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// 27 Les Echos Lundi 22 février 2016 en direct Géothermie Bouillante vendu BRETAGNE — Le regroupement GUADELOUPE — Géothermie de trois compagnies régionales d’Air France, Brit Air à Morlaix, Régional à Nantes et Airlinair à Rungis, qui opèrent sous la marque HOP!, va entraîner la suppression de 66 postes à Morlaix. Un plan de départs volontaires est ouvert, mais la compagnie affirme qu’il n’y aura pas de salarié sans solution. France 3 Bretagne PME ®IONS HOP! 66 emplois de moins à Morlaix fin septembre pour parvenir au “closing” », précise à l’AFP Didier Gauthier, le directeur général de GB. Les 17 agents travaillant sur le site conserveront leur emploi et leur statut, assure la direction. Ormat a promis de tripler la production d’électricité du site d’ici à 2023 avec 45 mégawattheures. L’an dernier, GB a réalisé 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il fournit 4 % de l’électricité locale mais sous-exploite son potentiel géologique. Bouillante (GB), qui gère la centrale géothermique de production d’électricité installée en Guadeloupe, va être racheté par l’américain Ormat. Une vente qui clôt un long conflit entre les actionnaires de la centrale, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et EDF. « Nous nous donnons jusqu’à la Cinq idées pour repenser l’ameublement Dominique Chapuis [email protected] L’industrie du meuble se cherche des pistes de relance. Alors que 40 % de ses effectifs ont disparu en unevingtained’années,àcausedela concurrence chinoise et des pays de l’Est, le secteur dispose d’un socle de 50.000 emplois qu’il veut préserver. L’enjeu est important, car il s’agit d’un tissu local de petites entreprises, dont 85 % comptent moins de 10 salariés, disséminées dans toute la France. Avec toutefois de gros fleurons comme Ligne Roset, Cinna ou Mobalpa (Fournier). L’Union nationale des industries françaises de l’ameublement (Unifa) a mis au point un projet sectoriel à cinq ans (2016-2021) pour aider les fabricants à trouver de nouveaux débouchés. La concentration en France de la distribution – Ikea, Conforama et But se parta- gent la moitié du marché –, obnubilée par les prix, n’a pas facilité la vie des entreprises. « Nous nous sommes fixé trois axes :gagner en compétitivité, aller à l’international et construire de nouveaux modèles », précise Dominique Weber, président de l’Unifa. Pendant des années, ces petites entreprises, déstabilisées face à la mondialisation, n’ont pas renouveléleursprocessindustriels.« Ilya un besoin de réinvestir, mais pas en termes de capacités, relève David Soulard, directeur général de Gautier. Il faut miser sur des outils plus agiles, afin de gagner en flexibilité et, comme dans la mode, proposer plus souvent des nouveautés. » Renouveler les collections Lerecoursàl’automatisationouàla robotisation permettrait d’accélérer la production, en fonction de la demande. En Vendée, Gautier (950 salariés), qui fabrique du mobilier contemporain, renouvelle, deux fois par an, 30 % de ses collections. Et pas seulement à l’occasion du Salon annuel. Exporter est une autre piste, car « le marché français ne permet plus à nos entreprises de se développer », note l’Unifa. Aujourd’hui, 25 % des ventes sont réalisées à l’international, mais seulement 12 % des entreprises exportent. Le marché mondial est estimé 325 milliards d’euros, tiré par les classes moyennesurbanisées.Basédansl’Ain,Fermob (200 salariés), connu pour ses chaises bistrot ou Sénat, réalise 48 % de son activité à l’étranger, surtout aux Etats-Unis. Une belle performance pour la PME (47,5 millions de chiffre d’affaires), qui joue la carte du design avec ses chaises en métal, installées au jardin des Tuileries, à Times Square. Mais aussi en Chine. « Le produit est au centre de tout. Il faut intégrer l’innovation et le design à un niveau stratégique, insiste Bernard Reybier, le patron de Fermob. La France dispose de ces compétences créatives. C’est un atout, car il y a une appé- tence dans le monde entier pour la décoration française. » Autre piste, s’associer pour répondre en commun à des appels d’offres. « Beaucoup d’entreprises n’en ont pas les moyens, mais le savoir-faire », indique Dominique Weber.C’estlebutd’AllianceManufactures de France. Ce groupe d’une dizaine de sociétés (siège, cuisine, parquet, cuir…) entre 2 à 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, a décroché pour 650.000 euros de contrats l’an dernier pour équiper de grands hôtels, ou des demeures prestigieuses. L’argent reste le nerf de la guerre pour soutenir ce plan de relance. La Banque publique d’investissement a mis en place un fonds bois de 27 millions d’euros, abondé par la profession. Son premier dossier : une participation de 2 millions dans le groupe Optimum (60 millions de chiffre d’affaires, 250 salariés), leader français des portes de placard. Une aide destinée à étoffer son offre et à déployer son export. n Prendre un virage stratégique à 180° Il veut devenir le Zara du meuble. Avec de 600 à 800tonnesde piècesenkit qui sortent de ses usines chaque jour, Demeyère se revendique encore comme un fabricant de masse. Pendant des années, le groupe familial nordiste a investi dans l’automatisation à marche forcée pour continuer à produire en France quand les concurrents délocalisaient. Mais, depuis trois ans, le nouveau dirigeant Frédéric Demeyère promeut un nouveau concept, le « fast furniture ».L’entrepriseseveutagile,pour renouveler les collections de plus en plus souvent, pour être le plus réactive par rapport aux tendances. Demeyère, qui changeait autrefois un tiers de son offre chaque année, est monté à 50 % et vise 100 %. « Je voudrais que nous devenions l’Inditex [Zara]dumeuble,delaconceptionjusqu’à la mise en vitrine, avec des flux extrêmement travaillés et tendus », expose le PDG. De quoi se différencier par rapport à la concurrence asiatique, de moins en moins compétitive. Ce qui n’empêche pas Demeyère de s’approvisionner partiellement en Asie, pour les meubles qu’il ne fabrique pas mais aussi pour les habillages (composants et éléments de façade). La société dispose d’une usine de 150 salariés au Vietnam, appelée à doubler en 2016. Grâce à une logistique pointue, permise par une nouvelle plateforme de 45.000 mètres carrés à Linselles, l’inflexion est déjà perceptible : l’entreprise a réussi à diviser par deux la taille de ses lots de 1.000 meubles et va descendre désormais vers des lots de 150. De quoi répondre à des commandes plus fines et diminuer les stocks. Pari sur la reprise de l’immobilier Le chiffre d’affaires a atteint 170 millions d’euros l’an dernier, en progression de 8 % sur les cinq derniers Afficher sa marque Philippe Legueltel — Correspondant à Caen Une notoriété en or ! To u s l e s s o i r s s u r France 5, dans « C à vous » d’Anne-Sophie Lapix, la table qui accueille le dîner de l’émission, réunissant chroniqueurs et invités, est sortie des ateliers Artmeta, situés à Beaumont-Hague, près de Cherbourg (Manche). « J’ai tout simplement écrit à la chaîne pour leurproposermonmodèle »,explique Rachel Gardan, sa designer, architecte d’intérieur. Sa rencontre avec Christian Lemarquand, chef d’entreprise à la tête d’Amtech, donne naissance à la ligne Artmeta en 2014. Spécialisée dans le domaine industrieletl’ingénierienucléaire,la PME, créée en 2009 (22 salariés, 2 millions d’euros de chiffre d’affaires), trouve là une opportune diversification. Bois et métal « La passerelle entre nous deux était finalement assez naturelle. La qualité et l’exigence demandées pour nos pièces sont transposées pour la fabrication du mobilier », souligne le dirigeant. Dans les locaux de la chaudronnerie industrielle, le bois, principalement en frêne massif, sélectionné par Rachel Gardan, fait maintenant partie du décor. Viennent les succès des premiers Salons à Deauville et à Paris. Les tables sur mesure, alliant bois et métal, plaisent. D’une à deux par semaine il y a deux ans, la production est passée à plus d’une par jour. n Espace Loggia prospère sur le meuble « gain de place ». Prix de l’immobilier, familles recomposées,travailà la maison, grands enfants qui tardent à partir… Chez Espace Loggia, on scrute tous ces phénomènes sociaux et les évolutions qu’ils impliquent dans l’habitat. Il s’agit d’optimiser les volumes, de multiplier les usages d’un espace et de penser sur mesure. L’un des classiques d’Espace Loggia est le Triptyque,unensemblequisemétamorphoseenchambreàcoucher,en salon ou en bureau, le lit se logeant au plafond grâce à un système de porte-à-faux.Figurentégalementau catalogue des mezzanines modulables, des banquettes gigognes, etc. Pour se placer sur cette niche, l’entreprise a choisi un modèle très intégré avec une maîtrise de la conception,delaproductionetdela vente, avec six magasins parisiens, sept en province et un en Suisse. Il p ossède aussi cinq « shop in shop » chez Ligne Roset, un partenaire de longue date. Le groupe emploie une cinquantaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros. La moitié de l’effectif se trouve dans l’usine des Herbiers, que l’entreprise a totalement remaniée l’année dernière en injectant 500.000 euros. Designers DR Olivier Ducuing — Correspondant à Lille Emmanuel Guimard — Correspondant à Nantes « De la conception jusqu’à la mise en vitrine », Demeyère veut devenir le Zara du meuble. mois. Le dirigeant mise sur une croissance sensible dans les cinq ans et vise un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros. La France garde un potentiel de développe- ment, notamment avec la reprise de l’immobilier – les gens s’équipent quand ils emménagent –, mais Demeyèremisesurtoutsurl’essorde l’export, qui représente déjà 35 % des ventes. Il mise aussi, grâce à la maîtrise logistique, sur le développementdel’e-commerce,encroissance spectaculairede50 %etquipèsedéjà 11 % du chiffre d’affaires. n Promouvoir l’ancien Stanislas du Guerny — Correspondant à Rennes Dans les ateliers Allot, pas question de meubles contemporains. « Notre spécialité est la réalisation de copies du XVIIIe siècle », indique Ronan Allot, l’actuel dirigeant de l’entreprise familiale installée à Loudéac (Côtes-d’Armor). Le challenge n’a pas toujours été facile à conserver. L’ébéniste d’art vend en direct, il a réussi à se passer des intermédiaires négociants,« qui plombent les marges », indique le dirigeant. Allot fabrique autour de 200 meubles par an : des commodes en bois massif, des fauteuils, des bureauxetdestablesdontlesdécors sonteffectuésuniquementàlamain selon les traditions de l’ébénisterie. Huit métiers différents sont présents dans les Ateliers Allot (doreur, laqueur, spécialiste de la marqueterie…), qui réalisent 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires annuel et emploient 25 salariés. Ses clients sont des particuliers français et étrangers, « des passionnés qui aiment les beaux meubles, certains sont très fortunés, d’autres beaucoup moins.IlsachètentdumobilierXVIIIe commeunevaleurd’héritage »,explique Ronan Allot. Entre 40 et 60 % des ventes de l’entreprise s’effectuent chaque année hors de France, principalement en Russie et au Moyen-Orient. « La Chine nous intéresse, mais nous hésitons à nous y engager. Cela suppose de bien expliquer aux clients la qualité de nos produits et la différence de prix avec des modèles moins aboutis. » Showroom Pour capter une nouvelle clientèle, Allot a ouvert un showroom rue de Vaugirard au cœur de Paris. L’ébéniste s’attaque à un autre défi, celui de la pérennité du savoir-faire de ses employés. Il lui faut absolument former de nouvelles compétences, difficiles à trouver sur le marché de l’emploi. n L’outil a été recentré sur des délais courts, une production à la commande et sur mesure. « Nous avons choisi la production française pour des raisons éthiques mais aussi Espace Loggia scrute les phénomènes sociaux et leurs implications dans l’habitat. économiques », explique Paul Malignac, qui fut banquier à New York avantdereprendrelaPMEfamiliale. Pour le dirigeant, le made in France est un gage de robustesse, de réactivité et de sécurité des approvisionnements. Le pin vient des Landes, le chêne du Limousin, les textiles et les matelas d’Alsace et les pigments de peinture de Bretagne. Espace Loggia travaille également avec l’hôtellerie et les CROUS, qui gèrent les logements et les bourses pour étudiants. Cette demande, qui représente de 15 à 20 % du chiffre d’affaires, est exigeante sur les prix mais aussi sur la date de livraison. Dès l’origine, l’entreprise s’est appuyée sur des designers extérieurs dont, actuellement, Guillaume Parent, référence du design industriel, Matali Crasset ou les Faltazi Lab. L’entreprise ose aussi le design collaboratif avec l’« open Loggia », où elle livre certains de ses plans en échange des innovations que peuvent apporter les contributeurs. n Miser sur l’écoconception Stéphane Frachet — Correspondant à Tours La nouvelle gamme Epsy du fabricant Denis Papin Collectivités (DPC) est 100 % recyclable : du mobilier en bois issu de forêts certifiéesetdestubesassembléssans soudure, pour éviter le dégagement de CO2. Les emballages sont suppriméspourdiminuerl’encombrement et limiter le transport. « Une chaise Epsy est vendue 42 euros hors taxes, contre 27 euros pour une chaise standard »,expliquelePDG,DenisPapin, qui constate un écart de prix moyen de 20 % sur l’ensemble de la gamme. Le bureau R&D de cette PME de Bressuire (Deux-Sèvres), soit 10 personnes, a planché plus d’un an avec l’institut technologique FCBA (forêt, cellulose, bois-construction, ameublement) de Champs-surMarne pour mettre au point cette gamme. Pour l’heure, les résultats sont un peu en dessous des attentes.Lancéeilya trois ans, Epsy ne DR BOIS Coller à la demande DR l L’union des industriels a mis au point un plan de relance sur 2016-2021. l Son but : aider les PME françaises à gagner en compétitivité et à exporter. représente que 1 % des 29 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le plus beau chantier : une école d’Issy-lesMoulineaux ouverte à la rentrée 2013,isoléeàlapaille,etdontlemobilier est signé DPC. « Mais Epsy nous apporte de la notoriété, c’est bon pour l’image de marque, assure Denis Papin. Cette gamme affiche notre capacité à innover et nous différencie face à nos concurrents. » A la conquête des pays voisins Pourquoi une telle hésitation des clients, alors que les programmes Agenda 21 des collectivités locales sont remplis : « La crise de l’investissement public est le principal frein », résume Denis Papin, qui fournit des meubles pour les médiathèques, les écoles, les bibliothèques. Des équipements qui ne renouvellent plus comme avant leurs mobiliers au bout des 8 ans d’amortissement comptable. « Les élus poussent jusqu’à 12 ou 15 ans. Et quand ils renouvellent,leprixprédomine sur les critères du développement durable , quitte à acheter chinois », regrette le chef d’entreprise, qui va, de fait, tenter de vendre Epsy dans les pays limitrophes. n 100 % recyclable, la gamme Epsy est le fruit d’un an de recherche.