terrorisme

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terrorisme
TERRORISME
Depuis le 11 septembre 2001, le terrorisme est
toujours d’actualité et bénéficie toujours d’une
attention constante de la part des autorités. Il figure
d’ailleurs comme priorité du dernier Plan national de
sécurité où il est particulièrement question de la lutte
contre le terrorisme (y compris la violence extrémiste
et la radicalisation pouvant s’exprimer violemment).
La menace du terrorisme est difficilement comparable à d’autres formes de criminalité.
En effet, les conséquences peuvent être difficilement quantifiées en nombre de faits
criminels ou de victimes, en terme de butin et de recettes criminelles. Le préjudice se
situe davantage dans la peur parfois indéfinissable et dans les répercussions sur le
fonctionnement socio-économique serein de la société.
Alors qu’en Europe, le terrorisme d’inspiration islamiste ne constitue qu’une fraction des
attaques terroristes annuelles, la peur est alimentée par chaque nouvelle couverture
médiatique, ce qui en fait une des priorités dans la lutte contre le terrorisme.
Malheureusement, cela entraîne une crainte injustifiée de l’islam, une évolution
regrettable à laquelle nous devons nous opposer.
LE PHENOMENE
Le terrorisme est considéré comme un phénomène qui existe depuis toujours. Dans les
temps modernes, l’anarchisme qui a envahi l’Europe à la fin du 19ème siècle est
considéré comme la première vague réelle de terrorisme. S’en est suivie une deuxième
période inspirée par un sentiment anticolonialiste/nationaliste et une troisième vague
inspirée d’une vision marxiste ou dérivée du marxisme.
Dans la pratique, ces vagues ne sont pas strictement distinctes les unes des autres et
sont toujours d’actualité. Parallèlement, nous devons aussi tenir compte de la violence
d’extrême droite et dans l’histoire récente, de l’extrémisme écologique et de
l’extrémisme en matière de défense des droits des animaux.
Actuellement, nous sommes confrontés à une quatrième vague de terrorisme inspirée
par des groupements utilisant une vision islamiste. Il s’agit d’un phénomène important
en Belgique dans le cadre de la radicalisation croissante de jeunes (principalement)
qu’on intéresse au combat. Il peut en outre s’agir d’extrémisme et de violence en
Belgique même, mais aussi de participation active à des conflits armés dans des zones
de combat telles que la Syrie, l’Afghanistan, le Mali,… Ces nombreux jeunes partis
combattre en Syrie ont été radicalisés et recrutés en Belgique par des groupements
islamistes.
D’autres groupements existent. Au niveau de l’
« extrémisme et du radicalisme d’inspiration de gauche »
figure l’anarchisme violent qui n’a, jusqu’à présent en
Belgique, pas encore ciblé des personnes. De plus, au
niveau social, son impact demeure limité étant donné que
ses opinions et actions convainquent peu.
Pour ce qui est de la menace de l’extrémisme de droite, celle-ci est aujourd’hui
minimale. Néanmoins, il est indiqué de suivre de près la propagation d’idées d’extrême
droite, qu’elles émanent de Belgique ou de l’étranger, et notamment des milieux
d’extrême droite plus radicaux provenant des pays limitrophes ou d’Europe centrale ou
orientale.
APPROCHE POLICIERE
La lutte contre le terrorisme n’est plus le domaine exclusif des services de
renseignement et des unités policières spécialisées. Elle est devenue une composante
d’une approche beaucoup plus large impliquant la plupart des instances policières en
collaboration avec les partenaires internes et externes à l’autorité.
Comme pour tous les phénomènes prioritaires inscrits au Plan national de sécurité, le
rôle de chaque unité de police est précisé dans un ‘Programme Terrorisme’ spécifique.
Comme c’est la cas pour d’autres phénomènes criminels majeurs, la lutte contre le
terrorisme doit reposer sur le concept d’intelligence led policing, ce qui signifie que les
informations sont collectées via un cycle d’information efficace qui doit guider les
opérations de police administrative et judiciaire. Il est aussi important que ces
informations soient réparties et coordonnées entre tous les partenaires1 qui jouent un
rôle dans la lutte contre le terrorisme, tant au niveau national qu’international.
L’approche du terrorisme repose en outre sur quatre piliers qui se retrouvent aussi dans
la stratégie antiterrorisme européenne à laquelle la Belgique collabore pleinement :
- la prévention : comprend des mesures visant à prévenir, ralentir et, si possible,
inverser les processus de radicalisation violente. Il s’agit principalement de mesures
sociopréventives. La police n’est certainement pas le partenaire principal de ce pilier,
mais elle se doit d’en faire partie.
- la protection de notre pays et des cibles potentielles, infrastructures et personnes en
Belgique. Cette protection commence déjà aux frontières extérieures où sont contrôlées
les personnes qui entrent dans l’espace Schengen. A cet égard, nous tentons toujours
de réduire les nuisances causées par les mesures de sécurité. Parfois, le résultat ne
sera pas à la hauteur parce qu’aux yeux de la police, la sécurité de la population prime.
- la déstabilisation : comprend toutes les actions possibles (pas uniquement sur le plan
pénal) par le biais desquelles la police et d’autres services tentent de déstabiliser des
personnes ou des groupes de personnes pouvant s’organiser pour préparer ou
commettre des infractions terroristes.
- la réaction : toutes les mesures visant à limiter les conséquences d’un incident. Même
si les mesures des autres piliers sont efficaces, un attentat ne peut jamais être
totalement exclu et il faut alors réagir au mieux. Les services de police doivent aussi
élaborer les plans d’intervention nécessaires avec leurs partenaires et organiser des
exercices régulièrement.
1
Partenaires externes :
-
OCAM: loi du 10-07-2006 relative à l’analyse de la menace:
http://crisis.ibz.be/documents/downloads/OCAD-OCAM_Wet_Loi_NL_FR.pdf
-
DGCC: http://crisis.ibz.be/index.php?lang=french
-
Sûreté de l’Etat:
http://www.comiteri.be/index.php?option=com_content&task=view&id=53&Itemid=152&la
ng=FR
-
Europol: https://www.europol.europa.eu/
-
Interpol: http://www.interpol.int/Crime-areas/Terrorism/Terrorism
PARTENARIAT AVEC LE CITOYEN
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et la radicalisation, le simple
citoyen peut fort logiquement contribuer au volet prévention. Tout le monde est en
mesure d’observer des signes pouvant traduire une radicalisation (ou plus grave encore)
et en faire part à la police.
Sur la base de l’approche du community policing, on attend de la police qu’elle
entretienne, surtout avec les communautés et groupes vulnérables (pas uniquement les
musulmans mais aussi les groupes susceptibles d’être attirés par d’autres idéologies
violentes), une relation de travail efficace et positive avant qu’il ne soit question de
radicalisation. En effet, il est important d’instaurer la confiance afin que les
communautés et groupes, en tant que partenaires, puissent être considérés comme une
partie de la solution et pas comme une partie du problème!
Les autorités locales ont un rôle important à jouer par rapport à la prévention de la
radicalisation violente. Elles doivent être le moteur dans le développement d’une
communauté afin de réduire au mieux les facteurs de radicalisation violente. Elles
doivent, avec l’appui de la police, surtout locale, stimuler et soutenir la société civile en
particulier dans le développement d’initiatives dans ce domaine.
Nous collaborons étroitement avec le monde des entreprises aussi. Vu leur vulnérabilité,
certains secteurs sont désormais très attentifs aux menaces possibles et peuvent, ce
faisant, constituer une intéressante source d’information pour la police. C’est la raison
pour laquelle avec quelques partenaires au nombre desquels le service central
antiterrorisme, la Sûreté de l’Etat et la FEB, nous avons élaboré un ‘Early Warning
System’ qui doit permettre l’échange d’informations utiles par rapport à des menaces
entre les autorités et certains secteurs sensibles.
Il existe aussi un autre projet commun police
– FEB appelé ‘Point de contact précurseurs
explosifs’ vers lequel peuvent se tourner les
commerçants pour signaler des achats
suspects de substances avec lesquelles on
peut fabriquer des bombes.
LIENS UTILES
- The EU Terrorism and Situation and Trend Report (TE-SAT 2012) :
https://www.europol.europa.eu/sites/default/files/publications/europoltsat.pdf