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Le saviez-vous ? Verdi est né Français ! Le 10 octobre 1813, Roncole,
le hameau natal du compositeur dans la région de Parme, est sous
la coupe de Napoléon. On peut lire son acte de naissance rédigé en
français :
« L’an mil huit cent treize, le jour douze d’octobre, à neuf heures du
matin, est comparu Verdi Charles, âgé de vingt huit ans, aubergiste,
domicilié à Roncole, lequel nous a présenté un enfant du sexe
masculin, né le jour dix courant, de lui et de la Louise Uttini, fileuse,
son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de
Joseph-Fortunin-François. »
Joseph deviendra Giuseppe, le destin le faisant citoyen du duché de
Parme après la première abdication de Napoléon, puis Italien.
Le petit garçon grandit dans l’auberge familiale et batifole avec les
musiciens ambulants.
De cette musique populaire resteront des notes qui vont ce soir vous enchanter.
Le gamin de 12 ans devient l’organiste titulaire de son village. Oui mais voyez, jeunes gens, Giuseppe
Verdi sera recalé à l’entrée au conservatoire de Milan à l’âge de 22 ans ! Peu importe ! Le voici au pied
du grand escalier de la Scala.
Premier triomphe : Nabucco. A 29 ans, Verdi devient malgré lui le chantre de l’unité italienne, et
l’opéra patriotique est son drapeau.
Curieuse communauté de destin avec Giuseppe Garibaldi né français à Nice, ville qui devait tomber
dans les mains du royaume de Sardaigne, et prénommé aussi Joseph avant de porter le prénom
italien de Verdi.
Voilà deux hommes qui ont contribué à leur manière à l’unité de l’Italie. Mais Verdi se ralliera à
Cavour pour soutenir la monarchie libérale et constitutionnelle de Victor-Emmanuel II. Il fermera la
boucle en se faisant élire député de Busseto, ville de son enfance.
Il nous reste, outre son œuvre monumentale, un souvenir de lui bien émouvant : la Casa Verdi, palais
à la vénitienne qu’il fit bâtir à Milan pour la retraite des musiciens défavorisés. Sans héritiers, ses
deux enfants morts en bas âge, Verdi lui a légué ses droits d’auteur, avant de s’éteindre en 1901 à
l’âge de 87 ans.
Allez lui rendre hommage car c’est là qu’il repose.
Voilà un homme dont la longue vie a été très tôt dédiée à la musique, un homme qui, non content de
sa propre gloire, a donné de la sève à l’histoire de son pays et laisse un cadeau, je le cite, « aux
musiciens qui ont été moins chanceux que moi ».
VIVA VERDI !
Maestro !
Sophie Landowski