les indices - WATSON Patrimoine
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Il y a 85 ans, « jeudi noir» à Wall Street Le jeudi 24 octobre 1929 au matin, un tumulte inhabituel règne au New York Stock Exchange (NYSE), l’une des plus importantes places boursières du monde. Loin d’être une simple effervescence, c’est un raz-de-marée de panique qui ébranle la place. Depuis l’ouverture de la Bourse, les détenteurs de titres ont assisté, incrédules, à un spectaculaire effondrement des cours. Ce «jeudi noir» va être le détonateur de la Grande Dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. Le krach boursier qui débute le jeudi 24 octobre 1929 plonge le monde occidental dans l’une des plus profondes crises économique de son histoire, avec à la clé de nombreuses conséquences. Parmi elles, le développement du nationalisme économique et politique, particulièrement en IMMOBILIER - Le pays dénombrait 2,47 millions d ’é t u d i a n t s Novembre 2016 - N° 14 en 2014, pour s e u l e m e n t 375.000 chambres disponibles. La nécessité de lutter contre le réchauffement climatique commence à impacter les stratégies des fonds d’investissement. Nombre d’entre eux se détournent désormais d’énergies fossiles comme le charbon. Une prise de conscience réelle, mais encore minoritaire en raison du rendement incertain des énergies renouvelables. WHAT’S Parmi les dépenses qui pèsent le plus dans le budget des étudiants,lelogement est en haut du panier, comme le rappelle l’étude de l’Unef publiée lundi. Afin d’en mnimiser l’importance, nombre de jeunes se tournent vers les résidences étudiantes. Mais rares sont les places et nombreux les déçus à l’arrivée. Selon une enquête, la France comptait 2,47 millions d’étudiants en 2014 pour seulement 375.000 chambres disponibles dans ces résidences. Par sa complexité et son on ? REVUE DE PRESSE Pourquoi les grandes places financières sont devenues si instables Par nature, les actions sont des produits financiers risqués. Les investisseurs, notamment les particuliers chinois,onteul’occasiondeledécouvrir cet été.Après avoir enregistré en début d’année son meilleur trimestre depuis septembre 2009, la Bourse de Paris a vécu au troisième sa pire performance depuis quatre ans ! Depuis le mois de mai, se sont enchaînés un mini-krach obligataire, un krach sur les actions chinoises, puis une correction brutale le 24 août dernier (– 3,72% pour le MSCI World, un record depuis septembre 2011). Pourtant, les Bourses de Paris, New York caractère risqué, ce type d’hébergement n’a, jusqu’à récemment, que peu intéressé les promoteurs immobiliers. Les investisseurs commencent néanmoins à lorgner ce marché à la rentabilité locative attractive. D’autant plus que ne cesse de croître avec l’arrivée massive des étudiants asiatiques dans les universités françaises. Ces derniers n’envisagent généralement pas d’être hébergés ailleurs que dans desrésidences étudiantes. Les pouvoirs publics ont pris la mesure du problème et lancé plusieurs grands chantiers, parmi lesquels le plan 40.000 logements lancé en 2013 et dont la fin est prévue pour 2017. Le point Marchés Financiers 28 // Lundi 14 novembre 2016 Les Echos FINANCE &MARCHES LE PÉTROLE CHUTE AU PLUS BAS DEPUIS TROIS MOIS Le prix du baril de brent comme celui de brut américain (WTI) ont décroché, la semaine dernière, pour finir à un plancher depuis début août. La production cumulée de l’Opep a atteint un record de 33,64 millions de barils par jour en octobre, a indiqué l’organisation dans son rapport mensuel. Cette hausse a principalement été tirée par le Nigeria, la Libye et l’Irak. les indices RÉACTIONS À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE Les marchés obligataires renversés par les projets de Donald Trump l Le projet économique de Donald Trump ferait s’envoler déficit et inflation. l De quoi précipiter la fin d’une période de trente ans de taux bas. Guillaume Benoit @gb_eco Le choc est violent. En à peine quarante-huit heures, le taux français à 10 ans est passé de 0,42 à 0,7 %. Et son équivalent allemand qui flirtait avec 0,1 % évolue désormais autour de 0,3 %. Des cas loin d’être isolés. EnEurope,l’ensembledestauxsouverains a suivi l’envolée des taux américains, dans la foulée de la victoire de Donald Trump à l’élection américaine. Les premiers éléments du p r o g r a m m e é c o n om i q u e d u président élu ont en effet de quoi inquiéter les marchés obligataires. Donald Trump a promis des réductions massives d’impôts et un programme de grands projets d’infrastructures pour un montant de 500 milliards de dollars. Cette baisse des rentrées fiscales combinée à une hausse des dépenses alourdirait la dette américaine, déjà à un niveau record, de 5.300 mil- liards supplémentaires. Et la part du déficit américain dans le PIB atteindrait 6,1 %, soit près du double de son niveau actuel. Pour l’instant l’agence Standard & Poor’s ne se montre pas particulièrement inquiète, conservant à la note AA+ des Etats-Unis une perspective stable. Mais les investisseurs, de leur côté, comptent bien demander une prime de risque plus importante pour prêter à Washington. Signe de ce durcissement, selon l’agence Bloomberg, l’émission de mercredi, le lendemain du résultat du vote, a attiré la plus faible demande depuis 2009, notamment de la part d’investisseurs étrangers. BNP Paribas voit, à terme,letauxdes« treasuries »–les emprunts d’Etat américains – à 10 ans passer de 2,1 à 3 %. Cette remontée du coût de la dette est d’autant plus probable que la politiquedunouveauprésidentaura des effets inflationnistes prononcés, cequiaugmenteralapressionsurles rendements américains. NotammentenpoussantlaFedàreleverses taux directeurs. La probabilité d’une hausse dès décembre a repris de la vigueur sur les marchés. Or une hausseglobaledestauxferaitperdre de la valeur aux titres qu’ils possèdent déjà dans leurs portefeuilles. Relance budgétaire Sielleajouéunrôled’électrochoc,la victoire de Donald Trump n’expliquepasàelleseuleceretournement sur le marché des taux. Celui-ci s’inscrit dans un mouvement plus profond, qui a pris de l’ampleur au cours des dernières semaines. Les investisseurs redoutent la fin d’une période de trente-cinq ans qui a été particulièrement favorable aux marchés obligataires, notamment grâce aux politiques monétaires très accommodantes des banques centrales. Or ces dernières, en Europe ou au Japon notamment, semblent montrer leurs limites pour stimuler la croissance. Ce qui justifierait que ce soient les gouvernements qui prennent le relais, avec des plans de relance budgétaire… comme vient de l’annoncer Donald Trump. Et, en Europe, l’idée de s’affranchir des contraintes budgétaires de Maastricht gagne de plus en plus les esprits. Les banques centrales n’ont toutefois pas dit leur dernier mot. Les craintes qui planent depuis quelques semaines sur un ralentissement des achats de dette de la Banque centrale européenne sont en train de s’éloigner. Si une légère hausse des rendements, notamment pour les pays les plus solides de la zone euro, est acceptable, elle se montrera plus attentive à l’évolution des taux des pays d’Europe du Sud. Notamment ceux de l’Italie, qui ont touché, jeudi soir, leur plus haut en quatorze mois. ( Lire l’éditorial de Jean-Marc Vittori Page 9 La dette au cœur des relations Etats-Unis-Chine Donald Trump veut faire pression sur la Chine. Au risque de se fâcher avec un des premiers créanciers des Etats-Unis ? Il en a fait l’un des principaux arguments de sa campagne. Donald Trump a la Chine dans son collimateur. Il accuse le géant asiatique de s’être enrichi sur le dos des EtatsUnis, en « pompant » les emplois américains. Principal objet de ce ressentiment : le déséquilibre de la balance commerciale, qui faisait apparaître, en 2015, un solde de 366 milliards de dollars au bénéfice de Pékin. Le futur président estime que ce résultat est notamment dû à une manipulation du cours des devises par le gouvernement chinoispouraméliorerlacompétitivité de ses exportations. Il veut donc construireunegrandemurailleprotectionniste grâce à une hausse massive des droits de douane. Mais adopter cette ligne dure reviendrait pour Washington à se brouiller avec son principal créancier. Selon les derniers chiffres publiés en août par le Trésor américain, la Chine possède officiellement 1.185 milliards de dollars de « treasuries », les emprunts d’Etat améri- cains. Soit près de 20 % de la dette détenue en dehors du sol américain. Et encore, ce montant n’englobe pas les avoirs de Hong Kong (191 milliards de dollars)… et ceux qui reposent, en toute discrétion, sur des comptes en Belgique. Seul le Japon arriveàrivaliseravecsonvoisin,avec 1.144 milliards de dollars. Arme de dissuasion Ce poids dans la dette américaine offre donc à Pékin un sérieux levier sur son premier partenaire commercial. Une vente massive de titres sur le marché aurait comme conséquence de faire baisser la valeur des « treasuries » et, mécaniquement, d’en faire grimper les taux. D’autant que ces derniers temps la Chine a plutôteutendanceàsedéfairedeses titres américains. Entre août 2015 et août 2016, elle a ainsi cédé pour 85 milliards de dollars d’obligations. Certes, Pékin est sans doute l’un des principaux artisans de la hausse de 47 milliards de dollars des avoirs belges sur la période. Mais le solde reste tout de même négatif. Cette arme de dissuasion doit toutefois être maniée avec précaution. Elle risquerait en effet de faire baisser le dollar. Et de renforcer en contrepartie le yuan. — G. Be. Carl Icahn, la nuit américaine à 1 milliard de dollars Le « hedge fund » activiste, soutien de Donald Trump, a misé 1 milliard de dollars, peu avant l’annonce des résultats, et gagné gros. Carl Icahn, longtemps pressenti pour le poste de secrétaire au Trésor de Trump, préfère rester indépendant. Photo N. Barnard/Getty Images for « New York Times »/AFP Il fait partie du cénacle qui a fêté, en petit comité, l’élection de Donald Trump dans la nuit de mardi à mercredi. Carl Icahn, le célèbre activiste, dont la fortune personnelle est estiméeà16milliardsdedollars,nepouvait pas manquer ce moment, étant un des soutiens indéfectibles du républicain. Mais les affaires ont vite repris le dessus et le gérant de « hedge fund », flairant le « bon coup », s’est éclipsé vers minuit, avant les résultats définitifs, pour miser 1 milliard de dollars sur l’indice Standard & Poor’s 500, alors en chute libre à 2.020 points, via des contrats à terme. Il a ainsi profité du rebond de 7 % de Wall Street en vingt-quatre heures, comme il l’a raconté à l’agence Bloomberg : « J’auraisinvestidavantagesijel’avais pu,carc’estundemesmeilleursinvestissements. L’indice S&P 500 était incroyablement liquide [on pouvait en acheter et vendre de grandes quantités sans en faire varier le cours, NDLR]. Tout le monde paniquait sans la moindre raison », s’est-il félicité. Ce fut une opportunité spéculative historique. Depuis l’élection de Trump, le portefeuille de Carl Icahn a gagné près de 700 millions de dollars et celui de John Paulson, autre « hedge fund » soutien de Trump, a bondi de près de 500 millions de dollars, car il est historiquement très investi sur les valeurs pharmaceutiques,quiontfortement progressé après le résultat. Carl Icahn a été longtemps pressenti comme le futur secrétaire au Trésor de Trump, ce qu’il a encore écarté, estimant qu’il préférait rester indépendant. Il a, en tout cas, donné une série d’interviews afin de rassurer les marchés et Wall Street sur le programme économique du républicain, le seul à prendre la mesure des défis économiques auxquels est confronté le pays. « Cette élection est un pas dans la bonne direction, a-t-il plaidé à la chaîne CNBC. Avant cette élection, mon por- « L’administration Obama était davantage contre les entreprises qu’en leur faveur, ce qui n’aide pas à investir. Cela devrait changer. » CARL ICAHN Président de Icahn Enterprises tefeuille était très couvert et protégé, car j’étais très négatif sur l’économie. L’administration Obama était davantage contre les entreprises qu’en leur faveur, ce qui n’aide pas à investir. Cela devrait changer. » Il a vilipendé le maintien des taux d’intérêt à zéro pendant trop longtemps par la Fed, ce qui dénature la hiérarchie des risques, une critique récurrente chez les « hedge funds ». Ilsouhaitemoinsderégulationdela part de Trump, mais pas pour autant « le Far West », a-t-il insisté. Environnement favorable Ce financier chevronné, raider intrépide, continue de penser que l’environnement est favorable à sa stratégie activiste : les taux d’intérêt sonttoujourstrès bas,ce quipermet de financer aisément des acquisitions. Les entreprises américaines disposent de liquidités « dormantes » et abondantes qui pourraient être mieux employées. Coté sur le Nasdaq, Icahn Enterprises, le holding diversifié de l’activiste, qui regroupe ses participations dans une dizaine de secteurs (énergie, finance, automobile, mines, métaux, immobilier, emballages alimentaires, jeux et casinos…), a vu son cours bondir de 4,6 % après la victoire de Trump. Ce holding est notamment investi dans des sociétés comme American International Group (AIG), Herbalife, Cheniere Energy, Freeport-McMoRan, PayPal,TransoceanetXerox.Lesrendements de son portefeuille ont été volatils, reflétant sa stratégie risquée de paris concentrés sur un nombre restreint de « dossiers ». Depuis 2010, les performances de l’activiste ont évolué entre +34,5 % (2011) et –18 % (2015). Au premier semestre, son fonds perdait encore de l’argent, comme la plupart des activistes. — N. A.-K. 30 // FINANCE & MARCHES LaFrances’allie àlaChinepour investirenAfrique CAPITALINVESTISSEMENT Les deux Etats créent un fonds de 300 millions d’euros pour investir en Afrique et en Asie. Anne Drif @anndrif La France et la Chine renforcent leurs liens économiques. En visite à Paris mardi, le vice-Premier ministre de la République populaire de Chine était venu approfondir les sujets de coopération industrielle avec la France, en particulier sur la filièrenucléaireetl’entréeextrêmement sensible du chinois CNNC au capital d’Areva. Alors que les acquisitions et investissements chinois atteignent un record en Europe et en France, leministredesFinances,Michel Sapin, a tenu à insister sur l’importance du principe de « réciprocité » devant régir les relations entre les deux pays. L’annonce, dans la foulée, d’un véhicule commun d’investissement dans des pays tiers est venue concrétiser cette ambition. La Chine et la France y consacreront 300 millions d’euros dans un premier temps. Seront principalement visées l’Asie et l’Afrique, dans les secteurs de l’énergie renouvelable, de la santé et des infrastructures. Géré par CDC International Capital (CDC IC) et abondé du côté chinois par le fonds souverain CIC, il pourra atteindre une D Des liens historiques 2012. La Caisse des •Dépôts s’allie dans un fonds commun de 250 millions d’euros avec la China Development Bank (CDB). 2014. Un nouveau fonds est lancé à hauteur de 500 millions d’euros. 2015. Création d’un fonds digital de 200 millions avec la CDB, et partenariat de 1 milliard d’euros pour investir dans le Grand Paris avec CIC. • • capacité de 2 milliards d’euros, en s’ouvrant à d’autres investisseurs institutionnels français et chinois. « Cette alliance d’un nouveau type, scellée au travers de ce fonds, vise à promouvoir la coopération économique entre nos deux pays. Plutôt que d’être en concurrence frontale en Afrique, nous investirons en partenariat, explique Laurent Vigier, le président-directeur général de CDC IC. Cette alliance facilitera en outre notre entrée sur les marchés asiatiques, qui restent difficiles à pénétrer. » Jusqu’à présent, la France et la Chine s’étaient concentrées sur des alliances « locales » d’investissements croisés. Un partenariat qui est rapidement monté en puissance. Initié en 2012 par Laurent Vigier, il a d’abord mobilisé 250 millions d’euros avec la China Development Bank, puis le double deux ans plus tard, confié en gestion à Cathay Capital. A l’été 2015, à l’occasion de la visite du Premier ministre chinois, Li Keqiang, les deux partenaires se sont lancés ensemble dans l’investissement numérique au travers d’un nouveau véhicule de 200 millions d’euros. Franchissement d’un nouveau cap C’est alors qu’ils ont franchi un nouveau cap, avec la reprise en main des investissements chinois par le fonds souverain CIC, doté de 800 milliards de dollars dont 50 milliards pour sa branche CIC Capital. En novembre 2015, CDC International a noué un premier accord avec le fonds d’Etat pour mobiliser 1 milliard d’euros en faveur des projets du Grand Paris. Ce front commun à l’international annoncé mardi marque une nouvelle étape. Depuis sa création en 2014, CDC International est parvenu à concentrer, grâce à une série d’alliances avec la Chine, la Russie, le Qatar, la Corée du Sud ou le prince saoudien Al Walid, première fortune du monde arabe, 4 milliards d’euros. Au total, 800 millions ont été déployés dans une dizaine de projets, allant de la société foncière SGI Africa, pour développerdenouveauxcentres commerciaux,auspécialistedes médicaments antidouleur Ethypharm, en passant par le verrier du nord de la France en grande difficulté Arc International. n COMMUNIQUÉ Société Anonyme d’Habitations à Loyer Modéré Au capital de 14 104 731 € Siège social : 141/145 avenue du Prado 13008 MARSEILLE RCS MARSEILLE 415 750 868 Extrait de délibération du conseil d’administration d’Immobilière Méditerranée du 20 octobre 2016 : délégation au directeur général des droits de préemption urbain conformément aux articles L.211-2 ET R.211-5 du code de l’urbanisme A la demande du Président, le Directeur Général informe le conseil que Depuis la loi n°2015-990 du 6 août 2015, dans toute commune, le titulaire du droit de préemption urbain peut déléguer son droit aux organismes d’habitation à loyer modéré, conformément à l’article L.211-2 du Code de l’urbanisme. L’organe compétent pour exercer, par suite d’une telle délégation, au nom d’Immobilière Méditerranée, le droit de préemption urbain prévu par le code de l’urbanisme est le conseil d’administration. Aux termes de l’article R.211-5 du code de l’urbanisme, le directeur général d’Immobilière Méditerranée peut, par délégation du conseil d’administration, être chargé d’exercer au nom de celui-ci, les droits de préemption dont la société serait titulaire ou délégataire. Compte tenu des courts délais de procédure et du nombre de transactions foncières et immobilières, le conseil d’administration ne peut pas se réunir à l’occasion de chaque notification de délégation du droit de préemption urbain. Il est ainsi proposé que le conseil d’administration délègue au directeur général l’exercice, au nom d’Immobilière Méditerranée, des droits de préemption urbain dont elle serait délégataire. Les biens acquis par exercice du droit de préemption en application de l’article L.211-2 du Code de l’urbanisme, ne pourront être utilisés qu’en vue de la réalisation d’opérations d’aménagement ou de construction permettant la réalisation des objectifs fixés dans le programme local de l’habitat ou déterminés en application du premier alinéa de l’article L. 302-8 du code de la construction et de l’habitation. Le directeur général rendra compte de l’exercice des droits de préemption au conseil d’administration au moins une fois par an. La présente délégation de pouvoir au directeur général fera l’objet d’une publication de nature à la rendre opposable aux tiers. Il est demandé au conseil d’autoriser la délégation au directeur général des droits de préemption urbain dont Immobilière Méditerranée serait délégataire dans les conditions susvisées. A l’issue de cet exposé, le conseil à l’unanimité, autorise la délégation au directeur général des droits de préemption urbain dont Immobilière Méditerranée serait délégataire dans les conditions susvisées. Mardi 15 novembre 2016 Les Echos Les obligations dans la tempête après la victoire de Trump DETTES Les marchés obligataires ont effacé plus de 1.000 milliards de dollars. Les opérateurs jouent sur la reflation de l’économie américaine. Sur les marchés obligataires, on attendaitlaFed,onaeul’effetDonald Trump. Depuis la victoire du candidat républicain, le marché obligataire mondial a fondu de plus de 1.000 milliards de dollars. Conséquence de la forte hausse des taux d’intérêt (quand le cours des obligations recule, les taux montent mécaniquement). Les investisseurs craignaient cette issue, mais ils voyaient plus la remontée des taux directeurs delaFedcommedéclencheur.Lavictoire de Trump, dont le programme est perçu comme inflationniste et laxiste en matière d’endettement, a poussélesrendementsàdesniveaux rarement vus cette année. Ainsi, le rendement des emprunts d’Etat américain à 30 ans a atteint 3 % pour la première fois de l’année, alors que le taux à 10 ans est remonté jusqu’à 2,30 %, soit un bond de 35 points de base depuis le 8 novembre. « Il n’y a pas eu de course vers les actifs refuges, mais au contraire une forte hausse de l’appétit pour le risque », concèdent les analystes de la Société Générale. Au total, les actions ont surperformé les obligations de 4,8 % la semaine dernière, selon Bloomberg, l’écart de performance le plus important depuis décembre 2011. « Les opérateurs de marchésonttoujoursentraindedigérerlesimplications d’untelrésultat », indiquent les analystes de JP Morgan, qui reconnaissent avoir été surpris.« Lemessageconciliantduprésident élu Trump, qui mettait l’accent sur les dépenses d’infrastructures et omettaitlesréférencesauxproblèmes commerciaux, a poussé les marchés dans une phase de reflation. » Les anticipations de hausse des taux de la Fed en décembre ont fait le reste. Laremontéedestauxaméricains fait tache d’huile en Europe. Le rendement du taux allemand à 10 ans, le Bund, est au plus haut depuis janvier, à 0,39 % (+21 points de base depuis le 8 novembre). Le taux à 10 ans français est monté jusqu’à 0,86 % (+36 points de base). Plus gênant pour la BCE, les rendements se tendent dans les pays périphériques,notammentenItalie(à2,08 %, au plus haut depuis juillet 2015). La pression monte d’un cran sur l’institution de Francfort, suspectée ces dernières semaines de vouloir mettre fin, plus vite qu’espéré par le marché, à son programme de rachats d’actifs. Vítor Constâncio, vice-présidentdelaBCE,ad’ailleurs tenté d’atténuer les flammes en rappelant « qu’il faudrait se garder de tirer hâtivement des conclusions positives à partir de cette évolution du marché parce qu’elle n’implique pas forcément que l’économie mondiale jouira d’une reprise accélérée avec une croissance plus élevée », ce qui justifie aussi la remontée des taux longs. La Société Générale s’interroge malgré tout sur « la capacité, limitée, des banques centrales à soutenir les obligations ». Croissance molle Pour Aurel BGC, le mouvement ne fait que commencer. Les rendements des obligations d’Etat devraient monter, « sous l’effet de l’incorporation d’anticipations d’une inflation plus forte », même si, selon le courtier, « l’écart entre les rendements des obligations à long terme américaines et allemandes devrait continuer à augmenter ces prochains mois », compte tenu de la politique monétaireplusaccommodantedela BCE,maisaussi« d’unPIBaméricain qui devrait recommencer à croître un peu plus vite que celui de la zone euro ces prochains trimestres ». La volatilité risque en tout cas d’être un peu plus forte à l’approche des réunions de décembre de la Fed et de la BCE. Dans ce contexte de hausse des taux, Moody’s Investor’s Service a réitéré sa mise en garde sur la dette souveraine, dans un « contexte persistant de croissance molle et de changement des politiques budgétairespouvantconduireàunehaussede la dette publique ». En effet, 26 % des 134 dettes d’Etat suivies par l’agence ont une perspective négative contre 17 %ilyaunan.Unniveaujamaisvu depuis 2012. — P. Fay UniCredit va procéderàune augmentation decapital de13 milliardsd’euros BANQUE Jean-Pierre Mustier, l’administrateur délégué, a dorénavant bien pris en main la direction de la banque. Il peaufine son plan stratégique pour muscler les fonds propres d’UniCredit. Olivier Tosseri — Correspondant à Rome Dansunmois,Jean-PierreMustier,à la barre d’UniCredit depuis juillet dernier, présentera son nouveau planindustrielpourremettreàflotla première banque du pays. D’après des sources proches du dossier, il s’apprête à annoncer le 13 décembre prochain, à Londres, une augmentationdecapitalde13milliardsd’euros, près du double des 6 à 8 milliards d’euros évoqués jusqu’ici. L’option d’une levée de fonds massive serait ainsi préférée à celles, plus petites mais régulières, auxquelles MPS a récemment habitué les marchés. Cela permettrait de calmer les inquiétudes des marchés et de la BCE sur le ratio de fonds propres durs, dit « CET1 fully loaded » de la première banque italienne. Il était passé de 10 à 10,82 % fin septembre, loin de sa concurrente Intesa Sanpaolo avec ses 12,9 %, et trop proche du seuil minimum exigé par la Banque centrale européenne, que l’institution communiquera ces jours-ci à la banque avant que celle-ci le rende public le mois prochain. L’amélioration récente de ce ratio est due en grande partie à l’optimisation des fonds propres et à une gestion plus rigoureuse du portefeuille d’actifs. Depuis l’arrivée de Jean-Pierre Mustier, UniCredit a cédé une participation de 30 % dans la banque en ligne FinecoBank. Le groupe bancaire est parailleursencoursdenégociations pourvendreunenouvelletranchede sa filiale polonaise Pekao et il décidera prochainement à qui vendre sa filiale de gestion d’actifs Pioneer Investments avec, parmi les mieux placés, le français Amundi. Des administrateurs unis Aucune fusion à l’ordre du jour, en revanche, avec un autre français, la Société Générale. Des rumeurs sur lesquelles UniCredit ne souhaite pas s’exprimer. « Nous avons bien mieux à faire et nous sommes bien assez occupésavecd’autresdossiers »,commentaitlundiunesourceinterne.Ils ne manquent pas en effet, à commencer par les crédits détériorés (NPL pour « non-profit loans ») qui s’élevaient à 20 milliards d’euros fin septembre. Ils ont baissé de 12 milliards d’euros depuis 2014 et de 8 % ces neufs derniers mois, avec une accélération des cessions à des spécialistes du rachat de dette tels que Kruk Group, Pimco, Cerberus ou Fortress. Ce dossier et les pertes qu’il promet d’entraîner ont pesé dans la décision de procéder à une augmentation de capital massive. Ils seront évidemment l’un des axes majeurs du prochain plan industriel de la banque avec la « réduction des coûts »etune« approchetrèsdisciplinée en termes de risque pour saisir toutes les opportunités », comme l’avait indiqué Jean-Pierre Mustier dès sa prise de fonction. La crainte d’une dilution des principauxactionnaires,telsquelefonds Aabar (5 %) et le bloc des fondations (8 % environ), suite à la recapitalisationquiseprofile,n’entameenrienla détermination de Jean-Pierre Mustier. Il peut compter sur la confiance de son conseil d’administration conscient que l’unité est indispensable pour « faire ce qui est le mieux pour la banque » et « affronter des défisimportants »promisparlenouvel administrateur délégué dans sa premièrelettreenvoyéeauxsalariés. ( Lire également « Crible » Page 38 // 27 Les Echos Mercredi 23 novembre 2016 FINANCE &MARCHES L’ÉTAIN, AU PLUS HAUT DEPUIS PLUS DE DEUX ANS L’étain a gagné plus de 6 % sur les quatre dernières séances. Depuis janvier 2016, il enregistre la meilleure performance sur le London Metal Exchange derrière le zinc. Les exportations d’Indonésie ont ralenti ; et les stocks sont au plus bas depuis 2004. Certains experts tablent sur un prix de 30.000 dollars la tonne pour 2018-2019, contre 21.210 actuellement. les indices Bourse : records en série à Wall Street l Le Dow Jones, le Nasdaq et l’indice S&P 500 ont enregistré mardi de nouveaux records historiques. l Wall Street profite des espoirs de relance de l’économie américaine, mais aussi du rebond du pétrole. MARCHÉ FINANCIER C’était jour de première à Wall Street : première fois de son histoire que le vénérable indice Dow Jones franchit la barre des 19.000 points, première fois que le S&P 500 passe au-dessus des 2.200 points et première fois depuis 1999 que les grandsindicesaméricainstouchent ensemble un record historique. Le Nasdaq, mais aussi l’indice des petites valeurs Russell 2000 ont aussi inscrit un nouveau plus haut en séance mardi. Une série de records qui intervient quelques jours après l’électionsurprisedeDonaldTrump à la présidence des Etats-Unis. Cette perspective qui, un temps, effrayait les investisseurs, s’est transformée en espoir de relance de l’économie, sur fond de baisse d’impôts et d’investissementsmassifs.Avec,àla clef, le pari d’un rebond des profits des entreprises américaines après 15 mois de repli. Faute d’informations précises sur le programme économique que Trump mettra en place début 2017, les investisseurs semblent surtout en être réduits à fantasmer les effets sur les actions américaines. L’essentiel de la cote à la fête En attendant, l’ascension de Wall Street ne s’essouffle pas. Depuis l’élection de Donald Trump, l’indice S&P 500 gagne 2,96 % et le Dow Jones 3,77 %. Le Nasdaq (+3,71 %) a déjà rattrapé son retard. Dans un premier temps, les investisseurs avaient opéré un tri sur le marché entre les valeurs « pro-Trump » et les autres, dont une partie des valeurs de la Silicon Valley. Depuis, la majeure partie de la cote en profite et pas seulement les banques (Goldman Sachs +15 %), les groupes aurifères (Freeport +24 %) ou les engins de chantier (Caterpillar +10%).Lefabricantdemicroproces- seurs NVidia affiche ainsi la plus forte hausse du S&P 500 depuis le 8 novembre (+30 %), devançant deux groupes très sensible à la consommation : Staples (ameublement, +29 %) et Kohl’s Corp (grande distribution, +27 %). Les valeurs pétrolières participent à la fête. Moins en raison de la victoire de Trump que delaperspectived’unaccordausein del’Opeppourlimiterlaproduction de l’or noir. Les producteurs de pétrole de schiste pourraient profiter d’un rebond du prix du WTI pour rouvrir des puits. Enfin, un autre élément a pu aussi soutenir Wall Street : Thanksgiving, le 24 novembre. « Les marchés américains poussent souvent à la hausse avant un long week end », explique Aurel BGC. Cette année, la dinde pourrait être particulièrement grasse. — P. Fay ( Lire également « Crible » Page 38 Comment Donald Trump va relancer les rachats d’actions Selon Goldman Sachs, les rachats d’actions vont rebondir de 30 % en 2017. La politique fiscale du nouveau président américain n’y sera pas étrangère. Pierrick Fay [email protected] Après Apple en 2012, après Google en 2015, Facebook vient rejoindre la cohortedesgéantsdelatechnologie qui rachètent leurs actions en masse. Le réseau social va en effet lancer,début2017,sonpremierplan de rachat d’actions. Six milliards de dollars pour un groupe fort d’une trésorerie de 26 milliards « Facebook dégage de tels niveaux de cash dans son activité qu’il n’a pas forcément de projets d’investissements à mettre en face », justifie Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC. Si le groupe reste loin des plans gigantesques d’Apple (10,9 mil- liards par trimestre), General Electric (7,6 milliards) ou AbbVie (3,4 milliards), la décision de Facebook marque un tournant dans le domaine des rachats d’actions qui tendait à s’essouffler depuis un an. Le deuxième trimestre 2016 a notamment été le plus faible depuis 2013, selon FactSet. Les raisons sont multiples. D’abord, les entreprises américaines ont enregistré, fin juin, leur cinquième trimestre de suite de baisse de leurs résultats. Difficile alors de rendre plus de cash aux actionnaires, même si la tentation est grande de soutenir les cours de Bourse, grâce à l’augmentation du bénéfice net calculé par action. Ensuite la remontée, attendue, des taux d’intérêt aux Etats-Unis pourrait réduire la tendance des entreprises à s’endetter pour racheter leurs actions… « Cela pourrait devenir plus difficile ou plus cher de financer les rachats d’actions », estimait, il y a quelques semaines, la avoir légèrement ralenti leur croissance cette année (+6 %, à 602 milliards de dollars). Les entreprises du S&P 500 devraient racheter l’an pro chain p our 780 milliards de leurs propres actions, soit une hausse de 30 %, la plus forte depuis 2011. Un montant colossal de cash banque Citigroup. Enfin, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 sont auplushauthistorique.Lavalorisation élevée des actions pourrait donc conduire les entreprises à être moins offensives dans ce domaine. Difficile de créer de la valeur en annulant des actions que l’on a payées trop cher… Pourtant, selon Goldman Sachs, les rachats d’actions pourraient rebondir fortement en 2017, après L’élection de Donald Trump pourraitdonneruncoupd’accélérateurà cette pratique. Son programme prévoit en effet une baisse des impôts sur les sociétés ainsi qu’une diminution des taxes perçues lors du rapatriement des bénéfices accumulés à l’étranger. Selon Goldman Sachs, 200 milliards de dollars pourraient ainsi retourner aux Etats-Unis dès 2017, dont 150 milliards serviront aux rachats d’actions. « Les entreprises ne vont pas pouvoir investir tout cet argent, d’autant plus que ces sommes seront concentrées sur quelques grosses entreprises », souligne Tangi Le Liboux, qui estime aussi qu’une « baisse de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 20 ou 15 % représente un montant colossal de cash qui va venir gonfler les bénéfices des entreprises américaines ». Dans le même temps, l’investissement, qui reste contraint par la baisse de la productivité aux Etats-Unis, ne pourrait croître que de 6 % (après +1 % en 2016). Ce serait donc une bonne nouvelle pour Wall Street, toujours en quête de carburant pour poursuivre une embellie boursière qui dure depuis huit ans. Les rachats d’actions sont au cœur de la performance boursière des entreprises. Selon Morgan Stanley, les rachats de titres expliquent la moitié de la progression du bénéfice par action aux Etats-Unis depuis 2007. Ainsi l’indiceS&P500Buybackprogresse de 13,3 % depuis le début de l’année contre +7,55 % pour le S&P 500. Sur huit ans, l’écart est encore plus énorme : 301 % contre 155 %. n Les entreprises américaines face au défi de la faible productivité Wall Street privilégie les rachats d’actions au détriment des investissements dans un contexte de faible productivité. En 2016, les entreprises américaines vont verser, selon Goldman Sachs, 1.038 milliards de dollars à leurs actionnaires,viadesrachatsd’actions et des dividendes. Dans le même temps, les entreprises ne devraient dépenser en investissement que 670milliardsdedollars(horsR&Det acquisitions), à peine plus qu’en 2015. En 2017, les rachats d’actions devraient même dépasser, à eux seuls,lemontantdesinvestissements aux Etats-Unis pour la deuxième fois seulement en vingt ans. Les freins à l’investissement sont en effet nombreux aux Etats-Unis. D’abord, les entreprises n’utilisent leurs capacités de production qu’à 75 %, contre 80 % en moyenne sur le long terme. En outre, souligne Aurel BGC, « le potentiel de croissance économique a diminué. Les entreprises hésitent donc à accroître leurs immobilisations de peur de ne pas rentabiliser leurs investissementssilademandeespéréen’est pas au rendez-vous ». La perspective d’un durcissement des conditions de crédit aux Etats-Unis, mais aussi de hausse des salaires, les rend aussi plus prudents. Or, selon Lisa Turk chez Edmond de Rothschild AM (Edram), « tant que la rentabilitédesinvestissementsserafaible,les directeurs continueront de privilégier le rachat de leurs propres actions ». Ralentissement structurel Mais le principal frein reste sans doute le ralentissement structurel de la productivité, retombée à son niveau, très bas, des années 1980. Dans ce contexte, reconnaît Mathilde Lemoine, chef économiste chez Edram, « les entrepri- ses ne prennent pas le risque d’investir et préfèrent embaucher des salariés peu qualifiés. Tant que la productivité n’augmentera pas, je ne crois pas à un redémarrage de l’investissement ». La question de la productivité n’est pas neutre pour une économie ancrée dans un cycle de croissance remarquablement long (depuis 2008). In fine, la productiivté définit le rythme de croissance. « Aujourd’hui, la productivité augmente de 0,5 % par an en tendance, soit la croissance de la population active. Est-ce à dire que la croissance tendancielle aux Etats-Unis est de 1 % ? », s’interroge B enjamin Melman chez Edram. Pour lui, la productivité, « point faible d’une économie qui a encore de beaux jours de vant elle », devrait se reprendre. « Le ralentissement peut s’expliquer par le trou d’air de l’investissement au moment de la crise, car il y a souvent un décalage entre l’investissement et la productivité ». En attendant, la pression sur les marges des entreprises risque de devenir plus forte. Hausse du salaire minimum « Si la productivité faiblit, il suffit que les salaires augmentent un peu pour que cela se traduise par de l’inflation, et donc des tensions sur les marges », souligne Benjamin Melman. « Or, dans une situation proche du pleinemploi, les salaires commencent à se redresser, ce qui pourrait à termes pesersurl’investissementetrenvoyer les premiers signes d’un retournement cyclique. » C’est un peu le serpent qui se mord la queue : pas d’investissementcarpasdeproductivité, mais sans investissement, difficile de l’améliorer. L’élection de Donald Trump pourrait toutefois changer la donne. D’abord, parce qu’il veut multiplier les investissements dans les infrastructures, la défense, mais aussi parce qu’il souhaite une haussedusalaireminimum.Cequi, associé au départ massif d’immigrants sans papiers à bas salaire, pourrait inciter les entreprises à investir, elles aussi, pour gagner en productivité. C’est l’espoir affiché par Stanley Fischer, vice-président de la Fed : « La combinaison d’une amélioration des infrastructures, d’une meilleure éducation, d’un encouragement à l’investissement privé et d’une régulation plus efficace a probablement un rôle à jouer dans la promotion d’une croissance plus rapide de la productivité et du niveau de vie. » — P. Fay Le point Fiscalité 04 // FRANCE Jeudi 24 novembre 2016 Les Echos Lesdépartsàl’étranger descontribuablesaisésnefaiblissentpas l Les expatriations chez les foyers gagnant plus de 100.000 euros par an continuent d’augmenter. l Les départs concernent près de 1 % des contribuables les plus fortunés. FISCALITÉ Ingrid Feuerstein @In_Feuerstein C’est désormais une tendance lourde : il y a, chaque année, plusieurs milliers de contribuables aisés qui quittent la France. Selon le rapport annuel du ministère des Finances, transmis au président Les Républicains de la commission des Finances, Gilles Carrez, les départs à l’étranger chez les foyers dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100.000 euros ont continué d’augmenter en 2014, dernière année pour laquelle ces données sont disponibles. L’administration fiscale a enregistré plus de 4.100 départs chez ces ménages, soit une nouvelle hausse de 10 % en un an. Objet de nombreux fantasmes et d’interminables débats, l’exil fiscal est difficile à appréhender dans la mesure où le registre des Français de l’étranger n’est pas exhaustif, l’inscription n’étant pas obligatoire. Plus fiables, les données de l’administration fiscale ne traduisent pas les motivations réelles de l’expatriation, sachant que les sondages des réseaux consulaires montrent le plus souvent que ce sont les opportunités professionnelles qui poussent les Français à partir. Un effet cumulatif Les données de Bercy, publiées depuis 2012 et qui remontent jusqu’à 2007, commencent à donner suffisamment de recul pour mieux cerner ce phénomène. En hausse continuedepuis2007,lesdépartsse sont clairement accélérés à partir de 2011 (on comptait seulement 1.330 départs en 2010), même si on est loin de l’exode massif parfois dénoncé par l’opposition. L’expatriation représente chaque année environ 0,6 % des foyers gagnant plus de 100.000 euros. Mais compte tenu de la concentration de l’impôt sur le revenu, le phénomène peut déjà avoir des incidences sur les recettes fiscales. Ces ménages représentent en effet près de 38 % desrecettesdel’impôtsurlerevenu. Et l’effet cumulatif joue. Chez les contribuables les plus fortunés, le nombre de départs a accusé une légère baisse en 2014. Parmi les ménages dont le revenu est supérieur à 300.000 euros, on compte ainsi 589 départs en 2014, contre 659 en 2013. Cela représente un peu plus de 1 % des foyers situés dans ce niveau de revenu. Là aussi, la tendance de long terme est plutôt à la hausse puisque, entre 2007 et 2010, l’administration enregistrait entre 130 et 170 départs chaque année. En 2014, la France a même perdu quelques très hauts revenus : 127 chez les foyers gagnant plus de 700.000 euros, dont 75 dans la catégorie des revenus supérieurs à 1 million d’euros. Redevables ISF : des retours On constate une évolution similaire concernant les redevables de l’ISF. Chez les patrimoines de plus de 1,3 million d’euros, les départs ont légèrement baissé en 2014, passant de 815 à 784, mais ils avaient augmenté de 10 % à 20 % par an depuis 2011. Chaque année, ces départs font perdre à la France entre 15 et 30 millions d’euros de recettes d’ISF. Parmi les assujettis qui sont partis en 2014, plus de 60 % déclaraient un revenu fiscal de référence supérieur à 100.000 euros, ce qui donne une idée de la « substance fiscale » qui s’évapore ainsi. Environ 20 % déclaraient un patrimoine 4.100 LE NOMBRE DE DÉPARTS de contribuables dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100.000 euros qui sont partis en 2014. net supérieur à 4,5 millions d’euros. Chez les redevables de l’ISF, on observe en parallèle une hausse des retours (300 en 2014, contre 225 en 2013), mais ils rapportent moins aux finances publiques : seulement 2,4 millions en 2014. Ledernierindicateurpermettant de mesurer l’exil fiscal est celui des déclarations d’«exit tax», cet impôt recréé en 2011 qui frappe les plusvalues latentes des candidats à l’expatriation. Son objectif, au départ, était de limiter l’exil temporaire de chefs d’entreprise voulant céder leurs participations dans des conditions fiscales plus avantageuses. Elle est devenue, par la suite, unetaxevisantlescontribuablesles plus aisés tentés de partir pour des raisons fiscales. Là encore, la tendance de fond se confirme : après une forte augmentation en 2012 et 2013, le nombre de départs s’est stabilisé en 2014, autour de 400 déclarations.Celasignifieque,encumulé sur quatre ans, l’administration a enregistré près de 1.400 départs, la plupart étant des chefs d’entreprise. Près de 70 % d’entre eux déclaraient un revenu fiscal de plus de 100.000 euros. ( L’éditorial d’Etienne Lefebvre Page 9 Royaume-Uni,Etats-Unis etSuisse parmiles destinationsprivilégiées Le rapport annuel de Bercy dresse dans les grandes lignes un portrait-robot de ces ménages qui quittent la France. Qui sont ces contribuables candidats à l’expatriation ? Le rapport annuel de Bercy dresse dans les grandes lignes un portrait-robot de ces ménages qui quittent la France. La typologie n’est pas tout à fait la même selon le niveau de revenu, les destinations non plus. Ce qui vient nuancer l’argument de Bercy, selon lequel c’est l’augmentation de la mobilité internationale qui expliquerait la hausse des départs. Les données globales montrent que les célibataires sont dominants c h e z l e s ex p a t r i é s ( 6 5 % d e s départs). On recense des départs parmi toutes les classes d’âge, à la fois chez les 18-30 ans qui partent pour un stage ou un premier emploi, et chez les plus de 60 ans souhaitant couler leur retraite sous d’autres cieux. Le revenu fiscal médian l’année précédant le départ s’élève à un peu plus de 25.000 euros. Si le Royaume-Uni arrive en tête avec 10 % des départs, d’autres destinations connaissent un certain succès, notamment le Canada (6 %) et l’Espagne (5 %). Pour les contribuables aisés, le profil diffère sensiblement. Chez les ménages gagnant plus de 100.000 euros, on compte sans surprise beaucoup moins de jeunes parmi les candidats au départ, la majorité des déclarants se situant dans la tranche d’âge de 30 à 50 ans. Ilspartentleplussouventenfamille (84 % d’entre eux), avec deux ou trois enfants (49 % d’entre eux). Le Royaume-Uni reste toujours privilégié (11 % des départs), mais les Le Royaume-Uni attire les expatriés déclarant plus de 300.000 euros annuels de revenus. Etats-Unis ont eux aussi la cote (13 %). La Suisse a fait une percée notable puisqu’elle se place maintenant en tête des destinations, malgré la levée du secret bancaire. Le rapport montre que la Belgique attire ceux dont les revenus de capitaux mobiliers sont plus élevés (la fiscalitésurlesplus-valuesyestparticulièrement favorable). Le revenu fiscal de référence médian pour ces ménages s’élevait à 147.000 euros l’année précédant le départ, sauf pour le Royaume-Uni, où il atteignait un niveau bien supérieur (178.239 euros par an), sans doute en raison de la prédominance de l’industrie financière. Brexit : quel impact futur ? Si l’on restreint l’analyse aux foyers déclarant plus de 300.000 euros, on voit que le Royaume-Uni arrive très clairement en tête des départs. Cette destination représentait 20 % des départs en 2014, contre seulement10 %en2012,mêmesicesdonnées sont à manipuler avec précaution étant donné le plus faible nombre de foyers concernés (quelques centaines). L’année précédant le départ, le revenu fiscal de référence médian se situait à 455.000 euros. Leur situation familiale est globalement la même que les foyers déclarant plus de 100.000 euros, sauf qu’ils sont en moyenne plus âgés. Chez les assujettis à l’ISF, la Suisse a longtemps fait figure de terre de prédilection. Elle représentait il y a cinq ans plus de un départ sur cinq. Mais on a observé ces dernières années un recul au profit du Royaume-Uni, en forte progression. Une tendance qui pourrait s’inverser avec le « Brexit » ? En 2014, les mouvements en sens inverse restaient encore assez rares. Seuls 36 contribuables soumis à l’ISF ont franchi la Manche de Londres à Paris. — In. F. Le point Taux 28 // Mercredi 16 novembre 2016 Les Echos FINANCE &MARCHÉS LES COURS DU PÉTROLE S’ENVOLENT A deux semaines de la prochaine réunion de l’Opep, la spéculation sur un éventuel accord pour réduire la production a propulsé mardi le prix du baril de pétrole de plus de 4 % à Londres et à New York. Selon Bloomberg, le Qatar, l’Algérie et le Venezuela tenteraient actuellement une ultime démarche diplomatique afin de convaincre les membres du cartel. les indices Laremontée des taux rebatles cartes surles marchés actions l Les valeurs cycliques et sensibles aux taux d’intérêt se redressent fortement. l Les marchés parient sur plus de croissance et d’inflation en 2017. Trois exemples de rotation en cours Shutterstock Développés contre émergents 2016 devait être l’année de la revanche pour les marchés émergents qui sous-performent les Bourses développées depuis 5 ans. Le MSCI EM avait gagné plus de 16 % au 8 septembre, mais les craintes de remontée des taux de la Fed et la hausse du dollar pourrait changer la donne et pénaliser ces marchés. L’indice a reperdu 9,6 % depuis. Banques contre Silicon Valley L’année 2016 avait mal démarré. Si le palmarès boursier en porte encore les stigmates, la situation s’est améliorée depuis l’été. Au premier semestre, marqué par deux chocs (pétrolier et Brexit), les actions européennes ont perdu 9,8 %, dont – 8,62 % pour l’indice CAC40àParisalorsqueWallStreet a mieux résisté (+2,69 %), grâce à la baisse du dollar. Au second semestre, changement de décor. L’indice STOXX Europe 600 s’est ainsi repris de 2,8 % (+7,06 % pour le CAC 40), quand l’indice S&P 500 a encore gagné 3,44 %. Changement brutal Mais le changement le plus important se manifeste en fait à l’intérieur des indices, avec l’émergence d’une véritable rotation sectorielle. « Les secteurs des banques, de l’auto et des assurances qui avaient les pires performances en Europe au premier semestresontdésormaisdanslesquatre meilleures performances du jours après le référendum britannique, les taux en zone euro ont trouvé leur plancher », explique Aurel BGC. La rotation sectorielle a justement coïncidé avec le rebond des rendements obligataires, dont les financières ont profité en premier lieu.Iloffreuneboufféed’oxygèneà un secteur dont les marges étaient sous-pression. « L’opinion des marchés a évolué, reconnaissent les L’opinion des marchés sur les taux a changé. Ils tablent désormais sur une hausse. analystes de SYZ AM. Convaincus jusqu’alors que les taux stagneraient à de bas niveaux sur la durée, les investisseurs tablent désormais sur leur remontée. » Car, au-delà des taux, c’est l’environnement économique qui est en train de changer. Les marchés ont revu en hausse leurs anticipations d’inflation, surtout aux Etats-Unis, dans le sillage des prix pétroliers. Et, ils sont aussi optimistes pour la croissance, qui reprend notamment dans les pays émergents (Russie, Brésil). Deux facteurs qui éloignent le spectre de la déflation et pourraient inciter les banques centrales américaine et européenne à resserrer – un peu – leur politique monétaire en 2017. Plus de profits Plus d’inflation (et donc de capacité à augmenter les prix), plus de croissance, cela signifie potentiellement aussi plus de profits pour les entreprises, notamment les plus sensibles aux cycles économiques. De ce point de vue, la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine n’a fait qu’accélérer cette tendance à la rotation sectorielle, son programme étant jugé procroissance, mais aussi proinflation. Les valeurs financières du S&P 500 (+9,6 %) et les industrielles (+4,64 %) ont ainsi surperformé le secteur de la consommation de base (–4,21 %) depuis le 8 novembre. Ce mouvement de rotation est-il durable ? Cela dépendra principalement de l’évolution future des taux d’intérêt et, donc, des décisions qui seront prises par la Fed et la BCE. Rendez-vous est pris en décembre. n Shutterstock Pierrick Fay @pierrickfay second, à ce jour », constate Aurel BGC. Cela se vérifie sur l’indice Euro STOXX 50 avec les belles performances depuis fin juin d’ING Group (+43 %), de Banco Santander (+27 %), d’Intesa Sanpaolo (+26 %), mais aussi de BMW (+24 %) ou Daimler (+20 %) quand les groupes de services comme Engie et E.ON (–20 %) ou de consommation comme Anheuser-Busch InBev (–18 %)ouUnilever(–12 %)souffrent. « Les titres qui étaient les plus prisés dans un contexte de taux faibles, à l’instar des valeurs du secteur de l’immobilier, des titres peu volatils ou des actions à dividendes élevés, ont vu leurs cours dévisser fortement, note SYZAM.Al’inverse,les valeursfinancières ou valeurs de rendement, boudées jusqu’alors par les investisseurs, produisent désormais des performances supérieures à celle du marché. » Barclays a ainsi chiffré que l’investissement,enEurope,dansles valeurs décotées, a surperformé les valeurs défensives (peu volatiles) de près de 17 % depuis le Brexit, avec notammentunesurperformancede 28 %desbanquesfaceausecteurdes biens de consommation de base. Pourquoi ce changement brutal d’un semestre à l’autre ? « Quelques Cycliques contre consommation Franck Fife/AFP BOURSE Alors que l’indice S&P 500 des financières a rebondi de 10,8 % depuis la victoire de Trump, les stars de la high-tech souffrent. L’indice S&P 500 IT a perdu 3,05 %, avec un repli de 8,7 % pour Amazon, de 7,3 % pour Facebook et de 7,2 % pour Alphabet. Un secteur jugé cher en Bourse, malgré des perspectives de croissance intactes. En début d’année, les investisseurs recherchaient des valeurs avec une bonne visibilité quitte à les payer plus cher. Aujourd’hui, ils misent sur les cycliques, délaissées en raison des risques sur la croissance. Conséquence, Danone et L’Oréal affichent des performances négatives au second semestre quand LafargeHolcim, Schneider et Saint-Gobain se redressent. Les gendarmes de Wall Street font leurs cartons GOUVERNANCE La chef de la SEC, Mary Jo White, est la première à annoncer son départ. Son successeur sera sûrement plus accommodant. Lucie Robequain @robequain — Bureau de New York Mary Jo White quittera la tête de la SEC en janvier prochain. Photo SEC.gov C’est un départ qui en appelle beaucoup d’autres dans les prochaines semaines. La patronne du gen- darme de la Bourse (Securities and Exchange Commission), Mary Jo White, vient d’annoncer sa démission à compter de janvier prochain – le dernier mois de Barack Obama au pouvoir. L’élection de Donald Trump n’y est pour rien, puisqu’elle avaitfaitpartdesesintentionsavant. Mais son départ prend une tout autretournuredepuisquelemilliardaire a remporté la présidentielle. Rupture Le successeur de Mary Jo White sera, de fait, beaucoup plus accommodant que celui qu’aurait choisi Hillary Clinton si elle avait gagné l’élection. Parmi les favoris de Donald Trump figurent Michael Piwowar, Paul Atkins et Anthony Scaramucci – trois adeptes de la déréglementation bancaire. « Le patron de la SEC a la responsabilité de stopper la diabolisation de Wall Street », a ainsi fait valoir Anthony Scaramucci, la semaine dernière. C’est une rupture pour Wall Street, qui avait plutôt subi un surcroît d’attention récemment : le nombre de condamnations prononcées par la SEC n’a cessé d’augmenter ces dernières années pour franchir un nouveau record l’an dernier (548). Quoique très critiquée par la gauche, qui la juge trop indulgente à l’égard des banquiers, Mary Jo White a réussi à faire bouger les lignes en quatre ans : elle a condamné une agence de notation, Standard & Poor’s, pour son implication dans la crise financière, ce qui n’était jamais arrivé avant elle. Elle a également placé sous surveillance les fonds monétaires, spécialisés dans les emprunts de court terme aux entreprises et considérés jusqu’alors comme la quintessence de la « finance de l’ombre ». Mary Jo White n’est pas la seule à préparer ses cartons. Des changements de têtes sont également attendus chez les autres régulateurs bancaires (FDIC, OCC). Mais le départ le plus marquant sera certainement celui de Daniel Tarullo, l’homme chargé de contrôler les banques au sein de la Réserve fédérale. Il a de fortes chances de quitter son poste en début d’année pro- chaine, laissant à la droite un siège hautement stratégique pour déréglementer Wall Street. « C’est un scandale ! » Le pouvoir des régulateurs bancaires sera d’autant plus réduit que les républicains souhaitent raboter leur budget au Congrès. Si les banques s’attendent à des jours meilleurs, ce n’est pas forcément le cas des grands PDG. Donald Trump a eu des mots très durs pour qualifier la manière dont ils se rémunéraient. « Ils se font un argent incroyable. C’est un scandale !» avait-il lancé il y a quelques mois sur CBS. Confronté à la réalité du pouvoir, le présidentTrumppourraitêtretoutefois plus indulgent que le candidat. n FINANCE & MARCHES // 31 Les Echos Mardi 22 novembre 2016 L’envolée des taux longs menace la stabilité financière Portugal : grandes manœuvres dans la banque BANQUE l Les rendements italien à 50 ans et belge à 100 ans s’envolent. l La remontée des taux crée des risques pour la valeur des portefeuilles. MARCHÉ OBLIGATAIRE Guillaume Benoit @gb_eco Av i s d e g r o s t e m p s s u r l e s emprunts longs. Six semaines après avoir placé ses premières obligations à 50 ans – 5 milliards d’euros à 2,85 % –, l’Italie déchante. Les titres ont perdu 11 % de leur valeur et leur rendement a bondi à près de 3,40 %. Une déroute qui s’explique notamment par l’instabilité politique et économique liée au référendum constitutionnel qui aura lieu le 4 décembre prochain (lire aussi ci-dessous). Mais le phénomène touche tous les emprunts d’Etatlespluslongs.Lesobligations à 100 ans émises en mai par la Belgique, qui a voulu profiter des conditions de marché exceptionnelles, ont chuté de plus de 15 % en quelques jours. La cause ? La brutale hausse des taux obligataires qui a suivi l’élec- tion de Donald Trump. Or, la valeur d’une obligation diminue lorsque les taux montent car elle souffre de la comparaison avec les nouveaux titres offrant un meilleur rendement. Surtout, plus la maturité est élevée, plus la baisse du titre est importante : c’est ce que les marchés appellent le risque de taux. « Pour un titre et une maturité donnée, une hausse de taux de 1 % se traduira par exemple par une baisse de 10 % de sa valeur », explique Pierre Gruson, professeur de finances à la Kedge Business School de Bordeaux. « Depuis le 8 novembre, les rendements des emprunts d’Etat français à 10 ans et 30 ans ont tous deux progressé d’environ 23 points de base, constate Cyril Regnat chez Natixis. Mais pour un investissement de 10 millions d’euros, la perte de valeur n’est que de 230.000 euros pour le 10 ans, contre près de 750.000 euros pour le 30 ans. » Le prix des obligations belges à 100 ans baisse, de son côté, de 20 % lorsque leur taux progresse de 1 %. Pour les investisseurs qui ont ces titres en portefeuilles, la remontée des rendements est donc particulièrement préoccupante. Les acheteurs de titres très longs sont majoritairement des fonds de pension ou des assureurs-vie, qui sont tenus de comptabiliser les obligations à leur valeur de marché (« marktomarket »)dansleurbilan. Risques de pertes comptables « Toute baisse de valeur d’un titre se traduit par une perte comptable qui nécessite de passer une provision, soulignePierreGruson.Lesprochaines publications de résultats au 31 décembre et au 31 mars risquent d’être douloureuses pour certains acteurs. » Certains ont toutefois l’habitude de se couvrir contre ce risque, grâce à des produits dérivés (« swap ») permettant de passer d’un taux fixe à un taux variable. En outre, une perte comptable n’est pas nécessairement synonyme de perte réelle : le gérant ne perd pas d’argent s’ilconserveletitrejusqu’àmaturité. Même si tous les gérants n’ont pas de dette semi-centenaire ou centenaire en portefeuille, ils ont eu tendance à allonger tout de même la maturité de leurs titres. Une stratégie pour trouver un peu de rendement dans un univers de taux bas, voire négatifs. Les investisseurs sont donc plus exposés à la hausse des taux. Un danger surveillé de près par le régulateur. « Le risque de taux est actuellement l’une des principales menaces pour la stabilité financière », reconnaît un proche de l’institut monétaire. « Ce qui se passe aujourd’hui sur les taux ital i e n s e t b e l ge s d e v ra i t s e r v i r d’alerte. » Ce type d'opérations peut in fine se retourner contre les Etats. Vouloir verrouiller des taux bas sur des maturités ultra longues est certes un avantage pour les finances publiques mais, en cas de retournement de marché, cela accroît la défianceàleurégard.C’estpeut-être la raison qui explique que la France ne se lance pas dans une émission au-delà de 50 ans. n L’Italie, nouvel homme malade des marchés La Bourse italienne chute depuis le début de l’année. Les taux flambent. Le risque politique s’ajoute à une économie fragile. C’est la plus mauvaise performance des Bourses mondiales (en monnaie locale, avec celle de Lusaka). Malgré le rebond de ces derniers jours, la Bourse de Milan perd 23,9 % depuis le début de l’année. Loin, très loin du STOXX Europe 600 pourtant guère vaillant (–7 %). On trouve 6 valeurs italiennes dans le palmarès des 10 plus fortes baisses de cet indice paneuropéen. Si les banques trustent les mauvaises places, la fine fleur de l’industrie italienne n’est pas épargnée, comme Saipem (–57 %), Leonardo-Finmeccanica (–7 %), Fiat (–17 %), Luxottica (–18 %), Mediaset (–40 %) ou Telecom Italia (–42 %). Le tableau n’est guère plus reluisant sur le marché obligataire italien. Les taux s’enflamment depuis quelques semaines.A2,067 %,letauxà10ans est au plus haut depuis juillet 2015. L’écart s’est creusé avec l’Espagne (à 1,60 %), mais, surtout, avec le Bund allemand. Il est passé de 100 points de base en janvier à 180 points. De quoi faire de l’Italie la mal-aimée des marchés européens. Pourquoi ? D’abord, du fait des banques, parmi les plus fragiles de la zone euro. Un secteur sous-capitalisé par rapport au montant des créances douteuses, dans un pays où le taux de défaut est plus élevé que la moyenne. Ensuite, l’économie italienne est à la traîne de l’Europe. Un baril de poudre Le pays est endetté (133 % du PIB), surtout auprès de ses banques et de ses ménages, l’inflation ne remonte pas et le chômage stagne à 11,7 %. « L’Italie souffre, malgré la réforme du marché du travail, d’une perte de compétitivité et de parts de marché, de sous-investissement et de faible compétence delapopulationactive », détaille Natixis, qui insiste sur le besoin de poursuivre les réformes. « La situation s’assombrit, les perspectives économiques se détériorent », ajoute Bank of AmericaMerrill Lynch. L’Institut national des statistiques ne table plus que sur une croissance de 0,8 % cette année et de 0,9 % en 2017, nettement en dessous de la moyenne de la zone euro. La consommation ralentit alors que la faiblesse des investissements reste l’un des points noirs du pays. « Par bien des aspects, l’Italie ressemble à un baril de poudre », avertit Bruno Cavalier chez Oddo Securi- ties. Avec un risque politique qui pourrait allumer la mèche. Le 4 décembre, les Italiens s’exprimeront sur le référendum constitutionnel, dont l’objectif premier est de mettre fin à l’instabilité politique qui a longtemps miné l’Italie. Mais le scrutin est en train de se transformer en question de confiance sur la politique de Matteo Renzi, qui a réitéré, vendredi, son intention de démissionner en cas d’échec. Or le « non », favori des sondages, pourrait « ouvrir la porte à une période d’instabilité et le marché pourrait misersurlapossibilitéd’unesortiede l’Italie de l’Union européenne », s’alarme Western Asset. « Amis italiens, c’est votre tour, faites-nous peur », interpelle Bruno Cavalier chez Oddo Securities. S’il ne croit pas à ce scénario d’une sortiedel’Italiedel’Unioneuropéenne, il estime que le « non » « risque de renchérir le coût de la dette, de geler l’agenda des réformes et de compromettre ou de différer les projets de recapitalisation de MPS, la troisième banque italienne ». Déjà, estime B ofA ML, le risque p olitique « détourne les politiques de leur volonté, déjà affaiblie, de faire des réformes. La politique économique n’est plus une “top priorité” pour le gouvernement, ce que le projet de budget 2017 semble confirmer ». Ce que semble indiquer aussi la baisse conjointe des actions et des obligations italiennes. — P. Fay Le chinois Fosun va devenir le premier actionnaire de Millennium BCP. Le gouvernement portugais prépare la vente de Novo Banco. Cécile Thibaud — Correspondante à Madrid L’horizon du paysage bancaire portugais commence à se dégager. L’annonce, dimanche, de l’arrivée au capital de Millennium BCP du fonds chinois Fosun, qui va injecter 175 millions d’euros, marque le début d’une nouvelle phase de consolidation des entités financières portugaises encore faibles. Fosun, par ailleurs propriétaire du Club Med, deviendra ainsi le premier actionnaire de la première banque privée du Portugal, avec 16,67 % du capital. Il détrône au passage le groupe pétrolier angolais Sonangol, qui, selon les informations délivrées par le conseil d’administration de B CP, détenait jusqu’ici 17,84 % des parts de la banque, mais verra sa participation diluée dans l’augmentation de capital. L’investisseur chinois prévoit à terme d’augmenter sa présence au sein de BCP et de monter jusqu’à 30 % de participations à travers des ultérieurs rachats d’actions. Pendant ce temps, les manœuvres se poursuivent du côté de Novo Banco, la troisième banque du pays, actuellement aux mains du fonds de résolution. L’Etat portugais cherche en effet à vendre l’entité, née en 2014 sur les ruines de l’ancien Espirito Santo. Il espère pouvoir récupérer dans l’opérationlaplusgrandepartie possible des 4,9 milliards d’euros qu’avait coûté le renflouement de la banque, dont 3,9 milliards à travers un crédit public et 1 milliard apporté par les autres entités portugaises. Lors d’un premier tour de piste l’an dernier, Lisbonne avait rejeté les offres – estimées insuffisantes – présentées par Apollo et par Fosun, qui tentait déjà d’avancer ses pions sur le marché portugais. Aujourd’hui, la banque centrale du Portugal annonce avoir reçu cinq offres, dont les plus sérieuses proviennent de fonds américains Apollo, Centerbridge et Lone Star, intéressés par le rachat de 100 % de la banque, ainsi que du fonds chinois Misheng Financial, qui offre de racheter 50 % et d’introduire le reste du capital en Bourse. Economies d’échelle Mais l’espagnole CaixaBank est aussi sur les rangs. Déjà présente dans le pays à travers sa filiale BPI, actuellement immergée dans un long processus de rachat d’actions, la banque barcelonaise calcule qu’elle pourrait faire de sérieuses économies d’échelle en étendant ses bases au Portugal via Novo Banco. Ces propositions seront probablement loin de pouvoir compenser le coût de la remise à flot de Novo Banco et, selon la presse portugaise, le gouvernement étudie actuellement la possibilité d’unir plusieurs de ces offres afinde pouvoirtirer le meilleur prix possible de la vente. Mais le temps presse, car Lisbonne doit boucler la vente d’ici à la fin de l’année, avec l’engagement pris à Bruxelles d e c l o r e l e d o s s i e r av a n t mai 2017. ( Lire « Crible » Page 38 COMMUNIQUÉ JEANTET ELASTOMERES Société Anonyme au capital de 259 200 €uros Siège social : 6 Rue du Faubourg des Moulins 39200 ST CLAUDE 646 950 014 RCS LONS LE SAUNIER Aux termes d’une délibération en date du 15/09/2016, le Conseil d’Administration a constaté qu’un certain nombre d’actionnaires n’avaient pas été atteints par les convocations aux Assemblées Générales depuis plus de 10 ans. Le conseil a alors décidé, conformément aux dispositions contenues sous les articles L.228-6, L.228-3, R.228-11, R.228-12 et R.228-14 du Code de commerce, de mettre en vente aux enchères publiques les actions de la Société en déshérence. Les ayants droits sont mis en demeure de faire valoir leurs droits dans un délai d’un an à compter du présent avis. A l’expiration de ce délai il sera procédé à la vente aux enchères publiques de ces titres, par un prestataire de services d’investissement ou par un notaire, conformément aux dispositions de l’article L.211-21 du code monétaire et financier. Le produit net de leur vente sera tenu à la disposition des ayants droits pendant 10 ans sur un compte bloqué dans un établissement de crédit, puis pendant 20 ans à la Caisse des dépôts et consignations jusqu’à la prescription trentenaire au profit de l’Etat. Pour avis Le point Placements // 29 Les Echos Jeudi 10, vendredi 11 et samedi 12 novembre 2016 FINANCE &MARCHES LE TAUX À 10 ANS FRANÇAIS TERMINE EN HAUSSE Séance mouvementée pour les emprunts d’Etat français. Le taux des titres à 10 ans a d’abord perdu 5 points de base, à 0,42 %. Désorientés par la victoire surprise de Donald Trump, les investisseurs se sont précipités vers les valeurs refuge. Avec le retour progressif au calme sur les marchés, le rendement français a finalement terminé la journée en hausse, à 0,53 %. les indices Les gagnants et les perdants de la réforme du taux de rémunération du Livret A BANQUE Le taux du Livret A ne garantira plus une rémunération supérieure de 0,25 % au taux d’inflation. Les économistes anticipent un rebond d’inflation, susceptible de doper le placement. Sharon Wajsbrot @Sharonwaj C’est désormais officiel. Dans un communiqué, le ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé ce mercredi la refonte de la formule de calcul du taux du Livret A, symb ole de l’épargne p opulaire. Approuvée par le Comité consultatifdelalégislationetdelaréglementationfinancière,celle-cidoitentrer en vigueur dans les prochains jours par arrêté du ministre. Actuellement, le Livret A garantit aux épargnants une rémunération au minimum supérieure de 0,25 % au taux d’inflation. Demain, ce sera D différent. En cas d’écart supérieur de 25 points de base entre l’inflation et les taux monétaires, une nouvelle règle s’appliquera : le rendement du livret sera égal au niveau moyen de l’inflation observé pendant les six mois précédant la révision du taux (voir ci-contre). La mesure se veut « temporaire » et réservée aux conditions de marché exceptionnelles que suscite la politique de la BCE. Les principes de la réforme du taux limiter les variations •dePour la rémunération du Livret A, les indices utilisés pour calculer son taux (inflation hors tabac et taux monétaires) seront lissés sur six mois. Afin d’éviter une divergence trop grande entre les taux de marché et la rémunération du placement, son taux ne sera plus majoré de 0,25% lorsque l’écart entre les taux monétaires et l’inflation dépasse 0,25 %. • Du jamais-vu depuis 1818 La réforme sera indolore pour les épargnants, bien qu’ils puissent être perdants à plus longue échéance. Dans un premier temps – jusqu’à la prochaine élection présidentielle – ce nouveau régime d’exception ne sera pas mis en œuvre : comme annoncé en juillet, « le taux du Livret A ne baissera pas et sera maintenu au 1er février 2017, à 0,75 % », a confirmé Michel Sapin. C’est une bonne nouvelle pour les épargnants car une application immédiate de cette nouvelle formule aurait fait tomber leur rémunération à 0,23 %. Du jamais-vu depuis la création du placement réglementé en 1818 ! En revanche, à partir d’août 2017, cette formule de calcul pourrait atténuer le taux du Livret A. Certes, si les prévisions des économistes se confirment, sa rémunération devrait augmenter. « A fin juin 2017, l’inflation moyenne sur six mois, soit la nouvelle référence pour le calcul du taux du Livret A, pourrait atteindre 1,1 % », anticipe Cyril Blesson, associé chez PAIR Conse il. Mais cette hausse sera contenue. L’ancienne formule aurait permis de rehausser encore le rende- mentde0,25 %.Pourl’associationde consommateurs CLCV, la mesure est susceptible de « dissuader l’épargne des personnes les plus précaires ». Deuxièmeproduitd’épargnepréféré des Français, le Livret A est utilisé quotidiennement par certains ménages modestes comme substitut au compte courant. Pour la Caisse des Dépôts, qui mobilise les fonds du Livret A pour financer les CNP Assurances poursuit ses efforts pour s’adapter aux taux bas ASSURANCES Le groupe a vu son bénéfice net augmenter de 1,3 % depuis neuf mois. CNPAssurancesmaintientlecap.Le premier assureur de personnes en France a publié mercredi un résultat net en hausse de 1,3 % sur les neuf premiers mois de l’année, à 886 millions d’euros (+7 % à périmètre et taux de change constants). Son chiffre d’affaires a progressé de 3,2 %, à 24,3 milliards d’euros (+5,8 % à périmètre et taux de change constants). Les mois écoulés reflètent les efforts de CNP Assurances pour réorienter son modèle face à l’environnementdetauxbas.EnFrance,ilaffiche sur la période une collecte nette positive de 1,5 milliard d’euros sur les contrats en unités de compte, une bonne chose pour un assureur-vie, puisque ces supports rapportent plus et sont moins consommateurs de capitaux propres que les fonds euros, à capital garanti. « Nous avons lancé cette dynamique et entendons désormais l’entretenir », souligne AntoineLissowski,directeurgénéral adjoint de CNP Assurances. Autre tendance favorable, la collecte nette sur les contrats traditionnels en euros a été négative de 1,4 milliard d’euros dans l’Hexagone. Cela tient avant tout « à l’arrivée à échéance de certains contrats », précise toutefois Antoine Lissowski. « Le choix de la qualité » En assurance-emprunteur, activité aux marges élevées, CNP Assurances indique retirer les bénéfices du nouvel accord avec BPCE « qui fonctionne à plein ». Celui-ci a été élargi en début d’année aux Banques Populaires et au Crédit Foncier. L’activité prévoyance a été « impactée » par des mesures de redres- acteurs du logement social, la mesure était devenue indispensable pour « sécuriser pour l’avenir les régimesd’épargneréglementé ».L’institution publique pâtit en effet de l’écart croissant entre la rémunération qu’elle verse aux épargnants détenteur d’un Livret A et les taux de marché auxquelselle peutplacersesressources. D’autant que les taux de créditqu’elleproposeauxacteursdu Comment Sapin II a affecté l’assurance-vie La perspective d’une limitation des rachats a pesé sur la collecte de certains opérateurs. Laurent Thévenin @laurentthevenin sement techniques sur le portefeuille collectif. « Nous avons fait le choix de la qualité, quitte à accepter une baisse d’activité », explique Antoine Lissowski. Lechiffre d’affaires total de CNP Assurances en France a augmenté de 4,2 %, à 19 milliards d’euros. Au Brésil, son deuxième marché, le chiffre d’affaires publié est en légère progression (+0,7 %, à 2,49 milliards), mais ressort en hausse de 12,9 % à taux de change et périmètre constants. « Malgré le –contexte économique global de ce pays, nous continuons de tirer notre épingle du jeu », se félicite Antoine Lissowski. Alors que le contrat d’exclusivité pour la distribution de ses produits par la banque locale Caixa Econômico Federal arrive à échéance en 2021, les discussions sur son renouvellement n’ont pas encore commencé, indique par ailleurs aux « Echos » l’assureur. « Mais comme l’activité fonctionne bien, nous sommesconfiantssurlapoursuitedenotre partenariat », déclare Antoine Lissowski. — L. T. 4 À NOTER CNP Assurances confirme son objectif d’une croissance annuelle organique moyenne du résultat brut opérationnel d’au moins 5 % par an sur la période 2016-2018. logement sont peu compétitifs car indexés sur le taux du Livret A. Du coup, cette formule de calcul moins généreuse devrait profiter aux acteurs du logement social. Autres bénéficiaires, les banques françaises : chargées de rémunérer une partie de l’encours des Livret A, elles jugent régulièrement la rémunération du placement trop généreuse. n Le bruit autour du projet de loi Sapin II n’a pas fait les affaires des assureurs-vie. Une disposition a fait couler beaucoup d’encre et a pu susciter l’inquiétude des épargnants. Ce texte–adoptémardiparl’Assemblée nationale – donne en effet au Haut Conseil de stabilité financière la possibilité de restreindre ou de bloquer temporairement les rachats effectués par les détenteurs de contrats d’assurance-vie en cas de menace sur la stabilité du système financier. « La limitation des rachats existait déjà. Cela a été présenté de telle sorte que les clients ont effectivement un peu pris peur », a déclaré la semaine dernière le directeur financier d’AXA, Gérald Harlin, lors de la présentation des indicateurs d’activité trimestriels du groupe. « Il y a eu beaucoup de désinformation sur ce sujet. Nous avons donc dû expliquer à nosclientsquel’ACPR[lesuperviseur « Les épargnants, notamment les clients patrimoniaux, se sont posé beaucoup de questions sur la pérennité de leur assureur. » SYLVAIN CORIAT Directeur des assurances de personnes chez Allianz France du secteur de l’assurance, NDLR] avait déjà ce pouvoir au niveau individuel et que c’était une mesure préventive qui ne pourrait s'appliquer que dans des circonstances exceptionnelles », renchérit Antoine Delon, le président du courtier en ligne LinXea, qui a reçu beaucoup d’appels. Dans les rangs des assureurs, on regrette un manque de communication des pouvoirs publics sur ce dossier.« Ilauraitfalluexpliqueravantde légiférer. Les épargnants, notamment les clients patrimoniaux, se sont posé beaucoup de questions sur la pérennité de leur assureur », explique SylvainCoriat,directeurdesassurances de personnes chez Allianz France. « Cela a nécessité un effort de pédagogie de la part de nos réseaux de distribution pour les convaincre qu’il n’y avait aucun risque imminent pour leurs contrats. En effet, le texte aligne simplement la situation des banques et des compagnies d’assurances en cas de crise », poursuit-il. Collecte nette nulle Chez certains opérateurs, cette inquiétude a affecté l’activité. Chez AXA, « la collecte s’est ralentie au moisdeseptembresurlesgrossesprimes. Mais on semble observer un retour à la normale dès octobre », a indiqué Gérald Harlin. Chez LinXea,« celaaeuuneffetenoctobresur les versements qui ont été moins importants, mais pas sur les nouvelles souscriptions », indique Antoine Delon.Iln’ya« paseud’impactsignificatif sur la collecte » pour Allianz France, précise Sylvain Coriat. CNP Assurances dit ne pas avoir « observé d’effets particuliers ». Au niveau du marché, la collecte nette (cotisations moins prestations) a été nulle au mois de septembre. n FINANCE & MARCHES // 31 Les Echos Lundi 21 novembre 2016 Le marchédes obligations vertes accélèreson développement l 2016 s’annonce déjà comme une année record en termes d’émissions. l Le marché adopte des standards pour rassurer les investisseurs. OBLIGATIONS Guillaume Benoit @gb_eco Sophie Rolland @Sorolland L’effetCOP21aurafonctionnéàplein sur le marché obligataire. Les émissions de « green bonds » destinées à financer des projets favorisant la réduction du réchauffement climatique, se sont envolées cette année. Certes, les 71,4 milliards de dollars ainsi obtenus pourraient sembler anecdotiques dans un marché obligataire mondial qui se mesure en milliersdemilliardsdedollars.Mais les fonds levés par ce biais ont d’ores et déja doublé par rapport à l’an dernier, et le compteur pourrait encore progresser d’ici à la fin du mois de décembre. Les spécialistes s’attendent à ce que la forte croissance enregistrée cette année se poursuivent. « Pour 2017, nous estimons que le volume total des nouvelles obligations vertes pourrait atteindre entre 90 et 120 milliards de dollars », témoigne Jérôme Pellet chez HSBC. D’abord, parce que de nouveaux émetteurs devraient entrer en piste dès l’an prochain. Notamment l’Etat français, qui devrait lancer son programme d’obligations souveraines vertes. D’autres pays, comme la Suède ou le Canada pourraient lui emboîter le pas. Mais c’est surtout du côté de la Chine que les regards se tournent. Le pays affiche des ambitions importantes en la matière tant au niveau de l’Etat que des entreprises. Autre signe de cette plus grande maturité, les opérations se sophistiquent.BankofChinaaémis500 millions de dollars d’obligations sécurisées (covered bonds) « doublement vertes ». Tant l’usage des fonds levés que les actifs apportés en garantie, sont éco-compatibles. de son côté, SNCF réseaux a innové, « non seulement en annonçant son intention de solliciter les investisseurs tous les ans, mais également en adoptant une Lesbanques centrales dansl’attented’une « courbe destaux verte » Les instituts monétaires sont enthousiastes à l’égard des perspectives des obligations vertes. Mais moins de 10 % y ont déjà investi. Nessim Aït-Kacimi @NessimAitKacimi méthodologie pour mesurer effectivement la réduction d’émission de CO2 résultant de la rénovation de ses voies ferrées », souligne Jérôme Pellet. Des projets de qualité variable Du côté des investisseurs, la demande se fait également plus forte. L’article 173 de la loi de transition énergétique les obligera à expliquer comment ils prennent en compte le risque environnemental dans leurs portefeuilles à partir de janvier 2017. Du coup, les fonds sur la thématique « verte » se multiplient. Dernièrement, l’Ircantec, un organisme de retraite complémentaire, a lancé un appel d’offres pour un fonds dédié aux « green bonds ». « La demande des investisseurs pour les obligations vertes a explosé en 2016 », explique Olivier Vietti, gérant du fonds AXA World Fund P l a n e t B o n d s . L’e m p r u n t d e 500 millions de dollars australiens de l’émetteur Westpac a ainsi été sursouscrit 3 fois. Toutefois, la qualité des projets financés par les obligations vertes reste encore très variable. « Environ 30 % des nouvelles émissions en 2016 ont été réalisées par des émetteurs asiatiques et particulièrement des émetteurs chinois, mais sur celles-ci nous restons très sélectifs », indique Olivier Vietti.En Europe, certaines émissions vertes d’Iberdrola ou d’Unilever, par exemple, ont été retirées de l’indice obligataire Green Bonds Barclays MSCI, en raison de questions sur l’impact « En 2017, le volume total des nouvelles obligations vertes pourrait atteindre entre 90 et 120 milliards de dollars. » JÉRÔME PELLET Directeur des émissions obligataires, HSBC France réel des projets financés. De quoi inciter le marché à poursuivre et renforcer l’élaboration de standards et de procédures de contrôle, indispensable à la croissance des volumes. n Les banques centrales sont enthousiastes à l’égard des obligations vertes, mais seule une sur dix a franchi le pas, selon l’enquête et le sondage annuels (1) de HSBC réalisés en mars auprès de 77 banques centrales. Une institution sur deux estime que les « obligations vertes » ont un intérêt en tant que placement pour leurs réserves, et 40 % y investiront à plus ou moins longue échéance. Les institutions des grands pays développés sont plus enthousiastes que celles des pays en développement à l’égard de ces obligations, qui servent à financer des projets liés à l’environnement. Seulement, dans la pratique, elles ne sont encore que 6 à avoir franchi le pas, soit 9 %, alors que 26 % d’entre elles ont déjà investi dans la dette émergente et 16 % dans les actions. Diversification et choix éthiques Cinq institutions envisagent d’investir aujourd’hui dans la « dette verte », et vingt-deux autres banques centrales pensent y placer leur argent dans les cinq à dix annéesàvenir.Objectif ?Diversifier leurs placements obligataires, essentiellement placés en obligations gouvernementales et d’agences publiques, dans un contexte de taux bas et de recherche de rendement supplémentaire. Une banque centrale d’Europe rappelle, à titre de justification, que « les investisseurs intègrent de plus en plus les risques liés à l’environnement dans leur processus d’investissement, et les banques centrales ont un rôle à jouer à ce sujet ». Une de ses homologues juge même qu’elle doit montrer l’exemple en investissant dans ces obligations pour des raisons éthiques et morales, afin d’encourager les comportements vertueux. Une institution déjà investie dans ces titres déclare avoir renoncé à se fixer un pourcentage de ses actifs dédié aux obligations vertes. Raisonner au cas par cas semble nécessaire tant la valorisation de chaque Cinq institutions envisagent d’investir aujourd’hui dans la « dette verte » . Vingt-deux autres dans les cinq à dix années à venir. émission est différente et le marché encore trop étroit. La question du couple rentabilité-risque de ces titres obligataires et celle de leur liquidité sur le marché secondaire sont deux enjeux importants pour ces institutions, soucieuses de ne pas prendre trop de risques. Les freins à l’investissement ? Des banquiers centraux évoquent « un pur concept marketing ou fiscal » ou les risques de crédit et de liquidité de ces obligations. Après 42 milliards de dollars d’émission en 2015, les marchés s’attendent à entre 55 et 80 milliards de dollars cette année. Les banques centrales vont attendre que ce marché mûrisse et se diversifie davantage, avec la création d’une « courbe des taux verte ». (1) « Trends in reserve management : 2016 survey results », Nick Carver. BCE : auditsévère contre le superviseur desbanques BANQUE La Cour des comptes de l’Union européenne pointe des conflits d’intérêts et l’opacité chez le superviseur unique des banques. Jean-Philippe Lacour @bankfurt — Correspondant à Francfort Les rapports sont tendus entre la BCE et la Cour des comptes européenne. Selon un rapport d’audit de cette dernière, rendu public vendredi, le jeune superviseur unique des banques (MSU), lancé il y a deux ans à Francfort sous le toit de la BCE, souffrirait de défauts de jeunesse. Les auditeurs de la Cour des comptes pointent non seulement les conflits d’intérêt existant entre la politique monétaire et la supervision bancaire, mais ils s’en prennent aussiaumanquedetransparencede la BCE. Celle-ci n’a pas donné accès à toutes les informations dont la Cour avait besoin pour remplir sa mission, ce que nie l’institution ainsi mise en accusation. L’examen critique du superviseur à visée bancaire s’est notamment penché sur la manière dont sont allouées les ressources aux équipes chargées de la surveillance des banques, tant sur pièces qu’en pratiquant des inspections sur place. « Nous avons toutefois pris conscience de l’existence d’un obstacleimportantdanstouslesdomaines visés par notre audit, à savoir l’apparition d’un désaccord avec la BCE concernantlestermesexactsdenotre mandat et notre droit d’accès aux documents », expliquent les contrôleurs de la Cour. Des effectifs insuffisants La Cour en vient à douter de l’indépendance entre la politique monétaire et la surveillance des banques. Enl’occurrence,lesuperviseurn’est pas en mesure de gérer lui-même sesressourcesfinancièresetsapolitique de personnel. Ce qui est du ressort de la BCE, qui a la main haute sur la politique monétaire. Plus inquiétant selon la Cour, le fait que plusieurs services centraux travaillent en commun pour la BCE et le superviseur unique – par exemple, l’informatique ou les ressources humaines – sans que des règles strictes existent pour éviter tout ris- que de conflit d’intérêts. « Ces risques comportent, entre autres, celui de partage d’informations confidentielles », note la Cour. Les équipes dédiées à la surveillance des banques sont par ailleurs insuffisantes au sein du MSU, constate le rapport. Seulement 12 % des inspections sont dirigées par ses troupes, alors que la plupart des inspecteurs viennent d’autorités compétentes nationales. Le MSU, bien qu’ayant recruté 1.000 personnes, est en sous-effectif, explique la Cour. Interrogée, la BCE prend note du rapport et affirme qu’elle optimise toujours sa manière de fonctionner dans le cadre qui lui a été donné. Chez les banques su rveillées, le ton est plus conciliant. On voit bien qu’il y a plus d’inspecteurs issus des banquescentralesnationales,maiscela ne pose pas problème « dans la mesure où ils appliquent les mêmes règles et procédures qui ont été définies au niveau central, c’est-à-dire par le MSU », remarque un dirigeant haut placé au sein d’une de ces banques. « Il vaut mieux que le superviseur enrôle des inspecteurs locauxplutôtquedesgens quineconnaissent pas le métier », ajoute cette source. n Club Vision Pharma • 2ème édition « Développer son officine sans craindre la concurrence » Vendredi 9 décembre 2016 Les salons de l’Aveyron • Paris 12e Programme et inscription sur ww w.lesechos-events.fr UN ÉVÉNEMENT TOUS NOS SERVICES AUX ENTREPRISES SUR LESECHOS-SOLUTIONS.FR Le point Immobilier 18 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 14 novembre 2016 Les Echos MARCHÉ IMMOBILIER Prix,taille des logements, crédits: laFrance bon élèvedel’immobilier l Une étude du Crédit Foncier vient battre en brèche quelques idées reçues sur le coût élevé du logement en France. l Hormis à Paris, la deuxième ville la plus chère d’Europe, les prix dans les régions françaises restent raisonnables. Catherine Sabbah @csabbah Taille des appartements, nombre de propriétaires, coût du crédit, évolution des prix, poids des dépenses de logement dans le budget des ménages… Le marché unique du logement n’existe pas. En témoigne une étude du Crédit Foncier publiée ce lundi, qui explore en détail, à l’aide des données Eurostat, les évolutions récentes des marchés résidentiels de 7 pays : France, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne et Allemagne. Quelques tendances se dessinent et ne varient guère : des Européens propriétaires et peu endettés à l’Est, plusrichesmaislocatairesauNord, appauvris par la crise au Sud, mais toujours soucieux d’acquérir leur résidence, enfin, protégés par des politiques publiques au Centre et à l’Ouest. Dans ce paysage, les Français sont 65 % à posséder un logement (58 % si l’on ramène ce chiffre au nombre de ménages et non au nombre d’occupants, comme le calcule Eurostat). Un chiffre parmi les plus bas de l’Union, dont la moyenne s’établit à 70 %. Relativiser des impressions « nationales » Chausserdeslunetteseuropéennes permet de relativiser des impressions « nationales ». Ainsi, malgré la crise qui semble durer depuis des décennies, la France n’est pas si mal lotie dans ce concert des nations. Avec 2,3 habitants dans des logements de 102 mètres carrés en moyenne, les Français sont presque au large et en tout cas pile dans la moyenne des 28 pays européens, alors que les Britanniques se serrent à 2,3 dans 76 mètres carrés et les Polonais à 2,7 dans 85. Observée sur le long terme, la volatilité des marchés immobiliers est également lissée. Entre 2006 et 2015, par exemple, hausses et baisses se compensent, en France en tout cas, où les prix de tous les biens, neufs et anciens, n’ont aug- menté que de 2 %. Hormis à Paris, qui est la deuxième ville la plus chère d’Europe après Londres (lire ci-dessous), les prix dans les régions françaises restent raisonnables. Sur cette même période, les soubresauts ont été plus violents ailleurs : les valeurs ont bondi d’un tiers au Royaume-Uni, réputé cher depuis toujours, de 21 % en Allemagne, qui partait de loin et baissé de 22 % en Espagne. Contrairement à une idée bien ancrée, l’évolution des prix des logements est inférieure – sur les six dernières années – à celle des salaires dans les deux tiers des pays européens. Les Français sont loin d’être les plus ponctionnés par les dépenses de logement : elles absorbent 18,3 % de leur revenu disponi- Avec 2,3 habitants dans des logements de 102 mètres carrés en moyenne, les Français sont presque au large comparé aux autres pays européens. En 2015, les Français empruntaient à 2,1 %, un peu plus cher que les Allemands (2 %) et beaucoup moins que les Polonais (3,6 %). ble, alors que les Britanniques y consacrent 25,1 %. Plus surprenant, les Allemands, dont le marché stable est souvent montré en exemple, arrivent en deuxième position, avec 27,3 %. Dans la plupart des pays étudiés par le Crédit Foncier, ces dépenses sont stables ou en baisse. « Ces chiffres prennent en comptetouslesménages.EnAllemagne, les locataires du parc privé, le plus cher, sont les plus nombreux. Alors qu’en France, le chiffre est sans doute tiré vers le bas par les loyers du parc social, mais la moyenne est exacte », précise Nicolas Pécourt, directeur RSE du groupe Crédit Foncier. Ces résultats reflètent les résultats de politiques publiques plus ou moins efficaces pour maîtriser les prix ou relancer le marché après une crise. Celle de 2008 a été féroce au Royaume-Uni, où les prix se sonteffondrés,commeenEspagne, où la production, qui culminait à plus de 800.000 logements en 2006, s’est brutalement arrêtée. Plans de relance En France, les effets de la crise ont été largement absorbés par une succession de plans de relance. Entre 2009 et 2014, malgré une période dénoncée comme catastrophique par les professionnels, le nombre de transactions sur le marché de l’ancien a tout de même augmenté de 36 %. Depuis deux ans, le nombre de permis de construire est reparti à la hausse dans l’Union européenne et les prix ont presque partout retrouvé leur niveau d’avant la crise. La vraie reprise date de septembre2015dansl’Hexagone.Cette fois, grâce surtout à la baisse des taux. Mais, là encore, tous les Européens ne sont pas logés à la même enseigne. Les Français empruntaient en moyenne à 2,1 % en 2015, un peu plus cher que les Allemands (2 %) et beaucoup moins que les Polonais, à qui les banques n’offraient que 3,6 %. Il faut toutefoismodulerl’attraitdecestauxpar leur durée : 19 ans en France et plus, partout ailleurs, 25 ans en Angleterre et en Allemagne, 29 au Portugal et 30 aux Pays-Bas. ( Lire l’éditorial de François Vidal page 9 Paris-Londres : lesprix serapprochentdans lesdeuxvilles mondes Paris n’est pas la France, ni Londres le Royaume-Uni. Parmi les sept marchés immobiliers passés au crible par le Crédit Foncier, ceux de ces deux villes ont un autre point commun : ils dominent et laissent loin derrière leurs voisines régionales. Après des années de hausse, le prix moyen des maisons et des appartements londoniens atteint 10.500 euros par mètre carré – jusqu’à 15.000 dans les quartiers de Chelsea et Kensington – alors qu’ils dépassent à peine 3.000 dans le reste de l’Angleterre. Le même genred’écartsépareParisdesautres métropoles françaises : 8.400 euros dans la capitale en moyenne, avec des pics à plus de 12.000 dans les quartiers les plus prisés, contre 3.860, à Lyon. Strasbourg et Bordeaux dépassent 3.000, alors que la moyenne marseillaise atteint péniblement les 2.750 euros le mètre carré. Dans les autres pays, la différence entre les capitales nationales et régionales est toujours moins grande.CertesauPortugal,Portoest trois fois plus chère que Bragança, « Londres a augmenté de 80 % au cours des dix dernières années, malgré la crise de 2008. » LUCIAN COOK Responsable des études chez Savills CC BY 2.0 et CC BY-SA 3.0 Le niveau particulièrement élevé des marchés immobiliers londonien et parisien en fait des cas particuliers en Europe. mais avec des valeurs beaucoup moins élevées. De même, en Pologne,Varsovievautplusdudoublede ses voisines mais le mètre carré s’y vend à moins de 1.700 euros. Pas d’impact du Brexit Le match Paris-Londres se joue donc dans une autre catégorie. Celle des villes mondes, places touristiques, culturelles, financières capables d’attirer les investisseurs nationaux et étrangers. Et d’en conserver une bonne part même en cas de coup dur. Les fondations sont solides.N’endéplaiseauxcassandres,le Brexit n’a pas, pour l’instant, déstabilisé le marché ni fait fuir grand monde. « C’est plutôt l’incertitude Dans les quartiers les plus prisés de Paris – comme ici Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement – et de Londres – Mayfair ci-dessus – les prix peuvent atteindre de 12.000 à 15.000 euros le mètre carré, laissant loin derrière leurs voisines régionales. qu’il faut blâmer, ainsi que la taxe de 3 % sur les “buy to let”, les appartements à louer et les “second homes”, instaurée en avril dernier pour décourager les investisseurs », explique Béatrice Caboche, directrice de l’agence Barnes Londres, qui constate toutefois un net ralentissement de la demande. Les acheteurs atten- dent que les prix baissent et, tout de même, les décisions de la Première ministre, Theresa May. « Londres a augmenté de 80 % au cours des dix dernières années, malgré la crise de 2008, assure Lucian Cook, responsable des études chez Savills. L’élasticité entre les prix londoniens et le restedupaysaatteintsonmaximum, Brexit ou pas, Londres va baisser. » Entre –5 et –10 %, selon les prévisions pour 2017, alors que les valeurs parisiennes remontent depuis un an. Le marché est stimulé par la reprise de la construction neuve en général doublé d’une offre insuffisante dans la capitale. Century 21 prévoit une hausse des prix de 6 % à la fin de l’année 2016 et le même rythme en 2017, « sauf catastrophe internationale ou énorme surprise aux élections présidentielles », commente Laurent Vimont, le président du réseau. Autant dire que l’incertitude est grande, de ce côté-là de la Manche aussi. — C. S. 20 // INDUSTRIE & SERVICES Pierre & Vacances repart de l’avant Jeudi 24 novembre 2016 Les Echos Malgré la crise, Sanofi mise toujours sur la Russie PHARMACIE Benjamin Quenelle — Correspondant à Moscou L’ouverture du mégacomplexe de loisirs Villages Nature ouvrira le 24 juillet 2017. Photo T. Huau Interscène, J. de Gastines Architectes, J. FerrierArchitectures TOURISME La conquête commerciale du groupe témoigne du succès de son plan de relance. Christophe Palierse [email protected] Dans un contexte difficile pour le tourisme français, avec notamment une pâle saison d’été (lire ci-dessous), Groupe Pierre & Vacances Center Parcs confirme son redressement, et caresse même de belles perspectives de croissance. Ainsi, le numéro un européen des résidences de loisirs a publié mercredi ses comptes annuels 2015-2016 (clôturés au 30 septembre), affichant un déficit significativement réduit, de35,6 %,avecunepertepartdu groupe à – 7,4 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires quasi stable, à 1,42 milliard (–0,8 %). L’entreprise, qui avait profité de la vitalité de son pôle immobilier en 2014-2015, a donc bien résisté, grâce au dynamisme de sesactivitéstouristiques,tanten termes de revenus que de résultat opérationnel courant (ROC). Elles ont contribué à hauteur de 77,4 % du ROC (pour 25,1 millions d’euros), contre 28,6 % en 2014-2015 (à 6,1 millions), la société combinant conquête commerciale et optimisation de son offre et de ses prix. Si la menace terroriste a affecté sa marque de résidences urbaines Adagio – codétenue avecAccorHotels–,pesantsurla fréquentation de ses unités parisiennes et bruxelloises, Groupe Pierre & Vacances Center Parcs avulenombretotaldesesclients s’accroître de 200.000 environ, à 7,8 millions, sachant qu’il était stable un an auparavant. L’opérateur tire les premiers fruits de la remise à plat de son approche client avec, entre autres, la flexibilité en matière de dates de départ et d’arrivée, mais aussi de la montée en gamme de la marque Pierre & Vacances, et du repositionnement de Maeva en marque de distribution avec la plate-forme maeva.com, qui commercialise notamment des appartements, en location, certains d’entre eux sortis même du système Pierre & Vacances. Par ailleurs, le groupe a, lui aussi, bénéficié de l’engouement pour l’Espagne. Coopération avec le chinois HNA « C’est un bon exercice dans un contexte difficile », a résumé le PDG, fondateur et actionnaire principal du groupe, Gérard Brémond, estimant même que « c’est très encourageant ». D’autant que 2017 sera exceptionnel à plus d’un titre : l’entreprise fêtera ses cinquante ans et ouvrirale24juilletlemégacomplexe de loisirs Villages Nature, créé avec Euro Disney mais qui sera finalement pris en main par les équipes de Center Parcs. En outre, la coopération, à la fois commerciale et industrielle, avec le chinois HNA commence à prendre forme, ce partenaire se montrant très intéressé par Villages Nature. Seule fausse note pour un patron « fondu » de jazz : le projet de Center Parcs contesté de Roybon (Isère). « Nous avons un bon dossier », a néanmoins déclaré, serein, Gérard Brémond au lendemain du report de la décision attendue de la cour administrative d’appel de Lyon. n Saison d’été en « demi-teinte » en France, constate l’Insee La fréquentation des hébergements collectifs touristiques a été « en demi-teinte » cet été, constate l’Insee sur la base de l’enquête nationale et des études régionales sur le sujet, publiées mercredi. Globalement, le recul est de 2,5 % en France métropolitaine par rapport à la saison 2015, avec 262 millions de nuitées, contre une hausse de 3 % un an auparavant. Ce recul s’explique largement par la moindre fréquentation étrangère (–5,5 %), en premier lieu de l’agglomération parisienne (–16,5 %). x SERVICE INJONCTION DE PAYER Recouvrez vos factures impayées Avec notre service d’injonction de payer, saisissez le Tribunal de Commerce en ligne en 10 minutes pour recouvrer vos créances et factures impayées. La procédure est simple, rapide et entièrement dématérialisée. En savoir plus sur http://solutions.lesechos.fr/injonction-de-payer Un service proposé par Les Echos Solutions Sanofi garde le cap en Russie. Le groupe s’apprête à intensifier la productiondecartouchesd’insulinesur son site d’Oriol, à 300 kilomètres de Moscou. Lancé en 2013, le complexe exportera dès le début de l’an prochain vers les marchés européens. « Cela nous permettra d’ajouter 10 millions de cartouches pour atteindre un volume annuel de 30 millions », assure Naira Adamian, directrice de la filiale à Moscou. Autre projet à Oriol : moderniser lalignepourfabriquerunenouvelle génération de cartouches. « D’ici à deuxans,nouspasseronsàunecapacité de 40 millions de cartouches, couvrant les ventes en Russie et les exportations », espère Naira Adamian. Dans les deux cas, le principe actif sera importé d’Allemagne. Sanofi refuse de communiquer sur la rentabilité du site et les montants d’investissement. Mais une chose estsûre :aveclachutedurouble, la Russie est devenue un pays low cost. « Par le passé, la main-d’œuvre était insuffisamment qualifiée et le coût global de production élevé. La baisse du rouble a réduit les coûts, convertis en euros. Et, grâce aux retombées du plan du gouvernement, les qualifications se sont bien améliorées », insiste Naira Adamian. Allusion au programme des autorités : d’ici à 2020, la moitié des médicaments consommés devront être produits en Russie contre 25 % aujourd’hui. Un objectif fixé par Vladimir Poutine, qui entend forcer les laboratoires étrangers à fabriquer en Russie. Pour diversifier sa production locale au-delà de l’insuline, Sanofi envisage d’ajouter à Oriol « un produit biologique de très haute technologie », confie Naira Adamian. Transferts de technologie Parallèlement, le groupe a opéré des transferts de technologie vers trois sous-traitants russes : Nanolek (Pentaxim), R-Farm et Pharmstandard (productions encore non dévoilées). « Nous sommes stricts dans le choix de nos partenaires : ils doivent moderniser leur production et respecter des critères légaux, fiscaux et éthiques », prévient Naira Adamian. Une exigence de transpa- Konstantin Kokoshkin l Le groupe accélère la localisation de sa production dans le pays. l Il envisage une production biologique. Sanofi entend moderniser la ligne de production de son site d’Oriol, à 300 km de Moscou, pour fabriquer une nouvelle génération de cartouches d’insuline. rence dans un pays où, héritage soviétique oblige, des pratiques douteuses demeurent. « A terme, c’est gagnant-gagnant ! », s’enthousiasme Naira Adamian, qui, pour le moment, avec un chiffre d’affaires de 47 mill i a r d s d e r o u b l e s l ’a n p a s s é (600 millions d’euros), peine à accélérer la croissance des ventes à cause de la crise économique. « Nous avons senti la baisse du pouvoir d’achat des foyers et les restrictions budgétaires des hôpitaux. Nos ventes ont légèrement baissé en 2015, légèrement augmenté en 2016 », reconnaît-elle, plus optimiste pour 2017. Le déclin du rouble, qui péna- lise le prix des médicaments importés, a mis à mal la rentabilité, même si Sanofi a augmenté de 30-40 % en moyenne ses prix de marché. Pour réduire les coûts, la filiale a aussi réorganisé ses équipes et recentré son offre. La crise a cependantunavantage :lesRussessetournent plus vers les génériques. Ceux de Sanofi (de marque Zentiva), tous importés (de France et d’Europe de l’Est), devraient représenter un quart des ventes du groupe en Russie d’ici trois ans, contre 18 % aujourd’hui. A condition que la cession des activités génériques annoncée par le groupe en Europe ne bouleverse pas la donne. n La biotech russe en quête de coopérations Les grands noms de la pharmacie française sont présents en Russie. Mais les acteurs des biotech sont très peu impliqués. « Pourlafilièrepharmaceutiquefrançaise, c’est une nouvelle étape… » Lors du récent forum franco-russe sur la biotech, à Moscou, Irina Raskina ne cachait pas son enthousiasme. A la tête du cabinet Bioinnovex, elle aide des laboratoires européens à exporter en Russie leurs biotechnologies, notamment pour le traitement de maladies rares. « Mais les synergies franco-russes sont encore trop rares. Lesstart-uprussesneconnaissentpas le marché européen. Elles sont pourtant en quête d’opportunités de colla- boration scientifique. Pour les entreprises européennes, c’est une possibilitédecroissance,avecdepossibles transferts de technologies et des débouchés commerciaux », espère Irina Raskina. Le temps d’un forum au centre de Skolkovo,unnouveaupôled’innovationdanslabanlieuedeMoscou,plusieurs acteurs russes et français ont échangé leurs cartes de visite et discuté de possibles projets.« Nous voudrions créer une société mixte avec un Européenpourexporternotretechnologie et vendre nos produits », explique Sergeï Kantserov, directeur de SPRS, une société spécialisée dans le traitement de cellules souches (à des finsmédicalesetcosmétiques).« Nos recherches sur la myopathie de Duchenne sont à un stade préclinique avancé.Pourprogresseretnousfinancer, nous avons besoin de partenaires », insiste pareillement Denis Reshetov, directeur scientifique de Marlin Biotech, un laboratoire créé par un homme d’affaires russe dont l’enfantsouffredecettemaladierare. Le marché russe de la biotech est « très ouvert » En pionniers, il y a les grands acteurs français déjà fortement impliqués en Russie. Servier a ouvert une usine en 2007 dans la région de Moscou. Sanofi a un site de production d’insuline (lire cidessus) et Air Liquide livre de l’oxygène gazeux pour approvisionner des hôpitaux. En revanche, le secteur biotechnologique français y est encore peu présent. « Les grands acteurs ont sauté le pas. Mais ils ne font pas ici de développement de produits innovants. Le marché russe de la biotech est pourtant très ouvert », assure CédricEtlicher,membrefrançaisdu directoire de la banque russe Talmenka, spécialisée dans l’aide aux PME.« Biensûr,ilfautêtreprudent », prévient Nicolas Doulet, chargé d’affaires à Imagine, l’institut des maladies génétiques de l’hôpital Necker à Paris. « Pour le moment, nos coopérations sont surtout en Europe et aux Etats-Unis. Mais en Russie, on trouve un terrain vierge et une vraie volonté de créer quelque chose de nouveau. » — B. J. Thales va moderniser les systèmes de détection des sous-marins australiens DÉFENSE En attendant les nouveaux sous-marins de DCNS, l’Australie confie à Thales la modernisation des « oreilles » de sa flotte actuelle. Anne Bauer @annebauerbrux La lune de miel entre la France et l’Australieautourdessous-marinsse poursuit. A la suite du mégacontrat décroché en avril par DCNS pour construire 12 sous-marins, les négociations entre les gouvernements australien et français se poursuivent « normalement »,dit-onàParis,pour finaliser l’accord intergouvernementalentrelesdeuxpays.Leministre Jean-Yves Le Drian espère pouvoir finaliser avant le printemps. Signe supplémentaire de la confiance australienne dans le savoir-faire français, le ministère de la Défense, Christopher Pyne, vient de sélectionner Thales pour modernisersaflotteactuelledesous-marin, en attendant les nouveaux Barracuda Block 1A, qui remplaceront ses six sous-marins Collins. Il a signé avec Thales un contrat de 100 millions de dollars (70 millions d’euros) pour la conception et la préproductiondenouveauxsystèmesdesonars afin d’équiper sa flotte. Il s’agit de remplacer, sur une période de dix ans, les « oreilles » des six sous-marins, afin de permettre à la Marine royaleaustraliennede« maintenirsa supériorité dans la région ». Course technologique L’enjeu n’est pas mince face à la course technologique engagée en Asie.LaChineconstruiraitactuellement un sous-marin tous les quatre mois ! Après de très lourds investissements, les Russes ont remis à niveau leur flotte de sous-marins d’attaque, tandis que le Vietnam, la Malaisie, Singapour, etc. s’équipent. En 2030, la moitié des sous-marins dumondedevraientapparteniraux Sous-marin de classe Collins. Royal Australia Navy/AFP marines de guerre des grands pays d’Asie. Un réarmement en grande partie provoqué par les ambitions de la Chine et son attitude en mer de Chine. Thales devra soumettre au gouvernement de Canberra les solutions techniques pour remplacer l’ensemble des sonars situés sur les flancs, à l’étrave et en remorquage des Collins en 2018. A partir de là, le fabricant espère obtenir tranche par tranche des contrats d’équipement pour moderniser un à un les Collins,cequireprésenteraitsurdix ans une valeur globale de plusieurs centaines de millions de dollars. PourThales,quiemploie 250personnes dans cette spécialité en Australie, ce contrat est un bon présage pour l’avenir. Le groupe souhaite fournir les sonars des futurs sousmarins Barracuda Block 1, et espère une décision l’an prochain sur ce sujet. Lockheed-Martin est aussi intéressé. Les travaux d’intégration des systèmes de sonars s’effectueront à Rydalmere, à côté de Sydney, souligne le groupe français. n Le point Crédit ECONOMIES - Changer d'assurance emprunteur après avoir souscrit un prêt immobilier peut faire économiser jusqu'à 11.000 euros selon votre profil. Un article de la loi Sapin 2, qui devrait être adoptée ce mardi, prévoit de permettre aux clients de partir chez la concurrence, même aprèslapremièreannéeécoulée. 08nov201613:15 L'assurance emprunteur coûte en moyenne 20.000 euros sur toute la durée du crédit immobilier. Cette couverture garantit le remboursement du prêt en cas de décès, d'invalidité ou de perte d'emploi selon le niveau de prestation choisi. Un amendement de la loi pour la transparence, la luttre contre la corruption et la modernisation de la vie économique, dite Sapin 2, qui doit être définitivement adoptée ce mardi 8 novembre 2016 par l'Assemblée nationale, prévoit que pendant toute la durée de son prêt, le client pourra résilier chaque année son contrat pour le remplacer par une offre équivalente. "Au-delà de la période de douze mois [qui suit la signature du contrat], l’emprunteur peut résilier le contrat tous les ans", précise l'article. Ce qui peut représenter de belles économies car selon que vous preniez cette assurance directement auprès de la banque ou de la compagnie d'assurance qui vous accorde le crédit ou que vous cherchiez une offre en parallèle dans un autre établissement son coût peut varier du simple au quadruple pour le même type de garanties. Le gain réalisé dépend du profil de l'emprunteur, notamment son âge et le fait qu'il fume ou non. Dans certains cas même, le changement n'a aucun intérêt. Voici, pour bien se rendre compte, deux simulations réalisées ce mardi sur le site du courtier en prêt immobilier Meilleurtaux.com : -Exemple1:35ansnonfumeur->11.192eurosd'économies Un fonctionnaire de 35 ans non fumeur et empruntant 200.000 euros à 1,5% sur vingt ans peut économiser jusqu'à 11.192 euros en changeant d'assureur. D'un côté le contrat groupe (proposé par la banque au moment de la souscription du prêt) est évalué à 15.200 euros. De l'autre les contrats de délégation (négociés auprès d'autres établissements en faisant jouer la concurrence) oscillent entre 4008 euros et 6872 euros. -Exemple2:couplede45et50ansdontl'unestfumeur->2310eurosd'économies Un couple d''employés de 45 et 50 ans, dont l'un est fumeur, empruntant 150.000 sur 15 ans à 1,3% peut économiser jusqu'à 2310 euros puisque la banque propose 17.100 euros et l'établissement le plus concurrentiel 14.790 euros. Mais à cette exception près, les offres de délégation sont carrément deux à trois fois plus chères. Pour l'heure, si vous réalisez après coût que votre assurance emprunteur est particulièrement chère, rien n'est perdu à condition toutefois de ne pas trop tarder à réagir. Depuis deux ans, la loi Hamon vous permet en effet de changer cette couverture sans frais ni pénalité pendant les douze mois qui suivent la signature de l'offre de crédit. Si la résiliation annuelle proposée dans le cadre de la loi Sapin 2 passe bel et bien, cela pourrait stimuler encore davantage la concurrence entre établissements de crédit. Et donc faire baisser les tarifs. Immobilier:tauxenhausse?Pasdepanique... LES ECHOS | LE 22/11 Lescréditsimmobiliersontcommencéàaugmenter.Mais,relèventplusieurscourtiers,àdes niveauxquirestenttoujourstrèsattractifs.Certainslesvoientmêmerepartiràlabaisse. Uncoupdechaudsanstropdeconséquences.Silestauximmobiliersontrécemmentaugmenté,cette haussen'auraqu'uneffetmarginalsurlecréditetlatendanceàlongtermedevraitcontinuerd'offrir des taux bas, expliquent plusieurs courtiers le 22 novembre. Selon eux, rarement les prix du crédit immobilierontétéàdesniveauxaussiattractifs. Unsimpleréajustement Pourlesprofessionnelsdusecteur,lesbanquesn'ontprocédéqu'àunréajustementdeleurgrillede taux,aprèsl'électiondeDonaldTrump.«Lesbanquesontréagiàlasurchauffesurlestauxsouverains enaugmentantlecoûtducrédit,maisdefaçontrèsmodérée»,expliqueFrankLevy,directeurgénéral d'acecrédit.fr. Plusieurs établissements ont augmenté le prix du crédit de 5 à 30 points de base ces derniersjours.«Lesbanquescontinuentévidemmentàproduireducréditetàoctroyerdesprêtsà desprixcompétitifs,souligneSandrineAllonier,responsabledesrelationsbanquesdeVousfinancer. Lesmargessontencoreimportantes,selonlescourtiers.Labaissedestauxconstatéeen2016devrait mettre beaucoup de temps à s'annuler, anticipent-ils. En janvier, le taux pour le prêt de référence avoisinaitles2,5%.Finnovembre,ilsesitueencoreentre1,2et1,5%,àunniveauhistoriquement bas. « Les taux sont toujours bon marché, même en tenant compte des récentes hausses », relève SandrineAllonier.«Nousnesommesmêmepasrevenusauniveaudestauxpratiquésenseptembre (entre1,6%et1,8%,NDLR)»,abondeMaëlBernier,directricedelacommunicationetporte-parole deMeilleurtaux.com. Desbanquesproactives Lamajoritédescourtierscomptentsurledynamismedusecteurpourmaintenirdestauxbas.«Les banques préparent la campagne de 2017 et leur objectif est de recruter des clients, donc elles vont toutfairepourfaciliterlecrédit»,rassureMaëlBernier.Lesbanquessontenphasedeconquête,selon FrankLévy.«Laconcurrenceesttelle,qu'aucunebanqueneprendralerisquedetropremonterses tauxdanslesmoisàvenir.» Lestauxpourraientmêmerepartiràlabaisse,selonlesplusoptimistes.CarsilesOATà10ansont presquedoubléenquelquesjours,passantde0,5%à0,8%pourlaFrance,l'Euribor,letauxd'intérêt interbancaire dans la zone euro, n'a pratiquement pas bougé. Dans ce contexte, des politiques proactives de la part des banques pourraient même relancer un nouveau momentum de baisse des taux. « Rien n'exclut de nouvelles baisses liées aux politiques commerciales des banques, anticipe Sandrine Allonier. Au début de l'année, personne ne pouvait anticiper que les taux descendraient aussibas».Lesparticulierssontprévenus. RaphaëlBloch Leprêtàtauxzéroboostelemarchéimmobilier LeFigaroimmobilier-Publiéle23/11/16 Dans le neuf, un ménage sur deux a pu acheter grâce au prêt à taux zéro ou au prêtàl’accessionsociale,relèveuneétudeduCréditFoncier. Les aides au logement offrent un sérieux coup de pouce aux particuliers désireux de devenir propriétaires.SelonuneétudeduCréditFoncierparuecemercredi,unménagesurdeuxayantacheté dans le neuf en 2015 a en effet bénéficié d’un prêt à taux zéro ou d’un prêt à l’accession sociale. L’année dernière, 72.221 achats immobiliers ont été financés par le premier dispositif, accessible à deuxménagessurtroissousconditionsderessources,et58.800grâceausecond. Leprêtàl’accessionsocialeprésentel’avantagedepouvoirfinancertouslesprojetsimmobiliers,àun tauxpréférentiel.Leprêtàtauxzéroneconcernedesoncôtéquelelogementneuf,etleslogements anciens qui nécessitent d’importants travaux. Le gouvernement a élargi depuis le 1er janvier les conditionsd’éligibilitéduprêtàtauxzéro:leplafondderessourcesaétérelevé,sibienque40%de primo-accédantssupplémentairespeuventenbénéficier;lapossibilitéd’yrecourirpourunachatdans l’ancien, à condition que les travaux représentent 25% du prix d’achat, a par ailleurs été étendue à tout le territoire contre 6000 communes rurales auparavant. Cette nouvelle mouture rencontre un véritablesuccès,selonlaFnaim.En2016,leprêtàtauxzérodansl’ancienareprésenté20%desPTZ distribués,contre2%à3%en2015,chiffresdessourcesbancairescitéesparl’AFP. En 2015, déjà, le nombre de PTZ distribué avait fortement augmenté, sous l’effet d’un marché immobilier plus dynamique. A cette date, selon le Crédit Foncier, les ménages avaient en moyenne emprunté 37.000 euros à taux zéro, une somme stable par rapport à l’année précédente, pour un achat d’une valeur de 194.000 euros. D’après les données de l’établissement bancaire, les bénéficiaires étaient en moyenne plus jeunes que les accédant dans leur ensemble puisque près de 80%d’entreeuxavaientmoinsde40ans. Le point Brexit 28 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos FINANCE &MARCHES DÉTENTE SUR LES TAUX GRECS Le rendement du taux à dix ans grec est retombé à son plus bas niveau depuis juin. Il a perdu 38 points de base à 7,23 %. Les investisseurs ont salué le remaniement au sein du gouvernement, avec notamment l’entrée de l’ex dirigeant de l’Agence grecque des privatisations. Par ailleurs, un vice-président de la Commission européenne a estimé qu’Athènes respecte à peu près ses objectifs budgétaires. les indices LA PLACE FINANCIÈRE SE MOBILISE Brexit : Paris renforce son offensive envers les entreprises et les banques l Un guichet unique accompagnera les candidats à une implantation. l Les personnalités de la Place de Paris se lancent dans une opération séduction en coulisses. Opération séduction Quelques candidats se sont déjà présentés. « Surtout des petites sociétésdegestion,souventcrééespar des Français, qui souhaitent être accompagnées pour une possible implantation à Paris », témoigne Robin Rivaton,directeurgénéralde l’agence Paris Région Entreprises, qui accueille le guichet unique. Des entreprises de taille moyenne viennent aussi prendre un ticket, en attendant de voir ce qui se dessine. Enfin, des groupes, notamment russesoujaponais,souhaitentobtenir des données chiffrées pour enri- Immédiatement après le Brexit, la priorité était de montrer que Paris était un candidat crédible. A ses côtés, tout un panel d’acteurs de la place participent à l’opération séduction, de manière plus ou moins officielle. Chacun dans leur domaine de compétence, ils « vendent » Paris. Ainsi, après avoir rédigé un rapport sur les orientations à prendre face au Brexit, l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, fait depuis l’été le tour des acteurs financiers internationaux. Le président de Paris Europlace, Gérard Mestrallet, porte la voix des membres de la place financière. Gérard Rameix,àlatêtedugendarmeboursier, fait, lui, tout ce qu’il peut pour donner l’image d’un régulateur pragmatique. Et Stéphane Boujnah, le PDG d’Euronext, reconnaît « passer la moitié de ses rendez-vous avec des clients ou partenaires à Londres à évoquer les avantages de Paris et Amsterdam ». Le gouvernement n’est pas en reste. Manuel Valls, qui a porté le projetd’élargissement du régimede faveur des impatriés, a ainsi regretté publiquement les amendements à la loi de Finances qui suppriment la défiscalisation des actions gratuites et augmentent le taux de la taxe sur les transactions financières. Des réformes potentiellement désastreuses, alors que la fiscalité française pâtit déjà d’une image déplorable. C’est d’ailleurs l’une des premières préoccupations, avec le droit du travail, des entreprises qui réfléchissent à une installation en France. Un gros effort de pédagogie est donc nécessaire. « Il faut mettre en perspective les coûts globaux, explique Ross McInnes. Certes la fiscalité des entreprises est plus forte à Paris qu’à Londres,maisl’immobilieryestbienplus abordable. Les charges sociales sont plus élevées, mais les mutuelles complémentaires sont moins chères. » Ladynamiqueestlancée.AParis, personne ne va lever le pied même si la justice britannique a semé la confusion, en tranchant en faveur d’un vote du Parlement anglais sur le Brexit. n Deux hommes en mission Christian Noyer, l’ex-banquier central devenu VRP Ross McInnes, leplus anglo-saxon despatrons français A première vue, le choix du président du conseil d’administration de Safran pour défendre les atouts de la région Ile-de- France auprès des entreprises de la City pouvait surprendre. Mais le nom de Ross McInnes pour incarner la fonction d’« ambassadeur » économique de la région capitale a rapidement fait l’unanimité. Son profil remplit tous les critères essentiels. Par sa double culture, tout d’abord. De nationalité franco-australienne, il est né à Calcutta, a effectué sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly avant de rejoindre les bancs du Saint John College à Oxford. De quoi en faire le plus britannique des patrons français, avec un « humour “british” qui passe très bien outre-Manche », dixit une de ses connaissances. Il possède également une expérience de la finance, comme banquier et directeur financier, mais également des groupes industriels. Un élément déterminant, car l’objectif de la région Ile-de-France est d’attirer des entreprises au-delà du seul secteur financier. Surtout, il a déjà eu l’occasion de démontrer son sens de l’engagement au service de l’économie française. Et ses talents de négociateur. Représentant spécial du Quai d’Orsay pour l’Australie, il faisait partie de l’équipe de France qui a permis à DCNS de remporter, en avril dernier, le contrat du siècle : la fourniture à Canberra de 12 sousmarins, pour un montant de 35 milliards d’euros sur cinquante ans. L’une de ses tâches avait alors été de combattre un certain nombre de clichés sur la France, qu’il retrouve aujourd’hui chez ses interlocuteurs londoniens. En particulier le manque de productivité d’une France aux 35 heures. L’occasion de ressortir un argumentaire déjà bien rodé. — G. Be. Eric Piermont/AFP La mobilisation de la Place de Paris ne faiblit pas. Dans la compétition qui l’oppose à Francfort, Dublin, ou Amsterdam pour accueillir les futurs exilés du Brexit, la Place est même en train de passer à l’étape 2. Immédiatement après le Brexit, la priorité était de montrer que Paris était un candidat crédible. Mission accomplie, puisque même la banque américaine Goldman Sachs a reconnu qu’elle hésitait entre la capitale française et Francfort. Il s’agit désormais d’attirer concrètement entreprises et investisseurs. Une mission qui a été confiée depuis peu au franco-australien Ross McInnes. Le président du conseil d’administration de Safran a été officiellement nommé par le Premier ministre, Manuel Valls, « ambassadeur » de « Choose Paris Region – Welcome To Greater Paris », nom donné au guichet unique destiné aux entreprises envisageant de venir s’installer à Paris. Sa feuille de route : mettre en valeur ce dispositif et les efforts déployés par la France auprès d’une ciblequienglobelesfinanciers,mais pas seulement. « Ce guichet est destinéàunlargepublicd’investisseurset d’entreprises, et pas seulement aux membres de la City, confirme Ross McInnes. Il concerne également des entreprises internationales qui avaient installé à Londres leur tête de pont pour accéder au marché unique européen, et qui réfléchissent à une relocalisation. » Ce sont notamment les réseaux de Business France qui, sousl’égideduministèredesAffaires étrangères, se chargent de la prospection. Le guichet unique joue, lui, un rôle de pédagogie et d’accompagnement. « Sa mission est de répondre aux interrogations des investisseurs et des entreprises et de les conseiller sur un grand nombre de sujets qui vont de l’implantation géographique et de la sélection des immeubles au choix de la structure juridique idoine, en passant par les questions de fiscalité, ou de ressources pour la scolarité des enfants », expliquelenouvelhommefortdelaplace. chir leur réflexion. « Pour certains grands groupes, notamment bancaires, qui connaissent déjà la France, cela peut également être un moyen de confirmer leurs propres estimations », témoigne Ross McInnes. En tant que dirigeant d’un grand groupe, ce dernier dialogue également avec tous les patrons. Il leur vantelesatoutsdeParis,sonécosystème et sa réserve de talents. Eric Piermont/AFP Guillaume Benoit @gb_eco L a mission qui a été confiée à Christian Noyer est assez inédite pour un ancien gouverneur de la Banque de France. Mandaté par Manuel Valls, le sexagénaire qui a été le régulateur des banques dans l’Hexagone de 2003 à 2015, a été discrètement choisi à l’annonce du Brexit pour aller à la rencontre des acteurs financiers anglo-saxons. Objectif : écouter et courtiser. Le haut fonctionnaire, ancien directeur du Trésor et ex-conseiller d’Edouard Balladur, a en quelque sorte endossé l’habit de « VRP » de la place de Paris. Depuis le 24 juin, Christian Noyer, qui avait rédigé pour le lobby Paris Europlace un rapport secret autour de l’hypothèse d’un « non » des Britanniques, fait donc du porte-à-porte auprès des établissements financiers. Accompagné de représentants du bureau « Epargne et marchés financiers » du Trésor, il recueille les doléances tout en essayant de convaincre que l’écosystème français est le plus adapté pour rapatrier ses activités sur le continent. Ses meilleurs arguments ? Son bilan irréprochable pendant la crise de la zone euro, là où d’autres régulateurs ont trébuché. Christian Noyer peut facilement se faire l’écho d’un système financier tricolore de qualité. Ce « Brexit Tour » officieux a déjà conduit l’ancien locataire de l’Hôtel de Toulouse chez HSBC, Morgan Stanley, Barclays, Credit Suisse ou BlackRock. Il sillonne les capitales financières, Londres mais aussi New York, où il devait s’entretenir, entre autres, avec Larry Fink, le charismatique patron du géant de la gestion d’actifs BlackRock. Celui qui a présidé la puissante Banque des règlements internationaux (BRI) et qui fut l’homme de tous les G20 Finance a accès à tout le monde. Le vrai défi pour lui ? Transformer le banquier central un peu austère en homme de marketing. — I. Co. // 29 Les Echos Lundi 21 novembre 2016 FINANCE &MARCHES LE DOLLAR AU PLUS HAUT DEPUIS TREIZE ANS Le billet vert a enchaîné les hausses depuis la victoire de Trump à la présidentielle. La perspective d’une hausse des taux directeurs en décembre s’est nettement renforcée du fait des anticipations d’une politique économique inflationniste. Le dollar contre les principales devises est au plus haut depuis 2003. L’euro vaut 1,05 dollar, un plus bas depuis un an. les indices Brexit : les banques de la City sont forcées de se préparer au pire scénario l Les banques basées à Londres s’apprêtent à déménager des activités pour se protéger des effets du Brexit. l Face à une négociation européenne longue et incertaine, elles sont contraintes de planifier dès maintenant. BANQUE Vincent Collen @VincentCollen — Correspondant à Londres Depuis le 15e étage de la tour Citi, Michael Lavelle montre du doigt les gratte-ciel de la capitale britannique. « Quoi qu’il arrive, Londres restera un centre financier mondial clef et notre siège européen y demeurera », affirme le patron de la banque d’investissement britannique du groupe américain. Au Royaume-Uni comme sur le continent, personne ne doute que la City conservera son rang de première place financière européenne après le Brexit. Mais la sortie programmée de l’Union européenne force les banques installées sur les rives de la Tamise à se préparer à un changement majeur, et vite. Theresa May démarrera en avril la négociation avec les autres pays européens. Malgré les prises de position dures en Allemagne comme en France, il faudra attendre 2019, au plus tôt, pour savoir si les banques basées en Grande-Bretagne conserveront le « passeport » européen qui leur permet d’opérer partout dans l’Union (lire ci-dessous). « Les banques ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps », explique Guntram Wolff, du think tank Bruegel. Dès aujourd’hui, elles échafaudent leurs plans pour se protéger des effets potentiels du Brexit. « Dans l’incertitude, elles sont obligées de prévoir le pire », poursuit le chercheur. Chez Citi, « plusieurs centaines de personnes sont mobilisées », explique Michael Lavelle. L’ampleur de l’exode reste inconnue. Avant le référendum, HSBC a parlé d’un millier de positions qui pourraient déménager à Paris, JP Morganaévoqué4.000postes.Mais aucun détail n’a été donné depuis. « Entre 5 % et 20 % des emplois de banque d’investissement internationaux pourraient partir », avance un banquierfrançaisdelaCity.Lesbanques expliquent qu’elles feront tout pour ne pas perdre de revenus. « Nous mettrons nos salariés là où nous le devrons pour servir nos clients », poursuit Michael Lavelle. « Wait and see » L’exode est-il imminent ? Certains en sont persuadés. « Les premières décisions devraient être prises dès le début 2017 », assure Ken Owens, qui conseille les établissements envisageant de se développer à Dublin chez PwC. Goldman Sachs aurait déjà réservé un étage dans ses locaux de Francfort, selon Reuters. D’autres ont sans doute intérêt à dramatiser pour pousser Theresa May à négocier le meilleur accord possible. « Les mains des banquiers frémissent au-dessus du bouton “délocalisation” », a assuré récemment Anthony Browne, de la fédération des banques britanniques. Tous les établissements ne sont pas aussi pressés. Les grandes banques européennes comme Deutsche Bank, BNP Paribas ou Société Générale, disposent, par nature, d’une forte présence sur le continent. Certains groupes britanniques, comme HSBC ou Barclays, ont eux aussi une présence dans la zone euro qui leur donne une certaine flexibilité et un peu plus de temps avant d’agir. « Contrairement aux américaines, aux suisses ou aux asiatiques, les banques qui ont leur siège dans un pays de l’Union européenneouquiyontuneforteprésence n’auront pas besoin de créer une filiale ou de demander de nouvelles autorisations de la part des régulateurs », explique Guntram Wolff. Ces derniers jours, certains dirigeants ont voulu calmer les esprits. Axel Weber, le président de la banque suisse UBS, a dit qu’il adoptera une approche très britannique de « wait and see ». « Personne ne veut prendre une mauvaise décision en déménageant rapidement étant donné l’incertitude qui règne, a déclaré Daniel Pinto, directeur de la banque d’investissement de JP Morgan. Nous seront prêts à prendre une décision définitive lorsque nous aurons une meilleure idée de la direction dans laquelle on va. » n Cataclysmeouobstacle surmontable ?L’impact dela pertedu passeportfinanciereuropéenfait débat Londres pourrait négocier des accords d’équivalence avec Bruxelles qui couvriraient l’essentiel des activités de la City. Les banques de la City auront-elles toujours accès au marché européen lorsque le Brexit sera devenu une réalité ? A première vue, l’affaire est entendue : en quittant l’UE, les établissements enregistrés au Royaume-Uniperdrontleur« passeport ». Ils ne pourront plus automatiquementcommercialiserleursservices dans les 27 autres Etats membres, commec’estlecasaujourd’hui.C’est cette perspective qui les force à accélérer leurs préparatifs. Parfaitement « gérable » Certains auront besoin d’établir une filiale dans un autre pays, enregistrée auprès du régulateur, qui exigera qu’elle soit capitalisée à la hauteur des activités qu’ils y auront. « Nous avons une filiale à Paris, mais elle devra très probablement être mieux capitalisée pour soutenir des Les experts sont divisés sur la future place de la City. Photo AFP opérations consommatrices de capitauxcommeletrading »,expliqueun responsabled’unebanqueasiatique à Londres. La plupart des grandes banques auront les moyens de s’adapter, au prix d’une restructuration certes coûteuse d’une partie de leurs activités et d’une mobilisation temporaire du management. La perte du passeport européen est parfaitement « gérable » pour les banques de la City, a estimé récemment l’agence de notation Moody’s. MaislaplacedeLondrespourra-telle conserver son rang, aujourd’hui presque à égalité avec New York ? Lesexpertssontdivisés.PourBarney Reynolds, avocat chez Shearman & Sterling, le Royaume-Uni pourra facilement négocier des statuts d’équivalence avec Bruxelles au lieu de vouloir à tout prix conserver le passeport, ce qu’il juge « irréaliste ». Certains de ces accords, secteur par secteur, existent déjà, comme MiFID II, souligne-t-il. En les généra- lisant, on parviendrait au même résultat qu’avec le passeport. « Ce seraitdansl’intérêtdetoutlemonde », assure-t-il, car les entreprises européennesnevoudrontpasvoirlesservices financiers auxquels elles accèdentaujourd’huivialaCitydispersés dansplusieursplaces.« Unepartiede ces activités risqueraient de partir aux Etats-Unis ou en Asie », estime Miranda Carr, l’une des responsables de la filiale britannique de la banque chinoise Haitong. David Wright n’est pas aussi optimiste. Pour ce juriste spécialiste du secteur financier chez Flint Global, la City risque bien de perdre « jusqu’à 20 % » de son activité tournée vers l’Union européenne et les services qui lui sont associés (avocats, experts-comptables, conseils...). Les accords d’équivalence ne sont pas la bonne solution pour Londres, selon lui, car le Royaume-Uni n’aurait pas son mot à dire sur la réglementation. « Si l’UE s’aperçoit qu’elle y perd, elle pourra modifier la réglementation de façon unilatérale », prévient-il. — V. C. Citigrouptranchera d’iciàmars surdes délocalisations La banque a rapproché son entité irlandaise de son entité anglaise pour garantir son accès au marché européen. Anne Drif @anndrif Citi serait dans une bien meilleure position que ses concurrents face au Brexit. C’est ce que pense Jim Cowles, le patron de labanque américaine pour l’Europe et le MoyenOrient. L’établissement a en effet rapproché son entité irlandaise de sa banque britannique début 2016 pour optimiser son capital. Elle s’est ainsi ménagée une porte de sortie sur le marché continental en cas de rupture sèche avec l’Europe, a-t-il expliqué jeudi lors de la traditionnelle conférence annuelle du groupe à Londres. Mais ce n’est pas un sauf-conduit. L’entité de Citi à Dublin, qui porte 46 milliards d’euros d’actifs, est en effet habilitée à mener des opérations bancaires de financement, mais pas des opérations de trading, qui sont gérées à Londres depuis sa filiale anglaise. C’est là que la question de transfert dans des juridictions continentales pourrait donc seposerencasde« hardBrexit ».La banque a par ailleurs démenti la rumeur d’un transfert de 900 personnes à Dublin. Un transfert d’activités complexe La question des transferts est cependant complexe, car certains métierscommelestauxnécessitent les deux types d’habilitation (bancaire et trading). A ce stade, Jim Cowles n’a pas indiqué avoir tranché sur le choix d’une localisation. « Nous sommes en train d’analyser toutes les questions que cela soulève, du point de vue juridique, réglementaire, conformité et risques, sachant qu’entre un “hard” et un “soft” Brexit, les options intermédiaires peuvent être nombreuses », a déclaré le dirigeant. « Nous devons nous préparer à toutes les éventualités. » Citi se donne jusqu’au premier trimestre 2017 pour arrêter sa décision, a-t-il ajouté. En réalité, il n’est pas certain qu’il tranche entre Paris ou Francfort, où le groupe compte respectivement 180et300personnes(contreplusde 6.000 à Londres et 2.500 à Dublin). Jim Cowles a particulièrement insisté sur l’environnement réglementaire et déclaré qu’il « n’y aura pas une seule juridiction choisie, mais plusieurs, si la banque devait en venir à se prononcer sur cette question ». « 60 % de nos 18.000 personnes présentes dans la région sont hors du Royaume-Uni, déployées dans 21 pays », et « ce qui comptera sera la proximité avec nos clients », a-t-il souligné. Seule certitude, pour Jim Cowles, l’option d’un rapatriement pur et simple à New York n’est pas à l’ordre du jour – menace que faisaientplanerdesbanques américaines ces dernières semaines. Il a garanti également qu’aucune activité ne disparaîtrait. Jim Cowles a émis un seul souhait à l’égard des autorités bruxelloises : que, dans ce climat d’incertitude, elles arrêtent d’ores et déjà la durée de la période de transition, pour permettre aux entreprises de se mettre en règle « quelle que soit la décision finale ». n Le point Union Européenne 06 // Jeudi 17 novembre 2016 Les Echos MONDE en chiffres RUSSIE : BAISSE DE LA PRODUCTION ROYAUME-UNI : LÉGER RECUL DU CHÔMAGE La production industrielle de la Russie s’affiche en recul de 0,2 % par rapport à octobre 2015, après une diminution de 0,8 % sur un an en septembre. L’évolution de l’activité a été contrastée pour les hydrocarbures : la production de pétrole a progressé le mois dernier de 2,4 % sur un an alors que celle de gaz naturel a reculé de 1,8 %. Le taux de chômage au Royaume-Uni a légèrement reculé, à 4,8 %, lors de la période de trois mois achevée fin septembre, au plus bas depuis 2005. Au total, 1,6 million de personnes étaient au chômage pendant la période de juillet à septembre, soit 146.000 de moins qu’un an plus tôt. 13 % LES DEMANDES D’ASILE DÉCÉLÈRENT EN FRANCE La France a enregistré 70.500 demandes d’asile entre janvier et octobre, soit une hausse de 13 % par rapport à la même période de 2015, ce qui marque une tendance à la décélération, selon l’Ofpra (+23,6 % en 2015). UNION EUROPÉENNE Budget :Bruxelles desserre l’étau pourmieux soutenir lacroissance l La Commission renonce à sanctionner l’Espagne, le Portugal et l’Italie. l Elle appelle à une « politique budgétaire expansionniste » en zone euro. Derek Perrotte @DerekPerrotte — Bureau de Bruxelles Bruxelles s’inquiète, sermonne, menace et, à la fin, ne sanctionne pas. L’édition 2016 de la revue par la Commission européenne des situations budgétaires et des projets debudget2017des19Etatsdelazone euro, dévoilée mercredi, rappelle les précédents exercices. Dans le viseur depuis l’été pour non-respect destrajectoiresnégociéespourrevenirdanslesclous,l’EspagneetlePortugal évitent le carton rouge d’un avis négatif, qui aurait entraîné une amende, la suspension de fonds structurels et aurait constitué une grande première. Cette menace, brandie depuis l’été, est même levée pour les deux pays, les efforts récents et les promesses pour 2017 étant jugés suffisants pour jouer la clémence : « Il ne faut pas les accabler mais continuer à les aider à sortir de la crise », souligne le commissaire aux Finances Pierre Moscovici. Autre dossier chaud, l’Italie, en dépit de l’ampleur de sa dette (133 % du PIB) et d’un budget loin de produire les efforts exigés pour la réduire, est aussi préservée : Matteo Renzi, qui l’exigeait en fustigeant les « diktats » de l’Europe, a obtenuunepriseencomptetrèssouple des dépenses d’urgence liées aux séismes et à l’accueil des migrants. Ces trois pays restent tout de mêmeenjointsdefairedeseffortssur leurs budgets 2017, qui présentent, comme ceux de la Belgique, la Finlande, la Slovénie, la Lituanie et Chypre, un « risque de non-conformité » aux règles européennes. Cinq pays ontdesbudgets« globalementconformes » : la France, l’Irlande, l’Autriche, la Lettonie et Malte. Sans surprise, enfin,l’Allemagne,l’Estonie,lesPaysBas, la Slovaquie et le Luxembourg reçoivent un satisfecit total. C’est pourtant, n’en déplaise à l’Allemagne, une victoire de la ligne « Moscovici »d’unepolitiquebudgétaire plus souple, tirant plein profit des flexibilités ouvertes par le pacte de croissance. Et un signal politique supplémentaire du refus de la Commission Juncker d’une trop forte austérité. Cette approche rompt avec l’ère Barroso et fait écho aux déclarations, la veille, de Barack Obama, qui a promis depuis Athènes de « dire à l’Europe que l’austérité ne peut à elle seule être le vecteur de la prospérité ».« Notrerôleestderenforcer la reprise économique », encore trop « fragile » pour ramener le chômage et la pauvreté à des niveaux plus tenables, explique Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission. Une urgence, et même un devoir « face à la montée des populismes », abonde Pierre Moscovici. Il est temps que les Etats jouissant de marges de manœuvre budgétaires alimentent plus le moteur économique. LaCommissionfranchitàceteffet un nouveau pas en appelant, une première, à « une orientation budgétaire expansionniste » pour la zone euro, de l’ordre de 0,5 % de PIB. En clair : après les efforts produits depuis la crise pour rétablir la situationglobale(ledéficitdelazoneeuro est retombé à 1,8 % de PIB), il est tempsquelesEtatsjouissantdemarges de manœuvre budgétaires alimentent plus le moteur économique, en complément des efforts qu’entreprend de son côté Bruxelles (plan Juncker, réformes bancaires, etc.). La BCE pousse dans le même sens. « On peut et on doit combler l’écart entre la croissance réelle et la croissance potentielle », souligne un expert européen. Cet appel du pied à l’Allemagne promet, admet Pierre Moscovici, des « débats animés » à l’Eurogroupe et à l’Ecofin, qui se pencheront sur la question les 5 et 6 décembre. « J’assume pleinement », assure-t-il, louant sa démarche comme « une ambition pour la zone euro » et « une étape vers une forme d’union budgétaire ». Un serpent de mer que la France et Jean-Claude Juncker tentent de faire avancer depuis longtemps. Sans succès jusqu’ici. n La Commission souligne les progrès de la France, au grand regret d’un Sénat très remonté contre le budget 2017 La Commission juge le projet de loi de finances « globalement conforme ». Le Sénat a, lui, décidé de rejeter d’emblée le projet. Renaud Honoré @r_honore Si François Hollande voulait trouver des motifs de consolation en cet automne guère réjouissant pour lui, il pourrait se tourner vers Bruxelles. Longtemps abonnée au rôle de cancre budgétaire durant ce quinquennat, la France a vu pour une fois son budget salué positivement par la Commission européenne mercredi. « Globalement conforme » : cet avis de l’exécutif européen à propos du projetdeloidefinancespour2017ne donne pas encore à Paris le rôle d’élèvemodèle,maisilconfortel’exécutif dans son objectif de ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB. « C’est une bonne nouvelle qui était Nouveau site SL : le luxe se vit aussi au quotidien attendue depuis longtemps », a commenté en connaissance de cause l’ancien ministre des Finances de François Hollande, Pierre Moscovici, désormais commissaire aux Affaires économiques. Bruxelles voit donc le déficit français à 2,9 % l’an prochain, un peu au-dessus du 2,7 %prévupar l’exécutif.Signedesa confiance relative, Pierre Moscovici insiste moins sur 2017 que sur la suite : « On voit bien que le budget 2018 sera clef pour l’avenir », a-t-il expliqué,mettantengardelescandidats à la présidentielle contre toute fuite en avant budgétaire. La Commission européenne ne donne pas pour autant un quitus complet à Paris sur 2017. Certains risques sont identifiés, comme le coût de la recapitalisation attendue d’Areva ou les économies très incertaines prévues par le gouvernement grâce à une réforme de l’Unédic qui n’existe pas pour le moment. Les faibles efforts structurels sont égale- ment épinglés. Enfin, la Commission regrette les « progrès limités » dans la gouvernance budgétaire française. Paris avait promis de mettre en place des mécanismes permettant de mieux contrôler les dépenses publiques. Le résultat est maigre : les programmes de « revue desdépenses »ontététrèsdécevants cette année, et l’objectif d’évolution de la dépense locale reste indicatif. Un geste politique fort Cescritiquesrestentàfleuretsmouchetés quand on compare à l’artillerie lourde sortie par le Sénat. La Haute Assemblée n’a en effet visiblement pas la même vision du budget 2017 que la Commission européenne, et a décidé de le rejeter sans même l’examiner en séance publique. Un geste politique fort – sans grande incidence sur le fond puisque le dernier mot revient à l’Assemblée nationale – utilisé la dernière fois en 1992. Ce qui justifie une telle offensive ? Les sénateurs de droite, majoritaires, ne font pas dans la demi-mesure quand ils évoquent le budget 2017 du gouvernement, qualifié successivement de « bidon »,« maquillécommeunevoiture volée » (sic), « marqué par une insincéritéinqualifiable »,ouencore « d’affichage électoral ». Sur le fond, le chiffre de 20 milliards de déficit supplémentaire est avancé, mais cela n’amènerait celui-ci qu’à un niveau compris entre 3 % et 3,2 % au dire même des sénateurs de l’opposition, pas si loin de ce que calcule la Commission. Une Commission brocardée pour avoir conforté le gouvernement. « J’ai surtout l’impression que Pierre Moscovici vient au secours du candidat Hollande », a critiqué Vincent Capo-Canellas (UDI-UC). ( Lire l’éditorial d’Etienne Lefebvre Page 8 Retrouvez le meilleur de votre magazine également sur lesechos.fr/SL Le point Point de vue de nos partenaires Stamina AM Note de marché Paris, le 9 novembre 2016 Élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis : quelles conséquences immédiates pour notre gestion ? La victoire de Donald Trump à la présidentielle et des Républicains dans les deux chambres du Congrès se solde par une baisse très modérée des indices mondiaux ce matin (à 11h, heure de Paris). Si les résultats électoraux étaient peu anticipés, le calme relatif avec lequel les marchés accueillent ce résultat n’est pas moins inattendu. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette apparente sérénité : le fait que le nouveau président ne gouverne pas avant deux mois, le fait qu’il propose une politique fiscale favorable aux entreprises et aux ménages payant l’impôt sur le revenu, ou encore son programme de relance budgétaire. Cela dit, même si certaines directions sont nettement tracées, une très grande incertitude demeure sur la mise en application de cette politique, en particulier sur les relations économiques internationales. Dans Stamina Patrimoine et Dynamique, nous avions mis en place des couvertures optionnelles sur indices actions, dont certaines hier soir (contre un éventuel « crash » de marché). Nous avons revendu la partie de ces protections positionnées pour un crash, mais conservé les protections contre un risque modéré, car une certaine volatilité pourrait perdurer, notamment en Europe. Notre point de vue économique global n’a pas fondamentalement varié : les Etats-Unis connaissent une croissance modérée mais assez régulière, l’Europe poursuit sa reprise. Le degré de risque global des portefeuilles n’a donc pas de raison, à nos yeux, d’être fondamentalement réévalué (pour information, Stamina Patrimoine affiche une sensibilité actions autour de 50% aujourd’hui). La politique monétaire américaine ne semble pas devoir être modifiée par l’élection : l’inflation reprend, le chômage est bas, il n’y a pas de stress financier notable. Ainsi, le scénario de remontée des taux par la Fed n’a pas de raison d’être remis en cause. Au contraire même, la relance budgétaire promise par Trump pourrait conduire à une accélération de l’inflation. Il est d’autant plus urgent pour la Fed d’agir prochainement. Le relèvement des taux américains paraît toujours très probable ; nous restons de ce fait absents des taux gouvernementaux. STAMINA ASSET MANAGEMENT Société par Actions Simplifiée au capital social de 1 960 259 Euros - immatriculée au registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 491 164 612 et agréée en qualité de société de gestion de portefeuille le 3 août 2006 sous le numéro GP 06 000021. Siège social : 15/19 avenue de Suffren - 75007 Paris Stamina AM Le rendez-vous hebdo Paris, le 7 novembre 2016 La classe d’actifs qui nous semble pouvoir être la plus impactée à court-moyen terme sont les pays émergents. Le protectionnisme promis par Trump pourrait les heurter. Nous décidons par conséquent de vendre une partie de notre exposition aux actions émergentes (dans Stamina Patrimoine et Dynamique) Les actions américaines, ainsi que le crédit, pourrait bénéficier de certains aspects de la politique trumpienne, en particulier la réduction des taux d’imposition sur les sociétés, les ménages, et les mesures de relance, par exemple dans le domaine énergétique traditionnel. Nous renforçons donc notre exposition aux obligations à haut rendement aux Etats-Unis (dans Stamina Patrimoine et Dynamique). Enfin, la volatilité pourrait perdurer sur les marchés, car l’incertitude demeure élevée sur la politique américaine et sur les prochaines échéances politiques européennes (référendum italien, élections présidentielles française et allemandes dans les prochains mois). Toutefois, l’incertitude politique n’empêche pas nécessairement les marchés de monter. Tous ces éléments seront réévalués en permanence, car l’environnement politique des grandes puissances « occidentales » promet d’être mouvant pour plusieurs mois. Mais pour résumer, dans la suite immédiate de l’élection, notre positionnement est peu modifié, si ce n’est envers les pays émergents, qui nous semblent moins attractifs à court terme, et envers les perspectives d’inflation américaine, qui nous semblent se renforcer. Achevée de rédiger, le 9 novembre 2016. Source : Stamina Asset Management. Les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures. Les informations contenues dans ce document ont été prises à des sources considérées comme fiables et à jour au moment de sa parution, cependant leur exactitude ne peut être garantie. STAMINA ASSET MANAGEMENT Société par Actions Simplifiée au capital social de 1 960 259 Euros - immatriculée au registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 491 164 612 et agréée en qualité de société de gestion de portefeuille le 3 août 2006 sous le numéro GP 06 000021. Siège social : 15/19 avenue de Suffren - 75007 Paris