ses fondateurs.
Les étouffer ou les brider dans une étreinte trop
contraignante, entraine inexorablement l’agonie de la
start-up. La start-up est avant toute chose une aventure
humaine, véritable pivot de la relation.
Fraude aux notes de frais.
35.000 ¤ par an et entreprise
Selon une récente étude, les fraudes aux notes de frais reviennent à 747 euros
par an et par salarié en moyenne.
l
L
a fraude en entreprise
coûte cher. Alors que
les
entreprises
cherchent à réduire
leurs coûts à tous prix quitte à
couper dans les effectifs ou les
dépenses de production, elles
pourraient réaliser des économies intéressantes en surveillant de plus près les notes
de frais. Selon Captio, une plateforme de gestion numérique
des frais de voyages d’affaires,
la fraude sur les notes de frais
représenterait une somme de
35.000 euros par an et par
entreprise, soit une moyenne
de 747 euros par salarié.
Fraudes intentionnelles
et négligence
Pour calculer ce montant, les
auteurs de l'étude ont analysé
les factures et reçus déclarés
par les salariés qui dépassaient les plafonds de montants pris en charge par les
entreprises. L'étude a été réalisée à partir d'enquêtes
menées auprès de 130 entreprises européennes et de 6.000
employés.
Si certaines circonstances
exceptionnelles peuvent expliquer les dépassements de plafond, elles ne justifient pas
tout. Certaines fraudes sont
clairement intentionnelles tandis que d'autres proviennent
d'une certaine négligence.
Faire valoir plusieurs fois
le même justificatif
Parmi celles qui reviennent le
plus souvent, il y a le fait, pour
un salarié, de faire valoir plusieurs fois le même justificatifcelui de dépasser le plafond
maximum de frais autorisés ou
La fraude aux frais de déplacement touche tous les types d’entreprise. Dans les TPE, on estime le coût de ce fléau
à 48.000 euros par an.
bien encore de se faire rembourser des dépenses du
week-end. On trouve aussi
beaucoup d'oublis, volontaire
ou non.
Certains omettent de joindre, à
leur note de frais, les justificatifs des dépenses, taisent des
informations sur les types de
frais ou oublient d'inclure les
montants déjà avancés par l'en-
treprise.
Fraude aux frais de déplacement : 48.000 euros par an
dans les TPE
Selon l'étude, toutes les entreprises ne sont pas logées à la
même enseigne. Les petites
entreprises sont ainsi les plus
touchées.
Dans les TPE européennes
auditées dans le cadre de cette
enquête, le montant moyen de
la fraude interne sur les frais
de déplacement se monte à
48.000 euros par an environ
contre 37.000 dans les entreprises de 50 à 250 salariés et
29.000 euros environ dans les
grandes entreprises.
Armelle Gegaden
Annie Combelles, présidente fondatrice de Inspearit
À retenir
LE POIDS DE L’INDUSTRIE EN CHUTE LIBRE
L’AFFACTURAGE A LE VENT EN POUPE
« RÉUNIONITE » : C’EST GRAVE DOCTEUR ?
Depuis 1970, le poids de l’industrie dans la valeur ajoutée
totale de l’économie française a été divisé par deux, selon l’Insee, passant de 22 à 11 %. La chute est tout aussi brutale sur
le front social puisque l’industrie ne concentre aujourd’hui
plus que 10 % des emplois du pays, contre 23 en 1970. OutreRhin, le secteur pèse pour 22 % de la valeur ajoutée totale de
l’économie allemande.
Selon des chiffres publiés par l’Association française des
sociétés financières, le marché hexagonal de l’affacturage
s’est monté à 61,9 milliards d’euros sur le premier trimestre
2016, soit une croissance de 9,5 % sur un an. En huit ans, le
marché a même connu une croissance impressionnante de
100 %, dopé par les besoins de trésorerie liés à la crise mondiale débutée en 2007.
Deux semaines : c’est le temps qui serait gâché en réunions
inefficaces par les cadres français chaque année selon un
baromètre Wisembly / Ifop. Au total, les cadres français
consacrent un temps moyen de 5 semaines par an aux
réunions, à raison de 3 sessions par semaine en moyenne.
Les fonctions les plus touchées sont l’informatique (4,4
réunions par semaine), les achats (4,3) et le marketing (3,6).
LES CHERCHEURS FRANÇAIS À L’HONNEUR
LA PRIME AUX PME SÉDUIT
LES ENTREPRISES FRANÇAISES ONT DE L’APPÉTIT
Tir groupé pour la recherche hexagonale : quatre Français
figurent parmis les quinze finalistes du prix de l’inventeur
européen, remis le 10 juin prochain. Parmi eux, on retrouve
dans la catégorie PME la Franco-britannique Helen Lee, créatrice en Californie de DRW, une start-up qui conçoit des kits
de diagnostic du VIH dans les pays en voie de développement.
Elle contribuerait efficacement à l’amélioration des chiffres
du chômage. Lancée en janvier 2016, la prime à l’embauche
pour les PME - une aide de 4.000 ¤ sur deux ans destinée aux
entreprises de moins de 250 salariés signant un CDI ou un
CDD de plus de six mois - a déjà été à l’origine de plus de
200.000 dossiers déposés auprès des services de l’Etat.
La moitié des entreprises françaises ont l’intention de réaliser
une ou plusieurs acquisitions en 2016, affirme une étude réalisée par le cabinet Denjean & Associés. 25 % de ces candidats
à la croissance externe n’hésiteront pas à cibler des entreprises européennes, et 20 % iraient même jusqu’à sortir des
limites de l’Union.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
26
ÇA BOUGE EN FRANCE
MAI 2016
> Angers
Le sirop de la croissance
Connue pour sa liqueur « Menthe-Pastille » créée en 1885,
la Maison Giffard, basée à Avrillé, aux portes d’Angers,
nourrit aujourd’hui sa croissance grâce à ses sirops
sucrés. Elle en produit aujourd’hui 74 références qu’elle
exporte dans 75 pays. Et la PME familiale (62 collaborateurs, près de 20 millions d’euros de revenus) va les
choyer en investissant 11 millions d’euros dans la création
d’une nouvelle usine de 3.500 m² qui leur sera entièrement
dédiée. Le bâtiment accueillera aussi la plate-forme logistique de l’entreprise - qui conservera son site actuel de
fabrications de liqueurs à Avrillé -, mais également un jardin aromatique de 2.000 m². Fortement présente en Allemagne, la Maison Giffard nourrit aussi des ambitions en
Asie, à Dubaï et au Royaume-Uni. (Rédaction d’Angers)
> Finistère
Le lait breton séduit les Chinois
La lait breton fait recette. L’industriel chinois du lait Synutra,
qui a déjà investi près de 200 millions d’euros à Carhaix, en
Centre-Bretagne
pour
construire son site actuel de production de poudre de lait, y prépare une seconde usine de lait,
UHT cette fois. 100 millions d’euros sont prévus pour la première
tranche, qui sera construite en
2018. La seconde tranche de cette usine est prévue pour 2020,
avec, à la clé, à nouveau 100 millions d’euros d’investissement.
Aujourd’hui, 130 personnes travaillent à Carhaix chez Synutra.
« Fin 2016, nous serons 200. Le but est d’être 250 en rythme
de croisière uniquement sur la première usine », explique
Patrick Bischofberger, le directeur général de Synutra France.
L’industriel chinois a aussi une réserve foncière, toujours sur
le même site, pour la réalisation éventuelle d’une troisième
usine. (Rédaction de Brest)
Nice. Aqua Lung dans le grand bain
Leader mondial des équipements de plongée, Aqua Lung, filiale
d’Air Liquide dont le QG français est basé à Carros, non loin de
Nice, lance une diversification remarquée. Ayant pris position
depuis dix ans avec sa marque Aqua Sphere sur le marché des
équipements de natation de loisirs, elle se lance désormais
dans le grand bain de la compétition, et olympique de surcroit.
Elle va en effet équiper la légende de la natation Michael
> Pas-de-Calais
Cocorette sort de sa coquille
>Bordeaux
MTO révolutionne l’airsoft
Éric Gautier travaille depuis 20 ans dans le milieu des armes de
loisir et de l’airsoft (jeu avec des répliques d’armes à feu). Avec
trois associés, il a mis au point un nouveau type d’arme qui utilise un mode de propulsion électromagnétique et y a intégré
une carte électronique qui lui permet d’être connectée et interactive. Une innovation qui entend bouleverser un secteur peu
innovant, et qui a obtenu le soutien de Bpifrance. Ces nouvelles
armes de loisir, baptisées MTO phantom, seront fabriquées à
Pessac près de Bordeaux, par Magneto Research, l’entreprise
qu’il a créée, et qui les commercialisera dès juin auprès de
grossistes. 10 à 15 emplois seront créés. Une levée de fonds est
programmée d’ici à la fin de l’année aux États-Unis afin d’y
créer une filiale, le marché américain étant le plus important
pour ce type de produit. (Rédaction de Bordeaux)
Le groupe picard One fait l’acquisition de son concurrent Cocorette (CA 2015 : 50 millions d’euros), basé à Arras. L’opération
donne naissance au groupe Cocorette, qui affiche désormais un
chiffre d’affaires de 80 millions
d’euros pour 180 salariés. C’est
cette marque « Cocorette » qui a
intéressé le groupe picard. Avant
la reprise, les deux entreprises
se concurrençaient sur le conditionnement de l’œuf dit « alternatif » (Label Rouge, bio et plein air), avec une clientèle composée
pour l’essentiel d’enseignes de la grande distribution, mais One
ne travaillait que pour des marques de distributeurs. Fort désormais d’une marque propre, le groupe compte conditionner 1 milliard d’œufs en 2020, avec un chiffre d’affaires de 120 millions
pour 250 salariés. (Rédaction de Lille)
Le
journal des
entreprises
Phelps lors des JO de Rio de cet été. L’aboutissement de
contacts établis en 2014 via la filiale américaine de l’entreprise.
Siglée « MP », les maillots fruits de cette collaboration ont
entièrement été conçus par les effectifs d’Aqua Lung France
(150 salariés pour 1.000 au global, CA de 200 millions d’euros).
Un coup de projecteur qui pourra nourir une croissance qui
atteint en moyenne 5 à 6 % par an. (Rédaction de Nice)
> Bas-Rhin
Une maison en 12 heures
Le cabinet strasbourgeois ViO Architectes lance une maison montée et habitable en moins d’une journée. Le premier prototype - un studio de 27 m² - est visible sur le site
d’un de ses partenaires industriels, le Haut-Rhinois Burger
(CA 2015 de 57 millions d’euros, 140 salariés). Pour tenir
des délais aussi courts, les murs extérieurs mais aussi de
ses aménagements intérieurs (cloisons, sanitaires, placards, cuisine, cheminée…) sont préfabriqués en usine, les
deux « boîtes » s’imbriquant ensuite astucieusement sur le
chantier. Le prix de vente oscillera entre 90.000 ¤ et
140.000 ¤ selon le choix des matériaux et finitions. Une version trois pièces de 56 m² est aussi déjà proposée à la
vente. (Rédaction de Strasbourg)
.
Premier réseau de journaux économiques en régions
Président-directeur général, directeur de la publication : Patrick
Richard
Rédacteur en chef : Stéphane Vandangeon
Rédacteur en chef adjoint : Sébastien Payonne
Le Journal des Entreprises de Haute-Garonne :
Immeuble « Le Memphis 3 » - 3547 la Lauragaise – 31670 Labège
Tél. : 05 62 24 32 21 - Fax : 05 62 24 87 47
Courriel : [email protected]
Rédaction : Juliette Jaulerry 05 62 24 88 74 ;
Agnès Baritou 05 62 24 88 53
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06 26 78 14 0 ; Xavier Allonier 01 53 23 00 65 ; 06 65 75 70 57 ;
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Société éditrice : Manche Atlantique Presse
1 allée Baco - BP 73207 - 44032 Nantes Cedex 1
Nº ISSN : 1957 - 3057
Nº de CPPAP : en cours
Dépôt légal : à parution
Imprimeur : Le Télégramme
La reproduction ou l’utilisation sous quelque forme que ce soit
de nos articles ou informations est interdite.
> Nantes
L’envol de la comptabilité 2.0
> Le Mans
Ils relookent le king des McDo
Basé au Mans, Faire-Valoir (7 millions d’euros de CA, 46
salariés) signe la décoration du restaurant McDonald’s des
Champs-Elysées à Paris. Avec ses 1,8 million de clients et
ses 13,5 millions d’euros de CA, cet établissement est le
premier au monde en termes d’activité pour la chaîne de
fast-food. Une belle vitrine pour le manceau qui a imprimé
200 m² de tissu, habillant 54 caissons lumineux de formes
différentes. C’est sa filiale Figarol (Tours) qui s’est chargée
de ce chantier grâce à la technique d’impression par sublimation. Un procédé écologique permettant l’impression sur
textile avec des encres à base d’eau pour un rendu sans
odeur ni produits dangereux. Faire-Valoir injecte sur trois
ans 1,2 million d’euros pour équiper Figarol en machines
d’impression par sublimation. (Rédaction du Mans)
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
ECL Direct lève 3,5 millions d’euros auprès de trois investisseurs
financiers (les fonds Ouest Ventures 3 et Idée et la banque
publique Bpifrance). Le tour de
table doit permettre à ce cabinet
nantais d’expertise-comptable
en ligne de poursuivre sa forte
croissance, de 40 % en 2015,
tirée par son offre à distance.
Chez ECL Direct, les clients, des
TPE, ne rencontrent jamais leur expert-comptable. Les informations comptables sont transmises par internet, les rendez-vous
s’opèrent par téléphone ou visioconférence. La filiale Fizen propose, elle, une plate-forme permettant de gérer la comptabilité
à partir d’un traitement automatique des flux bancaires. Contrôlée par Claude Robin (en photo) et Xavier de Labarrière, ECL
Direct a déjà multiplié par dix ses effectifs (120 salariés aujourd’hui) depuis 2011. La PME prévoit de recruter 30 nouveaux collaborateurs sous un an. (Rédaction de Nantes)
27
ÇA BOUGE EN FRANCE
MAI 2016
ENTRE NOUS
par Stéphane Vandangeon
Rédacteur en chef
Celui qui vit
ses rêves
Nord. L’imprimante 3D démocratisée
Matthieu Régnier et Gauthier Vignon (notre photo) veulent
bousculer le jeune marché de l’impression 3D. À la tête de
la start-up roubaisienne Dagoma, ils commercialisentune
imprimante 3D à 299 ¤ (en kit) ou 399 ¤ (montée). « En un
an, nous sommes passés de zéro à 1.200 machines vendues et de deux associés, seuls, à une société de 25 personnes », indique les dirigeants. La start-up a réalisé un
chiffre d’affaires de 400.000 ¤ sur son premier exercice. Si
le modèle fonctionne, c’est que les deux dirigeants ont eu
l’idée d’imprimer eux-mêmes les pièces plastiques nécessaires à la fabrication de leurs imprimantes, réalisant ainsi
une économie significative. Dagoma vise un chiffre d’affaires 2016 de 5 à 6 millions d’euros et cherche actuellement à lever 3 à 5 millions. (Rédaction de Lille)
> Rouen
Voici la télécommande humaine
La start-up rouennaise, Siatech a
conçu une télécommande universelle qui s’intègre au corps de
l’utilisateur. Le dispositif électronique, positionné sur la main du
porteur, permet d’interagir avec
l’environnement de manière intuitive. Après un dépôt de brevet en
mai 2015, Siatech arrive en fin de
prototypage et promet un gain de
productivité de 20 % grâce à son
innovation. Lauréat du concours I-Lab Emergence 2015 de la Bpifrance et du ministère de la Recherche et de l’Enseignement
supérieur, Siatech vise le marché de la logistique et des appareils de levage. Elle espère équiper en 2017 0,2 % du marché
des 100.000 ponts roulants recensés en France. Afin de finaliser
sa phase d’industrialisation, la start-up réalise une levée de
fonds de 150.000 ¤. Le début de la commercialisation de « Telecomhand » est prévu pour la fin 2016. (Rédaction de Rouen)
> Vendée
Il carbure à l’hydrogène
Entouré d’un consortium, le Vendéen Navalu construit un
bateau électrique propulsé à l’hydrogène. Livraison prévue
à la rentrée 2016 pour la Semitan, l’exploitant des transports en commun nantais. Ce « NavHybus » de 10 mètres
de long pourra transporter une douzaine de personnes, de
part et d’autre de l’Erdre (un affluent de la Loire), en deux
minutes. Doté d’une dizaine de jours d’autonomie ce
bateau électrique, fonctionnant grâce à une pile à combustible avec réservoir d’hydrogène, a l’avantage de rejeter
non pas du CO2, mais de la vapeur d’eau. Au total, le projet
se chiffre à 1,4 million d’euros, dont des subventions de
l’Ademe et de la Région. (Rédaction de La Roche-sur-Yon)
> Saint-Etienne
Mariage japonais pour AS Méca
> Roubaix
L’imprimante 3D démocratisée
Matthieu Régnier et Gauthier Vignon (notre photo) veulent
bousculer le jeune marché de l’impression 3D. À la tête de
la start-up roubaisienne Dagoma, ils commercialisentune
imprimante 3D à 299 ¤ (en kit) ou 399 ¤ (montée). « En un
an, nous sommes passés de zéro à 1.200 machines vendues et de deux associés, seuls, à une société de 25 personnes », indique les dirigeants. La start-up a réalisé un
chiffre d’affaires de 400.000 ¤ sur son premier exercice. Si
le modèle fonctionne, c’est que les deux dirigeants ont eu
l’idée d’imprimer eux-mêmes les pièces plastiques nécessaires à la fabrication de leurs imprimantes, réalisant ainsi
une économie significative. Dagoma vise un chiffre d’affaires 2016 de 5 à 6 millions d’euros et cherche actuellement à lever 3 à 5 millions. (Rédaction de Lille)
Sous-traitant stéphanois en
mécanique de précision, la
PME AS Meca (15 salariés,
1,5 million d’euros de CA en
2015) se donne une envergure
internationale. Elle vient de
constituer une grappe d’entreprises avec deux PME japonaises également positionnées
sur la mécanique de précision.
Ensemble, les trois entreprises
créent une offre commerciale globale, pour l’Europe, batie
autour de leurs complémentarités. « Pour AS Meca, c’est
l’opportunité de toucher à de nouveaux secteurs comme le
médical, l’aéronautique. Pour les Japonais, cette alliance
leur permet d’attaquer le marché européen », explique Alain
Sowa, le dirigeant d’AS Meca. D’ici quelques années, ces fiançailles devraient se concrétiser par un mariage : Alain Sowa
(à gauche sur notre photo) compte transmettre sa société à
un des entrepreneurs japonais qui a installé chez AS Meca
depuis quelques mois. (Rédaction de Saint-Etienne)
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Et si le rêve n’était pas le monopole de la rue et de la
contestation comme voudraient nous le faire croire les
slogans de « Rêve général » brandis par le mouvement Nuit
Debout, qui ne sont pas sans rappeler le bon vieux « Lip »
soixante-huitard (pour l’imagination au pouvoir) ? Il y a ainsi
en Bretagne un sacré rêveur, un patron d’une TPE de
Vannes, qui a eu un beau jour une idée complètement folle :
celle d’organiser une course entre l’un des plus prestigieux
paquebots du monde, le Queen Mary 2, et les voiliers géants
de la classe Ultime, ceux qui concourent sur la Route du
Rhum. En bon rêveur qui se respecte, ce dirigeant, Damien
Grimont, ne dispose nullement des huit millions d’euros
nécessaires pour s’approprier quelques jours le paquebot,
ni de ses entrées à la Cunard, l’armateur américain du
Queen Mary 2, qui n’a jusqu’ici jamais affrété son navire à
quiconque. Pourtant, le rêve est en train de se réaliser. La
course devrait relier Saint-Nazaire à New York en juin 2017,
cent ans après que les « Tommies » américains aient
parcouru le chemin inverse, pour prêter main forte aux
Poilus de la Première Guerre mondiale. Rencontre après
rencontre, en partageant jusqu’à la contagion son rêve, le
dirigeant de TPE s’ouvre peu à peu des portes que lui-même
jugeait inatteignables. Outre son mentor Yves Gillet (P-dg de
Keran), Patrick Boissier (l’ancien patron de DCNS), le
ministre de la Défense Jean-Yves le Drian ou la star du
basket Tony Parker soutiennent ainsi le projet « The
Bridge », qui, au-delà de la course, entend dresser un pont
entre les cultures françaises et américaines.
Damien Grimont n’est pas encore arrivé au bout du chemin.
L’homme doit encore convaincre. Les entreprises en
particulier sur qui il a déjà commencé à s’appuyer pour
boucler un budget flirtant avec les 14 millions d’euros.
Grands groupes ou simples PME cassent leur tirelire pour
vivre eux aussi le rêve de l’entrepreneur breton. Pour eux,
comme pour Damien Grimont, l’essentiel n’est pas de rêver
sa vie, mais bien de vivre ses rêves.
> Retrouvez notre prochain
numéro le vendredi 3 juin
> Haute-Savoie
Botanic se dope au bio
L’enseigne de jardinerie Botanic, numéro 4 du marché en
France (2.200 salariés, 320 millions de chiffre d’affaires) se
lance dans un plan d’investissement de 20 millions d’euros
sur deux ans pour introduire
des marchés bio dans ses 66
magasins et engage une
refonte complète de ses outils
informatiques. La marque
entend ainsi se distinguer de ses concurrents en misant
sur le bio et l’écologie tout en désaisonnalisant son marché : 50 % de son CA est réalisé durant les trois mois de
printemps. La croissance de cette chaîne créée en 1995 a
connu une année 2015 atone, à 0,5 % de progression.
Grâce à cet investissement, son dirigeant Luc Blanchet
(notre photo) espère augmenter ses ventes de 10 % d’ici à
trois ans. (Rédaction de Lyon)
> Aix-en-Provence
Crosscall capte les investisseurs
Fabriquant de smartphones et d’accessoires mobiles
dédiés aux pratiquants de sports d’extérieur et extrêmes,
l’Aixois Crosscall (50 salariés, 17 millions d’euros de CA)
boucle une levée de fonds de 4,5 millions d’euros auprès
d’ACG Management. Déjà connu pour sa croissance météorique (2.200 % sur quatre ans), l’entreprise vise les 100 millions d’euros de revenus d’ici à trois ans. Une ambition qui
va s’appuyer sur une forte stratégie à l’international :
Crosscall annonce son implantation dans une vingtaine de
pays. Les fonds levés appuieront cette stratégie d’expansion. (Rédaction de Marseille)
28
MAI 2016
L'INVITÉ
« La France est un paradis
pour entreprendre »
Stop au « French bashing » ! C’est le mot d’ordre de Fabrice Cavarretta qui l’affirme dans un livre au titre
qui claque au vent comme un drapeau tricolore : « Oui, la France est un paradis pour les entrepreneurs ! ».
l
FABRICE
CAVARRETTA
PROFESSEUR ASSOCIÉ À
L’ESSEC, AUTEUR,
ENTREPRENEUR
PARCOURS
Diplômé de l’école
Polytechnique, de Paris
Dauphine, de l’Insead et
de Harvard
Manager général Internet
de Vivendi Universal
(1996-2000)
Création de l’entreprise
iPropi.com (2000-2003)
Professeur associé à
l’Essec (depuis 2008)
Soubresauts autour de la Loi El Khomri, revendications de Nuit Debout, grèves, bras de fer sur
l’assurance chômage : l’actualité du moment permet-elle vraiment d’affirmer que la France est
un paradis pour les entrepreneurs ?
Cela fait trente ans que j’observe l’entrepreneuriat français. C’est à l’échelle de ces décennies
que l’on peut savoir si la France est oui ou non un
bon environnement. Depuis dix ans, il s’est produit des choses superbes : l’évolution du marché
du capital-risque, Bpifrance, la montée des clusters… Aujourd’hui, si quelqu’un veut monter son
entreprise, la situation est favorable. Cela n’est
pas contradictoire avec le fait qu’il y ait des problèmes économiques ou sociaux. Aujourd’hui, si
mon fils me dit « j’ai envie de monter une boîte »,
je continuerais à lui dire qu’il a de la chance de le
faire en France. Cela ne sera pas une promenade
de campagne, mais ce n’est le cas nulle part dans
le monde.
Il y a quand même une nuance dans votre livre :
l’Hexagone ne serait pas un paradis pour tous
les types d’entrepreneurs…
Cela l’est pour les « entrepreneurs d’opportunité », qui s’inscrivent dans une dynamique de croissance, qui veulent grandir, franchiser. Bref, typiquement les « start-uppers », ce qui ne nécessite
d’ailleurs pas forcément de diplômes particuliers.
Pour les « entrepreneurs de nécessité », qui
cherchent à sortir du chômage en créant des commerces par exemple, la chance de gain n’est pas
énorme, et cela va être en effet plus difficile.
Votre discours détonne sur un point : pour vous,
l’État, que beaucoup veulent voir alléger, est un
facteur de succès…
Dans beaucoup de marchés, le fait que l’État intervienne, encadre, régule et alimente est un facteur
fondamental. Les grands écosystèmes dans le
monde, à l’image de la Silicon Valley ou d’Israël,
ont comme point commun d’avoir reçu beaucoup
d’argent des militaires. Si on avait éliminé l’État, il
n’y aurait donc pas de Silicon Valley, de high-tech
israélienne ou même française. Il faut arrêter de
fantasmer ! Dans l’agroalimentaire, quand les Chinois ont des problèmes de régulation sur leur
marché du lait, où le lait frelaté fait parfois des
morts, vers qui se tournent-ils ? Vers le gouvernement français, car ils considèrent que notre
approche est exemplaire dans le monde. Et quand
les Chinois viennent, ce n’est pas simplement
pour se faire raconter l’histoire, mais aussi pour
acheter des laiteries.
Pourtant, on continue à dire que nos régulations
sont une source de catastrophe alors que dans
beaucoup de cas, cela crée de la valeur. Regardez
la filière vinicole, très régulée… Notre vin est resté un produit premium, avec une marque, de la
reconnaissance. Peut-on en dire autant de la
filière porc, très peu régulée ?
Pour vous, quels sont les deux facteurs majeurs
qui constituent le socle de cette France paradisiaque ?
Le premier, c’est notre grand choix de domaines
d’excellence. On dit souvent qu’Israël est la
« start-up nation », mais sorti du high-tech, vous
n’y avez aucune aide de l’État et un PIB minuscule
qui vous empêche de lancer tout un tas d’activités. Par contre, la France a un écosystème fabuleux en agroalimentaire, en mode, en design, etc.,
avec des effets intéressants d’entraînement, des
clusters, une masse critique. C’est un choix
incroyable pour les entrepreneurs d’opportunité !
Le facteur humain est également important, avec
un personnel très bien formé qui coûte finalement
peu cher par rapport à son niveau. Dans la Silicon
Valley, un ingénieur coûte 250.000 dollars. À
Paris, vous le payez environ 150.000 euros avec
les charges ! C’est une force, il faut en profiter !
Autre point étonnant : vous défendez la qualité
de l’administration française…
Je me réfère à une étude de la Banque Mondiale.
Elle considère que nous sommes un pays de droit
romain avec des codes beaucoup plus volumineux
qu’aux États-Unis où le système de « common
law » fait que peu de règles sont écrites et que les
juges décident. En France, les créateurs d’entreprise vont se cristalliser sur l’interaction avec l’administration. Mais dans le système anglo-saxon,
les interactions vont être aussi très nombreuses
avec les avocats, du fait d’un système peu encadré. La Banque Mondiale fait donc la somme des
interactions avec les administrations et les avocats. Une fois la totalité des processus pris en
compte, la France est 27e au classement mondial.
Cela nous met devant les États-Unis, Israël, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. La France est le premier des grands pays dans ce classement administratif ! Ceux qui se plaignent des agents Urssaf
n’ont encore jamais croisé un avocat new-yorkais !
Finalement, nous, Français, ne sommes-nous
pas les premiers ambassadeurs du « french
bashing » ?
Nous avons un problème de prophétie auto réalisatrice. À force de dire que c’est l’enfer, on s’en
convainc, et on convainc les gens qui arrivent et
cela a un impact sur les clients, les investisseurs.
Les études montent qu’à facteurs égaux de vie, le
Français aura une perception plus négative que
des habitants d’autres pays. Nous souffrons d’une
sensation de perte Nous avons été une nation
fabuleuse au XIXe siècle en termes économiques
et entrepreneuriaux. Nous étions un empire et
nous avons certes perdu du rang. Mais objectivement, nous restons incroyables : pour 60 millions
d’habitants, notre prestige, notre capacité d’influence, notre capacité à créer des entreprises
des marques, des champions restent inouïes ! Il
faut faire un travail sur nous-mêmes pour se le
rappeler.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Propos recueillis par Sébastien Payonne