PRENDRE LA PAROLE …

Transcription

PRENDRE LA PAROLE …
PR E ND R E LA PAR OLE …
Petit Essentiel de l’orateur
“UN DISCOURS IMPROVISE A ETE
REECRIT 3 FOIS.”
Winston CHURCHILL
“LE SECRET D’ENNUYER EST DE
TOUT DIRE.”
VOLTAIRE
“LE MEILLEUR STYLE EST CELUI QUI
SE FAIT OUBLIER.”
STENDHAL
Petit Essentiel de l’orateur
L’objectif de cet essentiel est de vous donner des repères pour améliorer la qualité de vos
présentations professionnelles tant sur la structuration du contenu qu’en matière
d’expression et de formalisation.
SOMMAIRE
page
Une habitude très répandue et Enjeu d’une prise de parole!
1ier principe majeur de l’oral: la qualité de mise en relation avec son auditoire
2
3-4
2e et 3e principes majeurs de l’oral illustrés par la règle d’impact des canaux de …
5
2e principe majeur de l’oral: la concision
6
e
3 principe majeur de l’oral: l’illustration
6
4e principe majeur de l’oral: la structure (guider l’écoute de l’auditoire)
7
En pratique …. Étapes indispensables de la préparation
8
En pratique …. Structure du contenu
9-10
En pratique …. La gestuelle, le regard, la sonorité 11
En pratique …. Les mots et le rythme
12
En pratique …. Des visuels percutants
13
En pratique …. Répondre aux questions, aux scepticismes, aux objections …
1
Petit essentiel de l’orateur.
14-15
Une habitude très répandue…
“LE SECRET D’ENNUYER EST DE
TOUT DIRE.”
Voltaire
Notre habitude trop scolaire est de chercher à être exhaustif, à ne rien oublier…..
Un auditoire sent tout de suite le déballage de connaissances et il décroche !
L’enjeu de la prise de parole…
L’enjeu de la prise de parole est de donner envie à votre auditoire de vous écouter, de vous
soutenir, de porter votre projet ou tout au moins d’en débattre.
La Clé…
“CE QUI SE CONÇOIT BIEN
S’ENONCE CLAIREMENT
ET LES MOTS POUR LE DIRE
ARRIVENT AISEMENT.”
Nicolas Boileau
Il ne suffit pas de maîtriser son sujet, il faut le concevoir .. le concevoir en fonction d’un
auditoire, en fonction d’un objectif et pour qu’il soit clair et attractif …
Concevoir ?
4 principes MAJEURS de l’oral que nous allons détailler dans ce document vous aideront :
1234-
2
La qualité de mise relation avec son auditoire.
La concision.
L’illustration.
La structure (guider l’écoute de son auditoire).
Petit essentiel de l’orateur.
1ier principe majeur de l’oral: la qualité de mise en relation avec
son auditoire …
le mot « Communiquer » vient du latin :
« communicare » = « être en relation avec »
La première chose pour être écouté est de : « parler à quelqu’un » au lieu de «parler de quelque
chose » !

Une prise de parole, une présentation (comme tout enseignement ou pédagogie) devrait
toujours être conçue comme une réponse à une question ou une préoccupation de son
auditoire :
 Avant la prise de parole : Interrogez vous, enquêtez, identifiez les attentes de votre
auditoire :
 qui est il?
 quel est son langage ?
 quelles sont ses attentes ? ses préoccupations? Ses intérêts ?
 de quels enjeux est-il porteur, de quelle espérance collective ? de quelles motivations
personnelles ?
 quelles questions se pose-il ou se posera t’il à votre écoute?
 comment votre recommandation va apparaître comme un réel bénéfice pour lui ?
 en quoi votre information répond à son attente ?
 quelles informations peuvent l’aider à comprendre votre projet?
 qu’est ce que vous voulez qu’il mémorise ?
 Qu’est ce qui va le motiver à votre objectif ?
Cette analyse vous permettra de trouver les leviers pour les mobiliser et l’intéresser !
(Pour un même sujet, en fonction de l’auditoire que vous avez, votre objectif de présentation et
la manière dont vous allez formaliser votre contenu ne seront pas les mêmes!!)
« J’AURAI BEAUCOUP FAIT SI JE REUSSIS A RANIMER EN CELUI QUI M’ECOUTE LE
SOUVENIR DE CE QU’IL SAIT DEJA. » Platon
3
Petit essentiel de l’orateur.
1ier principe majeur : la qualité de mise en relation avec son auditoire…
suite
 Pendant la présentation, la tendance est d’être trop concerné par « bien faire », « bien
dire », par le jugement de l’auditoire : parfois trop « effrayé » par son regard , l’orateur va
alors réciter son texte, éviter le plus possible la confrontation avec le regard de l’auditoire, se
débarrasser ou bien s’isoler ou se complaire dans un long monologue monocorde….
Pendant la présentation, centrez vous sur votre auditoire, adressez vous à lui ! Il a besoin
d’entendre sans effort et de se sentir concerné.
S’adresser , c’est :
 Regarder vraiment l’auditoire !
 un auditoire qui n’est pas « regardé » peut décrocher : parce qu’il ne se sent pas inclus
par l’orateur ou parce qu’il a du coup tout loisir de relâcher son écoute. Un auditoire
« regardé », à qui on s’adresse, est plus vigilant à soutenir son écoute.
 ne lisez vos notes que ponctuellement!!
 s’assurer que l’auditoire vous entend : lui assurer un confort d’écoute !
 parler d’une voix claire, sonore, affirmée,
 ajuster le débit.
 s’assurer qu’il suit, qu’il comprend !
 Se centrer sur l’auditoire, c’est être présent :se rendre le plus disponible à lui:
l’observer : votre public vous suit-il ? accroche t’il ou pas ?
si vous sentez qu’il ne vous suit pas, arrêtez vous « je vois que certains froncent les
sourcils. Peut-être n’ai je pas été assez clair ? » …
laissez le s’exprimer : vous recaptez son attention, rectifiez le tir et repartez du bon pied.
 être dans la spontanéité et la directivité de l’oral
Vous êtes à l’oral !!
 pas de longues phrases littéraires ! parler un langage concret que l’auditoire comprend,
qui le touche, qui le concerne : qui fait référence à ses expériences, son vocabulaire, ses
connaissances spécifiques…
 Parler concret : l’abstraction est vague et perd votre auditeur !
 Privilégier l’interactivité (sauf en soutenance où le jury attend VOTRE exposé )
 Utiliser un vocabulaire soigné mais simple et direct.
 Faire des phrases courtes et ponctuées !
 Ne pas redouter les questions ou les objections : (cf p : 14 et 15)
 Elles sont une opportunité de mieux comprendre la préoccupation et l’attente de vos
interlocuteurs, de reformuler une nouvelle fois votre message à partir de leur chemin de
pensée, de renforcer la qualité du contact et ainsi de mieux convaincre.
 Vous les redouterez d’autant moins que vous aurez anticipé les principales questions, les
principaux scepticismes ou objections et que vous aurez préparé les réponses
satisfaisantes, les preuves qui auront le plus d’impact pour convaincre l’objecteur.
4
Petit essentiel de l’orateur.
2e et 3e principes majeurs de l’oral illustrés par :
L’impact des canaux de communication : règle de Albert Mehrabian.
En pourcentage, l’impact des 3 éléments constitutifs d’une communication :
55% :
le Non Verbal posture, gestuelle,
expressions
38% : le Paraverbal tonalités, rythme,
silences, variations
7 % : Le verbal
les mots
ATTENTION : CELA NE VEUT PAS DIRE QUE LES MOTS NE COMPTENT PAS !!!!!!
CELA VEUT DIRE QUE PEU DE MOTS IMPACTENT MA COMPREHENSION ET MA MEMOIRE...
POUR QU’ILS LE FASSENT, ILS DOIVENT ETRE PERCUTANTS ET CONCIS.
LES MOTS SONT DONC IMPORTANTS MAIS IL FAUT QU’ILS SOIENT BIEN CHOISIS …
De cette règle s’imposent deux grands principes majeurs de l’oral :

Moins vous en direz, Mieux l’auditoire comprendra =
LA CONCISION

Mieux vous le direz, Plus l’auditoire retiendra =
L’ILLUSTRATION
«CE QUE VOUS ETES SONNE SI FORT A MES OREILLES QUE JE N’ENTENDS PAS
CE QUE VOUS DITES. »
Ralph Waldo Emerson
5
Petit essentiel de l’orateur.
2e principe majeur de l’oral: la concision LA CONCISION : Moins vous en direz, Mieux l’auditoire comprendra :
 L’auditoire retient peu de mots :
 Identifier l’essentiel de votre message et éliminer le reste !
 Élaborer un contenu logique, clair et synthétique,
 Concevoir une articulation logique et précise entre analyse et conclusions..
La synthèse demande plus de rigueur encore sur le travail du contenu …
 Sélectionner les mots les plus essentiels, les plus précis et les plus percutants  Éliminer tous les mots parasites, inutiles qui diluent ou même contredisent votre message.
 Faire des phrases courtes, simples, directes.
 Eviter les digressions, les incidentes.
Cela demande de prendre le temps de la préparation et de la répétition de votre contenu
(devant la glace ou devant un partenaire …)
 Ménagez votre effet : Ne dîtes pas tout !
 S’il suffit d’un mot pour faire passer votre message : suffisez vous de ce mot !! trop
souvent, un orateur qui sent avoir « fait mouche » avec un argument bien mené, par
satisfaction va en rajouter : il gâche alors tout son effet !…
 Peu importe si vous ne donnez pas tout le détail de l’information. Tant que l’information
que vous avez transmise permet de donner envie à votre auditoire d’en savoir plus : il
posera une question ou cherchera à avoir l’information qui lui manque !
 Comme dans une relation de séduction, ne dévoilez pas tout mais suscitez le désir de
découvrir, d’entendre la suite ….
 Ne diluez pas votre propos en ne finissant jamais….
3e principe majeur de l’oral: l’illustration L’ILLUSTRATION : Mieux vous le direz, Plus l’auditoire retiendra :
 La mémoire retient plus facilement les images, les dessins, les exemples, les phrases
formule, les idées chocs, les métaphores, c’est à dire tout ce qui est du registre de la
synthèse ! Certains schémas simples valent mieux qu’une longue explication !
 Eliminer les gestuelles parasites qui contredisent votre message.
 valoriser un langage imagé.
 valoriser une gestuelle et une intonation congruentes avec votre message,
 valoriser et privilégier l’utilisation d’exemples, d’analogies ..
 valoriser vos visuels de présentation …
ATTENTION aux visuels de présentation !!! (cf p :13 pour la conception des visuels)
On parle de « MORT PAR POWERPOINT » !
Un powerpoint de présentation et un powerpoint de diffusion sont 2 choses différentes !
(ils sont trop souvent 1 seul et même)
6
Petit essentiel de l’orateur.
4e principe majeur: la structure…
Un contenu doit être structuré avec méthode et rigueur A l’image du chef d’orchestre, l’orateur dirige l’écoute de son auditoire
comme autant d’instruments qu’il fait jouer ensemble.
L’écoute de votre auditoire a besoin d’être captée :
Comme au début d’un concert, le chef d’orchestre impose le silence et la concentration.
 Les premiers moments de votre prise de parole sont décisifs pour gagner l’écoute de
votre auditoire … Soignez les ! (pensez à une accroche éventuelle).
 Comme l’introduction, la conclusion est un moment décisif : laissez une forte impression
par vos derniers mots ! Ne diluez pas votre propos en ne finissant jamais : la conclusion
doit être claire et brève et signifier par son ton qu’elle touche à sa fin : arrêter
franchement !


L’écoute de votre auditoire a besoin de structure et de direction :
 Soyez méthodique et concis.
 Dès le démarrage, l’écoute de votre auditoire a besoin de savoir où elle va, pourquoi et
par où elle va passer, ce qu’on attend d’elle .. alors elle est prête à vous suivre.
 Puis elle a besoin que vous lui rappeliez régulièrement où vous en êtes.
 En fin, l’écoute a besoin d’une synthèse claire et concise de ce qui a été dit et doit être
rappelée à ce qu’on attend d’elle: rappelez la logique, les bénéfices attendus de votre
information puis faites une demande d’engagement en accord avec votre objectif.
Attention aux conclusions en queue de poisson !

L’écoute de votre auditoire a besoin de rythme et de stimulation:
 L’écoute a besoin de stimulations pour rester en éveil et être tenu en haleine. Soyez
calme et posé mais introduisez régulièrement des ruptures de rythme qui vont lui
permettre de rester attentif. Vous pouvez utiliser toutes sortes de stimulations
différentes mais variez les: un changement de ton, de rythme, un silence, une question,
une anecdote, une aide visuelle …
 Faites de vrais silences !! le silence fait souvent peur, ressenti comme un vide ou comme
inutile. L’oreille en a besoin pour intégrer ce que vous venez de dire !
 Un suspens d’écoute bien choisi peut créer un suspens et rappeler l’écoute …
L’écoute de votre auditoire a besoin de « jouer » sa partie sans effort :
A l’image du musicien qui fait confiance à son chef d’orchestre
 L’écoute de votre auditoire doit comprendre sans effort :
- votre contenu doit être clair, logique, cohérent.
- votre logique doit rejoindre la sienne : vous aurez tout gagné si votre logique est ou
devient la sienne !
 L’écoute de votre auditoire a besoin de « jouer » et de comprendre de manière ludique :
ne révélez pas vos recommandations ou vos conclusions trop vite ! faites faire le chemin
de votre analyse et de votre logique a votre auditoire ! cherchez a lui donner les éléments
de problématique, d’analyse de telle sorte que votre auditoire déduise de lui même vos
propres recommandations ou tout au moins qu’elles lui apparaissent comme des
évidences !!!

7
Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Étapes indispensables de la préparation
 Clarifier les enjeux : Quelle que soit l’intervention, avant tout: répondre aux questions
fondamentales : QQCOQP ?
Qui ? Qui est l’auditoire ?( combien ? fonctions..) Qui parle ? (en quelle qualité, indiquez le)
Quel ? Quel est l’objectif ? Quel type d’intervention piloter ? (fonction de l’objectif)
Comment ? durée dont vous disposez? quel matériel ? quel style préconiser ?
Où et Quand ? configuration de la salle ? (testez et réglez le matériel à l’avance !! ) date ?
Pourquoi ? En quoi cette intervention est importante ? est ce bien à vous de parler de ce
thème ? Quel est l’objet de cette intervention ? la finalité ?
 Clarifier l’objectif : pour clarifier votre propos !
Écrivez le ! Il pourrait s’écrire suivant la structure suivante :
(3 niveaux d’objectif : informer ou convaincre ou engager à l’action (ou verbes dérivés)).
Informer
QUI de QUOI ?
et
POURQUOI ? (finalité)
OU convaincre
QUI de QUOI ?
et
POURQUOI ? (finalité)
OU engager à l’action
QUI de QUOI ?
et
POURQUOI ? (finalité)
 Lister les idées, les informations.
Donnez vous le plus de temps en amont de l’intervention pour permettre à votre réflexion de
mûrir le sujet. « Jetez sur le papier » le maximum d’idées, de thématiques à aborder ,
d’informations utiles,de preuves de votre démonstration,… Même en vrac, même malgré le
désordre apparent .. votre pensée fait son chemin. La synthèse arrive.
 Identifier les besoins de votre auditoire.
Interrogez vous, enquêtez : quelles questions se posent-ils ? quelles informations peuvent les
aider ? en quoi votre information va répondre à leur attente et apparaître comme un bénéfice
pour eux?
Cette analyse vous permet de trouver les leviers pour le mobiliser et l’intéresser !
 Dégager le message essentiel :
Quel est l’essentiel de votre message, son sens profond ? A quoi voulez vous nous sensibiliser
ou faire adhérer ?
Si vous n’aviez qu’une phrase pour résumer votre pensée, quelle serait-elle ? Cherchez à la
rédiger sous forme de slogan avec des mots forts.
Dégager les 3 idées clés : les arguments les plus pertinents.
Limitez vous à 3 idées : les idées qui vont le mieux illustrer votre thèse et qui vont concerner
et toucher le plus efficacement votre auditoire. Ce sont 3 arguments que vous allez pouvoir
présenter de façon à ce qu’ils aient une relation évidente avec les besoins, intérêts,
préoccupations de l’auditoire et qui pourront être développés en termes d’avantages ou de
bénéfices qui répondent au plus grand nombre de besoins et/ou aux besoins des personnes
les plus influentes de votre auditoire; et qui dans tous les cas permettront le mieux
d’atteindre votre objectif.
8
Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Structure du contenu
Comment faire pour solliciter l’écoute de son auditoire?
Du début jusqu’à la fin … le tenir en haleine ?
Les premiers moments de votre prise de parole sont décisifs pou r gagn er
l’écoute de votre aud itoire … Soignez les !
 Une accroche: elle capte l’attention ! l’oreille se tend ..
L’accroche a pour but de susciter d’entrée de jeu l’intérêt du groupe pour votre message!
•
•
•
Ce peut être une anecdote, une statistique, un exemple frappant, une métaphore, une
comparaison, une image forte qui concerne de près et touche votre auditoire…
Évitez « la bonne blague » ou l’exemple factice. Ce doit être une entrée en matière
spontanée, courte, « choc » et si possible surprenante, humoristique ou émouvante ;
Elle illustre votre message essentiel et vous ressemble.
 L’introduction : elle fixe le cap, l’oreille est prête à vous suivre …
L’introduction pose la raison d’être de votre intervention, son objet, c’est-à-dire vers quoi
tendre les désirs, la volonté, l’effort et l’action ! Elle doit donner la compréhension du chemin
que vous allez parcourir avec votre public. Elle doit dès le début préparer votre public à suivre
votre démarche pour adhérer à votre cheminement de pensée.
Si votre auditoire sait où il va, il vous suivra !
Elle doit être courte et sans détail.
•
Nommez clairement votre objectif !
Mobilisez sur le sujet en exposant la problématique, l’enjeu que vous soulevez :
 Poser la question à son exact point d’impact OU identifier le besoin à résoudre OU
développer la préoccupation générale ou le défi à relever …
 Au désir que vous venez de susciter, commencer à donner la réponse que vous allez
donner : Indiquer la solution promise ou recherchée OU le résultat prometteur à
atteindre OU l’action mobilisatrice à engager OU …
Annoncez le plan de votre argumentation. L’auditoire comprend alors l’articulation du
raisonnement et « libère les pistes sur lesquelles vos idées vont atterrir l ‘une après
l’autre » !
Prévenez que vous ouvrirez le débat ensuite (si vous l’avez décidé ainsi)
9
Petit essentiel de l’orateur.
•
•
•
En pratique… Structure du contenu … suite
Comme l’introduction, la conclusion est un moment décisif : Laissez une forte impression par
vos derniers mots !
Ne diluez pas votre propos en ne finissant jamais : la conclusion doit être claire et brève et
signifier par son ton qu’elle touche à sa fin : arrêter franchement !
 La conclusion : elle amène à bon port !
La conclusion résume ce qui a été exprimé, s’assure que la présentation a atteint son objectif
et ouvre vers le futur.
3 phases :
 Recentrer sur le message principal : à énoncer de nouveau.
 Reformuler en résumé les arguments, les recommandations qui ont été développés et les
bénéfices, avantages qu’ils ont démontrés.
 Faire une demande d’engagement en accord avec votre objectif :
S’il s’agit d’informer : « au moment de prendre votre décision, gardez à l’esprit que… »
OU de convaincre : « je ne doute pas que vous serez maintenant convaincu de … »
OU d’engager à l’action : « il ne vous reste plus qu’à signer … »
Puis faire silence et ouvrir sur les questionnements ! (si vous avez choisi de les solliciter en
fin de présentation, vous aurez pris soin de prévenir en introduction)  Chouette une objection !
Ne redoutez pas les questions ou les objections !
Elles sont une opportunité de mieux comprendre la préoccupation de vos interlocuteurs, de
reformuler une nouvelle fois votre message à partir de leur chemin de pensée, de renforcer la
qualité du contact et ainsi de mieux convaincre.
Vous les redouterez d’autant moins que vous aurez anticipé les principales questions, les
principaux scepticismes ou objections et que vous aurez préparé les réponses satisfaisantes,
les preuves qui auront le plus d’impact pour convaincre l’objecteur.
10 Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… La gestuelle, le regard, la sonorité La préparation du contenu conditionne en grande partie l’aisance avec
laquelle vous allez le reformuler !
Réduire sa tension, gérer son stress :
 Se préparer et répéter.
 Prendre appui au sol, se détendre et respirer par le ventre !
Regarder son auditoire !
 Plutôt que de se sentir regardé et jugé, penser qu’on regarde avec bienveillance.
 Eviter les regards à terre, perdus au plafond ou par la fenêtre ! chercher vos idées dans le
regard de l’auditoire, appuyez vous sur lui.
 En parlant, aller chercher le regard d’un membre de l’auditoire.
 S’intéresser à tout le monde. Ne pas focaliser sur certaines personnes seulement.
 Alterner les regards spontanément mais regarder vraiment ! Pas de « balayage » flou !
 Après une idée forte, la ponctuer par un regard tenu et un silence marqué. Et, à chaque
nouvelle phrase, regarder un nouvel interlocuteur.
 si vous sentez que l’auditoire ne vous suit pas, arrêtez vous « je vois que certains froncent
les sourcils. Peut-être n’ai je pas été assez clair ? » : laissez le s’exprimer : vous recaptez
son attention et repartez du bon pied.
Soigner son articulation et s’assurer de donner un volume sonore suffisant.
Finir les phrases et ponctuer!
 Affirmer et fermer les fins de phrase en mettant le point final !
 Une idée, une phrase puis un silence : l’auditoire peut alors intégrer ce qui vient d’être dit.
Faire de VRAI silences et jouez avec!
Le silence met en valeur, structure, permet de partager une émotion.
Une idée, une phrase puis un silence : l’auditeur peut alors intégrer la phrase qu’il vient
d’entendre et vous, vous pouvez réfléchir à la suite !
Ne pas chercher à entrer dans un moule ! être authentique.
Au lieu de se demander « suis-je à la hauteur ? », se concentrer sur le souhait de
communiquer efficacement avec son auditoire et éviter l’auto-censure: la gestuelle est alors
naturelle, ouverte et dynamique, en cohérence avec le ton du discours et le reflet de la
singularité de l’orateur.
Être simple et « spontané » : accepter de montrer ce que l’on ressent .
Ne pas confondre émotion et émotivité ! L’émotivité est une réaction affective à éliminer tandis
que l’émotion, le ressenti fera vivre votre propos et est une information qui fait mieux
comprendre encore votre propos.
Avoir le sens de l’humour :
personne n’est parfait ! Si on s’est « ridiculisé » ou si l’on a fait
rire l’auditoire, prendre un temps de pause et rire avec lui. En réagissant bien, on garde toute
sa confiance et sa bienveillance.
11 Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Les mots et le rythme
Faire un gros travail de synthèse et de répétition
Dire l’essentiel et être concis ! (on ne le dit jamais assez !)
Faire des phrases courtes et simples !
 Vous êtes à l’oral ; pas de longues phrases littéraires !
 Eviter de lire les notes.
Utiliser des mots imagés, forts, précis.




Adapter le langage au code verbal de l’auditoire (recherché ou quotidien..)
Parler avec des images : l’exemple, l’illustration, la comparaison, le contraste, l’analogie,
la citation,.. qui illustrent plus efficacement votre propos que la théorie.
Choisir des mots forts et directs (Plutôt que « la capacité de compréhension... » dire plus
directement « chacun peut comprendre.. »…)
Parler concret : l’abstraction est vague et perd votre auditeur !
 à éviter
à privilégier
Les expressions en négatif : « Pas de problème ! »
« Oui, mais …»
« Vous n’êtes pas sans savoir… »
Les termes flous : « on, ils .. »
« je vais essayer de chercher à …»
« je pense, je crois que, il me semble »
L’abus du conditionnel : « je voudrais »
« Nous pourrions commencer »
Les mots réducteurs comme « une petite réunion»
« c’est quand même »
Les formules lourdes ou pompeuses
« oui, tout à fait… absolument »
Les tics verbaux « bouche trou » « euuuhhh, voilà, OK…. »
« Je dirais, ce que je voudrais dire…» Les expressions en positif ; « Nous sommes d’accord ! »
« Oui, et… »
« Vous savez bien... »
Dites nous qui ? Affirmer :
« je vais, je souhaite vous démontrer .. »
« j’ai la conviction que.. »
Le présent de l’indicatif, l’impératif
« j’ai envie de » , « Commençons » « Allons plus loin »
Valoriser ; « une courte réunion »
« c’est… »
Clarté et élégance
« oui »
Rester juste silencieux !
Dites le plutôt !
Devenir maître du rythme, jouer avec le rythme :
 Prendre un temps avant un point important accroche la curiosité de l’auditoire.
 Un silence soudain crée un suspens d’écoute et une envie d’entendre la suite ; «Mr Untel
est une ..»
 Des phrases courtes permettent d’avoir un rythme tonique.
 Alterner des phrases très courtes et d’autres un peu plus longues.
 Ralentir puis accentuer un mot, une phrase …
 Soutenir les attaques (débuts de phrases, reprises, premières syllabes) pour dynamiser et
relancer: c’est donner une impression de clarté, de compétence et de détermination dès
le départ ! Cela oblige aussi à éliminer les mots inutiles :ex : je vais essayer de vous dire ..
 Répéter le mot important ou le scander pour valoriser ce mot plutôt qu’un autre.
Créer des ruptures pour faire vivre le texte et soutenir l’écoute :
Un auditoire a besoin d’être stimulé pour garder la même qualité d’écoute :toutes les 5 min
environ, l’oreille a besoin d’une rupture pour rester en état de veille : une question, une
anecdote, une aide visuelle mais aussi un changement de ton, mais aussi un changement de
rythme,un silence … sont autant de stimulations ! Varier les plaisirs !
12 Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Des visuels percutants !?!
Comme la musique d’un film, le visuel est une aide au chemin
émotionnel, mais il ne répète pas l’histoire !
Un visuel de diffusion et un visuel de présentation sont 2 choses différentes !
Le visuel ne devrait jamais répéter ce que l’on dit ni être une béquille sur laquelle s’appuyer !
L’intérêt du visuel est d’être le petit « + » qui fait la différence : Il favorise l’écoute et la
mémorisation :
 Il illustre de manière percutante le propos et rend le discours + vivant et + dynamique,
 Il favorise la compréhension de questions abstraites,
 Il accentue et met en valeur les points clés,
 Il clarifie la démarche.
Certains schémas simples valent mieux qu’une longue explication !
La mémoire retient plus facilement les images, dessins, les phrases formule, les idées chocs,
les métaphores, c’est à dire tout ce qui est du registre de la synthèse !
Un visuel doit être SYNTHETIQUE, GRAPHIQUE ET ATTRACTIF , en d’autres termes :
Simple, Imagé, Ciblé, Aéré, Vivant !
Comment l’écrire ?
Soyez créatif et partez du principe qu’il doit être photographié et compris en un clin d’oeil :
Un titre fort : verbe d’action, formule imagée, qualificatif motivant !
 Le regard du public va au centre : mettez-y le message essentiel !
 Le regard doit saisir la logique globale avant d’intégrer les détails.
 Quelques mots clés, pas de phrases : vous êtes à l’oral, pas à l’écrit !
 Pas + de 20 mots par transparent en caractères gros, imprimés !
 Très peu de chiffres : seuls les quelques chiffres significatifs à commenter.
 Élégant et coloré: utiliser 3 couleurs maximum sinon il y a perte de clarté.
 Si tableau : se limiter à 3 colonnes, 3 lignes.
Utiliser des logos, des symboles, des dessins humoristiques !!
Comment et quand l’utiliser?
 Ne pas les utiliser au tout début et en conclusion d’une présentation ! ce sont des moments
indispensables de prise de contact entre vous et l’auditoire.
 Assurez vous avant la réunion du confort d’utilisation et du confort de vision pour l’auditoire.
 Dès que vous n’en avez plus besoin, faites le disparaître ; sinon il devient source de
distraction pour l’auditoire.
 Quand vous montrez un nouveau visuel, marquez un très bref instant de silence. Laissez à
l’auditoire le temps de lire (sinon il ne vous écoutera pas). Puis commentez le.
 Varier, rythmer: alterner des parties d’exposé sans visuels, d’autres en passant du temps
sur un visuel, d’autres moment en montrant des visuels successifs rapidement...
13 Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Répondre aux questions, aux scepticismes, aux
objections …
Lorsque vous sollicitez les réactions, les questions :
Entraînez vous à respecter les phases de réponse suivantes :
 Laisser parler sans interrompre et écouter vraiment ce qui est dit.
 Éviter de bondir sur la réponse !
Avant toute chose : Clarifier en questionnant en retour jusqu’à avoir bien clarifié la question
ou bien précisé le propos (ce qui vous demande d’avoir bien entendu !).
 Reformuler et vérifier la bonne compréhension :
« Si je comprends bien, vous me dites que.. . est ce bien cela ? ».
L’interlocuteur doit répondre nettement, sinon continuer à clarifier.
 Accepter un temps de silence, pour vous permettre de réfléchir à la réponse appropriée.
 puis Répondre (vous répondrez d’autant mieux que vous aurez anticipé la question et
préparé la réponse appropriée).
OU différer la réponse si on ne détient pas la réponse,
OU renvoyer la réponse à l’émetteur ou au groupe,
OU différer la réponse si elle arrive trop tôt ,
OU l’évacuer si elle est hors sujet (objet d’une autre réunion …).
 S’assurer d’avoir bien répondu à la question auprès de son interlocuteur :
« ai-je bien répondu à votre question ? »
Précision sur répondre à un scepticisme :
 Clarifier le scepticisme,
 Reformuler,
 Répondre en présentant une justification et une preuve.
Précision sur répondre à un e objection :
 Clarifier l’objection, relever le malentendu si il y a lieu,
 Reformuler l’objection,
 Répondre directement en cherchant à minimiser l’objection et mettre en avant les
avantages qui peuvent compenser l’objection.
14 Petit essentiel de l’orateur.
En pratique… Répondre aux questions, aux scepticismes, aux
objections …
Un auditeur vous pose une question, vous interpelle avec scepticisme ou émet une objection.
Avant toute chose : Clarifier en questionnant en retour.
Clarifier, c’est faire preuve d’assertivité en clarifiant la communication dans un rapport
gagnant/gagnant :
- C’est préciser la question pour mieux la comprendre et y répondre,
- C’est responsabiliser l’auditeur en lui faisant élaborer sa réflexion et dévoiler l’éventuel
sous texte,
- C’est écouter votre auditeur parce que vous prenez le soin de ne pas interpréter ce qu’il
dit, ni juger son propos. L’auditeur, même le plus réfractaire, vous en sera reconnaissant.
De nombreuses objections sont dés amorcées par une c larification bien menée !
Comment clarifier?
Si on repère un manque de précision :
 Questionner :
« qui ? » « quoi ? » « il fait quoi ? » « où, quand, avec qui ou quoi ? »
 Faire préciser :
« c’est mieux que quoi ? »
« que voulez-vous dire exactement par ? »
Si on repère une distorsion :
 Questionner sur la logique du raisonnement :
« sur quoi vous basez vous pour dire que ? »
« comment savez-vous que ? »
 Faire préciser les relations de cause à effet
« en quoi X prouve t’il Y ? »
 Définir : « X est une chose, Y est une autre »
Si on repère un jugement :
Exemple : « c’est bien », « c’est mal », « je suis, …on est incapable de » :
 Questionner : « sur quoi vous basez vous pour dire que ? », « en quoi ? »
Si on repère une normalisation moralisatrice
Exemple : « y’a qu’à », « faut qu’on », « on doit » :
 Questionner en imaginant : « qu’est ce qui nous empêche ? »
« que se passerait il si nous le faisions ? »
Si on repère une généralisation:
 Questionner
« toujours ? jamais ? personne, tous ? »
15 Petit essentiel de l’orateur.