Morihei Ueshiba et l`Aikido

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Morihei Ueshiba et l`Aikido
CS Doua Aikido - Villeurbanne (69)
Morihei Ueshiba et l'Aikido
L'Aïkido est né d'une rencontre, celle d'une quête spirituelle et d'une recherche martiale. Maître (O'Sensei) Morihei
Ueshiba fut à l'origine de celle ci.
L'Aïkido est né d'une rencontre, celle d'une quête spirituelle et d'une recherche martiale. Le grand Maître (O'Sensei)
Morihei Ueshiba fut à l'origine de celle ci.
Enfant malingre né en 1883 dans une famille aisée, il fut éduqué dans le cadre du Bouddhisme Shingon. Le grandpère de Morihei était Shihan de l'Aïoiryu, art martial secret, de transmission restreinte aux membres du clan Kii. Il connut
très tôt des expériences mystiques qui furent essentielles à son approche bien particulière de la pratique martiale.
Adolescent, il décida de discipliner et d'endurcir son corps : en portant sur son dos des pèlerins jusqu'aux sanctuaires
dans la montagne, en s'immergeant dans des cascades d'eau glacée, en frappant sa tête avec une pierre plusieurs
dizaines de fois par jour, et autres spécialités du même tonneau (de saké). Il est à noter que cette préparation physique
un tantinet poussée lui permis de gagner des tournois locaux de Sumo.
A 20 ans, il travailla à Tokyo où il pratiqua le Ju-Jutsu (écoles Tenshin Shin'yo et surtout Kito Ryu), ainsi que le sabre
(école Shinkage), avant d'être incorporé dans l'armée. Il reçut avant de partir, de son maître en Bouddhisme, un
certificat d'illumination (preuve de son attachement à un développement spirituel parallèlement à l'étude martiale). A
l'armée, il étudia le Goto-ha Yagyu Ryu (sabre et Ju-Jutsu) du grand Maître Nakai Masakatsu, et en reçut un diplôme
d'instructeur (Menkyo) en 1908 après son retour à la vie civile. Dans cette école intervenait parfois Maître Handa qui se
réclamait du Daïto Ryu. Brièvement, il étudia même un nouvel art martial : le Judo de Jigoro Kano, également ancien
élève du Kito-Ryu et fortement influencé par celui-ci.
En 1912, il partit avec sa famille et d'autres pionniers pour fonder une colonie dans l'île de Hokkaido. C'est là que se place
une des deux rencontres cruciales pour Morihei : en 1915, il croise la route de Takeda Sokaku. Takeda enseignait le
Daïto-Ryu, issu du Ju-Jutsu traditionnel et de l'expérience poussée du maître du combat réel. Ses techniques étaient
sensées être celle du style ancien des Minamoto, lui ayant été transmises par Maître Saigo Tanomo, Takeda étant le
35ième Maître de l'école mais il était connu aussi pour sa maîtrise du ken-jutsu (école Onoha ittoryu). De petite taille
(1m50), puissant, voire effrayant, il enseigne dans les auberges et ne dédaigne pas un combat à mort quand l'occasion
se présente. Morihei est fasciné et devient son élève, dés 1917 il reçoit un diplôme d'instructeur. En 1931, Takeda lui
remettra le diplôme (makimono) de Maître es-Daïto.
En 1919, apprenant que son père est souffrant, il quitte le Hokkaïdo en abandonnant ses biens à Takeda : c'est ainsi qu'il
rencontre Onisaburo Deguchi, deuxième rencontre cruciale, cette fois spirituelle. Deguchi est devenu le Maître de la
secte Shinto Omoto-Kyo à la mort de Nao, sa fondatrice. Il a plusieurs millions d'adeptes et un charisme hors du commun.
Considéré comme un agitateur pour ses opinions pacifistes et anti-impérialistes, il est surveillé par la police et sera
arrêté et libéré à plusieurs reprises. Subjugué, Morihei s'installe en 1920 à Ayabé, siège de la secte pour travailler la
terre et pouvoir suivre l'enseignement du "saint-gourou". Deguchi le charge bientôt d'enseigner son art à ses disciples. Lors
de ce séjour, on sait qu'il approfondit sa connaissance des Budos en étudiant la lance Hosan-Ryu et le Chokoshin-Ryu.
En 1922 Morihei décide d'appeler son art Aïki-Bujutsu (mais ses élèves préfèrent Ueshiba-Ryu ou Ueshiba-Juku). Cette
étape est importante, car survient la notion d'Aïki (harmonie \ énergie). La notion de Ki doit beaucoup aux styles Daïto et
Kito, mais celle d'Aï (harmonie) doit davantage aux croyances de Morihei et allait encore évoluer jusqu'à la création de
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l'Aïkido à proprement parler. La réputation de Budoka de Morihei attira à Ayabé des pratiquants extérieurs à la secte OmotoKyo, en particulier des officiers de marine.
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En 1925, après une expédition en Mandchourie avec Deguchi dont les péripéties flirtent avec le surréalisme, il se retira
quelques semaine dans les montagnes de Kumano pour jeûner, prier, et "chercher l'essence du Budo" en utilisant l'idée
de "kotodama" (langage de l'esprit) qu'enseignait le Shinto. A son retour au dojo, défié par un expert de Kendo, il le
domina aisément, et immédiatement après, ressentit une illumination, un satori véritable (sumi-kiri). Il semble que ses
capacités martiales se soient ensuite encore accrues. Les élèves venant de plus en plus loin, sous l'amicale pression
d'admirateurs influents tels que l'amiral Takeshita et le comte Yamamoto, il donna des cours à Tokyo pour des élèves
très choisis (noblesse et officiers supérieurs). Il y effectua plusieurs séjours avant de s'y installer définitivement en 1927
avec l'aval de Deguchi. Après un dojo provisoire dans la salle de billard de la résidence Shimazu, d'autres dojos furent
ouverts, de plus en plus grands : en effet, les étudiants devaient faire la queue pour monter sur le tapis ! En 1930, il
installa le Kobukan dojo à Wakamatsu-cho, où il se trouve toujours. Devenu très célèbre, il dut sélectionner ses élèves,
mais accepta volontiers ceux envoyés par le grand Maître Jigoro Kano (dont Mochizuki Minoru) pour étudier, selon ses
propres termes "le Budo idéal". Il accepta également ses premiers ushi-deshi (étudiants à demeure) à qui il mena la vie
dure, selon les principes éducatifs de l'époque (signalons parmi eux Gozo Shioda, Rinjiro Shirata, Kenji Tomiki ,Yoichiro
Inoue et Aritoshi Murashige).C'est l'époque du fameux "Dojo de l'enfer".
Morihei approfondit ses connaissances dans le Shintoïsme ancien auprès du fondateur de l'école Misogi : de nombreux
exercices d'échauffement comme le "mouvement du rameur" sont dérivés des rituels du Misogi-no-gyo de Kawatsura
(rituel de purification par le feu). La célébrité ne l'éloigna pas de l'Omoto-Kyo, et il continua à enseigner pour ses
membres à Takeda-mura. Fin 1935, le gouvernement japonais interdit la secte et emprisonna Deguchi qui ne sortit de
prison qu'en 1945. Morihei dut à sa notoriété de ne pas être trop inquiété, mais dut prendre ses distances avec l'OmotoKyo.
L'année 1936 marque donc une double rupture, puisqu'il rompit également ses relations avec Takeda Sokaku, dont il
jugeait les principes trop éloignés de ses conceptions actuelles. Dans cette même optique, désirant s'éloigner des
autres arts martiaux, il rebaptisa l'Aïki-Bujutsu en Aïki-Budo. Il signifiait par-là que l'efficacité n'était plus l'objectif de la
pratique, mais un simple a-coté. Selon ses propres mots," C'est la Voie du Budo de faire nôtre le cœur de l'univers et
de nous aider à accomplir, avec ténacité, notre mission d'amour et de protection de tous les êtres". La discipline
continua à se développer jusqu'à ce que, en 1941, le gouvernement décide de regrouper tous les arts martiaux sous son
égide. N'appréciant pas d'être assimilé aux autres Budo, Morihei confia le Dojo de Tokyo à son fils Kisshomaru et se
retira à Iwama pour travailler la terre de nouveau et pratiquer l'Aïki-Budo. Le Dojo-sanctuaire fut dédié aux 43 divinités
protectrices de l'Aïki. Ce transfert avait été décidé après une nouvelle transe religieuse : Le vrai Budo devait servir la
paix, l'amour et la nature, permettre aux hommes de s'unir au Ki de l'univers. Il rebaptisa son art AÏKIDO. Il poursuivit
durant la guerre la pratique à Iwama avec une poignée de disciples, (dont Morihito Saïto qui lui succédera dans ce Dojo)
et même pendant la période d'interdiction des arts martiaux par les troupes d'occupation.
En 1948, l'interdiction fut levée pour l'Aïkido, sous l'égide d'une fondation : l'Aïkikaï. L'Aïkido se développa alors
progressivement. De nouveaux Ushi-Dechi furent acceptés (dont Tamura, Yamada et tant d'autres), à partir de 1960, des
étrangers vinrent (A. Nocquet) car Morihei, désormais O'Sensei Morihei Ueshiba, avait décidé d'ouvrir son Aïkido sur le
monde après un rêve qu'il avait jugé prémonitoire pour le développement de l'Aïkido. A ce titre, des hauts gradés
furent envoyés pour faire connaître l'Aïkido dans le monde entier. Ainsi eûmes nous les visites des Maîtres Mochizuki,
Abe, Nakazono, Noro, et depuis 1964 accueillons nous Maître Tamura. D'autres pays reçurent les Maîtres Chiba (G.B.),
Saotome (E.U.), Asaï (R.F.A.), Tada (Italie), Sugano et Murashige (Benelux), on ne peut tous les citer.
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O'Sensei Morihei Ueshiba est décédé en 1969, dans sa 86ième année.
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