ARS- transfusion aspects réglementaires 2014
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ARS- transfusion aspects réglementaires 2014
Transfusion : aspects réglementaires Dr P. Renaudier Formation IDE urgences Nancy - 13 mai 2014 • Objectif : rappeler la réglementation • Métode : étude de cas La situation • Madame Dupond Marie-Françoise, 72 ans, a eu une PTH droite ce matin pour coxarthrose. Elle est ECOG=0, ASA=1. Tout s’est bien passé. • Il est 14h30 et elle revient de SSPI dans le service. Elle est dans une chambre à 2 lits, à côté de Mme Dupont Marie Louise, 73 ans. • Sur prescription, vous pratiquez un Hemocue et l’Hb est à 76 g/l. Le Redon donne. Vous appelez le médecin qui prescrit une transfusion : 2 CGR à passer le soir. →Question 1 : Quels documents transmettez-vous et à qui ? Quels sont leurs conditions de validité ? La prescription arrive • Le coursier apporte les 2 CGR dans une glacière. Les CGR ont été délivrés à 15h. Il est 15h30. →Question 2 : Quels sont les points à vérifier à ce stade ? Où doivent être stockés les CGR ? De combien disposez-vous de temps pour les transfuser ? Vous allez transfuser • Il est 16h. Une étudiante en soins infirmiers est en stage et vous pensez utile de lui confier cet acte. →Question 3 : – Sous quelle condition pouvez-vous le faire ? – Vous lui demandez de vous rappeler quelles sont les règles prévues par la réglementation avant de démarer la transfusion. Quelles réponses attendez-vous ? Acte transfusionnel • Cadre juridique de l’infirmier : rôle sur prescription encadrée «l’infirmier est habilité à accomplir sur prescription médicale, écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, les actes et soins suivants à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment (…) injections et perfusions de produits d’origine humaine nécessitant, préalablement à leur réalisation, lorsque le produit l’exige, un contrôle d’identité et de compatibilité obligatoire effectué par l’infirmier ». (Art R4311-9-1° du CSP) Acte transfusionnel • Il concerne tous les types de produits sanguins labiles homologues ou autologues (sang total ; concentré de globules rouges ; concentré de plaquettes ; concentré de granulocytes ; plasma frais congelé). • Il exige l’information systématique du patient par le prescripteur avant la réalisation de l’acte, chaque fois que cela est possible. • Il est réalisé par les médecins et, sur prescription médicale, par les sages-femmes ou le personnel infirmier et impose, lorsqu’il est délégué, une collaboration étroite et constante avec les médecins afin que ceux-ci puissent intervenir à tout moment. • Il nécessite la préparation attentive des documents spécifiques et du matériel nécessaire. • • Il oblige à un contrôle ultime pré-transfusionnel, étape indispensable divisée en deux temps essentiels : - le contrôle ultime de concordance entre le patient, les produits et les documents, - le contrôle ultime de compatibilité du patient et du produit. • Il impose une surveillance clinique vigilante du patient. • CIRCULAIRE DGS/DHOS/AFSSAPS N° 03/ 582 du 15 décembre 2003 relative à la réalisation de l’acte transfusionnel. • Arrive le CULM • Toutes les vérifications réglementaires étant conformes, vous faites pratiquer le CULM par la stagiaire. Madame Dupond a une carte de GS réalisée par le Laboratoire “businessisbusiness”. Celle-ci comporte 2 déterminations effectuées le 02/05/2012 : AB RH+. Le CULM montre des agglutinations avec l’anti-A et l’anti-B pour le CGR ; une agglutination franche avec l’anti-A sur la patiente et un doute sur la lecture de la réaction avec l’anti-B. →Question 4 : Que faites-vous ? Le CULM Ac GR Phénomène apparent à l’œil nu Phénomène moléculaire • Carte de contrôle pré-transfusionnel – – – – – – sang de la poche et sang du malade 2 gouttes de sérum physiologique 1 liquipette par cercle chalouper étape d’interprétation transfusion par l’infirmière si et seulement si identité de réactions – validation médicale obligatoire pour transfusion ABO compatible /non identique Retour à l’accident • L’IDE refait un CULM. Elle trouve toujours l’agglutination en A mais elle n’arrive pas à voir une agglutination en B. • Elle appelle le médecin responsable et ils refont un 3° CULM : pas d’agglutination en B. Madame Dupond, passionnée par les émissions médicales, est ravie de participer. Elle a été groupée “dans le temps” et n’a pas été surprise quand on lui a dit qu’elle était de groupe AB+. • Le médecin et l’infirmière décident d’appeler à l’aide le labo de l’hôpital, qui dépêche un technicien avec un stock de CULM et décide de refaire une détermination de groupe ABO à partir du tube de NF prélevé le matin même à Madame Dupond dans le service. • On refait des CULM et on se concerte à 4 : comme Madame Dupond doit être de groupe AB, et que le CGR est bien de groupe AB, on finit par se convaincre qu’il y a une agglutination faible. Le technicien évoque un phénotype B faible. On décide alors de commencer la transfusion “mais très lentement”. Madame Dupond est de cet avis. L’appel du labo • Quelques ml de sang coulent et tout se passe bien. Tout le monde est resté près de Madame Dupond. • Soudain, le DECT du technicien sonne. C’est le Labo : “ Vite ! Arrêtez-tout ! Elle est de groupe A !” →Question 5 : Quelle est la CAT ? CAT si incident • Infirmier 1) Arrêter la transfusion 2) Garder la voie veineuse 3) Appeler le Médecin prescripteur 4) Prélever groupage et tube sec ± hémoculture 5) Prévenir l’hémovigilance • Médecin 1) Interroger : malaise et douleurs lombaires 2) Vérifier TA (ou ABC…) 3) Vérifier concordance groupe poche / groupe carte 4) Vérifier carte de contrôle pré-transfusionnel Docteur Jean-Baptiste DENIS - 1668 • « Aussitôt que le sang eut commencé de couler dans ses veines, il ressentit une douleur le long de son bras et dessous ses aisselles. Son pouls s’accéléra et très rapidement, nous observâmes une sueur abondante sur toute sa face. A cet instant, son pouls se modifia de façon extrême, et il se plaignit d ’une forte douleur dans ses reins et d’une sensation de malaise dans son estomac, et qu’il allait s’étrangler si on ne lui redonnait pas sa liberté. On le fit se coucher et il tomba endormi, et il dormit toute la nuit sans se réveiller jusqu’au matin. Quand il se réveilla, il émit un grand verre plein d’urines, d’une couleur aussi noire que si elles avaient été mélangées à de la suie de cheminée ». III-1-2 Incompatibilité érythrocytaire III-1-2-1 Contexte Se manifeste selon deux modalités : • Soit un incident immédiat : hémolyse aiguë intra-vasculaire • Soit un incident retardé : hémolyse intra-tissulaire – Responsable d’une inefficacité transfusionnelle – Souvent (pas toujours) accompagné d’un syndrome frissons-hyperthermie III-1-2-2 Physiopathologie – Le mécanisme physiopathologique est toujours : • Un anticorps du receveur • Est dirigé spécifiquement contre un antigène présent sur les globules rouges transfusés + 1er temps Fixation Ac-Ag Retour à la patiente • Madame Dupont est attentivement surveillée. Elle est totalement asymptomatique. Vers 21h, ses urines sont un peu “foncées” (terme utilisé dans la relève). • Le lendemain, ses examens biologiques sont sans particularité. →Question 6 : Que doit faire le correspondant d’hémovigilance ? REGIONAL NATIONAL The French Hemovigilance Network Hemovigilance Manager (AFSSaPS) Central Blood bank Hemovigilance Regulator LOCAL Hemovigilance Officer Clinician Local Blood bank III. COMPLICATIONS DES TRANSFUSIONS 2 classifications des complications transfusionnelles : CLASSIFICATION PHYSIOPATHOLOGIQUE → Indispensable à considérer lors d’une étude approfondie (niveau 3°cycle) • Complications immunologiques – Incompatibilités érythrocytaires – Incompatibilités leuco-plaquettaires – Réactions de type allergique • → C’est celle qui est utile au lit du malade. Elle est suffisante au niveau du 2° cycle, lorsqu’on ne se destine pas à l’hématologie. C’est celle qui est utilisée ici. • Complications par surcharge – En volume – En ions – En fer Complications immédiates – Syndrome frissons-hyperthermie – Réaction de type allergique – Toux Complications infectieuses – Bactériennes – Virales – Autres • CLASSIFICATION SEMEIOLOGIQUE • Complications retardées – Inefficacité transfusionnelle – Transmission d’agents infectieux – Hémochromatose posttransfusionnelle III-1 Complications immédiates Simple Syndrome Frissons-Hyperthermie Incompatibilité immunologique Choc septique Urticaire Réaction de type allergique Oedème de Quincke Choc anaphylactique RAS Toux TRALI OAP Time-trends of ABO accidents (Lyon-France) 1) Two independent samples # ABO accidents/100 000 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 - l - 1955 - to 1958 1965 2) Bedside Beth-Vincent test l 1959 to 1962 l 1963 to 1966 l 1967 to 1970 l l 1971 1975 to to 1974 1978 l 1979 to 1982 l 1983 to 1986 Juron-Dupraz F, Bétuel H, Jouvenceau A. Rev Fr Transfus Immunohématol 1982 ; 4 : 439-50. ABO accidents Overall Source : Bulletin National d’Hémovigilance n°14 – AFS SaPS – http://www.afssaps-sante.fr ABO accidents Place of failure Blood Bank Hospital Both Un known Source : Rapport National d’Hémovigilance ANSM– http://www.ansm-sante.fr Modèle de Reason Aux urgences, l’hémovigilance donneur a sa place +++