Jeu de Dames - Les Indiens blancs

Transcription

Jeu de Dames - Les Indiens blancs
Jeu de Dames
L’origine exacte du jeu de dames se perd dans la nuit des siècles passés. Les
monuments de la plus haute antiquité nous apprennent bien peu de choses sur ce jeu.
Certains mausolées de l’époque des pharaons offrent des représentations de damier, ce
qui porte à croire que l’Égypte en fut le berceau, mais là se borne nos connaissances et
ce n’est que vers le seizième siècle qu’un ingénieur, du nom de Pierre Mallet, nous
apprend l’existence du jeu de dames à la française ou à soixante-quatre cases (8X8). 1
Quant au Jeu de dames à la
polonaise ou à 100 cases, celui-ci
fut introduit en France vers le
premier quart du XVIIIe siècle. Il a pu
nous être importé par des soldats ou
des paysans français venus au
Canada entre 1727 et 1759. Par la
suite, le jeu fut modifié en ajoutant
vraisemblablement
une
rangée
supplémentaire tout autour. Ainsi
plutôt de comporter 100 cases
(10X10), le jeu de dames pratiqué ici
a surtout été de 144 cases (12X12).
On appelle donc ce dernier, le jeu de
dames canadien. 2
Aux fins d’animation historique à l’époque du XVIIIe siècle, nous allons retenir le jeu à la
française, tel que décrit par Jacques Lacombe dans son dictionnaire des jeux.
Le damier du jeu à la française comporte 64 cases et 24 pions, soit douze blancs et douze
noirs. On peut indifféremment placer les pions sur les cases blanches ou sur les cases
noires. Cependant l’usage le plus général en France, est de les placer sur les cases
blanches.
La marche du pion se fait toujours en avant, à droite ou à gauche du blanc sur le blanc, et
en ne faisant qu’un pas à la fois. Mais quand il est à prendre, il fait deux, trois, quatre,
même davantage tant qu’il a à prendre.
Aussitôt qu’on a touché un pion, on est obligé de le jouer, quand aucun obstacle ne s’y
oppose. C’est pour cela qu’est établie la maxime : pion touché, pion joué.
Si l’on veut toucher un ou plusieurs pions pour les arranger, on doit auparavant dire,
j’adoube ; autrement on peut être forcé par l’adversaire, à jouer celui des pions touchés
qu’il jugera à propos, pourvu qu’aucun obstacle n’empêche de le jouer.
Il faut remarquer que, quand il y a plusieurs pions à prendre, on ne doit en enlever aucun,
avant que le pion qui prend ne soit posé sur la case où il faut qu’il s’arrête.
1
2
Wikipédia, L’encyclopédie libre, Ressource électronique.
Association québécoise des joueurs de dames, http://www.fqjr.qc.ca/dames.html, Ressource électronique.
Quand un pion est arrivé sur une des cases où il doit être damé, on le couvre d’un autre
pion de même couleur et il prend alors le nom de dame.
Une dame diffère d’un pion par la marche et la manière de prendre. Comme on l’a déjà
dit, le pion ne fait qu’un pas en avant, à moins qu’il ne prenne et il ne peut reculer. La
dame, bien qu’elle ne va pas plus vite, peut marcher et prendre en arrière. 3
3
Lacombe, Jacques, Dictionnaire des jeux, Paris, Panckoucke, 1742, Ressource électronique
© Les Indiens blancs, Pierre Thibault, 2009.