La relation école-entreprise à l`heure du digital

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La relation école-entreprise à l`heure du digital
La relation école-entreprise à l’heure du digital
Enseignement supérieur et entreprises,
Une relation en pleine mutation portée par les supports mobiles et sociaux.
Décryptage.
recrutement mobile & social
Table des matières
• L’édito de Pierre-Gaël Pasquiou
• Thématiques abordées :
1. Le monde bouge
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a. Les enjeux côté entreprise
b. L’évolution du campus management : de la drague offline à la traque online
c. L’enseignement supérieur doit donner aux Startups la place qu’elles méritent
d. Un exemple de modernisation de la relation côté école : l’EMLyon Business School
2. Les réseaux sociaux professionnels :
Quelle utilité pour les écoles et universités ?
page 21
a. Recrutement des étudiants sur les nouveaux canaux, mythe ou réalité ?
b. LinkedIn et Viadeo veulent la mort des associations d’anciens
c. Comment les écoles et recruteurs peuvent-ils utiliser les pages Universités de LinkedIn
d. LinkedIn guide les étudiants dans leur choix d’écoles
• Découvrez le média #rmsnews.fr et notre événement #rmsconf
page 38
• Découvrez #rmstouch
page 39
• Contactez Pierre-Gaël
page 40
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L’édito de Pierre-Gaël
L’importance des relations entre l’enseignement supérieur
et le monde économique est une évidence.
La révolution numérique permet aujourd’hui d’améliorer les interactions entre ces
deux acteurs dont la relation est cruciale pour le bon fonctionnement de notre
société. C’était d’ailleurs le sujet de la quinzième édition de la semaine EcoleEntreprise organisée par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche.
Cette relation représente un levier incontournable pour favoriser l’insertion
professionnelle des jeunes. Cela passe par des rencontres, des échanges entre
professionnels et étudiants mais également avec les acteurs de l’enseignement
supérieur.
Dans le cadre de mon activité pour la société #rmstouch j’ai souhaité partager avec
vous le fruit de mes réflexions et de mes rencontres avec les professionnels de
l’entreprise et de l’enseignement supérieur. Vous trouverez dans cet e-book une
sélection d’articles rédigés par mes soins et par les autres membres de l’équipe
#rmstouch pour le média #rmsnews.
L’ensemble des sujets qui sont abordés ici méritent tous d’être débattus et
confrontés avec vos points de vue. Je vous invite donc à m’interpeller sur la toile
pour partager avec moi vos remarques et observations.
Pierre-Gaël Pasquiou
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1. Le monde bouge
a. Les enjeux côté entreprise
b. L’évolution du campus management : de la drague offline à la traque online
c. L’enseignement supérieur doit donner aux Startups la place qu’elles méritent
d. Un exemple de modernisation de la relation côté école : l’EMLyon Business School
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Les enjeux côté entreprise
En général vous connaissez bien les intérêts qui vous concernent directement mais moins
souvent ceux qui concernent vos partenaires. Pourtant le secret des rouages d’une bonne
relation entre une entreprise et une école repose justement sur la bonne compréhension des
enjeux pour les deux parties.
Regardons donc les principaux avantages, à mes yeux, pour les entreprises de travailler avec
les établissements de l’enseignement supérieur.
Optimiser leur recrutement
Comment pouvais-je ne pas commencer par ce point ? Il est inutile de développer plus que
nécessaire cet avantage, mais évidemment l’intérêt premier pour une entreprise lorsqu’elle
travaille avec des écoles, c’est de couvrir ses besoins en recrutement que ce soit sur la partie
stage ou emploi.
En étant proche des établissements et en travaillant main dans la main avec eux, les entreprises
s’assurent de bénéficier d’une meilleure visibilité et donc d’une facilité plus importante à attirer
leurs prochains collaborateurs.
Soigner leur marque employeur
Je ne dévoile aucun secret en vous disant que les entreprises qui travaillent avec des écoles ne
recrutent pas toutes pour autant. Sans avoir de besoins immédiats, certaines participent malgré
tout à des forums de recrutement, font passer des mini entretiens sur des salons, récupèrent
des CV, parfois même postent des offres, etc.
Cela répond à un besoin de se rendre attractives pour le jour où elles devront effectivement
recruter à nouveau. C’est d’ailleurs régulièrement le cas dans le cadre de recrutement sur des
familles de métiers en particulier.
Une entreprise qui ne recrute pas d’ingénieurs sur une période pourrait tout à fait en avoir
besoin à nouveau dans quelques mois ou années.
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Ces entreprises qui ne recrutent pas et qui pourtant viennent tout de même se présenter lors de
conférences à destination des étudiants, ou qui participent à des cours, ont un objectif premier
d’image. Le but étant de maintenir une relation et une présence dans l’esprit des potentiels futurs
candidats.
Connaitre les nouvelles attentes
En étant proche des écoles, et des étudiants, les entreprises sont au meilleur endroit pour prendre
régulièrement la température auprès des nouvelles générations. Cela va leur permettre de mieux
appréhender les attentes et ainsi d’adapter leur discours et leurs contenus à destination de cette
cible.
Les entreprises gagneraient d’ailleurs beaucoup d’après moi à rencontrer des étudiants dans
un cadre plus informel. Pour savoir ce qui les attire, ce qu’ils ne veulent surtout pas, etc. Des
éléments qu’elles captent d’ailleurs déjà lors de leurs interventions ou de leurs cours.
Comprendre les missions et spécificités du système éducatif
Les différents types d’établissements (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce ou une universités)
ont leurs propres spécificités. En comprenant mieux comment ils fonctionnent, comment ils
transmettent leurs enseignements et leurs valeurs, les entreprises sont plus à même d’adapter
leurs process de recrutement et l’« onboarding » de leurs futurs nouveaux collaborateurs.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les entreprises apprécient d’être sollicitées par
les écoles qui souhaitent leur présenter leurs modes de fonctionnement.
Participer à la création de contenu
Lorsqu’une entreprise est invitée à prendre part à des réunions du comité pédagogique, à animer
des cours ou carrément des modules entiers, elle est en mesure d’injecter ses propres spécificités
aux étudiants.
Un mode de fonctionnement gagnant-gagnant qui permet d’un côté aux écoles de transmettre
des savoirs utiles au monde du travail, et de l’autre aux entreprises de commencer à former
des futurs collaborateurs. Des étudiants qui comprendront en fait plus rapidement le mode de
fonctionnement de l’entreprise qui les accueillera.
Il existe bien entendu de nombreux autres avantages pour les entreprises à travailler avec les
écoles. Il s’agit là des plus évident à mes yeux.
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L’évolution du campus management :
de la drague offline à la traque online
Séduire les étudiants et les jeunes diplômés a toujours été une priorité absolue des entreprises.
Avant même que les concepts à la mode de marque employeur et de collaborateurs
ambassadeurs ne voient le jour, les entreprises étaient déjà activement présentes dans les
écoles et les universités.
Et malgré la double révolution du recrutement mobile et social, il s’agit encore bien souvent du
premier investissement (en temps et en argent) dans la stratégie de marketing employeur des
entreprises. J’en veux pour preuve le résultat pour le moins étonnant de la fameuse question
à 1 million d’euros posée lors de l’édition 2012 de notre événement #rmsconf (recrutement
mobile & social conférence) dans le cadre de l’étude réalisée avec Ipsos et Viadeo sur l’avenir
du recrutement.
La question à choix multiples était la suivante : « Que feriez-vous si vous aviez un budget d’1
million d’euros ? ». 55% avaient répondu qu’ils investiraient une telle somme dans la fidélisation
de leurs collaborateurs et 49% qu’ils développeraient des actions en direction des écoles et
des universités. Seulement 27% en profiteraient pour animer des communautés sur tous les
médias sociaux et 19% pour recruter un ou plusieurs Community managers RH !
Pourtant, il est indéniable que la digitalisation des relations écoles est bel et bien en marche
(Tant mieux !). Avec l’explosion des MOOC et l’arrivée des «University Pages» et autres «School
Pages» sur LinkedIn et Viadeo, elle devrait même prendre une nouvelle dimension dans un
avenir proche !
Hier : les relations écoles traditionnellement offline
Le(s) campus Manager(s) et les collaborateurs, anciens de telle ou telle école, sont les premiers
ambassadeurs de l’entreprise auprès des étudiants. L’objectif est double : cultiver la marque
employeur de l’entreprise, mais aussi diffuser les opportunités et recruter.
Cette rencontre entre les ambassadeurs de l’entreprise et les étudiants peut prendre 3 formes
différentes.
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L’entreprise vient à l’école
Le Rendez-vous incontournable est bien entendu celui des Forums écoles.
Ces forums représentent un enjeu important et mobilisent les équipes relations écoles /
campus management à un rythme effréné d’octobre à mai.
Une véritable stratégie est nécessaire pour identifier les meilleures cibles et répartir au
mieux les ressources pour solliciter les collaborateurs de manière équilibrée (il y a quelques
fois 3 forums la même semaine !). En plus des forums écoles, il y a également la couverture
des salons emploi dédiés aux jeunes, ceux organisés dans les universités ou les grands
salons comme celui de Studyrama.
De nombreuses entreprises s’engagent et en profitent pour soigner leur image en
dépêchant des collaborateurs pour qu’ils donnent des cours ou animent des conférences.
C’est la mission des « U-Teams» d’Accenture !
L’entreprise invite les étudiants
Cela peut prendre la forme d’une visite de l’entreprise ou d’une journée de recrutement
en interne. Au programme de la première : visite des bureaux avec rencontre des
collaborateurs et découverte des différents lieux de vie de l’entreprise. La seconde est
plutôt un mix intensif entre immersion et sessions de recrutement. Tel est le cas du D-Day
Deloitte qui propose chaque année une expérience unique.
L’entreprise fait jouer les étudiants
Certaines entreprises recrutent également via des Business Games comme c’est le cas par
exemple du Défi Bouygues Construction.
L’entreprise sponsorise un événement destiné aux jeunes
C’est le cas notamment de la Course Croisière de l’Edhec (Brasseries Kronenbourg,
Orange, Safra, Groupe La Poste, Colgate-Palmolive, Intel, Ernst&Young…), du 4L Trophy
(Deloitte) ou du Challenge du monde des grandes écoles et universités (CGI, Disneyland
Paris, Nestlé, Schneider Electric, Lagardère, …).
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Aujourd’hui : la naturelle transition offline – online
La dimension offline du Campus management est donc très riche. Son prolongement online
s’est tout naturellement développé ces dernières années. Ainsi, la relation entre l’entreprise
et les étudiants peut s’étaler tout au long de l’année sur le web et les médias sociaux en aval
comme en amont des forums écoles et visites d’entreprise.
Des ambassadeurs école plus accessibles
Aujourd’hui, les entreprises utilisent leur page Facebook Carrières pour préparer leur venue
dans un établissement et poursuivre l’échange à l’issue. Les étudiants peuvent donc déjà
questionner les collaborateurs sur les métiers et les opportunités avant même le jour J et
s’enquérir de l’éventuelle poursuite du process de recrutement à la suite d’un entretien lors du
Forum.
Les interactions sur une page Facebook Carrières sont également utiles pour les étudiants
qui auraient raté le forum. Certaines entreprises proposent même des séances de rattrapage
online.
C’est le cas des Brasseries Kronenbourg qui ont expérimenté avec succès le chat en aval des
forums.
Si Facebook est une plateforme très prisée (forcément), chez Deloitte les ambassadeurs écoles
sont directement accessibles sur le site Carrières : présence sur les médias sociaux, mail et
téléphone.
Accenture a lancé récemment une série de groupes de discussion sur LinkedIn dédiés aux
différentes écoles cibles de l’entreprise et animés par des collaborateurs alumni de ces écoles.
L’explosion des Business et Serious Games
Le recours au jeu pour faire découvrir aux jeunes les métiers et les enjeux d’une entreprise
de manière ludique tout en repérant les meilleurs, n’est pas nouveau. Le web, la vidéo et les
médias sociaux ont apporté une couche sociale et virale.
Une plateforme comme Studyka propose un mélange efficace entre compétition online avec
des challenges proposés à des équipes pluridisciplinaires, et finale, offline dans les locaux de
l’entreprise.
Des social games, il y en a pour tous les goûts : Trust de Danone, Défi Ingénieurs de SNCF, Ace
Manager de BNP-Paribas, Moonshield de Thalès, Allianz Experience, … L’Oréal utilise aussi
bien le format Business Game avec son hit « Brandstorm » qui fêtait ses 20 ans en 2012 que le
format Serious Game avec Reveal.
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Des plateformes online dédiées aux étudiants et jeunes diplômés
JobTeaser le précurseur :
JobTeaser fut le premier acteur sur ce créneau. Dès l’origine son objectif était de proposer aux
étudiants et aux jeunes diplômés la découverte des entreprises et de leurs métiers en vidéo.
Par la même occasion,
JobTeaser s’est trouvé être la première plateforme online de marketing employeur externe
bien avant les pages LinkedIn, les pages Facebook carrières, les chaînes YouTube et autres
pages Viadeo, Pinterest, …
Les entreprises y présentent leurs métiers, partagent les témoignages de leurs collaborateurs,
montrent leur séminaire d’intégration. Désormais, on y trouve également des offres de stages,
des conseils pratiques et une rubrique « Evénements Live » avec notamment l’agenda des
Forums écoles , mais aussi des Chats recrutement.
Des réseaux sociaux professionnels rien que pour eux !
2011 fut l’année de l’explosion des réseaux sociaux de niche, plateformes hyperspécialisées par
métier, secteurs d’activités ou … population. Ainsi, les étudiants n’avaient début 2011 que le
choix entre LinkedIn et Viadeo, plateformes sur lesquelles ils n’étaient pas toujours très enclins
à s’inscrire pour diverses raisons : fonctionnalités payantes, difficulté à remplir leur profil et
certitude de n’avoir pas de réseau … Ils ont le choix entre pas moins de 3 outils spécialement
conçus pour eux : Yupeek, Wizbii et SeeKube !
Sur Yupeek, les 3 acteurs sont présents sur la plateforme : les étudiants et JD ont des profils,
les entreprises ont des pages, les écoles ont également des espaces ou pages leur permettant
d’interagir avec leurs étudiants.
Demain : Le sourcing à la source ?
3 nouvelles tendances me laissent penser que cette digitalisation du Campus management
pourrait encore s’accélérer : la montée en puissance des MOOC, le lancement par LinkedIn des
University Pages et l’orientation recrutement de plus en plus affirmée de Facebook.
Les MOOC
Les quoi ? Si vous n’avez pas encore entendu parler des Massive Open Online Courses, ces
cours en ligne ouverts et gratuits proposés par les plus prestigieuses universités américaines,
c’est que vous vivez sur la planète Mars !
Proposer les meilleurs cours gratuitement c’est bien, mais ce modèle économique n’est pas
viable sur le long terme.
Comme l’indique Naima Diviès dans son excellent billet « MOOCs et Marque Employeur,
mariage en vue ? » , les grandes plateformes proposant ce système de formation comme
Coursera, edX et UDACITY pourraient très bien proposer toute une gamme de services aux
entreprises afin de monétiser leur audience. D’un côté, les MOOC pourraient constituer des
espaces d’expression de la marque employeur (bannières pointant vers le site carrières, courte
vidéo métier ou témoignage avant le début d’un cours, …). De l’autre, l’accès aux CV/Profils
des étudiants constituerait un nouvel outil de sourcing intéressant.
Frédéric Mischler va même plus loin en imaginant la participation active des entreprises au
contenu même des cours pour ainsi former leurs futurs talents.
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University et School Pages
Après Viadeo et ses School Pages lancées en mars 2013, ce fut au tour de LinkedIn d’investir
pleinement (enfin !) le monde de l’enseignement supérieur avec ses toutes nouvelles University
Pages sorties en août de la même année. Véritables mines d’informations pour les futurs
étudiants (actu de l’école, programme, débouchés), ces nouveaux espaces devraient rapidement
permettre aux entreprises de soigner leur marque employeur (publicités ciblées) et d’attirer
les étudiants (offres de stage). On peut faire confiance à LinkedIn pour les commercialiser
utilement !
Facebook
Début septembre, dans la foulée du lancement des pages Université, LinkedIn a abaissé l’âge
minimum pour créer un profil sur la plateforme à 13 ans. L’objectif est de séduire les jeunes
toujours plus tôt avec sans doute l’idée de concurrencer … Facebook qui lui n’arrête pas de se
professionnaliser et devient donc une menace potentielle pour … LinkedIn !
Après le lancement du Social Jobs Partnership en octobre 2011, l’ajout sur la même page de la
tab Social Jobs App (agrégateur des offres d’emploi diffusées sur Facebook aux Etats-Unis) en
novembre 2012, le lancement en début d’année 2013 de Graph Search (la recherche précise et
puissante dans le Graphe Facebook rendue opérationnelle par la dernière solution de la société
Work4), Facebook a lancé fin 2013 une nouvelle rubrique « Compétences professionnelles »
dans les profils de ses membres et son fameux Facebook at work début 2015…
Lors de l’annonce de Graph Search, Mark Zuckerberg ne cachait pas son ambition d’en faire
un outil puissant de sourcing. Mais pour que cela marche, il faut que les utilisateurs du réseau
renseignent leur profil de manière optimale. Si les américains, moins soucieux de l’étanchéité
entre vie personnelle et vie professionnelle, remplissent souvent les champs « Emplois et
scolarité », les européens et notamment les Français le font rarement. Comme nous l’indiquait
Jérôme Ternynck, lors de l’édition 2012 de notre event #rmsconf. De plus en plus d’américains
postulent à partir de leur profil Facebook, quand en France on se demande encore si la
candidature via un profil Viadeo ou LinkedIn pourra remplacer un jour le bon vieux CV…
Quand on sait que Facebook est la plateforme préférée des jeunes, les entreprises qui sont de
plus en plus nombreuses à y diffuser des offres et à animer des pages carrières, ne sont pas
prêtes d’arrêter de s’en servir pour séduire, attirer et traquer leurs jeunes cibles !
Après tout, l’aventure Facebook n’a-t-elle pas commencé sur le campus d’Harvard …
Jean-Christophe ANNA
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L’enseignement supérieur doit donner aux Startups
la place qu’elles méritent
Si notre gouvernement semble doucement sortir de sa torpeur et prendre conscience que les
startups, en plus de créer des richesses pour notre pays, génèrent des emplois, ce n’est hélas
pas encore le cas de la majorité des établissements de l’enseignement supérieur.
Une étude conjointe de Ernst & Young et du think tank France Digitale a récemment démontré
que les start-up françaises ont vu bondir leur CA de 43% entre 2012 et 2013, une bonne santé
insolente qui est loin d’être partagée pas nos grands groupes. En un an, les 125 entreprises
interrogées sont à l’origine de la création de 1 376 emplois, 9 sur 10 de ces emplois étaient des
CDI.
Pourtant, en 2015, que ce soit sur les forums, lors des conférences ou pour des interventions
en cours, les startups ne sont généralement pas ou peu représentées. Les écoles continuent à
favoriser des grands groupes qui ne recrutent plus ou très peu, ce qui semble compter avant
tout c’est d’avoir un logo connu et de faire plaisir à des partenaires historiques.
L’objectif de ce billet est de démontrer comment l’enseignement supérieur pourrait inscrire les
relations avec les startups comme un axe de développement stratégique prioritaire.
Comme j’ai pour habitude de le préciser, il s’agit là d’une analyse personnelle et j’encourage
toutes les personnes qui souhaitent apporter leur pierre à l’édifice à le faire dans les commentaires
de cet article.
Intégrer les startups dans les contenus relève de la responsabilité
pédagogique
Créer une startup, réfléchir, changer de business model, réussir, échouer, etc. toutes ces leçons
que peuvent transmettre les membres d’une startup aux étudiants représentent une valeur
essentielle pour la formation. Ce sont des choses qui seront non seulement utiles aux étudiants
dans le cadre de leur prochain emploi (en startup ou non) mais aussi dans leur vie tout court.
La prise de risque ou l’acceptation de l’échec sont typiques des choses que j’ai eu la chance
d’apprendre dans l’univers des startups et pour lesquelles l’école ne m’avait absolument pas
préparé.
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Evidemment je connais des écoles de commerce qui proposent tout de même ce type
d’interventions, mais c’est surtout réservé aux étudiants qui font le choix de la spécialité
entrepreneuriale. Ce sont pourtant des apprentissages nécessaires à tous, et en plus il est
tout de même fréquent que les étudiants fassent exactement l’inverse de ce pour quoi ils
s’étaient spécialisés lors de leurs études. Personnellement je m’étais préparé à travailler dans
le management hôtelier à l’international ;).
Les grandes entreprises ont aussi besoin de ce type de compétences. Orange présentait
d’ailleurs lors de la dernière édition de #rmsconf un projet qu’ils avaient réussi à créer en
interne grâce à une logique de startup créée dans l’entreprise pour faire sauter les barrières
habituelles. C’est également un point sur lequel travaille Nicolas Antonini du cabinet Urvika
avec son événement « En Mode Up » qui avait justement pour but d’aider des dirigeants de
grandes sociétés à s’inspirer des modes de fonctionnement des startup.
Cela relève de la responsabilité pédagogique des établissements de l’enseignement supérieur
que de former ceux qui apporteront un souffle nouveau à notre société. Tâchons de ne pas
reproduire les erreurs des dernières années.
Les caisses se vident et ne se remplissent plus
C’est évidement le grand sujet pour les établissements scolaires, que ce soit le ministère qui
réduit les budgets, les CCI qui se désengagent, les entreprises qui investissent moins d’argent
dans leurs partenariats, les étudiants qui ne veulent pas souscrire à un crédit sur 10 ans pour
financer leurs études… l’argent commence sérieusement à manquer dans les caisses de nos
écoles. Cela ne risquant pas de s’améliorer dans les années à venir, il est grand temps de réagir
et de construire une stratégie qui soit plus en phase avec les récentes transformations du
marché.
Si les startups ne disposent pas nécessairement de budgets élevés à leurs débuts, elles sont
tout de même en mesure d’investir de petites sommes dans un premier temps puis de mettre
un peu plus chaque année en cohérence avec l’augmentation de leur CA. Au vu de la croissance
que certaines ont pu réaliser entre 2012 et 2013, on peut se dire qu’il aurait été intéressant
pour certains établissements de parier sur ces entreprises à l’époque où elles se lançaient.
Il faut garder en tête que cela demande forcément plus d’énergie. Que les sommes récoltées
ne peuvent pas être comparées à celles que certains grands groupes investissent. Et que
mettre en place des partenariats avec des entreprises à l’avenir encore flou n’est pas forcément
un acte facile. Mais c’est justement ce qui permet de faire la différence entre les acteurs de
l’enseignement qui souhaitent développer une stratégie sur le long terme et ceux pour qui
l’horizon s’arrête avec l’année scolaire.
Dans quelques années les entreprises accompagnées ne se poseront pas la question de savoir
à qui elles doivent verser leur taxe d’apprentissage ou dans quelles écoles elles doivent se
rendre pour recruter leurs collaborateurs. Elles iront directement vers les écoles qui leur ont
fait confiance à leurs débuts et qui ont souhaité les aider dans leur développement.
Sans compter qu’il est nécessaire d’épauler ces nouvelles structures parce qu’elles sont en train
de modeler le monde économique de demain.
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Le recrutement des étudiants doit se faire en cohérence avec les ambitions
Un établissement qui a pour ambition de former les personnes qui changeront notre société
doit apprendre à recruter ces potentiels en cohérence. Les meilleurs alliés pour réussir cela
sont justement les startups. En intégrant ces personnes dans le recrutement, au moment des
concours par exemple, ils sauront reconnaître chez les jeunes étudiants qui se présentent les
futurs entrepreneurs du changement. Ils seront plus attirés par des profils que de nombreuses
écoles mettent de côté, faute d’avoir pu déceler le potentiel du candidat.
C’est également un excellent moyen pour créer un premier lien entre l’établissement et la startup.
Les étudiants ne veulent pas travailler dans les startups, mais à qui la
faute ?
Si les étudiants souhaitent tous travailler dans de grands groupes c’est parce que le modèle en
place leur impose d’avoir ce type d’envies.
Lorsque j’étais en école de commerce, j’avais moi même pour objectif de travailler dans une
grande société. Avec le recul, je peux dire aujourd’hui que ce n’était pas un choix personnel
mais quelque chose que l’on avait prémâché pour moi. Une fois arrivé sur le marché du travail, j’ai réalisé que toutes les grandes entreprises que l’on m’avait vendu comme étant des
partenaires proches de mon école n’avaient en fait rien à me proposer, mise à part de faire un
énième stage.
Je crois profondément au fait qu’il faille laisser le choix aux étudiants qui préfèrent construire
des chaloupes de sauvetage plutôt que de rejoindre un navire qui prend l’eau.
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Sans vouloir faire porter aux écoles toute la responsabilité, les diplômés qui après 10 ans de
carrière passés à s’ennuyer décident de tout plaquer sont en droit d’en vouloir un petit peu à
leurs écoles. On a l’illusion d’avoir fait un choix, mais en réalité on avait déjà décidé pour nous
avant même que l’on se présente aux concours d’entrée.
Et si on imposait aux étudiants de faire un stage dans une grande
entreprise et dans une startup ?
Si je caricature, faire un stage dans une grande entreprise internationale c’est un peu comme
partir en vacances avec un tour opérateur. C’est aseptisé, on ne prend aucun risque et on ne
se fatigue pas trop. On a l’impression d’apprendre mais en réalité on ne fait pas grand chose.
Pour les vacances pourquoi pas, mais pour être bien armé dans le monde professionnel cela
ne devrait pas être une solution. J’ai eu l’occasion de faire un stage au Chili dans une grande
organisation pendant mes études, je peux vous citer de mémoire la moitié des noms de bars
branchouilles de la capitale, la marque de bière la moins chère, etc. Par contre impossible de
me rappeler du nom de la personne qui était dans le bureau en face du mien, encore moins de
ses missions.
Est-ce qu’il ne faudrait finalement pas imposer aux étudiants de faire un stage dans une startup
? Ça pourrait devenir un prérequis pour obtenir son diplôme. Je ne dis pas que tout le monde
doit travailler dans une startup, mais que tout le monde devrait avoir eu l’occasion de s’y
confronter pour être en mesure de faire un choix qui soit réellement personnel.
Vous me direz que les établissements n’empêchent pas aux étudiants de le faire. En réalité elles
le font depuis toujours sans le savoir. Embaucher un stagiaire lorsque l’on est dans une startup
n’est pas ce qu’il y a de plus simple : on ne rentre dans aucune des cases, on nous impose des
standards incohérents avec notre taille et au final on termine par devoir arrondir les angles
pour faire plaisir à l’école en question. Même pour diffuser une annonce sur les plateformes
des écoles j’ai dû passer au total 3 heures à discuter avec des responsables carrières pour leur
expliquer que nous étions bien une entreprise.
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C’est d’ailleurs ce que fait le master Ingénierie d’Affaires Internationales de Telecom Ecole de
Management depuis plusieurs années. Ils présentent une quinzaine de startups à leurs étudiants qui doivent ensuite passer une semaine dans les locaux de l’une de ces entreprises. Une
mission précise est donnée aux étudiants et ils doivent ensuite restituer leur découverte devant
leurs autres camarades.
Les écoles sont également de plus en plus nombreuses à incuber, à aider, à accompagner leurs
étudiants dans la création de leur entreprise. Ce sont généralement ces startups « maison » que
l’on présente aux étudiants pour injecter un peu d’entreprenariat dans la pédagogie.
Il faut juste ne pas perdre de vue que l’on peut aussi travailler pour une startup, ou s’associer à
un projet, et que ce n’est pas moins glorieux parce que ce n’est pas un produit 100% de l’école.
Il n’y a pourtant rien de moins sexy dans le fait rejoindre une société que d’en le fait d’en créer
une, c’est juste un choix différent.
Pour moi, former une élite ne veut pas dire qu’il faille créer une armée de clones, la richesse des
établissements devrait résider dans la diversité des profils et des choix de vie de ces étudiants.
Lorsque l’on parle d’un profil type issu de telle ou telle école, je considère que c’est un échec
pédagogique pour l’établissement scolaire, les talents ne sont pas des voitures que l’on peut
sortir d’usines, mais des potentiels que l’on doit guider et à qui l’on doit présenter les chemins
qu’ils peuvent emprunter.
Les startups sont légitimes sur les événements organisés par les
écoles
Lorsqu’une startup souhaite se présenter sur un forum, il faut être mesure de lui proposer
quelque chose qui soit adapté à son univers et à ses moyens. Il faut absolument oublier le catalogue qui est envoyé à toutes les entreprises sans distinction et dans l’idéal lui offrir la possibilité de se présenter aux étudiants comme elle est réellement.
Lorsque vous vous rendez dans une agence immobilière pour louer ou acheter un bien, on ne
vous donne pas la liste des appartements les plus chers de la ville, on vous demande quels sont
vos moyens, ce que vous cherchez et on vous propose des biens adaptés à ces critères. D’ailleurs nous ne recherchons pas tous la même chose dans l’achat ou la location d’un bien, certain
souhaitent de grands espaces, d’autres une terrasse ou encore un jardin. C’est exactement le
même raisonnement qu’il faut avoir pour les startups.
Elles ne pourront pas payer le même prix que les entreprises du CAC 40 et elles ne pourront
peut-être même pas s’offrir un stand un peu sexy. En général elles arrivent avec un kakémono
et un ordinateur sur lequel tourne une présentation de leur entreprise.
Nécessairement lorsque ces petites entreprises sont installées au même endroit que les grands
groupes, les étudiants ne leur rendent pas visite ou presque pas. On ne peut pas leur en vouloir, on est tous comme ça. Dans un magasin on va plutôt avoir tendance à se tourner vers le
produit que l’on a vu à la télévision et dont le packaging nous attire.
J’ai récemment eu l’occasion de me rendre sur le forum d’une grande école de commerce et il
y avait le stand de la startup EasyRecrue que vous connaissez peut-être déjà. Ils étaient là pendant deux jours, avec leur petit kakémono, et lors de mes échanges avec eux ils m’ont avoué
avoir très peu de monde qui venait les voire. En même temps ils n’étaient pas vraiment bien
placés dans l’espace et à côté d’un grand groupe international. Ce qui est triste c’est surtout
qu’ils étaient là pour proposer plus de postes en CDI que toutes les entreprises présentes !
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Il pourrait donc être intéressant de proposer à ces startups un espace différent, voire même à
une date différente. Un endroit aménagé de manière à se rapprocher de leur ADN, avec des
canapés, des ordinateurs, un espace café, etc.
Heureusement les écoles commencent à réfléchir voire même à proposer ce type d’espace,
mais cela reste tout de même encore très marginal et surtout totalement embryonnaire. Le
meilleur moyen d’offrir à ces entreprises un espace qui leur convient et encore de leur demander ce qu’elles souhaiteraient.
Les conférences ne doivent pas être l’apanage des grands groupes
Tout comme ma précédente démonstration sur le fait que l’on va plutôt choisir le produit que
l’on a vu à la télévision, les établissements de l’enseignement supérieur auront nécessairement une problématique pour attirer les étudiants sur ce type de conférence. Il va donc falloir
qu’elles se chargent elles-même de l’aspect marketing.
Une technique intéressante consisterait à mettre en place un format avec plusieurs startups
autour d’une thématique : food, digital, social, mobile, recrutement, etc. De créer un site dédié
spécialement, en respectant l’esprit startup.
D’ailleurs le format du « Salon Entrepreneuriat & Tendances Culinaires » organisé par une association d’étudiants de l’ISC Paris en mars 2013 pourrait tout à fait convenir. Ils avaient découpé
leur école en différents espaces, avec la possibilité de découvrir les produits sur des stands
mais également toute une série de tables rondes pour échanger avec les entrepreneurs.
L’avantage de ce type de conférences, c’est qu’elles vont nécessairement être très différentes
de ce que les étudiants ont l’habitude de voir. En organisant de tels rendez-vous cela diversifie
les formats proposés et répond donc à différentes attentes.
Cela peut même avoir un impact positif sur les autres conférences plus « classiques » puisque
les étudiants auront envie de comparer.
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Pour conclure ce billet j’ai envie d’imaginer que les établissements de l’enseignement supérieur
auront un jour une personne dédiée aux relations avec les startups, avec des enjeux et objectifs
nouveaux. La logique des relations avec les entreprises classiques doit impérativement s’alimenter de la mutation économique que nous sommes en train de vivre. Ce n’est pas incompatible avec le fait de devoir faire des économies, les établissements de l’enseignement supérieur
n’imaginent pas les économies qu’ils pourraient faire s’ils acceptaient un peu plus facilement
de rencontrer des startups.
Dans tout les cas, j’encourage fortement toutes les personnes qui lisent ce billet et qui travaillent dans une école ou une université à inscrire cette problématique dans leur stratégie
pour les mois à venir.
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Un exemple de modernisation de la relation côté
école : l’EMLyon Business School
Bonjour Marc, est-ce que tu peux te présenter en quelques lignes ?
Je suis breton et auvergnat, j’ai 42 ans, 3 enfants et habite dans la région des Pierres Dorées
(Beaujolais-25 km au Nord-Ouest de Lyon ). Dans ma carrière, j’ai connu plusieurs métiers en
passant par le conseil en développement international et le recrutement. J’ai vécu plus de 5 ans
en Allemagne dont Berlin qui m’a beaucoup marqué. Je travaille à EMLYON Business School
depuis un peu plus de 4 ans, où j’ai occupé différentes fonctions.
Aujourd’hui, au sein de la Direction Entreprises EMLYON, je pilote le pôle Employabilité
qui regroupe 2 métiers complémentaires : l’accompagnement carrières étudiants et le
développement des relations employeurs. Deux formules pour décrire mon moteur au quotidien
pour le « maillot EMLYON » : « construire des ponts » et « écrire de belles histoires ». J’ai le
plaisir de travailler avec une équipe très motivée avec laquelle je nous demande de penser «
global », « demain » et « transverse ».
Quels
sont
les
principaux
temps
forts
organisés
par l’EMLYON dans le cadre de ses relations avec les entreprises ?
Nous proposons aux employeurs différents rendez-vous et différents formats : un forum sur les
métiers de la Finance en octobre, une semaine sur le Luxe en novembre, l’évènement physique
phare que représente le EMLYON Careers Forum pendant 3 jours fin janvier et 2 forums virtuels
au printemps dont l’un dédié aux opportunités hors de France exclusivement.
Les tendances dans notre offre sont : l’orientation vers des formules personnalisées construites
avec les employeurs en vue de réduire leur coût de recrutement et la réflexion autour de
solutions digitales, naturellement.
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Comment est accueilli le forum par les professionnels ? Est-ce que tu
remarques un changement du côté des recruteurs ?
Beaucoup d’entreprises se posent des questions, cela peut être renforcé par des problématiques
d’optimisation budgétaire. Il est normal que les canaux de communication employeurs et
recrutement évoluent en fonction des possibilités offertes par la technologie. Nous devons
partager et mener nous aussi cette réflexion.
Parallèlement, certains employeurs -heureusement- font le choix de rester présents sur le
canal physique « on campus », l’un n’empêchant pas l’autre : c’est le moyen de marquer son
attachement, de participer à la vie d’une école qu’on apprécie pour ses différents profils et de
« sentir » un environnement, sans parler de l’occasion pour des diplômés de revenir sur « leur
campus » pour partager et convaincre.
Cette année, nous accueillons au EMLYON Careers Forum 17% d’employeurs en plus que l’an
passé, dont certains n’étaient encore jamais venus à Ecully, et nous en sommes très heureux.
Parallèlement, cela ne nous empêche pas d’imaginer, en participant à des évènements comme
#rmsconf, que le recrutement de demain ne sera peut-être qu’algorithmique et digital, que
nous vivrons dans un monde où les campus managers et les responsables relations entreprises
n’existeraient plus.
Et côté étudiants ? Pas trop difficile de les faire venir ?
La difficulté pour mobiliser les étudiants au quotidien sur les différents évènements organisés
avec les employeurs est partagée par de nombreuses écoles. Nous en parlons souvent lors de
nos échanges au sein des réunions du Chapitre de la C.G.E. La réponse est donc plutôt oui. En
étant créatif et en testant progressivement de nouvelles solutions, nous connaissons aussi de
belles réussites en termes de mobilisation.
Cela passe parfois par une collaboration intelligente que nous construisons avec les étudiants
eux-mêmes. Pour notre grand rendez-vous de janvier, les étudiants sont toujours au rendezvous car c’est un évènement important dans la vie de l’école, c’est un rendez-vous très attendu
qu’ils soient à la recherche d’un stage ou de leur premier emploi. Les entreprises qui sont
physiquement présentes marquent des points auprès d’eux –sûrement parce que notre campus
principal est basé en province- et cela peut compléter habilement une stratégie « digitale ».
Dans tous les cas, avec la forte et rapide évolution de notre globalisation, il faudra imaginer des
solutions 100% digitales qui permettront aux recruteurs d’accéder à nos étudiants quelle que
soit leur nationalité et où qu’ils soient localisés.
Es-tu capable de mesurer le nombre d’étudiants qui viennent sur une
telle manifestation ?
Nous invitons toujours la police pour compter les participants J. Côté organisateurs, nous nous
contentons à ce jour d’estimer, le meilleur indicateur étant toujours une circulation difficile dans
les allées du forum et la longueur des files d’attente devant certains stands « référence ».
Plus sérieusement, nous savons que des solutions existent pour mesurer précisément la
participation et nous y réfléchissons. Dans la solution à mettre en place, l’idée serait d’aller
plus loin que le simple « comptage » des participants, toujours dans une logique de réduction
du coût de recrutement pour les employeurs fidèles à EMLYON.
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Comment faites-vous pour digitaliser ce type d’événement ?
Nous réfléchissons à la fois à la digitalisation d’évènements physiques et à l’organisation
d’évènements 100% digitaux. Jusqu’à présent, nous avons testé plusieurs solutions : de la
visioconférence au forum virtuel avec des stands « 3D ». Nous utiliserons cette année la solution
proposée par Seekube.
Parallèlement, pour les évènements de recrutement sur mesure (hors forum), nous prévoyons
d’utiliser une solution développée par l’un de nos diplômés, entrepreneur, que nous utilisons
déjà pour le recrutement de nos étudiants.
Après le forum il se passe quoi concrètement ?
Après le forum, nous menons une enquête systématique auprès des employeurs participant
pour mesurer leur niveau de satisfaction et l’évolution de leurs attentes ou besoin. Cela est aussi
fait lors de nos rendez-vous chez eux au quotidien par nos responsables relations employeurs.
Nous interrogeons également les étudiants. Cela nous donne des pistes d’ajustement et des
idées d’innovation. Pour être concret, une des tendances observées l’an dernier était un besoin
de créer des évènements plus ludiques : nous mènerons une expérimentation en ce sens au
printemps.
Le forum 100% digital qui vient remplacer l’événement physique tu
y crois ?
Je crois au forum 100% digital puisqu’il existe déjà depuis 3 ans à EMLYON. Parallèlement,
permettez-moi de croire encore (un peu) à la dimension physique du recrutement car je crois
aux belles rencontres et aux enrichissants hasards qu’elles créent parfois. Pour moi, certaines
rencontres feront toujours la différence. En clair, je suis pour le recrutement multicanal avec
une pincée de physique !
Merci Marc !
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2. Les réseaux sociaux professionnels :
Quelle utilité pour les écoles et universités ?
a. Recrutement des étudiants sur les nouveaux canaux, mythe ou réalité ?
b. LinkedIn et Viadeo veulent la mort des associations d’anciens
c. Comment les écoles et recruteurs peuvent-ils utiliser les pages Universités de LinkedIn
d. LinkedIn guide les étudiants dans leur choix d’écoles
Retour à la table des matières
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Recrutement des étudiants sur les nouveaux
canaux, mythe ou réalité ?
En juin 2014 a eu lieu la conférence « Recrutement des étudiants sur les nouveaux canaux,
mobile et réseaux sociaux, mythe ou réalité ? », accueillie par l’EDHEC dans son campus
parisien. La première partie était consacrée la présentation des résultats de l’enquête réalisée
par JobTeaser et l’EDHEC. La seconde était dédiée aux échanges dans le cadre d’une table
ronde à laquelle ont participé Emmanuel Delamarre (ancien Responsable du Career Center
de l’EDHEC, Adrien Lombard, co-fondateur de JobTeaser, Mathieu Grosselin, Directeur de la
Business Unit Mobile de Viadeo, et Jean-Christophe Anna, Directeur Général de #rmstouch).
Cette étude ayant déjà été réalisée l’année précédente à la même période, sur un échantillon
équivalent, les chiffres présentés étaient d’autant plus intéressants qu’ils étaient comparables
à ceux de la première édition. Précisons également que cette étude porte sur un ensemble
homogène d’étudiants en Ecoles de commerce, Ecoles d’ingénieur et Universités. Nous y
analyserons donc le comportement des étudiants sur les différents réseaux et canaux au travers
de quelques chiffres.
Les étudiants sont tous des geeks !
Avant même de s’intéresser au recrutement des étudiants via les nouveaux canaux, il était
essentiel de s’assurer qu’ils étaient correctement équipés pour consulter les annonces en ligne,
utiliser les réseaux sociaux professionnels, naviguer sur un mobile, etc.
Voilà une question que vous n’aurez plus jamais à vous poser (sauf retournement spectaculaire !)
puisque la quasi-totalité des étudiants sont désormais équipés d’un ou plusieurs devices. En
effet, ils sont 96% à avoir un ordinateur portable, 90% un smartphone, 26% une tablette et 21%
un ordinateur fixe. Dans 89% des cas ils disposent même de plusieurs de ces outils.
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Facebook, un réseau social professionnel comme les autres ?
Contrairement aux Etats-Unis où la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle est
quasi inexistante, les étudiants français restent bien campés sur leur position : ils sont en effet
très peu à consulter et répondre à des offres de stage ou d’emploi sur Facebook.
17% des étudiants ont déjà vu des offres passer sur Facebook mais n’ont pas souhaité postuler,
seuls 7% ont souhaité le faire.
Ces chiffres s’expliquent en partie par une certaine crainte de la part des étudiants que le
recruteur soit en mesure de retrouver leur profil personnel. Une inquiétude pas forcément
justifiée puisque généralement les offres redirigent vers la plateforme de l’entreprise et la
trace du profil de l’étudiant est aussitôt perdue. Dans le cas des entreprises qui disposent
d’une application Facebook, comme par exemple celle développée par la société Work4, il est
important de signaler que pour autant les candidats ont le choix entre postuler avec leur profil
Facebook ou non.
Nous verrons comment cela va évoluer dans les années à venir mais je reste personnellement
convaincu que Facebook pourrait parfaitement devenir un réseau social professionnel comme
un autre. Les récentes initiatives de ce géant américain montrent d’ailleurs son souhait évident
de professionnaliser la plateforme (agrégation d’offres et même possibilité de renseigner des
compétences, lancement de Facebook at Work).
40% des étudiants ne sont fans d’aucune page entreprise sur Facebook, 31% sont fans d’au
moins une page et voient les publications, 16% ne voient pas l’intérêt de le faire et 14% sont
fans d’une ou plusieurs pages mais ne voient pas nécessairement les publications passer sur
leur newsfeed.
L’étude nous informe également que les étudiants sont 18% à avoir déjà cliqué sur une publicité
liée à l’emploi sur Facebook (contre 14% l’an dernier). Un chiffre plutôt étonnant mais qui
montre que les étudiants ne sont finalement pas si soucieux que ça de la séparation nette entre
« vie professionnelle » et « vie personnelle ».
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En conclusion on peut dire que Facebook reste un canal intéressant dans le cadre d’une
stratégie Marque Employeur. Pour ce qui est de la publication d’annonces d’offres d’emploi
et de stage, il sera intéressant de voir l’évolution dans les prochaines années, mais j’ai tout de
même l’intime conviction que cette utilisation va s’accroître. On prend les paris ?
Est-ce que ça gazouille sur les bancs de l’école ?
Twitter est un formidable outil conversationnel pour créer de l’échange entre une société et
ses candidats. Les étudiants sont 40% à posséder un compte Twitter. En majorité les étudiants
d’Ecoles de commerce (48%) et d’Universités (41%), seuls les étudiants en Ecoles d’ingénieurs
font figure de mauvais élèves (avec 30% tout de même). Ceci dit, cela reste des chiffres plutôt
élevés, pour avoir posé plusieurs fois la même question en amphi à des étudiants, j’avais obtenu
des taux beaucoup plus bas.
En réalité, il serait intéressant de savoir combien ils sont à réellement utiliser ce média social.
Avoir un compte c’est un bon début, mais s’il n’est pas alimenté, c’est un peu comme ne pas
en avoir…
Ils sont seulement 3% à avoir déjà vu et postulé à une offre sur Twitter et 13% à suivre des
comptes d’entreprises.
Il sera intéressant de voir comment cela va évoluer, mais personnellement je ne suis pas forcément
convaincu qu’en l’état ce soit un réseau pertinent dans le cadre de la diffusion d’offres de stage
ou d’emploi, ou alors il faut que celle-ci soit accompagnée d’une vraie stratégie plus globale,
avec un partage d’actualités sur l’entreprise et des interactions avec les candidats.
Viadeo et LinkedIn, la base !
86% des étudiants possèdent un compte sur Viadeo et/ou sur LinkedIn, une évolution notable
puisqu’ils étaient 79% en 2013. Si l’on regarde dans le détail, on constate même qu’ils créent
leurs comptes de plus en plus tôt pendant leur cursus. Un phénomène qui est essentiellement
dû à une sensibilisation accrue des étudiants à ces réseaux par les services carrières des écoles.
Elles sont en effet de plus en plus nombreuses à proposer des ateliers de formation à ces outils,
au même titre que des ateliers pour apprendre à faire un CV ou une lettre de motivation.
Ils sont 63% à se connecter plus d’une fois par semaine à leur compte LinkedIn ou Viadeo et
42% à effectuer une lecture régulière du newsfeed. Notons tout de même que l’utilisation reste
plutôt passive puisqu’ils ne sont que 10% à partager du contenu, et 27% à avoir consulté et
postulé à des offres (contre 19% l’an dernier).
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Jean-Christophe Anna partage d’ailleurs pendant la table ronde son étonnement de voir ces
réseaux sociaux professionnels toujours aussi peu utilisés de manière pro active, 10 ans après
leur création, aussi bien de la part des candidats que des recruteurs.
Et le mobile là-dedans ?
Avant de parler de mobile, pour éviter toute confusion possible, il est essentiel de rappeler
quelques bases du vocabulaire et des différentes possibilités qui existent pour investir ce
canal :
Un site carrières au format responsive design : le site et les annonces s’adaptent à la taille
l’écran du mobile de l’utilisateur
Un site mobile : le site est spécialement conçu pour l’ergonomie et la navigation mobile avec
un menu épuré et des boutons plus gros.
Une application mobile : il s’agit d’une application que l’on télécharge sur un store comme
l’Apple Store ou Google Play.
Si les étudiants sont 90% à disposer d’un smartphone, ils sont seulement 27% à avoir déjà
téléchargé une application mobile dédiée à l’emploi et dans la majorité des cas, il s’agit
d’application d’un site emploi type Monster, Apec, etc. Ils sont encore moins nombreux à
télécharger une application mobile carrières d’une société.
Ces chiffres sont essentiellement dus au fait que les étudiants ont tendance à surtout utiliser
les sites en direct, sans passer par une application mobile. Par conséquent, il est important de
disposer d’un site et d’annonces qui s’adaptent au format du téléphone mobile.
Lorsque l’on consulte des offres d’emploi et de stage sur un jobboard, on constate d’ailleurs
une rupture intéressante : généralement le site ainsi que les offres du jobboard s’adaptent
parfaitement au mobile, puis lorsque l’on souhaite postuler, on est redirigé vers le site carrières
de l’entreprise où l’offre devient illisible. Généralement c’est là que le candidat décide de
sauvegarder l’offre pour postuler plus tard, ou bien qu’il abandonne purement et simplement.
Pour Mathieu Grosselin, Directeur de la Business Unit Mobile de Viadeo, la tendance du mobile
se confirme et va continuer à s’accentuer. Depuis que l’application Viadeo permet de postuler
directement avec son profil, ils ont constaté une nette augmentation du nombre de postulants.
Si ce n’est pas le cas pour beaucoup d’entreprises, c’est justement parce que peu d’entre elles
permettent de postuler directement avec son profil professionnel. (30% des candidatures sur
les offres Viadeo proviennent de smartphones et tablettes).
Pour conclure, on constate clairement que la génération ATAWAD (anywhere, anytime, any
device) est bien là. Même s’il y a une légère stagnation au niveau de l’utilisation de Facebook et
Twitter pour postuler à des offres, ces derniers restent tout de même des canaux importants qui
permettent aux entreprises de soigner leur Marque Employeur. Enfin, l’utilisation des réseaux
sociaux professionnels va sans aucun doute continuer à évoluer tant côté candidat que côté
recruteur.
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LinkedIn et Viadeo veulent la mort des
associations d’anciens
Lorsque j’étais Community Manager pour l’Ecole de Management Strasbourg, j’avais rédigé
un billet sur mon blog qui prédisait que les associations d’anciens étaient vouées à disparaître
avec l’arrivée des réseaux sociaux professionnels. Quelques années plus tard, les associations
d’anciens existent toujours, mais LinkedIn et Viadeo se sont clairement positionnés comme de
vraies alternatives.
Cocorico ! Petite fierté : le premier acteur à avoir proposé une solution concrète aux écoles
était Viadeo, qui dès début 2013 lançait ses « School Pages ». En réalité il s’agissait d’une
déclinaison des Pages Entreprises lancées quelques mois plus tôt : un espace adapté aux
écoles et aux différents centres de formation, qui leur offrait la possibilité de détailler leurs
programmes pédagogiques. Comme les Pages Entreprises, ces pages peuvent être créées
gratuitement, un abonnement existant permet de débloquer un certain nombre d’options sur
la page. L’engouement était bien au rendez-vous puisqu’en quelques semaines plus de 2 500
pages d’écoles ont été référencées.
À l’été 2013, ce fut au tour de LinkedIn de publier une vidéo pour annoncer le lancement de
ses « University Pages » avec « LinkedIn for Higher Education ».
Nous allons regarder comment, dans les faits, les associations d’anciens ont été impactées par
ces deux réseaux sociaux. On verra les problèmes engendrés et les avantages que peuvent
avoir les associations et les recruteurs à utiliser ces réseaux.
LinkedIn et Viadeo ont tué les associations d’anciens
La première source de revenus des associations d’anciens en France, ce sont les cotisations
des adhérents. Impossible de vous dire à combien s’élèvent ces cotisations, puisque chaque
association cultive un certain flou artistique sur celles-ci. Dans la très grande majorité des cas
ces cotisations permettaient, entre autres, d’accéder à ce qui était présenté comme le graal de
tous les temps : le répertoire des anciens.
Sauf que ce repertoire, et j’en ai eu quelqu’uns entre les mains, ne sont jamais à jour et par
conséquent plus de la moitié des contacts sont inutilisables.
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Chose relativement logique puisque cela nécessiterait une énergie impressionnante pour
réussir à mettre à jour ces bases de données qui explosent année après année. Rares sont les
diplômés qui après quelques années pensent à alerter leur école de leur évolution de carrière
et du (des) changement(s) de leur adresse email. D’ailleurs, essayez de contacter un ancien de
votre école 3 ans après sa sortie pour lui demander pourquoi il ne met pas à jour sa fiche sur
l’intranet de l’école, vous verrez ce qu’il vous répond !
Le constat est clair : les alumni ne vont pas ou très peu sur leurs plateformes d’anciens. Si vous
voulez une preuve très concrète, diffusez une annonce d’emploi sur une plateforme d’anciens
et regardez le nombre de CV qui remontent. Dans le meilleur des cas ils sont déjà en poste,
dans le pire ils ne savent même pas qu’une telle plateforme existe.
Lorsque l’on est étudiant ou jeune diplômé et que l’on a un compte sur LinkedIn et/ou Viadeo,
même gratuit, on se rend compte qu’il est finalement aussi simple et efficace de passer
directement par ces réseaux sociaux pour retrouver un contact ou identifier un interlocuteur.
Donc l’intérêt de cotiser à son association d’anciens se limite aux quelques événements
organisés dans l’année, où l’on retrouve d’ailleurs plus de personnes en recherche d’emploi
que de professionnels avec lesquels on pourrait faire du réseau.
Le graphique ci-dessus illustre parfaitement ce désintérêt des étudiants et jeunes diplômés
pour leurs associations d’anciens. Il s’agit là du taux de cotisation en France d’une business
school européenne, on constate une chute vertigineuse du nombre de cotisations sur les dix
dernières années. Pour rappel, LinkedIn a été créé en 2003 et Viadeo en 2004, je vous laisse
faire le crapprochement…
Ce dernier a été publié par Serge Delwasse dans son excellent billet que je vous invite également
à lire « Repenser les associations d’anciens élèves des grandes écoles » publié en septembre
2013 dans Le Cercle des Echos.
L’une des solutions adoptées par de nombreuses grandes écoles a été d’opter pour une solution
plutôt radicale : intégrer les cotisations aux frais de scolarité. Cela peut se justifier puisque
l’association d’anciens et son réseau font finalement partie de la promesse faite par une grande
école à ses étudiants.
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L’autre solution, plutôt ingénieuse, était d’offrir une adresse mail à vie, qui est en réalité un alias
permettant de rediriger les mails vers la boîte personnelle de l’ancien étudiant. Une solution
adoptée depuis longtemps outre atlantique où la levée de fonds par les anciens pèse un poids
non négligeable dans les budgets des écoles et de leurs associations d’anciens.
Mais en réalité, ce que proposent LinkedIn et Viadeo, c’est une solution « gagnant-gagnant ».
Si je caricature, on pourrait presque traduire leur message par « Vous n’arrivez plus à gérer vos
réseaux d’anciens, on va vous aider et ça ne va (presque) rien vous coûter », la réalité est bien
entendu un peu plus complexe mais nous n’en sommes finalement pas si loin.
LinkedIn et Viadeo ont sauvé les associations d’anciens
Gérer des bases de données gigantesques, en les maintenant à jour, c’est le pari qu’ont fait ces
réseaux sociaux professionnels. Bien entendu, leurs fonctionnalités sont aujourd’hui bien plus
larges mais la finalité qui nous intéresse reste la même : les contacts sont à jour et vous savez
enfin où sont vos anciens en ce moment et par quelles entreprises ils sont passés.
La grande différence avec LinkedIn et Viadeo, c’est que ce sont des réseaux qui vont suivre
un diplômé pendant la totalité de sa carrière. Il met à jour son profil, il ajoute des relations
professionnelles, envoie des messages, publie de l’actualité, participe à des groupes, etc. Du
coup l’intérêt de venir s’insérer là-dedans pour une association d’anciens devient évident.
D’ailleurs, la vidéo diffusée par LinkedIn (LinkedIn for Higher Education) au moment du
lancement de ces pages écoles est très claire sur ce point « LinkedIn can help you and your
students », et l’un de leurs outils porte même le nom sans équivoque de « Alumni Tool ». Outil
plutôt pratique d’ailleurs puisqu’il permet en un coup d’oeil de voir dans quelles entreprises
travaillent les anciens étudiants d’une école, et même si il y a des personnalités reconnues
qui sont passées par l’école en question. Cette utilisation des data est une démonstration de
force qu’il est parfaitement impossible pour une école, de concurrencer la puissance de ces
plateformes, ou en tout cas très difficile et surtout extrêmement onéreux.
Benoit Anger, Responsable de la Communication de France Business School, ne s’est pas posé
la question bien longtemps. France Business School étant le fruit de la fusion de quatre écoles
(ESCEM, ESC Amiens, ESC Clermont et ESC Bretagne Brest), retrouver et fédérer autour
d’une nouvelle marque 37 000 diplômés n’aurait jamais été possible sans ces supports. Il a
fallu également regrouper des communautés d’anciens qui ne se connaissaient même pas et
reconstituer rapidement une base de données à jour afin de communiquer auprès de tous.
Côté entreprises, il en va de même. On peut par exemple citer Accenture qui utilise LinkedIn
et Viadeo comme des canaux de communication RH pour toucher des diplômés au travers
de groupes animés par ses collaborateurs, alumni des écoles concernées. Ces réseaux sont
une source de candidats potentiels que cette entreprise a rapidement identifiée comme
incontournable pour toucher des stagiaires, alternants, jeunes diplômés ou même expérimentés.
Deloitte applique le même principe à ses propres collaborateurs, avec un système d’association
d’anciens dont les salariés font partie à vie et qui leur donne un droit d’accès à différents
groupes sur les réseaux sociaux professionnels, afin de rester en contacts avec leurs anciens
collègues.
Finalement on peut dire que ces réseaux sociaux ont participé à la mutation des associations
d’anciens. Une mutation qui était de toute façon nécessaire puisque les besoins et usages des
diplômés avaient déjà évolué et que les ces associations se devaient de s’adapter pour survivre.
Si vous avez encore un repertoire d’anciens en format papier, gardez le précieusement, c’est
très certainement l’un des derniers en circulation ;).
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Pendant ce temps là, LinkedIn a encore pris de l’avance en ciblant ses futurs utilisateurs avant
même qu’ils ne rentrent dans les écoles ou Universités. Une vidéo à destination des étudiants
et sous-titrée en 20 langues « LinkedIn Safety Center » se propage déjà sur la toile et dans les
lycées.
D’ailleurs vous remarquerez que l’une des plus consultées est celle qui est sous-titrée en
Français… Et vous, avez-vous déjà commencé à créer des communautés de lycéens ?
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Comment écoles et recruteurs peuvent-ils utiliser
les pages Universités de LinkedIn ?
Ce n’est plus un secret pour personne, les réseaux sociaux professionnels sont investis de plus
en plus tôt par les étudiants. Pour rappel, ils étaient 79% en 2013 à posséder un compte sur
Viadeo et/ou LinkedIn, ils sont désormais 86% en 2014 ( (Source : Étude EDHEC et JobTeaser
«Recrutement des étudiants sur les nouveau canaux, mythe ou réalité ?»). Une tendance que
LinkedIn et Viadeo ont souhaité utiliser afin de rendre leur outil encore plus pertinent pour
leurs utilisateurs.
Le 19 août 2014, LinkedIn publiait d’ailleurs sur son blog un billet nous expliquant que les
pages Universités étaient désormais un nouvel outil permettant aux écoles, aux étudiants et
aux anciens élèves de faire du réseau, de communiquer et d’explorer d’une manière différente
les perspectives de carrière qui peuvent s’offrir à eux.
Concrètement ces pages, en plus d’offrir un certain nombre de fonctionnalités supplémentaires,
agrègent toutes les données des profils LinkedIn d’étudiants et anciens étudiants d’une école.
Pour y accéder c’est très simple, il suffit de sélectionner dans le menu déroulant de la barre
de recherche, l’item « Ecoles » et de taper le nom de l’école qui vous intéresse. Vous arrivez
ensuite sur la page d’accueil de ces fameuses pages.
Une fois que vous êtes sur la page d’une école, une multitude d’informations sont accessibles
et elles ont différents intérêts selon que vous soyez étudiant, ancien élève, membre de
l’administration d’une école ou encore recruteur.
Les pages Universités pour les étudiants
Le premier intérêt de ces pages est d’offrir facilement aux étudiants l’accès à l’ensemble des
utilisateurs du réseau social qui sont dans son école.
En se rendant sur l’onglet « Etudiants et anciens élèves », il est facile de trier les membres
LinkedIn et ainsi d’obtenir uniquement les étudiants d’une promo, ou ayant fréquenté l’école
sur une période souhaitée.
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Une manière efficace pour commencer à créer son propre réseau sans avoir à chercher les
membres un à un.
Ces «University Pages permettent également d’identifier les entreprises ou les secteurs cibles
dans lesquels travaillent des anciens. Il suffit de cliquer sur le nom de la société ou le secteur
qui intéresse l’étudiant pour qu’il obtienne tous les noms des anciens diplômés de l’école
qui sont concernés par la recherche. Cela permet dans un premier temps de connaître leur
parcours et leurs compétences, mais surtout de se mettre en relation avec ces personnes dans
le cadre d’une démarche réseau.
Sur l’onglet « Accueil » de cette page, il est possible de profiter des différentes informations
qui sont publiées par l’école mais également par toutes les personnes désireuses de partager
quelque chose en lien avec l’école.
Les pages Universités pour les anciens élèves
Je vous propose de scinder les anciens élèves en deux groupes : les jeunes diplômés qui sortent
tout juste de l’école, et qui par conséquent arrivent sur le marché du travail, et ceux qui sont
déjà en poste.
Les premiers vont pouvoir très rapidement obtenir des informations sur les entreprises dans
lesquelles se trouvent les diplômés de leur école et même repérer ceux qui sont en poste dans
le domaine qui les intéresse. Idéal pour contacter directement un diplômé afin de se renseigner
sur l’entreprise, les postes proposés ou bien même profiter d’une cooptation ! En plus d’un
esprit « réseau » fortement encouragé par de nombreuses grandes écoles, de plus en plus
d’entreprises proposent des rétributions (financières ou non) lorsqu’un candidat est recruté
grâce à un salarié. Le contact est donc facilité pour le candidat qui trouvera plus aisément une
oreille attentive chez un ancien de son école.
De plus, il est possible de regarder les compétences des différents profils qui se trouvent à tel
ou tel poste dans telle ou telle entreprise. Une donnée qui pourrait tout aussi bien intéresser les
entreprises de manière à repérer les compétences des personnes qu’ils ont déjà recrutées dans
une école, un moyen pertinent de comparer ces compétences avec celles qui sont affichées par
les candidats qui postulent.
Pour les seconds, la page de leur école permet de suivre l’évolution de leurs camarades dans
les différentes entreprises. Un bon moyen de vérifier que leur propre évolution correspond à la
tendance mais également d’échanger avec des homologues de la même école en poste dans
d’autres sociétés. Cela pourrait avoir un intérêt par exemple dans le cadre d’une prospection
commerciale, d’un lancement de produit que l’on souhaite faire tester, etc.
Je vous invite à lire l’article précédent intitulé « LinkedIn et Viadeo veulent la mort des
associations d’anciens », qui complète parfaitement cette lecture.
Les pages Universités pour l’administration d’une école
L’administration d’une école peut utiliser ces pages comme une vitrine avec une philosophie
similaire à celle utilisée pour la marque employeur d’une entreprise. Que ce soit pour attirer
de nouveaux étudiants ou encore pour souligner la pertinence pour une entreprise de recruter
dans son vivier en exploitant les données des étudiants et anciens étudiants.
Lorsqu’un étudiant se renseigne sur les différentes écoles, il peut consulter le site officiel,
jeter un coup d’oeil à la page Facebook et au compte Twitter, fouiller les forums spécialisés et
désormais se renseigner de manière très pointue sur les pages LinkedIn des écoles.
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Un onglet « Personnalités » permet de voir les anciens étudiants qui sont désormais haut
placés dans différentes entreprises, il peut également utiliser l’onglet « Etudiants et anciens
élèves » pour voir où travaillent réellement les anciens étudiants et même consulter les
recommandations publiées par les personnes qui ont étudié dans cette école sur l’onglet «
Recommandations ».
Ces données sont très intéressantes pour un futur étudiant qui peut ainsi se faire une idée
concrète des opportunités de carrière qu’il obtiendra en sortant de l’école, sans avoir à se
préoccuper de la véracité des informations puisqu’elles proviennent directement des profils
des anciens étudiants !
L’école peut diffuser de la communication sur la page d’accueil, utiliser la position de ses
anciens étudiants dans les différentes entreprises ainsi que les compétences affichées par les
étudiants. Des données inestimables pour les associations d’anciens qui jusqu’ici devaient
déployer une énergie importante et des fonds colossaux pour obtenir toutes ces informations.
Jamais une association d’anciens n’aura été capable de reporter avec une telle précision des
données (toujours à jour !) sur ses anciens étudiants.
Les pages Universités pour les recruteurs
Pour les campus managers, les pages Universités permettent également d’aller se renseigner
sur les écoles sans avoir besoin de les solliciter, et ainsi choisir les écoles qui correspondent
le mieux aux besoins de l’entreprise. Le fait d’avoir les compétences affichées par les anciens
étudiants d’une école est particulièrement pertinent puisqu’elles sont renseignées par les
étudiants eux-mêmes. Trouver une école qui met sur le marché du travail essentiellement des
étudiants spécialisés en finance par exemple est un jeu d’enfant.
Pour le recruteur il s’agit d’un nouvel outil de chasse qui va lui permettre de réaliser enfin ce
qu’il a toujours voulu faire lorsque dans le passé il téléphonait à ses écoles partenaires pour
obtenir des profils qualifiés pour tel ou tel domaine. Il n’a plus qu’à faire son marché lui-même
et identifier en temps réel les profils qu’il souhaite.
Comme vous avez pu le constater, les pages « Universités » LinkedIn sont des outils aussi
utiles pour les recruteurs, diplômés, étudiants ou membres de l’administration d’une école.
Leur pertinence risque d’être de plus en plus importante puisque les étudiants sont de plus
en plus nombreux à s’inscrire sur ce réseau social professionnel. D’ailleurs, dans de nombreux
cas, dans la colonne « Où travaillent-ils ? » c’est le nom de l’école qui ressort en premier, cela
s’explique justement par le fait que de nombreux étudiants sont toujours dans leurs études et
sont pourtant bien sur LinkedIn.
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LinkedIn guide les étudiants dans leur choix
d’écoles
Lorsque l’on parle de recrutement, on pense nécessairement aux entreprises. Cependant
les établissements de l’enseignement supérieur recrutent eux aussi. En effet, chaque année
les écoles doivent trouver de nouveaux étudiants pour remplir les nouvelles promotions qui
remplacent celles qui sont allées rejoindre les entreprises. Il existe différents moyens pour
séduire ces derniers : campagnes de communication offline et online, journées portes ouvertes,
salons, forums dans les lycées et prépas, etc.
Le choix d’une école est une étape très délicate pour un étudiant. D’autant plus que même
avec un plan de carrière clair, il existe un grand nombre d’écoles qui peuvent potentiellement
correspondre. Je me souviens de ma première visite d’un salon d’écoles de commerce
lorsque j’étais étudiant. À la fin de la journée, mon sac à dos Eastpak déformé sous le poids
des brochures récupérées, j’avais l’impression que 90% des écoles présentes m’offraient la
possibilité d’atteindre mon objectif (sauf HEC qui considérait qu’avec un bac technologique
hôtelier et un BTS MUC je pouvais oublier direct, j’ai suivi leur conseil). À partir de là, il m’était
franchement compliqué de faire mon choix.
Une technique dont ne disposait pas l’étudiant que j’étais à ce moment là, c’est le fait d’être
en mesure de savoir précisément où se trouvent les anciens de telle ou telle école. Quand je
dis « précisément », je considère que les informations qui se trouvent généralement à la fin
des plaquettes des écoles ne sont pas suffisamment précises. Aujourd’hui il est possible d’aller
beaucoup plus loin en se rendant directement sur la page Ecole de l’établissement afin de
regarder concrètement où se trouvent les anciens de telle ou telle école, diplômés en telle ou
telle année.
Cependant l’opération s’avère rapidement laborieuse dans le cas où l’étudiant n’a pas déjà
effectué sa première sélection d’écoles.
Celui qui n’a absolument aucune idée des établissements qui pourraient lui permettre de
réaliser son projet professionnel devrait en théorie aller consulter toutes les pages des écoles.
Les représentants de lycées qui lisent ces mots sont en train de pester derrière leur écran
d’ordinateur et je peux entendre d’ici : « C’est justement pour ça que l’on a des conseillers
d’orientation jeune homme, vous êtes bien mal renseigné ! » .
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Ce à quoi je peux répondre :
« Vous voulez parler de cette personne qui m’a conseillé en seconde de me reconvertir dans
le bâtiment ? ». Et bien, bad news les gars, ce métier appartient déjà au passé et va disparaître
bien plus rapidement que vous ne l’imaginez. D’ailleurs leurs bureaux désertés par les étudiants
sont toujours vides, même eux ni sont plus. ;)
Chercher une école sur LinkedIn
LinkedIn, conscient de sa capacité à collecter l’ensemble des données qui concernent les
anciens des différentes écoles, met à disposition un outil gratuit permettant de trouver l’école
qui correspond parfaitement à un étudiant. Ça se passe par ici : https://www.LinkedIn.com/
edu/, ou bien en passant par l’onglet « Centres d’intérêts » puis « Etudes et formations ».
On va s’intéresser tout particulièrement au bouton « Chercher une école ». Une fois sur cette
nouvelle page, considérons que je suis un adolescent (allongé sur le sol) devant mon ordinateur
portable, et il ne me reste plus qu’à suivre les indications de LinkedIn pour trouver l’école qui
me correspond le mieux.
J’ai envie d’étudier la finance internationale, l’économie, le marketing et l’informatique. J’entre
donc ces données dans la case « Qu’aimeriez-vous étudier ? ». Dans l’idéal j’ai bien envie de le
faire dans une boîte un peu sexy, comme chez Google, Apple, Facebook, Twitter ou LinkedIn.
Je rentre donc ces noms d’entreprises dans la case « Où aimeriez-vous travailler ? ». À ce stade
je vais pouvoir me faire une première idée des pays qui disposent du plus d’établissements de
l’enseignement supérieur qui peuvent me permettre d’atteindre mon objectif. Ce qui en réalité
correspond aux écoles qui disposent le plus d’anciens qui travaillent dans le domaine et les
entreprises qui m’intéressent. Sans surprise, dans notre cas précis on va obtenir principalement
des universités américaines. Sauf que mon anglais est vraiment pas top et que j’ai plutôt envie
d’étudier en France. Donc je précise que l’on va se concentrer sur les écoles françaises.
J’obtiens une liste de 291 écoles qui correspondent à mes critères de recherche, cette liste
représente donc les écoles populaires pour mon objectif de carrière. Cela fait tout de même
encore beaucoup d’écoles, mais rappelons que j’étais relativement large dans mes choix.
Maintenant que j’ai obtenu cette première liste, je vais faire mon petit marché ! Il est important
de bien noter qu’à chaque fois les écoles sont classées en fonction du nombre d’anciens qui
ont une carrière similaire à celle que l’étudiant souhaite. D’ailleurs si je clique sur le lien qui se
trouve sur « 27 anciens élèves ont une carrière semblable » sur la fiche de HEC Paris, je suis
redirigé sur la page Ecole de HEC où j’obtiens aussi tôt la liste de ces 27 anciens étudiants.
Une fonctionnalité plutôt pratique dans le cas où l’étudiant souhaite consulter le parcours
des anciens en question, voire même de les interroger sur la pertinence des écoles qu’ils ont
fréquenté.
Je vais sélectionner HEC Paris, l’ESSEC, Sciences Po, Grenoble EM, l’EMLyon et l’Université
Paris Sorbonne. Ensuite je clique sur « Voir votre page de sélection ». À ce stade je peux encore
préciser quelques informations supplémentaires comme : en quelle année je pense intégrer
une école, le diplôme que je vise, ce que je souhaite étudier, etc. Mais je peux aussi me passer
de ces options.
J’ai donc ma short-list d’écoles qui correspondent à mon plan de carrière, avec la possibilité
d’en rajouter à tout moment. En résumé c’est un véritable tableau de bord : je peux même
préciser si j’ai déjà envoyé ma candidature, si je suis accepté etc.
Je peux également voir combien d’autres étudiants souhaiteraient y étudier et consulter leurs
profils.
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Voilà d’ailleurs une fonctionnalité qui va faire rêver les écoles lorsqu’elles vont la découvrir,
puisqu’elle va leur permettre :
- D’identifier les potentiels candidats intéressés par leur école
- D’aller faire du push auprès des candidats intéressés par les écoles concurrentes
Ne nous emballons tout de même pas trop vite : le gros hic pour l’instant c’est que l’on a accès
uniquement à un nombre restreint de contacts et que l’on doit les contacter un par un. Mais
je n’ai absolument aucun doute sur le fait que LinkedIn ait déjà pour idée de proposer aux
écoles la possibilité de contacter l’ensemble de ces étudiants, individuellement ou de manière
groupée. Il est même fort probable qu’une option payante permettra de savoir quels sont les
critères de carrière de l’étudiant de manière à lui envoyer un message personnalisé et de le
convaincre de rejoindre une école.
La possibilité de solliciter mon réseau
Maintenant que j’ai réalisé ma petite sélection, je vais être en mesure de la partager avec
des personnes de mon réseau qui vont pouvoir me donner leur avis sur les écoles que j’ai
sélectionnées.
Quand je disais plus haut que le métier de conseiller d’orientation allait disparaître, je dois vous
avouer que c’était un petit peu par provocation. En réalité, ce métier va surtout être amené à
évoluer, le conseiller pourra par exemple être le référent des étudiants sur LinkedIn, pour aller
les aider quant au choix des écoles et ainsi donner son avis sur les différents établissements
sélectionnés. En tant qu’étudiant je pourrais donc, sans bouger de chez moi, demander au
conseiller d’orientation de mon lycée de me donner son avis sur les différents établissements
que j’ai sélectionnés via LinkedIn.
Si je sollicite plusieurs personnes précisément, elles seront alertées par un message LinkedIn.
Cependant si je décide de solliciter plus largement tout mon réseau, chaque personne qui
passera sur mon profil sera informé du fait que ses conseils sont les bienvenus.
Je vais également pouvoir, depuis la page d’accueil (https://www.LinkedIn.com/edu, suivre
l’ensemble des informations postées sur LinkedIn par les pages Ecole des établissements que
j’ai sélectionnés. Pour retourner sur ma sélection, il me suffit de cliquer sur « Voir votre page
de sélection ».
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Des classements d’écoles en fonction de chacun
Si vous êtes un représentant de l’enseignement supérieur, et que vous avez déjà jeté un oeil
à ces fonctionnalités sur LinkedIn, je suis sûr que vous vous êtes déjà précipité sur l’onglet «
Classements ». Ces classements sont réalisés à partir des objectifs de carrière du profil qui les
consulte.
Alors, bonne ou mauvaise nouvelle pour vous, ces classements ne sont pas encore disponibles
pour les établissements français, c’est le cas uniquement pour ceux situés aux Etats-Unis, au
Canada et au Royaume-Uni. En tout cas ce qui est sûr c’est que lorsque cela va débarquer
en France on va en entendre parler. Cela va nécessairement faire de l’ombre aux médias
traditionnels qui réalisent des classements chaque année. Des classements qui seront réalisés
de manière automatique, actualisés en permanence, personnalisés, et gratuits… Vous pouvez
déjà imaginer le titre d’un prochain article : « LinkedIn va tuer les classements des écoles » ;).
Pour conclure, on comprend la volonté de LinkedIn à recruter ses utilisateurs de plus en plus
jeunes. Si ces fonctionnalités sont encore très récentes en France, elles sont d’ores et déjà
très utilisées outre-Atlantique. Il suffit de comparer le nombre d’étudiants qui disent souhaiter
étudier dans une école américaine et ceux qui souhaitent le faire dans une école française. Le
différentiel s’explique essentiellement par le fait que l’utilisation par les lycéens français est
encore extrêmement marginale.
Lors de la présentation des résultats de l’étude réalisée par l’EDHEC et JobTeaser, on avait
constaté que les étudiants en cycle supérieur commençaient à s’inscrire de plus en plus tôt sur
les réseaux sociaux professionnels. Gageons donc que dans quelques temps ils arriveront en
école avec un profil déjà créé. Reste à savoir si le ministère de l’éducation nationale prévoit de
former les lycéens aux réseaux sociaux professionnels !
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Pierre-Gaël Pasquiou
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Pierre-Gaël a été le tout premier Community Manager de l’enseignement supérieur. Après
avoir commencé en formant les jeunes diplômés aux réseaux sociaux dans de nombreuses
Universités et Ecoles, c’est tout naturellement qu’il a mis son expérience et ses compétences au profit des acteurs du recrutement innovant. Un profil atypique qui a su rapidement trouver sa place dans l’univers des RH. Il a rejoint #rmstouch début 2014 pour développer les partenariats et l’offre conseil et formation à destination des écoles et universités.
Sa principale mission ? Donner envie à encore plus de monde de découvrir nos events et
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Les gourmands 2.0 ».
Fan de médias sociaux et de gastronomie, il partage comme il mange : avec passion !
@PierreGPasquiou
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