pstmg-h1-La France en République

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pstmg-h1-La France en République
QUESTION 1
LA FRANCE EN RÉPUBLIQUE
1880-1945
INTRODUCTION .......................................................................................................................................................................... 1
I.
MOMENTS ET ACTES FONDATEURS (QUESTION OBLIGATOIRE) ........................................................................................ 1
A.
1.
2.
3.
B.
1.
2.
3.
C.
1.
2.
3.
II.
LA CONSTRUCTION DE LA DÉMOCRATIE........................................................................................................................................... 1
Un régime parlementaire ................................................................................................................................................. 1
Les droits et libertés ......................................................................................................................................................... 2
Les droits sociaux ............................................................................................................................................................. 2
L’AFFIRMATION D’UNE CONSCIENCE NATIONALE UNITAIRE ................................................................................................................. 3
Appartenir à la même nation ........................................................................................................................................... 3
Adopter des références collectives ................................................................................................................................... 4
Affirmer le principe de laïcité ........................................................................................................................................... 5
LA LUTTE CONTRE LES FORCES ADVERSES......................................................................................................................................... 5
Virulence et violence de l’opposition................................................................................................................................ 5
Vichy................................................................................................................................................................................. 6
La Libération : une refondation républicaine ................................................................................................................... 8
ÉTUDE : LE VOTE DES FEMMES .......................................................................................................................................... 9
A.
1.
2.
3.
4.
B.
1.
2.
3.
4.
LES COMBATS FÉMINISTES DE LA BELLE ÉPOQUE............................................................................................................................... 9
Une place nouvelle pour les femmes dans la société ....................................................................................................... 9
Lutter pour ses droits ....................................................................................................................................................... 9
Contre le vote des femmes ............................................................................................................................................... 9
Bilan ................................................................................................................................................................................. 9
LA CONQUÊTE DU DROIT DE VOTE (1918-1945) ........................................................................................................................... 10
La France en retard ........................................................................................................................................................ 10
Le combat féministe ....................................................................................................................................................... 10
Des avancées dans la conquête des droits ..................................................................................................................... 10
Bilan ............................................................................................................................................................................... 10
1STMG, Histoire
Michelangeli, 2016-2017
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QUESTION 1
LA FRANCE EN RÉPUBLIQUE
1880-1945
Manuel p.10-55
Diapo 01-02
Titre + Introduction
I NTRODUCTION
Si le régime républicain fait aujourd’hui l’unanimité dans l’opinion française, il n’en a
pas toujours été ainsi et il lui a fallu s’imposer en luttant pour défendre ses principes :
souveraineté de la nation, démocratie, universalité des Droits de l’homme, laïcité.
Comment les valeurs fondatrices de la République ont-elles été acceptées par
l'immense majorité des Français ? Comment les principes démocratiques se sont-ils
progressivement étendus dans le cadre du régime républicain ?
I.
Diapo 03-04
Titre + Sommaire
M OMENTS ET ACTES FONDATEURS
( QUESTION OBLIGATOIRE )
Notions-clés :
Démocratie – Laïcité – Nation – Radicalisme – République parlementaire
Le combat pour la République oppose une France libérale républicaine et libérale à
une France monarchique et conservatrice. Il se noue entre les années 1880 et la
Première Guerre mondiale, un véritable « moment républicain », pendant lequel la
génération d’hommes politiques au pouvoir fait le choix d’incarner la République dans
des lois, des réformes, des discours et des symboles -doc.1 p.12 (chronologie).
L’enracinement de la République (1870-1914).
A. L A CONSTRUCTION DE LA DÉMOCRATIE
La IIIème République, proclamée le 4 septembre 1870 à la suite de la défaite de
Napoléon III contre l’Allemagne (la défaite de Sedan entraîne la fin du Second Empire)
est confrontée à deux défis de taille : 1/ durer, à la différence de la Ière République
(1792-1799) et de la IIème République (1848-1852), rapidement balayées ; 2/ installer
durablement la démocratie -Notion p.20- en France.
1. Un régime parlementaire
Ce n’est qu’en 1875, cinq ans après la proclamation de la République, que des lois
constitutionnelles -Vocabulaire p.14- sont votées et ce n’est qu’à partir de 1876 que
les républicains sont majoritaires au Parlement1.
Diapo 05
Vidéo LCP : la
séparation des
pouvoirs
Les lois constitutionnelles instaurent la séparation des pouvoirs -doc.2 p.12
(organigramme). Les institutions de la IIIème République-.
-
1
1STMG, Histoire
Le Parlement, qui dispose du pouvoir législatif -Vocabulaire p.14, est constitué
de l'Assemblée nationale et du Sénat :
Il faudra attendre 1879 pour voir élu le premier président de la République… républicain (Jules Grévy).
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1
-
Diapo 06
Quelques petites
questions…
o Les députés, élus au suffrage universel direct -Vocabulaire p.14,
forment l'Assemblée nationale.
o Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect -Vocabulaire p.14
par des grands électeurs réunissant les élus locaux (maires et
conseillers généraux).
Le pouvoir exécutif est incarné au sommet de l’État par le président de la
République, élu par les députés et les sénateurs. Mais l’acteur le plus
important du pouvoir exécutif est le président du Conseil (c’est-à-dire le chef
du gouvernement).
Responsable devant le Parlement, le Président du Conseil est choisi par les élus des
partis qui détiennent la majorité au Parlement et qui peuvent aussi le destituer : les
lois constitutionnelles instaurent donc aussi une République parlementaire -Notion
p.14, qui donne la primauté au pouvoir législatif sur le pouvoir exécutif -Vocabulaire
p.14. Dans les années 1880 et 1890, cette majorité parlementaire est constituée par
les républicains modérés (dits « opportunistes »). À leur droite, se trouvent les
bonapartistes et les monarchistes ; à leur gauche, les républicains radicaux -Notion
p.18. Radicalisme- et les socialistes -doc. 1 p.15 (graphique). L’Assemblée nationale en
1881.
2. Les droits et libertés
La construction de la démocratie est également confortée par des lois établissant les
grandes libertés et favorisant la fondation de partis, de syndicats, d'associations
(1880-1914).
Majoritaires au Parlement, les républicains s'inspirent des principes fondamentaux
proclamés en 1789 par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : liberté,
égalité des droits, propriété, sûreté -doc.2 p.15 (illustration). La diffusion des idéaux
de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : une scène de joute oratoire à
l'Assemblée nationale.
Entre 1881 et 1884, plusieurs lois sont adoptées -Repères p.14. Les grandes lois
républicaines des années 1880- pour garantir les libertés fondamentales en France :
liberté de réunion (1881), liberté de la presse (1881), autorisation des syndicats
(1884). Tous les Français peuvent désormais exprimer leurs opinions et désigner leurs
représentants à la tête de l’État au suffrage universel (masculin).
3. Les droits sociaux
La République est consolidée grâce à l'extension des droits sociaux, qui permettent de
mieux intégrer les catégories sociales populaires dans une période d’industrialisation,
de naissance de la classe ouvrière et des mouvements ouvriers contestataires, voire
révolutionnaires.
Diapo 07
Vidéo Aleph99 : la
journée de huit heures
Diapo 08
Quelques petites
questions…
1STMG, Histoire
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, les républicains adoptent peu de lois sociales :
jusqu’en 1906, on refuse l’existence même d’un ministère du Travail ; les premières
retraites ouvrières et paysannes n’apparaissent qu’au début du XXème siècle, et la
limitation de la journée de travail à huit heures n’est obtenue qu’en 1919, après de
longues années de revendication.
En 1936, le gouvernement du Front populaire -Vocabulaire p.24, dirigé par Léon Blum
-Biographie p.24, fait progresser les droits sociaux en adoptant des lois instaurant
deux semaines de congés payés -doc.1 p.25 (photo). « Leur premier congé payé », la
limitation de la semaine de travail à 40 heures, la mise en place des conventions
collectives -Vocabulaire p.24.
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À la Libération, en 1945, une nouvelle étape est franchie dans l’acquisition de droits
sociaux étendus. En effet, pendant la guerre, le Conseil national de la Résistance est
mis en place, réunissant des représentants de toutes les tendances politiques. Il
adopte un programme de réformes politiques et sociales, qu’on désigne par
l’expression « État providence », qui permet une prise en charge collective des
retraites et des allocations pour les malades et les chômeurs. Pour gérer ces caisses,
la Sécurité sociale -Vocabulaire p.24 est créée en 1945 -doc.3 p.25 (texte). Le
programme du Conseil national de la Résistance (CNR) sur le plan social, 15 mars 1944.
B. L’ AFFIRMATION D ’ UNE CONSCIENCE NATIONALE
UNITAIRE
1. Appartenir à la même nation
a. Une certaine idée de la nation : le sentiment
national
Diapo 09-10
09-Texte Renan +
Commentaire.
10-Vidéo G Noiriel
Diapo 11
Vidéo France-Info : le
Panthéon
Pour enraciner la République, les républicains s’appuient sur une certaine idée de la
nation -Notion p.22. En effet, le XIXème siècle est le moment où se sont affrontées des
conceptions opposées de la nation, entre théorie « ethnique » (dominante chez les
théoriciens allemands) et « élective » (dominante chez les théoriciens français) de la
nation.
Aujourd'hui, les historiens affirment que la nation est d'abord une construction
mentale et que le XIXème siècle, en France comme en Europe et en Amérique, fut un
moment essentiel dans cette construction (« nation-building »). Des « check-lists
identitaires » (ancêtres fondateurs, héros, langue(s), monuments, lieux de mémoire,
folklore, costumes, drapeau, etc.) ont alors été dressées2.
b. La nationalité : être ou devenir français
Avant la Révolution française, on considérait déjà comme Français les enfants nés sur
le sol français, quels que soient leurs parents : c’est ce que l’on appelle le « droit du
sol ». Cette tradition est conservée lorsque se met en place, au début du XIXème siècle,
la définition moderne de la nationalité -Vocabulaire p.20.
En 1889, une loi -Repères p.20. La loi de 1889- donne automatiquement la nationalité
française à tout étranger né sur le sol français et qui y réside jusqu'à sa majorité. Cette
loi fixe les conditions modernes de l'accession à la nationalité en France -doc.1 p.21
(illustration). Devenir français.
c. Dans l’Empire, Français et indigènes
Diapo 12
« La mission
civilisatrice »
La colonisation -Vocabulaire p.20, dont les motivations sont économiques (matières
premières et débouchés pour l’industrie française), géopolitiques (puissance et
prestige de la France), est aussi justifiée au nom d'une « mission civilisatrice » -doc.3
p.21 (texte). Un débat à l'Assemblée nationale sur la politique coloniale, 1885.
Progressivement, la France se trouve à la tête du second plus vaste Empire colonial au
monde. Dans ces territoires, les principes démocratiques ne sont pas appliqués : en
effet, les Français des colonies3 ont des droits politiques et sociaux supérieurs à ceux
2
NB : le terme d'« identité nationale » a été créé au XIXème siècle.
En majorité des militaires, des fonctionnaires et des commerçants, mais il existe également des
colonies de peuplement -Vocabulaire p.20- comme l’Algérie -doc.2 p.21 (affiche). Une affiche pour la
célébration du centenaire de l'Algérie française, 1930.
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3
1STMG, Histoire
Diapo 13
Quelques petites
questions…
des peuples conquis : sauf exception, les populations indigènes -Vocabulaire p.20.
Indigène- ne sont pas considérées comme des citoyens français à part entière.
2. Adopter des références collectives
Les années 1880-1914 font triompher une conscience nationale unitaire qui passe par
l'acquisition de références collectives.
Diapo 14
L’école et la IIIème
République
Diapo 15
Lettre aux instituteurs
Ferry + article
Mediapart
Diapo 16
Vidéo : extrait Histoire
de l’armée française
Diapo 17
Quelques petites
questions…
a. Le rôle de l’école
Le souvenir de l’échec de la IIème République et d'un suffrage universel qui aurait, faute
d'instruction jugent-ils, profité aux ennemis de la démocratie, les républicains
engagent un programme d'émancipation qui passe d'abord par une profonde réforme
scolaire. Jules Ferry -Biographie p.14. Jules Ferry (1832-1893)- n'a pas inventé l'école
(le pays était déjà largement scolarisé et alphabétisé), mais il a fondé l'école
républicaine, c'est-à-dire gratuite (1881), obligatoire et laïque (1882). Désormais, tous
les enfants sont scolarisés jusqu'à l'âge de treize ans, quelles que soient leurs origines
sociales. L'État salarie tous les instituteurs, construit de très nombreuses écoles et
veille aux programmes d'enseignement -doc.3 p.15 (photo). Une mairie-école.
Pour les républicains, le suffrage universel implique que les citoyens soient capables
de comprendre les enjeux politiques, donc instruits, pour voter en connaissance de
cause. Par ailleurs, ils comptent sur l’école pour favoriser l’intégration de tous à la
nation et à la République. La consolidation de la République passe donc par la politique
scolaire.
b. Le rôle de l’armée
Les républicains se méfient de l'armée, notamment par crainte des coups d’État Vocabulaire p.22. Ils souhaitent l’encadrer fermement (par exemple, les militaires
n’ont pas le droit de vote -Cf. « la grande muette ») et la réformer -Repères p.22. Les
grandes lois militaires de la République. C’est ainsi qu’ils instaurent un service militaire
de deux ou trois ans pour tous les jeunes hommes du pays -Vocabulaire p.20.
Conscription. Au sein de l'armée, se mélangent alors de jeunes Français issus de
classes sociales et de régions différentes4 : l’armée contribue ainsi au renforcement
de la cohésion nationale et de l’attachement à la République.
Dans une France humiliée par la défaite de 1870, elle est aussi l’acteur principal du
désir de revanche sur l’Allemagne. De fait, l’évolution souhaitée vers une armée
pleinement républicaine est accomplie avec la Première Guerre mondiale, sous
l’« Union sacrée », autour du gouvernement face à l'Allemagne. Pendant cette
période, les principes démocratiques sont certes écornés : censure de la presse,
absence d’élections pendant toute la guerre… Mais en 1918, la victoire est vécue, en
France, comme une victoire de la République sur un régime autoritaire, incarnée par
le « Père-la-Victoire », le républicain radical Georges Clemenceau -Biographie p.22.
Georges Clémenceau (1841-1929) + doc.3 p.23 (texte). L'émotion du président du
Conseil Georges Clemenceau, à l'annonce de l'Armistice, le 11 novembre 1918.
c. Le rôle des symboles
Diapo 19
Diapopetites
18
Quelques
Vidéo
: Les symboles
questions…
de la République
Très vite, les républicains imposent les symboles du nouveau régime. Ils réactivent la
mémoire de la nation en armes de 1789 : au drapeau tricolore, conservé par Napoléon
III, s'ajoutent désormais l'hymne national La Marseillaise (1879), la figure de Marianne
(1872) et la fête nationale du 14 Juillet -doc 1 p.23 (illustration). Le catéchisme
républicain. « Liberté, égalité, fraternité » devient la devise de la République (1880).
4
1STMG, Histoire
NB. En 1870, plus de la moitié des Français parle encore un dialecte régional.
Michelangeli, 2016-2017
4
3. Affirmer le principe de laïcité
a. Les principes de la laïcité républicaine
Diapo 20
Vidéo : Avant la IIIe
République, le
Concordat
Les républicains veulent garantir la liberté de conscience -Vocabulaire p.18, qui figure
parmi les principes de la Déclaration des droits de l'homme. Pour cela, ils souhaitent
que la République soit laïque -Vocabulaire p.18. Auparavant, en vertu du Concordat
décidé par Napoléon en 1801, L’Église catholique et L’État français étaient liés et les
prêtres 5 étaient salariés par L’État. Dans un pays majoritairement catholique, où
L’Église a joué pendant des siècles un rôle majeur dans les affaires de L’État, instaurer
la laïcité implique donc un combat contre l'Église catholique, soutien traditionnel de
la monarchie, adversaire historique de la République -Vocabulaire p.18.
Anticléricalisme.
Dès les années 1880, une première série de lois font progresser la laïcité : les prières
publiques sont interdites au Parlement, les crucifix sont retirés des bâtiments publics,
le divorce est autorisé... Surtout, l'école mise en place par Jules Ferry est gratuite et
obligatoire, mais aussi laïque, c'est-à-dire que la religion n'y est pas enseignée et que
les signes religieux y sont interdits -doc.1 p.19 (texte + illustration). La laïcisation des
bâtiments publics au début des années 1880.
b. La politique radicale
Diapo 21
Vidéo : La IIIe
République et
l’anticléricalisme
Diapo 22
Vidéo : La loi de 1905
Diapo 23
Vidéo : La laïcité, un
héritage de 1905
Diapo 24
Quelques petites
questions…
En 1901, les républicains radicaux votent la loi autorisant les associations. Celle-ci
permet notamment de créer les partis politiques modernes, à l'image du premier
d'entre eux, le parti radical, fondé la même année.
Les radicaux, à la tête desquels se trouve Émile Combes -Biographie p.18. Émile
Combes (1835-1921), mènent une politique résolument anticléricale. Ils s'opposent
au pouvoir de l'Église catholique et le gouvernement interdit d'enseigner aux
congrégations religieuses -doc.2 p.19 (texte + graphique). La laïcisation de
l'enseignement primaire entre 1878 et 1907. Usé par de nombreuses polémiques
relatives à la politique religieuse, le gouvernement Combes chute en 1902.
c. La séparation des Églises et de l'État (1905)
Après des débats passionnés, la loi de 1905 décide la séparation entre État et religions,
garantit la liberté de pensée et de culte pour chaque citoyen, crée les conditions d'une
pacification sociale -Repères p.18. La loi de séparation des Églises et de l’État.
Désormais, la République française ne reconnaît ni ne salarie plus aucun culte, quel
qu'il soit. La liberté de pratiquer sa religion, en revanche, est maintenue.
Une forte contestation s'ensuit, notamment à l'occasion des inventaires des biens des
établissements de cultes -doc.3 p.19 (photo). Les inventaires à Sainte-Anne d'Auray
en Bretagne, 1906. Les relations diplomatiques avec le Vatican sont rompues.
Mais, progressivement, sous l'influence notamment d'Aristide Briand -Biographie
p.18. Aristide Briand (1862-1932), le calme revient. Progressivement, la conjugaison
de la liberté religieuse et de la laïcité crée finalement les conditions d'une pacification
de la question religieuse dans la société française.
C. L A LUTTE CONTRE LES FORCES ADVERSES
1. Virulence et violence de l’opposition
5
1STMG, Histoire
…mais aussi les rabbins et les pasteurs, car trois religions étaient reconnues : le catholicisme, le
protestantisme, la religion juive.
Michelangeli, 2016-2017
5
À partir de 1885, dans un contexte de difficultés économiques, s'ouvre une période
d'opposition croissante au régime. L'antiparlementarisme des milieux nationalistes et
monarchistes –Vocabulaire p.16 progresse, notamment lors de la crise boulangiste
(1886-1889) 6 -Biographie p.17. Georges Boulanger + doc.1 p.17 (illustration). Une
chanson boulangiste et antiparlementaire en 1888.
Par ailleurs, le péril révolutionnaire s’accroit avec l’essor des idées socialistes 7 Vocabulaire p.16. Socialisme + Biographie p.16. Jean Jaurès et avec la multiplication
des attentats anarchistes (1892-1894) 8 –doc.2 p.17 (illustration). Un attentat
anarchiste à l'Assemblée nationale en 1892 + Vocabulaire p.16.
Diapo 25
L’affaire Dreyfus
Diapo 26
Quelques petites
questions…
Mais c’est l’affaire Dreyfus (1898-1906) 9 qui constitue la crise la plus grave –Sujet
d’étude p.28-35. L’affaire Dreyfus. Face aux forces antidreyfusardes, qui se
caractérisent par leur nationalisme et leur antisémitisme –Vocabulaire p.16, la
République paraît un temps menacée.
2. Vichy
Née de la défaite contre les Allemands en 1870, la IIIème République s’achève avec la
défaite contre les Allemands en 1940.
a. La fin de la III è m e République
Diapo 27
Vidéo : Mai 1940 :
offensive allemande et
débâcle française
L'offensive allemande en mai 1940 provoque en quelques semaines la déroute des
armées franco-anglaises. Dans la panique, des millions de Français se jettent sur les
routes : c'est l'exode -doc.3 p.37. L’exode vu par un militaire français... Le 18 mai 1940,
le maréchal Pétain, le « vainqueur de Verdun » en 1916, devient vice-président du
Conseil, puis chef du gouvernement le 17 juin.
Repères p.38. De l’armistice à la fin de la IIIème République- Le maréchal Pétain est
favorable à l'armistice -doc.6 p.38, La Une du journal Le Matin. Il le signe à Rethondes
le 22 juin 1940. La moitié Nord de la France est alors occupée par l'armée allemande
-doc.8 p.38. Le passage de la ligne de démarcation en 1940.
Le maréchal, âgé de 84 ans, se présente alors comme l'homme providentiel. Il
convoque députés et sénateurs à Vichy, où s'est établi le gouvernement en zone non
occupée. Dans un climat de désarroi et d'intimidation, la majorité d'entre eux10 votent
6
1STMG, Histoire
Le général Boulanger, ministre de la Guerre, se rend très populaire par son patriotisme vis-à-vis de
l'Allemagne qui a annexé l'Alsace-Lorraine en 1871. Nationaliste -Vocabulaire p.16, il défie le régime et
propose d'instaurer un régime autoritaire. Mis en accusation, il se suicide en 1891. Mais il a fait naître
des formes de violences politiques antiparlementaires promises à un long avenir.
7
NB : le mouvement socialiste est alors partagé ente révolutionnaires (conduits par Jules Guesde) et
réformistes (conduits par Jean Jaurès).
8
En 1894, le président de la République, Sadi Carnot, est assassiné à Lyon.
9
En 1894, Alfred Dreyfus, un officier de confession juive, est condamné pour espionnage au profit de
l'Allemagne. II est dégradé et déporté au bagne en Guyane. En 1898, l'affaire éclate quand le véritable
coupable est démasqué mais aussitôt acquitté par un conseil de guerre qui ne veut pas reconnaître
l'erreur de l'armée. Émile Zola, dans son article « J'accuse », dénonce l'injustice commise au nom de la
raison d'État. Les affrontements sont passionnés ; les dreyfusards –intellectuels, républicains,
socialistes– défendent Dreyfus au nom des droits de l'Homme et des libertés ; les antidreyfusards
accablent « le traître Dreyfus » au nom d'un nationalisme antiparlementaire et d'un antisémitisme
exacerbés. Au-delà, ce que les antidreyfusards expriment, c’est un rejet de la République et de ses
valeurs. Cette agitation provoque un réflexe militant de « défense républicaine » qui rassemble les
républicains et les socialistes contre la menace de la droite nationaliste et des cléricaux. Dreyfus est
définitivement innocenté et réhabilité en 1906. L’affaire Dreyfus constitue un moment privilégié du
processus d’enracinement de la culture politique républicaine. L’intérêt de l’Affaire réside également
dans l’émergence de nouveaux acteurs politiques et de nouvelles formes de mobilisation.
10
569 sur 649 présents. Seuls 80 députés, presque tous de gauche, osent voter contre les pleins
pouvoirs au maréchal Pétain.
Michelangeli, 2016-2017
6
alors les pleins pouvoirs au maréchal Pétain -doc.7 p.38. Le vote des pleins pouvoirs…,
chargé de « promulguer une nouvelle Constitution de l'État français ». C'est la fin de
la IIIème République.
En quelques jours, plusieurs « actes constitutionnels » sont rédigés. Au maréchal
Pétain, chef de l'État et chef du gouvernement, sont reconnus les pouvoirs exécutif et
législatif, alors que les Assemblées sont suspendues.
En même temps que les principes démocratiques sont abolis, les libertés
fondamentales d'expression, de la presse et d'association disparaissent.
b. La Révolution nationale
Avec la Révolution nationale, l'extrême droite nationaliste et cléricale hostile à la
République triomphe. Elle impose une revanche idéologique contre ses adversaires,
rendus responsables de la défaite : les hommes du Front populaire, les Juifs…
Le nouveau régime veut restaurer une France rurale, respectueuse des hiérarchies
traditionnelles (l'armée et l'Église), où les valeurs d'autorité, d'obéissance et d'efforts
remplacent les valeurs républicaines d'égalité, de liberté et de droits.
Diapo 28
Affiche : la Révolution
nationale
Diapo 29
Audio : « Maréchal
nous voilà »
La devise de la Révolution nationale, qui se substitue à la devise de la République
« Liberté, égalité, fraternité », résume le programme de nouvel ordre économique et
social. À l'exaltation du travail, en particulier celui de la terre11, s’ajoute l'instauration
du corporatisme 12 -doc.2 p.25 (illustration). Les symboles de l’État français (19401944).
La famille et l'image de la mère au foyer sont célébrées par le régime 13 .
L'enseignement est réformé afin que l'école transmette les valeurs de l'État français,
le respect des hiérarchies sociales, le catéchisme. Un culte de Pétain le « sauveur » est
développé par une intense propagande. L'hymne « Maréchal, nous voilà », diffusée
sur les ondes plusieurs fois par jour, remplace progressivement la Marseillaise.
Dès l'été 1940, les arrestations de personnalités politiques, surtout socialistes (Léon
Blum ou le ministre du Front populaire Jean Zay) et communistes, se multiplient. Les
réfugiés étrangers, notamment espagnols et juifs, sont enfermés dans des camps
d'internement. Doc.13 p.40. Le statut des Juifs- En octobre 1940, une loi fixant le
statut des Juifs est adoptée, en vertu de laquelle tous les Juifs doivent se faire
recenser. Certains d’entre eux perdent leur nationalité française, et tous sont exclus
de nombreuses professions et dignités14. En 1941, ils sont expropriés de leurs biens et
le plus souvent réduits à la misère.
c. La collaboration
Alors qu’une partie des Français, de tous horizons politiques, fait le choix de la
Résistance -doc.10 p.39. Rejoindre la France libre + doc.15 p.41 ; Refuser l’occupation,
la collaboration d'État 15 est mise en œuvre par Vichy -doc.14 p.41, Le choix de la
collaboration, dans l’espoir d’un allègement des conditions d'armistice, et dans la
perspective d'une victoire totale de l'Allemagne, qui donnerait à la France pétainiste
une place dans le nouvel ordre européen nazi.
11
Cf. « La terre ne ment pas » (Pétain)
Interdiction des grèves et des syndicats.
13
Cf. inscription de la fête des mères au calendrier, dans le cadre d’une politique nataliste.
14
Ils n'ont plus le droit d'être membre d'une assemblée élue.
15
La collaboration est officialisée par l'entrevue de Montoire le 24 octobre 1940 entre Pétain et Hitler.
Michelangeli, 2016-2017
7
12
1STMG, Histoire
Diapo 30
Quelques petites
questions…
Quand la zone « libre » est à son tour envahie en novembre 194216, la collaboration
s’accentue, sous l’influence croissante de Pierre Laval : la milice traque les résistants
pour les livrer à l'occupant, et c’est la police française qui opère les rafles pour les
nazis17 et qui surveille les camps d'internement d'où les détenus sont envoyés vers les
camps de la mort.
3. La Libération : une refondation républicaine
a. Le rétablissement de la légalité républicaine
L’attachement des Français à la République sort renforcé des quatre années
d’occupation, ainsi que leur unité autour des forces de la Résistance. À la tête du
Gouvernement provisoire, le général de Gaulle fait annuler les lois de Vichy et
s’efforce d’encadrer l’épuration. Des élections sont organisées en avril 1945 pour élire
les nouvelles municipalités et, pour la première fois, les femmes y participent.
b. Un nouveau pacte républicain entre l’État et la
nation
Diapo 31
Vidéo. Le programme
du CNR
Dans ces conditions, la Libération est l’occasion d’une véritable refondation
républicaine. La Résistance devient alors un vivier de femmes et d'hommes politiques
souvent nouveaux, et de hauts fonctionnaires compétents et dévoués au service de
l’État. Dans le fil du programme du CNR de 1944, de grandes réformes visent à établir
une république démocratique et sociale, ce qui se traduira par une intervention accrue
de l’État dans l’économie et par la mise en œuvre de l’État-providence18.
16
Juste après le débarquement allié en Afrique du Nord.
…comme celle du Vél’ d'Hiv le 16 juillet 1942 à Paris où plus de 13 000 Juifs sont arrêtés puis déportés.
18
Création de la Sécurité sociale en avril 1945
Michelangeli, 2016-2017
8
17
1STMG, Histoire
Diapo 32-34
Titre + Vidéo « La
Française doit voter »
+ Sommaire
II.
É TUDE : LE VOTE DES FEMMES
Le droit de vote des femmes, tardivement accordé en 1944 19 et effectif pour la
première fois en 1945, est le résultat d'une conquête. Il constitue un élément essentiel
dans la refondation de la République après la Libération.
Comment les femmes ont-elles combattu pour obtenir le droit de vote ?
A. L ES COMBATS FÉMINISTES DE LA B ELLE É POQUE
Repères p.44- Les combats féministes de la Belle Époque
1.
Diapo 35
Une place nouvelle
dans la société
Une place nouvelle pour les femmes dans la
société
Document 1 p.44. Couverture de presse. « À quoi rêvent les jeunes filles ? »
a. Que veulent les jeunes filles selon le dessinateur ?
b. Comment ces aspirations sont-elles représentées ?
2. Lutter pour ses droits
Diapo 36
Lutter pour ses droits
Documents 3 à 5 p.44-45. Les revendications des femmes / L'action féministe
des suffragettes / Une consultation électorale féministe sur le vote des
femmes.
a. Quels exemples de la condition inférieure des
femmes sont exposés ?
b. Que demandent les féministes ?
c. Quels moyens d'actions les suffragettes utilisentelles ?
3. Contre le vote des femmes
Diapo 37
Contre le vote des
femmes
Document 2 p.44. Les opposants au vote des femmes au début du XXème siècle
a. Pourquoi certains radicaux s'opposent-ils au vote
des femmes ?
b. Selon certains conservateurs, comment les femmes
peuvent-elles exercer une influence politique ?
Diapo 38
Bilan
4. Bilan
À la fin du XIXème siècle, les femmes aspirent à avoir accès aux mêmes métiers et aux
mêmes droits que les hommes. C'est ainsi que se constituent des organisations
dénonçant l'infériorité légale des femmes et défendant les droits sociaux et politiques
des femmes. Ces associations féministes veulent notamment faire accepter le vote
des femmes et cherchent à faire entendre leur voix de différentes manières (journaux,
action auprès des parlementaires, actions médiatiques, manifestations). Mais les
opposants au vote des femmes sont nombreux, à droite comme à gauche.
19
1STMG, Histoire
Le suffrage universel masculin est quant à lui établi depuis 1848.
Michelangeli, 2016-2017
9
B. L A CONQUÊTE DU DROIT DE VOTE (1918-1945)
Repères p.46- La conquête du droit de vote
Diapo 39
Vidéos : débats à
l’Assemblée nationale
(Extrait de La femme
française doit voter,
2007)
Diapo 40
La France en retard
Diapo 41
Le combat féministe
1.
La France en retard
Repères : Le vote des femmes en débat au Parlement + doc.6 p.45. La situation
de la France pour le droit de vote des femmes en 1919.
a. Qui est le personnage situé à droite de
l’illustration ? Pourquoi est-il à l’écart ?
b. Qui s'oppose au vote des femmes françaises dans
l'entre-deux-guerres ?
2. Le combat féministe
Doc.7 p.46. Une question internationale + doc.8 p.46. Les nouvelles formes du
combat féministe dans les années 1920.
c. Pourquoi, selon Cécile Brunschvicg, les sociétés
ont-elles à gagner au vote des femmes ?
d. Quelles formes le combat féministe doit-il prendre
selon Louise Weiss ?
Diapo 42
Des avancées dans la
conquête des droits
3. Des avancées dans la conquête des droits
Doc.9 p.45. Le Front populaire et les femmes + doc.10 p.45. De Gaulle et le vote des
femmes + doc.11 p.45. Le premier vote des femmes aux élections municipales d’avril
1945.
e. Comment le Front populaire fait-il avancer la
condition des femmes ?
f. Pourquoi et comment la Seconde Guerre mondiale
fait-elle évoluer les droits politiques des femmes ?
Diapo 43
Bilan
1STMG, Histoire
4. Bilan
Après la Première Guerre mondiale, le nombre de pays accordant le droit de vote aux
femmes ne cesse de s'accroître. En France, malgré plusieurs propositions favorables
de la Chambre des députés, le Sénat s'y oppose toujours. En 1936, le gouvernement
de Front populaire nomme trois femmes aux postes de sous-secrétaires d'État.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes participent largement à la
Résistance. L'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944 accorde le droit de vote aux
femmes après de longues discussions parlementaires. Elles votent pour la première
fois aux élections municipales d'avril1945.
Michelangeli, 2016-2017
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