SOLS - EPFL
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Ressources naturelles du territoire Plan du cours 1. Principales ressources naturelles du territoire 2. Ressources en eau 3. Ressources en sol 4. Ressources de l'atmosphère SOLS Couche superficielle, meuble, de la croûte terrestre d'épaisseur variable, qui résulte de l'altération des roches sous-jacentes (roche - mère) et de la dégradation des matières organiques, sous d'agents biologiques*, l'influence chimiques et physiques**. Formation lente: 103 à 106 années Milieux fragiles et vulnérables Dégradation rapide (activités anthropiques) Î Ressource non renouvelable * végétation, faune du sol, microorganismes, activité humaine, … ** précipitations, variations de température, gel, dégel, dissolution, … SOL = milieu poreux complexe constitué de 3 phases : • Phase solide: éléments minéraux et organiques • Phase liquide: eau du sol • Phase gazeuse: air du sol SOL = milieu vivant : Le sol abrite une multitude d'organismes qui jouent un rôle très important pour l'environnement. Phase solide (matrice du sol) Eléments minéraux : particules de taille et de forme diverses • • éléments grossiers (> 2 mm) terre fine (< 2 mm): sable, silt, argile (< 2 μm) Eléments organiques : débris végétaux ou animaux en état de décomposition plus ou moins avancée. Les particules de dimension > à 2 μm sont généralement cimentées par un mélange d’argile et d’humus (complexe argilo- humique). Î agrégats: ensemble cohérent de particules élémentaires Agrégats élémentaires et ensemble d'agrégats constituant un assemblage* * http://www.agrocampus-rennes.fr (Photo: C. Walter) Phase liquide du sol Constituée d’eau et de substances dissoutes issues du sol luimême ou apportées de l’extérieur (fertilisants, pesticides, etc.) • principaux anions : NO3-, HCO3-, CO3--, PO4--, Cl- et SO4– • principaux cations : Ca++, Mg++, K+, Na+, NH4+ • gaz dissous • herbicides, pesticides, etc. • etc. Phase gazeuse du sol Air atm osphérique Air du sol Azote 78 % 78-80 % Oxygène 21 % < 21 % Autres gaz 1% 1% Gaz carbonique 0.03 % 0.2 à quelques % Vapeur d'eau Variable Proche de la saturation Composition comparée de l'air du sol et de l'air atmosphérique Dans le sol: CO2 + O2 ≈ 20 % Production journalière moyenne de CO2 : 3 – 5 g / m2 SOL = milieu vivant 30 premiers cm de 1 ha de sol = 5 à 25 tonnes d'organismes vivants Micro-organismes (dimension < 0.1 mm) : bactéries, champignons, levures, nématodes protozoaires, etc. Meso-organismes (dimension 0.1 – 2 mm) : collemboles, acariens, etc. Macro-organismes (dimension > 2 mm) : vers de terre, fourmis, termites, etc. Rôle capital des organismes vivants du sol : • Amélioration de la structure du sol • Transformation de la MO • Dégradation des polluants • Fixation du carbone http://balades.naturalistes.free.fr/images/Collembole-2-03.jpg Principales propriétés physiques des sols • Texture • Structure volume des pores du sol volume total de sol • Porosité n n= • Conductivité hydraulique : capacité qu'a le sol à laisser circuler de l'eau Texture du sol : proportion des particules minérales de différentes tailles qui composent le sol Limites granulométriques fréquemment admises : • Argile : • Silt (limon) : • Sable : • Gravier : < 0.002 mm 0.002 - 0.05 mm 0.05 - 2 mm > 2 mm Exemples de triangle textural Structure du sol : mode d'assemblage des particules de sol STRUCTURE COMPACTE STRUCTURE PARTICULAIRE STRUCTURE EN AGREGATS Eléments sableux noyés dans une masse d'argile Eléments sableux de taille variable sans liaison Eléments sableux et silteux liés en agrégats par un ciment argilo-humique Sol asphyxiant imperméables à l'eau et à l'air Sols filtrants: retiennent peu d'eau et d'éléments nutritifs Sols perméables assurant une bonne aération Forte résistance à la pénétration des racines Forment une croûte (battance) si le sable est très fin ou accompagné de silt Laissent s'écouler l'eau excédentaire, mais en retiennent suffisamment dans les agrégats Difficiles à travailler Pénétration aisée des racines http://www.svt.edunet.tn/Nabeul/svtna01/Sol-vivant/SOL/Constituants%20du%20sol.htm Sol = entité multifonctionnelle vitale… Support physique d’infrastructures diverses Filtre et milieu épurateur Elément vital de production de biomasse Pourvoyeur de ressources naturelles http://greenpack.rec.org/soil/index.shtml Ressources naturelles du sous-sol • Matériaux: gravier, sable, pierre, roche, argile, etc. Construction et autres • Minerais: Fe, Cu, Co, Ni, Ur, sel, etc. Développement socio-économique • Combustibles: gaz, pétrole, charbon, matières organiques, etc. Energie Ressources non renouvelables Energie géothermique • Chaleur • Eau (nappes souterraines non fossiles) Ressources renouvelables Causes de la diminution de l'activité biologiques et de la perte d'espèces : • suppression de la végétation, incendies, feux de brousse • sur-application de fertilisants et de substances phytosanitaires • acidification par les retombées atmosphériques Milieu biologique extrêmement riche Pressions sur le paysage • Intensification de l'agriculture • Abandon de zones agricoles • Développement urbain • Infrastructures de transport • Tourisme et divertissement • Exploitation minière, carrières • Décharges Elément vital du paysage http://greenpack.rec.org/soil/index.shtml http://www.cc-premierplateau.fr/ssrub.php?id=41 Menaces sur les sols • Érosion • Salinisation • Pollution • Acidification • Compaction/tassement • Constructions E nouveaux r o s i o nsols hy Formation de drique du sol Entraînement des particules de sol par l'eau de ruissellement Quantité de sol formé annuellement : entre 2 et 10 tonnes/ha* Î chaque année, il se forme entre 0.1 et 0.7 mm de sol Pertes de sol dues à l'érosion en Suisse Entre 0 et plus de 50 t/ha an, soit jusqu'à plus de 3.5 mm/an Î sur les surfaces sujettes à l'érosion les pertes sont beaucoup plus importantes que la formation de nouveaux sols * 1 tonne/ha ≅ 0.7 m3 de sol, soit une hauteur de sol de l’ordre de 0.07 mm Salinisation du sol a) Salinisation par irrigation avec de l'eau de qualité médiocre Exemple: • Besoins annuels en eau: 900 mm, soit 900 l/m2 ou 9’000 m3/ha • Concentration en sels de l’eau d’irrigation: 1 g/l Î Apport annuel de sel: 9’000 kg/ha Salinisation du sol b) Salinisation par remontées capillaires depuis une nappe peu profonde Lessivage des sels par sur-irrigation volontaire. Effets possibles : contamination de la nappe et remontée de la nappe Lorsque la nappe est à portée de remontées capillaires de la surface : salinisation rapide du sol Salinisation des sols dans la Plaine du Rhône valaisanne • faibles précipitations estivales • forte demande évaporative importantes remontées capillaires • sols relativement perméables • nappe peu profonde (1 à 2 m) Granges Saillon/Riddes Charrat • nappe relativement minéralisée Emplacement des zones sujettes à la salinisation Evolution temporelle des profils de concentration en sels (Plaine du Rhône VS – Région de Charrat) Pollution du sol Pollution: métaux lourds (Pb, Hg, Cd, Cu, Ni,…), substances chimiques liées aux transports et aux activités industrielles, domestiques ou agricoles (pesticides, engrais, lisiers, composts, etc.) Pollution ponctuelle : centres industriels, décharges, militaires, mines, aéroports, bases transports, fuites, chantiers, etc. Pollution diffuse: pollution agricole, retombées atmosphériques, etc. 10 % des sols suisses présenteraient des concentrations en Pb, Cu, Cd ou Zn supérieures aux valeurs limites fixées par l'ordonnance sur la protection des sols (OSol) Compaction/tassement du sol Exemple de la « San Joaquin Valley » (Californie) 1925 Causes: 1955 - drainage des zones marécageuse - pompages excessifs dans la nappe pour l’irrigation Conséquences: - affaissement des sols tourbeux (2 à 5 m) - compaction des sols fins minéraux (argiles) suite à l’augmentation de la pression 1977 http://webworld.unesco.org/water/ihp/db/glossary/glu/ZZ/GP1240.HTM intergranulaire (plusieurs mètres) Tassement et affaissement du sol Palacio de Bellas Artes Mexico City Forts tassements (t 7m) suite à des pompages excessifs dans la nappe Affaissement du sol affectant un bâtiment construit sur d'anciennes galeries minières Tassements/fissurations de bâtiments implantés sur sols argileux http://www.argiles.fr/presentation.asp Constructions Parking recouvert d'asphalte Utilisation du sol en Suisse, 1992/97 La surface construite (routes, bâtiments, etc.) augmente de 70 000 m2/j Effets de la création de vastes zones imperméables : • • • • destruction du sol augmentation des débits de pointe des rivières et de la charge polluante diminution de l'infiltration et de la réalimentation des nappes etc. Parking recouvert de pavés perméables Changement dans la composition du paysage de la plaine du Rhône valaisanne entre 1850 et 2003 Surface en ha Occupation du sol Forêts Zones humides Zones inondables Collines Dunes Zones agricoles Zones urbaines 1 1850 1900 1950 2003 2391 2081 1100 1248 (9.9%)1 (8.7) (4.6) (5.2) 1971 1472 354 305 (8.2) (6.1) (1.5) (1.3) 2614 396 365 133 (10.9) (1.6) (1.5) (0.6) 44 40 27 26 (0.2) (0.2) (0.1) (0.1) 15 8 1 0 16 541 19 101 20 602 18 424 (68.8) (79.5) (85.7) (76.6) 443 327 866 3320 (1.8) (1.4) (3.6) (13.8) 2 Changement depuis 1850 - 48 % Zone du bois de Finges - 85 % - 95 % - 41 % - 100 % + 11 % + 649 % o % de la surface de la plaine entre Brigue et le Léman (240 km ) (Source: F. Zanini, Thèse EPFL N 3635) Plaine à l'Est de Martigny Exemple d'évolution du paysage dans la plaine du Rhône durant le 20ème siècle Sion/Champsec en 2005 Sion/Champsec vers 1930 http://www.crealp.ch/images/files/grosfichiers/8_Lateltin.pdf 1850 (Carte Dufour, 1:100 000) 500 m 1900 (Carte Siegfried, 1:50 000) N EPFL, TOPO 1950 (Carte nationale 1:50 000) Médiathèque Valais 2003 (Carte nationale, 1:50 000) Médiathèque Valais © Swisstopo 2003 Evolution du paysage entre 1850 et 2003 dans la région d'Aproz (F. Zanini, thèse EPFL No 3635) 1850 1900 Forest Wetland area Martigny Floodplain 1950 Evolution temporelle des zones naturelles dans la région de Martigny entre 1850 et 1950 (F. Zanini, thèse EPFL No 3635) Danger sismique Risque = aléa* x potentiel de dégâts Suisse : risque sismique modéré Séisme d’amplitude 5 en moyenne une fois tous les 10 ans Séisme d’amplitude 6 en moyenne une fois tous les 100 ans Séisme de Bâle (1356): amplitude estimée: 6.9 (aujourd’hui dégâts pour 90 milliards de francs) Peu de forts séismes récents Î dangers largement sousestimés, bien que les séismes constituent le plus grand danger naturel Victimes surtout causées par l’écroulement des bâtiments Î rôle capital des ingénieurs et architectes * aléa : probabilité d'apparition d'un séisme de magnitude donnée, pour un temps de retour donné Risques sismiques dans la vallée du Rhône valaisanne* QUELQUES DONNÉES • 1755: violentes secousses dans le Haut-Valais • 1855: destructions entre Viège et St-Nicolas (6 – 6.5) • 1946: séisme de Sierre (magnitude estimée: 5.5) Dégâts constatés dans l'Eglise de Chippis * zone la plus à risque de Suisse avec la région de Bâle http://www.crealp.ch/expo/?pg=seisvs_sierre Historique du dimensionnement parasismique en Suisse • Avant 1970 : risque parasismique quasiment non pris en compte • 1970 : premières mesures suggérées, mais insuffisantes • 1989 : prescriptions parasismiques introduites dans la norme SIA 160 • 2003 : adaptation de la norme SIA 160, qui devient la norme 261, euro-compatible Evolution considérable ces 30 dernières années grâce à de nouvelles connaissances Dégâts potentiels en Suisse • Plus de 90 % du bâti construit avant 1989 est exposé à des dégâts importants • Prescriptions parasismiques trop peu respectées et contrôlées • Î Professionnels mal informés et trop peu formés Potentiel de dégâts élevé Dégâts à St.-Nicolas (VS) après le tremblement de terre de Viège en 1855 Construction parasismique (respectant les normes parasismiques*) • L'architecte et l'ingénieur civil doivent collaborer étroitement dès le début et appliquer les principes modernes de construction parasismique (plans, calculs et dimensionnement) • Dans ce cas, le surcoût est généralement inférieur à 1 % • Le dimensionnement est fondé sur un séisme qui se produit en moyenne une fois tous les 500 ans • Le facteur de risque dépend de : 9 la zone d'aléa sismique 9 la classe du sol de fondation 9 la classe d'ouvrages Transamerica Pyramid (San Francisco) construction parasismique - Roche - Sable/gravier compacté ou cimenté - Couche alluviale superficielle - Sol meuble sans cohésion * Ensemble de règles de construction à appliquer aux bâtiments pour qu'ils résistent le mieux possible à un séisme Zone Z3a: séisme de magnitude 5.5 – 6 pour un temps de retour de 500 ans Zone Z3b: séisme de magnitude 6 – 6.5 pour un temps de retour de 500 ans Norme SIA 261 Carte des zones sismiques en Suisse selon la norme SIA 261 (2003) Zones d'aléa sismique Carte de l’aléa sismique en Suisse représentée par la valeur de dimensionnement de l’accélération horizontale en cm/s2, pour une période de retour de 500 ans Source SED, 2003 Classes d'ouvrages à protéger contre un séisme majeur CO Caractéristiques Exemples I – pas de rassemblements importants de personnes – pas de marchandises ou d’installations ayant une valeur particulière – pas de risque d’atteinte à l’environnement – – – – II – fréquentation possible par un grand nombre de personnes – marchandises ou installations ayant une valeur particulière – infrastructure ayant une fonction importante – risque limité d’atteinte à l’environnement III – infrastructures ayant une fonction vitale – risque considérable d’atteinte à l'environnement habitation, bâtiments administratifs et artisanaux bâtiments industriels et entrepôts parkings ponts dont l’importance après un séisme est faible (ex. passerelles pour piétons) hôpitaux, s’ils n’appartiennent pas à la classe III centres d’achats, stades, cinémas, écoles et églises bâtiments de l’administration publique murs de soutènement et talus bordant des voies de communication importantes après un séisme – ouvrages, équipements et installations destinés à l’approvisionnement, à l’évacuation et aux télécommunications s’ils n’appartiennent pas à la classe III – cheminées de grande hauteur – – – – – hôpitaux d’urgence – ouvrages, équipements et installations servant à la protection en cas de catastrophe (p.ex. bâtiments du feu ou garages des ambulances) – ponts de grande importance après un séisme – ouvrages d’une importance vitale pour l'approvisionnement et les télécommunications – ouvrages, équipements et installations dont la détérioration pourrait mettre en danger l’environnement (p.ex. citernes contenant des substances nocives) Adaptation de la Norme SIA 261 (2003)