La saga Coupe du Monde, épisode 1 : Brésil.

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La saga Coupe du Monde, épisode 1 : Brésil.
La saga Coupe du
épisode 1 : Brésil.
Monde,
Pour la 20e édition du Mondial qui se déroulera au Brésil, The
Young Report vous offre un petit tour des équipes qui
participeront à la compétition. Pour commencer, voici
justement l’équipe qui évoluera à domicile. Ce pays dont la
capitale est Brasilia, et non, Rio de Janeiro comme le
voudrait certaines croyances populaires. Le Brésil et la Coupe
du Monde, deux termes inséparables. Seule équipe au monde à
avoir participé à toutes les éditions de la compétition de
football la plus regardée de la planète, la sélection
brésilienne est un élément
footballistique mondiale.
incontournable
Le Brésil à la Coupe du Monde en chiffres
Brésil : 20e phase finale.
Première phase finale :1930
Dernière phase finale : 2010
La première équipe du Brésil
à se présenter en Coupe du
Monde (Source : Wikimédia
de
la
scène
Commons)
Meilleur résultat : Vainqueur en 1958, 1962, 1970, 1994, 2002
Pire résultat : Sorti au premier tour en 1966 par le Portugal
et la Hongrie.
L’équipe du Brésil en 1958,
vainqueur
Coupe du
de sa
Monde
première
fête la
victoire.
(Source
Wikimédia Commons)
:
Vainqueur cinq fois de la plus prestigieuse des coupes, le
Brésil est le pionnier du football mondial. Favori automatique
de chaque édition, même en cas de méforme, la sélection
auriverde connait depuis sa dernière victoire en 2002 son lot
de déception. En effet, si un quart de finale de Coupe du
Monde n’est pas à proprement parler une mauvaise performance,
celui-ci reste une véritable tragédie au pays carioca. En
témoigne la destruction de la statue de Ronaldinho en
2006. Alors au sommet de sa forme, auteur d’une saison
merveilleuse ponctuée quelques mois plus tard par un ballon
d’or, le fantasque milieu offensif rate son mondial, se fait
éliminer en quarts de finale par l’Equipe de France et
s’attire les foudres du peuple comme le reste de l’équipe.
Symbole d’une équipe à fort potentiel auto sabordée,
Ronaldinho est vivement critiqué par les brésiliens et sa
statue de 8 mètres de haut située dans la petite ville de
Chapeco est immédiatement détruite par les habitants.
L’équipe du Brésil en 2002,
dernière en date à avoir
remporté la Coupe du Monde
pour les auriverde. (Source
: Getty Images)
Et que dire de cet été 1966 durant lequel des brésiliens
pourtant pourvus d’un sacré potentiel avec notamment Tostao
mais surtout Pelé et Garrincha, se font sortir dès le premier
tour de la compétition avec deux défaites 3 buts à 1 chacune
contre un Portugal en pleine forme et une équipe de Hongrie
déclinante dont ce sera d’ailleurs la dernière qualification
pour le second tour de la Coupe du Monde.
Le Brésil au mondial c’est 96 matchs pour :
67 victoires
14 matchs nuls
15 défaites
Au niveau des résultats, le Brésil a été :
5 fois
2 fois
3 fois
6 fois
2 fois
1 fois
encore
1 fois
victorieux
finalistes
demi-finaliste (dont deux fois troisième)
quart de finaliste
huitième de finaliste
éliminé au second tour lorsque ce dernier était
en vigueur
éliminé dès les phases de groupe.
Sa plus large victoire dans la compétition a eu lieu le 9
juillet 1950 contre la Suède. Ce jour-là, l’avant-centre
Ademir met 4 buts à des scandinaves écrasés 7-1 par la vague
brésilienne.
Sa défaite la plus lourde, elle, s’est déroulé le 12 juillet
1998. Cette date, tous les Français ou presque la connaissent.
Et ce jour-là, l’équipe emmenée par un Ronaldo victime d’un
malaise quelques heures plus tôt perd 0-3 contre l’Equipe de
France.
Le Brésil au mondial c’est aussi une attaque de feu. Léonidas,
Ademir, Garrincha, Vava, Ronaldo, ils sont 5 à avoir remporté
le titre de meilleur buteur de la compétition. Le tout, sans
compter celui que l’on nommait le roi : Pelé.
Petite compilation des plus beaux buts du roi Pelé.
Meilleur buteur de l’équipe du Brésil : Pelé, 77 buts
Meilleur buteur de la sélection brésilienne en coupe du
monde : Ronaldo, 15 buts (Meilleur buteur toutes éditions
confondues de l’histoire de la Coupe du Monde)
Meilleur buteur dans un match de coupe du monde : Ademir, 4
buts lors de la victoire 7-1 contre la Suède le 9 Juillet 1950
(2nd tour du Mondial 1950)
Les 15 buts de Ronaldo.
Il y a 4 ans : Sorti 1er d’une poule compliquée comprenant
Portugal (0-0), Cote d’Ivoire (3-1) et Corée du Nord (2-1), le
Brésil atomise le Chili 3-0 en huitièmes mais est éliminé par
les Pays-Bas 1-2 en Quarts de finale.
Le Brésil d’aujourd’hui
L’équipe du Brésil en 2013 à
la Coupe des Confédérations.
La plus actuelle. (Source :
Wikimédia Commons)
A l’aube d’affronter la Croatie, le Mexique et le Cameroun
dans ce groupe A, la liste des 23 joueurs qui iront disputer
ce mondial à domicile a été dévoilée hier par Luiz Felipe
Scolari. Un parisien s’y trouve, mais pas forcément celui
auquel les pronostics s’attendaient. Longtemps pressenti pour
aller au Brésil, Lucas ne sera finalement pas du voyage.
Marquinhos, encore très jeune, n’y sera pas non plus. Maxwell,
en revanche, se trouvera bien dans l’avion. A 32 ans, le
latéral passé par l’Inter et le FC Barcelone semble enfin être
reconnu à sa juste valeur. Toutefois, trois noms peuvent
constituer une certaine surprise. Celui du napolitain Henrique
tout d’abord, eu égard du peu de matchs joués par le défenseur
central en Italie.
Plus prévisible, la présence d’Hernanes, étonne toutefois
certains observateurs. Pourtant incontournable depuis 2010
mais éclipsé lors des derniers matchs amicaux par Sandro
(Tottenham) et Lucas Leiva (Liverpool), le joueur de l’Inter
est de retour et grille la priorité à ses deux concurrents.
Enfin, Maicon, de retour en grâce à l’AS Rome après une saison
cauchemardesque à Manchester City sera lui aussi présent dès
le 12 Juin prochain, jour du match d’ouverture opposant le
Brésil à la Croatie. Pourtant, le latéral droit semblait avoir
perdu les bonnes grâces de son sélectionneur, Luiz Felipe
Scolari.
Pour le reste, pas de surprises, Ronaldinho n’y sera pas,
Robinho et Kàka non plus, payant tout trois une saison trop
irrégulière. Les absences de Lucas Leiva et Luis Filipe tous
deux auteurs d’une saison fantastique avec, pour le premier
Liverpool et pour le second l’Atletico Madrid, restent malgré
tout assez curieuses.
Les 23 brésiliens pour la Coupe du Monde 2014 :
Gardiens : Julio César (Toronto/CAN), Jefferson (Botafogo),
Victor (Atlético Mineiro)
Défenseurs :Marcelo (Real Madrid/ESP), Dante (Bayern
Munich/ALL), Thiago Silva (PSG/FRA), David Luiz (Chelsea/ANG),
Dani Alves (Barcelone/ESP), Maicon (AS Rome/ITA), Maxwell
(PSG/FRA), Henrique (Naples/ITA)
Milieux
:Luiz
Gustavo
(Wolfsburg/ALL),
Paulinho
(Tottenham/ANG), Oscar (Chelsea/ANG), Ramires (Chelsea/ANG),
Willian (Chelsea/ANG), Fernandinho (Manchester City/ANG),
Hernanes (Inter Milan/ITA)
Attaquants :Hulk (Zénith/RUS), Fred (Fluminense), Neymar
(Barcelone/ESP), Jô (Atlético Mineiro), Bernard (Chakhtar
Donetsk, UKR)
La star : Neymar
Véritable prodige ou phénomène YouTube comme les autres ?
Depuis ses débuts en 2009 à seulement 17 ans du côté de
Santos, le jeune Neymar affole les connaisseurs. Décisif dès
sa première saison, atteignant même la finale du championnat
de l’état de Sao Paulo, le jeune attaquant devra toutefois
attendre la saison suivante pour se révéler véritablement.
Meilleur buteur de la Coupe du Brésil, Neymar s’illustre
également en remportant le titre de meilleur joueur du
championnat brésilien. Le tout à 18 ans à peine. Se rajoute
même à cette vague de succès, une première sélection avec le
Brésil.
L’année suivante est toujours couronnée de succès pour le
jeune joueur de Santos, de nouveau champion de Sao Paulo,
Neymar emmène ses coéquipiers jusqu’à la finale de la Copa
Libertadores (la Ligue des Champions sud américaine) qu’il
remporte, réalisant ainsi son plus grand rêve d’alors.
Toutefois, sélectionné pour la Copa America avec le Brésil,
Neymar ne connaît pas les mêmes choses. Eliminés en quarts de
finale après un tournoi raté, les brésiliens se mettent à
douter du jeune prodige. Toutefois, cela n’empêche pas le Real
Madrid et Le FC Barcelone de s’intéresser à l’attaquant de 20
ans.
Arrogance ou génie, la technique du jeune brésilien ne laisse
pas indifférent.
Il l’avait dit plusieurs fois, avait même refusé des offres de
West Ham puis de Chelsea, il voulait rester à Santos jusqu’en
2014. Jusqu’à ce fameux mondial chez lui. Neymar reste alors
pour la saison 2012-2013 mais la saison est très moyenne.
Englués en milieu de classement, éliminés par les Corinthians
en demi-finale de la Copa Libertadores et vaincu en finale de
la Coupe du Monde des Clubs par le FC Barcelone de Lionel
Messi (0-4), Santos réalise une saison mitigée. Mais ce n’est
pas grave, Luiz Felipe Scolari le selectionne pour la Coupe
des Confédérations 2013. Alors érigé en star, Neymar se révèle
aux yeux du monde grâce au tournoi. Apprécié pour sa technique
mais agaçant par ses nombreux plongeons, le brésilien ne
laisse personne indifférent. Et encore moins le FC Barcelone,
qui n’attend même pas le début de la compétition pour
s’attacher ses services. Le club catalan débourse alors près
de 57 millions d’euros pour faire venir le jeune avant -centre
à un an de la Coupe du Monde.
A Barcelone, souvent titularisé sur le flanc droit, Neymar ne
peut exprimer toutes ses capacités offensives, sa première
saison européenne est honnête mais jugée décevante par les
supporters qui en attendaient plus. De plus, perturbé par une
affaire de malversations financières sur le prix de son
transfert, les performances de Neymar semblent s’altérer en
milieu d’année.
Attendu au Brésil comme le messie, ses performances au mondial
seront passées au cribles et joueront un rôle essentiel pour
sa 2ème saison européenne. 22 ans et tout un pays sur ses
épaules, Neymar devra s’affranchir de la pression, lui, la
nouvelle étoile du Brésil.
L’espoir : Oscar
La carrière du jeune Oscar débute sur un litige : appartenant
au Sao Paulo FC où il a été formé, où il a débuté sa carrière
et où celui-ci a remporté son premier titre de champion du
Brésil, Oscar accuse son club de ne pas le payer. Ses
représentants reprennent de plus belle et le milieu de
terrain, libre, signe à l’Internacional Porto Alegre.
Toutefois, son adaptation n’est pas simple. Sujet à des
blessures à répétitions, Oscar joue peu, mais est auteur de
bonnes performances à chacune de ses apparitions. Il remporte
tout de même le championnat gaucho cette saison là.
Guéri et en pleine forme dès la saison suivante en 2011, le
jeune milieu de terrain s’impose très rapidement comme un
titulaire indiscutable au sein de son équipe. Auteur de 11
buts, il remporte la Recopa Sudamericana (Equivalent de la
Supercoupe de l’UEFA) puis, de nouveau le championnat et
connaît sa première sélection en équipe nationale contre
l’ennemi argentin. A 20 ans.
Ses belles performances répétées lui vaudront même de faire
partie de la sélection brésilienne pour les Jeux Olympiques de
Londres en 2012. Echouant en finale mais étincelant durant
tout le tournoi, le jeune espoir se voit courtisé par
plusieurs grosses écuries européennes.
Fort de son projet de construction autour d’une équipe jeune
de haut niveau, c’est le club londonien de Chelsea qui
remporte la mise pour environ 31 millions d’euros.Récupérant à
son arrivée le numéro 11 de l’icône Didier Drogba, Oscar ne
tarde pas à se mettre en évidence en rentrant à la place
d’Eden Hazard pour son premier match, puis à la place de
Ramires pour son second. Titularisé pour la première fois en
Ligue des Champions contre la Juventus, le champion d’Italie,
Oscar est étincelant. Il inscrit un doublé et est élu homme du
match. C’est le début de la belle histoire pour le jeune
espoir qui débute match après match comme titulaire
indiscutable, chippant peu à peu la place d’un joueur pourtant
cadre : Frank Lampard.
Le superbe but d’Oscar contre la Juventus.
Sa première saison à Chelsea est couronnée de succès.
Remportant l’Europa League, l’équipe londonienne rattrape un
parcours houleux en Ligue des Champions dans lequel Oscar a
été l’un des seuls à surnager. A la fin de la saison, le
milieu offensif est sélectionné pour la Coupe des
Confédérations qu’il remporte 3-0 contre l’Espagne devenant
ainsi, le milieu de terrain ayant disputé le plus de match en
2012-2013 avec 76 rencontres.
La seconde saison d’Oscar en Angleterre est toute aussi
brillante. Efficace dans le jeu et auteur de 9 buts en 42
rencontres, le brésilien est l’artisan principal de la jolie
saison de Chelsea. Malgré l’absence de titre, Oscar permet à
son club de terminer dans les trois premiers du championnat et
à atteindre la demi-finale de la Ligue des Champions alors que
le jeu pratiqué par son équipe est fortement critiqué pour son
caractère peu spectaculaire et défensif.
Aujourd’hui, Oscar a l’âge de Neymar, toutefois, son
adaptation à l’Europe semble mieux lui réussir. Malgré tout,
son coéquipier barcelonais reste la star de la Seleçao. Oscar
réussira t-il à être la star de l’équipe du Brésil en 2018. Si
les choses continuent en ce sens, cela semble en tout cas bien
parti pour lui.
Le grand absent : Kakà
Il était là en 2002 mais ne jouait pas. En revanche, titulaire
indiscutable en 2006 et 2010, il était devenu le pion
essentiel de la sélection auriverde. Seulement voilà, entre
temps, quatre ans sont passés. Quatre longues années durant
lesquelles le niveau de jeu de Kakà s’est doucement amenuisé.
Sa saison 2010-2011 est le début d’un long cauchemar, blessé
gravement en début de saison, le brésilien constate à son
retour qu’il s’est fait voler sa place par le jeune Mesut
Ozil, fraîchement arrivé d’Allemagne. Rentrant par ci par là,
il ne joue que des bouts de matchs et termine la saison
remplaçant, mais plein d’espoirs pour la saison suivante.
Des espoirs revigorés dès le début de l’exercice 2011-2012.
Très bon en premier lieu, Kakà flanche peu à peu et tombe dans
une importante irrégularité ponctuée par un tir au but manqué
contre le Bayern Münich en demi-finale de la Ligue des
Champions. Enchaînant le bon et le moins bon, Kakà est alors
pris en grippe par le public madrilène.
Lors de la saison suivante, José Mourinho, le coach madrilène,
lui fait comprendre qu’il doit partir s’il veut jouer. Voyant
le recrutement de Luka Modric, Kakà tente un retour au Milan
AC. Mais les négociations avec le Real échouent et le
brésilien passe une nouvelle saison sur le banc.
En Août 2013, Kakà est finalement laissé libre par le club
espagnol et part gratuitement au Milan AC laissant une moins
value de 68 millions d’euros (le prix de son transfert en
2009) et une perte d’environ 40 millions d’euros en salaire
(Kakà touchait au Real, 10 millions par an).
Lors de cette saison au Milan, le brésilien enchaîne blessures
et performances en dents de scie. Capable de coups de génie,
il est aussi coupable de prestations indigentes. C’est ce
dernier détail qui semble en vérité avoir scellé son sort.
Kakà ne participera pas à la Coupe du Monde 2014 et cela est
bien triste pour un artiste en manque d’inspiration.
Capable de coups de génie comme celui-ci, Kakà est victime de
ses performances inégales.
Etat de forme : La forme du Brésil reste un mystère. Comme
tous les quatre ans, la question se pose : le pays
organisateur peut-il véritablement être en forme en ne jouant
que des matchs amicaux ? Il est légitime de douter. Toutefois,
la réponse semble différente. Le Brésil a joué la Coupe des
Confédérations en 2013 et l’a remportée avec brio. Une
situation inédite puisque le Japon en 2001 et l’Allemagne en
2005 avaient fini 2e et 3e de la compétition, loins de faire
l’unanimité. 8 victoires et une défaite sur les 9 derniers
matchs. 29 buts marqués pour seulement 3 encaissés. Sachant
que le seul match non amical est la finale de la Coupe des
Confédération remportée 3-0 face aux favoris espagnols, le
bilan semble très positif. De plus, la seule défaite subie
contre la Suisse est loin d’être méritée au vu de l’écrasante
domination brésilienne exercée durant le match. Toutefois, le
débat lié aux matchs amicaux vient gentiment nous rappeler
d’attendre mi-Juin et la fin des matchs du groupe A pour tirer
un vrai bilan.
Groupe A : Brésil, Croatie, Mexique, Cameroun.
Le pronostic : Vainqueur. Ultra favori de sa compétition, le
Brésil semble l’équipe la mieux placée pour remporter ce qui
serait la 6ème Coupe du Monde de son histoire.
Benjamin de Haro