Notre Dame d`Assomption Prière à la Vierge Marie à l`heure de la mort

Transcription

Notre Dame d`Assomption Prière à la Vierge Marie à l`heure de la mort
Notre Dame d’Assomption
par le P. Maurice Martinat
Quand la route semble s'arrêter brusquement, et qu'on ne sait plus où aller
parce que les sentiers nouveaux sont mal tracés, imprécis…
Quand on cherche une main où s'accrocher pour continuer la marche,
moins inquiet, davantage rassuré…
Tu es là, Marie, Notre-Dame d'Assomption !
Quand la prière devient fade, difficile. malaisée
parce que le corps pèse plus lourd que notre âme
et qu'il se révèle dominateur, envahissant.
Tu nous rappelles, Marie, que ton corps fut toujours soumis à l'Esprit
attiré d'emblée dans la gloire comme aspiré par la lumière…
Notre-Dame d'Assomption !
Quand le cœur semble se dessécher et devient indifférent à Dieu surtout
et à l'invisible…
Quand l'égoïsme, le repli sur soi nous menace comme si l'on était
le centre du monde, Tu nous redis, Marie, que
seul compte l'amour
qui est élan vers Dieu, vers l'autre et service de
tous,
Notre-Dame d'Assomption !
Quand viendra le moment du grand départ,
l'heure des derniers arrachements
et de la lumineuse rencontre.
Sois proche, ô Marie, toi dont la mort fut un
sommeil
et un réveil dans la Paix de Dieu…
Notre-Dame d'Assomption !
Prière à la Vierge Marie à l’heure de la mort
A l'heure de la mort, ô Marie, que j’ai tant de foi invoquée,
Soyez près de ma couche, soyez comme y serait ma mère si elle vivait encore.
Peut-être que ma langue paralysée ne pourra plus prononcer votre nom
Mais mon cœur le redira toujours…
Je vous appelle maintenant pour ce moment si redoutable.
Serai-je seul(e), expirant loin de tout secours,
seule sans une main amie pour me fermer les yeux ?
Non je mourrai souriant(e) parce que vous serez là.
Je l'espère,
Je le crois,
J'en suis sûr(e) !
Pourquoi célébrer l'Assomption ?
Lors de la célébration de l'Assomption, le 15 août, nous ne
célébrons pas tant la gloire de Marie que la gloire de Dieu,
qui a accompli pour elle des merveilles. Passée inaperçue
à son époque, elle est fêtée depuis vingt siècles dans les
communautés chrétiennes. Aujourd'hui encore, sur tous
les continents, des foules se déplacent pour fêter cette fille
d'Israël.
La grâce qui élève les humbles
Marie porte en elle le Christ. Temple de Dieu, Arche
d'Alliance : toute sa vie est un mystère d'abandon et
d'accueil. Elle se laisse envahir, transformer par Dieu. En
sa faiblesse se manifeste ainsi la gloire du Seigneur. c'est le sens de
l'Assomption. Avec elle, entrons dans le mouvement, montons vers Dieu ! L'
Assomption est une certitude de foi. Fruit de la résurrection du Christ, elle nous
entraîne dans l'espérance. Surtout, elle met en valeur une dimension
essentielle de la foi chrétienne : à l'école de Marie, accueillir le don de Dieu
dans sa vie, célébrer cette grâce qui élève les humbles et rabaisse les
puissants.
Le oui de Marie
Dans les peintures qui évoquent l'Annonciation, les artistes et l'on ne peut pas
ne pas penser à Fra Angelico essaient de représenter Marie qui accueille le
message inouï qui va inaugurer les temps nouveaux. Ce que j'apprécie
particulièrement, c'est qu'ils mettent souvent dans les mains de Marie, ou sur
une tablette proche, le livre de la Parole de Dieu qu'elle méditait dans
l'espérance de la promesse : « Voici que la jeune fille est enceinte… » (Is 7,
14). Marie, dans la grâce de l'Esprit-Saint, a dit "oui" à la Parole créatrice qui
désirait s'incarner pour accomplir le monde nouveau. Toute sa vie, elle s'est
laissé façonner par la Parole qu'elle a mise au monde, le Verbe chair.
Douloureux travail d'enfantement, où il ne suffit pas de croire un jour, mais tous
les jours. « De la crèche au crucifiement », chante le cantique de Noël.
Marie, première "créature " de Dieu
En cette fête de l'Assomption de Marie, nous célébrons la réussite de l'Amour
de Dieu dans le cœur d'une femme de la terre qui s'est livrée au Souffle de
l'Esprit, à la force de la Parole. Nous ne célébrons pas tant la gloire de Marie
que la gloire de Dieu, qui a accompli pour elle des merveilles et inauguré en
elle les cieux nouveaux et la terre nouvelle. C'est un monde où les puissants
sont renversés, les humbles élevés, les riches renvoyés et comblés les
affamés. Le monde de l'Évangile. Aujourd'hui, nous célébrons
l'accomplissement de l'humanité déjà réalisé, non seulement en une personne
divine incarnée, mais en une personne humaine divinisée. Marie est la première
créature de Dieu qui, dans la grâce particulière qui lui a été donnée, nous
indique le terme de notre route en même temps que le chemin pour y parvenir.
C'est
le
Christ.
Et
c'est
vers
Lui
qu'elle
nous
conduit.
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suite…
« Ces vacances, dans la petite église de Bénodet, en
Bretagne, j'ai médité sur le vitrail de l'abside. Une Vierge à
l'enfant apparaît à un évêque. Il est là avec sa crosse, sa
mitre et ses ornements épiscopaux, et Marie, debout audessus d'un autel, lui tend l'Enfant-Jésus. Peu importe
l'événement qui a conduit à cette représentation. Ce qui m'a
intéressé, c'est la symbolique du message. Il m'a semblé que
Marie continuait de nous dire : "Attention ! Ce n'est pas moi
la plus importante, c'est mon Fils ! Comme moi, au souffle de
l'Esprit, continuez de le proposer au monde d'aujourd'hui.
Soyez assez simples et vrais, humbles donc, pour ne pas
attirer l'attention sur vous, mais sur Jésus et son message.
Proposez la Parole de Dieu, proposez les sacrements,
conduisez à la Source. »
Au cœur de la fête
La préface de la messe de l'Assomption nous fait aller au cœur de la fête : «
Aujourd'hui la Vierge Marie, la Mère de Dieu, est élevée dans la gloire du ciel :
parfaite image de l'Église à venir, aurore de l'Église triomphante, elle guide et
soutient l'espérance de ton peuple encore en chemin. » Dans la lettre
apostolique qui a suivi le Jubilé de l'an 2000, Jean-Paul II a écrit dans le même
sens : « La Vierge sainte nous accompagne sur le chemin… Bien des fois, au
cours des années passées, je l'ai présentée et invoquée comme "l'Étoile de la
nouvelle évangélisation". Je la présente encore comme aurore lumineuse et
guide sûr pour notre chemin. » (Au début du nouveau millénaire n° 58).
A la suite de Marie
Étoile, aurore, guide sur le chemin : les mêmes mots reviennent toujours. L'Assomption est une fête dynamique qui invite à prendre la route. C'est le moment
de se dépouiller de l'accessoire. Le bon marcheur reconnaît vite les objets
inutiles qui ne feront qu'alourdir le sac. Nous nous encombrons de tant de
choses : « Une seule est nécessaire. » À la suite de Marie, il nous faut vivre le
mystère de la Visitation. Privilégier la relation aux autres dans l'écoute et le
partage. Goûter chaque moment qu'il nous est donné de vivre. Suivre le conseil
du moine chartreux : « Une seule chose compte, c'est l'instant qui passe, c'est
la minute présente, c'est l'amour infini que Dieu a mis dans chacune de ces
minutes. » C'est comme cela qu'en nos êtres de chair et de sang, pèlerins de la
terre, dans le mystère du Christ ressuscité, nous montons au ciel.
Catherine Sesboüé
juillet 2003