3e dimanche de carême année C Cette page d`évangile aborde 2

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3e dimanche de carême année C Cette page d`évangile aborde 2
3e dimanche de carême année C
Cette page d’évangile aborde 2 sujets différents qui n’auraient pas de lien entre eux. Nous avons
entendu un commentaire de Jésus sur 2 faits divers tragiques, rapporté par des gens Commentaire
suivi de la parabole du figuier. Si ce rapprochement nous surprend, on peut penser que la parabole
est là pour nous faire comprendre ce dont il est vraiment question
Premier fait : c’est l’affaire des Galiléens .Les galiléens sont venus en pèlerinage à Jérusalem, ils ont
été accusés d’être des opposants au pouvoir politique romain. Ces pèlerins ont été massacrés sur
ordre de Pilate au moment où ils étaient rassemblés dans le Temple de Jérusalem pour offrir un
sacrifice.
Second fait : c’est l’écroulement de la tour de Siloé, c’est une catastrophe comme il en arrive bien
souvent, mais qui est responsable? Le massacre des galiléens est de la responsabilité de Pilate.
Mais la chute de la tour de Siloé causant la mort de 18 personnes la faute revient à qui ? Est –ce un
problème de construction, de manque de prévention, de malchance de fatalité ? Aujourd’hui des
entreprises, des communes seraient rendus responsables. Aujourd‘hui même si le risque zéro
n’existe pas, les consignes de prévention se sont développées (alerte orange, commission de
sécurité) mais à l’époque de Jésus s’il n’y avait aucune explication à donner à ce qu’une tour tombe
sur les personnes Dieu ne pouvait-il pas être le responsable? Car derrière tout cela on devine la
question qui est sur les lèvres de chacun Les victimes de Pilate ou de cette tour ne sont- elles pas
coupables de quelque chose pour avoir subi un tel sort ? Question qui ressemble à celle que nous
formulons bien souvent « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive ceci ou cela ? »
Derrière cette question c’est l’éternel sujet sur : le pourquoi de la souffrance. La souffrance ne serait
t-elle pas la conséquence d’une faute ? Rappelons nous le récit de l’aveugle né, que nous
entendrons bientôt, s’il est né aveugle, ses parents ne sont ils pas les responsables de son mal ?
Et bien devant l’horreur du massacre des Galiléens et de la catastrophe de la tour de Siloé, Jésus
répond clairement. Les Galiléens n’étaient pas plus pécheurs que les autres. Les dix-huit personnes
écrasées par la tour de Siloé n’étaient pas plus coupables que les autres habitants de Jérusalem.
Mais à partir de ces deux faits tragiques Jésus invite ses contemporains et ses disciples à aller plus
loin. Il insiste sur l’urgence de la conversion , c’est pourquoi il ajoute la parabole du figuier qui nous
révèle un Dieu plein de patience et d’indulgence. Devant un figuier stérile qui épuise inutilement le
sol de la vigne, il n’y a qu’une chose à faire, le couper ! Traduisons, « si on était Dieu, les pécheurs,
tout ce qui font du mal on les éliminerait ! » « Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se
convertisse et qu’il vive » disait déjà Ezéchiel La conversion que Jésus demande à ses disciples ne
porte donc pas d’abord sur des comportements mais sur l’idée qu’ils peuvent se faire d’un Dieu qui
punit qui condamne. Or c’est face au mal justement, qu’il faut nous rappeler que Dieu est «
tendresse et pitié, penché sur nos misères. La conversion demandée est de nous mettre une fois
pour toute à croire à l’infinie patience et à la miséricorde de Dieu, croire qu’il nous invite à participer
à son œuvre de création.
Ne cherchons pas à expliquer la souffrance en mettant tout sur le dos du Seigneur, car si nous
étions tentés de croire que Dieu est responsable du mal, mieux vaudrait ne pas croire en ce dieu là,
car il ne serait pas le dieu de Jésus Christ. En revanche et nous le savons , le plus grand obstacle qui
empêche des hommes et des femmes à croire en Dieu c’est justement l’existence du mal. Au désert
le diable a tenté de faire croire à Jésus que le Père était responsable du malheur des hommes. Il a
tenté de diviser ainsi l’amour qui unit le Père et le Fils
Continuons d’emprunter la route vers Pâques. il faut choisir entre la confiance en Dieu et le soupçon.
Il faut choisir entre la patience que nous éprouverons fasse à l’être aimé, (le conjoint, l’enfant,
l’ami) qui nous fait du mal et qui se fait du mal dont on espère un jour qu’il changera et notre
impatience à ne plus croire dans l’autre, dans les autres, ni en l’homme. Il faut choisir entre la
responsabilité de nos actes et notre rejet de la faute sur les autres
Rendons grâce à Dieu pour son amour si patience si miséricordieux Dieu nous donne la vie et le
temps de nous convertir .Lui qui a déjà tout réconcilié en Jésus, c’est cette réconciliation que nous
proclamons en cette eucharistie
AMEN
Jacques Simon