Le Saint-Laurent et le commerce des fourrures Sylvain Beaudoin
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Le Saint-Laurent et le commerce des fourrures Sylvain Beaudoin
L’AUTREFOIS… POUR TOI Le Saint-Laurent et le commerce des fourrures Par Sylvain Beaudoin Au début de la colonie, le commerce des fourrures était la principale manière de gagner de l’argent au Québec. Plusieurs villes importantes ont d’abord été des lieux où l’on vendait et achetait des fourrures. Des guerres furent déclenchées pour obtenir le contrôle de la traite. La route principale pour le commerce des fourrures a été le fleuve Saint-Laurent. Les Amérindiens, les Français et les Anglais ont vécu de ce commerce. Jusqu’au moment de la construction des chemins de fer, vers 1860, le fleuve et les rivières qui s’y déversaient ont été les voies de circulation les plus rapides. Le fleuve Saint-Laurent avait trois sections de navigation différentes et trois sortes d’embarcations faisaient le transport des fourrures. Québec et Montréal étaient les deux villes où l’on devait changer de sorte de bateaux. De la mer jusqu’à Québec naviguaient les cargos (les navires de mer). De Québec à Montréal, on utilisait les embarcations fluviales : barges, chaloupes ou canots. De Montréal aux Grands Lacs et à la baie Géorgienne, seuls les canots pouvaient faire le trajet. Pour les commerçants, le voyage commençait en Europe. De la mer jusqu’à Québec, à cause des marées, des vents et des vagues, il fallait de gros bateaux. Ces bateaux avaient deux ou trois mâts et ils pouvaient contenir une grande quantité de marchandises. Quelques grosses barges s’y aventuraient, mais c’étaient surtout des bateaux comme les pinasses, les bricks, les corvettes, les frégates et les flûtes qui allaient à la mer. De Québec à Montréal, le voyage pouvait durer plus de trois jours. De petits bateaux, mus à la rame ou à la voile, permettaient de transporter plusieurs passagers ou une bonne quantité de marchandises; on pense ici aux rabaskas. On utilisait aussi une sorte de pirogue appelée « canot de bois ». Cette pirogue était creusée dans le tronc d’un orme rouge. Le nord du Québec et de l’Ontario modernes constituait une partie importante des territoires de chasse pour le commerce des fourrures. Pour s’y rendre, les trappeurs devaient franchir une multitude de rapides et de chutes en faisant du portage. Il était donc nécessaire d’utiliser une embarcation légère comme les canots d’écorce. À l’aller, les bateaux amenaient les objets donnés en échange des fourrures. Au retour, les fourrures étaient chargées sur les cargos pour être vendues en Europe.