DECLARATION PREALABLE CDEN du 4 novembre 2016

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DECLARATION PREALABLE CDEN du 4 novembre 2016
Fédération Syndicale Unitaire
Enseignement - Education - Recherche - Culture – Formation - Insertion
Section départementale de la Lozère
Espace Jean Jaurès
Rue Charles Morel
48000 MENDE
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DECLARATION PREALABLE CDEN du 4 novembre 2016
Ce Conseil départemental de l’Education nationale se tient dans un contexte qui ne favorise pas le
dialogue social au regard d’une part de la date de diffusion des documents de travail préparatoires à cette
instance et d’autre part de la date elle-même de cette instance au lendemain de la rentrée scolaire des
vacances d’automne. Entre les deux dates, les écoles, collèges et lycées étaient fermés, privant ainsi les
représentants des personnels de toute possibilité de vérifications des données, en particulier chiffrées,
présentées à ce CDEN. Pour la FSU Lozère, le calendrier de la tenue des instances départementales (tant
CTSD que CDEN), même s’il est contraint, doit permettre aux représentants des personnels d’effectuer au
mieux leurs missions.
Concernant le bilan de rentrée 2016 pour le premier degré, la FSU s’interroge, une fois encore sur
les données chiffrées qui lui sont transmises. En effet, il s’avère que les effectifs prévisionnels annoncés au
CTSD du 19 septembre sont différents de ceux avancés aujourd’hui. Au delà de la réalité non contestée
d’effectifs parfois inquiétants, comment ne pas être foncièrement circonspect face à des chiffres modifiés
en dehors de toute enquête ? Dans la méthodologie administrative de préparation de la carte scolaire,
cette question des effectifs est à lier au principe d’alerte obligatoire dans notre département rural de
montagne. Trop largement et mal utilisé pour la préparation des dernières rentrées, il n’est jamais
véritablement envisagé comme une base de travail de réflexion avec les élus des communes en perte
d’élèves.
Nous ne ferons qu’évoquer pour rappel la situation de l’école de St Chély qui attend toujours une
nécessaire ouverture de classe.
Cependant, il nous faut revenir sur les conditions de fermeture, même provisoire, de l’école de
Saint Martin de Boubaux, réalisée sans réunion préalable du CTSD et avec la mise en place d’un ramassage
scolaire en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et parce que les élèves l’auraient désiré... Ce procédé
inacceptable ne peut devenir un principe dans le cadre de la future convention ruralité à laquelle nous
attendons d’être associés, comme promis par M. le DASEN lors du CDEN du 27 juin dernier. Lors de leur
dernier Congrès national, les Maires ruraux de France l’ont eux aussi rappelé : « assurer la présence
scolaire en zones rurales a un surcoût qui suppose un dispositif de financement spécifique. Les CDEN
doivent devenir un véritable lieu de réflexion et de décision prospective sur l’organisation scolaire
départementale et non plus être une simple chambre d’enregistrement. »
Dans notre département il ne s’agit pas d’évoquer moyenne par classe, par niveau ou par
enseignant mais de faire vivre la classe à multi-niveaux où cycles et autonomie prennent tout leur sens, de
même il n’est pas opportun de parler de distances mais plutôt de temps et de risques de transports, et
surtout au final il serait bon d’apprécier le taux de réussite des élèves lozériens.
Pour ce qui concerne le bilan de rentrée dans les collèges et lycées, il reste pour la FSU négatif.
L’écran de fumée médiatique de la prérentrée, n’a pas permis au Ministère de l’Education nationale de
faire passer sans soubresaut la mise en œuvre de la réforme du collège en dépit de l’opposition de la
majorité de la profession. Le passage en force et la structuration à la va-vite (en particulier des EPI ou de
l’AP) ne se sont pas faits sans casse : les problèmes d’emploi du temps nuisent à la qualité de la scolarité
des élèves et aux conditions de services des enseignants dégradées par de trop nombreux compléments de
services générés par la réforme. Quand s’ajoutent une réforme de tous les programmes disciplinaires pour
les 4 années, une nouvelle maquette pour le DNB, des gadgets pédagogiques inopérants imposés d’en haut
par autant de hiérarques locaux et un état du matériel informatique très dégradé, le ras le bol des
personnels enseignants en collège est très grand.
La situation dans les ULIS implantés dans les collèges de Mende et de Marvejols est préoccupante.
L’attractivité de ces deux structures est confirmée. Cependant les moyens d’enseignement manquent pour
y faire face. Les représentants des personnels ont entendu en CTSD de rentrée les annonces de
perspectives d’évolution positive du nombre de postes implantés dans ce type de structure. Ils veilleront à
ce que ces promesses se concrétisent lors de la prochaine carte scolaire.
Dans tout le second degré, cette rentrée est marquée par de nombreux postes restés vacants. Ceci
a pour effet d’accentuer la précarité des personnels enseignants sur le département. De plus, encore à ce
jour, des personnels en congés ne sont pas remplacés (en SVT, en Anglais…) dans les collèges et lycées du
département.
Enfin, la diminution drastique de moyens humains (-50 % en quatre ans) au Centre de ressources
universitaires et pédagogiques (CRUP) de Mende a considérablement dégradé les conditions de travail des
trois personnels actuellement en poste. Ainsi à cette rentrée ceux-ci ne sont plus en capacité d’assurer une
qualité de service public satisfaisante aux 600 usagers de ce service. Le choix de la diminution des horaires
d’ouverture hebdomadaires ne peut pas être considéré comme acceptable pour les 78 étudiants du site
mendois de la FDE ESPE et pour tous les autres usagers du département. La FSU Lozère, comme les autres
organisations membres de l’intersyndicale, demandent qu’une solution satisfaisante et durable soit
rapidement trouvée à cette situation. Elle ne passera que par le retour des moyens humains supprimés par
le réseau Canopé depuis la rentrée 2012.
En cette période, l’actualité est aussi celle aux négociations pour la mise en application du
protocole PPCR (Parcours professionnels, carrières, rémunérations) dans la Fonction publique et dans
l’Education nationale. L’urgence sociale que représente l’amélioration du pouvoir d’achat, la
reconnaissance des qualifications et du travail des agents est la priorité syndicale qui a amené la FSU a
signé ce protocole. Cependant notre organisation continue d’expliciter auprès de l’ensemble des
personnels concernés les points qui posent problème dans ce protocole depuis son adoption : l’
insuffisante revalorisation des grilles au regard des pertes subies depuis plus de 15 ans (pertes aggravées
par 6 années de gel de la valeur du point d’indice) , les mesures prévues ne répondant pas à elles seules à
la déqualification des carrières qui s’est instillée au fil des ans pour aboutir actuellement à une vraie crise
de recrutement dans la profession enseignante , le calendrier trop étalé. Malgré cela, la FSU considère qu'il
s'agit d'un début de revalorisation, et entend désormais consolider cet acquis. Elle continue donc à
intervenir à tous les niveaux pour assurer l'effectivité de cette revalorisation dans les textes d'application
de PPCR et surtout aller plus loin. La FSU continuera à mettre la question des salaires et des carrières des
fonctionnaires au cœur du débat public.
Pour la FSU, cette hausse programmée des rémunérations ne doit pas masquer les problèmes
concrets du terrain, très souvent liés au manque de postes d’agents nécessaires à un service public
d’éducation de qualité pour tous les élèves, et en particulier pour ceux qui connaissent des difficultés
scolaires. Par ailleurs elle ne règle pas la question de l’évaluation des personnels enseignants. Pour nous,
cette évaluation doit être déconnectée de l’évolution des rémunérations. Elle doit rester un outil
pédagogique à la main des différents corps d’inspection et ne doit pas permettre une mainmise
administrative et caporaliste sur les évolutions de carrières des agents par les échelons administratifs de
proximité.
Après les événements dramatiques qui ont encore meurtri notre pays cet été, le sujet de la sécurité
dans et devant les établissements scolaires, est devenu une affaire d’Etat. Dans un contexte médiaticopolitique qui, au nom de la sécurité, développe des discours hautement sécuritaires stigmatisant une
partie de notre société. Des exercices de mise en sécurité ont été organisés dans les établissements durant
les premières semaines de cours. Globalement, ils ont été réalisés intelligemment sans provoquer de
tensions anxiogènes pour les élèves. Cependant des solutions structurelles doivent encore être trouvées
aux nombreuses limites existantes actuellement pour assurer la sécurité au sein des établissements
scolaires : quid des espaces fumeurs hors les murs ? Quid des locaux partagés entre école et particuliers ou
associations dans nos villages ? Quid des nécessaires travaux immobiliers que devront financer des
collectivités territoriales déjà exsangues financièrement ?
La rentrée 2016, la dernière de ce quinquennat, ne s’annonce donc pas meilleure que les quatre
précédentes ! La FSU fait le constat que les enseignants, les parents et les élèves n’auront pas vu
concrètement, malgré l’annonce de la refondation de l’Ecole, les conditions d’enseignement
s’améliorer. Pour la FSU c’est principalement par la lutte contre les inégalités que l’on pourra faire
reculer les menaces qui pèsent désormais sur notre société, et l’amélioration des conditions
d’enseignement est un des leviers qui permet d’agir en ce sens.