Edition de novembre 2015 (N° 397)
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Edition de novembre 2015 (N° 397)
no 397 novembre 2o15 paraît 1o x par an R edito membres des académies parisiennes – les uns réunis sous une coupole de la rive gauche, les autres dans un restaurant de la rive droite ( le premier mardi de chaque mois, à l’exception des deux mois d’été, comme les lecteurs de notre vénérable Commission ) – et avec ceux des jurés des autres prix ? Parmi les nouveautés qui vous sont proposées à la bibliothèque, ne manquez pas la lecture d’un suspense historique finement mené par son auteur, Corinne Chaponnière, qui vient commémorer le sombre anniversaire de la Nuit de cristal. Quant aux conférences, celles-ci vous offrent une sélection d’orateurs choisis qui viendront nous parler d’Histoire, d’Arts, de Littérature et, à la veille de la Sainte-Catherine, d’Amour et de Haine. D’ici là, les accros aux tweets de Bernard Pivot pourront boire ses mots en attendant de se laisser convaincre par les vertus du Beaujolais nouveau, cru 2015. Voilà de quoi vous tenir en haleine et aiguiser votre curiosité pour traverser ce mois si peu avenant qu’il en est redouté. Hélène Leibkutsch, vice- JAB 1204 Genève PP / Journal éjouissez-vous, chers lecteurs, car malgré la chape grise qui, comme d’habitude, en cette saison et en cette région, plombera le ciel jusqu’à la fin de l’hiver, novembre est le mois de tous les suspenses. Commençons, si vous le voulez bien, par son nom. Il fut le neuvième mois de l’année au temps du calendrier romain, d’où sa désignation, pour être déplacé en onzième position dans les calendriers grégorien et julien en attendant que sa mutation entre les mois de « Brumaire » et de « Frimaire » dans le calendrier républicain décrive au mieux cette période de l’année. Mais laissons ces considérations atmosphériques pour nous pencher sur les préoccupations de la Société de Lecture. Mise à part l’arrivée du Beaujolais nouveau, novembre est avant tout le mois des prix littéraires. Grand suspense auprès des membres de la Commission de lecture qui, après avoir écumé le riche bouillon de la rentrée, reprennent peu à peu leur souffle. Les voici à nouveau aux aguets dans l’attente de l’annonce des prix attribués. Leurs choix seront-ils en accord avec ceux des présidente du Comité, présidente de la Commission de lecture www.societe-de-lecture.ch agenda les livres ont la parole Conférences et entretiens ateliers 2, 23 Yoga nidra et 30 nov par Sylvain Lonchay lundi 12 h 45 -13 h 45 ou 14 h 00 -15 h 30 13 et Renouer avec sa voix 27 nov Atelier de chant 23 nov Vous reprendrez bien complet un peu de classiques ? Imprimé sur papier FSC issu de forêts bien gérées, FSC ® C008839 par Aurélie Jaecklé 12 h buffet ; 12 h 30 -14 h conférence animé par Florent Lézat vendredi 11 h 15 - 12 h 15 19 h cocktail ; 19 h 30 - 21 h conférence lundi 18 h 30 - 20 h 00 et pl m co 4 nov Cercle des amateurs 2 nov Morceaux choisis, L’usage du monde Grâce au soutien de Valartisbank et de littérature française par Samuel Labarthe de Moser Vernet et Cie par Isabelle Stroun lundi 20 h - 21 h, Théâtre de Carouge mercredi 12 h 15 - 13 h 45 24 nov Rencontre avec Charles Dantzig JEUNE PUBLIC 5-6 et Ecrire, mode d’emploi complet entretien mené par Pascale Frey 25 nov Et toi, quelle est ta clef magique ? 26-27 nov par Pierre Assouline et pl m co 3 nov Fouché : les silences de et par Jean-Léonard de Meuron et jeudi 18 h 30 - 21 h Frédérique Delpech, dès 8 ans de la pieuvre vendredi 9 h 30 - 12 h mercredi 15 h 30 -18 h 00 par Emmanuel de Waresquiel réalisation par les enfants d’un livre 10 et Le goût des mots, encore complet entretien mené par Alexandre Demidoff leporello jusqu’à 18 h ( places limitées ) 24 nov Atelier d’écriture 5 nov Le sceptre et le sang complet animé par Geoffroy et Sabine de Clavière par Jean des Cars 7, 14, 21 Atelier d’échecs mardi 18 h 30 - 21 h 00 et 28 nov par Gilles Miralles 10 nov Flûte, alors ! complet samedi 10 h 00 -11 h 30 par David Greilsammer cercles de lecture 17 nov WAR ! complet 18 nov WAR ! complet par Thomas Seydoux par Thomas Seydoux 26 nov Y-a-t-il une littérature complet romande ? par Roger Francillon Grâce au soutien de Mirabaud & Cie SA et du Mandarin Oriental Genève 4 et Atelier Jane Austen 25 nov par David Spurr en anglais mercredi 12 h 30 - 13 h 45 9 et L’actualité du livre complet 30 nov animé par Pascal Schouwey lundi 18 h 30 - 20 h 30 16 nov Les pieds dans la page complet animé par Pascal Schouwey lundi 18 h 30 - 20 h 30 Grâce au soutien du Bongénie, de l’école Moser, de la Fondation Coromandel et de Pury Pictet Turrettini & Cie SA Réservations indispensables à la Société de Lecture au 022 311 45 90 ou [email protected] Pour le prix des places, merci de vous référer à notre site www.societe-de-lecture.ch ou auprès de notre secrétariat. 2 2 ROMANS, LIttéRAtuRE romans, LITTéRATuRE littérature ROMANS, ROMANS, romans, ROMANS, LIttéRAtuRE littérature LITTéRATuRE ainsi subtilement savamment abordés fumeux, bourrésquideet complicette évocation estnéologismes aussi l’histoire d’un sans pour autant faire perdrealambiqués. au propos sa» qués et de raisonnements amour discret et de l’ébauche d’une réconcifluidité etestsonsouvent côté alerte. ailleurs, ce Le livrefranco-allemande. drôle Par mais le11071 rythme LHA liation roman est d’autant plus séduisant qu’aux endiablé de l’action empêche l’approfondimensions évoquées, ildes ajoute celleabordés de son dissement de certains thèmes Paul AUSTER, J. M. COETZEE invitation à écouter les morceaux qu’interautour du langage. LHA 11196 prète qui n’est peut-être IciMei etJinmaintenant : pas qu’un personnage de fiction… correspondance LHA 2562 Etienne BARILIER Laurent BINET Pierre ASSOULINE Piano chinois La septième fonction Sigmaringen Genève, Zoé, 2011, 133 p. Paris,langage Gallimard, 2014, 360 p. du William BOYD ( 2008-2011 ) Peinture, musique et 495 littérature au Paris,réalité Grasset, 2015, Mêlant historique etp. fictionsont romacœur duavec travail degrand l’écrivain, philosophe nesque son talent de conteur, Construit comme un roman policier, écrit et essayiste suisse qu’est Barilier. Pierre Assouline revivreEtienne l’un ultimes dans un style vif,fait le dernier livredes de Laurent Ainsi, après avoir enchanté ses lecteurs épisodes de la collaboration, lorsque le Binet, professeur de philosophie, est unmaréobjet avec Un Véronèse, il ne séduira pas que chal Pétain, accompagné Laval et inclassable. Un flic en finde dePierre carrière et un les mélomanes d’entre eux avec son intride son gouvernement, gagnèrent le châjeune professeur de sémiologie enquêtent gant délicieux Pianopropriété chinois. En ce teaulaet demort Sigmaringen, deseffet, princes sur apparemment accidentelle de roman épistolairemise moderne fait dialoguer, de Hohenzollern à leur disposition par Roland Barthes, survenue à la sortie d’un par interposés puisnombre par courriels, Hitler,blogs suivis d’un François certain de milidéjeuner avec Mitterrand, en ciens et de civils, célèbres qui résidèrent la petite deux critiques qui dans s’affrontent février 1980. Ils découvrent que l’auteur ville allemande d’octobrede1944 à la chute àdes propos de la qualité l’interprétation Mythologies ( LLD 159 ) possédait le du régime nazipianiste en avrilchinoise. 1945. Julius, fidèle d’une jeune un secret de la septième fonction Dans du lanmajordome des Hohenzollern, gardien exemdébat d’abord courtois et professionnel gage, qui donne à son détenteur un pouplaire des lieux etprend observateur avisé,tournure sera le qui vite une voir cependant de conviction irrésistible sur ceux qui fil conducteur et le narrateur de cette histoire passionnelle, deux protagonistes l’écoutent. Au et filles descomique nombreux rebondisseoù le tragique le seJin mêlent et où s’affrontent. L’un trouve Meisecret «intéresse divine » ments, on découvre que ce évolue toute que une clique de personnages intricependant l’autre ne voit en elle beaucoup d’intellectuels, mais On aussi des gant les automate uns contrequi les récite autres. y croise «hommes qu’un un livre cours politiques. L’auteur etse à de un le vieux maréchal, hautain isolé dans culture occidentale ». Les propos lyriques véritable jeu de massacre qui touche prasa posture de déni ; Laval ses ministres et enflammés des deuxet protagonistes tiquement l’intelligentsia de immicette « passifs », toute convaincus de la défaite tournent rapidement aux sarcasmes et le à époque. Foucault, Althusser, Derrida et nente ; les ministres « actifs » voulant croire l’affrontement personnel ce qui donne au couple Kristeva-Sollers tous à un retournement de cherchent situation par pourtant propos son intrigue - toutpeu enavouables, permettant les dontOn certains bienmoyens, incertain. y côtoie l’intendance,à au romancier defameux distiller de façon habile, s’approprier secret. CesDans derniers Allemands etleFrançais confondus. les pétillante mais jamais pédante, quelques espèrent à lui à dominer le couloirs duparvenir château,grâce on complote, on s’évite réflexions de l’essayiste qu’ilaux estclandestine, aussi. Les Logos sorte d’académie ou on Club, chasse l’ennui grâce ressources thèmes tels que la mondialisation dans le aux délirants, où s’affrontent les plus de larites bibliothèque. On y rencontre aussi le domaine artistique, la beauté qui subjugue docteur Destouches, alias Céline, cynique grands penseurs de l’époque. Lors d’un l’ouïe - surtout dans notre monde télévisuel et désabusé compatissant envers les détour dans mais une université américaine où -« l’école la question de l’objectivité d’unLajugement souffrances des plus est démunis. musique française » reconnue, un étuet, sûr, le rôle duphilosophes d’art sont jouebien un rôle important etcritique rédempteur diant stigmatise « ces au dans style Sweet Caress : The Many J.-M. COETZEE Traduit de l’anglais par Céline Curiol et Lives Amory De la of lecture à Clay l’écriture : chroniques Paul Auster et J. M. Coetzee se sont connus Boyd is a highly inventive writer. In 1998 he littéraires, 2000-2005 au Festival d’Adélaïde ( Australie ) en 2008. Catherine Lauga du Plessis Arles, Actes Sud, 2013, 315 p. London, Bloomsbury, 2015, 447 p. wrote a fictional biography of an American Depuis, sont2012, amis 313 et éprouvent le besoin Paris,ils Seuil, p. artist calleddesNat Tate, which readers d’échanger nouvelles et desmany opinions qui Au filfordeauthentic ces chroniques – certaines déjà took non-fiction. This time he leur tiennent à cœur. Voici donc les lettres parues New York Review Books has gone onelaécrites better, by writing a offictional qu’ils sedans sont pendant trois ans. Le –lecteur le prixaura Nobel de littérature ( 2003 ) Sudautobiography. Amory Clay was born in l’occasion de prendre connaisafricain confirme la pensée de Madame de England 1908,etand one of the sance desinsoucis desbecame préoccupations de Sévigné La apprend aussi,autant me few women in lecture the twentieth century tocepurces deux: «écrivains ; cela concerne semble, à écrire ». Guidés par la prose délileurs supports techniques que leur inspirasue a successful career as a professional cate et érudite de festivals J.-M. Coetzee, nous tion, ou même les auxquels ilsaborsont photographer. She is versatile in her art, invités. La santé, l’amitié sont largement évodons l’œuvre d’une quinzaine de grands and works in several different genres, takquées ainsi la politique mondiale, Israël auteurs quique marqué l’histoire des ing pictures ofont London society in the 1920s, et voisins, une rencontre avec Charlton Lettres : Samuel Beckett, William Faulkner, of ses Berlin’s louche underworld in the 1930s, Heston, champion aux Etats-unis du port Günter Grass, Nadine Gordimer, of fashion models in New York, of Graham combat libre d’armes à feu. Le lecteur sera charmé Greene, Sándor Márai, Joseph Roth, Robert in the Second World War and, later, the d’entrer Chaque dans la relation fraternelle et amiWalser. écrivain estshe d’abord préVietnam War. Along the way, has affairs cale qui tissée repères entre Coetzee et Auster, senté pars’est quelques biographiques. with men on three continents. marries cette correspondance venant SheagréableLa chronique s’attelle ensuiteLady à esquisser a Scottish lord and becomes Farr, but ment compléter la connaissance de l’œuvre les contours d’une œuvreliving qui fait partie du ends her days in poverty, in a cottage LK 376 de chacun. patrimoine littéraire mondial, ou aussi on the Scottish island of Barrandale. Muchà décortiquer un livre particulier de chaque of the material Julian BARNES here is presented as being auteur, sans jargon,theavec le savoir-faire du reproduced from Barrandale Journal simple amateur devenu capable, à force de Quand tout est déjà arrivé written in her old age. Of course, all of this travail, de réaliser un chef-d’œuvre. Il s’atTraduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin is made up : Amory Clay lives only on the Paris, Mercure de 2013, 128 p. de tardera, certains, sur les problèmes page, herpour journal is aFrance, purely fictional device, traduction d’autres, sur l’importance and Barrandale does notrelient exist. But the illuTrois courts; pour récits, que de subtiles du historique, politique by et culturel correspondances. Leis reinforced premier, Le sioncontexte of authenticity a péché series dans lequel l’ouvrage a été Ces d’élévation, met en scène Félixcomposé. Tournachon, of real photographs presented as taken mai 22oo oo9 – Le Le choix choix de de la la Société Société de de Lecture Lecture mai mai 2oo99 –– Le choix de la Société de Lecture chroniques Amory’s instructives une invitation throughout life, sont complete with ficalias Nadar, qui pratique la photographie àtionalised relire de captions. nombreuxIttextes d’un œil neuf et is all very clever, and aérienne du haut d’une montgolfière. Nadar désormais initié. LBB 20 enjoyably LHC 1130, livre disavait réuniwritten. deux inventions nouvelles, la ponible en français ( LHC 1130 B )et on sait photographie et l’aéronautique, Charles DANTZIG quels développements seraient promis à cette conjonction. « Vous réunissez deux Charles DANTZIGdes A propos choses qui n’avaient encore jamais été chefs-d’œuvre Histoire mises ensemble,de et lel’amour monde est changé », Paris, Grasset, 2013, 272Dans p. le second, remarque Barnes. et de Julian la haine ARomancier, hauteur d’homme, ce 475 sontp.deux essayiste, êtres qui poète, chroniqueur, Paris, Grasset, 2015, sont réunis dans est une un montgolfière, frêle Charles Dantzig auteur bienla connu Charles Dantzigetseson plaît à jouer àunnouveau Sarah Bernhardt soupirant, officier en France. Il a écrit de nombreux ouvrages, avec lesdecodes vigueur. un en roman, anglais cent en kilos ;égoïste mais Est-ce lede monde futdont le Dictionnaire la littérature un essai ? Le décor est planté : Paris il y ilfrançaise changé ? ( LCD « Parfois cela marche, parfois 1369 ). Celui-ci est de la a peu, animé par le débat parlementaire non », commente l’auteur. le dernier même veine car, basé sur Dans la vaste culture qui aboutira vote du mariage pour tous récit, La perteilaude profondeur, de Dantzig, passe en revuel’amour tout ceque qui ouvert aux couples de même dont se portaient un homme une sexe, femmeetavait a trait au concept de et chef-d’œuvre. C’est les manifestations populaires ont Barnes, longuechangé monde, celui dehumoristique Julian vivant etle plein d’allant, par mentelle enflammé la après rue. Sept personnages mais est morte trente ans de vie moments, et construit selon une grande typiquement « bobos »émouvant jouent et surretenu cette commune texteCertaines souplesse etdecestyle. phrases ou scène, en proie au doute amoureux et et à dit le monde qui change encore une fois, titres de chapitres sont remarquables existentiel, entre dîners parisiens et lel’émoi vide irréparable, la perte d’un vocabupourraient servir de titre à des dissertacroisement desd’une destins Surtue ces» laire l’irritation tionscommun, françaises, telscomplicité, «individuels. la perfection que peuvent provoquer l’incompréhension, seules concessions au genre romanesque ou « un détail peut être un chef-d’œuvre » la maladresse, les bonnes l’auteur se muevoire en montreur deintentions marionparmi beaucoup d’autres. Mais voilà, le des autres, la tentation de sedetuer, aussitôt nettes, ne donnant à voir ses lecteur peut aussi se demander personoù cela repoussée carune étant celui qui se souvient nages, avec aisance fascinante, mène : pour l’auteur, à faire le tour de que son lecemieux d’elle, se tuer serait Alapartir tuer aussi. qui peut servir sa thèse. raisonnement, mais qu’en est-il pourd’une celui Trois qu’un sexuelle fil relie, certes, de mais la ode àrécits la liberté toute qui s’efforce de survivre àdénuée ces 272 pages ? beauté grave du dernier faitCharles paraître Dantzig légère, réflexion anthropologique, Il faut sans doute se laisser aller à la verve légère, encore deuniverselles grâce, la montdisserte sur etque lessepleine forces que de Dantzig souvenir de quelques golfière des deux premiers. LHC 1024 sont l’amour et la haine et qui s’affrontent réflexions particulièrement intéressantes depuis la nuit des temps. Il convoque ou porteuses de questionnement. Et apprétour tourBRISSAC le chapitre – trop –qui caricatural Elvire de cier leà dernier se terminedéputé sur le Furnesse, son fils l’indécis Ferdinand, moment d’enchantement que vit le lecteur La corde le qui vent l’écrivain Pierre et Hesse n’écrit LBB 10 plus ou d’un chef-d’œuvre. Grasset, 2013, 215 p. le Paris, couple amoureux formé par Aaron et une famille hétéroclite l’éducation est Armand, mais en appelleoùaussi aux respectout conventionnelle est l’objet tablessauf mânes de Suétone : outelDémosthène. du dernierestouvrage d’Elvire de Brissac. Le propos actuel, la démonstration brilRomancière biographe, lauréate de plu-et lante et avecetforce anecdotes étonnantes Charly DELWART aphorismes bien sentis ( malgré vacuité sieurs prix littéraires dont le prixla Femina de certains d’entre eux ) l’argumentation de l’essai pour ÔPark dix-neuvième ( HG 1533 ), Citoyen estParis, convaincante. Il ne faut pas hésiter à l’auteur nous entraîne à un Seuil, 2012, 487 p.rythme endiablé ton évidemment provocateur etdépasser avec un le humour décapant dans une folle : Cebrio roman met en où scène le « Citoyen Park le dufamiliale discours force l’attention et» que paraventure « l’existence n’est Jun-wan, dans lequel chacun reconnaîtra l’action contrariée du vent et de la la corde ». fois l’enthousiasme jusqu’à dernière Kim Jong-il, de ce Kim Il-sung, Premier Léger en apparence, roman irrésistible page. LMfils2985 Charles Dantzig sera à leader dedelaLecture Corée dumatière Nord –àappelée etla surprenant donnele un véri-ici Société 24 novembre. Kamcha. Cette dictature étrange – pretable voyage intérieur. LHA 11074 mier Etat communiste héréditaire – a été Mathias éNARDmain de fer par le Grand dirigée d’une Paula BYRNE Meneur, Président Boussole pour l’éternité bien qu’il seThe soit éteint en 1994, puis par :son fils RealSud, Jane Arles, Actes 2015, Austen 377 p. leACher Gouvernant. ElleThings représente une Life in Small L’aiguille boussolepour ne énigme etdeuncette objetétonnante de préoccupation London, William Collins, 2013, 380 p. marque pas le nord mais reste sur la communauté internationale parfixée son isoAl’orient, red silksource shawlintransigeance East India. A pair qui of defrom la profusion narrative lement, son dogmatique, topaz crosses. Three vellum notebooks. A) asaalimenté Les mille et une nuits ( L D 126 politique de répression impitoyable card of lace. A set of crimson velvet cushde même qu’elle alimente cette nuit unique envers toute dissidence ou déviance, ions. These the small things«Ritter that durant laquelle, insomniaque, Franz fût-elle duare faitamong de l’origine sociale nonhave Austen’s qui asurvived reçu deofson médecin unepossessions, lettre alarrévolutionnaire »Jane des citoyens, sa gestion and thatrevisite servedésastreuse Paula Byrne qui asMusicologue respective mante, ses souvenirs. économique provoqua points of departure for this highly congenial une famine dans les 90. Surtout, viennois amoureux du années Proche-Orient, il l’a biographical Each object introduces a elle se distingue par l’état veillel’intrérévoparcouru en work. tous sens et y a de connu chapter, and serves as a synecdoche for a lutionnaire permanent dans lequel les pide et inaccessible Sarah, brillante orienpart of Austen’s world in a way that consisthabitants maintenus force de slotaliste elle sont aussi, qu’il n’a àpas su retenir. ently light on her etnovels. The shawl, gans,sheds de glorification quasi-déification Placé sous le signe du Voyage d’hiver de similar to that desired by the languorous de la famille L’auteur rappelle Schubert, cet dirigeante. ouvrage substantiel, à la Lady Bertram in Mansfield Park ( LLB 152/1 ), les roman moments fortset essai de l’histoire kamfois d’amour faisant la part allows Byrne to explain the extent of Austen’s chéenne et démonte les rouages animant belle à l’érudition, déroule une fresque de indirect connections to India through friends Park, personnage sansinconnus charisme, auteur personnages, connus, ou fictifs, and relatives who went there to serve the et acteur d’une histoire a luitous orientalistes animésfictive d’unaqu’il vif Empire. The topaz crosses were giftintérêt from même mise en scène avec la passion d’un pourbrother, l’altérité, pour la Austen, différence. Ecrivains her Lt. Charles bought with cinéaste au service d’une cause inventée ou compositeurs, subirent l’influence prize money he wonilsforenheroic action at sea. de selon toutes pièces. Mais styleofsaccadé et, enlefournit la They remindl’auteur us of thequi importance thepreuve, Royalet l’absence de dialogues peut rendre ardue ils contribuèrent ainsi au renouvellement Navy in Persuasion ( LLB 152/1 ), among other la lecture de ce long roman au sujet de la musique et des lettres européennes novels. The vellum notebooks, all written oriby ginal oùwas fiction et réalité restent e au XIXmais siècle. La curiosité attisée the time Austen 17, show herestearly pen- : trop proches pour découvrir… uneare œuvre chant for satire. The velvet cushions remilparfois faudra relire, réécouter, d’imagination. LHA 5010 iniscent of Austen’s to the great Anecdotes, récits,visits digressions se country suivent houses which served for estates et s’enchâssent dansasunmodels kaléidoscope bril- DISCOVERING TRUE VALUES. M A Î T R E I M P R I M E U R 1 8 9 6 atar roto presse sa genève - t + 41 22 719 13 13 - atar@ atar.ch - atar.ch atar est au bénéfice des certifications � ,�PEFC™� ,� � � PSO-UGRA , MYCLIMATE. régulièrement renouvelées et complétées: FSC®� Valartis Group AG 2–4 place du Molard 1204 Genève Tel. +41 22 716 10 00 Gestion privée Gestion d‘actifs Banque d‘investissement www.valartisgroup.ch Genève – Zürich – Vienne – Liechtenstein Moscou – Luxembourg romans, littérature lant qui laisse le lecteur déboussolé parfois, mais captivé toujours. Et nostalgique, lui aussi. Car ce très beau livre entre en résonance avec l’actualité, et le souvenir d’une nuit à la belle étoile dans la citadelle qui domine les ruines de Palmyre laisse un amer regret, même à qui ne l’a pas vécu. LHA 11195 Jonathan FRANZEN Purity London, Fourth Estate, 2015, 563 p. Franzen writes big, sprawling novels with lots of characters in different parts of the world. This one takes place on three continents, with persons who communicate in the contemporary media environment of e-mail, text messaging, Internet leaks, hacking, and online journalism. Pip, which is short for Purity, is a young woman who lives in a squat in Oakland, California. Tom Aberant is a middle aged journalist and the founder of an online investigative journal in Denver. Andreas Wolf is a more charismatic version of Julian Assange ; he runs an Internet leak organization from his campus in a pastoral valley of the Bolivian mountains. Finally, there is Pip’s mother, who lives in a cabin in the California redwoods. She has never told Pip her real name, or that of the father Pip has never known. Pip’s quest to solve the mystery of her identity provides the driving force of the narrative. The gradual convergence of these characters will ultimately reveal who Pip really is, but not before a sequence of events worthy of any thriller, including murder, suicide, and a billion-dollar inheritance. Apart from the force of his narrative, Franzen has a talent for satirizing the effects on human relationships of our globalized, mediatized world. LHC 1129 Anne-Marie GARAT La source Arles, Actes Sud, 2015, 378 p. Dans une demeure baroque et extravagante, le domaine des Ardenne, du nom de la famille autrefois influente d’un petit geneve@SDL Le choix de la Société de Lecture – mai 2oo9 3 Jim HARRISON Laurence WINTHROP Péchés capitaux La dame de la Chavonnière Genève, La Baconnière, Musée d’art et d’histoire, 2015, 298 p. En flânant au Musée d’Art et d’Histoire de Genève, peut-être avez-vous été interpellé par le saisissant autoportrait d’Herminie Maunoir ? Le cas échéant, la biographie romancée de sa lointaine descendante, Laurence Winthrop, historienne genevoise devenue parisienne, vous donnera certainement envie de le découvrir. En effet, Herminie Clavier ( 1795-1842 ) connaît un destin hors du commun que son éducation de jeune fille de bonne famille, élève de Madame Vigée-Lebrun, ne laissait présager. Epouse du célèbre pamphlétaire PaulLouis Courier ( Stendhal le tenait pour l’homme le plus intelligent de son temps ), cette belle et sensible jeune femme a une vie digne d’une héroïne de roman. Devenue veuve dans des circonstances tragiques, elle se remariera avec le médecin Théodore Maunoir, un des cinq fondateurs de la Croix-Rouge, et vivra ainsi à Genève, dans le quartier de la cathédrale. Ce dernier épisode attisera probablement l’intérêt de nos lecteurs pour cette biographie menée tambour battant. Saluons la finesse du ton et le travail de recherche qui, conjugués à un brin d’imagination, permettent à l’auteur de saisir l’atmosphère de la Restauration, le raffinement d’une certaine éducation d’alors et la belle personnalité d’une femme jusqu’alors méconnue. 16.2 WINT 1 bourg de Franche-Comté, vit seule Lottie, ancienne domestique devenue une surprenante nonagénaire. Elle héberge la narratrice, et en l’espace de soirées mémorables lui égrène les souvenirs des anciens propriétaires. Celle-ci est subjuguée par les propos de Lottie qui se télescopent avec sa propre histoire et la conduisent à mener une enquête finalement plus personnelle que professionnelle. Dans un canevas savant, l’auteur fait se répondre sur pratiquement un siècle les mémoires de ses personnages sur les vérités et les mensonges de leurs récits familiaux, tous plus captivants les uns que les autres. Ce faisant, elle livre une somptueuse réflexion sur la narration et son corollaire, l’inévitable transformation des faits. Le perceptible parrainage des grands Flaubert ou Giono imprègne ce roman du parfum de « nos chères vieilles provinces » ; il est pourtant résolument moderne : ses personnages ont notamment, et c’est bien de notre temps, le monde pour horizon et la théorie de Karinthy ( moins de six degrés de séparation relient toute personne sur terre à une autre ) comme expérience. Sa langue choisie, servie par une syntaxe toute personnelle, réserve pour qui se prend à son charme des pépites de… conteuse ! LHA 11193 Traduit de l’anglais ( Etats-Unis ) par Brice Matthieussent Paris, Flammarion, 2015, 350 p. Depuis qu’il est à la retraite, l’inspecteur Sunderson pense en avoir fini avec les enquêtes criminelles. Mais après avoir acquis, par des moyens peu orthodoxes, un petit chalet au bord d’un lac dans le Nord Michigan, où il compte s’adonner à sa passion pour la pêche à la truite, il se trouve plongé au cœur d’une sombre affaire criminelle. En effet, il a pour voisins les membres de la famille Ames, sinistres individus semant la terreur dans tout le voisinage et commettant des crimes odieux en toute impunité. Alcooliques, bagarreurs, escrocs, les Ames s’adonnent sur les femmes du clan à des actes de violence physique et sexuelle, allant jusqu’à l’inceste. Sunderson se lie malgré tout avec l’un d’entre eux, passionné d’ornithologie, et qui semble avoir un comportement plus humain envers les femmes de la famille, en dépit de son passé de taulard. Lorsqu’éclate une série de meurtres et que le clan s’entredéchire, Sunderson se trouve impliqué dans l’enquête. En parallèle, il tente de trouver un sens à sa vie en entamant la rédaction d’un roman autour des péchés capitaux, auxquels il adjoint un huitième, la violence, et en renouant les liens qui le lient toujours à son ex-femme Diane, le grand amour de sa vie. Farce noire et grinçante, Péchés capitaux est, comme l’indique son soustitre, un faux roman policier où Jim Harrison évoque dans son style incisif les démons de l’Amérique profonde. LHC 1126 Keigo HIGASHINO La lumière de la nuit Traduit du japonais par Sophie Refle, Arles, Actes Sud ( Actes noirs ), 2015, 668 p. Un prêteur sur gages est retrouvé assassiné dans un immeuble en construction à Osaka. Avant sa mort, il avait retiré une très grosse somme d’argent qui demeure introuvable. Sasagaki Junzö, inspecteur de PB 0077-plume_Mise en page 1 03.02.12 11:55 AIMERLIRE Nouveau Payot Rive Gauche Une grande librairie francophone et anglophone de référence, sur quatre étages, idéalement située dans les rues basses. Des libraires à votre écoute, des rencontres avec des auteurs toute l’année. Brachard & Cie TOUS LES LIVRES, POUR TOUS LES LECTEURS Nouvelle adresse ! Rue de la Confédération 7, 1204 Genève Tél. 022 316 19 00 • [email protected] • www.payot.ch depuis 1839 10 Corraterie 4 romans, littérature la police judiciaire, mène une enquête qui va se révéler infructueuse et se prolonger sur plusieurs années. D’autres meurtres vont suivre. Pas moins de quinze personnages sont mêlés à cette affaire, parmi lesquels Yukiho et Ryöji, les deux principaux protagonistes qui avaient une dizaine d’années au moment du premier crime. Cette intrigue complexe au rythme soutenu tiendra le lecteur en haleine jusqu’au dénouement final. Adapté au grand et au petit écran, ce thriller psychologique détonnant et subtil, qui se déroule dans le Japon des années quatre-vingt, a eu un LD 434 succès retentissant. Yasmina KHADRA La dernière nuit du Raïs Paris, Julliard, 2015, 207 p. En écrivant son roman à la première personne du singulier, Yasmina Khadra s’est mis dans la peau de Khadafi pour raconter les derniers jours de la vie du dictateur libyen. Caché dans une école dévastée par les bombes, il attend d’être sauvé par son fils, parti dans le sud du pays rallier les restes de l’armée. Dans un état proche de l’hallucination, il alterne les conversations avec les officiers et les soldats qui l’entourent et les méditations sur sa vie. Il évoque son enfance de bédouin orphelin qui se faisait traiter de bâtard par ses camarades, son accession au pouvoir en chef charismatique communiant avec son peuple dans l’exaltation nationaliste et la déception qu’il a ressentie devant les trahisons et les complots qu’il a réprimés dans le sang. Alors que son pouvoir s’écroule, que la mort s’approche dans un vacarme d’apocalypse, il reste un tyran cruel, mais aussi lucide, qui parfois s’abandonne à la poésie lyrique. Une phrase résume cette confession : « l’orgueil est allergique à la raison ». Prisonnier de sa folie, Khadafi finit par s’offrir en sacrifice à un peuple qui ne le mérite pas. Sans manichéisme, l’auteur illustre ce qu’on peut appeler le paradoxe du dictateur : une fois au sommet de sa puissance, il ne veut pas lâcher prise, craignant de perdre le contrôle de son pouvoir ; alors que cette obstination à refuser toute évolution de son régime provoque sa chute. LHA 11194 David LAGERCRANTZ Millénium 4 : ce qui ne me tue pas Traduit du suédois par Hege Roel Rousson Arles, Actes Sud ( Actes noirs ), 2015, 481 p. Tout le monde ou presque a entendu parler de ce roman policier et d’espionnage suédois : Millénium ( LHF 922 ). Trois volumes se sont suivis. L’auteur, Stieg Larsson, a obtenu un succès planétaire. Ses personnages, dont l’incroyable Lisbeth Salander et le grand journaliste d’investigation Michael Blomkvist, sont devenus des héros des temps modernes. Stieg Larsson est mort, mais David Lagercrantz n’a pas craint de relever l’épée et de continuer la série avec un Millénium 4. Eh bien, tout y est : les manœuvres d’un gang russe criminel avec la sœur jumelle maléfique de l’héroïne, les corrompus complices suédois et américains des organismes de renseignement les plus prestigieux, et surtout le génie, le courage et la détermination de notre indomptable hacker, laquelle brise les codes informatiques les plus secrets, traque les salauds les plus cachés. Cela permet au grand journaliste sans peur et sans reproche de révéler les turpitudes les plus inquiétantes nichées dans les plus hautes sphères du pouvoir, et d’enclencher ainsi une épuration morale. On aime ou on n’aime pas ce genre de livre, mais si on se laisse prendre au début, on ne le lâche plus. LHF 922/4 Sara LÖVESTAM Dans les eaux profondes Traduit du suédois par Esther Sermage Arles, Actes Sud ( Lettres scandinaves ), 2015, 340 p. Malte a 5 ans. Sa situation familiale est précaire. Sa mère aimante, mais portée sur l’alcool, et son compagnon, souvent violent, ne lui apportent pas l’attention mai 2oo9 – Le choix de la Société de Lecture voulue. Il rencontre un homme très doux qui vient lui parler à la grille de la crèche. Malte a l’impression d’avoir trouvé un ami avec qui partager des secrets. Depuis sa fenêtre, un « témoin » observe la scène. Avec subtilité et pudeur, ce roman troublant aborde le problème complexe et souvent tabou de la pédophilie. La force de ce récit est accentuée par les qualités narratives de la romancière, qui dévoilent avec une justesse de ton incomparable les réactions intimes de cet enfant à la recherche LHF 187 de tendresse. Petros MARKARIS Pain, éducation, liberté Traduit du grec par Michel Volkovitch Paris, Seuil, 2014, 253 p. Alors que le monde entier a les yeux tournés vers la Grèce et sa crise à rebondissements, le roman de Petros Markaris fournit un éclairage original sur la situation vécue de l’intérieur. Troisième volet d’une trilogie consacrée à la crise grecque, il met en scène le commissaire Charitos au moment où la Grèce vient de sortir de l’euro et de revenir à la drachme. Comme ses concitoyens, le commissaire subit le contrecoup des mesures d’austérité et doit se serrer la ceinture, son salaire étant bloqué depuis plusieurs mois. Heureusement, sa femme, Adriani, accomplit des miracles de débrouillardise et réussit à subvenir aux besoins de sa famille. C’est dans un climat de découragement général, ponctué par les manifestations de rue, qu’un tueur assassine plusieurs personnalités issues de la génération de Polytechnique, qui s’était opposée à la junte des colonels dans les années septante, avant de faire carrière dans les affaires, l’université ou le monde syndical. Au cours de son enquête, le commissaire Charitos découvrira les tensions opposant de jeunes idéalistes, déterminés à se battre contre la misère et la corruption, à des aînés ayant trahi les idéaux révolutionnaires au profit d’une vie confortable obtenue à force de compromissions. A la fois roman policier et de politique-fiction, Pain, éducation et liberté, qui dépeint avec réalisme la difficile réalité quotidienne de la Grèce, délivre malgré tout un message d’espoir et de dignité. LHF 983 Deon MEYER 7 jours Traduit de l’anglais ( Afrique du Sud ) par Estelle Roudet Paris, Seuil, 2014, 525 p. Le capitaine Benny Griessel, de la direction des enquêtes criminelles prioritaires de la police sud-africaine au Cap, est chargé d’enquêter sur l’assassinat de Hanneke Sloet. Juriste chez Silberstein Lamarque, la victime s’occupait d’une transaction financière importante. L’enquête piétine. Un inconnu menace de tuer un policier chaque jour si le nom du coupable n’est pas révélé. Corruption, intérêts politicofinanciers, implication de la Maffia russe, fraude aux pensions de retraite rythment cette intrigue complexe et époustouflante. Né à Paarl, de parents afrikaners, et ancien journaliste, Deon Meyer est aujourd’hui l’un des grands auteurs de la littérature policière. Tous ses romans, très documentés, reflètent le vrai visage de cette nation en pleine mutation depuis la fin de l’apartheid, avec ses rêves, ses subtilités et ses fractures. LHC 1122 Toni MORRISON Délivrances Traduit de l’anglais ( Etats-Unis ) par Christine Laferrière Paris, Christian Bourgois, 2015, 197 p. Dans ce roman où se retrouvent les grands thèmes qui traversent l’œuvre de Toni Morrison – le racisme, l’enfance outragée, les déchirements familiaux, la condition féminine – le récit est fragmenté entre les narrations de plusieurs personnages, autour de la figure principale de Bride, jeune Noire d’une grande beauté dont la peau d’une exceptionnelle noirceur a provoqué dans son enfance une véritable répugnance chez sa mère, mulâtre au teint clair. C’est pour se faire aimer de cette dernière que Bride, autrefois appelée gestion de fortune 12 , rue d e la C or r ater ie C H -1204 Genève Tél 022 317 00 30 www.p p t.ch La gestion immobilière personnalisée. www.moservernet.ch romans, littérature Lula Ann, a commis un acte odieux dont le souvenir viendra la hanter lorsque l’institutrice qu’elle a accusée à tort d’attouchements sexuels aura fini de purger sa peine de prison. Bien qu’elle soit devenue une adulte admirée et courtisée pour sa beauté et sa réussite sociale, Bride reste vulnérable et voit son fragile équilibre s’écrouler lorsque son amant, Booker, rompt brutalement avec elle. Elle traverse alors une crise profonde au cours de laquelle elle voit s’effacer les attributs de sa féminité d’adulte. Il lui faudra retrouver Booker et apprendre le secret que celui-ci porte en lui-même pour accéder enfin à une certaine sérénité. A travers l’histoire de Bride et de Booker, c’est aux démons toujours présents de l’Amérique que s’attaque Toni Morrison dans ce roman aux allures de LHC 1123 conte cruel. pour quelques marches de plus découvrez le choix des bibliothécaires Le choix de la Société de Lecture – mai 2oo9 Amelia ROSSELLI Balcons sur le Grand Canal Traduit de l’italien par Christophe Carraud Paris, Editions de la revue Conférence, 2015, 189 p. Gustave Roud ( 1897-1976 ) L’auteur, le poète, le photographe enfin tel qu’il apparaît depuis quelques années, est à ( re ) découvrir en parallèle à la conférence sur la littérature romande de Roger Francillon, le 26 novembre. Art et Deuxième Guerre mondiale Au cours du second conflit mondial, les pays de l’Axe, principalement l’Allemagne nazie, dépouillent les Etats vaincus de leur patrimoine artistique. Un véritable trafic d’œuvres d’art a ainsi lieu pendant cette période. Mais ce n’est qu’à partir du milieu des années quatre-vingt que le marché commence à se soucier de la provenance de ces œuvres. Les héritiers des victimes de la Shoa tentent alors peu à peu de récupérer ce patrimoine spolié dont l’actualité cinématographique, avec La femme au tableau ( 2015 ), se fait l’écho. Salle Genève la conférence de Frédéric Ferney, le grand homme d’Etat se révèle sous ses aspects les plus secrets. Salle de THéOLOGIE Trois philosophes dans la tourmente Hannah Arendt, Simone Weil, Etty Hillesum : pour chacune, l’acte de pensée va de pair avec la force de l’engagement et le sentiment de liberté face aux régimes totalitaires. L’atelier de Philippe Baud fera vivre leurs textes que vous trouverez en Salle de Théologie. Salle de géographie Un siècle d’aviation En écho à la conférence d’Adrien Bosc, venez attacher vos ceintures, et vous envoler avec Jean Mermoz ou Charles Lindbergh ! L’avion, la plus fascinante conquête des temps modernes, prend ses quartiers en Salle de Géographie. Banque et finances espace jeunesse Un des berceaux de la banque privée moderne, Genève compte parmi les plus anciennes places financières du monde. Notre sélection prolongera avec profit la conférence éclairée de Michel Camdessus. L’école Salle d’Histoire Romans, contes, bandes dessinées : l’école est un thème qui inspire de nombreux auteurs pour enfants ; peut-être moins les enfants eux-mêmes, qui trouveront aussi dans notre Espace Jeunesse beaucoup d’autres livres pour se divertir et s’enrichir ! Churchill intime Homme de lettres qui fut couronné par le Prix Nobel, orateur hors pair, mais aussi peintre, bon vivant… Dans la continuité de l’immense silence qui régnait, « ponctué par intervalles de bruits familiers qui ne semblaient exister que pour le rendre palpable et omniprésent. » Le jour viendrait De nombreux titres sont disponibles dans le fonds de la bibliothèque pour illustrer ces sujets. où son père appellerait la petite fille à la fenêtre pour lui montrer quelque chose de nouveau, de jamais vu : c’était le premier vaporetto, un signe de vie sur ces eaux lindegger o p t i q u e maîtres opticiens optométrie lunetterie rue de Saint-Victor 4 022 346 25 12 Des balcons qui donnent sur une Venise autre que celle des esthètes à la Ruskin, des polissons à la Casanova, des amoureux de toujours et des troupeaux d’aujourd’hui : c’est la Venise intime et familière qu’a connue une petite fille née en 1870. Amelia Rosselli appartient à une famille bourgeoise juive marquée par le ghetto dont les portes ne s’étaient ouvertes qu’en 1866. Des revers de fortune l’avaient contrainte de se séparer de son gondolier et de l’une des domestiques, mais elle occupait toujours un étage complet d’un palais donnant sur le Grand Canal. Le garde forestier d’une sylve quelque peu mythique venait régulièrement au rapport sans amener jamais, toutefois, le bois que l’on escomptait, et c’est sur ses genoux que l’enfant écoutait le récit magnifié des fastes de naguère. La vie à Venise, alors, était monotone et immobile, et le leitmotiv qui revient dans cette évocation est celui de Accueil 5 instruments lentilles de contact cours de Rive 15 . Genève . 022 735 29 11 [email protected] mortes… Pourtant calli, campielli et cours intérieures ne manquaient pas d’animation avec le crieur Prospero annonçant naissances, fiançailles et décès, le passage 6 romans, littérature de l’allumeur de réverbères, l’appel du vendeur de tripailles venu ravitailler tous ces chats, aimés et déjà innombrables, qui tenaient lieu de poupées. Un temps enfui où une vieille tante portait encore crinoline et qu’Amelia Rosselli ressuscite avec grâce. LHE 684 Éric-Emmanuel SCHMITT La nuit de feu Paris, Albin Michel, 2015, 182 p. L’auteur prolifique abandonne ici la fiction pour un récit autobiographique des plus personnels puisqu’il y évoque de façon sincère un épisode mystique bouleversant qu’il relie à celui que vécut Pascal, en lui empruntant du reste son titre. L’écrivain raconte ce qui lui est arrivé dans le désert, alors que, jeune normalien athée, il effectuait un trek qui devait le conduire dans les pas de Charles de Foucauld ; à la faveur d’une nuit où, perdu dans l’Atakor, il croyait sa dernière heure venue, il connut la manifestation d’une Présence l’inondant de joie et de plénitude. « Depuis ce jour je suis en métamorphose. A une époque où la foi est défigurée par des terroristes mortifères ( … ), l’homme qu’elle a accompli voulait témoigner d’une foi qui ne s’attache pas aux dogmes. » Une confidence inhabituelle servie par de très beaux passages sur son expérience du désert. De la part d’un brillant esprit, elle aurait peut-être mérité quelques développements plus amples et plus approfondis. Il est vrai qu’en restant très accessible, l’auteur touche par sa sincérité et ne tombe en tous cas jamais dans LHA 11192 le prosélytisme. Delphine de VIGAN mai 2oo9 – Le choix de la Société de Lecture Jess WALTER Volker WEIDERMANN D’après une histoire vraie The Financial Lives of the Poets Ostende 1936. Un été avec Stefan Zweig Paris, JC Lattes, 2015, 479 p. New York, Harper Perennial, 2014, 322 p. Traduit de l’allemand par Frédéric Joly Paris, Piranha, 2015, 152 p. Après la publication de son dernier roman, Rien ne s’oppose à la nuit ( LHA 5907 ), dans lequel elle évoquait le douloureux souvenir du suicide de sa mère, la narratrice, Delphine, traverse une période difficile. Elle se sent submergée par la portée du livre et l’énorme intérêt qu’il a suscité auprès du public, et a du mal à se remettre à écrire. C’est à ce moment qu’elle rencontre L., une jeune femme élégante et intelligente, écrivain elle aussi mais en tant que nègre de célébrités, avec qui elle sympathise très vite et se découvre de nombreuses affinités. Mais progressivement, cette amitié va devenir envahissante, à tel point que L. va devenir la confidente, l’assistante et parfois même le substitut de Delphine. Jusqu’au moment où celle-ci se rend compte que L. est en train de faire le vide autour d’elle et de prendre possession de sa personnalité. La tension va monter progressivement, jusqu’au dénouement. En définitive, c’est peut-être dans un autre sens que va s’exercer la prise de pouvoir… Le roman, revendiqué comme tel, jongle avec de nombreux éléments autobiographiques, mais ce n’est pas tant la vérité que cherche à reproduire l’auteur, que la manière dont elle est transformée par le biais de l’écriture. Le livre évoque avec un art consommé la relation entre réalité et fiction, et pose des questions fondamentales sur le devenir du roman et le rapport entre imaginaire et reconstitution de la LHA 11191 vraie vie. When this novel was published in 2009, it was the first to treat the consequences of the recent financial crisis on ordinary human lives. Its reissue is testimony both to the lasting consequences of that crisis and to the quality of this hilarious but penetrating work of fiction. Its main character, Matthew Prior, has the same name as the 17th century satirical poet. Walter’s Matthew is a business reporter in his late forties with a big house, a family of four, and an expensive mortgage. He quits his job to start a financial blog written in verse, which predictably fails. When the crisis hits, he can no longer pay his mortgage, which in any case is now worth more than the house. To make matters worse, his wife takes up with an old high-school flame. On a whim, Matt befriends a group of marginal youths who spend most of their time high on drugs. His business acumen sees an opportunity : these unemployed young people have ready access to excellent marijuana. His middle-aged white-collar friends gave up smoking marijuana years ago, but what if they knew how good it was today ? Matt launches a new career as a reliable and confidential drug dealer to the middle class. He has new hopes of surviving the crisis and saving his family. Things do not turn out as planned, but his adventures are extraordinary, very funny, and in the end rather moving. LHC 889 B, livre Ce roman biographique constitue un véritable hommage à quelques figures de la littérature d’exil allemande et autrichienne : à Stefan Zweig, Joseph Roth, Egon Erwisch Kisch ou encore Ernst Toller. Ils sont interdits de séjour et de publication dans l’Allemagne nazie et leur situation financière s’avère précaire. Pendant quelques mois d’été, ils se retrouvent dans la ville balnéaire belge d’Ostende, au milieu de la foule des estivants insouciants. Ils vont se disperser dans le monde entier, peu d’entre eux survivront à la guerre, et ils pressentent déjà leur sort inéluctable. Une étrange et profonde amitié lie Stefan Zweig, auteur à succès riche et mondain, à Joseph Roth qui sombre désormais dans la pauvreté et l’alcool, et dont l’écriture décline. Roth s’éprend de l’éblouissant auteur Irmgard Keun, qui vient de quitter l’Allemagne. Tous commentent la guerre en Espagne et guettent les possibles prises de position des pays d’Europe. Ils médisent de Thomas Mann, à qui ils reprochent de tarder à prendre position contre le nazisme, ainsi que de son fils Klaus. Weiderman, qui a publié un texte sur les livres brûlés, maîtrise son sujet dont le récit est enrichi de nombreuses citations. Cette « fête d’adieu à la culture européenne » subjugue le lecteur et l’encourage à une relecture des grands LHB 1080 écrits de cette époque. LA FORCE D’UNE TRADITION. disponible en français ( LHC 889 ) LA FORCE D’UNE TRADITION. TANT DE VOIES À OUVRIR INDÉPENDANTS DEPUIS TOUJOURS, NOUS AVONS LA LIBERTÉ DE VOUS ACCOMPAGNER DANS VOS PROJETS. VOILÀ 200 ANS QUE NOUS PENSONS À DEMAIN. IL NOUS RESTE ENCORE TANT DE VOIES À OUVRIR ENSEMBLE. www.mirabaud.com Boulevard Georges-Favon 2 – CH-1211 Genève 11 www.pilet-renaud.ch [email protected] histoire, biographies Le choix de la Société de Lecture – mai 2oo9 Sandrine REVEL Glenn Gould : une vie à contretemps Paris, Dargaud, 2015, 128 p. Au fil d’un très bel album aux tons d’orage, l’auteur de bande dessinée Sandrine Revel relate en dessins aux traits fins et élégants la vie tourmentée du pianiste Glenn Gould. Doté d’un talent absolu, le pianiste canadien, né en 1932, intègre très jeune le Royal Conservatory of Music de Toronto et suscite très vite une grande ferveur. L’album dessine l’enfant avec ses prouesses ( il est remarqué dès 5 ans par un pianiste chilien, Alberto Guerrero, alors en exil au Canada, qui deviendra son professeur ), ses souffrances et ses phobies. Le lecteur mesure ainsi dès les premières planches la difficulté de l’enfant à communiquer, enfermé dès le plus jeune âge dans le monde de la musique, arc-bouté sur luimême comme il le sera sur son clavier. Son interprétation singulière, inédite et magistrale des Variations Goldberg de J. S. Bach en 1955 lance sa carrière internationale. Carrière qu’il interrompt brutalement en 1964, pour ne plus jamais la reprendre. Un album magnifique, tant au point de vue graphique qu’au point de vue littéraire, qui restitue un peu du mystère de celui qui fut l’un des très grands pianistes du XXe siècle. RGA 22 histoire, Biographies Corinne CHAPONNIÈRE Les quatre coups de la Nuit de cristal Paris, Albin Michel, 2015, 327 p. Dans un ouvrage fouillé et d’une écriture limpide, Corinne Chaponnière revient sur les lieux du crime ayant servi de prétexte à la Nuit de cristal. Ce vaste pogrom fut déclenché par les nazis après qu’un jeune homme de 17 ans eût abattu à coups de révolver un Conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Le meurtrier était juif polonais, le diplomate, aryen de bonne souche, mais peut-être pas tout à fait dans la ligne… De quoi amorcer un roman policier, un polar ! Au roman, l’auteur y a songé. Et il en reste des traces, un style narratif d’une tonalité de romancière, pas d’historiographe. Et de policier, il y a l’enquête, minutieuse, menée sur un rythme pressant tout au long du récit et de la divulgation des éléments l’étayant. Histoire signifie enquête : il s’agit donc bien d’un ouvrage historique qui tentera de démêler les fils de cette affaire aux impensables conséquences. On suivra donc quatre pistes – les quatre coups annoncés – toutes plausibles, à divers degrés, toutes insuffisantes pour conclure. Assassin et victime sont connus, les coupables non. Ils courent toujours ! Mais que s’est-il vraiment passé ce 7 novembre 1938 ? La réponse décevra peut-être les amateurs de certitudes. L’Histoire traite du Réel et ne se laisse pas appréhender comme dans un roman. Décidément, le Réel est impossible ! HE 682 Olivier MEUWLY 19 avril 1874 : l’audace de la démocratie directe Lausanne, PPUR ( Le Savoir Suisse ), 2013, 124 p. Olivier Meuwly est bien connu des politiciens et des observateurs de la vie politique suisse. Avec ce petit livre, dense, précis, vif, il parcourt une période méconnue et pourtant agitée, qui va de 1848 – création de la Suisse moderne – à 1874, date de la révision totale de la Constitution ; révision essentielle qui ouvre la voie à la démocratie directe. En 1848, donc, les Radicaux avaient gagné la guerre du Sonderbund. L’Etat semblait leur appartenir et leur suprématie face aux Conservateurs catholiques vaincus devoir durer très longtemps. Or, explique l’auteur, les événements ne se sont pas du tout déroulés aussi simplement. Chez les Radicaux eux-mêmes des tendances s’affrontèrent. A ces tensions entre partisans du plus d’Etat et ceux qui s’y opposaient s’ajoutèrent les affrontements entre centralisateurs au profit du nouvel Etat fédéral et fédéralistes défendant bec et ongles les prérogatives des Cantons. C’est ainsi que l’on vit peu à peu des conjonctions improbables entre fédéralistes, notamment romands, et les conservateurs catholiques. C’est dans 7 cette ambiance que se situa aussi le débat sur l’opportunité d’ouvrir le champ de la démocratie directe ou, au contraire, la nécessité d’en rester à une démocratie représentative. Olivier Meuwly explique comment on est difficilement sorti de l’ornière, comment les uns et les autres ont accepté des compromis. Bref, le 19 avril 1874, la majorité du Peuple et des Cantons vota la révision totale. L’équilibre institutionnel se consolidait. HH 254 DIVERS Patrick Leigh FERMOR Un temps pour se taire Traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve Paris, Nevicata, 2015, 97 p. Dans ce précieux petit livre paru il y a plus d’un demi-siècle et maintenant traduit, l’écrivain-voyageur que nous avons accompagné avec tant de plaisir sur les chemins de l’Europe, entre Londres et Istanbul, nous introduit dans des lieux de silence, chez les bénédictins de l’Abbaye de Saint-Wandrille en pays normand où il fit souvent retraite et chez les cisterciens de la Grande Trappe, révélant ainsi une autre face de son attachante personnalité. Un voyage spirituel ? Pas vraiment, car l’auteur ne cache pas quelles sont ses limites dans ce domaine, mais plutôt la découverte de sa propre capacité à supporter la solitude, de la clarté d’esprit qui accompagne la vie monastique et l’état de paix que procurent l’isolement d’une cellule, les repas silencieux et la monotonie-même du rituel. Observateur bienveillant et attentif, il décrit le quotidien de ces hommes retirés du monde, le lever aux petites heures, les longs offices auxquels ils assistent agenouillés ou debout, la coulpe ou la proclamation, cérémonial hebdomadaire au cours duquel chacun accuse ses propres manquements, voire ceux des autres, les repas spartiates Vinothèque Florissant Grand choix de vins fins et de spiritueux l’élégance par nature Jean-Louis Mazel Carlos Bento route de Florissant 78 1206 Genève vinothè[email protected] 022 347 62 92 www.bongenie-grieder.ch 8 divers sous la présidence de l’abbé juché sur une estrade et – chez les bénédictins du moins car les trappistes accordent peu de place à l’étude – la lecture faite « sur un ton obligatoirement sépulcral et monotone » qui préserve le lecteur du péché de vanité. L’histoire de ces monastères est brièvement résumée et un détour par la Cappadoce consacre un chapitre aux monastères rupestres qui sont comme la préhistoire de tout le monachisme. GVL 579/3 B, livre disponible en anglais ( GVL 579/3 ) Aude HAUSER-MOTTIER La musique de la douleur Paris, Mercure de France, 2015, 185 p. A sa formation de pianiste et de physiothérapeute, l’auteur joint celle d’analyste jungienne. Elle soigne entre autres les musiciens qui souffrent d’une dystonie de fonction, appelée aussi crampe du musi- cien, qui compromet leur carrière et se trouve être le trouble le plus pernicieux dont puisse souffrir un instrumentiste. A ceux qui la consultent, elle ne se contente pas de prescrire des exercices de rééducation. Elle considère que l’origine d’un blocage n’est jamais uniquement physique et c’est pourquoi elle utilise parallèlement une forme d’analyse basée sur l’interprétation des rêves pour remonter à la source du handicap. Les sept cas présentés dans ce livre, au nombre desquels un violoncelliste, un pianiste et une cantatrice, témoignent de l’efficacité de la méthode mais aussi des qualité d’intuition et d’empathie dont Aude Hauser-Mottier est, à l’évidence, douée pour mettre en confiance et amener à se livrer qui croit venir chez la spécialiste pour résoudre simplement un problème concret. Chacune de ces histoires se lit comme un petit roman à l’heureuse conclusion et il faut sans doute faire la part de la concentration dans le temps – le raccourci – qu’a exigé leur mise en forme pour admettre la sagacité surpre- et encore nante dont semblent faire preuve certains patients dans l’interprétation de leurs SE 88 propres rêves. Edgar MORIN Penser global : l’humain et son univers Paris, R. Laffont, Ed. de la Maison des sciences de l’homme, 2015, 131 p. tient. Chaque individu est partie prenante de l’ensemble mais il n’existerait pas sans ces cercles qui l’entourent et le façonnent dès l’enfance. Or, l’histoire des hommes est ponctuée d’acteurs qui ont pris leur partie pour le tout et ont voulu l’imposer à tous ; cela au travers des empires, des idéologies, des intégrismes religieux ; mais aussi par des prises de pouvoir économiques au détriment de régions plus faibles et d’atteintes graves à un environnement inscrit dans les équilibres de la vie. En somme, Edgar Morin nous appelle à une connaissance des interactions de l’univers et de la vie pour nous inviter, chacun en particulier et tous ensemble, à penser global. Les humains finiront-ils par y réussir et à éviter ainsi des déséquilibres et des crises très graves ? SF 283 L’éclosion du papillon est une création. Mais pour cela, il faut que la chenille s’autodétruise. Constructions, combinaisons incroyables d’éléments, créations, destructions. D’une manière aussi vivante que précise, Edgar Morin évoque l’histoire de l’univers, l’inconnu de la non matière mais aussi la formation des planètes, le destin nullement éternel de la terre et l’apparition de la vie sur cette terre, avec finalement celle de l’humain. L’évolution de ce dernier est évoquée, avec son parcours biologique peu changé depuis l’homo sapiens mais aussi son parcours historique à travers les structures politiques, économiques, sociales successives. Pour Edgar Morin, il en va de l’humain comme de c’est-à-dire que tout30.6.2009 est relié, se 9:51 4 tout ; Saveurs:4 Saveurs Page 1 Géraldine ALIBEU, Ingrid THOBOIS, Des fourmis dans les jambes : petite biographie JG THOB 1 de Nicolas Bouvier, La Joie de lire, 2015, 40 p. Martin AMIS, La zone d’intérêt, Calmann-Lévy, 2015, 404 p. LHC 1079 B Stéphanie BONVICINI, Le phare d’Edgar, Marmaille et compagnie, 2014, 30 p. JLC BONV 1 Richard FORD, En toute franchise, L’Olivier, 2015, 231 p. LHC 1080 B G. H. GUARCH, Le testament arménien, Thadée, 2015, 435 p. Harper LEE, Va et poste une sentinelle, Grasset, 2015, 332 p. Ian McEWAN, L’intérêt de l’enfant, Gallimard, 2015, 231 p. Martin SUTER, Montecristo, C. Bourgois, 2015, 337 p. LHC 1120 B LHC 1065 B LHB 203 bienvenue Adhérer à la Société de Lecture, c’est redécouvrir le plaisir de lire dans un cadre somptueux et profiter de : plus de 50 nouveaux livres chaque mois une sélection de plus de 80 magazines et revues une vidéothèque plusieurs postes d’accès gratuit à internet un service unique de réservation et d’expédition de livres par poste un programme varié de conférences, ateliers et débats chaque saison Egon Kiss-Borlase Administrateur Président Graziella Salerno Administateur Délégué Julien Pasche Directeur Prestations pour sociétés et particuliers : . Comptabilité . Fiscalité . Family office . Domicilation . Mandats d’administrateur Route de Florissant 4 . 1206 Genève . T 022 839 42 42 . F 022 839 42 43 . [email protected] Grand’Rue 11 CH - 1204 Genève Tél. 022 311 45 90 Fax 022 311 43 93 [email protected] www.societe-de-lecture.ch lu-ve 9h00 - 18h30 sa 9h00 - 12h00 réservation de livres 022 310 67 46