Le peuple de Dieu en guerre
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Le peuple de Dieu en guerre
Le peuple de Dieu en guerre Exode 17.8-16 « Harvey s'assit en face de moi. – Je ne comprends pas ce qui se passe dans ma vie, commença-t-il à m'expliquer. J'ai réussi dans les affaires. Mon couple marche bien. Mes enfants sont bien élevés. Notre situation financière est sûre. Et pourtant, je n'arrive pas à avoir la victoire dans ma vie chrétienne. Comment se fait-il que je sois capable de réussir dans tant de domaines et que je continue d'échouer lamentablement dans celui qui est le plus important dans ma vie ? – Tu veux que je te dise franchement ce que j'en pense ? Lui demandai-je. – Bien sûr ! – Eh bien, je pense que tu es tellement brillant que cela te fait du tort. Tu es parvenu à la réussite dans les autres domaines importants de ta vie et les gens t'admirent pour cela. Tu es un gagneur, cela ne fait aucun doute. – Alors, où est le problème ? Lança-t-il en m'interrompant. – Le problème, c'est que, dans la vie chrétienne, on ne parvient pas à la victoire ; on ne peut que la recevoir. »1 Quantité de chrétiens croient en la victoire que Jésus nous donne par sa mort et sa résurrection, mais ne l'expérimentent pas dans leur propre vie ! Comment vivre dans la victoire ? Après les 3 épisodes où Israël se plaignait de manquer d'eau et de nourriture, voici maintenant que le peuple est confronté à un danger extérieur à lui : un autre peuple les attaque. Autant le manque d'eau et de nourriture étaient des querelles qui ont freiné le peuple dans sa progression, autant cette attaque subite des Amalécites est un obstacle majeur à l'avancée du peuple. La vie d'Israël dépend de l'issue du combat ! Pour situer notre passage, Israël est toujours en marche entre sa libération d'Egypte et le Mont Sinaï où il va recevoir la Loi. Et entre ces deux événements capitaux de son histoire, le peuple de Dieu est formé par Dieu. Et si les Amalécites viennent attaquer les Israélites, c'est que Dieu a encore des choses importantes à montrer à son peuple. 1 Steve McVey – Le règne de la grâce dans votre vie quotidienne, p43 www.bn-saint-louis.com 1 Pourquoi Dieu permet-il à son peuple de subir ce combat ? Et quelle va être l'issue du combat ? Exode 17.8-16 : ' Les Amalécites vinrent combattre Israël à Rephidim. Alors Moïse dit à Josué: «Choisis-nous des hommes, sors et combats les Amalécites. Demain je me tiendrai au sommet de la colline, le bâton de Dieu dans la main.» Josué se conforma à ce que lui avait dit Moïse pour combattre les Amalécites. Quant à Moïse, Aaron et Hur, ils montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse levait la main, Israël était le plus fort; et lorsqu’il baissait la main, Amalek était le plus fort. Comme les mains de Moïse devenaient lourdes de fatigue, ils prirent une pierre qu’ils placèrent sous lui et il s’assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi, elles restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil, et Josué fut victorieux d’Amalek et de son peuple au tranchant de l’épée. L’Eternel dit à Moïse: «Ecris cela dans le livre pour qu’on s’en souvienne et déclare à Josué que j’effacerai le souvenir d’Amalek de dessous le ciel.» Moïse construisit un autel et l’appela: «L’Eternel mon étendard.» Il dit: «Parce que les Amalécites se sont attaqués au trône de l’Eternel, il y aura guerre de l’Eternel contre eux de génération en génération. »' Israël sur le champ de bataille Quelques remarques pour mieux comprendre ce texte... www.bn-saint-louis.com 2 Le rôle de Moïse Moïse sait une chose qu'il comprend de mieux en mieux : la victoire ne dépend pas des capacités militaires ou matérielles de l'armée d'Israël. L'issue du combat dépend uniquement de Dieu ! Et c'est pour cela qu'il regagne le « sommet de la colline », pour avoir une vue sur le combat, et pour couvrir symboliquement de son action l'ensemble de la troupe. – « Le bâton de Dieu » : Le texte insiste sur un petit objet : le bâton que Moïse prend avec lui sur la colline. Et Moïse ne dit pas « mon bâton », mais « le bâton... de Dieu ». En quoi ce bâton est-il si important ? Il ne s'agit pourtant qu'un bout de bois ? Faisons un rapide retour en arrière. Lorsque Moïse est appelé par Dieu au travers du buisson ardent en Exode 4.2-4 : « L’Eternel lui dit : «Qu’y a-t-il dans ta main? » Il répondit : «Un bâton.» L’Eternel dit : «Jette-le par terre.» Il le jeta par terre et le bâton se changea en serpent. Moïse prit la fuite devant lui. L’Eternel dit à Moïse : « Tends la main et prends-le par la queue.» Il tendit la main et l’attrapa. Le serpent redevint alors un bâton dans sa main. » v20 : « Moïse prit sa femme et ses fils, les fit monter sur des ânes et retourna en Egypte. Il prit à la main le bâton de Dieu. » Alors que ce bâton n'était au départ qu'une aide pour marcher dans les montagnes et garder ses troupeaux, il devient un symbole fort de la puissante manifestation de Dieu. Exode 4.17 : « Prends ce bâton dans ta main. C’est avec lui que tu accompliras les signes. » Moïse considère donc que ce n'est plus « son » bâton avec lequel il gardait les troupeaux dans le désert, mais « le bâton de Dieu ». Ce bâton est utile pour que le peuple, ainsi que Moïse, ne pensent pas que c'est Moïse lui-même qui est tout-puissant et qui réalise ces miracles. C'est quelque chose d'extérieur à Moïse qui intervient pour Israël : Dieu. Et ce bâton est là pour symboliser cette action de Dieu. Alors Moïse monte sur la colline, avec le « bâton de Dieu ». – Les mains levées Dieu avait-il besoin de voir les mains levées de Moïse pour permettre aux Israélites de vaincre ? Avait-il besoin de voir ce bâton pour accorder la victoire ? Plusieurs interprétations sont avancées : – certains voient ce geste comme un effet magique, dû à la présence du bâton, – d'autres le voient comme une intercession de la part de Moïse qui lève ses mains pour prier Dieu et demander la victoire (la traduction Semeur fait ressortir cette interprétation en ajoutant le mot « prier » au verset 11), – d'autres encore suggèrent que les mains et le bâton levés sont là pour encourager le peuple de Dieu à voir et réaliser, tout au long du combat, que Dieu est avec www.bn-saint-louis.com 3 eux, et que sa puissance repose sur eux. C'est cette dernière interprétation qui me semble la plus juste. Pourquoi ? A cause des versets suivants qui abondent dans ce sens : Moïse érige un autel qu'il appelle « l'Eternel est ma bannière ». Quand l'armée française part au combat, et qu'elle dresse le drapeau français, qu'est-ce cela fait passer comme message ? Que ses soldats sous le drapeau français appartiennent à la France et sont envoyés sur l'ordre des autorités françaises. C'est encore plus flagrant si au lieu d'avoir un président nous aurions un roi. Dans le cas d'une royauté, l'armée appartient au roi, et c'est le roi qui pourvoit à son entrainement et à ses ressources, pour la rendre victorieuse. En appelant l'autel construit pour l'occasion « L'Eternel est ma bannière », Moïse veut que l'on se souvienne que l'armée d'Israël est l'armée de l'Eternel lui-même. Dieu règne sur son peuple. Israël est donc appelé à entrer dans le combat avec la certitude que la puissance de Dieu repose sur eux, au-dessus d'eux en quelque sorte, pour leur apporter la victoire. Un enseignement très important pour la suite, pour la conquête de Canaan. S'ils réalisent vraiment cette réalité-là, ils pourront se saisir du pays avec confiance en Dieu. Ils iront de l'avant. C'est la condition pour s'emparer du pays promis. D'où l'importance capitale de consigner cet événement par écrit : pour que le peuple se souvienne que la victoire n'est pas possible sans Dieu. Et par conséquent les autres combats ne pourront être remportés sans Dieu. Mais avec l'Eternel, Israël vaincra. C'est écrit pour s'en rappeler. D'où l'importance d'ériger un autel, et c'est la première fois que Moïse construit un autel à l'Eternel, comme ses ancêtres, Jacob, Isaac et Abraham... en le nommant Adonaï-Nissi, ce qui signifie « l'Eternel ma bannière ». Ainsi, des années après, si quelqu'un rappelle le nom de l'autel, on se souviendra de ce que Dieu a fait. Notre champ de bataille Quel combat ? Sur notre chemin vers le pays promis, nous sommes aussi parfois confrontés à des attaques extérieures. Je ne parle pas d'un conflit contre un voisin, un collègue de travail, notre conjoint ou un membre de l'église... Il y a des conflits bien plus graves et importants que cela. Une guerre qui est à l'origine de nos réactions, de notre comportement même. Une guerre intérieure qui régit tous nos autres choix, pensées, paroles et actes. Certains affirment que nous sommes en guerre contre la maladie, ou contre ceux qui www.bn-saint-louis.com 4 persécutent, ou contre tel grand homme politique ou telle mouvance religieuse... Et l'apôtre Paul de répondre : Ne vous trompez pas ! « Nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang ! » Notre combat est tout autre, il n'est ni dirigé vers un homme ni vers des choses, « mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste. » Ephésiens 6.12 Et regardez la suite : « C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de combattre ? » Non ! « afin de pourvoir résister dans le jour mauvais et livrer bataille ? » Non ! « afin de... tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc fermes. » Ephésiens 6.13-14 Ce que Paul nous dit c'est que notre combat n'est pas contre des hommes, contre des idées, des partis politiques, ou des maladies ou autres. Notre combat est contre les puissances de ce monde de ténèbres. Mais il ne dit jamais de combattre ces Puissances. La suite est « tenez donc fermes avec les armes que Dieu vous donne. » Il n'est jamais mention de combattre. Mais de tenir fermes. Pourquoi ? Selon le texte d'Exode 17, de quoi dépendait la victoire ? Du nombre de guerriers Israélites ? De leur entrainement ? De leur courage ? De leurs prières ? De leur temps passé à lire la Loi ? la victoire ne dépendait que d'une chose : des bras de Moïse ! levés : Israël prenait le dessus, baissés : les Amalécites gagnaient du terrain. Tout dépendait des bras de Moïse. Nous avons vu que les bras levés de Moïse avec le bâton de Dieu en main signifiaient que la puissance de Dieu reposait sur son peuple. C'est Dieu qui a rendu Israël victorieux, et cela de manière visuelle. Dieu veut leur enseigner qu'en lui seul est la victoire. Quelle victoire ? Notre victoire ne dépend pas de Jésus + notre force, ni de Jésus + notre volonté, ni de Jésus + nos prières, ni de Jésus + notre zèle, ni de Jésus + venir au culte, ni de Jésus + autre chose ! La victoire ne réside pas dans le nombre de chants de louange, ni la qualité des prédications, ni du nombre d'heures passées à prier, ni de notre capacité morale, ni de notre connaissance de la Parole de Dieu... La victoire dépend uniquement de Jésus-Christ. Le croyons-nous ? Je pense que nous répondrions tous Amen ! Mais... Nous sommes trop orgueilleux pour vivre VRAIMENT cette victoire que nous trouvons en www.bn-saint-louis.com 5 Jésus. Nous pensons : « Jésus me rend vainqueur, mais pour vaincre encore tel travers chez moi, je dois plus prier. » C'est-à-dire que nous pensons que la victoire de Jésus ne me suffit pas vraiment, je dois y ajouter autre chose : la prière ! Ou « Jésus me donne la victoire, et je suis tellement béni par cela, mais je dois lire ma Bible davantage pour pouvoir vraiment vaincre ma nature humaine qui me conduit trop souvent loin de Dieu. » Nous pensons alors que Jésus ne suffit pas vraiment pour vaincre notre nature humaine, et nous y ajoutons autre chose : la lecture de la Bible ! Ces deux choses sont bonnes, excellentes même, mais ce n'est ni la quantité de prière ni la qualité de notre lecture biblique qui nous rend plus vainqueur ! Face à la puissance des ténèbres, nous pouvons faire quantité d'efforts pour espérer être un peu plus victorieux : en venant aux cultes, aux réunions, en lisant la Bible chaque jour, priant plus souvent et ayant un comportement évangélique plus exemplaire. Mais voici ce qu'affirme la Bible : « Dieu nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transporté dans le royaume de son Fils bien-aimé » Colossiens 1.13 Dieu nous a délivré. C'est un fait. Et alors que nous luttons dans nos vies, dans des domaines différents, si nous ne levons pas la tête pour voir sur la colline l'oeuvre de Christ qui nous a délivré, nous resterons en train de combattre, de nous agiter, d'essayer par nos petits moyens humains ou spirituels de gagner, mais par nous-mêmes, c'est impossible ! En en tant que chrétiens, dans ce champ de bataille, nous prions plus, nous faisons plus ceci, cela, nous nous démenons davantage en utilisant d'autres moyens. Mais la condition de la victoire c'est uniquement de réaliser que Jésus, sur la colline, lève son bâton sur nous. « Eternel ma bannière. » Jésus notre victoire. Colossiens 1.12 : « le Père nous a rendus capables de prendre part à l'héritage qu'il réserve dans son royaume de lumière à ceux qui lui appartiennent. » « Le Père m'a rendu capable, le Père nous a rendus capables. » Mettez votre prénom et dites-vous : « (Jean-Rémy), le Père m'a rendu capable de prendre part à l'héritage qu'il a en réserve dans son royaume de lumière ». Le verset d'après, continue ainsi : « Dieu nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transporté dans le royaume de son Fils bien-aimé » Colossiens 1.13 Dieu t'a délivré de la puissance des ténèbres et t'a transporté dans le royaume de son Fils bien-aimé. Disons-nous le : « (Jean-Rémy), Dieu t'a délivré de la puissance des ténèbres et t'a transporté dans le royaume de son Fils bien-aimé. » www.bn-saint-louis.com 6 C'est extérieur à nous. Tout comme l'issue du combat contre les Amalécites qui ne dépendait que des bras de Moïse. Jésus a tout accompli pour notre victoire. N'essayons pas, par orgueil, par fierté, de gagner nous-même la victoire contre les Puissances célestes, contre les Autorités spirituelles ! Jésus seul la donne. Mais certains peuvent nous faire dévier de cette victoire : Colossiens 2.18-22 : « Que personne, par son goût d’une fausse humilité et du culte des anges, ne vous prive de la victoire. Plongé dans ses visions, un tel homme est sans raison enflé d’orgueil sous l’effet de ses pensées tout humaines, et il ne s’attache pas à celui qui est la tête. C’est pourtant d’elle que tout le corps, bien nourri et solidement assemblé par ses articulations et ses liens, tire la croissance que Dieu donne. Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires qui régissent le monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous soumettez-vous à toutes ces règles: «Ne prends pas! Ne goûte pas! Ne touche pas!»? Elles ne concernent que des choses destinées à disparaître dès qu’on en fait usage. Il s’agit bien là de commandements et d’enseignements humains ! Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, car ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité et le mépris du corps, mais ils sont sans aucune valeur et ne servent qu’à la satisfaction personnelle. » Paul est clair. Ceux qui prétendent que la victoire dépend de la quantité de notre lecture biblique ou de nos prières ou de nos réunions ou de nos rencontres fraternelles ou je ne sais trop quoi d'autre, n'attirent les regards que sur nos actions. Alors que nos actions ne nous donnerons jamais la victoire. Elles nous enflent d'orgueil. Elles nous montrent qu'après tout, nous ne sommes pas si mal ! Elles nous permettent de juger et de descendre l'autre parce qu'il fait moins que ce que moi je pense... Elles nous font croire que nous pouvons marcher dans la victoire grâce à nos compétences si glorieuses... Seul Jésus, et rien ni personne d'autre ne peut nous donner la victoire ! Il est le seul à être vainqueur et à rester invaincu pour l'éternité. Compter sur Jésus, nous appuyer sur lui, voilà la condition de notre victoire. Alors prenons un temps pour réfléchir à ces questions : Qu'est-ce que j'ajoute à Jésus-Christ, et qui flatte mon égo, qui me fait croire que je serai plus victorieux qu'avec Jésus seul ? Pour terminer, trois étapes pour une vie victorieuse : – La première chose, c'est de réaliser que notre combat se résume à lutter non contre la chair et le sang, mais contre les Puissances célestes, les Esprits mauvais. – La deuxième, c'est de réaliser que seul Jésus a le pouvoir sur ces Puissances célestes qu'il a dépouillé et vaincu totalement par sa mort et sa résurrection. – La troisième, c'est de réaliser cette réalité chaque jour, pour que nous comprenions qu'en dehors de Jésus seul, ou en ajoutant autre chose que le Roi www.bn-saint-louis.com 7 des rois, nous ne pourrons trouver la victoire. Que Dieu, par son Esprit, nous aide à rechercher et trouver en Jésus notre victoire ! www.bn-saint-louis.com 8