France Télécom Lisieux

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France Télécom Lisieux
France Télécom Lisieux
Après 10 ans de privatisation qui ont consacré la casse du Service Public, on est réduit à la
portion congrue en terme d’emplois et la qualité du service rendu à la population s’est
fortement dégradée.
Sur l’emploi :
Au plan national, les effectifs actuels dans tout le secteur des télécommunications sont
inférieurs à ceux de France Télécom avant la privatisation de 1997, avec une précarité qui se
développe :
162000 emplois à France Télécom, monopole public avant 1997.
142 000 emplois dans l’ensemble des entreprises du secteur aujourd’hui.
A Lisieux, cela s’est traduit par une réduction significative des effectifs : on est ainsi passé de
330 emplois en 1997 à 126 emplois aujourd’hui. Cette réduction de l’emploi lexovien à
France Télécom n’est pas acceptable par le personnel qui voit ses conditions de travail et
l’intérêt de celui-ci se dégrader de mois en mois, au fil des restructurations.
Elle est tout aussi préjudiciable pour les usagers qui doivent trop souvent effectuer un jeu de
piste téléphonique de plate-forme en plate-forme pour obtenir le moindre renseignement ou
un dépannage contractuel…L’attente à la boutique est également très longue.
La raison principale de ces suppressions d’emplois est la politique de rentabilité financière
maximum menée par l’entreprise depuis l’introduction de l’actionnariat dans l’entreprise.
Les exigences des actionnaires, auxquelles répondent sans scrupule les dirigeants de France
Télécom, ont pour conséquence le détournement des richesses créées par le personnel au
détriment de l’emploi et du service rendu à la population : ainsi le prix de l’abonnement est
passé de 8,05 € en 1996 à 15 € en 2006, et dans le même temps dans nos campagnes, le réseau
se retrouve dans un état lamentable, car le personnel d’entretien a été réduit au minimum !
Liée à l’idéologie du moment, ce grand jeu de Monopoly sur fond de profit à court terme
entraine le mépris du personnel, utilisé comme variable ajustable, blessé dans sa vie familiale,
sociale et professionnelle.
Aujourd’hui, les services FT qui existent à Lisieux sont :
Dans la zone industrielle nord-est, rue Branly :
• Le 1014 (agence par téléphone) Æ 33 personnes
• L’Unité d’Intervention Æ 37 personnes
• Le service Contentieux Æ 24 personnes
Cours Matignon (derrière La Poste)
• L’Unité d’Intervention Æ 25 personnes
En centre ville :
• La boutique Æ 8 personnes
Lors d’une réunion avec une association de cadres de l’entreprise, le DRH de France
Télécom, Olivier Barberot, a prévenu que les petites concentrations de personnels (moins de
250 personnes) ont vocation à disparaître.
De nombreuses réunions internes spécifiques l’ont réaffirmé : PARTEZ ! Dans un autre
service plus tendance (c'est-à-dire ailleurs), dans une autre entreprise publique ou privée, ou
créez la vôtre (on vous aidera).
En Février le service 10 14, renseignements commerciaux, était visé ; les 30 agents sont
invités, soit à suivre leur activité à Évreux, soit à se trouver un nouvel emploi.
En septembre 2007, le service de réponses aux entreprises de travaux publics (DR-DICT),
dont le rôle est de renseigner sur l’emplacement de l’infrastructure télécom afin d’éviter la
casse, est appelé à disparaitre. L’activité est transférée à Guingamp (22) au cours du premier
semestre 2008. Les treize agents expérimentés sont invités à rejoindre Caen pour y effectuer
un travail sans rapport avec leurs compétences au sein de diverses plates formes téléphoniques
commerciales pendant que l’on devra former les gens de Guingamp à notre métier.
L’absurdité de la situation ne peut s’expliquer que par la volonté de la maison de faire de
Lisieux une zone sans présence France telecom dite zone blanche. Les équipes d’interventions
seraient remplacées par la sous-traitance venue de Caen. Même la pérennité de notre vitrine,
la boutique Orange n’est pas acquise puisque sur plusieurs sites elle est remplacée par des
magasins franchisés (mobistore ou autres).
Le personnel ne l’entend pas de cette oreille.
Déjà des actions de résistance se constituent sur plusieurs sites en France.
Le personnel de Lisieux est, lui aussi, bien décidé à résister ; il veut continuer à
travailler et vivre à Lisieux, ville à taille humaine où il se sent bien, et veut assurer un
service public de qualité.
La Direction de FT convient elle-même que c’est pour des économies financières que sont
décidées les suppressions de services et de sites.
Nous nous opposons à cette politique menée par France Télécom, entreprise dont les
bénéfices de 2006 ont atteint 4,1 milliards d’euros.
Nous ne sommes pas d’accord et nous le faisons savoir !
Nous avons une tout autre vision de la place et du rôle que peut tenir le secteur des
télécommunications dans la société actuelle.
Ainsi, nous voulons :
- Maintenir de l’emploi qualifié sur la ville de Lisieux
- Empêcher toute dégradation des conditions de vie du personnel (conditions de
déplacement, non-remplacement des départs, …)
- Maintenir une base de reconquête pour le Service Public
Sur le Service Public :
Les technologies évoluent à grande vitesse, se complexifient et les services offerts se sont
multipliés.
Malheureusement, faute de moyens techniques et humains, ce progrès s’est accompagné
d’une dégradation en terme de qualité de la relève de dérangement et du suivi des offres
commerciales.
Et force est de constater que les hotlines ne sont pas la panacée, le « tout par téléphone » ne
peut pas suffire.
Chaque usager du téléphone fixe, du téléphone mobile ou utilisateur d’Internet a besoin
de services de proximité, les gens veulent et ont besoin de contact physique près de chez
eux.
Cette situation n’est pas inéluctable, mais la réorienter radicalement dans le cadre d’un vrai
service public implique un changement de politique.
Dans l’immédiat, à Lisieux même, il nous est possible d’intervenir et de stopper toute saignée
du personnel. A France Télécom, on sait travailler à distance (la technologie est connue) et
qu’il n’est pas besoin de mettre en place, comme le fait la Direction aujourd’hui, des
plateformes d’une centaine d’agents pour répondre aux besoins des usagers.
Pour la CGT, il est urgent :
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De mettre en place des guichets de services et de renseignements de proximité
De démocratiser l’accès à Internet avec une formation octroyée à tous
De repenser un Service Public des télécommunications au plus près des gens,
générateur d’emplois et de services
De supprimer toutes les zones blanches des réseaux mobile et Internet
De constituer un réseau en fibre optique jusque chez l’abonné (construction,
maintenance, entretien)
Le Service Public des télécommunications doit servir à combattre les inégalités.
Supprimer les emplois à Lisieux, c’est contribuer à la fracture numérique.
La section locale CGT va interpeller les candidats aux futures élections politiques sur leur
manière d’appréhender l’égalité des citoyens devant les nouvelles technologies de
l’information et de la communication.
D’ores et déjà, nous allons reprendre contact avec les élus du secteur et demander à être reçus.
Pour la CGT, la communication n’est pas une marchandise, mais un droit.
Ce droit à la communication passe par la réappropriation publique du secteur des télécoms.
Avec une première phase : le maintien des sites et de l’emploi à Lisieux.
Par le biais de la presse, secteur important de la communication, nous nous adressons
aux usagers et secteurs associatifs : ils doivent être consultés sur le Service Public.

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