Revue n°15 - Fondation des pionniers

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Revue n°15 - Fondation des pionniers
PIONNIERS
Juillet 2007
Gratuit
N°15
de Nouvelle-Calédonie
Revue culturelle et identitaire - Organe de la Fondation des Pionniers de Nouvelle-Calédonie
LE MOT
MO DU PRÉSIDENT
’article 77 de la Constitution de la
République Française est consacré
à la Nouvelle-Calédonie qui est la
seule collectivité territoriale française à
avoir droit à un tel honneur. Et pour
cause ! La Nouvelle-Calédonie a son histoire particulière au sein de la République
Française, une histoire de colonisation, de
affrontements, de compromis.
L’Accord de Nouméa est inclus dans l’article 77 de la Constitution française.
L’Accord de Nouméa a donc valeur constitutionnelle.
L’Accord de Nouméa a été signé au terme
de la décennie de paix qui a succédé aux
années de troubles.
L’Accord de Nouméa est un compromis,
un contrat social et politique conclu pour
une vingtaine d’années entre les kanak et
les caldoches dans leur ensemble. Les
deux populations s’étaient affrontées mais
avaient su actionner, par deux fois, au
moment où tout aurait pu basculer, des
ressorts secrets qui leur avaient évité de
tomber dans la guerre civile et d’obérer le
futur. Cela a été leur force, la preuve de
leur unité profonde, incompréhensible
pour des regards extérieurs.
C’est ce que ne veulent pas comprendre
des esprits cartésiens pour lesquels la
République est une et indivisible et pour
lesquels le droit de vote est garanti à tous
sur tout territoire français. Alors qu’ils
connaissaient la règle constitutionnelle
lors de leur décision d’installation durable
en Calédonie, ils ne peuvent admettre
d’être placés sur une « liste annexe » et de
n’avoir pas le droit de vote à toutes les
élections. Lors des législatives, ils ont surgi
dans le débat électoral tels des éléphants
dans un magasin de porcelaine. Ils ont
L
Directeur de la publication :
Jean-Louis Veyret
Impression : Multipress
Maquette : Passion Graphique
exigé de participer à tous les scrutins. Ils
ont pris un grand parti calédonien en
otage. Ils ont proféré des menaces voilées
de création d’un parti communautariste.
Ces électeurs sur liste annexe vont être terriblement désappointés quand ils comprendront que personne ne peut modifier
l’accord de Nouméa d’un coup de
baguette magique car il est inscrit dans la
loi suprême de la République Française,
la Constitution, tout comme l’élection du
président de la République au suffrage
universel.
Depuis le 17 juin, on sait que le Président
Sarkozy ne dispose pas de la majorité
qualifiée des trois cinquièmes des parlementaires nécessaire pour modifier la
Constitution. A supposer qu’il le veuille,
d’ailleurs…
Que ces électeurs placés sur liste annexe
soient 3 000, 19 000, 33 000, il leur
faudra donc patienter jusqu’aux référendums de sortie, auxquels ils ne pourront
pas participer, quand l’Accord de Nouméa
sera devenu caduc et que nous serons
repartis dans un cycle de négociations.
C’est à ces électeurs de la liste annexe
actuelle de créer les conditions de leur
admission dans le corps électoral calédonien et, si je puis me le permettre, ce n’est
pas en agissant comme ils l’ont fait jusqu’à
présent qu’ils vont être chaleureusement
admis à en faire partie par les habitants,
tous les habitants de la NouvelleCalédonie dont ils ne veulent pas respecter
l’Histoire.
Réactions de
membres du bureau
au mot du président
Nous vous expliquons ! quand le
Mot du président peut provoquer
la polémique – et c’est le cas avec
celui-ci – il est soumis à tous les
membres du Bureau qui savent
qu’en cas de silence de leur part,
ils seront considérés comme
d’accord avec le président.
Certains réagissent par mail,
d’autres par fax ce qui fait qu’un
débat s’installe parmi les membres
du Bureau. Vous pourrez donc lire
des réactions au Mot du Président
mêlées à des réactions à ce qu’a
pu écrire un autre membre.
1) Trois réactions téléphoniques
d’approbation totale.
2) Une réaction d’indignation :
… Qu’ils n’oublient pas que sur notre
Caillou, ils sont sur une terre d’accueil,
dans un pays d’accueil. Ils ont été
accueillis par les premiers habitants et par
nous et ils essaient de nous diviser. Ils
n’ont rien à voir dans l’accord de Nouméa.
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Réactions au Mot du président
3) Une réaction mail de désapprobation
partielle d’un membre du Bureau :
Bonjour Président,
Tu t’en doutes : je ne partage pas ton
analyse sur un accord de Nouméa qui
serait scellé dans le marbre (on l’a
bien changé une fois malgré l’opposition d’un des signataires…). Il me
semble que tu relaies ici le point de
vue de l’Avenir Ensemble, alors que la
Fondation est apolitique.
TOUT EST QUESTION DE RAPPORT DE FORCE POLITIQUE !!!
Il faut arrêter cette croyance répandue
parmi les caldoches (depuis 2004) que
les indépendantistes auront toujours
raison parce qu’ils manient avec habileté depuis 20 ans la menace et la violence. Il faut les ramener autour de la
table des négociations… s’ils veulent
toujours d’un « destin commun ». Par
contre je trouve aussi, comme beaucoup
de calédoniens, que les exclus
« actuels » du corps électoral feraient
effectivement une grossière erreur de
s’isoler un peu plus, en créant un mouvement politique supplémentaire que
l’on pourra alors facilement qualifier de
« zoreille ». C’était l’hypothèse du
Professeur Agniel lors de la conférence
de cette semaine, à l’Université, tu t’en
rappelles. Alors même qu’un grand
parti calédonien (vainqueur des dernières législatives) s’est engagé à discuter de leur réintégration en fin de
période référendaire.
PS : Sur les signes identitaires, participes-tu toujours à la Commission et
cautionnes-tu la fuite en avant de
Gorodey pour forcer le passage de
« ses » signes ?
4) Une réaction au mot du président
et au texte qui précède :
• Non et j’espère que non ! Il ne s’agit pas
d’être le porte parole d’un parti quel qu’il
soit puisque la Fondation est apolitique.
• Les indépendantistes n’ont pas toujours
raison. C’est à nous, les caldoches, d’être
mobilisés et pas désunis. Nous devrions
être capables, avec des couleurs politiques
différentes, d’affirmer nos points de vues
et de faire front.
• La violence est un degré élevé dans la
menace, qui commence souvent par être
verbale! Les « annexe » n’ont pas le vécu
du pays, mais effectivement ils vont
continuer à s’exclure avec ce genre d’idée.
• A t’on une évaluation du nombre de
personnes qui sera exclu aux référendums
(beaucoup de non votants ne font que
passer 3 ou 5 ans dans le pays).
• Pour conclure, je fais partie de ces personnes qui pensent que l’on ne pourra pas
revenir sur l’article 77 de la constitution.
Que ça plaise, ou pas, à qui que ce soit :
nos anciens sont venus, ils ont construits ;
nous, nous participons et nous resterons
ensemble.
A notre tour et aux jeunes de continuer ce
qui a été commencé par nos pionniers et
d’écrire l’avenir de ce pays et de son
destin commun.
NON MAIS !!! NOTRE PLACE EST
PREVUE PAR LES ACCORDS… Nous
sommes les citoyens votants.
5) Une réaction d’émotion
argumentée :
L’image de l’éléphant dans le magasin de
porcelaine me semble parfaitement
adaptée. Je crois qu’il ne faut pas hésiter
à faire prévaloir le langage du coeur, du
ressenti et des exemples sur l’approche
technique. On est dans le registre de la
légitimité, qui va au delà du droit et du
langage technique. En gros : le paiement
de l’impôt, l’utilisation fallacieuse de tel
ou tel morceau d’article de droit, c’est ce
qui fait tout le discours des Annexés ;
l’histoire, la construction par étape,
l’imprégnation, ce qui fait sens, la sagesse
et donc le coeur, doivent faire tout le corps
du nôtre, sans pour autant ignorer les
arguments de droit bien sûr, mais ce ne
doit pas être majeur. C’est juste un petit
coup de tamioc, qui doit servir à imposer
la loi familiale au petit dernier de la
famille, l’enfant gâté qui ne veut rien
entendre.
tous les droits. Un peu plus de France ne
fait pas de mal aux drapeaux Kanaky et
aux propos racistes. Pour notre part, nous
laisserions faire ce courant.
7) Une précision d’une juriste
membre de la Fondation, consultée par le président pour vérifier
s’il ne disait pas de bêtise en droit
constitutionnel.
Ci-après un extrait d’un arrêt de la Cour de
Cassation, réunie en assemblée plénière le
2 juin 2000 (arrêt Fraisse, consultable en
ligne sur le site de la Cour de Cass) :
« (...) Attendu, ensuite, que l’article 188
de la loi organique du 19 mars 1999 a
valeur constitutionnelle en ce que,
déterminant les conditions de participation à l’élection du congrès et des
assemblées de province de la NouvelleCalédonie et prévoyant la nécessité de
justifier d’un domicile dans ce territoire
depuis dix ans à la date du scrutin, il
reprend les termes du paragraphe 2.2.1
des orientations de l’accord de Nouméa,
qui a lui-même valeur constitutionnelle en
vertu de l’article 77 de la Constitution ;
que la suprématie conférée aux engagements internationaux ne s’appliquant pas
dans l’ordre interne aux dispositions de
valeur constitutionnelle, le moyen tiré de
ce que les dispositions de l’article 188 de
la loi organique seraient contraires au
Pacte international relatif aux droits
civils et politiques et à la Convention
européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales doit
être écarté (...) »
En conclusion donc :
Pour l’expression « valeur constitutionnelle
de l’Accord » tu peux y aller sans problème ;
pour les motifs, c’est évidemment, comme tu
le pressentais, parce que l’article 77 donne
cette valeur aux orientations qu’il porte.
Cette valeur constitutionnelle va au-delà de
l’accord, et s’étend notamment aux articles
de la loi organique qui traduisent ces
orientations.
6) Une réaction de pondération :
Nous pensons que dans toute société
républicaine, le droit de s’exprimer est
important. Il faut une contre balance à
ceux qui pensent qu’être Kanak donne
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Pionniers de Nouvelle-Calédonie
Président : Jean-Louis Veyret.
Tél. : 86.99.07- Fax : 28.26.10
Courriel : [email protected]
La vie du Bureau
Ce document a été envoyé aux membres du Bureau vers la mi-mai, pour faire un point sur les activités de la
Fondation après deux réunions qui n’avaient pu se tenir faute de quorum. En effet, en mars-avril-mai, beaucoup
étaient en voyage ou pris par d’autres activités. A la relecture de ce document, au moment où nous étions en train
de sélectionner les articles de la revue que vous avez en main, nous nous sommes rendus compte qu’il pouvait servir
de toile de fond à ce numéro 15. C’est ainsi que nous le publions in extenso avec des précisions apportées en gras
dans l’article ou des liens avec des articles et des communiqués plus récents.
Même si vous en doutez parfois, il y a
toujours un Bureau de la Fondation des
pionniers... Les deux dernières tentatives faites pour le réunir ont été vaines
mais je ne veux pas en faire tout un plat
car les motifs d’absence des uns et des
autres étaient recevables. Et nous
savons tous que s’il y avait un problème,
nous serions tous sur le pont.
Je ne sais plus très bien ce dont j’ai pu
parler lors des deux réunions du Bureau
qui n’ont pas atteint le quorum car il n’y
a pas eu de compte-rendu.
Cela nous amène à réfléchir à une
petite modification des statuts en ce
qui concerne le nombre de membres du
Bureau. 17 membres, c’est beaucoup
trop ; un chiffre de 10 serait suffisant
pour une structure appelée Bureau
plein. Parmi ces 10, trois seraient désignés, en fonction des absences des uns
et des autres, comme faisant partie
d’une nouvelle entité appelée Bureau
exécutif qui, lui, devrait se réunir tous
les quinze jours. Il faudra réfléchir à cela
pour organiser, éventuellement, une
Assemblée Générale Extraordinaire le
même jour que l’ AGO du 1er septembre
au Dock Socioculturel de Païta.
Un gros mailing a été fait autour de la
revue n°14 : près de 1 000 exemplaires
envoyés. Journalistes, conseillers des
Provinces Sud et Nord, Mairies,
conseillers municipaux de Nouméa et de
Sarraméa (affaire Bonnard), conseils
d’aires coutumières, Sénat Coutumier.
Robert Martin s’est vu confier la tâche
d’expédier 130 exemplaires de la revue
à des familles d’origine arabe qui pourront être sensibles à la mise en exergue
du discours de Jean-Pierre Aïfa au cimetière de Nessadiou et rejoindre les rangs
de la Fondation.
Du coté du renouvellement des cotisations, il est assez surprenant de constater
que la plupart des membres paient leur
cotisation sans qu’on leur demande rien.
Heureusement, car, de ce côté, je ne fais
pas mon boulot... J’en suis même arrivé à
envoyer une lettre d’excuses aux membres
qui avaient renouvelé leur cotisation et
attendaient – attendent toujours, du reste
– leur nouvelle carte de membre.
Et nous venons d’envoyer la seconde
lettre de rappel pour ceux qui n’auraient
pas prêté attention à celle envoyée fin
février. Pour eux, ce sera la dernière
avant radiation des listes des adhérents.
Tout cela prend du temps et coûte cher.
Merci d’en tenir compte et de répondre
immédiatement.
Un certain nombre de membres va recevoir une première lettre de rappel. Qu’ils
se montrent sympas et envoient vite leur
chèque.
Pour ceux qui veulent voir le Président,
il est souvent à la permanence au 32, rue
de l’Alma, au centre-ville. Ce local est
facile à trouver grâce à des panneaux
récemment installés. Il est conseillé de
s’assurer de sa présence au 86.99.07
avant de venir.
Merci au premier vice-président du
Bureau de la Fondation, Robert Martin,
d’être toujours partant pour les tâches
souvent bien ingrates qu’il faut bien
accomplir pour la bonne marche de
notre association.
Cela devrait nous coûter :
– au départ : 150 000 f pour la création et 140 000 f pour les 14 numéros
de la Revue mis en ligne. Total : 290 à
300 000 f.
– chaque année : 3 000 f/mois pour
l’hébergement et 10 000 f par numéro
à mettre en ligne. Soit 76 000 f par
an.
Du côté finances, rien à signaler car le
trésorier, Raymond Frère donne des
chèques au compte-gouttes et tient serrés les cordons de la bourse…
Au 30 avril 2007, il y avait en gros :
– 400 000 f sur le compte courant ;
– 950 000 f sur le compte épargne.
Nous aurons à décider lors du prochain
Bureau de la création du site Internet
par Wamland et d’éventuelles demandes
de subventions.
Réunions politiques : invitation du
Cercle de réflexion citoyen d’Henri
Bailly pour parler des accords de
Nouméa. Martine Messonier et JeanLouis Veyret y étaient et en bonne compagnie : Pierre Frogier, Rock Wamytan,
Jacques Lallié, Eric Gay, Elie Poigoune.
Réunion intéressante surtout quand il
n’a plus été question des accords. Henri
Bailly nous a remis un poème qu’il a
rédigé en 1974, au sortir du Camp Est,
sur son métissage. Il souhaiterait le voir
publier dans la Revue. Je vous le ferai
parvenir par mail ou par fax car il y aura
une décision délicate à prendre (ça
remue). La démarche d’Henri Bailly est
émouvante en ce sens que des métis
comme lui se sont toujours revendiqués
comme des Kanak. La création de la
Pour le site internet, c’est décidé ! Il
sera certainement opérationnel au
moment où vous lirez cette revue.
C’est la société Wamland qui a été
chargée de sa création après que
notre appel aux membres de la
Fondation soit resté sans réponse.
L’affaire Bonnard, à Sarraméa, se
règle tout doucement. Espérons que
nous n’aurons plus à nous en occuper.
Évidemment, Frank n’est pas sorti des
difficultés financières dans lesquelles
ces exactions ont plongé son exploitation mais nous n’y pouvons pas grand
chose. Merci aux membres du Bureau,
Karen Lemaitre et surtout à Bernard
Song de m’avoir assisté lors des rencontres à la sous-préfecture de La Foa.
Nous devons également remercier le
Commissaire-Délégué de La Foa, Florus
Nestar, le Capitaine de Gendarmerie
Didier Henriot ainsi que le Maire de
Sarraméa, Antoine Nemebreux et les
coutumiers, Alexandre Nemebreux et
Appolinaire Chelehy. Tous se sont beaucoup investis dans le règlement à
l’amiable de cette affaire.
Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 3
La vie du Bureau
Suite
Fondation et son implantation durable
les ont fait réfléchir et les ont amenés
à retrouver leurs racines autres que
kanak.
être fière mais, encore moins, à avoir
honte de mes ancêtres ; c’est le hasard
qui m’a fait naître ici et j’en suis bien
contente.
Commémoration de l’abolition de
l’esclavage au Mwâ Kââ : Adèle
Buama du Comité 150 ans après et
Sylvain Pabouty, chef de cabinet de
Mme Gorodey ont tenté de nous
entraîner dans cette commémoration.
Alors que j’avais pensé faire le mort,
Sylvain Pabouty est revenu à la charge
la veille et cela m’a obligé à mettre les
choses au point (cf Communiqué).
3) On aura été nombreux, je crois, à
être très intéressés par le document
que tu viens de nous envoyer sur la
préparation de la réunion du comité de
pilotage sur les signes identitaires. En
relisant les passages du préambule de
l’accord de Nouméa je me dis qu’on est
mal barré : on n’y parle que d’identité
kanak. Et nous, on est où ? Si tu as
besoin de renfort pour préparer tes
réunions, ou phosphorer là-dessus, tu
sais que tu peux toujours compter sur
moi.
Signes identitaires : à mon avis, on
est parti pour palabrer pendant plusieurs années... Les bruits les plus
divers courent à ce sujet (voir ci-dessous). Pour le moment, il n’y a rien
d’alarmant. Vous savez que si le choix
des signes identitaires devenait inacceptable pour les descendants des
colons, nous ne manquons pas de
moyens de pression. En attendant, il
nous est demandé de désigner un suppléant pour pallier à une éventuelle
absence de ma part. Nous en reparlerons lors de la prochaine réunion du
Bureau (cf « Réunion du Bureau du
31 mai 2007 »).
Réactions reçues de certains membres :
1) Il est indispensable de retarder et de
jouer la montre sur ce chantier tant
que la mouvance loyaliste reste divisée ! C’est mon avis.
Nous avons parlé de « contrer leur
influence » et c’est l’occasion.
Les calédoniens ne revendiquent pas
de signes identitaires. Ce sont les
kanak qui, après leur succès du corps
électoral,veulent profiter de la division
des partisans de la France... pour
imposer leur drapeau et le nom de
Kanaky (tu verras ce que je te dis...).
En fait de consensus... ils vont faire
passer leurs signes qui sont déjà prêts.
2) Je suis Européenne d’origine, mais
avant tout Calédonienne et je ne me
retrouverai jamais ni dans le nom de
Kanaky (d’ailleurs d’origine polynésienne) ni dans le drapeau du FLNKS.
Je ne me sens en rien responsable des
abus de la colonisation ; je n’ai pas à
Exposition Vos papiers, s’il vous
plait ! au Musée de la Ville de
Nouméa. A voir car très instructive
pour les descendants de pionniers,
quelle que soit leur origine ethnique.
Une autre est en cours sur les grilles de
la Bibliothèque Bernheim : 60 familles
pour quelques semaines, puis 60 autres
familles, puis 60 autres etc. Organisée
par la Province Sud, son service Culture
et patrimoine a mis les connaissances
généalogiques du président de la
Fondation à contribution... Cocktail
d’inauguration très « pionnier »…
C’est fou ce que les institutions s’intéressent aux descendants des pionniers
ces derniers mois…
Association « Calédoniens ». J’ai été
très gentiment invité à participer à leur
Assemblée Générale et je m’y suis
rendu de bon coeur. A l’ordre du jour
figurait le rapprochement avec d’autres associations mais ce point de
l’ordre du jour n’a même pas été
effleuré. J’avoue ne pas avoir compris.
Ils sont beaucoup plus culturels que
nous. C’était sympathique et je
connaissais à peu près tout le monde.
Affaire à suivre...
Vigilance : Marie-France Cubadda est
en butte aux manigances d’un technicien kanak, soutenu par un syndicat
politique. Marie-France Cubadda a
décidé de suivre la voie judiciaire du
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Tribunal du Travail car elle a été sanctionnée par sa direction locale. Il est
bon de préciser qu’elle n’est pas
membre de la Fondation car elle est
respectueuse de la déontologie professionnelle. Mais la Fondation lui
apporte son soutien moral dans le procès injuste qui lui est fait, procès
contre la liberté d’expression d’une
journaliste munie, elle, d’une carte de
presse incontestable, procès pour la
pensée unique et procès digne de celui
des caricatures de Mahomet.
P-V. du Bureau
du 31 mai 2007
Remercions nos secrétaires, celle en
titre, Anita Gaüzère et sa remplaçante occasionnelle, Catherine Blaise
pour la rédaction de tous ces procèsverbaux de réunion de Bureau.
Veuillez nous pardonner la manière
confuse sous laquelle ce PV vous est
livré : Anita le rédige, le président y
apporte quelques modifications et les
membres du Bureau y rajoutent leur
grain de sel avant publication.
• Sont présents les membres du
Bureau : Jean-Louis VEYRET,
Robert MARTIN, Gérald VITTORI,
Anita
GAÜZERE, Catherine
BLAISE, Monique FOUCRIER,
Bernard SONG, Soearti ASRI,
Martine MESSONIER, Félix DELHUMEAU, Karen LEMAITRE.
• Sont absents : Gérald BONNARD,
Emmanuel
HERNU,
Moliane
PAÏMAN, Eric ESCHEMBRENNER,
Raymond FRÈRE, Max CHIVOT.
• Assistent à la séance : Arnaud
SAVOIE et Bernard RISO.
A 18 h 05 le président ouvre la séance
en donnant la parole à M. Bernard Riso,
représentant la société Wamland, créatrice de sites Internet.
Il s’agit pour les Pionniers de disposer
d’un site afin de communiquer entre
membres de la Fondation et vers l’extérieur. Monsieur Riso propose d’y
archiver les quatorze revues des
Procès Verbal du Bureau du 31 mai 2007
Pionniers déjà parues et de créer un
forum de discussion thèmatique. Des
membres agréés du Bureau de la
Fondation pourraient surveiller les propos qui seraient tenus sur ce forum de
façon à ce qu’ils restent décents.
– Arnaud Savoie fait remarquer qu’un
forum rend un site vivant.
– Gérald Vittori s’interroge sur le financement de cet outil, à long terme. Le
Président lui répond que les finances de la
Fondation sont saines et que les réserves
sont suffisantes pour la pérennité du site.
Arnaud Savoie suggère d’inclure des
encarts publicitaires pour le financer
mais Bernard Riso fait savoir que la publicité locale n’est pas rentable sur Internet.
Pour terminer son argumentaire,
Monsieur Riso souligne que le site étant
évolutif, il sera toujours possible, moyennant finances, d’y ajouter des fonctions.
Après le départ de Bernard Riso, le président présente Arnaud Savoie, jeune
membre de la Fondation, passionné
d’Internet, qu’ il souhaite voir l’assister
pour discuter avec Wamland de la création du site des Pionniers. Les membres
du Bureau leur donnent carte blanche
pour mener cette création à bien.
– Jean-Louis Veyret dit avoir reçu une
lettre du cabinet de Mme Gorodey, viceprésidente du Gouvernement chargée des
signes identitaires, lettre qui lui demandait de faire connaître le nom d’un(e)
remplaçant(e) au cas où il serait absent
lors d’une réunion du Comité de pilotage
des signes identitaires. Le président propose que Bernard Song soit son remplaçant en cas d’impossibilité pour lui d’y
assister. Cette proposition est acceptée.
Merci à Bernard d’y consentir.
Le président demande aux membres du
Bureau quel a été leur ressenti suite à son
refus, sans véritable concertation avec
eux, de prendre part à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage
autour du Mwâ Kââ. Le président précise
que ce refus ne signifie pas pour autant
un rejet du Mwâ Kââ et de sa symbolique ; le communiqué qu’il a diffusé le
16 mai est clair. (cf Communiqué).
– Félix Delhumeau : « Il faut faire face :
nous sommes condamnés à vivre ensemble.
Avec le Mwâ Kââ, les kanak nous tendent
la main. Il faut leur répondre au sujet de
l’esclavage plutôt que de bouder. »
– Bernard Song : « Je suis outré de la
participation du Gouvernement à la journée de l’esclavage. Nous avons participé à
l’implantation du Mwâ Kââ, mais récupérer ce symbole pour l’esclavage est un
détournement. »
– Maintenant, une réaction de Monique
Foucrier, après qu’elle ait relu cet article :
« J’ai lu les PV et textes pour le revue. Une
précision : quand Félix a prononcé la phrase
“nous sommes condamnés à vivre ensemble” etc, j’ai dit que le mot condamné ne me
convenait pas du tout (analogie : obligé à
quelque chose de pénible ou du latin condemnare : frappé d’une peine), même si c’est une
partie de l’histoire du pays. Nous parlons
d’avenir. »
– Martine Messonier a trouvé intéressante la réunion du Comité de réflexion
citoyen d’Henri Bailly. Elle en rédigera
un compte–rendu pour la prochaine
réunion du Bureau.
Lors de sa participation au dernier
Jeudi du Centre Ville en compagnie de
Robert Martin et de Soearti et
Kasiman Asri, elle a constaté que de
nombreuses personnes recherchaient
la Revue des Pionniers. Jean-Louis
précise que, paradoxalement, des
métros établis depuis longtemps
souhaitent la recevoir.
– Monique Foucrier souhaite que nous
nous préoccupions sérieusement de
notre environnement, en particulier des
feux et de la pollution.
– Gérald Vittori remarque que malgré
les moyens dont disposent des pays tels
que les Etats Unis ou la France, les feux
y font toujours de grands ravages.
Suite
sur la plage de Gatope le 22 septembre.
Cette date est jugée trop proche de celle
de la journée à la ferme. Le pique-nique
des pionniers du VKP aura donc lieu à la
fin novembre.
Robert Martin a contacté l’hôtel
Bougainville à Pouembout pour organiser notre bal annuel qui aura lieu le
27 octobre.
Les prochaines Assemblées Générales
Extraordinaires et Ordinaires de la
Fondation des Pionniers se tiendront le
1er septembre à 15 h au Dock socioculturel de Païta.
Le président rappelle que le Bureau
sera soumis à élection.
Le calendrier des prochaines manifestations est donc le suivant :
– 1er septembre : Assemblées Générales à
Païta,
– 30 septembre : Journée à la ferme à
Moindou,
– 21 octobre : Fête du Bœuf à Païta,
– 27 octobre : Bal à Pouembout.
150 ans en
Nouvelle-Calédonie
Pour célébrer le 150e anniversaire de
leur présence en Nouvelle-Calédonie,
tous les descendants de Jean et
Catherine FAYARD et leurs conjoints,
sont invités à se réunir à DUMBEA,
autour de la maison de la famille
FAYARD, le samedi 17 novembre
2007, à partir de 9 heures.
Programme de la journée
Le président invite les membres du
Bureau motivés à rédiger un texte qui
servirait de base d’action à la
Fondation. Lui-même revendique son
droit à ne pas s’y intéresser en précisant que, s’il n’a rien pour, il n’a rien
contre et qu’en conséquence, il ne s’opposera à rien.
• 9h00-10h00 : Messe d’action de
grâces
• 10h00-12h30 : Généalogie :
présentation de l’histoire des
familles et exposition
• 12h30-15h00 : Pique-nique (chacun
apporte son panier)
• 15h00 : Dégustation du plumpudding irlandais
Sorties : Robert Martin contactera
Eric Lozach pour « La journée à la
ferme » qui se tiendra à Moindou le
30 septembre 2007.
Jacques Loquet, de Voh, a proposé
d’organiser un pique-nique pionniers
Pour offrir son aide ou obtenir toute
information complémentaire, merci de
prendre contact, le plus rapidement
possible, avec :
Jacques FAYARD, au 85.41.06 ou
par internet : [email protected]
Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 5
La Fondation dans la société calédonienne
Conseil Economique et Social
AUTOSAISINE SUR LA CITOYENNETÉ
AUTOSAISINE SUR
LA DESSERTE AERIENNE
Jean-Louis Veyret a déposé une
demande d’autosaisine sur la citoyenneté calédonienne sur le Bureau du
CES.
Rappelons que les travaux du CES
sont organisés selon le dépôt de deux
types de textes.
– Le CES est saisi par la présidente du
Gouvernement de la NouvelleCalédonie pour les projets et par le
président du Congrès pour les propositions. En outre, les assemblées de
province, le sénat coutumier ou le gouvernement peuvent également le
consulter. Il s’agit là des saisines, en
urgence ou pas mais toujours prioritaires par rapport aux autosaisines.
– De sa propre initiative, le Conseil
Economique et Social peut réaliser des
études sur tout sujet concernant le
développement ou des problèmes sociétaux calédoniens sur proposition du
président du CES ou d’un conseiller ; il
s’agit alors d’une autosaisine.
Voici le texte de la lettre déposée par le
président de la Fondation des pionniers sur le Bureau du CES.
« L’autosaisine sur la violence dont s’est
chargée la Commission Culture, Jeunesse
et Sports verra ses travaux terminés à la
fin décembre.
Après m’être renseigné auprès du président de cette commission, j’ai cru comprendre qu’il n’y aurait que des petites
autosaisines à prévoir.
Je vous propose donc une grande et belle
autosaisine sur la citoyenneté calédonienne. Ce sujet va devenir prioritaire
dans les prochaines années étant donné
que la citoyenneté devra être définie
avant 2009. Peu d’institutions s’en souciant, il serait bon et novateur que le
Conseil Économique et Social apporte sa
pierre à la construction de cet édifice et
fasse ainsi œuvre pionnière.
Dans l’espoir d’une réponse favorable du
Bureau de notre institution, je vous prie de
croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma respectueuse considération. »
A ce jour, les travaux sur ce sujet n’ont
pas encore été programmés.
Ces derniers mois, le Conseil Économique et Social s’est penché sur les
transports aériens en Calédonie. Sous
la houlette de son président, JeanClaude Brésil et de sa vice-présidente,
Marie-Claude Gaüzère, la commission
de l’aménagement, des infrastructures,
des transports et du cadre de vie a
beaucoup travaillé pour rédiger un rapport complet sur les dessertes aériennes
intérieures et extérieures. C’était là une
autosaisine qui a passionné les conseillers économiques et sociaux, tous
peu ou prou concernés par le sujet. En
approfondissant le sujet du coût des
billets, des taxes qui frappent les billets
d’avion sur l’extérieur, nous nous
sommes aperçus que nous nous étions
« bien faits avoir » par la Secrétaire
d’État chargée de l’Outre-Mer, Brigitte
Girardin. Explications.
DE L’ART DE PLUMER DES NAÏFS
OU LE TOUR DE PASSE-PASSE DE LA
MINISTRE.
Au départ, l’intention était généreuse : le budget de l’État prenait
en charge une partie du prix des
billets d’avion entre les DOMTOM-POM et Paris, aller-retour.
L’ennui est que Madame Girardin
s’était avancée un peu vite, sans en
référer au Ministère du budget qui
n’a pas manqué de lui faire savoir
que vue la situation des finances
publiques françaises, il était hors
de question de financer la continuité territoriale ultramarine.
Bigre ! comment tenir la promesse ? L’Etat a toujours été imaginatif pour taxer ses ressortissants sans douleur : eh bien,
taxons les billets d’avion un peu
plus ! Un chouia sur la taxe de
l’aviation civile, une louche sur la
redevance pour services terminaux de la circulation aérienne,
un peu de vignette Chirac et le
tour sera joué ! Je passe sur les
détails…
Page 6 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007
Bref, lorsque vous achetez un
billet d’avion à Nouméa pour
Paris, vous financez en partie
votre propre voyage si vous avez
bénéficié de la prime à la continuité territoriale. Lorsque vous
n’avez pas droit à cette prime
pour aller en France, lorsque vous
payez un billet pour sortir de
Calédonie quelque soit la destination, vous financez, sans le savoir,
les billets des autres ultramarins
– ce qui revient à un prêté pour un
rendu – ou des touristes métropolitains qui s’envolent vers un
DOM ou TOM ou POM…
Outré par cette découverte, JeanLouis Veyret s’est empressé de
déposer un amendement qui
dénonçait ce tour de passe-passe.
L’amendement a été voté à l’unanimité des conseillers économiques
et sociaux lors de la séance plénière du 22 juin, relative aux dessertes aèriennes.
JEAN-CLAUDE BRÉSIL, ROGER
GALLIOT, MARIE-CLAUDE GAÜZÈRE,
RAYMOND GUÉPY, BERNARD
RENAUD.
– Jean-Claude Brésil… Voh ! S’il ne
signale pas cinq fois au cours d’une
réunion qu’il est du Nord de la
Calédonie, il ne l’a pas dit une fois…
Sa « nordité », il la proclame haut et
fort, l’affirme fièrement, la défend pied
à pied. C’en est devenu une plaisanterie au CES où on l’appelle « le
nord » ! Il préside deux commissions :
celle de l’aménagement, des infrastructures, des transports et du cadre de vie
et celle du développement économique, de la fiscalité et du budget dont
Marie-Claude Gaüzère est la vice-présidente. Tous deux ont beaucoup travaillé, ces derniers mois, sur l’autosaisine sur les dessertes aériennes.
– Roger Galliot ! Faut-il présenter
une figure aussi emblématique de la
Brousse ? Entrepreneur complet, il
peut donner son avis sur un grand
nombre de sujets et il est toujours
écouté avec attention. Il est vice-prési-
Suite
dent de la commission de l’agriculture,
de l’élevage, des forêts et de la pêche.
Un jour, dans un numéro de la revue de
la Fondation, je souhaite écrire un
article sur Roger Galliot car, lui, ce n’est
pas uniquement un descendant de pionniers, c’est un pionnier ! Lui, il ne dit
pas « ya qua », lui, il fait !!! Un village,
entre autres…
– Marie-Claude Gaüzère. Pas membre
de la Fondation mais son époux en fait
partie. Marie-Claude, la parisienne qui
a abandonné Nouméa et une carrière
dans l’informatique pour suivre son
Bernard au fond de la vallée de la mine,
à Pouembout. Ils y ont été des pionniers
dans la création des premiers gîtes sur
les stations. Marie-Claude Gaüzère est
le rapporteur de la commission temporaire sur la mine et elle y poursuit inlassablement son juste combat contre les
pollutions minières.
– Raymond Guépy ! Il préside la commission de l’agriculture, de l’élevage, des
forêts et de la pêche ainsi que la commission temporaire sur les assises de
l’eau. Il a initié une grosse étude sur les
filières d’élevage bien utile au président
de la Fondation des pionniers, un peu
trop nouméen, pour appréhender les
problèmes des nombreux adhérents
broussards de l’association.
Il est bon que la Fondation compte des
personnes qualifiées dans des domaines
bien particuliers. Pour exemple, invité à
donner l’avis de la Fondation sur les
terres coutumières lors d’une émission
sur RNC, Jean-Louis Veyret a préféré y
envoyer Raymond Guépy qui, lui, maîtrise le sujet. Il faut que la Fondation saisisse toutes les occasions pour se faire
entendre et il est bien sûr préférable que
les intervenants des pionniers sachent de
quoi ils parlent.
Par ailleurs, Raymond Guépy préside le
Collectif d’aide humanitaire.
– Bernard Renaud, toujours vaillant,
toujours présent dans de nombreuses
commissions dont il est très souvent le
rapporteur car il lit fort bien ce qui est
appréciable pour les auditeurs lorsqu’il
faut écouter une vingtaine de pages… La
bonne connaissance qu’il a du milieu des
artisans en fait un conseiller considéré.
Bernard Renaud est questeur du Bureau
du Conseil Economique et Social.
COMMUNIQUÉ
La Fondation des pionniers a refusé de participer à la journée de commémoration de
l’abolition de l’esclavage arguant du fait que la Calédonie n’avait jamais connu cette
souffrance.
La Fondation des pionniers avait anticipé l’amalgame que n’a pas manqué de faire
Madame Gorodey, au pied du Mwâ Kââ, entre l’esclavage et la colonisation,le code de
l’indigénat, l’impôt de capitation. Nous avions oublié le blackbirding, dernier des
péchés capitaux dont semblent coupables les communautés des descendants de
pionniers dans le Pacifique sud-ouest. Pour faire bonne mesure, nous signalons à
Madame Gorodey qu’il y aurait quelques pistes à creuser avec le choc microbien.
La Fondation des pionniers a maintes fois récusé les subtiles tentatives de culpabilisation qui font le miel des flagellants de la repentance universelle.
Nous avons fait savoir au Comité 150 ans après, notre désapprobation de voir la symbolique du Mwâ Kââ, forte, constructrice d’un destin commun, dévoyée par des
manoeuvres destinées à en faire le réceptacle de tous les malheurs du monde.
La Fondation des pionniers fait totalement confiance aux historiens calédoniens pour
remettre les faits à leur juste place en dénonçant les amalgames douteux, les insinuations perfides et les revisites approximatives de l’Histoire.
ADRAF : revendication foncière
A la demande de l’un de nos adhérents de Koné, Richard Chenevier,
nous sommes intervenus auprès de
l’Adraf pour défendre ses droits fonciers. Voici le texte que nous avons
envoyé au Directeur Général de
l’Adraf, le 5 mars 2007.
Cette situation est profondément déstabilisante et frustrante.
En vous remerciant de l’attention que
vous voudrez bien porter à mon courrier,
je vous prie de croire, Monsieur le
Directeur Général, en l’expression de
mes sincères salutations.
Jean-Louis Veyret.
Monsieur le Directeur Général.
Lors de ma récente tournée en Province
Nord, j’ai rencontré à Koné , à leur
demande, M. et Mme CHENEVIER
Richard car la Fondation des pionniers
s’intéresse de près à leur problème,
depuis plusieurs mois.
Je tiens à vous faire part de ma grande
surprise quant à l’avancement du dossier
concernant leur litige avec la tribu de
Koniambo.
Car si l’ADRAF a été sollicitée dès 2004
(sans succès) et à nouveau en 2006, à
l’initiative du Commissaire Délégué de
la République pour la Province Nord, je
sais, pour avoir participé à cette rencontre ce qui a été demandé au représentant de l’ADRAF sur Koné. Aussi, c’est
avec stupeur que je constate que M. et
Mme CHENEVIER sont laissés dans
l’ignorance la plus totale du sort qu’on
réserve à leur propriété alors qu’ils sont
empêchés de jouir tranquillement d’un
bien acquis dans la transparence, à son
juste prix et de le mettre en valeur en y
construisant la demeure de leur retraite.
Dernière minute :
le 3 juillet, Richard Chenevier a été reçu
par le nouveau Commissaire-Délégué en
Province Nord. Le président de la
Fondation l’accompagnait.
Nous avons fait la constatation
suivante : les personnes qui s’occupent
de ce dossier changent : le CommissaireDélégué, le responsable de l’Adraf à
Koné. Tous bougent mais il n’y a qu’une
chose qui ne bouge pas : les dossier de
Richard Chenevier qui entend de belles
paroles mais ne peut toujours pas accéder à sa propriété bloquée. Richard
Chenevier a été obligé de rappeler qu’on
était là dans le droit commun et qu’il ne
s’agissait que du banal achat d’une propriété. Il précise même qu’il est prêt à
revendre à l’Adraf les 5 ha qui font problème avec la tribu de Koniambo. Et que
n’entend-on pas dans la bouche du
Commissaire- Délégué ? Qu’il faut l’accord des coutumiers… On croit rêver !!!
Maintenant, il faut l’accord des coutumiers pour leur donner 5 ha…
Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 7
La Fondation dans la société calédonienne
BERNARD MERCIER
ELOGE FUNEBRE DE MONSIEUR LOUIS SOURY-LAVERGNE
Bernard, tu t’en vas ; c’est le départ
d’un fils, d’un frère, d’un beau-frère,
d’un oncle, d’un parrain, d’un cousin,
d’un ami.
Mais Bernard, qui étais-tu ?
Avant tout, un calédonien, issu de deux
familles pionnières dont tu aimais
rechercher et faire renaître l’histoire en
la racontant ; se mêlaient alors toutes
sortes d’anecdotes se déroulant à l’île
des pins, à la vallée des colons, à Yaté,
ainsi que les souvenirs de ta maman à
Saint-Vincent ou au faubourg Blanchot.
Passionné par la recherche du passé
calédonien, tu avais à cœur d’aider les
amis du musée à retrouver les traces du
Nouméa d’antan.
Toujours curieux et animé d’un l’esprit
de découverte, tu affectionnais les
voyages, et avais trouvé un équilibre en
partageant ta vie entre Nouméa et
Sydney. Tu allais et venais, réapparaissais régulièrement, personnage d’une
ineffable originalité, plein de délicatesse, de courtoisie, de sensibilité, d’humanité. Tu avais le goût du beau mais te
souciais de ceux qui souffrent dans
l’ombre. A l’écoute d’autrui, tu aspirais
désespérément au bonheur dans l’harmonie et la sérénité.
Tu aimais surprendre, alors, sans crier
gare, tout seul, tu t’es échappé vers l’inaccessible lumière. Ta voix grave ne
résonnera plus au téléphone, mais tu
resteras dans nos cœurs, toi si attachant avec tes faiblesses et tes trésors
d’affection.
Adieu BERNARD
Ton amie, Anita
Prononcé par Corinne Voisin, conseillère municipale de La Foa et élue au Congrès
de Nouvelle-Calédonie.
« Louis SOURY-LAVERGNE a quitté ce monde dimanche 18 mars à 93 ans.
C’est une grande figure de La Foa qui vient de disparaître : un pionnier fier et
austère, un catholique, pratiquant fervent, un père de famille sévère, juste et droit.
Louis est né en 1914, le 7 novembre, au début de la Grande Guerre, dans la
propriété familiale de TIOU MINDOU à Poindimié.
Son père, Antoine, « colon Feuillet » était arrivé sur le Territoire en 1898 et
exploitait avec son épouse, Blanche, une terre située dans la vallée d’Amoa. Il y a
partagé son enfance avec ses 6 frères et soeurs. Marié à Marie Thérèse Antoinette
LENEZ à 35 ans, le 18 février 1949, il aura avec elle à son tour 7 enfants dont l’un
décéda en bas âge. Aujourd’hui, sa descendance s’élève à 14 petits-enfants et déjà
5 arrières petits-enfants. A l’instar de beaucoup de colons du début du siècle
dernier, son instruction scolaire était réduite. Elle avait été assurée pour l’essentiel
par sa maman : lire, écrire, compter. Puis elle avait été complétée par trois années
passées à 1’Ecole du Sacré Coeur à Nouméa. Avec ce petit bagage, Louis a mené par
la suite une vie digne, laborieuse et exemplaire. Sa vie fut très représentative de ces
pionniers qui ont mis en valeur ce Pays.
Après plus de quatre années de service militaire, il s’est lancé dans l’élevage bovin.
D’abord, il gère une immense propriété de 8 000 hectares à Ouaménie où il produit
de la viande. Mais cette vie d’éleveur est très dure et pour le bien-être de sa famille,
il fait le choix de s’installer à La Foa où il exploite 48 hectares de terres fertiles pour
produire du café. Quand la culture du café périclite sur le Territoire, il se reconvertit
dans le maraîchage et monte un commerce dans le village. Sa boutique, Koubalili,
tous les Lafoyens l’ont fréquentée pendant plusieurs décennies.
Enfin, dernier grand tournant dans cette vie de labeur, en 1979, iI crée l’un des tout
premiers vergers et participe ainsi à la production d’agrumes qui font la réputation
agricole de La Foa. Ce, jusqu’en 2006 ! A 92 ans !
Aujourd’hui, Louis Soury-Lavergne va rejoindre sa dernière demeure et son épouse
décédée 20 ans plus tôt. Mais – il en était convaincu – sa mort est une porte pour
une vie nouvelle. Sa foi chrétienne était indéfectible.
Son choix de se retirer dans l’institution des petites soeurs des Pauvres illustre bien
sa volonté de mourir dans la prière. Monsieur Soury-Lavergne, reposez en paix ».
Louis Soury-Lavergne était le père, entre autres enfants, de Rose-May Thiriet qui a
longtemps fait partie du Bureau de la Fondation. A Rose-May, à ses frères et sœurs,
nous adressons toutes nos condoléances.
Parmi nos membres, un autre décès dont nous avons eu connaissance : Yvette
Lomont dont la mort a affecté deux membres du Bureau qui lui étaient apparentés.
Elle avait la tendresse attentive et elle était la bonté personnifiée. A son fils Jacques,
nous adressons nos condoléances attristées.
✄
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Page 8 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007
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