Question de corpus n°1 Ce corpus est constitué de

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Question de corpus n°1 Ce corpus est constitué de
Question de corpus n°1
Ce corpus est constitué de trois textes. Le premier est un extrait de la scène 4 de l’Acte II de la
pièce Dom Juan de Molière, auteur de l’époque classique jouée en 1673. Le deuxième est un extrait
de la scène 7 de l’Acte V du Mariage de Figaro joué en 1781 de Beaumarchais, dramaturge du siècle
des Lumières. Enfin, le dernier est un extrait de la scène 10 de l’Acte III de Cyrano de Bergerac
d’Edmond Rostand, pièce jouée en 1897, et que l’on peut rattacher au drame romantique. Ces trois
textes appartiennent tous les trois au genre théâtral et nous présentent une scène de séduction dans
laquelle un homme essaie d’obtenir les faveurs d’une femme. Nous allons voir quels sont les points
communs de ces trois textes.
Il s’agit tout d’abord de scènes de séduction. On peut relever à chaque fois le vocabulaire de
l’amour, du couple. Ainsi, dans Dom Juan, on relève « amour », « femme », « engagé », « épouser ».
Dans le Mariage de Figaro, on trouve « belle », « amour », « cœur », « plaisir », « charme ». Enfin,
dans Cyrano de Bergerac, on peut noter « baiser », « badinage », « serment », « promesse »,
« aimer », « cœur », « j’adore ».
Cependant, ces scènes de séduction ont ceci de particulier et de commun qu’elles se placent
toutes les trois sous le signe du masque. En effet, à chaque fois, un personnage est dans la
dissimulation de son identité ou de sa personnalité. Ainsi, Dom Juan fait semblant d’être sincèrement
intéressé par le mariage, et dupe simultanément les deux paysannes « je lui répondais que j’étais
engagé à vous ». La comtesse quant à elle se fait passer pour sa camériste Suzanne, afin de regagner
le cœur de son époux. On peut ainsi relever la didascalie « de la voix de Suzanne ». Enfin, Cyrano se
fait passer pour Christian, afin de séduire Roxane par ses belles paroles et de pallier à la niaiserie de
ce dernier.
Ces dédoublements sont alors source de comique pour le spectateur. Don Juan, répétant à
chaque femme la même chose nous fait rire par le caractère superficiel et vraiment exagéré de son
discours. Le Comte ne comprend pas qu’il admire sa femme cachée sous l’apparence de Suzanne, et
vante ses mérites en la comparant à sa femme, c’est-à-dire à elle-même, ce qui fait rire le spectateur.
Enfin, le contraste entre la virtuosité de Cyrano et la bêtise de Christian est lui aussi source de
comique dans la scène.
Pour conclure, on peut constater que ces dédoublements peuvent être source de désagrément
pour leurs auteurs. En effet, Don Juan, se trouve pris au piège de ses propres mensonges, coincés
entre deux femmes à qui il a promis le mariage, condamnés à un jeu artificiel et dangereux. Pour la
comtesse, déguisée face à son mari, elle va apprendre en direct que son amour n’était pas la bonne
solution pour conserver celui de son mari, ce qui la fait souffrir comme le montre son
exclamation « Ah ! Quelle leçon ! ». Enfin, Cyrano, à jouer le jeune amoureux transi, se retrouve pris
à son propre piège, puisqu’il ne peut profiter de la séduction qu’il a menée avec tant de virtuosité, et
reste seul à souffrir « Baiser ! Festin d’amour dont je suis le Lazare ».
On voit donc que ces trois textes ont en commun leur thème, la scène de séduction, et la façon
originale dont il est traité, sous couvert du masque, source de comique pour le spectateur, mais aussi
de souffrance pour les personnages qui en sont les acteurs.