Discours décoration Louis Daron

Transcription

Discours décoration Louis Daron
Mme la conseillère des français de l’étranger, chère Sophie,
Commandant Barrère,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Mon cher Louis,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour reconnaître les mérites de Louis
Daron et il me revient l’honneur et le plaisir de dire ces mérites.
Mais je voudrais d’abord dire que le sénateur FERRAND, un grand ami
de la famille DARON, qui malheureusement ne pouvait pas assister à
cette cérémonie mais est avec nous par la pensée.
Je voudrais également remercier le Capitaine Samuel MAJOU d’avoir
bien voulu accepter d’accueillir cette cérémonie sur le Nivôse. C’est, je
crois, le lieu le plus approprié pour cette remise de décoration à Louis
DARON.
Sur le Nivôse, nous sommes en territoire français, sa patrie qui lui est
chère ; dans un cadre majestueux, avec la Montagne de la Table qui nous
regarde, et dans cette ville du Cap où Louis a construit une grande partie
de sa vie ; entouré de marins pour lesquels Louis a admiration et respect ;
mais surtout, nous sommes sur un élément, la mer, qui est cher au cœur
de notre ami Louis.
Le grand philosophe Aristote disait « qu’il y a trois sortes d’hommes : les
Vivants, les Morts et Ceux qui vont sur la mer. »
Je crois pouvoir dire sans me tromper que Louis appartient à cette
catégorie d’hommes qui vont sur la mer.
Louis n’est pas né sur la mer, mais tout près. C’était il y a quelques
années, au Congo, à Pointe-Noire, sur les rives équatoriales de l’Océan
atlantique. Et de ce jour, Louis n’a eu de cesse d’aller sur la mer.
Cela a commencé très tôt, sur de petits bateaux, ces optimistes dont le
nom est aussi l’un des traits saillants du caractère de Louis et sur lesquels
Louis a remporté sa première course de bateaux à l’âge de 5 ans !
Mais les bateaux c’est aussi le rêve de partir au large, voire de prendre le
large, et c’est bien ce que Louis a failli faire, très jeune…..à l’âge de 7
ans.
Il s’était embarqué –plus ou moins clandestin- sur un bateau de prêche
breton qui partait en campagne au large. Et heureusement pour la famille,
son père a réussi à le retrouver de justesse, avant que le bateau ne lève
l’ancre.
A partir de ce moment, il a du être un peu plus sous contrôle ou bien
accepter l’idée qu’il fallait peut-être étudier pour gagner la liberté d’aller
sur la mer. Après des études commerciales, à Bordeaux, un de ses ports
d’attache, Louis s’est engagé pour son service militaire dans le service
des phares et sémaphores pour une mission au-dessus de la mer, au phare
de Chassiron sur l’île d’Oleron. Louis était chargé de contrôler le trafic
maritime, de s’occuper de relevés météorologiques mais aussi d’organiser
les moyens de sauvetage en mer.
Mais très vite, l’envie de naviguer a repris le dessus et Louis est parti sur
son voilier à la conquête de l’Amérique, mais en passant d’abord par le
Groenland, le Canada et Saint Pierre et Miquelon, avant de faire une
entrée triomphale à New York, encadrée par la 2ème flotte de la marine
américaine.
Puis a sonné l’heure de travailler et naturellement Louis a rejoint la
société d’avitaillement fondée par son père Henri, qui est ici et que je
salue. Cette entreprise, fondée à Pointe Noire en 1959, a pour mission
d’apporter aux bateaux, les services et les biens dont ils ont besoin après
ou avant de longues traversées ; mais avant le service proposé aux
bateaux en escale, cette entreprise est portée par une vocation : celle
d’apporter à ces hommes qui vont sur la mer, et qui ont passé des
semaines loin de leurs familles, la chaleur humaine, le sens du contact et
du partage qui sont des qualités fortes de l’entreprise et de la famille
Daron. Et nombreux sont les marins qui ont reçu de la part de Louis et de
son épouse Christine un accueil, une attention, parfois des soins, qui
allaient bien au-delà des prestations normales d’un shipchandler.
C’est parce qu’il partageait avec ces hommes qui vont la mer la même
passion et la même éthique que Louis a excellé dans ce métier de
shipchandler. Il a ainsi développé la société au Gabon où il ravitaillait les
bateaux de pêche français, les barges pétrolières et les bateaux de la
marine nationale. Puis, à partir de 1996, il a créé une nouvelle filiale de la
société, Tristan export, et développé de nouveaux services pour l’Afrique
australe, mais aussi pour la ville du Cap. Et nombreux sont les bateaux de
la Marine nationale qui ont été ravitaillés par Tristan export.
Au-delà du service des bateaux, Louis avait le souci de la sécurité des
marins. Il a ainsi développé au Gabon une activité de contrôle et de
révision des équipements de sécurité embarqués sur les navires (canots de
sauvetage notamment).
Il était également le représentant du Service
hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) du Gabon et
du Congo et à ce titre il envoyait régulièrement des AVINAV destinés à
mettre à jour les cartes maritimes qui servent à tous les bateaux.
Cette passion de la mer, tu as su la partager avec ta famille, avec ton
épouse Christine et vos trois enfants, que tu as amenés à la découverte
des mers du monde, sur votre voilier, pour des voyages qui vous ont
mené à travers l’Atlantique, dans les Caraïbes, aux Galapagos, en
Polynésie française, sur l’île de Pâques et, plus récemment, en Asie.
C’est pour l’ensemble de ces services rendus à la marine marchande, à la
marine nationale tout au long de ta carrière, ainsi que pour ta passion
pour le monde de la mer que le gouvernement de la République française
t’a nommé dans l’ordre du mérite maritime.
Pour conclure et avant que l’on procède à la cérémonie de remise, je
voudrais t’adresser ce vers de Baudelaire qui te correspond si bien :
« Homme libre, toujours tu chériras la mer ».