Ouest-France 19 02

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Ouest-France 19 02
Ouest-France
Jeudi 18 février 2010
Sports
Jeux olympiques
Lindsey Vonn se fait la belle et fond sur l’or
Descente dames. L’Américaine a survolé l’épreuve-reine, hier soir. Les Bleues
sont restées en retrait. Et Lindsey Vonn remet ça dès ce soir en super-combiné.
« Du travail derrière… »
Elle qui avait déjà deux grands
globes de cristal, quatre petits globes
et quatre médailles mondiales - deux
d’or et deux d’argent - a complété sa
riche collection du plus prestigieux
de tous les titres : l’or olympique
de la descente. « C’est vraiment le
plus beau jour de ma vie. Gagner
et partager cette victoire avec Julia,
c’est vraiment trop d’émotions »,
se réjouit-elle, en se tournant vers sa
compatriote Mancuso, 2e de la descente.
Mais cette boulimique ne s’arrêtera
pas là. Avec neuf victoires déjà cette
saison sur le circuit, cette fonceuse
est bien partie pour remporter le
classement général de la Coupe du
monde pour la 3e fois de suite.
« Ç’a a l’air facile, mais ça ne
l’est pas, il y a énormément de travail derrière », n’a cessé de répéter
cet hiver la skieuse, alors qu’elle a
écrasé toute concurrence en remportant cinq descentes de suite et
en montant sur tous les podiums en
super-G.
A voir la voir débouler à 110 km/h,
cheveux au vent, et franchir la ligne
d’arrivée les bras en l’air, on en oublierait que chutes et blessures
graves font partie des risques du ski
alpin : « Je me sens très solide physiquement et bien en place sur mes
skis, alors je sais ce que je dois
faire pour gagner ».
En été, Lindsey Vonn passe six
à huit heures par jour, six jours sur
sept, dans la salle de musculation.
« Je n’ai jamais vu un skieur s’entraîner autant, et avec tant de régularité qu’elle, confie son mari, Thomas
Vonn, l’ancien géantiste américain.
Quand j’étais skieur moi-même, j’en
faisais peut-être la moitié ! »
Les Bleues dépassées
Depuis que les deux skieurs se sont
passé la bague au doigt en septembre 2007, l’ex-mademoiselle Kildow n’a cessé de vanter les vertus du
mariage. Elle qui était connue comme
une casse-cou a appris à mettre de
la sagesse dans sa vitesse.
Les Françaises ont-elles couru la
peur au ventre sur une piste bosselée
qui avait été critiquée cette semaine
par la grande majorité des skieuses ?
Marie Marchand-Arvier, vice-championne du monde de super-G, n’a
pris aucun risque et a terminé à une
honorable septième place à un peu
plus de deux secondes. Aurélie Révillet a terminé à près de quatre secondes et Ingrid Jacquemod à 4»66.
Quant à Marion Rolland, elle s’est totalement plantée au départ…
Reuters
À part si vous avez raté quelques épisodes de la saga, la victoire de Lindsey Vonn ne vous surprendra pas.
Taillant des courbes parfaites, la fille
de Saint-Paul, Minnesota, a déjà posé
sa belle empreinte sur Vancouver.
Avec ses pommettes hautes et ses
longs cheveux blonds, la « Barbie »
des pistes s’affirme comme la star
de ces Jeux d’hiver. Championne,
elle l’est jusqu’au bout des ongles.
Visage toujours bien maquillé, sourire aux lèvres, l’Américaine soigne
autant son apparence que ses trajectoires sur la piste.
Lindsey Vonn a décroché hier soir son premier titre olympique, devant sa compatriote Julia Mancuso. Viva America !
Brian Joubert se contente d’un rôle de figurant « Je n’avais jamais vu Deborah comme ça! »
Snowboard. Proche de Deborah Anthonioz, argentée en snowboard-cross,
Christophe Rossin jubile, comme toute la station haut-savoyarde des Gets.
« Les Jeux, je n’y arrive pas ! » Depuis mardi soir, Brian Joubert n’en finit plus de ressasser cette antienne.
À chaud, au sein du « kiss and cry »,
là où les patineurs attendent leur
note juste après leur prestation, puis
devant tous les journalistes. À froid,
son constat n’a pas varié.
Préparé physiquement, techniquement et artistiquement, Joubert se
demande s’il était au top mentalement. « Les Jeux ont toujours été
un objectif, commente le Français,
afffecté. Peut-être que j’en ai trop
fait une fixation. 2002, ça se passe
mal (14e). 2006 (6e), ça se passe
très mal aussi. Inconsciemment, ça
doit marquer. Et 2010, c’est encore
pire… »
Pourtant, il était arrivé très détendu à Vancouver, une sérénité qu’il dit
avoir conservée jusqu’à son entrée
sur la glace, mardi soir, heure locale.
Passé en 10e position, il a pu voir les
performances du champion en titre,
le Russe Evgeni Plushenko, qui a pris
la tête, et son dauphin, le Suisse Stéphane Lambiel, classé 5e.
Les Gets sauront patienter. L’enfant
prodige de la station ne sera pas de
retour avant le 24 février. « Elle avait
de toute façon une bonne raison de
revenir ici, s’amuse Chrystèle Félisaz, à l’Office de tourisme. Sa sœur
Elodie se marie le 27… »
Bien que le secret risque d’être éventé, la famille de Deborah Anthonioz lui
réserve une petite surprise maison.
Annie, sa maman, est passée hier
faire un tour dans son appartement.
Aux Gets, la mobilisation générale
est décrétée. Deborah aura droit au
même accueil que Fabien Barel, autre
« local », sacré champion du monde
de VTT sur ses terres, en 2004.
Rejeté à la 18e place après un
programme court désastreux, Brian
Joubert n’est plus dans la course au
podium olympique.
au classement provisoire ont tous
marqué 90 points.
C’est une cruelle déception pour
Joubert, 25 ans, qui participait à ses
troisièmes et, vraisemblablement,
derniers Jeux. Depuis sa première
Les résultats
Vincent Jay, médaillé de bronze,
comme Madame...
MARDI
Snowboard femmes. 1. Ricker
(Can); 2. Anthonioz; 3. Nobs (Sui) …
6. Moenne-Loccoz.
Biathlon hommes (12,5 km poursuite). 1. Ferry (Suè); 2. Sumann (Aut)
à 16’’; 3. Jay à 28’’; 4. Eder (Aut) à
31’’; 5. Greis (All) … 22. Defrasne; 34.
M. Fourcade.
MERCREDI
Descente femmes. 1. Vonn (USA); 2.
Mancuso (USA) à 0’’56; 3. Görgl (Aut )
à 1’’36; 4. Fischbascher (Aut) à 1’’49;
5. Suter (Sui) à 1’’98; 6. Janyk (Can)
à 2’’02; 7. Marchand-Arvier à 2’’03; 8.
M. Riesch (Alll) à 2’’07 … 17. Revillet à
3’’73; 21. Jacquemod à 4’’66.
Ski de fond (sprint). Hommes: 1.
Kriukov (Rus); 2. Panzhinskiy (Rus);
3. Northug (Nor). Eliminés: Miranda
(en quarts), Darragon (en séries).
Femmes: 1. Björgen (Nor); 2. Kowalczyk (Pol); 3. Majdic (Slové.). Eliminée:
Cuinet (en quarts).
Le chiffre du jour
Le temps, calculé en secondes, durant lequel Marion Rolland est restée sur la piste de la descente de Whistler.
La Française est allée dans le décor alors qu’elle terminait
son travail de poussée sur les bâtons. Ballot, surtout aux JO !
4
Le titre se jouera entre le Russe Evgueni Plushenko, qui a fait son retour après trois ans d’absence, et
pointe en tête (90,85), l’Américain
Evan Lysacek (90,30), champion
du monde en titre, et le Japonais
Daisuke Takahashi (90,25). Sans
oublier le Japonais Nobunari Oda
(4e, 84,85) et le Suisse Stéphane
Lambiel, vice-champion en titre (5e,
84,63).
Autre Français engagé, Florent
Amodio, 19 ans, a explosé de joie à
l’issue du meilleur programme court
de sa jeune et prometteuse carrière.
Pour sa première participation, le
Sarthois d’adoption s’est classé 11e
(75,35).
« Dans ses yeux… »
Deborah Anthonioz, la surprise du chef en snowboard-cross.
Pas question de lésiner sur une médaille d’argent olympique. Surtout
celle-là. « Je n’avais jamais vu Deborah comme ça », assure Christophe
Rossin. On peut le croire sur parole:
des années durant, il fut à la fois son
préparateur physique et mental. Aujourd’hui, encore, il lui distille ses
conseils. Quelques mots peuvent
suffire, quand le feeling est établi.
« La veille de son départ, je lui ai
juste dit: fais-toi plaisir! Tu arrives
en fin de carrière… »
Deborah Anthonioz s’est imprégnée du message, dans la nuit de
mardi à mercredi. « Je la voyais bien
dans les huit, indique Christophe
Rossin. Mais j’ai réalisé qu’il se passait quelque chose. » L’état de grâce,
peut-être ? « Ça se voyait dans ses
yeux. Avant les courses, elle était
incroyablement détendue en donnant des interviews. Comme si elle
parlait de quelqu’un d’autre… »
La nouvelle Deborah était en piste.
« Elle est arrivée aux JO sans notoriété, donc sans pression. Au bout, il
y avait le résultat. Avant, c’était son
point faible… » Vrai aussi que la Gêtoise, licenciée à Annemasse, n’était
pas vernie. La liste de ses blessures
ressemble à un sujet d’internat. Il y a
deux ans, elle était encore scotchée
dans un fauteuil roulant, à cause
d’une quadruple fracture du bassin.
« Sa médaille, c’est celle de la persévérance. Deborah a été tellement
forte pour se relancer après chaque
blessure, repartir au combat dans
le boarder. Elle n’a jamais douté,
la rage l’a toujours habitée. » Les
lauriers de Vancouver ne la changeront pas. « Je suis sûr que non, assure son proche, entre deux coups
de fil dans sa boutique de ski. Cette
médaille va la soulager. Elle sera
plus sereine, désormais. »
A 31 ans, la snowboardeuse d’argent, qui partagea son studio d’étudiante à Annecy avec la regrettée
Karine Ruby, continuera de vivre au
grand air. De prendre le télésiège
avec Théo, son petit frère, pour grimper sur le Mont-Chéry et en redescendre les versants en VTT, les cheveux flottant sous le casque. « En été,
c’est une bonne méthode pour bosser les trajectoires… » Et plancher,
encore et toujours.
Jean-Pascal ARIGASCI.
Au cœur des Jeux
Les Français en lice aujourd’hui
Hommage. Des dizaines de personnes ont rendu hommage, hier,
en Géorgie, à Nodar Kumaritashvili,
le lugeur victime d’un accident mortel qui a assombri l’ouverture des JO.
Une piste de luge sera construite à
Bakouriani, sa ville, et baptisée Nodar Kumaritashvili.
MESSIEURS. Patinage (libre): Brian
Joubert, Florent Amodio.
Biathlon (20 km) : Vincent Jay, Vincent Defrasne, Martin Fourcade, Simon Fourcade.
Skeleton: Grégory Saint-Genies.
Curling (Canada-France): Thomas
Dufour, Tony Angiboust, Jan-Henri
Forfait. Anja Paerson ne disputera
pas le super-combiné ce soir. La Suédoise, comme beaucoup de concurrentes, a lourdement chuté lors de la
descente et se plaint de contusions.
Biathlon. 15 km dames (19 h) ; 20 km
hommes (22 h).
Patinage artistique. Programme
libre hommes (2 h).
Patinage de vitesse. 1 000 m dames
La vie des Ryan. Ron Wilson, l’entraîneur de l’équipe américaine de hockey sur glace, a un petit souci: sur ses
23 joueurs, six ont pour prénom Ryan,
qui est aussi le nom de famille d’un 7e:
« Ils sont tellement que quand je dis
Ryan, j’ai trois gars qui tournent la tête.
Il faut que j’apprenne leurs surnoms »,
commente le coach, débordé.
Glaçons. Ancien rameur de bon niveau,GrégorySaint-Genies,seulFrançais en lice dans l’épreuve masculine
de skeleton, qui se tient aujourd’hui
et demain, va réaliser son voeu dans
une discipline dangereuse et spectaculaire. « Quand j’ai commencé dans
Ducroz, Richard Ducroz. (Remplaçant: Raphaël Mathieu).
DAMES. Biathlon (15 km): Sandrine
Bailly, Sylvie Becaert, Marie-Laure
Brunet, Marie Dorin.
Snowboard (halfpipe): Sophie Rodriguez, Mirabelle Thovex.
Les finales (heure française)
(22 h).
Ski alpin. Super-combiné dames:
descente (19 h), slalom (22 h).
Snowboard. Half-pipe dames (3 h).
Les Jeux à la TV sur France 2/3 et Eurosport
Reuters
D’emblée, le Poitevin n’a pas passé
son premier élément, un quadruple
saut, qu’il aurait dû combiner avec
un triple, avant de chuter sur un élément qu’il maîtrise parfaitement, le
triple lutz. Forcément, le champion
du monde 2007 a dû se contenter
d’une note désespérée dans une telle
compétition : 68 points ! Les trois premiers patineurs sur 30 concurrents
Ses derniers Jeux
AFP
Chute sur le triple lutz
année senior en 2002, il n’a manqué
aucun podium des neuf championnats d’Europe auxquels il a participé.
Et il a accroché cinq médailles mondiales à son palmarès.
« Mes problèmes ne viennent pas
de la patinoire mais de ma vie personnelle, avoue le Français. J’ai perdu beaucoup d’énergie à l’extérieur
de la patinoire. Je dois changer certaines choses dans mon attitude.
Je ne suis plus moi-même. Je sais
ce que je dois faire mais ce n’est
pas facile... »
Joubert pourra-t-il se relever ? « Il
faudra bien que je patine le programme libre (prévu ce soir)… Il est
hors de question que je termine
ma carrière sur une note négative
comme celle-ci ».
Reuters
Patinage artistique. Le rêve de Brian Joubert a viré au cauchemar. Le Poitevin
se retrouve 18e, avant le programme libre la nuit prochaine. Sans aucun espoir…
Saint-Genies, en piste aujourd’hui,
en skeleton…
le sport, mon plus grand rêve était de
participer aux JO comme rameur, je
le réalise enfin mais sur de l’eau glacée », plaisante-t-il.
BIATHLON
15 km dames ................................................................................................
20 km messieurs ..........................................................................................
SKI DE FOND
Sprint classique messieurs et dames .....................................................
PATINAGE DE VITESSE
1 000 m dames ............................................................................................
SNOWBOARD
Half-pipe .........................................................................................................
SHORT TRACK
500 m dames ................................................................................................
19.00
22.00
20.45
23.45
1.45
3.00

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