Les FRAGONARD de Besançon - Rectorat de l`académie de
Transcription
Les FRAGONARD de Besançon - Rectorat de l`académie de
Musée des Beaux-arts et d'Archéologie de Besançon Les FRAGONARD de Besançon jusqu'au 2 avril 2007 DOSSIER PEDAGOGIQUE Action culturelle du Rectorat de Besançon Réalisation : A. Fourneret professeure d'arts plastiques détachée au service éducatif du Musée des Beaux-arts et d'Archéologie de Besançon L'exposition Elle retrace à des degrés divers, toutes les périodes et les oeuvres qui ont jalonné la vie de Fragonard. Scénographie Elle répond à un classement chronologique des œuvres d'après Pierre Rosenberg de l'Académie française, Président-directeur honoraire du musée du Louvre. Elle donne l'impression d'une promenade ponctuée par des espaces colorés correspondants à une thématique. 1732-1756 : les débuts de Fragonard L'apprentissage dans l'atelier de Boucher et Chardin 1756-1761 : Rome Le chef d'œuvre des dessins de Fragonard Série de dix sanguines de la villa d'Este : unité de format (H.350 ; L.480) et unité de technique ; dessins aboutis ayant le statut d'oeuvre et non de croquis préparatoire ; Fragonard traduit par le dessin, une expérience vécue ; il privilégie la végétation à l'architecture. La Nature représente la vie. Elle est la force essentielle d'un paysage. L'architecture devient sujet mineur. 1761-1775 : de l'obscurité à la du Barry et à la Guimard Tête de jeune fille avec bonnet : sujet leste et frivole, destiné à une clientèle privée riche et friande de reconnaissance sociale à travers l'art. Technique : pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel bleu et rose. 1774-1806 : de Marguerite Gérard au conservateur du Louvre Portrait de vieille femme, Fragonard ; Tête de vieille femme, Chardin. Comparaison entre les deux œuvres : Similitudes : le thème et la technique du pastel, pourtant peu utilisé par Fragonard. Jeune couple à la fenêtre ; Jeune femme tenant son enfant. Peinture d'influence hollandaise, Rembrandt en particulier. « Le clair-obscur l'emporte sur les couleurs éclatantes du plein air. » (Catalogue p. 171). Technique : huile sur toile. Quelques techniques du dessin Techniques sèches Elles s'utilisent par frottement sur un support (généralement du papier) dont la qualité lisse ou grenue modifie le résultat, à l'exception de la contre-épreuve. Contre-épreuve Ce procédé permet de reproduire un dessin exécuté à la sanguine ou à la pierre noire. Après avoir mouillé le verso de l'original à peine terminé, une feuille de papier vierge est posée sur le recto et le tout passé sous presse. Une seconde image en sens inverse est ainsi obtenue. Cette technique permet de fixer le dessin original. Les pierres Apparues en Italie au XVe siècle. La pierre noire et la sanguine appartiennent à la famille des pierres. Pierre noire ou pierre d'Italie Matériau naturel, la pierre noire est un schiste argileux carbonifère. Sa couleur varie du gris foncé au noir. A partir du XVIIIesiècle elle est fabriquée artificiellement par moulage, sous forme de bâtonnets de section carrée. Sanguine Matériau naturel, généralement une argile ferrugineuse ; elle peut être aussi un mélange naturel de silice, d'oxyde de fer et de manganèse. Sa teinte varie du rouge-orangé clair au brun-violacé foncé. Sa couleur chaude se prête bien au traitement des portraits et des paysages. Plus grasse que la pierre noire, la sanguine se prête mieux à la contre-épreuve. Pastel Inventé à la fin du XVIe siècle en France et en Italie, le pastel, sous forme de bâtonnets, est composé de pigments broyés. Son application laisse une trace poudreuse sur le papier permettant de nombreux effets de frottis ou d'estompage. Les dessins au pastel sont très fragiles car rarement fixés pour garder leur aspect poudreux. Techniques humides Aquarelle Obtenue à partir d'un mélange de pigments, de gomme arabique, de miel et d'eau. Elle s'applique le plus souvent au pinceau et à l'éponge. Encre Elle est fabriquée à partir d'une décoction de noix de galle additionnée de sulfate de fer, de gomme arabique ou d'essence de térébenthine. Elle s'applique à la plume, au pinceau, au doigt. Fraîche, elle est de couleur noire, puis elle brunit voire jaunit avec le temps. Seule l'encre de chine ( noir de fumée, eau et camphre) reste noire. Lavis Forte dilution d'encre dans de l'eau. La sanguine ou la pierre noire peut aussi être utilisée. Instruments Pinceau Pour le dessin, les pinceaux étaient fabriqués à partir de poils d'écureuil. Le pelage d'autres animaux est aussi utilisé depuis l'industrialisation de leur fabrication au XVIIe siècle (martre-petit gris) Utilisé humide ou demi-sec, tondu ou pointu, fin ou épais, il permet un trait souple et expressif. Plume Les premières plumes étaient des roseaux taillés. Rigides, elles donnent un trait large difficile à nuancer. Très vite, les plumes animales les ont remplacées. La plus courante, la plume d'oie permet de nombreuses variations. Nettoyée et durcie, elle est taillée et refendue. LE PAYSAGE Le beau groupe de cyprès de la villa d'Este avec vue sur la fontaine de l'Orgue Construction d'une image Le support - le format - le point de vue - le cadrage - les plans - les masses. Vue d'ensemble, tout est immédiatement identifiable : les personnes à droite ; l'âne et son berger sous les immenses cyprès ; la fontaine de l'orgue, etc. En vue rapprochée, il ne reste qu'une impression de fouillis, privilégiant la force du travail des masses sans contour, au détriment du détail. Dans ce dessin monochrome, alternent ombres et lumières, en un chatoiement délicat. Fragonard, peintre des éléments, nous entraîne dans la tourmente de ses compositions dynamiques au trait ininterrompu, sorte d'accumulation de signes. Enquête visuelle Pourquoi les arbres nous paraissent si grands? – premier plan – cadrage serré à droite – rapport d'échelle avec l'ensemble des éléments – contraste, masse la plus sombre de la composition où se situent les personnages et que font-ils? – en bas à gauche, un berger pousse son âne sous les cyprès. – en bas à droite, un homme converse avec deux femmes assises. Quelle place est donnée à l'architecture? – L'architecture est comme ensevelie sous la végétation. Où se situe-t-elle dans la composition? - elle se situe sur trois plans successifs, introduisant dans la composition, les notions de perspective et de profondeur. De quel lieu s'agit-il? (lire le cartel) – il s'agit d'un parc, d'un jardin italien. Quelle saison évoque ce dessin? Pourquoi? – l'été – les contrastes de valeurs subtiles entre ombre et lumière traduisent la chaleur du soleil. Mots clés Espace suggéré - monochrome - échelle - trait - geste - instrument. Quelques constituants de l'œuvre de Fragonard Témoins du XVIIIe siècle : La douceur de vivre, la frivolité, les plaisirs ; Le sommeil et le rêve. Le dessin et ses techniques : L'étude de l'anatomie ; Le paysage ; Le portrait ; La figure humaine. La peinture : Scènes de genre ; Le clair-obscur. Quelques ressources Rosenberg, Pierre, Les Fragonard de Besançon, Catalogue d'exposition, Besançon, 2006. Petit Journal de l'exposition, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, 2006. Arts plastiques et DESSIN, dossier n°2, SCEREN, Académie de Besançon, novembre 2006. CDROM-DVD Vivre l'art 200 oeuvres des musées et collections publiques en Franche-Comté, SCEREN, CRDP de Franche-Comté, 2005. www.musee-arts-besancon.org www.ac-besancon.fr Cartes postales disponibles au Musée : Les grands cyprès de la Villa d'Este L'escalier de la Gerbe de la Villa d'Este