Transat Québec Saint-Malo 2012
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Transat Québec Saint-Malo 2012
Vol. 35 No 5 Automne 2012 5,95 $ Transat Québec Saint-Malo 2012 Explosion de records Les îles Vierges britanniques Une semaine de voile au paradis L’électronique marine Traceurs de cartes Vent du large Traversée réussie Essais Sea Ray 410 Sundancer Princecraft Vantage 25 XT Le Ram Heavy Duty 2012 vous enlève un poids, quel que soit le travail que vous effectuez. Il vous offre une capacité de remorquage de 22 750 lb1, un couple insurpassé et le moteur le plus légendaire de sa catégorie, le Cummins Turbo Diesel de 6,7 L. Voilà quelques-unes des nombreuses caractéristiques qui font du Ram le pick-up le plus durable au pays2. Pas étonnant qu’avec tous ses atouts, il soit aussi le camion diesel le plus vendu au pays3. 1 Offert sur certains modèles Ram sélectionnés équipés adéquatement. Attelage de remorquage maximum optionnel requis. Voyez votre concessionnaire participant pour tous les détails. Affirmation basée sur la longévité de l’ensemble de la gamme de pick-up Ram par rapport à la longévité des gammes de pick-up compétitifs. Selon l’étude de R.L. Polk Canada, Inc. des véhicules canadiens des années modèles 1987 à 2011 en opération au 1er juillet 2010. 3 Affirmation basée sur l’immatriculation des véhicules depuis le début de l’année 2011. 2 Par Joani Hotte-Jean Automne 2012 Vol. 35 No 5 Éditeurs Daniel Hébert et Nicole Bonneville Rédaction Nicole Bonneville Joani Hotte-Jean Collaborateurs Mike Milne Bernard Labrecque Denise Gauthier Jean-Louis Lévesque Réal Larose Monique Reeves Michel Brassard Matt Spencer Georges Leblanc Daniel Lévesque Nathalie Mudita Aubut Amanda Comission Mike Gridley Directeur Ventes et Marketing Daniel Hébert Téléphone : (450) 663-4141 Télécopieur : (450) 668-7511 Tél. sans frais : 1-866-433-3553 Ventes nationales Wayne Arthurs Téléphone : (416) 456-7977 Télécopieur : (905) 458-3285 Rédaction Téléphone : (450) 663-4141 Télécopieur : (450) 668-7511 Courriel : [email protected] Distribution Messageries Dynamiques Québec Yachting Inc., 43 rue De Dinan, Laval, Québec H7N 2X8, publie sept (7) parutions, soit le magazine Québec Yachting cinq fois par année, ainsi que le Guide des marinas et le Guide d’achat une fois par année. Québec Yachting se fera un plaisir de recevoir votre courrier. Veuillez faire parvenir vos lettres et commentaires à l’attention du rédacteur à l’adresse indiquée ci-dessous. Québec Yachting ne s’engage pas à retourner les manuscrits, photos ou illustrations non réclamés. Copyright © 2002 Québec Yachting Inc. Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans l’autorisation écrite des éditeurs. ISSN 0833-918X Publications disponibles en kiosque. Droits d’abonnement courants : 21,05 $ (taxes incluses) par année. Envoi de publications canadiennes - Convention numéro 41515515 Service des postes : Veuillez expédier les changements d’adresse et les exemplaires non livrables à : Québec Yachting Inc., 43, rue De Dinan, Laval, Québec, H7N 2X8. Port de retour garanti. Conseil Canadien de la Sécurité Nautique. À LA BARRE Un été majoritairement ensoleillé n’est pas synonyme de repos! C et été, la météo a fait la manchette plus d’une fois avec la sécheresse, des orages parfois violents et du temps chaud. Seulement en juin et juillet, les rapports des données quotidiennes des Archives nationales d’information et de données climatologiques d’Environnement Canada ont répertorié plus d’une vingtaine de journées où le thermomètre a avoisiné les 30 degrés à Montréal. Comme l’explique dans nos pages Bernard Labrecque, le président de la section québécoise de l’Association canadienne d’hydrographie, ce beau temps n’a pas été sans conséquence pour les plaisanciers puisque les niveaux d’eau étaient extrêmement bas par endroits, rendant inaccessibles certains passages étroits et peu profonds. De plus, les noyades répertoriées par la Société de sauvetage étaient en hausse pendant le début de la saison, mais la situation semble s’être stabilisée au moment d’écrire ces lignes. En effet, le 15 août, 51 personnes avaient perdu la vie contre 61 à pareille date l’année dernière. La Transat Québec Saint-Malo 2012 a pris fin le 6 août et Québec Yachting vous propose un dossier à ce sujet afin que vous puissiez en savoir davantage sur cette 8e édition à l’ère du Web 2.0. Vous obtiendrez des détails sur le gagnant, Erwan Le Roux, qui a effectué la traversée à bord de FenêtréA-Cardinal 3, et sur Halvard Mabire, de Campagne de France, arrivé en première position de la Class40 ainsi que sur les Québécois ayant pris part à cette aventure, soit Éric Tabardel, Robert Patenaude et Georges Leblanc. Ce dernier vous raconte d’ailleurs dans nos pages les deux semaines qu’il a passées sur l’Océan Phénix en compagnie de 11 marins. Vous saurez tout sur les épreuves auxquelles il a dû faire face : avaries, dépressions, caprices d’Éole, etc. Puis, Daniel Lévesque dresse le portrait du jeune Antoine Lacasse qui a aussi participé à cette transat à bord de Persévérance 3, piloté par le docteur Robert Patenaude. Ensuite, les voyageurs Denise Gauthier et Jean-Louis Lévesque d’Alero sont toujours en Tanzanie où ils seront victimes d’un vol pendant la nuit, alors qu’ils se trouvaient à Mtwara, le dernier port avant le Mozambique. Quant à Michel Brassard, en collaboration avec Monique Reeves, il vous renseigne sur l’entretien de votre bateau aux Antilles dans sa chronique La retraite à voile et vous ne pourrez rester de glace en parcourant le reportage sur le Rendez-vous Jeanneau, dans les îles Vierges britanniques, en collaboration avec Sunsail Sailing Vacations. Poursuivons avec Mike Gridley qui aborde de nouveau l’électronique marine en vous présentant le système Garmin GPS 5212 facile à mettre à jour et offrant de multiples possibilités, y compris l’ajout de modules complémentaires. Réal Larose vous donne des trucs pour attraper votre espèce de poisson favorite. Vous apprendrez qu’il est important de bien connaître la température de l’eau de l’endroit où vous pêchez à l’aide d’un sondeur de fond, car le poisson que vous voulez capturer sera plus actif, mangera plus et risquera donc de mordre rapidement à votre hameçon si celle-ci est à la limite supérieure de sa zone de confort. Vous devrez également trouver ses refuges thermiques qui varient selon la saison et le temps de la journée. En terminant, la chronique Lecture de Monique Reeves vous permettra de découvrir les résultats d’une importante recherche sur l’évolution des cartes géographiques de l’Antiquité à aujourd’hui avec La quatrième partie du monde de Toby Lester, traduit de l’anglais par Bernard Sigaud. Les jeunes de 5 à 8 ans, tout comme les adultes, seront ravis de consulter l’œuvre collective illustrée Mon premier Larousse de la Mer et la 11e édition du Dictionnaire touristique Globe-Rêveur, tous les pays du monde. Je vous suggère, pour continuer de savourer l’été, le mot caché de Nathalie Mudidat-Aubut, tout en vous souhaitant une excellente fin de saison ainsi qu’une préparation d’hivernage simple et sans imprévus. Automne 2012 QUÉBEC YACHTING Joani Hotte-Jean 3 SOMMAIRE 50 CHRONIQUES 3 À LA BARRE 8ÉCHOS REPORTAGES 34 SEA RAY 410 SUNDANCER 38 PRINCECRAFT VANTAGE 25 XT 14 TRANSAT QUÉBEC SAINT-MALO 2012 Explosion de records 28NAVIGATION Utilisez-vous pleinement votre carte papier ou électronique ? 20 LES ÎLES VIERGES BRITANNIQUES Une semaine de voile au paradis 30 PASSION PÊCHE La « bonne » température 24 L’ÉLECTRONIQUE MARINE Mise à jour et ajouts pour votre traceur de cartes 40 COMPÉTITIONS DE VOILE De l’Outaouais à l’Atlantique Parcours d’Antoine Lacasse 42 LA RETRAITE À VOILE Entretenir son bateau aux Antilles 44 LISTE DE VÉRIFICATION POUR LE REMISAGE 54PASSE-TEMPS Mot caché ESSAIS 32NOUVEAUTÉS 46 VENT DU LARGE L’Océan Phénix à la Transat Québec Saint-Malo Département 56 COURTAGE, SERVICES, ET CARTES D’AFFAIRES En couverture: Gagnant de la 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo dans la classe Open (Erwan Le Roux – FenêtréA Cardinal 3). Crédit photo : Pierre Bouras. 50AVENTURE Dernier port de Tanzanie avant le Mozambique Alero 55CALENDRIER Activités nautiques 56LECTURE 6 34 14 QUÉBEC YACHTING Automne 2012 38 ÉCHOS PAR MONIQUE REEVES Les méduses et hippocampes du nouveau pavillon de l’Aquarium du Québec séduisent les visiteurs Terrasse et vue sur le fleuve. Aquarium du Québec. L e nouveau pavillon de l’Aquarium du Québec, inauguré en mai dernier, fait la joie de toute la famille! Lors de notre visite, les enfants étaient très intéressés par les magnifiques méduses et les gracieux hippocampes, les raies et les requins-marteaux offrant un gracieux ballet tout en couleurs! Pas seulement les enfants puisque les adultes qui les accompagnaient semblaient aussi émerveillés que leur progéniture. Divisé en trois sections et décors différents, ce pavillon mise sur les jeux de lumière envoûtants qui nous plongent dans les mystérieux fonds marins où évoluent ces animaux. Des guides très compétents répondent aux questions multiples relatives à ce monde sous-marin. L’expérience sensorielle de toucher aux raies qui nagent dans un bassin captive particulièrement les tout-petits. L’Aquarium du Québec est situé à la sortie du pont Pierre-Laporte, juste en arrivant à Québec par l’autoroute 20 et la route 73 (direction Québec). Son achalandage est très imposant. Depuis 2006, il a augmenté de 90 %. La clientèle provient dans une proportion de 70 % de l’extérieur de la région de Québec. Le développement de l’Aquarium, amorcé en 2006, a donc permis de faire passer sa fréquentation annuelle de 170 000 visiteurs à 329 000 en 2011-2012. Un passeport annuel est offert à prix intéressant. L’Aquarium du Québec est ouvert toute l’année, sauf à Noël. Si la beauté des mondes sous-marins vous attire, cela vaut le déplacement! www.aquariumduquebec.com Les autres secteurs de l’Aquarium sont aussi fort intéressants. Encadrés par un aménagement paysager luxuriant parsemé de sculptures de sable impressionnantes, les sentiers pédestres nous mènent près des enclos où logent les ours polaires, les renards arctiques et au bassin où résident les morses et les phoques. Ceux-ci se donnent en spectacle lors de la distribution de nourriture. Les morses sont particulièrement drôles, se jetant littéralement dans la vitre de l’aquarium, montrant ainsi leur profonde frustration lorsque la préposée décide d’arrêter la distribution de nourriture constituée de poissons coupés en morceaux. On peut compter trois heures ou plus pour bien apprécier le parcours suggéré et s’entretenir avec les guides qui sont très bien renseignés et affables. Un restaurant avec terrasse situé directement en bordure du fleuve permet de se sustenter avec une vue magnifique. 8 QUÉBEC YACHTING Toucher à une raie dans le bassin tactile. Aquarium du Québec. Automne 2012 Une magnifique méduse. Crédit photo : Stéphane Audet. CHRONIQUE ÉCHOS PAR JOANI Par Réal HOTTE-JEAN Larose Route des Navigateurs : 470 kilomètres à explorer Tourisme Chaudière-Appalaches, Parc Havre du Quai, Saint-Roch-des-Aulnaies. A u début de la belle saison estivale, Tourisme Bas-SaintLaurent, Tourisme Chaudière-Appalaches et Tourisme Centre-du-Québec ainsi que leurs partenaires ont lancé officiellement le prolongement de la Route des Navigateurs au Centre d’interprétation de Baie-du-Febvre. Depuis 1996, celle-ci existait déjà comme route signalisée, au même titre que le Chemin du Roy, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Des panneaux de signalisation bleus ont été installés depuis l’année dernière dans Chaudière-Appalaches et le Centre-du-Québec. Longeant le fleuve Saint-Laurent sur une distance de 470 kilomètres, la Route des Navigateurs reprend le tracé de la route 132 et compte maintenant plus d’une centaine d’attraits touristiques en corrélation avec le domaine maritime. Elle permet aux voyageurs de s’arrêter pour profiter du paysage ou pour participer à des événements organisés par les municipalités riveraines. La Route des Navigateurs traverse le territoire du Bas-Saint-Laurent sur 190 kilomètres, de La Pocatière à Sainte-Luce, et se distingue notamment par ses couchers de soleil hors du commun, ses produits de la mer, le kayak de mer, ses musées et ses phares. Quant à celui de ChaudièreAppalaches, de la côte de Lotbinière aux confins de la Côte-du-Sud, il regorge de moulins à eau, manoirs et demeures ancestrales. Vous pouvez y pratiquer la randonnée et le vélo ainsi qu’effectuer une croisière dans l’archipel de l’Isle-aux-Grues. Il est aussi possible de passer dans le Centre-du-Québec de Baie-du-Febvre jusqu’à Deschaillons-sur-SaintLaurent. Pendant 85 kilomètres, vous en apprendrez sur la faune et la flore en allant faire un tour au Parc écologique de l’Anse du Port, au Centre de la biodiversité du Québec, sans oublier le Cap-Charles, Centre de la navigation et le Centre d’interprétation de Baie-du-Febvre. Vous pouvez prévoir virtuellement vos escales avant de partir en expédition sur la Route des Navigateurs en consultant les brochures gratuites disponibles sur le site Web suivant : www.routedesnavigateurs.ca. ÉCHOS PAR JOANI HOTTE-JEAN Partenaires de l’événement - De gauche à droite : Yves Gilson, du Port de Montréal / Stéphanie Beaudoin, de La Face Cachée de la Pomme / Geneviève Émond, du Bota Bota / Suzanne Sauvage, du Musée McCord / Simon Lebrun, d’Héritage Maritime Canada / Jocelyn Ann Campbell, de l’Arrondissement Ville-Marie / Carole Posée, du Centre des sciences de Montréal / Marie Tellier, de Parcs Canada / Capitaine Alain Arseneault La Vitrine Maritime Quand l’art s’inspire du patrimoine maritime D epuis le 10 juillet 2012, les amateurs de plaisance et passionnés du patrimoine maritime peuvent se rendre dans le Vieux-Montréal, plus précisément à l’intersection des rues de la Commune Ouest et King, pour découvrir La Vitrine Maritime. Les responsables de ce nouvel espace de diffusion extérieur et gratuit prévoient présenter une à deux expositions par année où l’art et la photographie seront à l’honneur afin de dépeindre les mondes maritime, nautique et aquatique. 10 Il est possible d’observer la première exposition intitulée Montréal Maritime D’après Notman, et ce, jusqu’au mois de novembre 2012. Vous pourrez ainsi prendre tout votre temps pour vous intéresser aux douze images en noir et blanc datant du 19e siècle et provenant du Studio Wm. Notman & Son. Ces œuvres sont tirées des Archives photographiques Notman du Musée McCord et reflètent la vie quotidienne maritime et portuaire des gens qui vivaient jadis à Montréal. Toutefois, ce passé n’est pas si lointain et même si le Vieux-Port a changé, le fleuve Saint-Laurent joue toujours un rôle important pour l’économie du Québec. La Vitrine Maritime est devenue réalité grâce à Héritage Maritime Canada qui fait la promotion du patrimoine maritime afin de sensibiliser son importance au public par le biais d’activités et d’événements. Si vous souhaitez obtenir davantage de renseignements sur La Vitrine Maritime, vous pouvez naviguer sur le http://heritagemaritimecanada.com. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 VOILIERS MARQUES LONG. ANNÉE PARTICULARITÉ J Boats C&C Jeanneau Beneteau Westsail C&C Viking Beneteau Vulcain Nauticat Beneteau Freedom Beneteau C&C Beneteau Westsail Niagara Withby Beneteau Beneteau Hunter Beneteau 24’ 30’ 32’ 32’ 32’ 33’ 34’ 35’ 36’ 37’ 39’ 41’ 41’ 41’ 42’ 42’ 42’ 44’ 46’ 49’ 50’ 1981 1988 1984 1998 1975 1976 2007 1980 1986 2011 1985 1999 1984 2012 1974 1985 1983 1992 1998 2008 1997 Remorque, pont et coque rénovés 2 cabines, enrouleur, dodger. Dériveur, Diesel Bimini, guindeau, radar Cotre, enrouleur, diesel Yanmar diesel(2008) rénové Mât enrouleur, propulseur Acier, cockpit central Pilothouse ketch, diesel 90 HP Mât classique, dodger, bimini Cat ketch , Yanmar 44 HP, generatrice Oceanis 411, 3 cabines, 2 enrl. Diesel 50HP, course/ croisière Nouveau modèle, livraison été 2012 Cockpit central, classique, rénové Rénové, très propre Cockpit central, 2 enrouleurs Oceanis 440, 3 cabines, 2 enrl. 3 Cabines, 2 enroureurs Mât enrouleur, génératrice hors taxes 3 Cabines,winchs elec PRIX 10,000 $ 54,900 $ 16,900 $ 87,500 $ 34,900 $ 28,000 $ 139,900 $ 24,500 $ 159,000 $ Sur demande 89,000 $ 154,500 $ 84,000 $ Sur demande 159,000 $ 129,000 $ 129,000 $ 164,500 $ 195,000 $ 345,000 $ US 259,000 $ BATEAUX MOTEURS Polaris Mainship Grand Banks Atlantic BHM Island Gipsy 24’ 34’ 36’ 36’ 40’ 2003 1979 1989 2001 1989 Coque rigide, 2 Honda 115HP Rénové à neuf, Perkins 215HP (2000) Trawler, 2 Ford Lehman 90HP Trawler classique, Downeast Trawler Diesel 65,000 $ 79,900 $ 139,000 $ 239,000 $ 119,000 $ Boutique Départ en Mer 4306, rue St-Denis - Montréal 514-288-6273 • Vêtements St-James • Antiquités marines • Décoration CADEAUX LUXUEUX ET RAFFINÉS Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 11 ÉCHOS PAR JOANI HOTTE-JEAN Diane Reid : une coureuse ambitieuse et courageuse! Crédit photo : Naguib Kerba. A u cours de la dernière année, la skipper Diane Reid et ses coéquipiers ont participé, dans la catégorie « Séries », à plusieurs courses de qualifications et séances d’entraînement en découvrant les côtes de la France et de l’Angleterre à bord du voilier One Girl’s Ocean Challenge, un Mini 650 de 6,5 mètres. Au mois d’avril, cette audacieuse sportive a pris part, en double avec Nick Sellars, à la Demi-Clé où ils ont parcouru 150 milles nautiques (278 km), de Locmiquélic (près de Lorient) à Pornichet. Le bateau n’est arrivé sur place que quatre jours avant le départ, ce qui leur a causé plusieurs ennuis, dont le non-fonctionnement des deux pilotes automatiques. De plus, alors qu’il faisait nuit, le bout-dehors s’est brisé. L’équipage a donc été retardé et a terminé en 39e position sur 55 participants. Ensuite, Diane Reid a quitté en solo Pornichet pour se rendre à Plymouth afin de se joindre à la Mini Fastnet, en double avec Andrew Leslie. Dame nature ne les a pas aidés en leur offrant des vents contraires soufflant à près de 30 nœuds (56 km/h) et des vagues mesurant approximativement 4,5 mètres (15 pi). Certains concurrents ont même qualifié cette Fasnet comme la plus difficile des dix dernières années : plusieurs d’entre eux ont été atteints de nausées et de vomissements ou traités pour hypothermie, sans oublier le recensement important de dommages matériels. Considérant ces conditions difficiles, les deux navigateurs ont décidé d’abandonner après les premiers 200 milles nautiques (370 km) avec la ferme intention de se reprendre l’année prochaine! les non-Européens, elle pourra prendre part à la 19e édition de la Mini-Transat en 2013-2015, organisée par Douarnenez-Courses, qui se dirigera possiblement vers la Guadeloupe avec une escale dans l’archipel des Canaries. La passion qu’éprouve cette femme pour la voile, et plus particulièrement pour les compétitions, a pris naissance pendant son enfance. Il y a dix ans, elle a goûté à l’expérience de navigation en solitaire. L’adrénaline ressentie ce jour-là fut comme une drogue et, depuis, elle n’a qu’une seule idée en tête : concourir! Ambitieuse, n’ayant pas peur de foncer, l’athlète croit dur comme fer qu’il faut parler de nos objectifs, petits ou grands, pour mieux les planifier et les atteindre. Si la carrière de cette coureuse vous intéresse, vous pouvez faire voile jusqu’au site Web http://www.onegirlsoceanchallenge.com. Après cette mésaventure, à la fin du mois de mai, Diane Reid s’est rendue jusqu’à Douarnenez pour concourir, en solitaire, à l’épreuve du Trophée Marie-Agnès Péron, qui compte 220 milles nautiques (407 km). La météo était clémente avec des vents soufflant de 0 à 25 nœuds (46 km/h), ce qui lui a permis de mieux connaître les limites de son bateau et de se hisser au 35e rang sur 80 participants. Ces derniers temps, elle a travaillé fort pour trouver des commanditaires afin de réaliser ses rêves, dont Cousin Trestec, La Garantie, UK Halsey et Aquafolia. Elle doit maintenant trouver un commanditaire principal afin de pouvoir retourner en France dans le but de se qualifier à diverses courses, dont celles en classe mini (A, B, C), totalisant 1000 milles nautiques (1852 km). Si elle réussit à obtenir une des six places pour 12 QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Savon Écologique Biodégradable Certifié Commenditaire du est un commanditaire du Pour la même quantité d’énergie que consomme une ampoule de 100 watts ordinaire, vous pouvez faire fonctionner 6 à 8 téléviseurs Majestic HD à DEL! 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Le gagnant : FenêtréA-Cardinal 3 La première participation du skipper Erwan Le Roux, accompagné d’Yvon Cardinal, Antoine Carpentier et Mathieu Souben, a retenu toute l’attention, le 1er août, alors que son trimaran de 50 pieds, FenêtréA-Cardinal 3, a terminé doublement vainqueur en Classe Open, dans la catégorie Multi 50, en pulvérisant d’environ 37 heures le record datant de 2008 de Franck-Yves Escoffier qui avait effectué cet itinéraire avec le même trimaran en 11 jours, 3 heures et 19 minutes. La vitesse moyenne de l’ancien Crêpes Whaou 3 était la plus rapide de la flotte avec 12,59 nœuds (23,32 km/h) pour parcourir les 3288 milles nautiques (6093 km) de la course. Près des côtes bretonnes, le vent d’ouest a perdu de sa force et le courant contraire l’a ralenti à moins de 3 nœuds 14 L’équipage gagnant à bord de FenêtréA-Cardinal 3. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 REPORTAGE (5,6 km/h). Sans surprise, il a aussi complété la première étape de cette épreuve en arrivant premier aux bouées de passage dans le cadre du Circuit 6 villes, 6 bouées, soit à La Malbaie, Rimouski, Matane, SainteAnne-des-Monts, Gaspé et Percé. Les spectateurs pouvaient participer à diverses activités tout en voyant et encourageant les matelots. La mise sur pied de ce trajet de 400 milles nautiques (740 km) a engendré une nouvelle proximité avec le public en lui faisant découvrir le fleuve Saint-Laurent par le biais de ce sport, tout en attisant la flamme des passionnés de voile. à 100 %. Nous avons été tout de suite trempés et ça a duré neuf jours. Quand on a des conditions comme ça au départ, ce n’est jamais simple pour la suite. Nous avons su trouver ensuite le bon rythme, une fois que nous avons passé Saint-Pierre. » Après avoir dû abandonner en cours de route la Transat Jacques Vabre à la suite d’une avarie en 2011, cette victoire s’ajoute à son palmarès qui comprenait déjà la première place au Tour d’Arabie en 2012 et à la Transat Jacques Vabre en 2009. La même année, il avait aussi été couronné champion du Tour de France sur Courrier Dunkerque. Campagne de France Concernant le légendaire et redoutable skipper Halvard Mabire, qui compte à son actif pas moins de 30 courses transatlantiques, il a terminé en première position dans la Class40 pour la deuxième édition consécutive avec ses coéquipiers Miranda Merron et Christian Bouroullec en naviguant sur le Campagne de France. Il a battu son propre record de 2008 d’environ 44 heures avec un temps total de 11 jours, 17 heures et 30 minutes. Il a réussi à se démarquer en parcourant la distance la plus courte de cette édition avec 3028 milles nautiques (5608 km), tout en étant le plus rapide de sa catégorie en naviguant moyennement à 10,18 nœuds (18,85 km/h). Déclarant ne pas avoir manœuvré de manière tactique pendant la vacation radio du 3 août, il a tout de même révélé que le but de sa brigade avait été de faire avancer le voilier rapidement et de s’amuser en prenant la direction qui lui plaisait. Leurs connaissances ont donc permis d’effectuer les bons choix, ce qui a porté fruit et aidé à rester calme pendant l’aventure. Campagne de France en navigation. Dans la dernière année, il avait participé en duo avec Merron à diverses étapes de la Global Ocean Race, une course autour du monde avec escales et s’est hissé au 4e rang du classement général de l’Atlantic Cup. Sur le site Internet officiel de FenêtréA-Cardinal 3 (http://www. fenetreacardinal.com), Le Roux a résumé son expérience : « Le départ s’est fait dans de la brise avec du très beau temps. Toute la descente du Saint-Laurent a été exceptionnelle. Après, ça s’est un peu gâté parce que nous sommes sortis au près dans des conditions de vent raisonnables, mais dans une mer désordonnée. Le bateau a beaucoup souffert et l’équipage aussi. Nous avons eu du mal à nous amariner et à nous alimenter correctement. Le plafond nuageux était très bas, l’humidité était Comment la transat s’est-elle déroulée pour les Québécois? Éric Tabardel Éric Tabardel, qui était accompagné de Damien de Pas, Alain Molimard et Philippe Boisclair, a établi un nouveau record avec son monocoque Bleu en naviguant à une vitesse moyenne de 8,79 nœuds (16,28 km/h) et en franchissant les 3111 milles nautiques (5764 km) qui le séparaient de Saint-Malo en 13 jours et 14 heures. Ces Québécois ont donc été les plus rapides depuis les tout premiers débuts de la Transat en 1984. Cet exploit se compare d’ailleurs à celui du navigateur montréalais Gerry Roufs qui, après avoir intégré l’équipe olympique de voile, a battu à trois reprises un record de vitesse en sillonnant l’Atlantique en 1986, 1988 et 1990 avant de disparaître dans l’Antarctique sept ans plus tard lors du Vendée Globe. Cette première traversée de l’Atlantique en course lui a donné une bonne idée des performances que pouvait lui offrir son voilier, mis à l’eau en 2007, comparativement aux autres de nouvelle génération, et il en est très satisfait. Dès son arrivée, il a tout de même annoncé être un peu déçu : « On veut toujours arriver en meilleure position. Nous aurions espéré avoir de meilleures voiles plus durables. Malheureusement, nous avons perdu l’usage de notre gennaker et de notre solent. De plus, nous avons eu des ennuis avec notre petit spi, mais disons qu’en général notre objectif était de finir avec tout notre équipage et le bateau en bon état. Je pense que de ce côté-là, c’est mission accomplie. » Tabardel lève son chapeau au reste du peloton qui n’a pas hésité à mettre les voiles malgré les forts vents. Bleu en navigation. Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 15 REPORTAGE Georges Leblanc Pour sa sixième participation, le populaire dirigeant de l’Équipe de Voile Océanique et auteur Georges Leblanc est arrivé en cinquième position dans la Classe Open. Son groupe, constitué de lui-même et de 11 marins (René Caissie, Sonia Cormier, Marc Drouin, Martin Dumont, Dave Gaudreau, Sébastien Jean, Pierre Lepage, Manon Marois, Philippe Morrissette, Michel Sacco et Walter Timmerman), n’a pas eu la vie facile à bord de son monocoque de 65 pieds, Océan Phénix. En effet, le 5 août, à près de 50 milles nautiques (92,65 km) de Saint-Malo, Leblanc déclarait ceci lors d’une vacation radio : « Ça va de mieux en mieux depuis que nous avons du bon vent parce que nous Persévérence 3 arrive à destination. Antoine Lacasse, en affirmant qu’ils avaient prévu un voyage de 16 ou 17 jours et que son rêve était enfin devenu réalité! Pas de chance pour EDF Énergies Nouvelles Les amateurs de la Transat ont retenu leur souffle, le 12 juillet dernier, lorsqu’en pleine sortie médiatique, le voilier EDF Énergies Nouvelles, avec à sa barre David Augeix, a percuté deux fois une bouée d’acier. Un safran a éclaté et la pièce commandée en Europe est arrivée à Québec quelques jours avant le départ. Son équipage a donc pu partir. Par contre, le voyage n’a pas été de tout repos avec la perte de l’étai principal qui lui a fait perdre un temps précieux. Il a tout de même réussi à se positionner en 15e place de la Class40 et en 2e position sur 7 du classement Vintage comprenant les bateaux de première génération. Océan Phénix à Québec. Crédit photo : Joani Hotte-Jean. avons vécu toutes sortes d’affaires, dont des dépressions. Nous n’étions pas toujours au bon endroit. » Auparavant, son spi s’était brisé dans les alentours de l’Isle-aux-Coudres; plus loin, il a perdu son balcon, ce qui lui a fait prendre beaucoup de retard. « On ne peut pas envoyer des gens à l’avant quand c’est la grosse houle et risquer de perdre un équipier. Nous l’avons toujours dit : la priorité, c’est la sécurité, puis nous sommes prêts à négliger nos performances pour que notre monde arrive à bon port. » Latitude Neige-Longitude Mer arrive à SaintMalo par miracle! L’aventure a bien failli s’interrompre abruptement deux jours avant l’arrivée d’Aurélien Ducrox, Jeffrey MacFarlane et Rémi Fermin à Saint-Malo quand le safran de Latitude Neige-Longitude Mer s’est fendu. Ils ont tout de même pu continuer leur route et terminer en 14e position de la Class40. Robert Patenaude Robert Patenaude, un urgentologue à l’Hôpital Honoré-Mercier, a décidé de célébrer sa trentième année de rémission de la leucémie en mettant de côté le travail pour cinq mois et en s’engageant, en 2012, à la Transat Plymouth-Newport, puis à la Transat Québec Saint-Malo. Tous les dons qu’il a recueillis serviront à faire avancer la recherche à l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie. En 2009, il a été le premier Canadien à gagner la Bermuda One-Two. À bord de Persévérance 3, il n’aura pas eu la chance de répéter cette prouesse puisque son spi s’est déchiré à Percé. Même s’il a fini en 20e position dans la Classe Open, son arrivée à destination s’est faite dans la joie et la bonne humeur avec ses coéquipiers Tom Amory et 16 EDF Énergies Nouvelles à Québec. Crédit photo : Joani Hotte-Jean. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 REPORTAGE Une transat à l’ère du Web 2.0 Carte virtuelle, applications mobiles, vacations radio et Virtual Regatta Dans le cadre de cette 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo, les internautes n’ont rien manqué de ces faits marquants grâce à Internet. Environ 77 000 ont suivi son évolution par la cartographie virtuelle accessible au http://transat.korem.com/course ainsi que sur l’application mobile conçue et développée par Korem pour les iPhone, iPad et les téléphones intelligents utilisant le système d’exploitation Androïd. Celle-ci a d’ailleurs été téléchargée plus de 1300 fois sur le Google Play Store et plus de 7000 fois sur l’iTunes Store d’Apple. Ceux-ci pouvaient connaître les conditions météo que ces derniers devaient affronter, leurs inquiétudes, leurs joies. L’émotion ressentie était bien évidente à leur arrivée à Saint-Malo. Plus de 9000 amateurs de jeux en ligne ont pu se divertir en s’inscrivant sur le site de Virtual Regatta au http://www.virtualregatta.com/index_ tqsm2012.php en se mesurant les uns aux autres. Les joueurs pouvaient régler leur bateau en ajustant son cap et en choisissant son type de voile : Spi ou Foc. Mana TPN, CocoNeuil et patdepp ont été les trois personnes les plus rapides et ont remporté une casquette et un polo à l’effigie de la course. Toutes les recettes engrangées par l’achat d’options étaient destinées à la Fédération canadienne de la faune. Les réseaux sociaux Les internautes pouvaient échanger des textes, images et vidéos publiés par GESTEV ou d’autres personnes sur Facebook, Twitter, Vimeo et Flickr. À propos de Twitter, les utilisateurs se servant du mot clé #TransatQSM étaient inventoriés dans les listes de la micro-application Twailing, développée par Jos Rozen, qui affiche des tweets sur la thématique des courses au large. De nombreux abonnés y étaient d’ailleurs très actifs, dont ce dernier ainsi que Nicholas Lescarbeau qui a suivi la course avec enthousiasme grâce à l’application pour iPhone et Latitude Neige-Longitude Mer en navigation. Cinq fois par jour, cet outil localisait et positionnait les participants sur une carte disponible en formats 2D et 3D, donnait de l’information sur les conditions météorologiques, proposait pour plus de réalisme des couches pour le jour et la nuit, des vents, de la houle et du contenu multimédia qui permettait de voir des images et vidéos fournies par les participants. Il était aussi possible d’obtenir de l’information sur les bateaux d’un seul clic, puis d’activer le mode historique pour revoir l’entièreté de la course. Ce n’est pas tout! Les usagers pouvaient consulter la liste des partenaires, lire les derniers gazouillis mis en ligne sur Twitter par le comité organisateur, puis les services offerts à proximité étaient répertoriés (hôtels, restaurants, stationnements, banques) et il était facile d’obtenir des renseignements sur les activités organisées à Québec et à Saint-Malo. Tout utilisateur d’applications sait qu’il faut souvent plusieurs versions avant que des ajustements soient effectués, l’internaute P. Vachon a fait mention de sa satisfaction sur Google Play : « Superbe application. Beau design et superbes fonctionnalités. L’ajout des activités et des attraits autour des sites à Québec et Saint-Malo est très intéressant et utile. » Les mordus de la Transat pouvaient lire le journal de bord des skippers sur le site officiel de l’événement et écouter quotidiennement des vacations radio (une capsule enregistrée pendant que les équipages étaient en mer) pour obtenir des nouvelles des skippers au http://www.transatquebecstmalo.com/section/vacations-radio. Automne 2012 Application mobile de GESTEV. qui a été émerveillé par le départ à Québec. La journaliste Carole Astier a également fourni beaucoup d’informations inédites sur son blogue À la découverte de la Class40 (http://aladecouvertedelaclass40. blogspirit.com) et a envoyé plus de 200 gazouillis à propos de cette course dans la Twittosphère. Quelques skippers étaient très généreux et ont divulgué au public de précieuses informations sur leur aventure. Georges Leblanc a fait partie du nombre en mettant en ligne sur YouTube des vidéos prises en pleine action, en écrivant quotidiennement des billets sur son site Internet et il a micro-blogué plusieurs fois par jour sur Twitter. Il y a mentionné ceci le 30 juillet, alors qu’il s’émerveillait : « Cette nuit, les dauphins filaient comme des torpilles autour du bateau. Le plancton phosphorescent illumine leur passage. C’est fabuleux! » Puis, le 2 août, il précisait ceci : « Notre gennaker aurait été fort utile, mais il n’est plus! » QUÉBEC YACHTING 17 ESSAI REPORTAGE Micro-application Twailing, développée par Jos Rozen. En terminant, ne soyez pas ébahi si la prochaine Transat Québec Saint-Malo n’a pas lieu comme à l’habitude dans quatre ans, mais dans deux ans, comme l’a mentionné son directeur, Jean-Claude Maltais. « La Transat Québec Saint-Malo a trouvé sa formule en termes de parcours, mais nous réfléchissons certainement à une fréquence différente, et pourquoi pas sur un rythme tous les deux ans. La vie des classes de bateaux évolue très vite et nous ne pouvons pas à ce jour prédire ce que sera l’état des flottes dans les différentes classes qui nous intéressent et que notre course intéresse : Class40, Multi50, MOD70, IMOCA, 52 pieds monotypes, etc. » Quant au président et directeur général de la firme GESTEV, mandatée cette année à titre de producteur délégué par Voile internationale Québec, il a effectué une déclaration encore plus 18 ambitieuse : « La Transat Québec Saint-Malo est sur un rythme tous les quatre ans et, à l’avenir, pour Québec, nous avons l’ambition d’organiser une course tous les ans. Ce sera une grande nouveauté pour nous, mais nous désirons vraiment avoir une continuité dans les événements de voile au Québec. Tout est possible et nous allons travailler dans ce sens. » D’ici à la 9e édition, Québec Yachting espère que l’intérêt du public pour la compétition de voile continuera d’augmenter de manière considérable. À tous les participants de cette fabuleuse aventure, bonne chance dans la concrétisation de vos projets et bon vent! Gracieuseté : GESTEV. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Automne 2012 QUÉBEC YACHTING PAR JOANI HOTTE-JEAN PHOTOS : QUÉBEC YACHTING REPORTAGE Les îles Vierges britanniques Une semaine de voile au paradis Norman Island. I l y a quelque temps, soit du 3 au 10 mars 2012, Jeanneau America a organisé, après plus d’un an de travail, un rassemblement de propriétaires avec leur famille, des concessionnaires, fournisseurs, journalistes et divers invités au paradis de la voile : les îles Vierges britanniques. Cette première expérience en eaux étrangères a été couronnée de succès avec la participation d’environ 120 personnes provenant de partout en Amérique du Nord, dont du Canada, soit de Calgary, Toronto et Montréal, ainsi que des États-Unis, notamment du Vermont, de New York, du Texas, de Floride et de la Virginie. La flotte comprenait un certain nombre de personnes à bord de leur propre voilier et près de vingt équipages avaient loué des embarcations avec Sunsail Sailing Vacations. Cette compagnie a vu le jour en 1974 pour répondre à la demande des fervents de voile et de sports nautiques en vacances. Plus de 800 yachts sont maintenant disponibles partout dans le monde, soit les Caraïbes, la Méditerranée, le Pacifique Sud, l’océan Indien et l’Europe. Sunsail organise des sorties de voile éducatives, divers événements corporatifs pour des entreprises ou organisations nautiques et, depuis 2011, des courses pour les marins de tous les niveaux, de débutant à expert. 20 Arrivée à Saint-Thomas. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 REPORTAGE Wickham’s Cay, Tortola Pour ce rendez-vous, uniquement des Jeanneau avaient été réservés par Sunsail et le regroupement était facilement identifiable. En effet, un grand drapeau marine, gris et blanc avec leur logo en forme de rose des vents avait été installé sur tous les mâts. Les gens pouvaient donc ressentir un sentiment d’appartenance et créer des liens d’amitié dans cet archipel d’une cinquantaine d’îles, situé entre l’Atlantique Nord et la mer des Caraïbes, d’une superficie de 150 km2, repéré par Christophe Colomb en 1493 et passé aux mains des Britanniques en 1672. The Baths. Pour les participants, l’aventure a commencé sur l’île de Tortola, la plus importante et la plus active des îles Vierges britanniques, et plus précisément dans sa capitale, à Road Town, où ils ont pris possession de leur nouvelle résidence flottante temporaire. Un groupe de six amis est d’ailleurs monté à bord du Frenchip II, un Jeanneau 44i confortable avec deux postes de barre, possédant trois cabines et autant de salles de bain ainsi qu’un carré volumineux. Avant de partir pour le goûter de bienvenue où plusieurs ont découvert le Painkiller, un cocktail inventé dans les années 70 à Jost Van Dike, composé de rhum brun, de jus d’ananas et d’orange, de crème de noix de coco et de muscade, tous ont reçu un bracelet leur donnant accès aux installations et aux plages. Bitter End. Le lendemain, les capitaines devaient assister à une rencontre avec les guides de Sunsail pour en apprendre davantage sur les îles en obtenant des conseils de navigation (comme contourner Mosquito Island pour se rendre à North Sound en évitant de passer près de Cow Bay pour ne pas s’échouer sur les côtes de Virgin Gorda) et pour tout savoir sur les endroits à ne pas manquer ou à éviter. La 19e édition du Guide touristique sur les îles Vierges britanniques (The Cruising Guide to the Virgin Islands), écrit par Nancy et Simon Scott, a été distribuée aux personnes présentes afin qu’elles soient fin prêtes à prendre le large. Bitter End, vue de la montagne. Peter Island. Sprat Bay, Peter Island Une fois la réunion terminée, tous sont retournés à leur voilier pour mettre le cap vers Sprat Bay à l’hôtel de Peter Island afin de prendre la photo de groupe permettant d’immortaliser leur participation à cet événement, dont ils garderont d’excellents souvenirs longtemps. Plus tard, le souper de bienvenue a bien rempli les estomacs et plusieurs ont reçu en cadeau des articles promotionnels comme des serviettes, bouteilles, casquettes, sacs et autres. Automne 2012 The Baths et Bitter End, Virgin Gorda Le 5 mars, la flottille a navigué jusqu’à Virgin Gorda, reconnue par les plaisanciers pour ses plages et lagons magnifiques, puis s’est amarrée à The Baths sur une des nombreuses bouées fixes servant à préserver les fonds marins. Ce labyrinthe rocheux regorge de sable blanc et de bassins à l’eau bleue limpide. Le groupe s’est donc amusé à marcher entre les rochers, à les escalader avec l’aide de câbles ou de rampes et à se baigner. La même journée, les gens se sont déplacés jusqu’au populaire Bitter End Yacht Club où ils sont restés deux jours. L’endroit est reconnu pour ses plages sans fin et ses coraux où la faune aquatique abonde de poissons multicolores. Le soir venu, ils ont assisté à une conférence de l’auteure Tanya Aebi (Maiden Voyage et I’ve Been Around) qui a fait le tour du monde en solitaire en 892 jours. À peine âgée de 18 ans en 1985, elle a quitté le port de New York à bord de son voilier de 26 pieds (7,7 m) Varuna pour parcourir 27 000 milles nautiques (plus de 50 000 km) en naviguant sur la mer Rouge, la Méditerranée et l’Atlantique Nord, tout en faisant escale dans 23 pays. Depuis ce temps, quelques autres jeunes ont répété ce même type d’exploit, dont l’Américain Zac Sunderland. QUÉBEC YACHTING 21 REPORTAGE La journée suivante fut intense en émotions. Vers 9 h, il était possible de s’intégrer à un groupe de discussion pour échanger des idées afin d’améliorer les produits Jeanneau. En fin d’avant-midi, la randonnée en montagne en a ravi plusieurs en offrant une superbe vue sur l’horizon et les bateaux au mouillage. Puis, les sportifs pouvaient affronter leurs compagnons en prenant part à une régate amicale en concourant sur un dériveur Laser ou un catamaran. Les vents soufflaient très fort et la majeure partie d’entre eux durent abandonner la course. Marina Cay. The Big Bay, Norman Island La veille du départ, un souper thématique sur la piraterie a été organisé à Norman Island dans The Big Bay au bar-restaurant Pirate’s Bight. Robert Louis Stevenson se serait d’ailleurs inspiré de rumeurs concernant la présence d’un trésor sur cette île pour écrire, à la fin du 19e siècle, le best-seller L’Île au trésor. En terminant, pendant toute la durée de ce séjour dans les îles Vierges britanniques, il a fait un temps magnifique. La formule tout inclus a été grandement appréciée ainsi que la variété des mets offerts chaque soir. Ce Rendez-vous Jeanneau a été si populaire que des destinations sont envisagées comme la Croatie ou la Turquie. Pour en savoir davantage sur les dernières nouveautés Jeanneau, visitez le site Web www.jeanneau.com. Pour toute autre information, consultez www.sunsail.com. Marina Cay. Marina Cay. Marina Cay, Great Camanoe Le 7 mars, les équipages bénéficiaient de deux journées libres et pouvaient choisir de visiter Anageda, Guana Island ou Marina Cay à Great Camanoe. Cette dernière destination est très populaire pour sa plongée en apnée et sa faune composée, entre autres, de tortues géantes et de magnifiques raies. Après avoir passé la journée dans l’eau, quelques-uns avaient envie de se rendre au Soggy Dollar Bar, à Jost Van Dike, pour acheter une tasse en souvenir dans laquelle ils pouvaient de nouveau déguster le Painkiller. 22 QUÉBEC YACHTING Automne 2012 TOUT NOUVEAU! Flotte Sunsail First 40 Des modèles prêts pour la course ou la croisière à partir de notre emplacement no 1 aux États-Unis, soit San Francisco! Consultez notre brochure sur notre emplacement à San Francisco! La planète est composée à 70 % d’eau – Avec Sunsail, le plaisir est garanti à 100 %! Plus Plus Plus Plus de régates autour du monde de choix de modèles que toute autre compagnie de destinations à couper le souffle pour votre argent APPELEZ AU 888.350.3568 OU VISITEZ WWW.SUNSAIL.COM C o u r s e s | É c o l e s d e v o i l e Automne | L o c2012 a t i oQUÉBEC n d eYACHTING yachts | Événements corporatifs CHRONIQUE REPORTAGE Par Mike Gridley L’électronique marine (seconde partie) Mises à jour et ajouts pour votre traceur de cartes D eux des plus grandes qualités attribuées aux écrans multifonctions (MFD) et traceurs de cartes offerts sur le marché sont leur flexibilité et leur côté évolutif. Dans le passé, ils étaient encombrants et difficiles à installer, sans oublier les sommes exorbitantes qu’il fallait débourser pour se procurer un ensemble complet d’équipements de communication. L’avènement de l’interface NMEA 2000 permet maintenant d’ouvrir des possibilités infinies. Avec les MFD modernes, vous pouvez débuter avec un simple écran pouvant servir de traceur de cartes. Ces types d’appareils sont disponibles dans une vaste gamme de formats et certains modèles peuvent être montés soit en saillie ou encastrés. L’avantage est que vous pouvez ensuite leur ajouter toutes sortes d’autres fonctionnalités selon vos besoins et votre budget. Dans le numéro précédent du magazine Québec Yachting, nous avons parlé des systèmes de navigation Furuno et Raymarine. Cette fois-ci, nous porterons notre attention sur un système Garmin conçu pour équiper un yacht Ocean Alexander de Propriétaire : Gunnar Poschmann Bateau : Ocean Alexander 48 Système : Garmin GPS 5212 « Quand j’ai acheté ce bateau, il était équipé de plusieurs systèmes électroniques différents qui étaient répartis sur deux tableaux de bord. J’ai tout fait enlever pour n’en faire qu’un seul. Je me suis donc retrouvé avec un ensemble complet Raymarine et j’ai été vraiment estomaqué de sa facilité d’utilisation. L’écran tactile est totalement intuitif et un charme à manier. J’ai commencé par le GPSMAP 5212 muni d’une sonde pour la profondeur, la vitesse et la température de l’eau. Par la suite, j’ai ajouté le système VHF AIS de Garmin et j’envisage aussi de me procurer une antenne radar, la météo satellite et des caméras de surveillance. » 24 QUÉBEC YACHTING Automne 2012 REPORTAGE 48 pieds. Son propriétaire, Gunnar Poschmann, a choisi un Garmin pour ses besoins de navigation. L’automne dernier, je suis allé y jeter un coup d’œil afin de constater quelles possibilités offre ce système et quels sont les modules complémentaires qu’on peut lui ajouter. Le coeur de la suite consiste en un Garmin GPSMAP 5212 que son propriétaire a monté en surface sur son tableau de bord. L’appareil possède une interface à écran tactile de grande qualité et un écran plein soleil de 12,1 pouces. Cette interface est extrêmement facile à utiliser et très flexible. Il suffit d’effleurer l’écran et la navigation devient un jeu d’enfant, et ce, même pour un novice de l’électronique. Le Garmin utilise la cartographie BlueChart, au moyen d’une carte SD qui peut être facilement introduite dans l’appareil – nul besoin de télécharger ou de transférer des données. Si vous voulez ajouter une nouvelle dimension à votre navigation, vous pouvez ajouter les cartes BlueChart g2 Vision, telles que MarineEye et FishEye qui vous permettront de voir en trois dimensions ce qui se passe au-dessus et sous le bateau. L’écran XGA permet d’afficher les images satellites et les photos aériennes avec beaucoup de détails. Il est également idéal pour afficher une image vidéo de la salle des machines et des caméras arrière. Garmin GPSMAP 5212 En connectant le GPSMAP 5212 au réseau à grande vitesse Garmin Network, il est possible de le relier à d’autres écrans multifonctions et systèmes grâce à un éventail d’accessoires de gestion de réseau et de composants compatibles NMEA. C’est ce qu’a fait le propriétaire du yacht en ajoutant les fonctionnalités d’un sonar à son écran multifonction grâce à une sonde NMEA 2000 de Garmin reliée à un capteur existant pour mesurer la profondeur et la température de l’eau. Automne 2012 QUÉBEC YACHTING Composants de réseau 25 REPORTAGE D’autre part, voulant améliorer l’aspect communication, le propriétaire du bateau a fait l’acquisition d’un récepteur marin VHF 300 AIS de Garmin. Il s’agit d’une boîte noire qui peut être dissimulée à n’importe quel endroit. Ainsi, seuls le microphone et le haut-parleur du combiné demeurent visibles. Cette configuration permet d’ajouter des combinés à d’autres postes de navigation sur votre bateau. De plus, ce récepteur est compatible avec les porte-voix, les systèmes d’intercommunication ainsi que les normes NMEA 0183 et 2000, en plus des communications DSC. Comme outil de navigation, le VHF 300 AIS reçoit simultanément les signaux de classe A et B, permettant ainsi d’obtenir des informations sur l’identification, la position et la vitesse des autres bateaux. L’écran multifonction Garmin permet d’ajouter une foule de composants électroniques et de systèmes afin de répondre aux besoins des plaisanciers, par exemple l’ajout d’une antenne-récepteur satellite GXM 51 pour la météo. Grâce à sa conception intégrée tout-en-un, l’antenne est facile à installer. Il suffit de relier le câble NMEA au réseau afin que l’antenne, compatible avec l’interface NMEA 2000, fournisse des données météo graphiques à l’écran multifonction. Garmin VHF300 AIS Garmin GXM 51 Garmin GMR604 xHD Garmin GHP10 26 Pour obtenir le summum afin de naviguer dans n’importe quelles conditions météo, vous pouvez aussi ajouter le radar digital GMR HD. Il s’agit encore d’une installation de type prêt-à-l’emploi permettant de diviser l’écran ou de grossir des images d’un simple toucher du doigt. D’un diamètre de 4 pieds et d’une puissance de 6 kilowatts, le GMR HD fournit huit fois plus de données qu’un radar standard, et ce, avec un niveau de détail jamais atteint. L’électronique marine a vraiment parcouru beaucoup de chemin. Les performances et la connectivité de la nouvelle génération d’écrans multifonctions et traceurs de cartes vous permettent maintenant d’accéder à toutes vos applications favorites. Vous pouvez simplement commencer avec une unité de base pour ensuite y faire des ajouts au fil du temps sans avoir à vous départir de composantes, et ce, grâce à la magie et à la simplicité de la gestion de réseau et à l’interface NMEA 2000. Et n’oubliez pas que vous pouvez faire tout cela indépendamment de la taille de votre bateau! QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 27 CHRONIQUE PAR BERNARD LABRECQUE aideront à choisir ou à préparer votre équipage pour faire un voyage des plus agréables malgré les imprévus qui s’imposeront en cours de route. Votre expérience et celle de votre équipage sont essentielles, mais elles ne sont pas gage d’un voyage sans incident ou, pire, accident. Il faut aussi disposer des connaissances de base en navigation, avoir des équipements et des outils à bord en nombre suffisant et connaître leur fonctionnement. Les vendeurs des magasins spécialisés dans les sports nautiques vous conseilleront sur l’équipement approprié à disposer dans votre embarcation selon votre type de navigation et vous donneront aussi de l’information sur leur fonctionnement. Voilà pour l’équipement. Il reste cependant l’aspect des connaissances de base ou avancées en navigation à combler, en plus de disposer des cartes et publications nautiques à jour. Utilisez-vous pleinement votre carte papier ou électronique? L ’été tire à sa fin et j’espère que vous avez navigué à votre satisfaction. Selon l’endroit où vous naviguez, il se peut que les bas niveaux d’eau vous aient causé quelques ennuis en faisant émerger des entités qui sont normalement sous l’eau. Cela a eu l’avantage pour les moins initiés de mieux comprendre les profondeurs et de mieux interpréter les symboles apparaissant sur les cartes marines, que ce soit la version papier ou électronique. L’inconvénient à cet avantage est que certains passages étroits et peu profonds n’étaient plus accessibles à la navigation de plaisance. Je rappelle aux navigateurs que vous pouvez obtenir les niveaux d’eau observés et prédits sur le site Internet du Service hydrographique du Canada au www.marees.gc.ca ou en composant le 1 877 775-0790. Ce dernier numéro de téléphone offre moins d’endroits que le site Internet et l’information disponible est aussi réduite mais tout aussi pertinente. Je vous invite à consulter le site www.marees.gc.ca/fra/info/bulletin pour en connaître les détails et l’imprimer au besoin. Dame Nature est capricieuse et elle met plusieurs écueils au hasard sur notre route pour nous tester. La tenue d’un journal de bord permet de pallier en partie ses inconvénients. La mémoire étant une faculté qui oublie, on peut référer à nos archives avant d’entreprendre nos voyages afin de mieux situer les endroits critiques et d’évaluer la part des conditions météorologiques dans la contribution à ces moins bons moments. On devrait aussi y retrouver le nombre de personnes à bord et leur niveau d’expérience à exécuter les manœuvres. Ces informations et celles que vous recueillerez de vos amis ou de diverses sources vous 28 On trouve une multitude d’informations sur Internet concernant la navigation pour les personnes qui aiment apprendre en autodidacte ou dont l’horaire ne permet pas facilement d’assister à des formations théoriques. On peut commencer par les signes conventionnels, abréviations et termes utilisés sur les cartes marines (http://www.cartes.gc.ca/publications/chart1carte1/chart1-carte1.pdf), communément appelés la « Carte no 1 ». Cette carte permet d’interpréter toutes les informations symbolisées apparaissant sur les cartes marines canadiennes et selon la norme de l’Organisation hydrographique internationale. On trouve aussi sur Internet et sur le marché des DVD montrant plusieurs facettes quant à la façon d’utiliser les cartes marines. À titre d’exemple, on retrouve, dans la collection Savoir pratique, le DVD Faire le point et tracer sa route, qui aborde une panoplie de sujets concernant la planification d’un voyage et la façon de faire ses relevés en cours de navigation. Finalement, l’automne et l’hiver sont de bons moments pour prendre des cours de navigation de plaisance offerts par des organismes accrédités, tels que les Escadrilles canadiennes de plaisance, la Société de sauvetage, Formation nautique à Québec et plusieurs autres bonnes écoles. On a encore en mémoire les occasions où on aurait aimé avoir plus de connaissances et de moyens pour se sortir plus facilement de situations difficiles ou tout simplement les éviter. Les informations transmises par les instructeurs et les échanges avec d’autres adeptes des sports nautiques dans ces cours sont de bons moyens pour acquérir de nouvelles connaissances, tant du point de vue théorique que sur les équipements actuels et à venir. Ces cours permettent d’apprendre et de corriger à l’occasion de fausses perceptions afin de mieux utiliser les cartes marines. Ces dernières font partie des éléments de base à connaître pour votre sécurité et celle des autres sur les plans d’eau. Bonne fin de saison de navigation en toute sécurité! Bernard Labrecque Président Association canadienne d’hydrographie Section du Québec [email protected] QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Puissant, efficace, durable ! Visitez votre détaillant local Mercury. Voyez les tout nouveaux modèles 2012 Bellerive Marine 875, rue Bellerive Saint-Jean-sur-Richelieu (Qc) J2X 2X3 450.347.1848 Série 62 Série 78 Série Oregon Série Montana www.raytech.ca 1451, boul. des Laurentides Laval, Québec H7M 2Y3 450-975-1015 Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 29 CHRONIQUE PASSION PÊCHE Par Réal Larose La « bonne » température Réal Larose. L a température semble affecter toutes les créatures vivantes. Lorsqu’il fait très chaud ou très froid, l’activité des hommes et des animaux ralentit. En regardant autour de nous, c’est facile à constater. Mais le même phénomène se produit-il sous l’eau? Le comportement des poissons qui vivent dans l’élément liquide estil influencé par la température de celui-ci? Ceux qui étudient les espèces marines en sont persuadés et ont même établi des zones de « température idéale » pour chaque type de poisson. Cependant, rien ne demeure « idéal » pour longtemps. La température de l’eau peut changer rapidement. Alors, que font les poissons? Est-ce qu’ils partent immédiatement à la recherche d’une zone où l’eau est à la température qui convient? Sont-ils prêts à supporter plus de chaleur si la zone qu’ils fréquentent est riche en nourriture et en abris? Les poissons seraient les mieux placés pour répondre à ces questions. Faute de dialogue possible, il faut examiner le comportement des diverses espèces pour mieux comprendre l’impact de la température sur les poissons et ajuster nos techniques de pêche en conséquence. La température idéale Les animaux à sang froid comme les poissons et les micro-organismes marins ne peuvent contrôler la température de leur corps. C’est plutôt l’eau qui les entoure qui contrôle cette température. Si vous consultez un manuel spécialisé traitant des mœurs des poissons, vous y trouverez, pour 30 chacune des espèces, une gamme de températures suggérées comme étant celles des zones aquatiques les plus fréquentées par les membres de l’espèce. Par exemple, le doré jaune fréquente des profondeurs où la température de l’eau s’étale de 13 à 18 oC. Le touladi, par contre, préfère des zones où la température gravite autour des 10 oC, tandis que l’achigan à grande bouche peut supporter des températures dépassant les 30 oC. Chacune de ces espèces est plus active et mange plus lorsque l’eau du secteur qu’elles fréquentent atteint la limite supérieure de la zone « confortable ». Par exemple, selon les données d’une étude très sérieuse, l’omble de fontaine (truite mouchetée) consomme, par semaine, une quantité de ménés (ou d’autres proies) égale à 50 % de son poids à une température de 13 oC. Les quantités de nourriture sont moindres à 9 oC et à 17 oC. Ces données nous permettent donc de penser que les poissons sont plus actifs, se nourrissent plus et, par conséquent, sont plus faciles à capturer dans un environnement où la température atteint la limite supérieure de cette zone de confort particulière à chaque espèce. Donc, la connaissance de la température de l’eau peut nous aider à trouver les poissons et, surtout, à trouver des poissons qui sont prêts à attaquer notre leurre. Trouver la « bonne » température La température a un effet significatif sur le milieu et sur le métabolisme des poissons. Très scientifique tout ça, mais comment s’en servir pour capturer plus de poissons? Capturer des poissons, c’est assez facile! C’est de les trouver qui est difficile et une bonne connaissance de la température que les poissons préfèrent et des zones d’un plan d’eau où vous pouvez retrouver une eau à cette température est un grand pas dans la bonne direction. De nombreux pêcheurs possèdent déjà un sondeur de fond qui indique la température de l’eau en surface. Pour ceux qui ont un vieux modèle de sondeur qui n’offre pas cette caractéristique bien utile, plusieurs fabricants, dont la compagnie MinnKota, proposent de petits thermomètres numériques à bas prix, comme le MKA39, qui indiquent avec précision la température de l’eau de surface. Si vous ciblez surtout des poissons d’eau chaude comme le doré, le brochet QUÉBEC YACHTING Automne 2012 PASSION CHRONIQUE PÊCHE Tirer avantage de la température Une fois que vous connaissez la température de l’eau grâce à un instrument précis et que vous pouvez trouver les refuges thermiques qui attirent les poissons selon la saison (le printemps, de l’eau plus chaude de 3 ou 4 degrés que le reste du lac; l’été : de l’eau plus froide de 3 ou 4 degrés), il existe d’autres façons de tirer avantage de l’impact de la température sur l’activité des poissons. Tôt en saison, il est souvent préférable de pêcher en eau un peu plus profonde le matin pour ensuite se rapprocher de la berge en après-midi pour profiter du réchauffement de l’eau moins profonde qui rend les poissons plus actifs. Durant l’été, le contraire est préférable : pêcher en eau peu profonde le matin pour ensuite graduellement se diriger vers les plus grandes profondeurs. et l’achigan, c’est suffisant. Pour les salmonidés, un appareil qui possède une sonde qui peut être descendue vers de plus grandes profondeurs est souvent plus pratique. Les refuges thermiques L’impact de la température sur le comportement et les mouvements des poissons se fait surtout sentir lors des changements de saisons : de l’hiver au printemps, du printemps à l’été et de l’été à l’automne. Par exemple, les humains réagissent à ces changements en baissant le chauffage et en mettant en marche la climatisation à l’approche de l’été. Les poissons, quant à eux, partent à la recherche de refuges thermiques. Selon la période de l’année, ces refuges prennent la forme de zones où l’eau est plus chaude ou plus froide qu’ailleurs. La thermocline (zone de transition thermique rapide entre les eaux superficielles et les eaux profondes) est un des refuges les plus connus des pêcheurs de salmonidés, mais il en existe de nombreux autres qui passent souvent inaperçus. Par temps froid, l’eau qui entoure les roches qui percent la surface offre un de ces refuges thermiques moins connus. En effet, la chaleur des rayons du soleil est absorbée par ces roches et se communique à l’eau environnante. Vous pourrez alors, à l’aide de votre thermomètre, constater que la température de l’eau dans ces zones est souvent de 3 ou 4 degrés supérieure. C’est suffisant pour attirer de nombreux poissons, à la fois proies et prédateurs, qui trouvent dans ces zones plus de confort, et pour mettre en branle la chaîne alimentaire. Par temps chaud, les refuges thermiques sont différents. Une fois que la période de reproduction est terminée et que l’été pointe son nez, c’est la fraîcheur qui attire les poissons. C’est alors que la thermocline exerce son pouvoir d’attraction. C’est dans cette zone que se produit le plus important changement de température, l’eau se refroidissant de plusieurs degrés en l’espace de quelques mètres. C’est aussi dans cette zone que se produit une importante augmentation du niveau d’oxygène qui agit comme un véritable aimant pour les salmonidés. Les affluents agissent aussi comme refuge thermique durant la saison chaude. L’eau des ruisseaux qui se jettent dans un lac provient souvent de sources souterraines et est ordinairement plus froide et plus oxygénée. Elle accumule encore plus d’oxygène si leur cours est rapide et tumultueux. L’eau de tout l’estuaire peut alors être de 3 à 6 degrés plus froide que celle du lac. Cette climatisation naturelle attire une foule de poissons qui fréquentent ces endroits pour y trouver le confort, mais qui ne lèvent pas le nez sur un petit repas pris à la fraîcheur. Les herbes peuvent aussi servir de refuge thermique. Les nénuphars et les autres herbes forment souvent, durant la saison chaude, des tapis végétaux sous lesquels les poissons trouvent des zones d’ombre. Ils peuvent circuler sous leur surface dans une eau dont la température est inférieure de quelques degrés à celle de l’eau libre. Cependant, si les herbes deviennent trop denses, le contraire se produit. Les herbes compactes, de couleurs foncées, captent les rayons du soleil et la chaleur se communique à l’eau. Les poissons abandonnent alors ces denses masses vertes où l’eau est plus chaude pour chercher refuge ailleurs. Automne 2012 Vous devriez aussi adapter la vitesse de votre présentation à la température de l’eau. Lorsque la température de l’eau se situe à la limite supérieure de la zone de confort de l’espèce ciblée, les poissons de cette espèce réagissent bien à une vitesse de traîne ou à une récupération assez rapide. En accélérant le rythme, vous couvrez plus de territoire et vos chances de succès sont plus grandes. Par contre, si la température de l’eau est à la limite inférieure ou même sous celle-ci, il est préférable de ralentir considérablement son approche pour mieux imiter le mouvement des proies et laisser une chance aux prédateurs de réagir. La température de l’eau influence le comportement des poissons et devrait aussi Barbotte brune. influencer le comportement des pêcheurs. Le cycle de vie des poissons se répète chaque saison et la température de l’eau y joue un rôle important. C’est souvent l’élément qui détermine l’endroit choisi par les poissons pour établir résidence. Et une fois que l’on sait où sont les poissons, le reste… c’est facile! Tableau des températures « idéales » Poisson Température (en oC) Achigan à grande bouche 18 à 25 oC Achigan à petite bouche 18 à 22 oC Brochet (petit) Autour de 19 oC Brochet (gros) 12 à 17 oC Doré jaune et noir 8 à 21 oC Maskinongé Autour de 17 oC Omble de fontaine 11 à 15 oC Touladi 8 à 11 oC Truite arc-en-ciel 13 à 16 oC *Barbotte brune Peut supporter des températures jusqu’à 36 oC Notez bien : Ces températures sont des points de repère et peuvent varier selon la position géographique du plan d’eau. QUÉBEC YACHTING 31 Nouveautés PAR JOANI HOTTE-JEAN Partir en croisière avec l’Hélia 44 de Fountaine Pajot Catamarans L’Hélia 44 2013 de Fountaine Pajot Catamarans sera présenté en grande première américaine, du 4 au 8 octobre prochain, à Annapolis, au Salon du voilier des États-Unis (United States Sailboat Show). Ce multicoque de 13,3 m (44 pi), de l’architecte naval Berret Racoupeau, a été conçu pour les croisières et possède un carré avec une table ainsi qu’une banquette pouvant accueillir jusqu’à six personnes. Celuici laisse entrer la lumière du jour grâce à des baies vitrées panoramiques. L’aménagement à aire ouverte est spacieux et donne sur un cockpit plain-pied séparé par une baie coulissante servant de passe-plat vers la cuisine. Il comprend un bimini rigide intégré ainsi qu’une table en teck assez grande pour six invités. En montant dans un escalier accessible par le cockpit, vous et quelques compagnons pourrez prendre place au poste de barre et sur le rouf où sont aménagés un bain de soleil et une banquette. Le futur propriétaire pourra choisir entre deux versions, soit la Quatuor, incluant quatre cabines doubles et quatre salles de bain ou la Maestro, comprenant une suite privée avec salle de bain à tribord et deux cabines d’invités avec deux salles de bain à bâbord. La surface de la grand-voile est d’une dimension de 70 m2 (230 pi2) et celle du génois est de 45 m2 (148 pi2). La motorisation standard compte deux moteurs diesel d’une puissance de 40 ch chacun avec des hélices bipales fixes. Le prix de base de l’Hélia 44 avoisine les 428 000 $ et vous pouvez le découvrir en visionnant une vidéo au http://www.catamarans-fountaine-pajot.com. Chavirer sans danger avec la batterie submersible au lithium de Torqeedo 24 La nouvelle batterie Power 26-104 au lithium de Torqeedo offre une protection contre les courts-circuits, les surcharges, les décharges profondes, les erreurs de charge et l’inversion de polarité. Ce produit est composé d’un cylindre en acier avec protection individuelle de chacune des 336 cellules par quatre mécanismes de sécurité. Il est aussi muni d’un interrupteur marche/arrêt et sa centrale de gestion est à la fine pointe de la technologie. Pesant 55 lb (25 kg) et mesurant 58 cm de longueur sur 22 cm de hauteur, il peut produire jusqu’à 2685 watts d’énergie par heure. En cas d’immersion, il restera étanche (norme IP67) pendant 30 minutes et la tension électrique sera coupée pour prévenir la corrosion électrochimique et la formation de gaz explosif. Son autonomie variera selon votre vitesse de navigation. Par exemple, si vous allez à bas régime (1,5 nœud) avec le moteur à barre franche Cruise 2.0T, votre batterie communiquera à votre ordinateur de bord qu’elle pourrait durer jusqu’à 110 heures. Par contre, si vous l’utilisez à plein régime (entre 5 et 6,5 nœuds), vous devrez la recharger avec votre chargeur de 350 watts après deux heures d’utilisation. Même si la Power 26-104 a été spécialement conçue pour un usage marin, vous pouvez l’employer sur la terre ferme pour alimenter divers éléments électriques. Elle est en vente chez plusieurs détaillants au Québec pour un prix d’environ 2 585 $. Vous obtiendrez de plus amples renseignements sur celle-ci en visitant le www.torqeedo.com. Mieux voir dans le noir avec les lumières au DEL de Perko 00101 POwER 26-104 La compagnie2.685 Perko, qui 107propose divers Étanche accessoires marins depuis Wh 25 kg Wh/kg 577,5 x 218,5 Communication avec l‘ordinateur x 253,5 mm IP 67 de bord des Cruise 1907 aux États-Unis, a effectué une mise à jour de ses lumières au DEL de la série Stealth. Les nouveaux Stealth II sont certifiés visibles dans un rayon de deux milles nautiques par la Garde côtière des ÉtatsUnis (USCG) et sont recommandés pour les bateaux à moteur de moins de 20 m (66 pi). Les propriétaires d’embarcations de moins de 12 m (32 pi) peuvent aussi s’en servir ou opter pour des Stealth de la version précédente. La bicolore peut projeter de la lumière à l’horizontale et à la verticale. La blanche illumine, quant à elle, sur 360 degrés et est disponible avec une tête fixe ou amovible. Polis et en acier inoxydable, ces produits sont résistants à la corrosion plus longtemps, ce qui augmente leur espérance de vie utile. Ils ne deviennent pas chauds au toucher, ne consomment pas beaucoup d’énergie et éblouissent peu. 32 La lumière bicolore coûte 85 $ et le prix d’une paire de lumières éclairant de côté est de 160 $. Vous pouvez naviguer virtuellement vers le www.perko.com pour en apprendre davantage sur les articles Perko. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Automne 2012 QUÉBEC YACHTING ESSAI PAR MIKE GRIDLEY Sea Ray 410 Sundancer D epuis plusieurs années, la gamme de modèles Sea Ray Sundancer sert de référence chez les fabricants de croiseurs sport en termes de design et de qualité. Même si les compétiteurs ont présentement tendance à suivre plus rapidement le courant, ces derniers n’ont qu’à bien se tenir. En effet, le fabricant Sea Ray vient de faire un formidable pas en avant cette année avec le lancement de son nouveau 410 Sundancer qui fixe la barre encore plus haut par rapport à la norme. Le 410 Sundancer surprend autant par son côté évolutif que fonctionnel : évolutif dans ses options d’aménagement et de puissance; fonctionnel en raison de son concept centré sur les besoins réels des usagers et propriétaires. La première option qui vous est offerte consiste à choisir entre un modèle équipé d’une arche conventionnelle – ou aileron sport comme on a l’habitude de l’appeler chez le fabricant – un toit ouvrant ou encore un toit rigide (comme notre modèle d’essai). Avec un toit rigide, vous ne serez pas complètement à l’abri des rayons du soleil si vous choisissez le vaste toit ouvrant offert en option qui permet d’aérer le cockpit, en plus des conduits de ventilation du pare-brise. Les hublots latéraux de notre modèle d’essai comportaient également des ouvertures. L’inconvénient est que cela crée des angles morts et le fabricant a choisi de ne plus en inclure pour ses modèles en production. Dommage, car avec des cadres plus étroits, cela aurait pu remédier au problème. Donc, je vous recommande plutôt l’option climatisation. Malgré son toit rigide, le 410 Sundancer a donc été aménagé afin de profiter pleinement des rayons du soleil. Une banquette en U enveloppante se prolongeant au-delà du toit peut accueillir un bon groupe d’invités. De plus, tous les coussins des sièges sont articulés de 34 QUÉBEC YACHTING Salon Sous le pont, la luminosité est omniprésente partout sur le bateau. Automne 2012 ESSAI Sea Ray 410 Sundancer Sur l’eau, les invités adoreront prendre place du côté bâbord du salon, où ils auront droit à des accoudoirs qui équipent les modèles présentement en production. Évidemment, le plus bel endroit sur le bateau a été réservé pour le capitaine et son second. On y trouve un siège double ajustable en hauteur et muni de traversins et d’accoudoirs. Poste de pilotage Un design rafraîchi et audacieux! façon à faciliter l’accès aux compartiments de rangement situés sous la banquette. Pour encore plus de confort et d’agrément, le dossier de la banquette arrière s’ouvre, permettant ainsi de créer une plateforme de bronzage encore plus vaste, que le fabricant appelle un « Sun Gate ». Malgré cet immense espace dédié à ceux et celles qui sont friands de soleil, il y a encore beaucoup de place pour le rangement. Afin de répondre à toutes les attentes des passagers, on retrouve dans le cockpit arrière tout ce qu’il y a de mieux afin de se rafraîchir et de casser la croûte, tels un barbecue offert en option, un réfrigérateur équipé d’une machine à glaçons, une poubelle, un seau à glace, un évier ainsi qu’une glacière encastrée. Notons également la présence d’un téléviseur à écran plat, un lecteur DVD et une table en bois massif. Automne 2012 Le design du poste de navigation du 410 Sundancer a été rafraîchi, tout en conservant ce qu’il y a de mieux comme équipement de contrôle des systèmes du bateau, le tout judicieusement placé au bon endroit. Sous le pont, la luminosité règne. Les stylistes du fabricant ont en effet réalisé des merveilles dans le choix des couleurs, des textures et des matériaux qui réfléchissent la lumière des larges hublots et des puits de lumière. On a vraiment l’impression d’être dans un condo de ville. QUÉBEC YACHTING Coin-cuisine La cuisine est non seulement vaste mais aussi très fonctionnelle. 35 ESSAI Au besoin, vous pourrez facilement convertir le canapé en similicuir en couchette, en plus d’être l’endroit idéal pour regarder un film sur le téléviseur Sony de 32 pouces, équipé d’un lecteur DVD et son « surround ». Du côté du coin-cuisine, le comptoir pâle contraste bien avec les armoires foncées. On y trouve un réfrigérateur avec congélateur séparé en inox, une plaque de cuisson en céramique, un four micro-ondes ainsi que des luminaires modernes. La cabine avant offre une foule de commodités et constitue un endroit merveilleux pour dormir. Elle possède aussi quelques attraits supplémentaires qui risquent de prolonger son utilisation comme un lit avec matelas Posturepedic. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour le positionner parfaitement selon le confort que vous recherchez, par exemple pour faire de la lecture ou regarder un film sur le téléviseur à écran plat. Les propriétaires apprécieront également la salle de bains privée. Cette dernière est décorée avec goût et comprend une cabine de douche en acrylique, un plancher de céramique et des boiseries en teck. Cabine principale La cabine principale est équipée d’un lit ajustable au simple contact d’un bouton. Sea Ray offre deux choix d’aménagement de cabine pour vos invités à bord du 410 Sundancer, soit avec une cabine complètement fermée ou encore une cabine semi-ouverte pouvant servir de salon, regarder la télévision ou même prendre le dîner en rabattant une table. L’endroit se convertit en couchette, et ce, avec une rapidité et une simplicité déconcertantes Peu importe votre choix, vos invités apprécieront la salle de bains moderne mise à leur disposition, toute décorée de teck. Les deux moteurs diesels standards Cummins MerCruiser QSB 8.3 V-drive constituent un excellent choix, mais la meilleure option demeure le système de propulsion par pods Zeus de CMD. Notre modèle d’essai en était d’ailleurs équipé. Tout le monde sera d’accord pour dire que le système de commandes Zeus est génial pour manœuvrer près des quais, mais il ne faut aussi pas oublier les nombreux avantages qu’il procure en cours de navigation. Avec la commande de pilote automatique, tout est si simple. Vous n’avez qu’à effleurer un bouton et vous voilà parti! Grâce à la puissance de ses deux moteurs diesels de 750 ch, associée au système de propulsion par pods Zeus, le 410 Sundancer nous a permis d’atteindre une vitesse de pointe de 56,81 km/h à 3050 tr/ min. Notre vitesse de croisière la plus économique se situait à 44,1 km/h (2600 tr/min). 36 Salle de bain principale Intimité et luxe. Cabine des invités Une cabine semi-ouverte pouvant servir de lieu de relaxation, casser la croûte ou dormir. Nous avons adoré la précision des manœuvres avec ce bateau. Tout se fait en douceur. En fait, le jour de notre essai, nous sommes partis sur l’Atlantique à partir de Fort Lauderdale lors du Salon nautique international. Nous avons cependant dû rebrousser chemin parce que notre caméra de télévision était défectueuse. Le bateau se manœuvre comme un charme autour des quais et ses performances sur l’eau sont vraiment de première classe, et ce, même dans les eaux agitées. J’ai passé beaucoup de temps à bord du Sea Ray 410 Sundancer et je peux vous dire qu’il n’y a qu’un seul mot pour décrire parfaitement ce bateau : « raffinement ». Que ce soit le style du bateau, ses matériaux, ses performances, tout sur le 410 Sundancer est pur raffinement. Et imaginez si vous l’équipez du système Zeus! Caractéristiques principales MOTEUR DU MODÈLE D’ESSAI : Deux moteurs à quatre temps Cummins MerCruiser Diesel QSB5.9 380HO de 375 ch avec système de propulsion par pods Zeus 3500 ACCÉLÉRATION : 0-20 / 12.1; 0-30 / 20.0 VITESSE DE POINTE (tr/min/m/h) : 3,050 / 35.3 VITESSE DE CROISIÈRE (tr/min/m/h) : 2,600 / 27.4 FICHE TECHNIQUE Longueur hors tout : 41 pi 6 po / 12,65 m Largeur : 13 pi / 3,96 m Poids : 25 875 lb / 11 737 kg Réservoir d’essence : 255 gal / 965 litres Prix : 874 660 $ US (PDSF de notre modèle d’essai); 659 299 $ US (PDSF du modèle de base) QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Grand répertoire d’embarcations Des milliers de bateaux à vendre ESSAI Par Matt Spencer Princecraft Vantage 25 XT S elon moi (vous en jugerez à la fin de cet article), Princecraft fabrique les meilleurs pontons qui soient. Le fabricant est en effet sans cesse à l’affût de nouvelles idées pour y parvenir tout en s’adaptant aux demandes de ses clients et concessionnaires. Vous allez voir à quoi je veux en venir en lisant les lignes qui suivent. Pour l’instant, disons que c’est avec cette idéologie que Princecraft présente un nouveau modèle en 2012 : le Vantage 25 XT. La série Vantage fait partie des pontons de milieu de gamme du fabricant. Ces derniers sont bien équipés et polyvalents, tout en étant très accessibles côté prix. Disponibles en plusieurs configurations et longueurs, ils vous permettront de vous adonner à vos activités favorites, que ce soit la randonnée, la pêche et même le ski nautique. D’une longueur hors tout de 25 pieds 11 pouces, le Vantage 25 XT est réputé pour son utilisation judicieuse de l’espace disponible à bord, autant pour ses commodités que son confort. D’un bout à l’autre du ponton, vous aurez droit à des chaises longues sous lesquelles on trouve des compartiments de rangement. Cet aménagement permet ainsi de créer un passage au centre, de l’avant à l’arrière. Le poste de pilotage, comme on est en droit de s’attendre chez Princecraft, est à la fois sobre, bien pensé et dispose de tout l’équipement nécessaire. Une instrumentation complète ainsi qu’un volant sport inclinable rendent la conduite plus qu’intéressante pour le capitaine. La console comporte également un porte-verre pratique directement placé devant le levier de commande ainsi qu’un plateau où vous pouvez déposer votre portefeuille, votre cellulaire ou vos lunettes de soleil. De plus, à l’intérieur de la console, on trouve un compartiment de rangement suffisamment vaste pour y déposer une glacière lors des journées de longue randonnée. 38 La console et le tableau de bord sont très sobres et bénéficient d’ajouts bien pensés tels un porte-verre pratique ainsi qu’un plateau pour déposer les menus objets. De plus, à l’intérieur de la console, on trouve un compartiment de rangement suffisamment vaste pour y déposer une glacière. Mais il y a autre chose! Ce modèle est également disponible avec l’ensemble Performance PLUS, qui comporte un troisième flotteur au centre, synonyme à la fois d’encore plus de plaisir sur l’eau et de rendement. En effet, outre les performances accrues dont vous bénéficierez, vous pourrez ajouter un compartiment de rangement pour les skis sous le plancher (chose peu commune sur un ponton). J’ai eu l’occasion de faire l’essai d’un modèle équipé de l’option « Performance » et d’un moteur Mercury Verado de 150 ch. Le fait de combiner un troisième flotteur muni d’ailerons de performance au moteur Verado rend la conduite complètement différente par rapport à un ponton standard. Le tout se traduit par plus de rendement et de plaisir de conduire. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 ESSAI Princecraft Vantage 25 XT Puis, en le relevant un peu, nous avons grimpé jusqu’à 54,72 km/h. Que dire de plus? Si vous affectionnez simplement les randonnées tranquilles, ce modèle conviendra aussi parfaitement. Vous penserez que le moteur Verado s’est arrêté tellement il est silencieux. Peu importent vos besoins, ce ponton vous procurera des heures et des heures de plaisir sur l’eau durant la saison chaude. Rappelez-vous ce que je vous disais au début de cet article : Princecraft est vraiment à l’écoute de ses clients et concessionnaires afin de leur donner précisément ce qu’ils veulent. Cette nouvelle configuration de sièges placés côte à côte est l’une des améliorations principales sur ce nouveau modèle. Plusieurs acheteurs avaient en effet souligné le fait que le siège passager était situé trop à l’avant ou à l’arrière de celui du capitaine. Dorénavant, il y aura toujours quelqu’un pour lui tenir compagnie. Les deux sièges sont aussi disponibles avec dossier inclinable et accoudoirs ajustables. Caractéristiques principales MOTEUR DU MODÈLE D’ESSAI : Hors-bord à quatre temps Mercury Verado de 150 ch L’ajout de ce troisième flotteur permet aussi de relever le devant du ponton et d’éliminer ainsi l’effet de traînée sur l’eau, lui procurant plus de vitesse. En réglant l’inclinaison du moteur au plus bas, nous avons d’abord pu atteindre une vitesse de pointe de 49,08 km/h. Parfois, il ne s’agit pas uniquement d’une question d’espace, mais plutôt la manière d’utiliser cet espace, comme c’est le cas pour cette salle d’habillage escamotable située près de la porte d’entrée. Habituellement dissimulée sous la plateforme de bronzage, celle-ci est maintenant plus accessible et se déplie facilement. Sur notre modèle d’essai, elle comportait également une toilette chimique avec système d’évacuation à pompe. ACCÉLÉRATION : 0-20 / 5.6 VITESSE DE POINTE (tr/min/m/h) : 3700 / 34.4 VITESSE DE CROISIÈRE (tr/min/m/h) : 2000 / 14.7; 2500 / 20.8; 3000 / 26.5; 3500 / 30.8 FICHE TECHNIQUE Longueur hors tout : 25 pi 11 po / 7,9 m Largeur : 8 pi 6 po / 2,6 m Réservoir d’essence : 29 gal / 110 litres Prix : 48 340 $ (PDSF du modèle d’essai) ESSAI DE VITESSE : GPS Garmin Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 39 COMPÉTITIONS DE VOILE PAR DANIEL LÉVESQUE De l’Outaouais à l’Atlantique Parcours d’Antoine Lacasse Quand on surfe, on a toujours 20 ans! Antoine Lacasse et Robert Patenaude. L ’histoire débute par une froide matinée de février. J’ai donné rendez-vous à Antoine Lacasse dans un restaurant du chemin Sainte-Foy, à Québec. Antoine est un accro de la course au large. Le printemps précédent, il a terminé en accéléré sa dernière session d’études au cégep avant d’entrer à l’Université Laval en comptabilité. Cela lui a donné quelques mois pour aller sur les pontons de la Floride rechercher les opportunités pour s’entraîner à son sport favori et, surtout, enrichir son expérience de la mer. Il participe à une première épreuve qui le mènera à Key West. Puis, c’est la remontée par la côte est jusqu’à Charleston. Quand le voilier subit une avarie, il s’en trouve un autre pour participer aux courses, en plus de travailler aux réparations. Durant tout l’hiver, nous demeurons en contact via Internet. Il me transmet ses impressions sur les courses et nous nous lions ainsi d’amitié. La sympathie que j’éprouve pour les jeunes coureurs au large n’a d’égale que le désir de les voir avoir leur chance un jour de prouver ce qu’ils valent. Je reverrai Antoine à Rimouski. Entre-temps, il monte à Toronto où il s’installe sur le voilier de Jean Trottier, le Farr 40 Defiant, autrefois propriété de la légende canadienne de la course Terry McLaughlin. Antoine prépare le coursier en compagnie du sympathique skipper jeannois. À ce moment, Jean Trottier a, au programme, de faire la première édition de la Route Rimouski-Anticosti. Il réunit une véritable équipe de rêve avec notamment Yves Gaudreault et le ministre René Lavoie. En dépit de ses 20 ans fraîchement sonnés, le jeune coureur au large se voit 40 confier de lourdes responsabilités. Durant cette course, il occupe le poste de chef de quart. L’équipe Défiant remporte avec panache la première édition de la course. Antoine Lacasse revendique alors un premier grand titre en course au large sur un parcours technique des plus difficiles. Originaire de Gatineau Qu’est-ce qui suscite une telle passion pour les courses à la voile chez cet étudiant universitaire? Mentionnons d’abord que le jeune homme vient au monde à Gatineau à plusieurs centaines de milles nautiques de la première goutte d’eau salée. Alors qu’il n’a que 6 ans, son père fait l’acquisition d’un voilier avec lequel il apprend les rudiments de la navigation. Il commence alors les courses entre bouées. « À Gatineau, le calibre est vraiment très bon, surtout avec les gens d’Ottawa qui sont très compétitifs », dit-il. En 2010, il prend part à la Lake Ontario 300. Puis, il commence à naviguer sur le lac Champlain à bord du Bénéteau 447 Galilée, du skipper Jean-Pierre Turgeon. Calme et intelligence De prime abord, il est frappant de constater le nombre de courses auxquelles Antoine Lacasse prend part. En creusant un peu plus, on découvre un jeune d’une maturité étonnante. Le navigateur fait montre d’un calme olympien. Au fil des ans, il devient un érudit des réglages de voiles grâce aux dizaines de bouquins et revues spécialisées qu’il a parcourus, notamment le périodique bien connu Speed & Smarts. Il a aussi bourlingué aux côtés des frères Grégoire, champions canadiens en Laser 28. « Je descendais sur les pontons pour aller leur demander conseil. J’ai appris beaucoup avec ces deux gars-là », dira-t-il. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 COMPÉTITIONS DE VOILE Antoine Lacasse n’a pas passé par les circuits traditionnels de voile légère avant de devenir coureur au large. « Je pense qu’apprendre la voile légère est excellent, mais ce n’est pas un pré-requis ni une garantie de succès en course océanique, bien que ça puisse aider », poursuit-il. C’est ainsi qu’Antoine Lacasse a pris part à sa première traversée de l’Atlantique, le 22 juillet dernier, dans le cadre de la Transat Québec Antoine Lacasse Saint-Malo à bord du Class40 Persévérance III, en compagnie du docteur Robert Patenaude. Le courant est passé parfaitement dans cette équipe et tous sont ravis d’avoir donné la chance à Antoine de vivre cet événement en se mesurant à des coureurs qui sont parmi les meilleurs au monde. Pour continuer ses études, Antoine Lacasse déménage à Québec. C’est là que nous nous retrouvons avant la Route Rimouski-Anticosti. À ce moment, je suis en contact avec le docteur Robert Patenaude qui vient d’acheter un Class40 et projette de faire la Transat Québec Saint-Malo. Antoine se cherche une équipe avec laquelle il peut faire la course. Il s’agira de sa première traversée de l’océan. Quand je lui ai demandé ce que ses parents pensaient de sa passion pour ce sport à risque, Antoine m’a répondu que ces derniers l’appuyaient dans sa démarche. D’une certaine façon, cela m’a rassuré. Car je sais que cette étoile montante québécoise de la course au large ne s’arrêtera pas là. Admirateur inconditionnel de la Volvo Ocean Race, c’est dans cette dernière course qu’il aimerait un jour avoir la chance de se faire valoir. Robert Patenaude cherche des équipiers solides et capables de l’aider. Il recrute un ami américain, Tom Amory, avec lequel il s’est frotté à quelques reprises lors de la Bermuda One Two. Quand je lui parle d’Antoine Lacasse, il est ouvert à la suggestion, d’autant que le navigateur a de très bonnes références de Jean Trottier avec qui il a fait la Route Rimouski-Anticosti. Quand on pense aux rares marins canadiens qui ont eu la chance de vivre la voile à son plus haut niveau, on pense automatiquement à des gens comme Gerry Roufs, Brian Macinnis ou Curtis Blewett. Des hommes qui ont vécu leur rêve jusqu’au bout avec une détermination étrangement similaire à celle dont fait preuve Antoine Lacasse. Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 41 Par Michel Brassard Avec la collaboration de Monique Reeves LA RETRAITE À VOILE Entretenir son bateau aux Antilles Photos : Québec Yachting et Monique Reeves. A près la météo en période cyclonique, l’entretien du bateau est le principal souci à bord. C’est aussi habituellement le principal poste budgétaire. Aux Antilles, est-ce différent? Oui. L’antifouling Tout d’abord, l’antifouling. Tous les ans, il faut faire gruter le bateau pour le caréner (nettoyer la carène, soit la partie immergée de la coque) et appliquer un nouvel antifouling. L’eau de mer chaude, surtout celle des bons mouillages tranquilles, est très grouillante. Vous ne pouvez pas imaginer tous les villages miniatures mais hauts en couleur qui peuvent vivre collés à la carène de votre bateau! Depuis que le TBT est banni, l’épaisseur de cette couche a décuplé chaque saison. On vous imprime des tas de promesses dans toutes les publicités, mais remarquez bien, sans jamais aucune garantie… Il y a diverses qualités d’antifouling. Mais aucune ne tiendra un an si vous passez des mois au mouillage. Il vous faudra plonger et nettoyer régulièrement la carène, et ce, au moins tous les mois. De cette façon, si vous avez appliqué une couche suffisante d’antifouling ablatif (celui qui se dissout facilement avec le temps) il sera possible d’offrir à ces squatteurs des mers une surface invivable durant près de douze mois. Attention, nettoyer la carène n’est pas un passe-temps de tout repos! Les « bibittes » que vous expulsez cherchent tout de suite un nouveau logement. Elles pourraient bien le trouver dans vos oreilles, vos cheveux ou toute surface sans antifouling. Il faut donc porter une armure pour jouer à ce jeu. Des bouteilles de plongée ou un narguilé (un petit compresseur électrique qui vous envoie de l’air par un long tube) sont bien utiles aussi. Mais comme exercice, rien ne bat la plongée en apnée (suivie d’une bonne douche)! Puisqu’on doit faire gruter le bateau tous les ans pour le caréner, il est normal de choisir cette période pour laisser son île flottante sécher 42 quelque temps et rentrer revoir la famille et les amis, ceux qui ne comprennent rien à l’antifouling. Le bateau bien au sec, on est plus tranquille. Donc, une partie des frais du carénage sert un autre besoin. Évidemment, on en profitera pour vérifier les paliers du safran, les prises d’eau, les passe-coques, la bague hydrolube (cutless bearing), les anodes, l’hélice et le propulseur d’étrave. Vivre sur son bateau au sec n’est pas très intéressant. Certains choisiront d’aller à l’hôtel durant les travaux. La vidange d’huile Si vous avez un voilier, votre autre source de souci après la vie sousmarine trop collante sera probablement le moteur. La simple vidange d’huile d’un moteur de bateau devient un problème. Pour la voiture, vous passez au garage, vous patientez quelques minutes, payez quelques dollars et c’est terminé. Mais il n’y a pas de station-service pour les bateaux. On ne lève pas le bateau pour vidanger l’huile : il faut habituellement pomper cette huile. Pas si facile. En fait, c’est plutôt dégueulasse comme boulot! Mais ce n’est que le début. Il faut remplacer régulièrement la turbine de la pompe à eau de mer. On semble trouver des endroits de plus en plus difficiles à atteindre pour loger cette pompe. Comme c’est un diesel, il faut filtrer finement le carburant (la pompe d’injection est capricieuse) et donc remplacer régulièrement ce filtre. Sous les tropiques, le carburant diesel se salit. Des bactéries y prolifèrent. Quand elles meurent, elles s’agglutinent et forment une gélatine qui bloque les conduites et le filtre. On a eu soin de placer le filtre dans un endroit facilement atteignable, oui, mais il est plus facile de monter un pré-filtre juste là où on le remplace plus rapidement. Ainsi, le filtre principal peut demeurer en place pendant des années. Mais voilà, il arrive qu’après ce travail le moteur se désamorce… Oh! il ne démarre plus! Il faudra alors desserrer les conduites des injecteurs jusqu’à ce que gicle le carburant (puant) et que le moteur démarre. Ah! si seulement il y avait une station-service! QUÉBEC YACHTING Automne 2012 LA RETRAITE À VOILE L’électricité Un souci constant sur un bateau : l’électricité. Il y a plusieurs façons de produire les électrons à bord, mais seulement une pour les stoker : des batteries. Aux Antilles, il est plus facile de recharger les batteries avec des panneaux solaires qu’avec toute autre éolienne ou groupe électrogène. La technologie a évolué au point qu’il soit possible de se fier presque uniquement au soleil. Tout se fait sans intervention, qu’on soit donc présent ou pas. Et côté entretien, on n’a rien trouvé à faire, car les panneaux fonctionnent toute une vie. Pour les batteries, malheureusement, il faudra attendre un peu avant de trouver une pareille efficacité. On doit les vérifier et les remplacer régulièrement. Ce n’est pas une corvée et on peut s’attendre à les conserver environ cinq ans. Il faut en installer suffisamment afin qu’on ne les décharge jamais à moins de 50 % de leur capacité. Le gréement Si, comme la très grande majorité, vous optez pour un voilier, il vous faudra faire vérifier et entretenir tout le gréement dormant (mât, haubanage), le gréement courant (drisses, écoutes, bosses) et les voiles. Alors, la bonne nouvelle, c’est que tout cela cause un minimum de soucis. Les voiles durent dix ans et plus. Le haubanage doit être vérifié tous les ans et probablement remplacé tous les cinq ans à moins d’en avoir de l’excellent. Le mât, quant à lui, est presque permanent. Donc, pas trop de soucis ni trop de coûts avec ce mode de propulsion ultra vert et économique. (Ce soir, j’arrive d’une traversée par force 4. Quel plaisir!) Oui, vous aurez remarqué que j’ai un parti pris pour la voile! Les instruments Les instruments, aujourd’hui, sont presque sans problème ou entretien. Ils sont d’une fiabilité enviable. Encore faut-il en installer de bonne qualité! La plomberie Il faut souvent remplacer des colliers, des tubes et, surtout, des pompes. On trouve maintenant des passe-coques et des vannes qui sont hyper fiables, fabriquées en polymère armé. Donc, même ici, il y a de grands progrès. Il est utile, une fois l’an, d’examiner toute la plomberie. Un point sombre : le chauffe-eau. Ils sont fabriqués en inox et se vendent à prix d’or. Mais… en peu de temps, ils fuient. On entend la pompe de groupe d’eau démarrer pour rien à minuit et, malheureusement, cela signale la mort du chauffe-eau. Il n’y a pas d’entretien possible. Pour ma part, je refuse de brancher l’électricité au chauffe-eau et me contente de l’échangeur de chaleur du moteur. C’est que souvent le problème en est un de galvano réduction (cuivre inox ou cuivre aluminium). L’intérieur L’intérieur du bateau aura besoin d’entretien, tout comme celui d’une maison ou plutôt celui d’un petit appartement. L’intérieur est restreint et donc très sollicité. Il s’use et se défraîchit assez rapidement. Le soleil des tropiques brûle les tissus et les vernis à grande vitesse. La mousse des fauteuils et des couchettes doit aussi être remplacée assez fréquemment. Où trouver un bon chantier? La Guadeloupe et la Martinique ont de bons chantiers mais très chers. Pareil pour Sainte-Lucie. Saint-Vincent a un chantier qui se spécialise dans les méga-yachts, mais comme il n’y a pas trop de clients, on peut négocier les prix. À Carriacou, dans Tyrrel Bay, on trouve un excellent petit chantier. Moins cher avec des gens expérimentés et, surtout, très disponibles et prêts à vous aider. Le patron, Paul, est un Irlandais qui habite sur un cata et jase parfaitement le français, ayant habité en France pendant des années. Il est super sympa et très compétent. On est débrouillard dans le coin. Le hic, pas d’eau. Comme toutes les Grenadines, Carriacou n’a pas d’eau. Il n’y a pas moyen d’acheter les fournitures non plus, mais on les fait venir de Grenade en une journée. À Grenade, on trouve deux chantiers avec des compétences, mais ils sont devenus remplis et un peu chers avec la trop forte demande depuis que les yachties délaissent Trinidad. À Trinidad, on trouve six chantiers qui, il y a une dizaine d’années, recevaient jusqu’à 3000 bateaux. Ils n’en ont que 300 à 500 maintenant. On peut donc négocier et trouver des gens qualifiés qui sont disponibles et heureux de travailler. Le Venezuela était le meilleur endroit, mais plus maintenant à cause du trop grand risque d’attaques par des pirates. C’est aussi le problème avec Trinidad. On risque de se faire attaquer entre Grenade et la Boca de Monos (la bouche des singes) où on entre dans le Golfo de Paria et la pointe de Chaguaramas. Si l’entretien de son bateau est un tel problème aux Antilles, pourquoi y naviguer depuis 1995? Eh bien, entre les problèmes, entre les difficultés, on trouve des après-midi comme celui-ci. Un soleil éclatant, un alizé de force 4, des dauphins qui sautent devant l’étrave, un autre monocoque de même taille qu’on laisse dans son sillage pour arriver juste avant la pleine noirceur dans un mouillage calme et recevoir les signes d’amitié des copains. La coque et le pont Tout dépend ici de la méthode de construction de votre navire. Les ponts en sandwich balsa ont souvent des problèmes. Les coques très minces aussi. Il faut donc bien choisir son bateau parce que l’entretien d’une coque ou d’un pont peut devenir catastrophique. Alors que si on a bien choisi, il n’y a presque pas d’entretien requis. Oh! pour les ponts en teck, admirez-les sur les bateaux des autres et gardez-vous d’en acheter. Sous le soleil tropical, le teck en arrache et vous encore plus à tenter de lui conserver sa jeunesse. Si, comme moi, vous n’avez pas suivi ce conseil, eh bien, il vous faudra nettoyer et protéger ce bois très régulièrement. On peut le laisser grisonner, mais sous le soleil tropical, il risque aussi de s’amincir et de disparaître… Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 43 CHRONIQUE PAR ANDRÉ R. LACHAPELLE Liste de vérification pour le remisage V oici une liste de vérification typique, à titre de référence exclusivement, pour un voilier muni d’un moteur diesel. Les points exacts à vérifier, les quantités, etc. varieront évidemment d’un bateau à l’autre, selon les équipements. (1.5 – 2.0 gal. antigel de plomberie suffisent pour le moteur (vider le bloc de l’eau avant) et .5 – 1.0 gal pour la plomberie, 2 gal suffisent pour la pompe à pied, la toilette et la pompe de cale) • Vérifiez l’état du ber; • Vérifiez le gréement courant et le gréement dormant, enlevez les pièces usées ou endommagées qui pourront être réparé durant l’hiver; • Purgez le réservoir d’eaux usées; • Ouvrez l’écoutille avant très légèrement; • Vidangez et remplacez l’huile moteur et le filtre; • Insérez les panneaux escamotables dans la descente, mais laissez une petite ouverture; Lorsque le bateau est encore à l’eau : • Vidangez et remplacez l’huile de transmission; • Mettez les bâches pour l’hiver, en laissant une petite ouverture à la proue et à la poupe. • Enlevez les appareils VHF, Loran, Radar, etc.; • Abaissez le mat sur son support (s’il y a lieu); • Remplir le réservoir de carburant, y ajouter un additif d’hivernage et un biocide et laissez tourner le moteur quelques minutes pour que l’additif circule dans tout le circuit d’alimentation. Le moteur : • Ouvrez le robinet d’admission d’eau et celui de vidange du bloc moteur pour en éliminer l’eau et les refermez; • Retirez le filtre à eau, et enlevez les algues; Après la sortie de l’eau : • Enlevez et nettoyez les défenses; • Nettoyez la carène à l’eau pressurisée et/ou à la brosse; • Nettoyez les marques au-dessus de la ligne de flottaison; • Cirez et polissez la coque; • Cirez et polissez la superstructure; • Placez le tuyau du système de refroidissement du moteur dans un seau d’antigel de plomberie, et la transmission au point mort, lancez le moteur en vérifiant constamment le niveau d’antigel dans le seau; • Lorsque l’antigel sort à pleine pression par l’échappement, arrêtez le moteur; • Enlevez tous les articles susceptibles de rouiller, de pourrir, de geler ou de moisir; • Ouvrez brièvement, puis refermez, le robinet de vidange du moteur et celui de l’admission d’eau et assurez-vous qu’il ne reste plus d’eau dans le moteur; • Vérifiez les objets laissés à bord et dressez la liste des objets à remplacer; • Retirez la turbine de pompe à eau (impeller) pour l’hiver pour éviter qu’elle ne se déforme; • Enlever les piles sèches de tout le matériel; • Enlevez les résidus d’huile du séparateur d’eau; • Ouvrez tous les robinets pour éliminer l’eau; • Enlevez le filtre à air, tirez le bouton d’arrêt, actionnez le poussoir de la soupape, faites tourner le moteur rapidement avec le démarreur en vaporisant de l’huile dans la prise d’admission d’air; • Pompez toute l’eau du réservoir à eau, ajoutez de l’antigel potable et actionnez à nouveau la pompe jusqu’à ce que le mélange apparaisse dans l’évier; • Remplacez le filtre à air; • Versez de l’antigel dans l’évier, le lavabo et la toilette; • Détendez les courroies de l’alternateur et de la pompe à eau; • Videz 4 litres d’antigel dans le réservoir des eaux usées; • Graissez les 2 extrémités des câbles d’arrêt, d’accélérateur et de transmission; • Videz la glacière et la sécher soigneusement; • Pompez l’eau de la cale, épongez l’eau qui reste; • Versez 4 litres d’antigel dans la cale, puis pompez-en une partie grâce à la pompe de cale et la pompe manuelle fixe; • Fermez l’arrivée de diesel à la sortie du réservoir; • Vérifiez le niveau d’acide dans vos batteries, si vous les laissez dans le bateau, elles doivent être pleines et complètement chargées. • Videz le contenant des ordures; • Remisez les ancres et la gaffe; • Débranchez le réservoir de propane; A rapporter à la maison : • Enlevez les poulies d’écoute de foc de leur rail; • Obstruez le tuyau d’échappement et les passecoques avec une boule de papier ou du ruban cache; • Ouvrez les équipets et les armoires; • Rapportez les voiles, coussins, rideaux, vestes de sauvetages, bâches, tauds et tout autre articles fragile à la moisissure, les vérifier, nettoyer et réparer au besoin; • Rapportez les extincteurs, les vérifier et les remplacer au besoin. • Ouvrez les trappes de plancher; • Mettez un mélange d’antigel dans tous les tuyaux d’évacuation du cockpit (si vous recouvrez votre bateau); 44 • Repeindre les pièces de moteur dont la peinture est abîmée, afin d’éviter la rouille; André R. Lachapelle QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Vous pensez à l’achat d’un bateau NEUF ou USAGÉ ? Voici un accès rapide à l’information en 3 clics ! • 10,000 bateaux à vendre lesbateaux.ca • 150 détaillants listés • Vente de bateaux par des particuliers • Cartes d’informations routières • Liens Internet et adresses des détaillants Recherche rapide et GRATUITE Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 45 VENT DU LARGE PAR GEORGES LEBLANC, SKIPPER Transat Québec Saint-Malo Arrivée à Saint-Malo de l’Océan Phénix . Crédit photo : Norbert Gaudiche. Voici un résumé des faits saillants de la première semaine de course de l’Océan Phénix lors de la Transat Québec Saint-Malo. N Un voilier ayant un tirant d’eau de 4,4 mètres tel que l’Océan Phénix nous oblige à rallonger notre route afin de ne pas planter le bulbe de quille dans le sable. Les équipiers regardent, la mine basse, les voiliers de la Class40 qui ont la possibilité de traverser la batture en direction de la marque de parcours de La Malbaie. Peu importe notre progression vers cette marque de parcours, notre passage s’effectue sans heurt tout en ramenant un petit rayon de soleil dans les yeux des équipiers. Mais, car il y a toujours un « mais », sitôt la bouée contournée, le vent nous laisse sécher sur place en s’esquivant pour de bon. otre départ, le dimanche 22 juillet, se déroule sans accroc et nous nous rapprochons de la flotte des leaders qui se dirigent vers le passage au sud de l’Isle-aux-Coudres; c’est à ce moment que le spi de 5260 pieds carrés se sectionne en deux morceaux sur la quatrième barre de flèche, flottant en tête de mât et n’étant retenu que par la drisse. Ça nous fait rager. La course ne fait que commencer et il y a déjà un bris majeur. Ça n’a pas de sens! De plus, ça nous fait perdre de précieuses heures sur nos concurrents. On se console en se disant que la course n’en est qu’à ses débuts. C’est le genre de complications qui implique que tout l’équipage doit bosser tout près d’une heure pour effacer les traces du bordel qu’engendre une telle situation. 46 Georges Leblanc. Crédit photo : Marc Drouin. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Pendant la nuit, les quarts se succèdent toutes les trois heures. Installé à la table à cartes, les yeux rivés sur l’écran, je vois que la trace de notre parcours n’a rien de bien réjouissant. C’est aberrant, j’y VENT DU LARGE vois des cercles parfaits! Ça ressemble presque aux anneaux olympiques, la performance en moins. La nuit, qui n’est pas froide mais seulement décevante, cède sa place au lever du jour qui nous laisse entrevoir le même paysage que la veille. Si le vent tarde à venir, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le courant descendant du secteur de l’île Rouge, tel un aimant, nous attire sur sa batture. Après quelques heures à dériver dans sa direction, nous effectuons le virement de bord qui nous permet d’effleurer ses hauts-fonds et de nous éloigner cahin-caha vers l’île Verte. À présent que l’île Rouge est sur notre bâbord arrière, j’espère bien que le vent se pointera le bout du nez afin de nous permettre de rattraper la flotte. Les équipiers s’informent auprès de moi des prochaines conditions météo. Effectivement, ce sont les vents et l’état de la mer qui nous préoccupent : en résumé, tout ce que nous ne contrôlons pas. Pour un navigateur, il suffit de réaliser que l’unique solution consiste à savoir s’adapter et à bosser. Par exemple, hier après-midi, sur les 35 milles en amont du Bic, nous devons lutter une fois de plus contre la dérive, étant à nouveau victimes de la pétole. Personne à bord n’ose faire mention de nos complications passées, de nos fausses joies lorsque, par unique choix, nous nous fions aux prévisions favorables annoncées sur les plus récents fichiers météo. Nous devons prendre ce qui passe en nous disant qu’en course océanique, il y a tout ce que nous ne pouvons changer et que nous devons vivre et subir. La soirée du 23 juillet est belle. Le vent souffle à 15 nœuds. Ce n’est pas énorme, mais ça suffit pour faire avancer l’Océan Phénix vers la marque de parcours de Rimouski. Notre approche se fait prudemment. Deux équipiers se postent sur le pont avant à la recherche du feu lumineux de la bouée que nous devons contourner en gardant une distance sécuritaire du grand quai du phare de Pointe-au-Père. Du passage étroit que nous franchissons, nous apercevons dans l’obscurité les silhouettes des spectateurs en attente sur le quai. Notre passage nous mérite des applaudissements et des coups de klaxon. Ensuite, la voix sur la VHF nous fait entendre « PASSAGE CONFIRMÉ DE L’Océan Phénix à 21 h 30 ». Une autre marque de parcours de complétée. Enthousiastes, nous mettons le cap sur Matane. Le vent se met de la partie. Les voiles sont gonflées à bloc et nous filons allégrement à 12, 13, 14 nœuds, en parallèle avec la côte gaspésienne. Je reste avec les équipiers du quart de Sébastien, car ça souffle fort et ça va vite. La nuit, tout est gris. Lorsque les rafales se font sentir, l’indicateur de vitesse s’affole. Nous sommes tous contents de voir défiler sous nos yeux fatigués les villages illuminés, comme si nous les biffions sur la carte électronique de l’écran fixé à la barre à roue. René, caméra à la main, sous les lumières des lampes frontales, filme l’action qui se déroule au cockpit avant que nous arrivions à Matane : la prochaine et troisième marque de parcours. Les 45 milles nautiques que nous parcourons à bonne vitesse nous réconcilient avec la performance recherchée. Pierre lance un appel VHF au comité de course de la Transat pour les informer que notre passage sera devancé. Il demande une confirmation de la position de la bouée. L’officiel répond que la bouée est au large du quai et que les gens du comité sont sur un bateau à l’ancre, entre la bouée et le quai, et que nous ne pouvons les manquer. Pierre répond à la blague : « Nous avons votre bateau en visuel et passerons plus près de la bouée afin de nous assurer de vous éviter! » L’officiel confirme le passage à 2 h 14 et 55 secondes et ajoute dans la même ligne de pensée : « Merci de nous avoir évités. Bonne route vers Saint-Malo ainsi que les salutations habituelles à l’équipage! » objectif la prochaine marque de parcours de Sainte-Anne-des-Monts. Autre mauvais coup du sort, moins de 10 minutes se sont écoulées quand Éole nous laisse tomber une fois de plus. Une nouvelle pétole est à envisager. Le passage devant l’église à deux clochers de Sainte-Anne-des-Monts se fait à la dérive. Sébastien contourne la marque de parcours à la vitesse d’un escargot et, d’un coup de barre énergique, dirige le voilier en direction du large. Ça y est! Maintenant, en route pour la baie de Gaspé où nous contournons ce passage devant Grande-Grave dont nous ne voyons que les feux du quai. À présent, cap sur le rocher Percé où la bouée verte se cache derrière. Après avoir dépassé Percé, nous mettons le cap à l’est en direction de Saint-Pierre-et-Miquelon avec la ferme intention de nous positionner en avant-poste. Le lendemain matin, nous hissons le spinnaker en kevlar K22, une voile blindée, puissante dans la brise. Enfin, nous filons à des vitesses variant entre 14 et 20 noeuds. Tout l’équipage est concentré. Cependant, l’état de la mer, combiné à la vitesse et au vent, nous dicte de diminuer la voilure. Juste au moment où nous nous apprêtons à réduire la voilure, le barreur perd le contrôle du voilier qui monte au vent. Une pièce à l’étrave cède sous la pression et le spi s’envole en tête de mât en emportant avec lui le balcon avant. Encore une fois, une situation incontrôlable et peu réjouissante! Par contre, ce qui est réconfortant, tous les équipiers s’en sortent sans aucune égratignure. La conclusion de ce nouvel épisode se traduit par une gigantesque corvée de bricolage. Plusieurs heures perdues, des concurrents qui, durant ce temps, filent à vive allure sans qu’on puisse rien y faire, sans oublier la fatigue accumulée. Jeudi soir, le 26 juillet, l’Océan Phénix navigue dans la partie des bancs de Terre-Neuve appartenant à la France. À une cinquantaine de milles de Saint-Pierre-et-Miquelon, nous naviguons sous grand-voile haute et spinnaker afin de contourner l’île de Saint-Pierre que nous devons laisser sur notre tribord. Nous devons affaler en vitesse afin de nous ajuster aux forts vents que nous souffle un front froid, phénomène apportant généralement de grands vents, mais tout à fait habituel dans cette région du globe. Cette dernière marque de parcours accomplie, nous poursuivons notre route en direction de Saint-Malo, en continuant vers cap Race, au sud-est de Terre-Neuve. Le matin nous amène un début de journée ensoleillée. L’humeur de mon équipage est à son meilleur. On en profite pour faire sécher les cirés. Il y en a partout. On dirait une vente de garage, mais pas de clients pour évaluer la marchandise. Trop cher? Peut-être. Trop humide? Sûrement. De plus, si par hasard on croisait un client dans les parages, ça voudrait dire qu’on est restés trop longtemps sur les bancs et que ça a affecté notre jugement. Cap Race par le travers, Michel, notre responsable météo du bord, nous annonce des jours à venir pluvieux et venteux. En fait, une couple de dépressions se pointent le nez et pourraient éventuellement nous fournir des vents favorables si nous réussissions à les aborder par leur sud. Comme tout bon météorologue, les prévisions de Michel, lorsqu’il s’agit de mauvais temps, s’avèrent toujours vraies. Depuis que le soleil a fait place aux nuages, les embruns balaient le pont de l’Océan Phénix. L’équipage se fait brasser, mais le bateau avance bien. Alors, pas de problème. Encore un à deux jours à goûter à cette médecine. Nous devons donc prendre notre mal en patience. Pendant que je continue de discuter avec les officiels, l’équipage manœuvre pour s’éloigner de la côte à grande vitesse avec comme Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 47 VENT DU LARGE La mer devient plus malléable. La brise souffle de façon régulière. Nous hissons un spinnaker sur chaussette. Ça ne va pas bien du tout. La drisse fait des tours, la chaussette refuse de monter et pas moyen de redescendre le tout. Il fait déjà sombre et il est impossible de voir ce qui se passe à 25 mètres au-dessus du pont. Nous nous posons la question suivante : « Estce que la drisse est sortie de son réa? » Sébastien monte à mi-mât pour sangler ce grand boudin qui valse en tous sens, en attendant les premières heures du jour. Dès l’aurore, René grimpera avec un plaisir fou pour aller libérer les cordages récalcitrants. Et puis, ce matin, nous pouvons enfin voguer à nouveau sous spi à bonne vitesse. Walter Timmerman à la barre et Sonia Cormier. Crédit photo : Marc Drouin. Deuxième semaine de course de l’Océan Phénix L a nuit est obscure, le brouillard et la bruine détrempent nos valeureux équipiers qui attendent impatiemment la fin de leur quart. Le voilier file à pleine vitesse, fend la vague et soulève les embruns qui viennent doucher pour une énième fois les équipiers qui espèrent la relève qui se fait attendre! Puis, ceux qui terminent leur quart, exténués, sont bien heureux de laisser leur place aux cinq autres équipiers satisfaits de reprendre un voilier qui file bien. Nous analysons les fichiers météo, les cartes des vents, les simulations de 6, 12, 24, 48 et 72 heures, mais rien ne favorise le parcours habituel par le nord. Peut-être pourrions-nous aussi nous retrouver au nord dans une zone de clapot casse-bateau où à chaque vague la coque du voilier retombe brusquement, faisant vibrer le voilier d’un bout à l’autre et rendant les manoeuvres particulièrement difficiles? Je peux vous dire que dans un tel cas, à chaque BANG que l’Océan Phénix fait entendre, ça fait mal aussi au skipper propriétaire! Nous favorisons plutôt de naviguer légèrement vers le sud-est afin d’attendre le moment idéal pour mettre le cap direct sur la Manche en se faufilant entre les hautes et les basses pressions. Nous passerons la dépression en laissant son centre sur notre tribord. EH OUI! ÇA MARCHE! Depuis que j’ai accepté l’option, il pleut, il vente, on est détrempés, les embruns se succèdent, mais on fait une bonne route dans la bonne direction et à bonne vitesse! De plus, la force du vent est changeante. J’entends à la seconde que l’on m’appelle pour prendre deux ris (système de réduction de la surface) dans la grand-voile. Une telle manoeuvre lorsque l’Océan Phénix file à 14 noeuds doit être bien synchronisée. Nous sommes sur les Grands Bancs. Ce sont ces hauts-fonds situés au sud et à l’est de Terre-Neuve. Ils s’étendent sur quelques centaines de milles au sud et presque autant à l’est de l’île. À mon avis, ils sont parmi les milieux marins les plus inhospitaliers. Pour la plupart de mes équipiers, c’est la première fois qu’ils s’y frottent. Mais au moins, cette foisci, nous ne sommes pas encalminés, ni dans le brouillard, ni dans une tempête extrême, mais tout simplement sur des hauts-fonds inhospitaliers. Considérant les conditions de la mer, même si cela était possible, la consigne est de s’abstenir d’utiliser un spi, du fait que les filières et le balcon ne sont pas encore réparés et ne protègent en aucun cas les équipiers lors des manoeuvres, ne pouvant les retenir pour éviter qu’ils tombent à la mer. Encore cette fois, cela contrarie mon esprit compétitif, mais il est de mon devoir de favoriser la sécurité plutôt que la performance. 48 Hier soir, après avoir passé plusieurs heures à l’intérieur à me faire brasser et à régler divers problèmes, je n’avais qu’une seule envie : aller rejoindre le quart à Walter qui prenait plaisir à barrer dans ces vagues désordonnées. Assis au fond du cockpit, il y avait Sonia et Marc qui faisaient la jasette à Manon qui tardait à rentrer se coucher et je devinais les silhouettes de Pierre et Michel, tous les deux silencieux à l’arrière du cockpit. J’ai pris une bonne bouffée d’air salin, pas trop frais et drôlement ravigotant. La pleine lune jouait à cache-cache à travers les nuages sombres qui voyageaient à l’horizon. Le ciel s’est éclairci, les rayons lumineux de la lune éclairaient tout à coup cette mer mouvementée. Cette lumière blanche faisait miroiter le dos des vagues qui roulaient en direction de l’Océan Phénix. Elles s’enfilaient sous la coque ou bien se fracassaient sur celle-ci, selon l’humeur du moment. VLAN! Je reçois des embruns en plein visage. Tout dégoulinant, je la trouve un peu trop familière, cette mer! La dépression monte l’Atlantique Nord et nous profitons de son vent pour remonter, bien qu’elle se déplace plus vite. L’Océan Phénix, profitant du vent de cette perturbation, réussit à éviter les zones sans vent qui l’entourent. Au menu encore pour quelques jours : grands vents, pluie et embruns, ce qui nous apportera de bonnes vagues pour surfer. L’Océan Phénix surfe à 18, 20 et 22 noeuds. Ce sont les vagues par le travers qui dérangent le plus l’équipage. Elles frappent brutalement le franc-bord tribord et puis la masse d’eau jaillit dans les airs pour finir sa course sur le pont en détrempant du même coup les équipiers. C’est le genre de rodéo qui dure tout l’après-midi et, finalement, on se résout à tirer un bord vers le sud-est afin de s’éloigner du centre de la dépression et de retrouver une zone de navigation plus stable. Mais, par la suite, tout ne se déroule pas nécessairement comme nous l’avions planifié, car la dépression demeure stationnaire tout près de l’Irlande et redescend contre notre route. Nous nous retrouvons piégés et devons subir des zones de vent à 40 noeuds avec une mer de 8 mètres. La damnée dépression redescend encore et alimente notre zone en rafales. Bientôt, nous aurons enfin les vents favorables qui nous permettront de rejoindre l’entrée de la Manche. L’important est de mettre de la voilure et de rentrer vite. Il faut surveiller les nuages et les grains qui peuvent nous occasionner de mauvaises surprises. Il n’est pas évident d’affaler un spi à la dernière minute dans la houle, de lutter contre les rafales de vent qui veulent empêcher cette voilure de descendre, qui la font claquer violemment au vent en augmentant la crainte des équipiers de ne pas être suffisamment forts pour descendre le tube de la chaussette. Il nous reste encore plus d’une centaine de milles nautiques à franchir avant notre entrée dans la Manche. Nous tenterons de l’atteindre en soirée. Une entrée dans la Manche de jour aurait été souhaitable. Par contre, cette nuit, nous ne verrons que le relief de la France dans la noirceur, alors que nous serons proches de la côte, car le relief de la France au nord a peu d’altitude. La nuit est belle, les étoiles jouent à cache-cache entre les nuées épaisses qui tapissent le ciel et la toile de fond change constamment. Ça bouge beaucoup là-haut! Le vent souffle tout comme au niveau de la mer ses 15 à 20 noeuds. La mer nous retient en otages. Elle nous berce, évitant QUÉBEC YACHTING Automne 2012 VENT DU LARGE de trop nous malmener, en prenant la lune à témoin. Du cockpit où je tiens compagnie à Dave, j’aperçois plusieurs de mes équipiers dans le carré. Ils semblent un peu fébriles à l’idée que leur traversée prenne fin. Les blagues fusent et ils ont l’air de bonne humeur. Depuis quelques jours déjà, plusieurs d’entre eux vont visualiser les cartes au centre de navigation et je devine qu’ils n’osent pas me poser la question inévitable : « Patron, on arrive quand? » Et moi je leur répondrais : « Probablement dimanche. Ça va dépendre du vent qu’on aura! » Mais ce soir, je peux leur dire ces mots qui réconfortent : « Dernière nuit en mer! » Je leur dis aussi : « Profitez-en bien de cette dernière nuit en mer, surtout que le temps est super, le vent favorable et la vitesse tout de même acceptable. » Georges Leblanc aux commandes. Crédit photo : Manon Marois. Le vent souffle de 15 à 18 noeuds avec des rafales qui permettent à l’Océan Phénix d’afficher aux cadrans indicateurs de vitesse de plus en plus souvent les 20 noeuds recherchés. Et puis, le vent aidant, c’est vers les 2 h du matin que nous apercevons le phare de l’île d’Ouessant avec son feu lumineux balayant l’entrée de la Manche. Pas facile de voir la côte française par un temps semblable! Peu importe, ce sont plutôt les cargos qui nous préoccupent, car il s’agit de ne pas se retrouver sur leur route. Ils sont très nombreux à naviguer dans ces parages. En début de matinée, le temps était propice pour mener à bien des manoeuvres plus hasardeuses. Donc, la décision fut prise de hisser le spinnaker SM sur le capelage inférieur. C’est le branle-bas de combat. Ils sont cinq sur le pont avant pour affaler le génois 3 et, par la suite, hisser le spi qui s’ouvre comme une fleur. La pluie se met de la partie et ça rafraîchit l’équipage et dessale le pont de l’Océan Phénix. Ça sent l’arrivée, la fin d’une course et la liberté de l’équipage une fois arrivé. Mais, pour autant, il ne faut pas baisser les bras, car la course n’est pas terminée tant que le signal de notre passage de la ligne d’arrivée n’aura pas été confirmé. L’Océan Phénix file en direction de la Manche à une vitesse moyenne de 11 nœuds, mais lorsque les rafales se pointent, notre coursier accélère parfois jusqu’à 19 ou 20 noeuds. La carène du voilier glisse facilement tout en soulevant quelques embruns qui, à l’occasion, aspergent le pont et ses occupants, histoire de les tenir éveillés. Nous approchons du rail français. Les cargos, paquebots et bateaux de pêche entrent et sortent sur l’Atlantique par cette route maritime. Pour l’instant, nous en apercevons une douzaine. Ils naviguent trois par trois, éclairés par leurs feux de navigation de route et laissant par leur travers le faisceau du phare de l’île d’Ouessant, notre premier contact avec la civilisation. Je me rends au cockpit pour vérifier notre progression à travers ces imposants monstres d’acier. Déjà, la barre du jour marque l’horizon à l’est et la côte française nous confirme que notre transat Québec-Saint-Malo prendra fin aujourd’hui même et que la nuit prochaine, nous nous prélasserons dans un lit douillet, chaud et (ce qui est de la plus haute importance) sec! Le tout n’est pas joué, car des grains nous arrivent de la côte et nous obligent à diminuer la voilure. Le tout se fait en un tour de main. La vitesse est meilleure et ça ménage l’équipement. Nous espérons rentrer à la lumière du jour et cela ne sera possible qu’à la condition que le vent souffle jusqu’à la fin du parcours. C’est une de nos inquiétudes : LE VENT! Il fait partie de la panoplie de choses qu’on ne contrôle pas. D’ailleurs, preuves à l’appui, nous ne l’avons pas eu facile avec Éole depuis le début de la course. Les vents sont entrecoupés de calmes dérangeants qui, finalement, laissent place à une forte brise qui nous permet de franchir les 30 derniers milles à bonne allure et de traverser la ligne d’arrivée bien avant le coucher du soleil. L’accueil chaleureux que nous ont réservé les parents et amis en venant à notre rencontre en pneumatique nous fait chaud au coeur et, finalement, le passage de l’écluse vient marquer la fin de notre grande aventure humaine et sportive. Ce sont encore neuf équipiers qui viennent de traverser l’Atlantique Nord pour la première fois de leur vie. Je suis convaincu qu’ils garderont un souvenir impérissable de cette transat, de cette rencontre avec l’océan! Appuyez activement «Équipe de Voile Océanique» dans ses projets. Voilà le cadeau idéal à offrir à un parent, un ami, un employé ou à vos clients. L’auteur Georges Leblanc vous propose ses livres et DVD. Il dédicacera votre livre selon vos désirs. 30 00$ Livre «LE CHANT DES SIRÈNES» 30 00$ Livre «AU-DELÀ DES LIMITES» 30 00$ Livre «L’OCÉAN PRÉDATEUR» DVD «SEUL SUR L’OCÉAN» 20 00$ 30 00$ Livre «LES ÉCHOS DE L’OCÉAN» 80 00$ Coffret 3 Livres «AVENTURES EXTRÊMES» incluant : «AU-DELÀ DES LIMITES» «L’OCÉAN PRÉDATEUR» et «LES ÉCHOS DE L’OCÉAN» DVD «AU-DELÀ DES LIMITES» 20 00$ Pour plus d’informations: [email protected] ou (418) 564-4800 Pour commander en ligne, imprimez le formulaire sur www.georgesleblanc.com Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 49 PAR DENISE GAUTHIER ET JEAN-LOUIS LÉVESQUE Photos : Alero AVENTURE Mafioso!!! Alero au repos. M afia, c’est l’île la plus au sud de la Tanzanie. Elle diffère de Pemba et Zanzibar en ce qu’elle produit moins de culture originale, tel le clou de girofle, et qu’elle est politiquement indépendante des deux autres. Par contre, elle a de belles plages et commence à les exploiter à bon escient. On mouille loin du bord, car le fond est haut sur au moins 500 mètres. À la rame, on va s’échouer là où on pense rencontrer les autorités portuaires pour y faire notre entrée officielle. On touche à peine la berge que plusieurs jeunes se bousculent pour garder le dinghy. On refuse d’abord en nous disant qu’il n’y a sûrement pas de danger pour notre embarcation dans ce petit village d’à peine quelques milliers d’habitants. Un adulte nous avise qu’il serait plus sage d’attitrer quelqu’un comme gardien… Ça y est, la mafia est bien installée ici et ça commence jeune à part ça! On fait les deux rues principales de la capitale à la recherche d’Internet. Cahoteuses et de terre battue, elles nous mènent à l’unique poste disponible… qui est hors d’usage depuis plus d’un mois. On 50 QUÉBEC YACHTING Avec sa queue, cette baleine a frappé l’eau au moins à dix reprises avant de plonger! Automne 2012 AVENTURE trouve quelques fruits et légumes. On retourne vers la plage en nous demandant ce qu’on est venu faire ici... On bat alors un nouveau record : entrée et sortie officielles en moins de 90 minutes! Quelques heures plus tard, on s’arrête au Bawara Reef. Notre guide nautique nous promet une plongée extraordinaire. Le courant est fort. Courant de marée sans doute, car il vient du sud. De plus, la surface de l’eau est agitée par un agaçant clapotis. Pourra-t-on pousser assez fort sur nos palmes pour nous approcher du récif à une centaine de mètres? On y va hardiment. J’avale de l’eau encore et encore. J’avise Denise que je dois retourner au bateau immédiatement ne sachant pas respirer dans ces eaux remuantes. Le problème réel : une fente dans mon tuba laissait entrer plus d’eau que d’air. Plongée avortée. On se console avec les différentes danses des baleines qui migrent vers le sud comme nous et qui réussissent à nous émouvoir à tout coup. profonde, quelques rues démesurément larges, terrains privés de grande superficie, aéroport… L’explication : on avait prévu y organiser à très grande échelle la culture de l’arachide. Et pour ça, on a planifié, bâti, organisé… pour s’apercevoir par après que la terre environnante était impropre à une telle culture. Tout a périclité rapidement. Les commerces sont petits et peu garnis. Dans chacune des trois mini-boucheries de la ville, on peut trouver de la viande sous les mouches. Nous refusons certaines bouteilles d’eau potable qui n’ont plus leur scellé. Cependant, au marché, on trouvera plusieurs types de légumes et quelques agrumes, en plus des arachides en écailles non exportables, qui passeront d’ailleurs bientôt par-dessus bord. Alors qu’on dormait paisiblement… Toc! Un seul coup mais franc sur le côté bâbord. Il est 2 h du matin. Je me lève sans bruit. Je crois percevoir une tête dans le cockpit, qui me voit aussi sans doute. J’avance lentement vers la descente, enlève la moustiquaire. Personne dans le cockpit, pas de pirogue en vue. Je récupère la torche d’un million de watts. J’éclaire la surface de l’eau. Rien. J’ai dû rêver, j’ai eu la berlue. Je me recouche et m’endors. Vers 7 h, tout en prenant le premier petit plaisir du matin, un bon café chaud dans le cockpit, Denise lâche : « Le câblot et la chaîne d’ancre de poupe ne sont plus là! La bouteille de gaz non plus! » Merde! On a bel et bien eu de la visite la nuit dernière. Le Comment refuser un tel produit de la mer? Il nous reste juste le temps requis pour aller nous abriter derrière une toute petite île pour la nuit. On n’est pas seuls à Simana Island. De nombreux pêcheurs viennent également s’y cacher pour la nuit. Plusieurs échouent leur dow à la faveur de la marée haute. Ils réparent leurs filets, se font un repas sur la plage, nous offrent des produits de leur pêche que nous ne pouvons tout simplement pas refuser et dorment dans leur embarcation ouverte, sauf quelques-uns qui ont leurs petits abris qui les attendent sous les quelques arbres de l’île. Et vient la noirceur. Il fait noir, noir, noir sur terre pendant que le ciel nous gratifie de son spectacle de milliers d’étoiles qu’on ne se lasse pas de contempler, jusqu’à ce que la lune se lève, brillante comme un soleil. Mtwara On revient vers le continent pour atterrir à Mtwara, dernier port de Tanzanie avant le Mozambique. Mtwara fait bande à part : quai à eau Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 51 AVENTURE câblot et la chaîne, on peut toujours s’en passer, mais la bouteille est plus que précieuse pour nous : son embout particulier est ajusté à notre installation. De plus, elle est en acier inoxydable et pleine de ses douze kilos, ce qui est très cher en Tanzanie. Je rejoins le jeune chauffeur de rickshaw qui nous voyage depuis notre arrivée à Mtwara. « Tu annonces à tous les chauffeurs de rickshaw que je remettrai 50 000 shillings (50 $) à celui qui rapportera ma bouteille. Il y aura 10 000 shillings pour toi. » Dès l’après-midi, il se pointe en me disant que les voleurs veulent beaucoup plus. « Je connais ton nom. J’ai ton numéro de téléphone. Si je vais à la police, je récupère ma bouteille sans frais et tu es dans le trouble. Mais je ne ferai pas ça, pour toi. J’ajoute donc 10 000 shillings, rien de plus. » Le lendemain matin, ma bouteille était sécurisée à sa place, avec chaîne et cadenas. Bien sûr, j’aurais dû aller d’abord à la police, mais avec quel trouble et possiblement… quel coût! C’est de Mtwara que, normalement, on laisse la côte pour Madagascar en passant par l’archipel des Comores et Mayotte. Madagascar a la pire des réputations. Si Nosi Bé est un paradis, Hellville est un enfer (pléonasme). Il faut normalement engager un résident qui reste sur le bateau pendant que vous allez à terre. Et vous n’êtes, paraît-il, jamais sûr du gardien lui-même. Après ce qui vient tout juste de nous arriver, nous décidons Vols et voleurs Les vols dans les marinas et surtout les mouillages, c’est comme la peste noire. Ils sont très fréquents. À part notre aventure à Mtwara, nous avons été témoins de nombreuses dérobades sous différentes formes. Aux Canaries, un Français s’est fait voler son hors-bord la veille de son départ. Aux Seychelles, pendant qu’un voilier américain se faisait prendre 10 000 $, gardés à bord pour besoin imminent d’hospitalisation, un autre se voyait amputé de ses trois ordinateurs, donc de toutes ses données et cartes marines. Un autre, plus chanceux, s’est réveillé avec de la compagnie indésirable à son bord et les a fait fuir. À Madère, nous avons été témoins de l’arrestation spectaculaire d’un couple à bord d’un magnifique voilier. C’est tout simplement le voilier qu’ils avaient volé en Italie. À Salvador, au Brésil, un couple a été attaqué et ligoté en pleine nuit. Les voleurs étaient entrés par l’écoutille ouverte. Une autre forme de vol consiste à vous faire payer cher un service demandé. Une fois, nous avons déboursé 25 % de plus le prix du diesel livré, commission mise à part. Le plus fort, c’est qu’au Mozambique, des escrocs ont fait une invention extraordinaire : ils peuvent compresser le liquide. En effet, ils ont réussi à mettre 25 litres de diesel dans chacun de nos jerrycans de 20 litres! Dans les marchés publics, on vous voit venir de loin, hommes et femmes à la peau pâle! Et on ajuste le prix en conséquence. Tant pis pour ceux qui ne réagissent pas. Il y a des précautions élémentaires à prendre pour éviter ce genre de désagrément. Par exemple, on suspend ou on monte le dinghy à bord pour la nuit, même si on se pense dans un endroit de gens honnêtes. À San Martin, un marin en faisait collection. La police en a compté 17 dans ses cales. Les moteurs hors-bord sont souvent convoités. Nous avons camouflé celui que nous avons dû nous procurer en océan Indien en le peinturant orange. Certains bateaux, comme Bidule, se sont fait des grilles en inox, permanentes dans les écoutilles et faciles à mettre et enlever de l’intérieur dans la descente. En Afrique du Sud, nous avons trouvé un petit système d’alarme qui détecte les mouvements. N’oubliez pas d’enlever votre drapeau si vous ne voulez pas vous lever inutilement! Nous avons camouflé notre nouveau moteur en le peinturant orange. d’escamoter cet endroit idyllique. On le regrettera un peu quand on entendra les récits des navigateurs que l’on rencontrera plus tard, ceux à qui rien de fâcheux n’est arrivé. Mais bon, on avait vécu suffisamment d’émotions négatives à Mtwara. Mozambique Le Cabo Delgado, tout au nord du Mozambique, sépare le courant sud équatorial qui traverse l’océan Indien d’est en ouest. De défavorable qu’il était jusqu’à maintenant, il coule maintenant théoriquement vers le sud alors que les vents sont majoritairement du sud. Il faudra se cacher et attendre une accalmie pendant quelques jours pour passer ce cap. Et souvent, par après, on mettra le moteur à contribution. Lever l’ancre aux premières lueurs du jour sera souvent la solution pour parcourir 25 ou 30 milles avant que le vent du sud ne soit trop fort. Prochaine destination : la ville de Pemba. On essaiera d’y faire les formalités d’entrée au Mozambique. 52 Si vous quittez votre bateau pour un certain temps, rentrez à l’intérieur tout ce qui n’est pas fixé en permanence. C’est fastidieux à faire, mais ça l’est encore beaucoup plus quand vous regagnez votre bateau avec de l’équipement en moins. Si le vol fait mal, les inconvénients causés par le remplacement d’un élément essentiel peuvent l’être beaucoup plus. Un dinghy dérobé en mer Rouge, par exemple, signifie un retour en Méditerranée. Car on ne peut se passer de cet élément en mer Rouge et il est inutile de penser pouvoir le remplacer en Égypte, au Soudan, en Érythrée ou ailleurs. QUÉBEC YACHTING Automne 2012 OFFRE PROMOTIONNELLE : Commandez un DVD et recevez gratuitement un abonnement d’un an au magazine Québec Yachting Automne 2012 QUÉBEC YACHTING 53 PASSE-TEMPS Par Nathalie Mudita Aubut Mot caché Thème : continuer de savourer l’été! C O T E N O R D I N O R T L A V A L T H L B T P O R A Q U E B E C O E O C T O L K V E S B A N R R O T I E E E L E A N G V O N A S N Y R L A H O U I N T W P A W M O T A T E L T R A I T E O C T M Y U L O E E S A S N A L A A I E M C P T M T T L E S D L B E O S O U A E N I T A G A C E A L S T Z O T I Q U E H U G E T R O I S R I V I E R E S Mot caché : 54 Gatineau Iberville Key West Lacolle Laval Longueuil Matane Ottawa Québec St-Zotique North Palm Beach Bahamas Contrecoeur Côte Nord Daytona Gaspé QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Seattle Toronto Trois-Pistoles Trois-Rivières Vermont CALENDRIER CHRONIQUE Gatineau sportive, festive et culturelle ! 819 595-2002 • 1 866 299-2002 Rendez-vous des saveurs Casino Lac-Leamy Du 12 au 14 octobre 2012 Défilé du père Noël de Gatineau Bal de Neige au parc Jacques-Cartier Le 30 novembre 2012 Du 1er au 18 février 2013 L’Expérience musée pour découvrir le fleuve Saint-Laurent Une réalisation de la Société des musées québécois maritime.musees.qc.ca CIMM. Exploramer. Musée de la Gaspésie. Centre d’interprétation des mammifères marins Exploramer Musée de la Gaspésie Le Centre d’interprétation des mammifères marins prépare idéalement à une excursion d’observation de ces géants ou offre une excellente alternative à une telle sortie en mer. 418 235-4701 | www.gremm.org Vous aimeriez observer de près la vie du fleuve ? Avec ses excursions en mer et son Parc aquarium, Exploramer offre la chance d’approcher de façon directe et sensible un univers peuplé de formes étranges et diversifiées. 418 763-2500 | www.exploramer.qc.ca Dans le tout nouveau bâtiment du Musée de la Gaspésie, à l’architecture résolument contemporaine, découvrez l’histoire de la région ! 418 368-1534 | www.museedelagaspesie.ca Les 3 musées présentés se trouvent à distance de marche des marinas. Photos : Robert Baronet © Société des musées québécois. NOËL CHEZ NOUS À RIVIÈRE-DU-LOUP : UN INCONTOURNABLE ÉVÉNEMENT MAJEUR NOËL CHEZ NOUS À RIVIÈRE-DU-LOUP VOUS INVITE À VIVRE LA MAGIE DE NOËL DANS UN CONTEXTE INÉDIT LES 31 OCT., 1er, 2, 3 ET 4 NOV. 2012. Au programme : •Défilé de Noël avec plus de 50 chars allégoriques; •Croisière de Noël aller-retour Rivière-du-Loup St-Siméon, sur le fleuve Saint-Laurent d’une durée de 4 h à bord du Traversier N.M. Trans-St-Laurent; •Feux d’artifices étincelants au centre-ville sur les terrains du Parc-du-Campus-et-de-la-Cité; •Marché de Noël d’une durée de 3 jours environ 60 exposants de régions du Québec faisant découvrir produits du terroir et créations originales; •Déjeuners, brunchs, soupers en famille et entre amis et dégustation du gâteau magique, tous en compagnie du père Noël; •Tirages multiples (dont 10 000 $ comptant, ou 25 bons d’épicerie de 100 $ et autres prix); •Activités d’animation pour les petits, jeux gonflables, ateliers de création de boules de Noël, en famille, soirées de danse rythmées sans oublier l’HALLOWEENOËL costumé avec parade, tamtams et percussions … Apportez les vôtres! ASSISTEZ NOMBREUX, PARLEZ-EN À VOTRE FAMILLE, AMIS, INTERNAUTES… Pour nous joindre et découvrir davantage : www.noelcheznous.com 418 714-NOEL (6635) ou [email protected] LA SOLUTION COMPLÈTE POUR VOTRE MOTEUR! 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Un récit passionnant qu’on savoure lentement afin de bien assimiler cette incroyable saga pour retrouver la carte qui donna son nom à l’Amérique. Une lecture idéale pour les belles soirées automnales! Mon premier Larousse de la mer Collection Larousse jeunesse. Auteur collectif. Avril 2012. 160 pages. 26,95 $. Conçu pour les jeunes de 5 à 8 ans, ce Larousse de la mer est une vraie petite merveille et pas seulement pour les jeunes. Superbement illustré, il décrit simplement et minutieusement les aspects apparents et cachés de la mer : le sable, la côte rocheuse, les mers chaudes, les petits animaux marins, oiseaux et poissons, et finalement la relation entre l’homme et la mer. Si vous ne pouvez répondre à une question posée par vos jeunes sur ce sujet, ils y trouveront assurément plus qu’ils ne demandent… et seront même en mesure de vous apprendre! Vraiment réussi, c’est un must pour captiver les jeunes sur les merveilles maritimes! Dictionnaire touristique : Le Globe-Rêveur; tous les pays du monde 11e édition. 2012. 1021 pages. 30,95 $. Complètement revue, cette édition nous propose la référence la plus complète sur tous les pays du monde. Malgré la popularité d’Internet, ce guide est toujours aussi en demande, car il informe rapidement et sûrement le voyageur, sans possibilité de bris ou d’insuffisance de connexion! Avec de belles photos en couleurs, des cartes, les adresses des offices de tourisme, les emplacements, les coordonnées des ambassades canadiennes et les principales attractions de toutes catégories, il renferme une multitude d’infos. Que l’on parte avec un voyagiste ou sans, en bateau ou en avion, les activités, l’histoire, la géographie et les paysages n’auront plus de secret pour le lecteur! 56 QUÉBEC YACHTING Automne 2012 Canevas JYM · Toit pour bateau · Confection toile sur mesure · Rembourrage 2275 Boul. 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