explosion - La Presse de la Manche

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explosion - La Presse de la Manche
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LA PRESSE
DE LA MANCHE
LA PRESSE DE LA MANCHE - 12 PAGES A FEUILLETER
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Janvier
01
A Tourlaville, dans le quartier des Flamands, une septuagénaire est retrouvée égorgée à son domicile. A ses
côtés, son mari, gravement blessé à la jambe. Il avouera
le meurtre quinze jours plus tard... et se suicidera à la prison de Caen au mois d'avril.
En octobre 2008, à Sainte-Mère-Eglise, le petit Enzo
(deux ans et demi) avait été enlevé par son père marocain, Oussama Taïbi. Sa mère Coralie Eugène avait alors
multiplié les démarches pour retrouver son enfant. Les
autorités marocaines viennent de retrouver et d'arrêter
Oussama Taïbi, qui refuse pour l'instant de dire où se
trouve son fils. A l'heure actuelle, on est toujours sans
nouvelles du petit garçon.
03
L'entreprise Sanmina fait appel du jugement rendu en
décembre 2009 par les Prud'hommes de Cherbourg,
condamnant l'entreprise à verser à ses anciens salariés
tourlavillais une indemnité équivalente à 6 mois de salaires, les licenciements étant « dépourvus de cause
réelle et sérieuse pour non-respect de l'obligation légale de reclassement ». C'est le tribunal administratif
de Caen qui jugera l'affaire.
07
L'abbé Bonnel, ancien curé de Quettehou, interpellé
par la gendarmerie pendant l'été 2007 pour détention
d'images pédopornographiques sur son ordinateur, est
jugé avec 26 autres personnes, par le tribunal de Boulogne-sur-Mer. Bonnel a notamment invoqué le droit
canon (« les filles peuvent se marier à 15 ans, les garçons à 14 ») pour tenter d'atténuer la gravité des faits
qui lui sont reprochés. Il sera condamné à 12 mois de
prison avec sursis.
12
On reparle de la centrale photovoltaïque de Brix, devant être installée sur un terrain de 42 hectares derrière
le château du Pannelier. Douze dossiers ont été examinés par le Conseil Général qui choisit finalement la société Kinergy.
Une Tourlavillaise empoche 100 000 euros au Millionnaire.
13
Pas le droit d'accueillir de la famille ou des amis, pas
le droit de fumer, 70 euros pour rembourser une chaise
cassée, 250 euros par mois pour un bungalow de chantier où on vit à deux... ça fait un peu beaucoup pour les
ouvriers de la base-vie des Pieux qui travaillent sur le
chantier de Flamanville. Des ouvriers étrangers, Roumains pour la plupart, qui commencent à râler à propos
de leurs conditions de vie. D'ailleurs, plusieurs médias
ont fait naître un horrible soupçon ; et si on profitait du
fait qu'ils soient étrangers pour les traiter comme des
chiens ?
14
Guerre de tranchées entre Jean d'Aigneaux et Marc
Lefèvre pour prendre la direction du conseil d'administration du musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise : le tribunal donnera finalement raison à Marc Lefèvre.
15
Les syndicats FO et CGT toujours opposés à l'installation de chaudières à bois pour produire l'énergie nécessaire à l'usine de la Hague. Selon eux, ce choix
équivaut à remettre les clés de la sécurité de l'usine à un
sous-traitant extérieur.
16
A Cherbourg, sur la piste cyclable passant entre le refuge de la SPA et le magasin But, une septuagénaire est
agressée et violée par un jeune d'une vingtaine d'années.
Il sera arrêté le lendemain par la police.
18
2 000 clients inscrits, 5 000 références de produits, 16
emplois créés et 2,5 millions d'euros investis : ce sont
quelques-uns des chiffres du Leclerc Drive installé à la
Saline d'Equeurdreville, le premier supermarché de la région où on passe commande de chez soi sur son ordinateur et où on vient prendre livraison au magasin deux
heures plus tard.
L'arrivée par barge à Diélette de deux éléments de la
future turbine de l'EPR, symbolise une étape importante
dans le chantier : la montée en puissance des travaux de
montage des équipements et la baisse des travaux de
génie civil. L'évènement confirme aussi le rôle de la cale
de Diélette dans la réception des colis lourds: les deux
éléments de turbine en question proviennent de Belfort,
ont emprunté le Rhin puis descendu la Manche jusqu'au
Cotentin. Une trentaine de colis lourds de ce type doivent arriver cette année à Diélette.
20
Le groupe DCNS présente son concept de centrale nucléaire civile sous-marine, baptisé Flexblue. Mêmes principes qu'une centrale traditionnelle, à la différence près
qu'il n'y a aucun travail de génie civil préalable, avec des
pièces construites en atelier, pas d'impact sur les paysages, et la présence continue d'eau, source de refroidissement infinie. L'arsenal de Cherbourg pourrait être
intéressée au projet pour la fabrication des coques et le
travail d'intégration. Un prototype pourrait être opérationnel en 2016/2017.
VVV L’ÉVÉNEMENT
Une année de faits divers
Meurtres, drames familiaux, viols, incendies, noyades, accidents d'avion, de voitures, ou encore cambriolages, les faits divers
témoignent du côté sombre de la société. Ils ont été particulièrement cruels et nombreux en 2011. Rappel des principaux
événements de l'année qui s'achève.
Ils font la une des médias
durant plusieurs jours. Puis
plus rien. Un fait divers en
chasse un autre. Pourtant personne n'a oublié ces homicides qui ont défrayé la
chronique cette année. L'émotion dans le quartier des Flamands à Tourlaville après le
meurtre d'une septuagénaire,
tuée à l'arme blanche par son
mari. L'émotion à Cherbourg
après l'agression et le viol
d'une septuagénaire sur une
piste cyclable par un jeune
d'une vingtaine d'années.
Sans oublier ces deux homicides sur fond de forte alcoolisation,
à
Octeville
et
Saint-Georges-La-Rivière. On
retiendra également en 2011
les échauffourées rue de la
Paix à Cherbourg en novembre entre bandes de jeunes et
forces de l'ordre. Trois jeunes
seront interpellés et condamnés en comparution immédiate
à de la prison ferme. Une décision de justice qui sera suivie
par une série d'actes d'incivilités dans le quartier du Maupas. Ou encore l'agression à
coups de couteau et de tesson
de bouteille de deux Cherbourgeois au cours d'une soirée anniversaire, fin octobre,
dans le centre-ville piéton.
Leur agresseur âgé de 26 ans
sera appréhendé par les services de police et condamné
quelques jours plus tard à
deux ans de prison, dont six
mois avec sursis.
Le département sera également frappé par une série de
cambriolages et de braquages
parfois violents. On retiendra
notamment la série de vols de
voitures dans les concessions
de la communauté urbaine de
Cherbourg ou encore le braquage du café-PMU à Carentan en février, dévalisé par
quatre hommes encagoulés.
I Incendies
et explosions
spectaculaires
La rédaction de La Presse
de la Manche s'est efforcée de
vous faire vivre en direct - ou
presque - les principaux évènements de votre département. Pas toujours les plus
roses il est vrai. Ainsi, l'incendie de l'entreprise AEDS à
Tourlaville, détruit par les
flammes dans la nuit du 6 au 7
avril et que vous pouviez lire
dans votre journal dès 5 h du
matin. Un petit exploit quotidien.
2011 aura eu son lot d'explosions et d'incendies, accidentels
ou
volontaires,
suscitant parfois de vives
émotions au sein de la population. On citera en février l'explosion d'une maison en
centre-ville de Saint-Lô qui
fera un blessé grave ; la destruction de six voitures par le
feu dans le quartier des
Herches à Equeurdreville ou
encore d'un chalutier dans le
port de Barfleur ; l'incendie le
31 mai qui ravage trente hectares de lande à Fermanville ;
les feux à répétition à l'automne dans le quartier des
Provinces à Cherbourg ... Les
sapeurs-pompiers
de
la
Manche n'ont pas ménagé
leurs efforts tout au long de
l'année pour venir en aide aux
victimes. Mais de toutes leurs
interventions, on retiendra surtout les opérations de secours
menées le 28 septembre dernier dans le centre de Cherbourg suite à l'incendie et à
l'explosion de deux bouteilles
de gaz sur le toit d'un immeuble où des ouvriers procédaient
à
des
travaux
d'étanchéité. Plusieurs appartements seront sérieusement
endommagés et des immeubles évacués sous les regards
de plusieurs centaines de badauds. Spectaculaire.
I Un lourd tribut
sur les routes
C’est la hantise du journaliste lorsqu’il prend son service
le samedi matin : y aura-t-il
des accidents mortels à déplorer avant dimanche soir ? Et,
en cette fin d’année 2011, à
Depuis un appartement de l'Amont-Quentin, l'explosion sur le toit d'un immeuble du quartier de la place Divette fin septembre. Plus de peur
que de mal pour ce fait divers spectaculaire qui s'est déroulé sous les yeux de centaines de badauds (Photo : Thierry Duval).
l’heure des bilans, le constat
est hélas ! une nouvelle fois
pénible : la route a encore bien
trop tué dans la Manche, au
cours des douze derniers
mois !
37 usagers ont trouvé la
mort sur les axes routiers, auxquels il faut ajouter plus de 600
blessés à des degrés divers.
En cause, le trio infernal : produits addictifs (alcool, stupéfiants), vitesse et priorité....
avec leurs conséquences dramatiques.
À Barfleur, les deux occupants d'une voiture tombée
dans le port feront les frais
d'un excès de vitesse. Ils décèderont après l'immersion to-
tale de leur véhicule. L’actualité de cette année a enfin été
marquée par plusieurs tragédies en mer…
La Préfecture Maritime a dénombré 25 décès en Manche,
un chiffre qui prend en compte
les collisions et les naufrages,
les suicides, les accidents de
baignade, ainsi que les acci-
dents aériens au-dessus de
l'eau (deux cette année, dont
le dernier au large de la
Hague).
Les ports de Barfleur, Portbail, Saint-Vaast-La-Hougue,
Granville ou encore Guernesey
ont été endeuillés.
Ludovic AMELINE
VVV LE PORTRAIT
Anthony Delaplace parmi les grands
Plus jeune participant et brillant animateur du Tour de France, Anthony Delaplace s'est fait un nom cette année au sein du peloton
cycliste professionnel. Et il n'a que 22 ans...
Quand il ouvrira sa boîte à
souvenirs en fin de carrière,
Anthony Delaplace repensera
peut-être à sa première victoire, à 14 ans, à Carentan, ou
à son titre de champion de
France juniors en 2007, où il a
« pleuré en franchissant la
ligne d'arrivée. »
Ce qui est certain, c'est qu'il
s'attardera plus longuement
sur la saison 2011. L'année
écoulée aura en effet été exceptionnelle pour ce grand espoir du cyclisme tricolore qui,
pas encore âgé de 22 printemps, avait su convaincre ses
dirigeants de l'aligner cet été
sur le Tour de France. « Mon
rêve de gamin ! » s'enthousiasme encore « le dossard
213 », benjamin de l'épreuve et
généreux animateur sur plusieurs étapes.
Son autre rêve de gosse
était de remporter la Polynormande à Saint-Martin-deLandelles.
Son
vœu
s'exaucera une semaine après
l'arrivée « inoubliable » aux
Champs-Elysées, lui offrant
ainsi le bonheur de lever pour
la première fois les bras chez
les professionnels. « Ce fut
vraiment une année très
riche pour moi, je ne pensais
pas atteindre un tel niveau »
avoue cet habitant du Theil qui
a conscience qu'il ne pourra
« pas progresser autant tous
les ans. »
I Des sacrifices
payants
Cela ne l'empêche pas de
nourrir de sérieuses ambitions
pour la suite de sa carrière, à
commencer par cette année
2012 où le but sera avant tout
« de confirmer 2011 en gagnant à nouveau, n'importe
quelle course ! Je rêve bien
sûr de participer une seconde fois au Tour de France
et prendre une échappée qui
va au bout... »
On peut en tout cas faire
confiance à Anthony pour exploiter au mieux son énorme
potentiel, qui, dès ses débuts,
à 13 ans, lui aura permis de
sortir du lot. « Je fais vraiment
les choses à fond » confie cet
athlète d'1,81 m pour 65 kilos.
« J'ai une hygiène de vie irréprochable. Je fais très attention au sommeil, à la
diététique,
aux
étirements... Je ne bois pas, je ne
fume pas... On vit un peu en
décalé des autres car on est
toujours parti sur les compé-
titions et on ne sort jamais. »
Les bons résultats aidant, ces
sacrifices difficilement concevables pour la plupart des
jeunes de son âge, ne sont pas
trop pesants pour l'ancienne
pépite de l'AS Tourlaville.
« Je suis tellement heureux
de pouvoir vivre de ma passion. J'ai conscience de la
chance que j'ai car beaucoup en rêvent, mais peu y
parviennent. Et puis on n'a
pas les contraintes des gens
qui travaillent au bureau, on
n'a pas d'horaires... » Venu
au cyclisme « totalement par
hasard » après avoir pratiqué
le tennis, ce titulaire d'un BTS
management des unités commerciales est heureux de voir
son sport intensifier sa lutte
contre les tricheurs.
« Personnellement, je ne
me préoccupe pas du dopage, je fais mon métier à
100 % et je pense qu'on peut
gagner chez les pros et faire
une belle carrière sans y
avoir recours. » En espérant
que l'avenir donne raison à ce
garçon pétri de talent. Un talent qui pourrait rapidement lui
permettre de devenir l'un des
rois de la petite reine.
Baptiste HUE
L'arsenal de Cherbourg pourrait participer à la construction d'éléments de Flexblue.
La SNCF inscrit la ligne Paris-Cherbourg dans les
12 lignes reconnues « malades » au niveau national :
matériel vieillissant, retards à répétition, dégradation du
service public... Des audits seront conduits pour trouver
des explications à ces maux, avant d'envisager des solutions adéquates. Pas avant 18 à 24 mois...
22
Les chiffres 2010 sur la délinquance dans le Cotentin
sont contrastés : baisse de la délinquance de voie publique, mais hausse des violences physiques et de la délinquance juvénile.
Divergence sur les bilans 2010 présentés par le tribunal de commerce de Cherbourg (baisse des liquidations
judiciaires, hausse des créations de sociétés) qui conclut
à un retour à la normale de la vie économique, et le
conseil des Prud'hommes, qui voit dans l'augmentation
des affaires traitées (38 saisines en référé en 2008, 99 en
2010), le reflet d'une situation économique dégradée.
24
Sur le chantier de l'EPR de Flamanville, une grue percute un échafaudage, précipitant dans le vide un soudeur. L'homme, habitant à La Glacerie, père de trois
enfants, est mort de ses blessures peu après.
25
Il n'y aura pas de parc éolien offshore au large du Cotentin, malgré l'existence de deux projets présentés pour
la Côte des Isles. Le port de Cherbourg peut encore espérer accueillir les pièces détachées des machines (notamment pour Courseulles qui accueillera un des cinq
parcs de la facade atlantique).
Anthony Delaplace remporte la Polynormande à Saint-Martin-de-Landelles, dans le Sud-Manche. Une première victoire chez les pros, qui consacre l'excellente année 2011 de l'ancien sociétaire de l'AS Tourlaville.
(Photo : Nadine Djebbar).
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
M Janvier
Nucléaire : il y a un avant
et un après Fukushima
25
RTE commence une série de 60 réunions avec les agriculteurs propriétaires des terrains où doit être implantée la
ligne THT Cotentin-Maine. Emplacement des pylônes,
présentation du système d'indemnisation...
26
Tonnage débarqué en baisse (9 024 tonnes, soit - 8 %
par rapport à 2009), mais prix moyens et chiffres d'affaire
en hausse : ce sont les grandes tendances de la pêche en
2010 dans la région. Une situation contrastée qui touche
aussi bien la pêche hauturière que la côtière, avec également une hausse des ventes directes (+ 2,2 % en volume,
+ 33 % en chiffre d'affaires).
A l'usine Areva comme à la centrale de Flamanville, de nouvelles études ont été menées pour s'assurer de la résistance des
installations nucléaires du Cotentin à de puissants événements naturels. Mais c'est sans doute dans les têtes que le drame
de Fukushima a le plus changé les choses.
En cas d'accident nucléaire,
qui nous indemniserait ? Combien recevrions-nous ? Ne faudrait-il
pas
envisager
l'évacuation de tout le NordCotentin en cas de crise
grave ? Ces questions étaient
peut-être partagées par de
nombreux habitants de la
Manche, mais peu osaient les
exprimer aussi clairement. Depuis la catastrophe de Fukushima, l'approche a changé.
« L'impensable est arrivé au
Japon ; cela nous oblige à
réfléchir plus encore », résume Michel Laurent, le président des Commissions locales
d'information (Cli) auprès des
établissements nucléaires du
Cotentin. Au lendemain du
séisme nippon, plus de 120
personnes (dont la candidate
écologiste à l'élection présidentielle, Eva Joly) s'étaient
d'ailleurs réunies à Beaumont
pour faire le point sur la résistance de la centrale de Flamanville ou de l'usine de
retraitement de la Hague.
Des évaluations complémentaires de sûreté ont été
exigées par le gouvernement.
Areva et EDF ont remis un rapport (de plus de 300 pages à
chaque
fois)
concernant
l'usine de la Hague et la centrale de Flamanville. Et un bilan
de tout le parc nucléaire français sera dressé par le gendarme du nucléaire au début
de l'année prochaine.
Le président de la SNCF Guillaume Pépy est à Caen
pour écouter les doléances des élus et des syndicats sur
les gros dysfonctionnements de la SNCF en Basse-Normandie, et promettre que ca va bouger.
29
Le palmarès 2010 des radars dans la Manche : c'est
celui du Val Saint-Père qui remporte la palme avec 11 707
infractions constatées, suivi parc celui de Gouvets (8 659)
et celui d'Avranches (8 294). Arrive ensuite celui de Fresville avec 5 689 infractions.
30
Encore une victoire manchoise dans le Prix d'Amérique
(la cinquième consécutive): celle du driver avranchinais
Franck Nivard avec le crack Ready Cash.
Foire de la Chandeleur à Montebourg.
M Février
03
La Direction des Infrastructures de Défense (DID), anciens Travaux Maritimes sera supprimée en mai prochain, et refondue dans le SID (Service d'Infrastructures
de Défense) dépendant d'une direction rennaise. Au passage, les effectifs passent de 170 à 115 personnes (retraites, reconversions...).
Mort de Germaine Grenier, 108 ans, née en 1902 à StGeorges-de-la-Rivière. La doyenne du département.
La catastrophe du Fukushima a permis de remettre en question la sécurité autour des sites nucléaires de la Hague. De manière suffisante ? (Photo : Jean-Paul Barbier).
I « Pas de fragilités
nouvelles »
« Jamais on n'avait mené
l'analyse aussi loin », a insisté
Christophe Neugnot, alors directeur de la communication
de l'usine de retraitement.
Avec une inversion du raisonnement : jusqu'à présent, on
se basait sur les événements
naturels les plus violents
connus ces mille dernières années, on prenait une marge de
sécurité et on vérifiait que les
sites résisteraient. Désormais,
on recherche les événements
qui aboutiraient à une rupture
et on analyse les conséquences.
Au final, Areva assure que
« nous n'avons pas découvert de fragilités nouvelles ».
L'entreprise annonce notamment qu'une vingtaine de scénarios de dysfonctionnement
ont été étudiés et qu'aucun
n'aboutit à un dénoyage des
combustibles en piscine (ce
dénoyage étant potentiellement très dangereux). Mais
quelques petites faiblesses ont
été relevées : par exemple, les
armoires présentes dans le
poste de commandement de
crise ne sont pas ancrées au
sol et pourraient ne pas résister à un séisme... Surtout, le
sismographe de l'usine était
indisponible depuis plusieurs
mois, et l'autorité de sûreté a
exigé son remplacement rapide.
A Flamanville, même si
l'analyse semble avoir été
poussée moins loin que chez
Areva, on assure également
que la centrale respecte toutes
les exigences en vigueur. Avec
un bémol : le PC de crise dans
lequel les responsables du site
se réfugieraient pour gérer la
situation en cas d'accident,
n'a pas été construit selon les
normes antisismiques. Le nouveau poste de commandement ne sera disponible qu'en
2014.
Quant à l'EPR, il a été prévu
dès la conception pour mieux
résister à toute sorte d'agressions extérieures. Et si le pa-
tron de l'autorité de sûreté
avait annoncé, au lendemain
de Fukushima, qu'il pourrait y
avoir un moratoire sur le chantier, il est revenu quelques
heures plus tard sur ses propos. Même le déplacement
des groupes de secours en
haut de falaise (à l'abri des
inondations) a finalement été
jugé inutile.
Reste que, si les experts ont
estimé que l'usine de la Hague
et la centrale de Flamanville
respectent la réglementation,
certains continuent encore à
s'interroger. « L'ensemble des
exploitants et autorités japonaises auraient pu faire la
même présentation, la veille
de l'accident », a ainsi rétorqué un membre de la Commission locale d'information,
après des propos rassurants
formulés par EDF. Ce commentaire n'émanait pas d'un
antinucléaire notoire, mais de
Patrick Fauchon, maire de Flamanville.
04
Les agriculteurs dénoncent la hausse des matières
premières agricoles dont le prix devrait encore augmenter dans les prochains mois avec la vague de catastrophes survenues l'été dernier (incendies en Russie,
sécheresse en Australie...), mais aussi la spéculation. Un
seul exemple, celui du blé : il y a un an, il était à 95 euros
la tonne, aujourd'hui il est à 266 euros.
05
L'agglomération de Cherbourg compte 36 % de logements sociaux (moyenne départementale 17 %,
moyenne nationale 15 %),où habitent près de 30 000
personnes. La meilleure réponse, selon les élus, pour
maintenir de la population en ville. Dans un avenir
proche, trois zones devraient être pourvus de logements
sociaux : la zone des bassins, au Monturbet à Octeville
et au Tôt sud à Equeurdreville. 4 500 logements sociaux
doivent être construits sur la Cuc dans les prochaines
années.
Laurent GOUHIER
VVV LE CHIFFRE
496 937
C'est le nombre d'habitants que la Manche comptait lors du recensement de 2008, dont les résultats ont été rendus publics en
ce début d'année 2011. Une progression de 0,3% par rapport au
recensement précédent (1999), qui avait comptabilisé très exactement 481 726 Manchois.
VVV
Le plan de charge de l'arsenal remonte à 2 millions
d'heures de travail pour 2011, et devrait continuer à augmenter dans les dix ans à venir, notamment grâce au nucléaire civil et aux énergies renouvelables. La moitié du
plan de charge correspond au programme Barracuda,
avec les deux premiers exemplaires - le Suffren et le Duguay-Trouin - dont la construction est bien avancée, et la
commande prévue à l'été du Dupetit-Thouars. 20 % de
l'activité sera encore consacrée au programme SNLE.
DCNS Cherbourg faisait travailler à la fin 2010 2 400 personnes.
Dans ce recensement, il y a des zones et des villes gagnantes
ou perdantes.
Parmi ces dernières, la Communauté Urbaine de Cherbourg,
qui a perdu 4 250 habitants entre les deux recensements, avec
notamment Cherbourg-Octeville passant en-dessous de la barre
des 40 000 habitants (39 774), soit dix mille habitants de moins
qu'en...1968 ! Tourlaville a perdu 1 200 habitants, Equeurdreville
738. Autres exemples de villes en perte dans le département: Valognes (- 341), Agneaux (- 323), Saint-Lô (- 998), Carentan (-282)
ou encore La Haye du Puits (- 169).
DU PHOTOGRAPHE
Fort heureusement, il y a aussi les bons élèves, parmi lesquels
on peut remarquer l'arrondissement de Coutances (+ 4 800 habitants), ou les villes de Gouville-sur-Mer (+ 394), Granville (+ 400),
Rauville-la-Bigot (+ 244), Querqueville (+ 319), Lessay (+ 277),
Pirou (+ 294).
Les recettes du succès ? La proximité de la mer, des grands
axes routiers, des logements, de l'emploi, une situation géographique attrctive ou encore le sentiment affectif. Les Cherbourgeois n'aimeraient-ils plus Cherbourg ? Fin du suspense lors du
prochain recensement...
Résultats (encore) catastrophiques du port de commerce de Cherbourg avec 559 244 passagers enregistrés en 2010 (- 17 %). Seules habituelles satisfactions :
l'Irlande (plus 26 % en passagers et 17 % en poids
lourds), les conteneurs pour les îles et les colis lourds
pour Flamanville, et les 28 escales de paquebots.
07
L'Inspection du Travail demande officiellement à la direction de l'usine de la Hague de réexaminer son projet
de sous-traitance de la production d'énergie de l'usine :
un projet qui ne prend pas suffisamment en compte les
risques tels que pourraient en induire les « pertes de
compétence », une « maitrise imparfaite des procédés »... Areva a un mois pour évaluer les risques sérieusement avant de faire démarrer le projet.
Nouvel incendie au camp des réfugiés de Cherbourg:
trois tentes détruites, des vêtements, des papiers...
Jean-Paul BARBIER
Les Galeries 117 sont placées en redressement judiciaire pour une période de 6 mois. Les dettes s'élèvent
à plusieurs centaines de milliers d'euros.
09
2011 s'annonce difficile pour les ostréiculteurs de la
région, touchés depuis trois ans maintenant par un virus
qui tue entre 70 à 80 % de leur production de jeunes huîtres et de naissains. Un tiers des entreprises bas-normandes serait menacé, et on estime que cette année, ce
sont au moins deux cent emplois qui seront perdus. En
attendant de trouver un remède, il faut organiser le secteur de manière à ce qu'il ne perde pas ses compétences
et orienter l'ostréiculture locale différemment. Un dispositif de réorientation, de fromation et d'aide à la recherche d'emploi a été mis en place.
10
Les magistrats et les fonctionnaires du tribunal de
Cherbourg, plusieurs de Coutances, mais aussi des avocats et des policiers sont dans la rue pour protester
contre les propos de Sarkozy sur la Justice. Ils réclament
une justice indépendante, dotée de moyens à la hauteur.
Manif aussi dans l'Education Nationale contre les suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine, à
l'arsenal (négociations salariales) et au CHU de Caen
(suppressions de postes).
La Manche se positionne pour accueillir une étape du
Tour de France en 2013, et le Grand départ de la Grande
Boucle en 2017.
14
Après Saint-Pierre-Eglise, c'est au tour du canton de
Montebourg d'être touchée par le manque de médecins :
quatre y sont actuellement installés (pour 7 000 habitants), mais deux devraient bientôt partir.
A Equeurdreville, dans le quartier des Herches, une
voiture prend feu et l'incendie se propage à cinq autres
voitures garées à proximité. Pour l'instant, on ne connait
pas les raisons du sinistre.
15
Le syndicat CGT accuse Bouygues de graves manquements aux conditions de sécurité sur le chantier de
l'EPR de Flamanville, où un ouvrier est mort d'un accident du travail il y a trois semaines.
Le Comité de Pilotage de la Ligne à Grande Vitesse
Normandie présente les premières ébauches de son travail : quatre tracés différents permettant à peu près
toutes les combinaisons (passage par Rouen ou non),
mettant Cherbourg à 2 h 15/2 h 30 de Saint-Lazare. Les
coûts sont estimés entre 8 et 13 milliards d'euros (à lisser sur 15 ans), la portion Mantes-Paris mobilisant à elle
seule entre 3,5 et 5,5 milliards d'euros de travaux.
Cherbourg-Octeville est plus connue pour ses parapluies que pour ses cerisiers. Mais avec le réchauffement climatique, ça pourrait changer. En effet, avec le printemps particulièrement
sec et ensoleillé de cette année, la floraison des cerisiers de l'avenue de Normandie a été magnifique. Bon d'accord, l'arrière-plan avec les immmeubles ne concurrence pas encore le mont
Fuji, mais ça vaut quand même bien 4 fleurs au classement des villes fleuries.
Les douaniers cherbourgeois tombent sur 210 cartouches de cigarettes dissimulées dans les marches d'un
escalier transporté par une fourgonette partant sur l'Irlande.
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Février
15
À l'hôpital Pasteur et dans l'Education nationale, les
départs en retraite se multiplient pour profiter avant qu'il
ne soit trop tard, de conditions de départs à la retraite
plus favorables qu'à l'avenir. A Pasteur, on compte déjà
29 dossiers supplémentaires tandis que dans l'Education Nationale (secteur secondaire), on compte 159 dossiers remplis en Basse-Normandie et 51 demandes
dans le secteur primaire de la Manche. Au lycée Millet
de Cherbourg, le conseil d'administration a été boycotté
par les parents, les profs, les personnels non enseignants et les élus, tandis qu'au collège Diderot de Tourlaville, les membres du C.A. ont écrit leur colère à
l'Inspecteur d'Académie, après l'annonce de la perte de
31 heures de cours à la rentrée prochaine.
VVV L’ÉVÉNEMENT
Élections
Des cantonales aux sénatoriales
En attendant 2012 et la présidentielle, 2011 a été elle aussi une année à élections, avec les cantonales en mars, suivies des
sénatoriales à l'automne : globalement sans surprise.
21
Il n'y a plus de centre de tri postal dans la Manche :
celui de Saint-Lô vient de fermer au profit d'un tout neuf,
installé à Mondeville.
26 cantons renouvelables,
387 bureaux de vote, 109 candidats et 180 331 électeurs
convoqués pour ce premier
tour des élections cantonales
2011 dans la Manche. Un premier tour marqué par une faible participation, dépassant à
peine les 46 %, et les victoires
déjà acquises pour sept candidats, majoritairement dans le
sud-Manche.
Une surprise cependant : les
cantons de Sourdeval et du
Teilleul qui laissent tomber les
sortants et qui du coup, passent à gauche (Francine Fromentin et François Davoust).
Notons encore la victoire acquise à coup sûr d'Hubert Lenormand, conseiller général
sortant de Périers (et seul candidat à se présenter dans son
canton).
Pour le reste, rien d'étonnant
à signaler, hormis des bons
scores du FN dans les sept
cantons où il présentait des
candidats (22,59 % des voix
dans le canton de SainteMère-Eglise), et également des
bons résultats des écolos
(14,32 % à Valognes).
Une semaine plus tard, on
remet ça pour le second tour
avec quelques points chauds:
à Beaumont-Hague, Michel
Laurent a conservé son siège
de justesse avec 15 petites
voix d'avance sur la maire socialiste d'Urville-Nacqueville
Yveline Druez. A Saint-PierreEglise, c'est Christine Lebacheley qui a du cravacher
jusqu'au bout pour garder son
23
La direction de l'usine de la Hague met en place un
plan d'action auprès de ses salariés, après qu'on ait
constaté six suicides en l'espace d'un an (dont trois ces
derniers jours) dans le personnel.
VVV LE PORTRAIT
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A Carentan, un café-PMU est brutalement dévalisé par
une bande de quatre hommes masqués.
17
Les pensionnaires de la résidence Levalois de Cherbourg déménagent pour leur nouvelle maison de retraite,
la Quincampoise, rue de Franche-Comté à Octeville.
18
Le vice-amiral Bruno Nielly succède au vice-amiral
d'escadre Philippe Périssé à la préfecture maritime de
Cherbourg.
À Saint-Lô, une explosion dûe au gaz soufffle une maison d'habitation. Son occupante a été gravement blessée.
20
Avec Rilera et Utah Beach, la Manche truste les premières places du concours national de la race normande
au Salon de l'Agriculture. Autre grand vainqueur cotentinois du Salon, la fromagerie Réaux de Lessay, qui remporte trois médailles d'or pour ses camemberts et sa
crème.
Utah Beach et Rilera, reines du Salon de l'Agriculture
M Mars
01
Affaire Karachi : le trésorier de la campagne présidentielle de Balladur en 1995, René Galy-Dejean, explique
au juge Van Ruymbeke qu'il ne connait pas l'origine de
7 millions de francs en coupures de 500 francs, versé à
l'époque sur le compte de campagne de Balladur.
03
À Raids, débuts des travaux de la ligne THT de l'EPR :
on construit le poste électrique, point de jonction entre
les lignes existantes et celle de Cotentin-Maine.
05
Les Choeurs de l'Armée Rouge à l'Agora d'Equeurdreville.
06
Carnaval de Granville.
À Tourlaville, le bar-tabac des Flamands est dévalisé :
16 000 € de cigarettes dérobés.
09
On connaît les grandes lignes du projet de rénovation
urbaine proposé par le cabinet LD à la mairie de Cherbourg : en complémentarité avec le centre commercial
des Eléis (Carrefour), ce projet prévoit l'installation d'une
passerelle enjambant le bassin du Commerce et reliant
les Eléis au centre-ville. On pense également à une extension de la zone piétonnière, de même quà un ravalement de la façade du centre culturel.
11
Chaudière à bois de l'usine Areva de la Hague : tout
rentre dans l'ordre après qu'Areva ait fourni à l'inspection du travail les documents et informations demandés.
La mise en route du projet est enclenchée. Les syndicats
qui ne veulent pas de la présence d'un sous-traitant dans
cette branche, ont promis qu'ils n'en resteraient pas là.
Entre l'extension de la résidence Schmitt et la pose de
la première pierre d'une nouvelle Ehpad au Maupas, ce
sont 200 nouveaux lits qui seront bientôt proposés dans
le secteur de l'hébergement des personnes âgées dépendantes à Cherbourg. A Tourlaville, une résidence seniors de 130 logements sort de terre aussi sur l'espace
Georges Fatome.
16
L'usine de la Trappe installée à Chef-du-Pont, spécialisée dans la production de charcuterie et de viande
fraîche, augmente sa surface de production d'un tiers
avec 450 nouveaux mètres carrés. 17 personnes travaillent à l'usine fondée par les trappistes de Bricquebec,
qui a produit 412 tonnes de marchandises en 2010.
20
Premier tour des cantonales dans la Manche où
26 cantons sont concernés. Taux de participation : 46 %.
Sept sièges déjà pourvus, la gauche qui chipe à la droite
les deux cantons de Sourdeval et du Teilleul, et le FN qui
confirme son enracinement (sept cantons à plus de
13 %). Bons scores également du front de Gauche et
des écologistes.
23
25
26
27
« C'est vrai qu'il y a toujours une part d'impondérable. Mais grâce à une formation poussée et à un entraînement régulier, on fait en sorte que que cette
part soit la plus faible possible, que le risque résiduel
soit très peu probable » explique Alain Morvan, directeur de la centrale de Flamanville, où un exercice de lutte
contre l'incendie a eu lieu le matin même. Dans le
contexte de la crise déclenchée par la catastrophe de
Fukushima, cet exercice et ces déclarations prennent un
relief particulier : l'exercice a été bouclé en 2 heures 15
pétantes, avec l'évacuation d'un seul blessé.
29ème édition du Salon de l'habitat à Cherbourg.
Trop grande vitesse : une voiture tombe dans le port
de Barfleur. Ses occupants, deux hommes de 26 ans habitant la région, sont morts noyés.
Second tour des élections cantonales, marqué encore
une fois par un fort taux d'absention (53,63%), et
quelques points « chauds » : à Beaumont-Hague, Michel
Laurent a devancé Yveline Druez de 15 voix tandis qu'à
Saint-Pierre-Eglise, Christine Lebacheley a gardé son
siège avec 130 voix d'avance. Reste du scrutin sans surprises.
poste (130 voix d'avance), tandis qu'à Sainte-Mère-Eglise, la
socialiste Elizabeth Aubert
s'est bien battue, mais a finalement été vaincue par Marc
Lefèvre. La prime aux sortant(e)s donc, pour ce second
tour, qui a vu la réélection de
beaucoup d'habitués du
Conseil Général : Michel Louiset à Cherbourg, Pierre Bihet à
Equeurdreville, Yves Néel à Valognes, Patrice Pillet à Bricquebec, Hervé Houel à
Carentan, Dieudonné Renaux
à Barneville-Carteret, Lucien
Boëm à Saint-Jean de Daye,
Claude Périer à Coutances,
François Brière à Saint-Lô...
Au total, ces cantonales 2011
ont vu la réélection de 19
conseillers sortants pour
l'élection de 7 nouveaux (dont
trois femmes).
I La surprise Le Grand
La plus grande surprise politique de ce printemps 2011 est
peut-être finalement venue de
Jean-François Le Grand, réélu
président du Conseil Général
de la Manche pour la cinquième fois, et qui peu de
temp après, a annoncé
d'abord son départ de l'UMP
(« ses actions ne sont plus
en adéquation avec mes valeurs. On assiste à une droitisation du parti qui devient
inquiétante ») avant d'indiquer
qu'il ne se représenterait pas
aux prochaines sénatoriales.
C'est donc sans JF Le
Grand (il était sénateur de la
Manche depuis 1982) que la
Les deux surprises politiques de l'année 2011 dans la Manche. D'abord, Jean-François Le Grand qui annonce son départ de l'UMP et
l'abandon de son siège de sénateur. Et le socialiste Jean-Pierre Godefroy qui réussit à sortir vainqueur de la bataille des sénatoriales
pour siéger de nouveau au Palais du Luxembourg. (Photos : Jean-Paul BARBIER)
« bataille » des sénatoriales
s'ouvre lors du scrutin réservé
aux « grands électeurs » le 25
septembre : 19 candidats pour
3 postes, qui semblent promis
à l'UMP.
C'est sans compter la désunion de la droite locale et l'effet vague rose qui va
« submerger » le Sénat : écartant d'abord Claude Gatignol
au premier tour, le sénateur so-
cialiste Jean-Pierre Godefroy
profite du maintien d'AnneMarie Cousin au second tour
pour doubler le Valognais
Jean-Louis Valentin sur le fil
(12 voix d'avance), et ainsi
conserver son siège au palais
du Luxembourg.
Et maintenant, place aux
présidentielles.
Frédéric PATARD
Gilbert Catherine :
le Saint-Bernard du port
« Ce que j'ai fait, tout le monde à ma place l'aurait fait ». Gilbert Catherine minimise la portée de son geste, mais
cet Equeurdrevillais de 49 ans a bel et bien sauvé deux personnes de la noyade en l'espace de trois semaines. Les faits se sont
déroulés en octobre et novembre derniers à Cherbourg, dans le bassin du Commerce.
Gilbert Catherine ne s’est
pas posé de questions le
13 octobre, peu avant 10
heures. Ce salarié du centre de
marée est allé au secours
d’une femme de 54 ans, tombée volontairement dans l’eau.
Sans l'ombre d'une hésitation,
il a plongé pour ramener à quai
la femme, déboussolée, « Je
nettoyais la grande halle de
la Criée où l'on trie le poisson quand une secrétaire
m'a appelé pour me signaler
qu'une dame était à l'eau »,
raconte Gilbert Catherine. Il a
alors saisi une bouée couronne et s'est dirigé, rejoint par
un collègue, Philippe Ledentu,
à l'angle du bassin en face du
bâtiment de la Sémiac, quai
Alexandre III. « Philippe a jeté
une première bouée couronne mais la femme ne l'a
pas rattrapée. J'ai décidé de
sauter », poursuit Gilbert Catherine. Il a alors rejoint la
femme tétanisée, grelottante
de froid et agrippée à la seconde bouée couronne que lui
avait lancée son collègue. Il l'a
accompagnée
jusqu'à
l'échelle pour qu'elle remonte
à quai. Gilbert Catherine a
aussi rassuré cette quinquagénaire qui a voulu mettre fin à
ses jours, lui a parlé, jusqu'à
l'arrivée des secours sur les
lieux. En trente ans de boîte,
Gilbert Catherine ne s'était jamais jeté à l'eau. Mais pour lui,
son geste n'a rien d'exceptionnel. Et l’histoire, pensait-il,
s’arrêtait là.
I Massage cardiaque
Trois semaines plus tard, le
8 novembre vers 18 heures,
notre sympathique salarié de
la criée a une nouvelle fois joué
les saint-Bernard en portant
secours à un homme tombé à
l'eau dans des circonstances
restant à établir. La victime, un
homme âgé de 63 ans, était inconsciente. « J’étais dans les
vestiaires, sur le point de
prendre ma douche quand
un collègue est venu me dire
qu’on avait à nouveau besoin de moi, qu’un homme
était en train de se noyer
dans le bassin. Sur le coup,
je n’y ai pas cru. J’ai pensé à
une blague de potaches », se
souvient Gilbert Catherine qui
n’en revient toujours pas.
« Et puis devant l’insistance de mon collègue, je
suis allé tout de même voir.
Et effectivement, deux passants qui avaient alerté les
secours, essayaient de
Sans aucune hésitation, Gilbert Catherine (à gauche) et Philippe Ledentu sont allés au secours d'une femme qui s'était jetée volontairement dans le bassin du Commerce. Trois
semaines plus tard, Gilbert Catherine se jetait de nouveau à l'eau pour sauver une seconde personne. (Photo : Jean-Paul BARBIER)
maintenir l’homme hors de
l’eau tant bien que mal. L’un
d’eux, descendu à l’échelle,
a crié qu’il était à bout de
force, qu’il allait lâcher prise.
Je n’ai pas hésité une seconde. J’ai sauté en petite
tenue dans l’eau très fraîche
du bassin. »
Gilbert Catherine a ensuite
sorti l’homme du bassin par
l’échelle. Sur le quai Alexandre-III, il a pratiqué ensuite un
massage cardiaque et placé la
victime, toujours inconsciente,
en position latérale de sécurité
en attendant les secours. Admirable de sang-froid.
Prise en charge par les sapeurs-pompiers et une équipe
du Smur qui a effectué une
réanimation, la victime en arrêt
cardiaque a été conduite aux
urgences du centre hospitalier
public du Cotentin. Son sauveteur l’a accompagné quelques
minutes plus tard pour examens. « Ma température était
passé en-dessous de 36°.
Les médecins ont préféré
m‘emmener par précaution.
Si c‘était à refaire, je n‘hésiterais pas.»
Ludovic AMELINE
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
M Mars
Météo
28
Entre sécheresse et pluies
Pour assurer la trésorerie du mois de mars pour le
port, la CCI de Cherbourg et Louis Dreyfus Armateurs
remettent chacun 200 000 € dans la tirelire, permettant
ainsi d'assurer la présence à Cherbourg de deux barges
et d'une grue flottante, loués pour les besoins du terminal charbonnier à raison de 300 000 € par mois. Mais
pour l'instant, pas de charbon... ce qui commence à en
faire tousser sérieusement quelques-uns à la CCI où le
vote a été loin d'être unanime. Du côté de LouisDreyfus, on continue d'y croire même si on envisage de
laisser repartir la grue.
Un printemps sec, un été maussade, un automne doux et un
début d'hiver « mouilleux » : voilà les grandes caractéristiques
du bilan météo de l'année 2011, où l’on aura mine de rien battu
quelques records en matière de chaleur et de précipitations :
un comble !
Autant 2010 avait été une
année à neige (pas moins de
quatre apparitions en douze
mois mois, dont certaines mémorables), autant on n'a pas
vu l'ombre d'un seul flocon sur
le Cotentin en 2011. Après un
hiver qui s'est tenu « normalement » dans le Cotentin, c'est
le printemps 2011 qui a commencé à faire son intéressant
dès le début avril, avec une
date appelée peut-être à figurer dans les prochains livres
d'histoire : le 6 avril.
Ce jour-là en effet, les records de chaleur tombent
comme des mouches. 22,2°C
enregistrés à Valognes : on
n'avait pas vu ça depuis 2002.
20,5°C à Gonneville: on n'avait
pas vu ça depuis 1969 ! 18°C
au cap de la Hague : on n'avait
pas vu ça depuis 1952 ! Deux
semaines et quelques cafés
pris en terrasse plus tard, le
beau temps et la chaleur sont
toujours là avec des températures dépassant de dix degrés
les normales saisonnières :
plus de 25°C à Carentan ou
Brécey pour un 19 avril !
I Sécheresse ?
Mais fin mai, finie la bronzette car le mauvais côté du
beau temps finit par poindre le
museau : avec seulement
14 mm de pluie enregistrés à
Auderville ou à Cherbourg
pour tout le mois de mai, le déficit pluviométrique est d'environ 70 % par rapport à la
normale. A certains endroits
du département, c'est le printemps le plus sec auquel on ait
eu affaire depuis les 50 dernières années. Et 1976, annéeréférence en matière de
sécheresse ? Enfoncée, avec
des indices d'humidité des
sols très bas, en avance deux
semaines par rapport à ceux
de 1976 : des données qui inquiètent beaucoup les agriculteurs. D'ailleurs, le Préfet
prend les premières mesures
qui s'imposent dès le 1er juin:
pas d'arrosage des jardins en
journée, pas de lavage des
voitures...
I Lapalissade !
Pour l'heure, on était parti
sur le même tempo météo que
2010, quand une vague de
chaleur et de sécheresse
s'était abattu sur le Cotentin
d'avril à juillet, ce beau temps
profitant aux professionnels du
tourisme et aux juillettistes. On
pouvait donc espérer que
cette même situation allait se
répéter pour 2011... Et bien
non ! Puisque les dieux de la
météo avaient décidé cette
fois-ci de délaisser un peu la
Manche pour eux aussi prendre quelques vacances. Moralité : un juillet et un août
grisouilles, humides, voire
même désagréables, qui ont
certainement découragé plus
d'un touriste.
Comme fait exprès, l'été terminé, l'automne déboulait en
pleine forme, bourré de vitamines et de soleil. Vous vous
souvenez de ce 30 septembre
quasi-caniculaire ? 28°C à Auderville (on a approché le record historique de 1921,
28,4°C), 27,6°C à Cherbourg,
27,1°C à Gonneville ! Parti sur
cette très haute base, l'automne a dès lors aligné des
temps de passage impressionnants, avec peu de précipitations
et
une
douceur
inhabituelle. Le 20 novembre,
à Auderville, on améliore de
0,2°C le record de 1921 avec
17,2°C (les mesures ont commencé à Auderville en 1921), à
Condé-sur-Vire, ce sont les records de 2006 et 1994 qui
sont tombés devant les
15,1°C de 2011. Même chose
pour les températures minimales. En une phrase qui
pourrait paraître être une lapalissade, il a fait plus chaud et
moins froid cet automne. Un
automne doux, mais encore
un automne sec, avec un déficit pluviométrique atteignant
70 à 80 % en moyenne sur le
mois de novembre.
Exprimée en mètres carrés,
c'est la surface du centre commercial des Eléis, qui se
construit actuellement en plein
centre-ville de Cherbourg.
Celà faisait sept ans qu'on en
parlait, et ce n'est finalement
qu'à la mi-avril 2011, que la
première pierre de l'ensemble
a été posée. Depuis, les tra-
VVV
30
Parapactum, c'est le nom du parapluie développé par
l'entreprise des Parapluies de Cherbourg, spécialement
conçu pour assurer la sécurité des V.I.P. Attaques de
chiens, jet d'objets coupants, vents à 168 km/h : il résiste à presque tout et a été validé par le GSPR, le service assurant la sécurité du Président de la République.
Le Ministère de l'Intérieur en a commandé une dizaine
d'exemplaires.
31
La question d'un moratoire sur le chantier de l'EPR de
Flamanville est posée par les responsables du nucléaire
français après la catastrophe japonaise. Même s'il est
peu probable qu'on arrête le chantier (12 millions
d'heures de travail déjà effectuées, 5 milliards d'euros
engagés), les responsables ont convenu qu'il était par
contre possible de faire évoluer certains aspects de
l'EPR : positionner par exemple les groupes diesel de
secours du réacteur en haut de la falaise plutôt que juste
à côté du réacteur, et donc à la merci d'une vague
géante.
I Hallebardes !
Le spectre d'une nouvelle
sécheresse qui pourrait inscrire 2011 comme l'année la
plus sèche depuis cinquante
ans ? Non, car décembre arrive, escorté de ses lourds
nuages de pluie, de grêle et de
ses orages. Les 14 et 15 décembre, après deux semaines
déjà bien arrosées, il pleut des
hallebardes sans discontinuer
sur l'ensemble du département : « en deux jours, il est
tombé quasiment la moitié
des pluies d'un mois de décembre classique dans la
Manche » explique MétéoFrance. Comme si celà ne suffisait pas, la première tempête
de l'hiver arrive dans la foulée
avec des rafales à 150 km/h et
des creux de 9 mètres en
mer : inondations, coupures
d'électricité... Enfin, un temps
de saison !
Jean-François Le Grand est réélu président du conseil
général de la Manche pour la cinquième fois.
M Avril
01
Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire en visite
dans la Manche pour examiner sur le terrain, l'application
des nouveaux contrats entre producteurs et laiteries.
06
Les syndicats dénoncent une nouvelle fois la surpopulation des deux prisons manchoises, en particulier à
Coutances où il y a 80 détenus pour 40 places. A Cherbourg, les 46 places sont occupées par 58 détenus.
Les chiffres du ramassage des ordures ménagères
dans la Cuc en 2011: 16 tournées de ramassage différentes, 80 000 tonnes d’ordures par an, 130 euros la
tonne pour son traitement. Au centre du Becquet, le
pourcentage d’ordures valorisées est passé de 13 à 40%
de 1997 à aujourd’hui. Objectif prochain: améliorer la récolte du verre (22 kilos par habitant et par an aujourd’hui,
30 kilos demain).
Frédéric PATARD
Soleil, douceur, chaleur :
2011 a été marquée
par un printemps et
un automne très agréables.
(Photo : Jean-Paul BARBIER).
18°C au cap de la Hague (record de 1952 battu),
20,5°C à Gonneville (record de 1969 battu), 22,2°C à Valognes (record de 2002 battu): exceptionnel début de
printemps dans le Cotentin.
VVV LE CHIFFRE
07
30 000
vaux ont été bon train (le chantier va employer 260 personnes dans sa totalité), et les
Cherbourgeois observateurs,
peuvent maintenant commencer à deviner la future silhouette
de
l'ensemble.
Rappelons que les Eléis comprendront un hypermarché
Carrefour - agrandi pour la cir-
constance - un parking à
étages proposant 1 100 places
de parking, et surtout une galerie commerciale bénéficiant
d'une extension de 17 000 mètres carrés par rapport à la
précédente (qui occupait 3
500 m2) : quelques 70 enseignes (160 emplois) doivent
y prendre place, parmi lesquelles H&M, La grande récré,
Armand Thiery, Camaïeu,
Jules, Sergent Major, Nocibé...
Le gros oeuvre du chantier doit
DU PHOTOGRAPHE
Le ferry rapide assurant la liaison entre Saint-Malo et
Jersey, fonce dans le brouillard et percute un caseyeur
granvillais : un mort.
se terminer en juin 2012, et la
livraison des locaux commerciaux à leurs occupants est
prévue fin 2012. Ouverture au
public pour le premier semestre 2013.
En restant dans l'« univers
impitoyaaaableueu »
des grandes surfaces, notons
encore pour 2011, l'ouverture
d'un supermarché Leclerc
Drive à Equeurdreville: on pianote sa commande depuis son
ordinateur et on passe deux ou
trois heures plus tard en prendre livraison. Un nouveau
concept (et une première pour
la Manche) qui a fait fureur apparemment,
puisqu'un
deuxième Leclerc Drive s'est
ouvert au printemps à Tourlaville, et qu'un troisième vient
de s'implanter à Martinvast.
Enfin, à Tollevast, Leroy-Merlin
vient d'obtenir le feu vert de la
commission nationale pour implanter un magasin de bricolage et de décoration. Les
travaux devraient commencer
au printemps 2012 pour
s'achever un an plus tard.
Peut-être de quoi contrecarrer
l'arrivée du géant suédois Ikea,
qui à Caen, au mois de novembre, a ouvert son 29ème
magasin français, et qui représente indéniablement une menace
d'«
évasion
commerciale » (une de plus)
des consommateurs du Cotentin vers la capitale bas-normande...
Dans le canton de Sainte-Mère-Eglise, découverte
d’un « trésor » de plusieurs centaines de pièces de monnaie de l’époque gallo-romaine. Les labos de la fac de
Caen vont en faire l’analyse.
Un incendie ravage les locaux de l'entreprise AEDS,
installée sur la zone de Sauxmarais à Tourlaville. Un autre
incendie a aussi éclaté sur les landes proches des Carrières de l'Ouest.
Avec leurs collègues de Nancy, les hommes de la P.A.F.
de Cherbourg démantèlent un gros réseau de faux papiers : l'affaire se monterait à 600 000 €.
11
Jean-Paul BARBIER
Quelques chiffres sur les cancers dans la Manche : depuis l'ouverture du registre des cancers du département
en 1994, 46 000 cas ont été enregistrés jusqu'en 2007.
Trois cancers arrivent en tête : prostate, sein, poumon.
On sait aussi que les Manchois utilisent bien les campagnes de dépistage mises à leur disposition, avec des
chiffres au-dessus des moyennes nationales.
Patinoire de Cherbourg: le devis des travaux de rénovation augmente pour atteindre 2,6 millions d'euros.
Construite sur un sol meuble, la patinoire bouge et il va
falloir installer des pilotis pour stabiliser l'ensemble avant
de rénover. Et pour ça, la ville ne peut s'engager seule.
Cazeneuve va prendre son bâton de pèlerin pour rencontrer les responsables des fédérations de sports de
glace, la ministre des Sports, mais aussi ses partenaires
locaux.
14
L'Autorité de Sureté Nucléaire régionale confirme les
dires des syndicats sur la dissimulation d'accidents du
travail sur le chantier EPR de Flamanville.
Richard Bohringer se produit sur la scène de Ferdinand
Buisson à Tourlaville pour deux représentations de son
spectacle Traîne pas trop sous la pluie.
15
Les chiffres de la ligne THT dont les travaux commenceront en septembre prochain : 163 km entre le secteur
de Périers et la Mayenne, avec un pylône tous les
500 mètres, 4 000 propriétaires concernés, 35 maisons
rachetées, des mesures des champs magnétiques effectuées à la demande de 43 propriétaires, 300 personnes employées sur le chantier dont le coût avoisinera
250 millions d'euros. Mise en service prévue : fin 2012,
début 2013.
Un parking de deux étages et 400 places sera construit
à proximité de l'hopital Pasteur pour résoudre les problèmes de stationnement. Entrée en service en 2014.
Pose de la première pierre des Eléis, le centre commercial de Carrefour à Cherbourg.
Dans l'atelier de la charcuterie du « Cochon du Père Marc » aussi appelée « Charcuterie de la Trappe » à Chef-du-Pont, les cochons ont l'air heureux d'être mangés ! Et pour cause :
ils sont élevés en plein air, aux céréales, et chouchoutés par le moine chargé de leur élevage. Alors on s'accorde avec le Père Marc pour dire, selon un proverbe antique que, « Si tu veux
un instant de bonheur... mange du porc ».
17
Week-end des plantes au château de Crosville
(9 000 visiteurs) et relais des Quatre Châteaux autour de
Tourlaville (2 500 participants !), sous un superbe soleil de
printemps.
18
Dans le contexte de la catastrophe nucléaire de Fukushima, rencontre-débat exceptionnelle des trois commissions locales d'information (La Hague, Andra,
Flamanville) sur les questions de sécurité nucléaire. Eva
Joly, députée européenne verte, assiste au débat. Dans
l'ensemble, les protagonistes sont restés sur leurs positions, même si on a admis des deux côtés qu'il faudrait
renforcer encore les systèmes de sécurité. Jusqu'à quel
point ?
21
Vous avez dit développement durable ? Le système de
ramassage par bus des salariés et des sous-traitants de
l'usine de la Hague, mis en place depuis 2007, recueille
un succès très mitigé (500/600 salariés sur 3 000 agents
Areva et 2 000 sous-traitants) au point qu'Areva se pose
des questions sur le maintien de certaines lignes.
24
Voie d'eau sur un bateau de plaisance au large de Geffosses. Deux morts.
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Avril
27
Le Prince Albert de Monaco est à Saint-Lô et Torigni
pour la journée, à l'occasion de l'inauguration de l'exposition La Normandie des princes de Monaco, du Maréchal de Matignon au Prince Albert II, au musée
municipal de Saint-Lô. Un de ses ancêtres, Jacques de
Goyon de Matignon, est né à Torigni-sur-Vire en 1689.
VVV L’ÉVÉNEMENT
La prison dans la Manche
ce sera à Saint-Lô
La prison unique pour la Manche, 366 places, 200 surveillants, sera construite à Saint-Lô. Ainsi en a décidé officiellement le Garde
des Sceaux, Michel Mercier, le 14 mars dernier.
Accompagné de François Digard, le maire de Saint-Lô, le
prince Albert en visite au musée municipal.
28
Les escales successives du Celebrity Eclipse et du
Ryndam lancent la saison des paquebots à Cherbourg.
On attend cette année 31 escales et 53 000 passsagers.
Sur la plage d'Urville-Nacquevile, des archéologues
mènent un chantier de fouilles important sur le site d'un
cimetière gaulois (daté entre - 120 et - 80 av JC) et découvrent 26 tombes - urnes funéraires et cercueils - renfermant des squelettes parfaitement conservés. Selon
les archéologues, le site d'Urville aurait pu être un carrefour commercial essentiel de la région un siècle avant
notre ère.
29
Le Préfet de la Manche dévoile la carte du projet de
coopération intercommunale, qui prévoit de passer de
48 établissements style communautés de communes à
23 d'ici juin 2013. Dans le Cotentin, la C de C de la
Hague s'unirait à Douve-Divette, Les Pieux ferait cause
commune avec la Côte des Isles et La Haye-du-Puits,
Valognes se mettrait avec Bricquebec, Saint-PierreEglise avec Quettehou, Sainte-Mère-Eglise avec Carentan, Lessay avec Périers. Resteraient isolés le canton de
Montebourg, les communes de Sottevast, St-Jacques
de Néhou et Taillepied. Pour le Préfet, le document est
une base de travail permettant de réduitre le nombre des
EPCI à une dizaine.
M Mai
02
Une quarantaine de militants de Greenpeace réussissent à pénétrer sur le site du chantier EPR de Flamanville
et s'enchaînent aux grilles et aux grues du chantier. L'intervention des gendarmes pour les déloger nécessitera
plusieurs heures de travail.
À Portbail, un bateau de pêche-plaisance se retourne
à 5 km de la côte. Son occupant, un retraité de 67 ans,
meurt noyé.
03
04
À l'occasion de la sortie de son livre sur l'affaire Karachi et le travail qu'il a livré au sein de la mission parlementaire d'enquête sur le sujet, Bernard Cazeneuve livre
un florilège d'expressions illustrant son sentiment sur
l'affaire : « tartufferies, malhonnêteté intellectuelle,
déraison démocratique, logiques partisanes... ».
Le Garde des Sceaux Michel Mercier annonce officiellement la liste des nouvelles prisons qui seront
construites en France dans les prochaines années. Parmi
celles-ci, celle de Saint-Lô, 366 places et 200 surveillants
(400 emplois directs ou indirects). Le chantier pourrait
commencer en 2013 avec une ouverture des portes (un
comble pour une prison...) en 2016 ou 2017. Cette décision entraîne donc à cette date la fermeture des établissements de Coutances et Cherbourg, et les hurlements
des Coutançais et des Cherbourgeois : avocats, gardiens, familles de détenus, élus...
12
La sécrétaire nationale d'Europe Ecologie Cécile Duflot rend visite aux ostréiculteurs de la côte Est du Cotentin.
16
La piscine municipale de Valognes est fermée par le
maire. Trop de fuites (estimées 160 mètres cube par jour).
À La Haye-du-Puits, l'entreprise Finger Food fournit en
pop-corn et barbe à papa les grands parcs d'attraction
européens (Disneyland, Astérix, Legoland...) et certains
clubs de foot anglais comme Manchester City ou Aston
Villa. L'entreprise emploie 19 personnes et fait un chiffre
d'affaires de 2 millions d'euros.
Finger Food fournit en pop-corn Disneyland Paris, le parc
Astérix ou encore le Futuroscope.
Le contournement sud-ouest de l'agglomération cherbourgeoise pose débat : lourdeur du trafic, expropriations, coût... La réunion publique organisée sur le sujet,
a réuni plus de 200 personnes à la mairie de Tollevast.
18
L'étude Nutrinet, scrutant les habitudes alimentaires
des Français, livre ses premières observations: en
Basse-Normandie, on aime le beurre (3ème région
consommatrice), le pain (5ème rang national), les fruits
de mer (6ème rang) et les patates (7ème rang). En revanche, les Bas-Normands boudent le poisson, les légumes et le fromage !!! Un déséquilibre alimentaire qui
peut entraîner des problèmes: 16,3% d'obèses dans la
population locale alors que le pourcentage national est
de 14,5%.
19
À Cherbourg, on inaugure le premier festival du monde
arabe, avec notamment la présence de l'ancien ministre
Azouz Begag.
23
Inauguration du stade hippique de Beaumont-Hague.
Areva répondant à l'appel d'offres lancé par le gouvernement pour installer six parcs d'éoliennes offshore
(dont trois à proximité de Cherbourg : Courseulles, Fécamp, Le Tréport), sa présidente Anne Lauvergeon visite
le port. Areva pense utiliser les surfaces disponibles
pour fabriquer et stocker les machines. Le Havre et Dunkerque sont également sur les rangs. Enjeu : 4 000 emplois !
C'était prévu pour 2015 ou
2016 : les vieilles maisons
d'arrêt de Cherbourg et Coutances étant incompatibles
avec les règles européennes
imposant des cellules individuelles. Restait à savoir où serait construite la nouvelle
prison manchoise remplaçant
ces deux établissements vétustes. Et sur ce point, depuis
un an, la bataille faisait rage:
Coutances et Cherbourg, les
deux pôles judiciaires du département, ont légitimement
déposé leur candidature. Carentan, à mi-chemin, s'est proposé
comme
solution
intermédiaire. Puis, Saint-Lô
est entré dans la compétition,
bien que la ville-préfecture
n'ait pas de tribunal correctionnel.
L'enjeu était d'importance: il
s'agira d'un établissement de
366 places, dans lequel travailleront quelque deux cents
surveillants, l'objectif du ministère étant visiblement d'utiliser
cette maison d'arrêt pour délester des établissements de
l'Orne, d'Ille-et-Vilaine et du
Calvados. Une maison d'arrêt
importante donc, qui va quadrupler le nombre de places
de prison dans notre département, et qui aura un impact
économique important (environ quatre cents emplois directs ou indirects) dont
Saint-Lô se voyait bien profiter.
Le dossier saint-lois, porté par
le maire indéfectiblement UMP,
François Digard, avait le soutien de Jean-François Le
Grand, président du Conseil
général, de même mouvance
politique. Quant au député
Philippe Gosselin (qui ne pouvait pas jouer Saint-Lô contre
Carentan, les deux villes étant
dans sa circonscription), il se
retranchait derrière l'avis du
ministère qui considérait la
proposition
de
Saint-Lô
comme « le meilleur dossier ».
I Choix logique,
ou politique ?
On s'en doutait, la décision
allait être très commentée, argumentée d'un côté, contestée des autres. A Coutances,
on n'a jamais caché qu'on ne
comprendrait pas que la future
prison ne soit pas adossée à
un tribunal. A Cherbourg, les
Le dossier de la prison de la Manche (ici, la prison de Cherbourg) n'est pas encore clos. Son sort dépend en grande partie des résultats des prochaines élections présidentielles.
élus mais aussi les avocats
(qui craignent que le tribunal
ne soit fragilisé par le déménagement de la prison) ont quant
à eux déjà claironné que le
choix de Saint-Lô ne pourrait
s'expliquer que par « de petits
arrangements entre amis
politiques ».
Bernard Cazeneuve, le député-maire de Cherbourg, était
intervenu auprès du ministre
de la Justice: « Saint-Lô cumule plus de handicaps que
ses concurrentes », avait-il
expliqué dans un argumentaire
technique sur la localisation
géographique, la présence de
forces de sécurité, l'accès aux
soins, les capacités en matière
de réinsertion… Quant aux
surveillants de prison, ils
considèraient également que
Saint-Lô était le plus mauvais
choix possible et annoncaient
déjà qu'il n'était pas question
d'accepter cette option.
Le 14 mars, le Garde des
Sceaux Michel Merci annonçait finalement le choix du
gouvernement: Saint-Lô.
A Saint-Lô, on ne perd pas
de temps: la ville a d'ores et
déjà repéré deux terrains susceptibles d'accueillir cette
maison d'arrêt. Des études devront être menées à partir de
2012 pour un démarrage du
chantier l'année suivante.
L'établissement, dont le coût
pourrait dépasser cent millions
d'euros (peut-être dans le
cadre d'un financement public-privé), devrait être fonctionnel en 2017 au plus tard.
Ce sera la date de fermeture
définitive des prisons de Cherbourg et Coutances.
I Cherbourg, un avenir
possible?
A Cherbourg, le dernier mot
n'est pas dit. « Nous allons
tout faire pour qu'elle ne
ferme pas », a dit en public le
député-maire. C'était en juillet.
De leur côté, les syndicats assurent que « des unités
comme Cherbourg ou Coutances prennent tout leur
sens si elles deviennent des
lieux axés sur le travail, la réinsertion, comme centres de
semi-liberté ou de détention
pour courtes peines », annonce Christophe Marquez.
« Face aux usines à détenus,
qui ne pourront jamais tout
résoudre, ces unités sont
nécessaires. » Ils taxent
Saint-Lô de « choix déraisonnable ». Avant même le début
des travaux de la future maison d'arrêt, il y aura les prési-
dentielles. Le résultat, quel
qu'il soit, aura son influence
sur le projet.
En ce qui concerne la fermeture de la maison d'arrêt de
Cherbourg, Bernard Cazeneuve est clair: « S'il y a une
nouvelle configuration politique en 2012, ce sera le premier
dossier
que
j'aborderai. » Et il ajoute, à la
Normande: « S'il n'y a pas de
changement politique, nous
discuterons. » Et pour l'établissement central, ce sera
toujours Saint-Lô ?
Jean MARGUERITTE
VVV LE PORTRAIT
Édouard Guillaud
sur tous les fronts
Amoureux du Val de Saire, Édouard Guillaud ne s'est pas reposé cette année aussi souvent qu'il le souhaitait dans sa maison
de Montfarville. À la tête d'une armée qui est intervenue en Libye, en Côte d'Ivoire ou encore en Afghanistan, le chef d'état-major
des armées a joué un rôle éminemment important sur la scène nationale et internationale.
Mars 2011. Depuis près d'un
mois, Édouard Guillaud a planifié une intervention en Libye
« Nous nous étions engagés
à ce que les premières
frappes aient lieu dans les
cinq minutes de la décision », explique le chef d'étatmajor des armées. C'est cet
homme de 58 ans, patron de
tous les militaires français, qui
recevra le feu vert et ordonnera les tirs. « Je pense pouvoir dire que l'armée
française s'est montrée très
efficace », explique-t-il sans
forfanterie mais avec un très
fort sens du devoir.
L'amiral Édouard Guillaud
est probablement l'un des Cotentinais les plus influents en
France et sur la scène internationale. Cotentinais, car si le
hasard l'a vu naître à Paris, ses
racines sont profondément ancrées dans la terre du Val de
Saire. Quand la presse nationale consacre un article à
Édouard Guillaud, elle ne
manque d'ailleurs jamais de
souligner que ce militaire a des
trémolos dans la voix lorsqu'il
évoque la presqu'île. « Quand
le temps de ranger l'uniforme sonnera, il gagnera le
Cotentin, s'achètera un
'mouille-cul' comme il dit, et
partira pêcher au calme »,
écrivait par exemple le JDD en
septembre dernier.
C'est qu'Edouard Guillaud,
depuis qu'il est né, passe
chaque année ses vacances
dans le Val de Saire. D'abord à
Gouberville (« où mes aïeux
ont vécu depuis 1789 ») puis
dans le manoir qu'il a acheté il
y a quelques années à Montfarville.
Ancien commandant de
sous-marins nucléaires, le
Manchois fut Préfet maritime à
Cherbourg de 2004 à 2006,
avant de devenir chef d'étatmajor particulier du président
Jacques Chirac. Un poste
dans lequel il s'est vite révélé
incontournable, au point d'être
maintenu dans cette fonction
après l'élection de Nicolas
Sarkozy. Un parcours sans
faute qui a conduit Édouard
Guillaud à devenir, en février 2010, le deuxième marin
de l'histoire nommé chef
d'état-major des armées.
I En Libye
il y a quinze jours
Alors que l'armée française
fut engagée cette année sur
tous les fronts, Édouard Guillaud a dû faire preuve du sangfroid qu'on lui connaît ici,
d'une capacité d'analyse hors
norme et d'une force rassurante, pour gérer des conflits
majeurs, aux côtés du président de la République et du
ministre de la Défense.
La Libye donc, où Édouard
Guillaud était encore il y a
quinze jours, pour rencontrer
les plus hautes autorités de ce
pays et préparer les nouvelles
modalités de coopération bilatérale. Mais aussi la Côte
d'Ivoire, l'Afghanistan... Le
chef d'état-major des armées
était évidemment de toutes les
réunions stratégiques à l'Élysée ; il a suivi les événements
heure par heure et même davantage, entretenu des relations étroites avec le comité
militaire de l'Otan, fait part de
ses analyses dans les médias...
Tout en étant militaire, le
Manchois joue évidemment un
rôle qui n'est pas sans incidence au niveau politique.
Edouard Guillaud, aux côtés de Nicolas Sarkozy, a piloté les interventions de l'armée française en Libye, Côte d'Ivoire, Afghanistan...
Alors que ces opérations extérieures ont coûté fort cher,
Édouard Guillaud n'a pas hésité à reconnaître que la crise
risque de compliquer encore
les choses. En septembre dernier, il a par exemple reconnu
qu'il « ne sera pas possible
de tenir la trajectoire financière prévue en 2008 ». Mais
il a aussitôt récusé « un discours qui allie défaitisme et
misérabilisme » car « ce discours n'est pas la traduction
des vrais succès que nous
remportons sur le terrain ».
En sachant que les crises
sont de plus en plus difficiles à
résoudre. « Dans ces conflits
ou ces crises, il n’y a pas de
solution militaire pas plus
qu’il n’y a de solution purement humanitaire, indiquait
Édouard Guillaud en février
dernier, lors d'un discours à
l'Unesco. Mais il n’y a pas
non plus de solution sans
militaire et sans humanitaire. »
Laurent GOUHIER
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
M Mai
Les festivals ont fait le plein
de mélomanes
25
Sur le terre-plein des Flamands, un cargo décharge
6 000 tonnes de charbon en provenance du Vénézuela :
depuis octobre dernier, c'est la seconde opération de
déchargement de charbon opérée sur le terminal cherbourgeois, pour lequel au moins 6 millions d'euros de
travaux, d'achats et de location de matériel avaient été
consentis par Louis Dreyfys et la CCI, associés pour
l'occasion au sein de la SAS Cherbourg Terminal Vrac.
La CCI vient d'en retirer ses billes, lasse de ne rien voir
venir mais de payer les mensualités de location de la
grue et de deux barges qui pour l'instant sont quasiment
restées inactives. Louis Dreyfus reste seul aux commandes, et pour l'instant encore confiant.
26
Un pêcheur disparait dans le naufrage de son caseyeur devant Pirou. C'est la cinquième noyade d'un pêcheur dans la région depuis la fin mars.
Des Traversées Tatihou aux Papillons de nuit, d'Écoute s'il pleut à Chauffer dans la Noirceur, en passant par les Virées francophones
et les Art'Zimutés : cette année 2011 a été celle du succès pour tous les festivals, pour toutes les musiques, pour tous les âges.
Les mélomanes de tout poil
en ont eu pour leurs oreilles,
aux quatre coins du Cotentin
et même plus au sud du département, en cette année
2011.
Tous les sondages le démontrent, la musique est désormais l'un des principaux
loisirs -voir le principal- des
Français. Partout, tout le
temps, elle est omniprésente :
à la radio, dans les magasins,
dans les soirées, dans les
écouteurs d'iPod et autres lecteurs portables de mp3…
Écouter l'album studio d'un
groupe ou d'un artiste, c'est
bien. Le voir en concert, c'est
encore mieux ! Quand il assure
sur scène, les sensations sont
garanties. Et les occasions ont
été nombreuses pour le public
manchois de se réunir cette
année pour des concerts.
I État d’esprit
et bonne humeur
Concentrons-nous sur la dizaine des plus « gros » festivals. Champion en la matière
dans le département : les Papillons de nuit. Les organisateurs ont trouvé la bonne
recette pour attirer, dans la petite bourgade de Saint-Laurent-de-Cuves, environ 60 000
spectateurs sur trois jours ! Du
10 au 12 juin, ils ont ainsi eu la
joie de voir des groupes de
rock de gros calibre (The
Hives,
Klaxons,
Kaiser
Chiefs…). Mais aussi, comme
c'est un festival dédié aux
jeunes et aux familles : Mister
Eddy Mitchell, Cocoon, Zaz,
Ben l'Oncle Soul… Du rock, de
la chanson, du reggae, du hiphop, des musiques métissées :
tous ces styles étaient également au programme de Chauffer dans la noirceur, à
Montmartin-sur-Mer, mi-juillet.
Dans un cadre paradisiaque
au cœur des dunes, malgré
quelques averses de pluie, la
bonne humeur a régné trois
jours durant parmi les 6 500
festivaliers.
Ici,
l'affiche
mélangeait des formations locales en devenir et des poids
lourds de la scène nationale
(Moriarty, La Rumeur) et internationale (Public Enemy, Balkan Beat Box, Hindi Zahra).
« Chauffer », c'est aussi un état
d'esprit et des valeurs citoyennes, écologiques, humaines et les participants ont
donc aussi pu découvrir des
spectacles en tout genre (théâtre, danse, cirque…). La bonne
nouvelle ? L'an prochain, le
festival fêtera ses 20 ans, et les
organisateurs ont promis de
magnifiques surprises.
Ouverture à Cherbourg du 24ème festival du livre de
jeunesse et de bande dessinée.
A Cherbourg, il y a 200 ans, Napoléon entame une visite de quatre jours pendant laquelle il visite le chantier
de construction de la digue du large et du port militaire.
A la suite de cette visite, Cherbourg se verra bombardée chef lieu d'arrondissement et sous-préfecture, Préfecture maritime et siège d'un tribunal d'instance.
28
31
I Les populaires
Art'Zimutés
Remontons plus près de
chez nous, à Saint-Lô plus
précisément. Les Rendezvous soniques ont clôturé
cette année musicale (début
novembre) en différents endroits de la cité préfectorale et
ont attiré pas moins de 11 000
spectateurs. Il faut dire aussi
que l'affiche était alléchante
avec entre autres : Bernard Lavilliers, Camille, Zebda (pour
leur grand retour) et… Lulu
Gainsbourg, le fils qui revisite
le répertoire de papa. Devant
un tel succès, on ne peut
qu'espérer un rendez-vous sonique annuel.
Le Cotentin a lui aussi vécu
de grands moments festifs.
Dans la communauté urbaine
de Cherbourg, les Art'Zimutés
restent l'animation la plus populaire. Du 23 au 25 juin se
sont notamment succédé sur
la scène de Collignon Mon
Côté Punk, Yaël Naïm, Le Pied
de la Pompe et le chanteur de
Tryo ou encore les Têtes
Raides. Outre les concerts, le
public très familial s'est déplacé en masse pour participer
aux multiples activités proposées par les compagnies de
danse, de théâtre, les clubs
sportifs, les associations culturelles… Toujours dans la Cuc,
les amateurs de musiques actuelles et innovantes avaient
M Juin
04
C'est officiel : les records historiques de sécheresse
de 1976 sont battus dans le département : mois de mars
faiblement arrosé, pluies quasi-nulles en avril et mai.
Même si le niveau des nappes phréatiques n'est pas encore alarmant, c'est surtout la sécheresse des sols en
surface qui préoccupe les agriculteurs.
05
Pour le 67e anniversaire du Débarquement, le musée
d'Utah-Beach rouvre ses portes après plusieurs mois de
travaux, rénové et agrandi.
06
Dans le centre-ville de Cherbourg, la vitesse est désormais limitée à 30 km/h, pour réduire les accidents et favoriser aussi les piétons et les modes de déplacement
« doux ». 28 rues sont mises en double sens pour les
vélos.
07
Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg et président
de la CUC, adresse un courrier aux cinq présidents des
communautés de communes voisines (BeaumontHague, Les Pieux, Douve-Divette, Saire, Saint-PierreEglise), leur demandant de réfléchir à une grande
intercommunalité regroupant leurs 130 000 habitants,
garantissant une meilleure répartition des richesses et
une redistribution des moyens plus juste et plus dynamique. Des études vont être engagées.
09
Une compagnie de la Légion Etrangère prend d'assaut
Sainte-Marie du Mont : exercice grandeur nature et leçon
d'histoire sur les lieux du Débarquement.
10
À Saint-Laurent de Cuves, le festival Papillons de nuit
bat son plein.
11
Sur le chantier de l'EPR, un homme de 32 ans fait une
chute d'une dizaine de mètres, et décède peu après son
arrivée à l'hôpital.
Une fois encore, les Papillons de nuit ont été le rendez-vous le plus populaire dans le département avec près de 60 000 festivaliers à SaintLaurent-de-Cuves durant les trois jours. (Photo Jean-Paul Barbier)
bien entendu pris rendez-vous
avec la Terra Trema, fin avril, à
l'Epicentre et à la Brèche, afin
de découvrir des artistes originaux et rares dans la région :
The Luyas, Gablé, Ebony
Bones, Zone Libre et Casey,
etc. Cette dernière édition méritait bien un clin d'œil car un
festival qui disparaît laisse toujours un grand vide. Autre manifestation qui n'aura pas lieu
en 2012 (les organisateurs ont
décrété un break d'un an) : les
Virées francophones à La Glacerie. Pourtant, la sixième
édition a attiré 1 600 fans de
variété française du 22 au
29 octobre avec, il est vrai, des
stars de la chanson à l'affiche
: Hélène Ségara, Claire Keim et
surtout Louis Bertignac, le
guitariste de Téléphone.
I Tous les styles
mis en valeur
S'il est bien une manifestation en plein essor, c'est
Écoute s'il pleut à Valognes.
Les 8 et 9 juillet, avec 9 500 entrées pour la 3e édition, le record d'affluence a été battu.
Les amateurs de rock celtique
et traditionnel s'en sont donnés à cœur joie avec les têtes
d'affiche Merzhin et Nolwenn
Leroy. Sur le créneau des musiques celtiques et du monde,
ancrées encore davantage
dans la tradition, les Traversées Tatihou ont encore été incontournables. Pendant cinq
jours, entre les quais de SaintVaast et le chapiteau installé
sur l'île, 8 700 spectateurs ont
dansé et vibré au son des mélodies irlandaises, islandaises,
algériennes,
portugaises,
espagnoles… Avec en gueststar Carlos Nunez lui-même.
Enfin, quand on vous dit que
tous les styles ont été mis en
valeur, la musique classique
n'a pas été oubliée avec trois
rendez-vous
phares :
les
concerts en Valognais, les
Heures musicales de l'abbaye
de Lessay (durant tout l'été) et
le dernier né La Hague en musiques.
Vivement 2012, en espérant
que l'année soit aussi rythmée.
Nicolas LEPIGEON
920 000
VVV
Un second Leclerc Drive ouvre ses portes dans l'agglomération, à Tourlaville : 6 000 références, 15 emplois.
Un incendie ravage trente hectares de landes au-dessus de l'anse du Brick, à Fermanville, mobilisant 70
pompiers pendant toute une journée.
VVV LE CHIFFRE
En nombre de visiteurs uniques, c'est la fréquentation 2011 des
sites internet de Manche Tourisme. Et c'est un excellent résultat
puisqu'en 2010, le compteur de ce même chiffre s'était arrêté à
755 000. Soit une progression de 20% entre 2010 et 2011. De là
à lâcher son ordinateur pour venir sur le terrain, c'est une autre
histoire, puisque 2011 s'est finalement révélée être une année
correcte sans plus pour les professionnels du tourisme dans la
Manche: des nuitées en baisse dans l'hôtellerie, les campings et
Jazz sous les pommiers fête son 30ème anniversaire.
les meublés de vacances, une baisse des demandes dans les offices de tourisme, une fréquentation stable (+1%) des lieux de visite...En bref, une saison qui ne restera pas dans les annales.
La faute à quoi ? A la météo, favorable au printemps (mais un
printemps sans ponts), mais maussade cet été, des séjours toujours plus courts, et puis à un contexte économique difficile qui a
certainement découragé des vacanciers potentiels. A Manche
tourisme, on se console en se disant que le chiffre de fréquenta-
DU PHOTOGRAPHE
tion des sites internet mettant en avant les atouts touristiques du
département, est de bon augure pour l'avenir: « plus on parle de
la Manche, mieux c'est. Les gens viendront en 2012, 2013 ».
En 2012, le 1er le 8 mai tombent un mardi: idéal pour faire le
pont. S'il pouvait faire soleil ces week-ends là, ça aiderait certainement à illuminer le bilan touristique de l'année prochaine.
Car y'a pas à dire : la Manche sous le soleil, quelle merveille !
43 radars pédagogiques seront installés dans le département, dont plusieurs situés avant les « vrais » radars.
16
4 242 candidats se présentent au bac dans la Manche.
Au menu des sujets de philo: l'homme est-il condamné
à se faire des illusions sur lui-même ? Peut-on prouver
une hypothèse scientifique ? La culture dénature t-elle
l'homme ?
Présidente d'Areva depuis plus de dix ans, Anne Lauvergeon est débarquée par le gouvernement. Luc Oursel, directeur général délégué d'Areva,lui succède.
Jean-Paul BARBIER
Une unité de 22 lits de moyen séjour va être construite
à l'hôpital de Valognes pour les personnes souffrant de
la maladie d'Alzheimer. Les travaux commenceront en
2012.
17
Le grand Moebius est l'invité de la désormais traditionnelle biennale de la BD de Cherbourg. L'exposition,
rassemblant près de 200 dessins, reste au musée Thomas Henry jusqu'à la fin de l'année.
L'expo Moebius au musée Thomas Henry, nouveau coup de
maître de la Biennale de BD de Cherbourg.
Le ministre de la Défense Gérard Longuet visite
l’arsenal et la base navale de Cherbourg. Acte concret :
la signature d’un chèque de dix millions d’euros, compensation des pertes d’emploi dans le secteur de la défense depuis 2008, qui va irriguer la filière nautique, les
produits de la mer et le nucléaire.
18
Non ce n'est pas un pisteur sur les cimes enneigées mais un agent du port de Cherbourg qui veille au déchargement de 70 000 tonnes de sel en août dernier. Ces montagnes blanches,
on l'espère, seront bientôt soufflées par le vent pour laisser place aux éoliennes et à ses centaines d'emplois.
L’hôpital Pasteur de Cherbourg sera au taquet cet été
par manque de personnel infirmier : 45 départs d’infirmières au premier semestre (beaucoup de femmes ayant
eu 3 enfants sont parties en retraite) remplacées par
30 arrivées seulement. Avec les congés d’été, le personnel est donc insuffisant : il y aura donc 48 lits en
moins en juillet et 54 lits en moins en août.
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Juin
22
A la gare maritime de Cherbourg, 436 kilos de cannabis sont découverts dans un camion irlandais provenant
d'Espagne.
23
C'est Yaël Naïm qui ouvre le feu de la 12ème édition
des Art'zimutés à Collignon.
24
En 2009, il avait violé une nonagénaire à Coutances,
puis en avait tué une seconde à Saint-SauveurLendelin : Wilfrid Bon, 23 ans est condamné à 8 et 18
ans de prison.
L'Autorité de Sûreté Nucléaire adresse un PV au procureur de Cherbourg pour confirmer qu'un quart des accidents du travail survenus sur le chantier de l'EPR en
2010, n'ont pas été déclarés, et ce sciemment.
Bouygues est particulièrement sur la sellette. Parallèlement, on apprend que près de 80 ouvriers polonais travaillant sur le chantier, ont dû quitter Flamanville du jour
au lendemain, renvoyés chez eux par Atlanco, la société
qui les employait: pas de couverture sécu, retenues sur
salaires non justifiées.
25
A Portbail, 800 personnes manifestent contre les recours et procédures administratives déposées par l'association Manche Nature, et qui bloquent selon eux tout
projet de développement de la commune: port de plaisance, balnéothérapie...
La communauté de communes de la Hague regarde
avec beaucoup de prudence les appels du pied lancés
par la CUC pour aboutir à une fusion: la fusion de la
CCH avec la communauté Douve/Divette, préconisée
par le Préfet, a déjà recueilli un avis défavorable des
conseillers communautaires. Quant à Cherbourg... Pour
enfoncer le clou, la CCH a aussi voté la réalisation d'une
salle de spectacle à Beaumont dans le courant 2013:
6,5 millions d'euros, entre 270 et 670 spectateurs.
28
La DGA notifie officiellement la commande du troisième sous-marin Barracuda - le Dupetit-Thouars - à
DCNS.
M Juillet
05
Le TGI de Paris annule le transfert à un sous-traitant
de la production d'énergie pour l'usine de la Hague, jugeant que cette opération pourrait être génératrice de
risques techniques et industriels « considérables » et de
risques pyschosociaux importants pour le personnel.
L'affaire avait été portée devant la justice par les syndicats FO et CGT après un bras de fer avec la direction de
l'usine.
07
DCNS renvoit sept techniciens (dont 3 Cherbourgeois)
au Pakistan pour travailler de nouveau sur les sous-marins Agosta pour une mission de quelques jours.
08
A Valognes, le festival musical Ecoute s'il pleut remporte un beau succès ( 10 000 spectateurs en tout) avec
Nolwenn Leroy en tête d'affiche.
13
Le paquebot MSC Opera fait la première de ses neuf
escales estivales à Cherbourg, placé au coeur d'une
croisière-circuit emmenant ses passagers dans différents
ports d'Europe.
14
C'est le 70ème soldat français tué en Afghanistan : le
second-maitre Benjamin Bourdet, commando de marine,
Cherbourgeois d'origine.
VVV L’ÉVÉNEMENT
EPR : une année douloureuse
Le chantier de construction de l’EPR restera à jamais marqué par les deux accidents mortels survenus cette année. Par ailleurs,
EDF a dû annoncer un nouveau retard de deux ans et un nouveau surcoût.
Sur le chantier flamanvillais,
l’année commence par un
drame. Une grue percute un
échafaudage sur lequel se
trouvait un Glacérien de 37
ans, papa de trois enfants. Le
soudeur décède, après une
chute d’une quinzaine de mètres.
Ce n’est que le début d’une
série d’embûches qui va marquer cette année 2011. Car un
autre drame survient cinq mois
plus tard. Cette fois, l’accident
se produit dans la salle des
machines : un homme de 32
ans, venu du sud de la France
pour le compte d’Endel, chute
d’une dizaine de mètres, pour
une raison indéterminée.
Dans ces conditions, l’incroyable retard pris par le
chantier passe au second
plan. N’empêche ! Chaque été,
EDF est contraint d’annoncer
qu’il faudra deux ans de plus
pour achever ce réacteur à
Flamanville. L’an passé, l’entreprise avait officialisé un report de 2012 à 2014 ; en juillet,
il a annoncé un délai supplémentaire, avec une fourniture
d’électricité en 2016 seulement. L’EPR, qui devait être
achevé en cinquante-deux
mois, dans le planning initial,
exigera finalement cent mois.
Et alors que l’on avait tablé sur
sept millions d’heures de travail au total, le cap des seize
millions a été franchi cette
année.
« Il nous faudra encore autant d’heures pour en finir »,
reconnaît EDF, annonçant que
les effectifs sur le chantier vont
se stabiliser pendant plusieurs
mois autour de 3 000 personnes. Immanquablement, le
coût a suivi la même courbe :
on parlait initialement de
3,3 milliards, mais l’EPR de
Flamanville coûtera finalement
autour de 6 milliards.
I Le chantier avance
Reste que le chantier avance
quand même. Près de 90 %
du génie civil est désormais
réalisé, et les principaux
L'année a été agitée autour du chantier.
bâtiments ont désormais leur
forme définitive. Près de 20 %
de l’électromécanique est
aussi réalisé, sachant qu’il y a
par exemple des centaines de
kilomètres de tuyaux à tirer.
« Le planning initial était trop
tendu », a reconnu le directeur
exécutif d’EDF, venu sur le
chantier en novembre pour assurer que, désormais, tout allait bien. « Il y a une plus
grande clarté dans le management global du projet ;
nous tiendrons les nouveaux
délais annoncés », a assuré
Hervé Machenaud, insistant
sur la fierté des équipes
participant à
extraordinaire.
ce
chantier
I Non-déclaration
d’accidents
Si EDF a bien sûr souffert
durant l’année, c’est souvent
Bouygues qui fut au cœur de
la tempête. L’autorité de sûreté
a par exemple dénoncé des
cachotteries, avec la non-déclaration d’environ un quart
des accidents du travail. Le
gendarme du nucléaire parle
même d’une « démarche intentionnelle » des entreprises,
tandis que Bouygues tente
maladroitement de faire porter
le chapeau à l’infirmerie du
chantier. Pour la deuxième fois
de l’année, la justice ouvre une
enquête, qui est toujours en
cours.
Le procureur devra même
s’intéresser une troisième fois
à ce chantier, pour vérifier s’il
n’y a pas eu du travail dissimulé, notamment du côté de
Bouygues. Le gendarme du
nucléaire et l’Urssaf s’interrogent sur le sort de 80 Polonais
de la société Atlanco. Des Polonais qui, dans l’urgence, ont
été invités en plein week-end à
rentrer chez eux. Seul l’un des
ouvriers était resté quelques
jours, réclamant plusieurs dizaines de milliers d’euros d’indemnités et arrivant finalement
à un accord avec EDF. Trois
députées européennes socialistes viendront, dans la foulée,
sur le chantier pour dénoncer
« un esclavage moderne »,
une « forme de dumping social » vis-à-vis d’ouvriers
étrangers.
Pour boucler la boucle, il ne
restait plus qu’un coup d’éclat
des antinucléaires. Un petit
matin du mois de mai, des militants de Greenpeace parviennent à entrer sur le chantier et
même à grimper sur trois
grues. Il faudra le recours au
GIGN pour les déloger.
Mais déjà, il faut penser à la
fin de ce chantier. Plus de 500
ouvriers locaux, dont beaucoup étaient auparavant chômeurs et ont été spécialement
formés pour l’EPR devront être
reclassés d’ici la fin 2013.
D’importants moyens ont été
débloqués pour réussir cette
transition, avec l’espoir de retrouver du travail à ces personnes sur le port de
Cherbourg, dans le cadre du
prometteur projet de construction d’éoliennes offshore.
Laurent GOUHIER
VVV LE PORTRAIT
Quand trois mécènes
s'intéressent au Cotentin
Rien ne les destinait à devenir mécènes et à soutenir des projets manchois. Monique Main a perdu son fils unique dans un accident
en 1991. David et Gene Dewhurts ont toujours en mémoire les actions menées par leur aviateur de père le 6 juin 44, trois ans
avant sa disparition.
Après avoir escalé à Cherbourg neuf fois cet été, le MSC
Opera ne reviendra pas l'an prochain.
Festival Chauffer dans la Noirceur à Blainville, la Hague
en musiques (classiques), festival du livre à Saint-Vaast,
marchés du terroir, beach-volley et randos: l'été commence dans le Cotentin.
20
A Colomby, les archéologues mettent à jour les restes
d'un moulin datant du début du XI° siècle, l'exemplaire le
plus ancien de France, peut-être d'Europe.
Professeur de philosophie
aujourd'hui en retraite, Monique Main perd son fils
unique en 1991 dans un accident. « J'ai eu le sentiment
que ma vie allait s'arrêter. »
Elle doit régler les problèmes
d'héritage. Jérôme, qui avait
24 ans au moment du drame,
possédait son appartement.
Monique Main décide de le
vendre mais se refuse à utiliser
l'argent perçu. Elle le confie
alors à la Fondation de France.
Pour elle, cette somme importante doit permettre d'une
manière ou d'une autre à son
fils d'exister encore. « Pendant plusieurs années, j'ai
cherché à faire un don mais
je voulais que cela ait un
sens. J'étais et je suis toujours dans la situation d'une
mère qui vient d'apprendre
le décès de son fils, et à qui
l'on demande si l'on peut
prélever l'un de ses organes
afin de permettre à une autre
personne de vivre. Jérôme
était un artiste en devenir.
J'ai conservé quelques dessins. Pour moi, l'argent de
l'appartement devait permettre à une structure culturelle d'exister ».
En 2004, Monique Main
achète une résidence secondaire à Auderville. Artiste-peintre, elle vient se ressourcer ici,
entre deux expositions. Elle
rencontre Les amis du musée
Thomas Henry, évoque sa volonté d'accompagner un projet
qui ait du sens. Eux ont
connaissance de la volonté de
la ville de Cherbourg de déménager l'école des Beaux-Arts.
Contact est pris avec Lydia
Thieulent et Bernard Cazeneuve. Tous trois partagent la
même passion. La ville veut
conserver une école des
Beaux-Arts qui doit déménager. Mais elle n'est pas en mesure, pour des raisons
budgétaires, de financer l'ensemble des travaux dans une
aile de l'ancien hôpital des
Armées. L'opération est estimée
à
500 000
euros.
Lorsqu'elle apprend que les
dessins de Jérôme seront exposés dans la future école et
qu'un prix portant le nom de
son fils sera attribué chaque
année dans le cadre du salon
du livre de jeunesse, Monique
Main finit d'être convaincue.
Elle remet à la ville de Cherbourg la somme de 300
000 euros. Les travaux peuvent alors débuter. Le 6 octobre dernier, elle est présente
La mise en service de l'EPR de Flamanville est officiellement retardée pour 2016: la faute aux difficultés techniques du chantier, aux deux accidents du travail mortels
survenus récemment sur le chantier, qui ont entraîné plusieurs semaines de retard, et aux audits lancés après la
catastrophe de Fukushima. Le coût du chantier est désormais estimé à 6 milliards d'euros (3,3 milliards d'euros).
25
Drame à Hatainville où une femme de 59 ans se noie
sous les yeux de sa famille en allant porter secours à l'un
de ses petits-enfants en difficulté.
31
Sainte-Anne à Bricquebec, fête de l'huître à Denneville;
course de voitures à pédales à Réville... les classiques
de l'été en Cotentin.
M Août
04
La rapidité des secours - pompiers et hélico de la Sécurité Civile - empêche un drame en baie du Mont-SaintMichel, où un groupe de12 adultes et 9 enfants avait
entamé la traversée, sans guide et sans tenir compte de
la marée... On a frôlé la catastrophe...
05
Aux Provinces, dans un immeuble du square de
Brenne, trois incendies se déclarent en trois jours, détruisant une poubelle, une cave puis se déclenchant
dans un appartement. Les habitants de l'immeuble sont
partagés entre la colère et la peur. Un jeune homme de
17 ans, reconnaissant les incendies, est interpellé rapidement par la police.
15
Entre Fêtes' Escale à Cherbourg, la rue bucolique à
Omonville, les régates de Barfleur, la fête du Vast et celle
de la carotte à Créances, l'été bat son plein à Cherbourg,
sous un soleil qui a quand même du mal à s'imposer.
17
Un avion de tourisme s'écrase au décollage de l'aérodrome de Lessay : 2 morts. Quelques heures plus tard,
c'est au tour d'un ULM provenant de Bréville-sur-Mer de
s'écraser dans les parcs à huîtres de Lingreville : 2 morts.
Accompagné de son épouse Tricia, David Dewhurst découvre la partie du musée d'Utah Beach consacrée à son père.
lors de l'inauguration des nouveaux locaux.
I En mémoire du Major
David Dewhurst
Lieutenant Gouverneur du
Texas, David Dewhurst Junior
n'a que très peu de souvenirs
d'un père beaucoup trop tôt
disparu. Tout juste sait-il qu'au
moment de la Libération, il
était chef d'escadrille de l'US
Army et qu'à ce titre, il a non
seulement participé au bombardement des défenses côtières du Mur de l'Atlantique
mais surtout que le 6 juin
1944, à l'aube, il faisait partie
de la dernière vague d'avions
ayant bombardé ce secteur,
moins de sept minutes avant
l'heure H.
En 2007, David Dewhurst
Junior vient en France avec
Gene, son frère. Ils se rendent
à Utah-Beach et visitent le
musée. Quelle n'est pas leur
surprise de découvrir dans
l'une des nouvelles vitrines,
des éléments historiques évoquant leur père, le Major Dewhurst. Ils comprennent aussi
que la mission que ce dernier a
mené, au péril de sa vie, s'est
avérée déterminante, quelques
minutes simplement avant le
débarquement des troupes.
Tous deux sont sous le choc.
Leur père est décédé en 1947
alors qu'ils avaient respectivement un et trois ans.
Ils décident alors de donner
un nouveau sens à leur vie.
Comment ? En aidant financièrement la commune de SainteMarie-du-Mont qui veut au
même moment agrandir et rénover le musée qui témoigne
des grandes heures du Débarquement. Et ils s'engagent à
faire venir l'un des fameux
bombardiers de l'armée américaine, le B 26 Marauder.
Non seulement, les deux fils
du Major Dewhurst ont tenu
parole en permettant et en finançant la venue de l'avion en
terre normande, mais ils ont
aussi pris en charge le tiers de
la facture de l'extension du
musée, soit une somme
de deux millions d'euros.
Hubert LEMONNIER
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
M Août
Affaire Karachi :
Révélations et mises en cause
24
Les écrevisses de Louisiane colonisent petit à petit les
marais et rivières du Cotentin. A moyen terme, cela
pourrait être une vraie menace pour l'écosystème local,
car l'espèce est très invasive et a peu de prédateurs.
La qualité de l'instruction menée par le juge Bruguière mise en cause, des proches d'Édouard Balladur et de Nicolas Sarkozy mis en
examen, DCN mise à mal par des blessés : l'enquête sur l'attentat de Karachi a encore vécu de nombreux rebondissements cette année.
Depuis 2008 qu’ils ont
trouvé ce fil d’Ariane que
constitue le rapport Nautilus,
les magistrats n’ont de cesse
de dévider cette pelote de secrets que constitue le dossier
de l’attentat de Karachi, commis le 8 mai 2002, dans lequel
onze ouvriers et techniciens de
DCN ont trouvé la mort, et
douze autres ont été gravement blessés. Et cette année
2011 a été fertile en révélations.
Premier de ces rebondissements, le juge Trévidic a découvert au printemps que le
rapport de l’autopsie pratiquée
sur le kamikaze présumé
manque au dossier d’instruction. Un rapport important, car
il remet en cause la piste islamique privilégiée pendant près
de cinq ans par le juge Bruguière. En déposant plainte
contre l’ancien juge antiterroriste pour faux témoignage et
délit d’entrave à la justice,
l’avocat du collectif des familles de victimes décédées
se demande même si ce document n’a pas été « volontairement dissimulé ». « Durant
toutes ces années, une véritable opération de désinformation a été orchestrée »,
estime Me Olivier Morice.
Il le disait avec d’autant plus
de vigueur que, parmi les documents
déclassifiés
au
compte-gouttes par le gouvernement, se trouvait une note
de la DGSE, le service d’espionnage française, rédigée le
jour même de l’attentat, écartant la responsabilité d’AlQaïda et évoquant une piste
financière.
I « Entourloupe »
et « tartufferies »
Et celle-ci ramène en France
où le juge van Ruymbecke
s’intéresse de près à d’éventuelles rétrocommissions sur
Opération de comptage des écrevisses de Louisiane :
l'espèce colonise les marais peu à peu.
L'Autorité de Sûreté Nucléaire relève quelques failles
dans les dispositions prises par les établissements nucléaires du Cotentin en cas de tremblement de terre.
Chez Areva par exemple, le sismographe sensé enregistrer les séismes, était en panne depuis un an. A Flamanville, le batiment de sécurité abritant les équipes
chargées de la sécurité du site, n'était pas aux normes
antisismiques !
25
La grue flottante affrétée par le port de Cherbourg
pour le trafic charbonnier, est embarquée sur un cargo à
destination de la Colombie. Coûtant 300 000 euros par
mois au port, elle n'a jamais servi... En revanche, on attend une cargaison de 70 000 tonnes de sel.
26
Le driver et entraîneur Pierre Levesque est écarté des
pistes de course pendant un an. Un de ses chevaux a
été contrôlé positif aux anti-inflamatoires (utilisé comme
médicament) : le tribunal de Paris annulera le jugement
en décembre.
27
17ème édition des Traversées de Tatihou : Carlos
Nunez, les Chieftains...
Gisèle Leclerc, devant la plaque dédiée aux victimes de l'attentat de Karachi, à l'entrée de l'arsenal. Depuis neuf ans, les familles attendent qu'on leur dise la vérité (photo Jean-Paul Barbier).
le contrat Agosta, signé en
septembre 1994, et au financement de la campagne
d’Édouard Balladur lors des
présidentielles de 1995. Un
des « Sages » du Conseil
constitutionnel, qui avaient à
l’époque validé ces comptes,
a parlé d’« entourloupe » en
évoquant dix millions de francs
« d’origine inconnue ». Produit de la vente de tee-shirts
comme l'affirme Édouard Balladur, fonds secrets de
Matignon ou partie de rétrocommissions ? La question est
encore sans réponse.
En septembre, deux proches
de l’ancien Premier ministre
ont cependant été mis en examen par le juge van Ruymbecke, l’un pour complicité
d’abus de biens sociaux, l’autre pour recel. Un des intermédiaires imposés lors de la
signature du contrat Agosta, le
franco- libanais Ziad Takkieddine, est lui aussi mis en
examen. L’étau se resserre
ainsi autour de proches de Nicolas Sarkozy. Jusqu’à Brice
Hortefeux, piégé par des
écoutes téléphoniques alors
qu’il appelait l’un des mis en
examen.
Dans un livre paru au printemps, Bernard Cazeneuve,
ancien rapporteur de la mission parlementaire sur les circonstances de l’attentat de
Karachi, constatait pour sa
part les « tartufferies » de
cette affaire. Le Conseil constitutionnel, saisi par les familles
des victimes, lui donnera en
partie raison, en censurant en
partie une loi sur le secret-défense constamment opposée
aux juges.
Dans ce dossier qui ressemble à des poupées gigognes,
un autre front a été ouvert en
octobre par un collectif de six
blessés. Leur avocat Me Thibault de Montbrial a déposé
plainte
pour
coups
et
blessures involontaires contre
DCN, DCN International et Gérard Clermont, responsable de
la sécurité à Karachi au
moment de l’attentat.
S’appuyant sur des témoignages récemment versés au
dossier d’instruction, ces blessés estiment que les menaces
d’attentat étaient connues, mais
que rien n’a été fait pour adapter les mesures de sécurité.
Jean LAVALLEY
Le Mesnil-Garnier, dans le centre-Manche organise le
championnat du monde de lancer de savonnettes mouillées. Record établi à 70,25 mètres.
M Septembre
03
VVV LE CHIFFRE
L'association Atagatomuzi-K, qui gérait l'Epicentre à
Cherbourg depuis quatre ans et y programmait des
concerts de musique actuelle, demande sa mise en
liquidation judiciaire.
48
C'est le nombre d'établissements de coopération intercommunale (type Communauté de Communes) que la Manche compte
actuellement. Et c'est un peu trop au goût du Préfet, qui par le
biais de fusions comptait bien diviser par deux ce chiffre de 48,
voire même descendre à une dizaine d'établissements intercommunaux pour la totalité du département. Le Préfet a présenté son
projet aux élus au printemps. Puis le débat s'est engagé au sein
des collectivités. Un temps, on a même vu Bernard Cazeneuve,
maire de Cherbourg, apporter de l'eau au moulin du projet, demandant aux présidents des C de C voisines (Beaumont-Hague,
Les Pieux, Douve-Divette, Saire, Saint-Pierre-Eglise), de réfléchir
à une grande intercommunalité regroupant quelques 130 000 habitants, garantissant une meilleure répartition des richesses et une
VVV
redistribution des moyens plus juste et plus dynamique. Las, ces
premiers enthousiasmes ont été vite douchés: pour ne prendre
que la C de C de la Hague, celle-ci a rejeté l'idée d'une fusion
avec la communauté Douve/Divette, arguant du fait que la cohérence spatiale de l'ensemble ne serait pas assurée, et que les habitants des deux C de C ne recevraient pas un meilleur service.
Quant à l'idée d'un rapprochement à Cherbourg, il a été balayé:
et pour bien enfoncer le clou, la C de C de la Hague a voté le jourmême la réalisation d'une salle de spectacle à Beaumont dans le
courant 2013: 6,5 millions d'euros, entre 270 et 670 spectateurs...
Début octobre, on a tiré un premier bilan du projet préfectoral:
22 C de C contre, 21 pour, 3 réservées et 2 sans opinion. Pourquoi ces hésitations, voire ce refus ? L'impression qu'on veut aller
DU PHOTOGRAPHE
(trop) vite, l'impression qu'on veut forcer la main, mais aussi la
peur d'usines à gaz, ne répondant pas aux besoins des usagers
et des territoires. Et puis aussi peut-être, l'impression qu'il n'est
pas encore temps.
La Commission départementale de coopération intercommunale s'est réunie de nouveau pour trouver la meilleure synthèse
« entre le souhaitable et le possible »: il y a quelques jours, le
Préfet a rendu ses déçisions, faisant passer le nombre des C de
C de la Manche de 48 à 31 d'ici au 1er janvier 2014. Le travail
n'est pas pour autant terminé, puisque les élus doivent maintenant définir statuts, compétences et organisation des collectivités
concernées par une fusion. Et la réflexion pour de nouvelles
fusions à plus grande échelle est toujours à l'ordre du jour.
L'Epicentre fermé, il n'y a plus de lieu spécifique dans
l'agglomération cherbourgeoise pour les musiques actuelles.
05
Ils sont très exactement 88 423 élèves à faire leur rentrée dans le département, de la maternelle à la terminale.
Une baisse des effectifs d'1,26 % (1 125 enfants) qui se
traduit notamment par une baisse du nombre d'enseignants dans le primaire avec de nombreuses fermetures
de classes : 37 ont déjà été décidées (contre balancées
par dix ouvertures). L'inspecteur d'académie a calmé les
esprits en ouvrant et réouvrant beaucoup de classes (pas
loin d'une vingtaine). Mais certains élèves et enseignants
ont été sacrifiés, comme par exemple les Clis (Classe
d'intégration scolaire) qui accueillent des enfants handicapés : à l'école Dujardin de Cherbourg, il y a une enseignante mais elle n'a pas été formée, et ne dispose pas
d'assistance de vie scolaire pour exercer correctement
son métier...
06
Grosse semaine d'escales au port de Cherbourg, avec
cinq paquebots : le Jewel of the seas, le Marco Polo, le
Silver Whisper, le MSC Opera et le Celebrity Constellation.
09
La ligne Paris-Caen-Cherbourg devant subir de gros
travaux de 2012 à 2018, la SNCF a imaginé de rendre les
réservations obligatoires sur les trains desservant la
ligne, pour mieux gérer les trafics passagers, plus lourds
avec des trains rendus plus courts par les travaux. Une
déçision pas vraiment goûtée en Normandie où on proteste d'abord contre le fait que la SNCF a décidé ça
toute seule. Que ce système coule le libre-arbitre du
voyageur et les différents tarifs réduits jusqu'alors proposés (avec une majoration d'1,50 euro par réservation,
plusieurs dizaines d'euros pour les abonnés). Que la
SNCF aurait pu comme autre solution, doubler le nombre
des trains. Que les réservations obligatoires vont sûrement s'avérer être une usine à gaz à mettre en place et
à gérer. Bref, jusqu'à aujourd'hui, on prenait le train
quand on en avait besoin. Demain, on va peut-être prendre le train que quand il y aura de la place à l'intérieur.
Etrange service public... Trois jours plus tard, la SNCF
diffèrera son projet.
Jean-Paul BARBIER
Sur l'EPR de Flamanville, EDF semble avoir repris la
main auprès des entreprises chargées du génie civil,
après les remontrances de l'ASN sur les défauts de qualité constatés sur le chantier. On s'est aussi donné de l'air
en semblant admettre que l'EPR ne sera pas prêt en
2014, mais en 2016. Enfin question emploi, on n'atteindra certainement pas un pic de 3 600/3 800 mais on lissera la main d'oeuvre dans le temps, restant beaucoup
plus longtemps sur le palier de 3 000 emplois.
10
A Valognes, un billet gagnant de Loto à 3 millions
d'euros.
13
Lolita Normand est élue Miss Cherbourg 2011,
l'Avranchinaise Nathalie Chaumont miss Manche.
Le gagnant de l'Euromillions a validé son bulletin de
jeu dans le Calvados : 162 millions d'euros...
14
Dans le parc de l'ancien hôpital maritime de Cherbourg-Octeville, c'est devenu un rituel. Chaque année vers le mois de novembre, il faut faire la chasse aux étourneaux. A la tombée de
la nuit, c'est toujours impressionnant d'observer ces millers de volatiles qui évoluent de façon coordonnée comme s’ils ne formaient qu’un seul être, réagissant tous ensemble de façon
quasi-instantanée.
Dans l'affaire Karachi, mise en examen de l'homme
d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, intermédiaire
dans plusieurs contrats d'armement, pour des malversations présumées sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle de Balladur en
1995.
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Septembre
21
Affaire Karachi : Nicolas Bazire, ancien dircab de Balladur, et Thierry Gaubert, ex conseiller de Sarkozy, sont
mis en examen par le juge Van Ruymbeke. Les deux
hommes auraient des liens avec Ziad Takkiedine.
23
Brittany Ferries annonce l'arrêt de ses rotations hivernales passagers sur Cherbourg pour le début octobre :
malgré la remise en service du Barfleur au printemps
dernier, les lignes entre Cherbourg, Poole et Portsmouth
ont continué de plonger. Et après ? A moyen terme, on
ne sait pas quelle stratégie la compagnie bretonne va
adopter, si elle remet en service ses bateaux au printemps, ou si elle jette définitivement l'éponge sur Cherbourg. Le fréteur Cotentin continue quant à lui son
service.
Elle s'appelle Sophie Duval, a 20 ans, est étudiante à
Caen et vient de Saint-Martin de Bonfossé. Et c'est la
nouvelle Miss Normandie.
I 80% en moins
de travailleurs
en quarante ans
Sophie Duval, élue Miss Normandie
25
Elections sénatoriales : sont élus ou réélus pour la
Manche Jean-Pierre Godefroy, Jean Bizet et Philippe
Bas.
27
Manifestation des enseignants du public et du privé
(grande première) pour les mêmes raisons: classes surchargées, manque de moyens, suppressions de postes
massives. A Cherbourg, un millier de manifestants, 600
à Saint-Lô.
30
Dans la Manche, comme au niveau bas-normand et à l'échelon hexagonal, le recensement agricole constate la chute inexorable
du nombre de fermes.
L'affaire Karachi prend une nouvelle ampleur avec l'arrivée sur scène de Brice Hortefeux, ancien ministre de
l'Intérieur, dont on a surpris des conversations téléphoniques avec Thierry Gaubert, plus que compromettantes. Il apparaît qu'Hortefeux aurait peut-être tenté de
prévenir Gaubert et Bazire de leur prochaine mise en
examen. L'avocat des familles des victimes de l'attentat,
Maître Morice, pense qu'Hortefeux est intervenu pour
protéger l'Elysée.
Gérard Gohel, président de l'ASC football, relance le
projet d'un grand stade pour l'agglomération cherbourgeoise. L'enceinte, qui accueillerait le foot, le hand et le
basket serait installée près de l'axe Nord-Sud et coûterait 70 millions d'euros.
28
70 % de fermes en moins
dans la Manche depuis 1970 !
Le département de la
Manche a vu tomber son nombre total de fermes à 11 330 en
2010, soit 70% de moins
qu'en 1970 ! Aujourd’hui, il n'y
plus qu'environ 5 500 exploitations agricoles dites « professionnelles » dans notre
département.
Le constat est inquiétant
également au niveau régional
qui a perdu un tiers d'exploitations en seulement dix ans,
passant de 36 000 à 24 000.
Vingt-trois fermes ont ainsi
disparu chaque semaine depuis l'an 2000.
Même si le rythme est moins
effréné qu'au cours des
trentes années précédentes
(28 disparaissaient par semaine), cette dégringolade est
tout de même impressionnante.
Les Maîtres Laitiers du Cotentin achètent 68 hectares
de terrain à Méautis, près du marché aux bestiaux de
Carentan, pour y installer leur nouvelle usine laitière,
remplaçant celle de Tribehou, bientôt obsolète.
24
VVV L’ÉVÉNEMENT
Sur le toit d'un immeuble de la place Divette à Cherbourg, des ouvriers procèdent à des travaux d'étanchéité, quand le bitume du toit s'enflamme. A dix
minutes d'intervalle, deux bouteilles de gaz explosent,
avec de grandes flammes et d'impressionnants dégagements de fumée. Dans l'immeuble, plusieurs appartements sont touchés. Plus de peur que de mal
cependant puisqu'il n'y a que quelques légères intoxications. L'accident a été suivi par plusieurs centaines
de badauds et a nécessité l'intervention de gros moyens
de lutte contre les incendies et de la police.
C'est le port du Havre et non Cherbourg, qui accueillera la filière éolienne d'Areva (assemblage de nacelles,
fabrication de pales, un millier d'emplois directs) ! Surfaces disponibles, personnel qualifié, port adapté...Ce
sont ces qualités havraises qui ont emporté la déçision:
les mêmes qu'à Cherbourg, sauf qu'au Havre, on est
plus près des champs d'éoliennes marines à construire
(Courseulles, Fécamp, le Tréport), et qu'on peut utiliser
la Seine pour acheminer de nombreuses pièces. Inutile
de dire qu'à Cherbourg, l'annonce est très très mal passée: on pensait qu'avec la venue d'Anne Lauvergeon sur
le port en mai dernier, qui avait claironné que Cherbourg
pour ce projet, c'était « le choix du coeur », c'était dans
la poche. Depuis, Anne Lauvergeon a été débarquée, et
la nouvelle direction n'a apparemment pas son sentimentalisme. Pour les élus locaux, la décision prise est
stratégiquement mauvaise pour Areva, qui avait besoin
de redorer son blason après les doutes sur le nucléaire
engendrés par Fukushima : le choix de Cherbourg aurait
été l'occasion de montrer qu'Areva savait mener de front
nucléaire et énergies renouvelables. Visiblement, Areva
n'en a cure. A moins qu'Areva n'ait cure de Cherbourg
et du Cotentin...
L'an passé, 13 750 chefs
d'exploitation et co-exploitants étaient recensés dans
notre département ainsi que 4
400 conjoints et autres actifs
familiaux auxquels s'ajoutaient
2 200 salariés hors cadre familial.
En équivalent temps plein, le
secteur agricole a ainsi généré
en 2010 : 13 300 unités de travail annuel dans la Manche,
45 000 emplois en Basse-Normandie et 967 000 en France.
Ce n'est pas rien mais c'est
80% en moins de travailleurs
en 40 ans et même 26% en
moins depuis seulement l'an
2000 !
La part de la population familiale agricole dans la population n'est plus que de 4 %,
même dans un département
rural comme le nôtre.
I Une surface agricole
en baisse
Soumise à la pression de
l'habitat et des réseaux routiers, la superficie agricole utilisée (SAU) a perdu 60 000
hectares en Basse-Normandie, soit une baisse de 4,6%,
largement inférieure à la baisse
du nombre de fermes qui
donc, mécaniquement, ont vu
leur taille moyenne fortement
augmenter en passant de 35 à
50 hectares.
I Féminisation,
jeunesse
et meilleur niveau
Sur ce tableau noir, il existe
tout de même quelques points
positifs : la part des jeunes
agriculteurs dans la pyramide
des âges des chefs d'exploitation est plus importante en
Basse-Normandie que dans
les autres départements et les
femmes occupent désormais
un emploi agricole sur trois,
notamment grâce aux élevages avicoles et équins ainsi
qu'au maraîchage et à l'horticulture.
Les agriculteurs sont aussi
mieux formés. Au niveau baccalauréat, ils sont même plus
formés que la moyenne de la
population française. Et 34%
des moins de 40 ans sont
issus de l’enseignement supérieur (BTS en majorité) contre
18% en 2000.
Même si la productivité
s'améliore et compense cette
chute, le constat peut être inquiétant car l’agriculture doit
relever un défi majeur : nourrir
la population mondiale, qui
selon les prévisions, devrait atteindre plus de 9 milliards
d’habitants en 2050 !
Jean-Philippe MASSIEU
Le dernier reccensement agricole souligne l'inexorable baisse du nombre de fermes et d'agriculteurs dans la Manche.
Un plan d'action
Pour Rémi Bailhache, le président de la Chambre d'agriculture de la Manche, « ce n'est pas alarmant. Il faut juste que l'on
soit vigilants, que l'on poursuive notre effort ».
« Certes, il y a une diminution du nombre d'actifs mais il y
a aujourd'hui une augmentation du nombre d'actifs par exploitation », relativise-t-il en rappelant que la Manche « a fait le
choix de garder un maximum d'actifs ». Le président n'est pas
défaitiste car il constate la forte demande d'installations de cette
fin d'année 2011, supérieure aux offres disponibles. Et, avec le
président des Jeunes agriculteurs de la Manche, Jean-François
Bouillon, il soutient un plan d'action stratégique « installation et
transmission » qui constitue un axe majeur de la politique générale de la Chambre d'agriculture de la Manche. Leur objectif
est de permettre 120 installations professionnelles par an : « A ce
rythme, on renouvelle quasiment les générations à 40 ans
avec près de 4 800 exploitations professionnelles » prévues
en 2050 contre 5 500 actuellement. C'est ce que prévoient les
projections de la Chambre d'agriculture qui estiment aussi que,
si le nombre moyen d'installations n'atteint que quatre-vingt,
nous tomberons à 3 200 fermes professionnelles à l'horizon
2050.
VVV BON ANNIVERSAIRE
En 2011, on a soufflé les bougies pour :
- L'ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans
l'Ouest) : 25 ans.
- Les Foulées de La Presse : 30 ans.
- Jazz sous les pommiers : 30 ans.
- Le théâtre de l'Arlequin à Cherbourg : 30 ans.
- Le tournage du Jour le plus long à Sainte-Mère-Eglise :
50 ans.
- Le casino de Granville : 100 ans.
- Le Tue-Vaques du Val de Saire : 100 ans.
- Le premier passage du Tour de France dans le Cotentin :
100 ans.
- Le passage de Napoléon à Cherbourg : 200 ans.
- La fondation de la Normandie : 1 100 ans.
M Octobre
01
La bibliothèque municipale de Cherbourg ferme pour
trois ans, afin d'effectuer des travaux de rénovation et
d'aménagement importants (400 m2 de surfaces supplémentaires, changement de système informatique). En
mars prochain, la bibliothèque rouvrira ses portes, déménagée temporairement à l'ancien hopital des armées.
Saint-Denis de Brix.
03
05
Les Normands invités à donner leur avis sur le futur réseau ferré qui doit relier leurs régions (Haute et Basse) à
Paris à l'horizon 2025. En ce qui concerne
Paris/Caen/Cherbourg, 3 scénarios sont proposés
concernant le tracé de la voie : via Evreux, Louviers ou
une bifurcation entre Lisieux et Le Havre. Cherbourg serait alors 2 h 12/2 h 18 de Paris (2 h 53 meilleur temps aujourd'hui). En tout, un investissement compris entre 11
et 15 milliards d'euros. Le débat public, organisé via plusieurs réunions, durera jusqu'au 30 janvier 2012.
Premier bilan chiffré sur le projet de réduction par deux
(17 fusions ) du nombre de Communautés de communes
dans le département. 22 C de C contre, 21 pour, 3 réservées et 2 sans opinion. L'impression qu'on veut aller
(trop) vite, l'impression qu'on veut forcer la main, mais
aussi la peur d'usines à gaz ne répondant pas aux besoins des usagers et des territoires.
Les sans-abri manifestent leur colère (pas d'accueil de
jour le week-end, impossibilité d'amener son chien au
refuge de nuit) en campant sur les marches de la mairie
de Cherbourg. On trouvera une solution en les accueillant dans l'ancienne résidence Jean Levalois
06
Dans l'ancien hôpital des armées de Cherbourg, inauguration de la nouvelle école des Beaux-Arts de Cherbourg, désormais couplée avec celle de Caen.
08
La population de Biville s'alarme d'un projet de
stockage d'amiante-ciment dans la carrière. Après un
débat public houleux, le conseil municipal rejette l'idée.
VVV LE PORTRAIT
La belle année de Sophie Quinton
Sophie Quinton, originaire de Villedieu-les-Poêles, a connu le succès au cinéma en 2011 avec le film Poupoupidou, où elle incarne
la Marilyn Monroe de Franche-Comté.
« J’ai une confiance assez
aveugle dans son talent, sa
justesse d’interprétation. »
Gérald Hustache Mathieu, l'un
des réalisateurs français qui
monte, ne tarit pas d'éloges
sur son égérie, Sophie Quinton, 35 ans. La native de Villedieu-les-Poêles a fait bien du
chemin. Dans Poupoupidou,
l'un des films français remarqués par la critique cette
année, elle est la réincarnation
jurassienne de Marilyn Monroe. Elle est Candy, une blonde
idolâtrée en Franche-Comté,
effigie du fromage Belle de
Jura. Si tout semble opposer
la légende et la star locale,
c'est bien le destin qui les réunira. « Quand j'ai lu le scénario, le rôle m'a tout de suite
excité. Ce réalisateur a un
univers bien à lui, des idées
assez farfelues et une manière poétique, romantique,
de les appliquer. » Ceux qui
cherchent encore à comprendre qui a tué Laura Palmer
dans Twin Peaks se régaleront
avec cette histoire criminelle
dont le traitement par l'absurde rappelle certains films
des frères Coen, Fargo en tête.
« Ce rôle m'a permis de
montrer une autre facette de
moi : une jeune fille innocente, avec un côté femme
fatale. Mais elle finit par se
brûler les ailes. Ce film m'a
beaucoup apporté, j'ai vraiment aimé jouer ce rôle, ça
m'a fait grandir. Je voulais
être à la hauteur. »
I Jeunesse manchoise
Il y a bientôt 20 ans, une jolie
jeune fille, poussée par ses parents, décide de s'inscrire à la
formation théâtre du lycée Millet de Cherbourg.
Celle qui n'aimait pas
l'école, retrouve cette sensation de bien-être, presque
unique, qu'elle avait touché du
doigt quelques années plus tôt
lors des spectacles de fin
d'année donnés par son école
primaire : être sur scène, devant un public.
« Les cours m'ont donné
une culture théâtrale, m'ont
appris à être curieuse et à
découvrir ce monde-là.
J'adorais aussi voir des
films, mais à cette périodelà je ne pensais pas faire
carrière au cinéma. J'avais
juste l'ambition de jouer au
théâtre, de profiter du moment présent. ». La petite fille
qui aimait Peau d'Âne devient
une jeune femme passionnée
par le cinéma de Truffaut, notamment La Nuit américaine.
C'est l'époque du théâtre entre
copains, du travail en groupe,
des répétitions en bande. Elle
découvre le cinéma à 24 ans,
quand Emmanuel Finkiel lui
propose de jouer dans son
court métrage. Le rapport à la
caméra la gêne, mais au fil des
bobines, elle s'y fait. « Au cinéma, c'est plus un travail
individuel. Quand la caméra
est là, allumée, on est
différent, mais ça ne m'a jamais dérangé. Petit à petit,
de film en film, j'ai commencé à aimer être actrice.
Avec le théâtre, ce sont deux
choses différentes qui, finalement, se complètent bien. »
I Franchir un cap
En 2003, elle est nommée au
César du meilleur espoir féminin
pour Qui a tué Bambi? « C'est
une chose de faire un film,
mais dans le cinéma, le plus
dur c'est de rester. Il y a beaucoup de monde, de concurrence. Il faut réussir à se faire
une place, et pour cela il faut
bien travailler. Mes films sont
ma meilleure carte de visite. »
Le succès critique de Poupoupidou pourrait lui ouvrir
d'autres portes en 2012. Le
14 mars prochain, elle donnera
la réplique à Yvan Attal dans 38
témoins, le nouveau film de
Lucas Belvaux, l'un des piliers
du cinéma d'auteur francophone ces dernières années.
Belle année pour Sophie Quinton, tête d'affiche du film
Poupoupidou, dans lequel elle interprète la réincarnation jurassienne
de Marilyn.
Une chose est sûre, elle n'oubliera pas ses racines. « J'ai une
maison dans le Sud-Manche,
donc j'y reviens souvent.
J'aime beaucoup le calme
et
le
rythme
de
la
campagne. »
Julien MUNOZ
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
La ligne nouvelle Paris-Normandie
en débat public
M Octobre
08
Les 136 gendarmes de l'agglomération cherbourgeoise auront une nouvelle caserne, installée à La Glacerie, qui sera inaugurée en 2015.
15e édition de la Tollevastaise, avec 3 384 randonneurs.
La liaison ferroviaire rapide entre Paris et la Normandie est, depuis octobre en débat public. Clôture du débat le 30 janvier prochain,
synthèse au printemps. C'est là que tout se décidera pour cet investissement de 11 à 14 milliards.
Le 23 avril 2011, deux ans
après sa première annonce
d'une liaison ferroviaire grande
vitesse entre Paris et Le Havre,
Nicolas Sarkozy redisait son
engagement pour faire aboutir
cette Ligne Nouvelle ParisNormandie (LNPN).
Ce projet pour 2025, qui
concerne à la fois ParisRouen-Le Havre et ParisCaen-Cherbourg,
est
actuellement soumis à un
débat public. Une étape obligatoire pour tout équipement
défini comme d'intérêt national
dépassant un budget de
300 millions d'euros (c'est le
cas ici, puisque la Ligne nouvelle coûtera entre 11 et
14 milliards d'euros).
Les réunions d'information
et de débat ont commencé le
3 octobre et s'achèveront le
30 janvier. Les remarques
éclaireront la décision que
devra prendre le maître d'ouvrage, en l'occurrence Réseau
Ferré de France, qui est
chargé de gérer, moderniser et
développer le réseau français.
I Les itinéraires
possibles
Trois scénarios sont proposés au débat par Réseau Ferré
de France, tous au départ de
Saint-Lazare. Ils comportent
une partie Ile-de-France (dont
le coût est évalué entre 4,5 et
5,5 milliards d'euros), un Y,
dont une branche tend vers
Rouen et Le Havre, et l'autre
vers Caen et Cherbourg. Pour
ce Y, la bifurcation peut se faire
au-dessus
de
Louviers
(6,5 milliards), au niveau
d'Evreux (6,3 milliards), à michemin entre Le Havre et Lisieux (9,5 milliards en raison
notamment du franchissement
de l'estuaire de la Seine). Un
quatrième scénario est apparu
lors du débat public : un compromis entre les deux premières possibilités.
I Vite et bien,
mais pas de TGV
Objectif : aller vite, et bien.
Vite : 200 km/h entre Paris et
Trois itinéraires proposés lors des 23 réunions du débat public, et un quatrième qui est un compromis entre le A et le B, serrant au plus près
la gare d'Evreux, mais qui allongera légèrement le temps de parcours entre les deux capitales régionales.
Mantes, 250 km/h en terre normande, le tronçon entre Caen
et Carentan devant être l'objet
d'une mise à 200 km/h (avant
même les grands travaux de la
LNPN). Durée du trajet : ParisLe Havre et Paris-Caen en
1 h 15, Paris-Cherbourg en
2 h 15, Rouen-Caen en 45 minutes.
Bien : l'ensemble du pays, le
réseau de villes moyennes qui
le structure doit bénéficier de
cette re-création de la ligne. Il
s'agit de mettre en lien, réduire
les distances, faciliter les déplacements, et ouvrir la Normandie
sur
l'extérieur,
favoriser son développement
et lui permettre de partager
ses talents avec les autres régions de France et d'Europe.
Le réseau reconstruit pourrait
alors transporter 30 millions de
voyageurs en 2025, soit
10 millions de plus qu'en 2010,
quel que soit le scénario retenu.
I Question finances :
une date,
le 17 janvier
La mission de financement
mise en place pour ce projet
par le gouvernement doit rendre ses conclusions en février.
Ce que nous disent les
membres aujourd'hui, c'est
que la part d'investissement
par RFF se situera vraisemblablement en-dessous des 30 %
soit, au mieux, 3,5 milliards
d'euros.
L'État et les collectivités devront s'accorder pour payer le
reste du coût du projet (entre
11 et 14 milliards d'euros). Un
débat aura lieu sur ce thème
du financement, à Paris et sur
internet, le 17 janvier.
Les deux régions normandes
ont déjà anticipé en instituant
dans leurs budgets à venir une
réserve annuelle pour les futurs travaux.
Le coût est certes important,
mais les chiffres sont à rapporter sur une période longue (au
moins 15 ans).
Pour Laurent Beauvais,
« c'est un gros investissement pour préparer l'avenir,
mais sans compromettre le
présent. »
La solidarité de l'ensemble
de tous les partenaires régionaux sera nécessaire : « On
parle beaucoup du modèle
breton comme gage de
réussite, avait souligné Laurent Beauvais. Les Bretons ne
se sont pas seulement mobilisés comme un seul homme
pour défendre leurs dossiers : tout le monde a mis la
main à la poche ! C'est ça
aussi, le modèle breton ! »
I Cause commune
sauf les Verts
Il y a front commun pour
cette bataille du rail : les deux
présidents normands, leurs
conseils régionaux, les différentes formations politiques,
les trois conseils généraux, les
présidents des principales agglomérations bas-normandes,
les chefs d'entreprises, les
syndicats...
Les usagers, plutôt favorables, tendent tout de même le
dos, à cause des risques de
surcoût du billet. La question
brûle les lèvres à chaque réunion du débat public : quelles
seront les conséquences sur
les tarifs ? L'exemple du TGV
Est donne une indication : les
tarifs ont augmenté de 17 cen-
times par minute gagnée, ce
qui ferait une hausse de 5,10 €
entre Paris et Caen.
C'est sur cette inquiétude
que les Verts (et Europe Ecologie) ont fondé leur opposition
au projet, d'abord exprimée en
demi-teinte, puis farouche depuis que le débat est ouvert.
Aujourd'hui, ils martèlent leur
refus, intervenant dans les débats et dans les médias à
chaque réunion d'information.
À rebrousse-poil du consensus politique.
Mickaël Marie lors d'une assemblée régionale à Caen
avait déjà énuméré toutes les
raisons de ne pas y croire, par
« lucidité » et « réalisme ».
Reprenant les difficultés de
plus en plus grandes vécues
par les usagers ces derniers
mois, notamment sur ParisCaen-Cherbourg, ils disent
que « c'est aujourd'hui que
doivent être menées des
améliorations sur cette
ligne ; pour plus de régularité, plus de confort, plus
d'amplitude horaire et surtout plus de trains ! Demain,
en 2017 ou en 2025, il sera
trop tard ».
I Les incontournables
milliards du verrou
parisien
Mais exiger « plus de régularité et surtout plus de
trains », cela implique que la
SNCF puisse le faire. Or, rien
ne sera possible sans faire
sauter le verrou de MantesSaint-Lazare, source de tous
les retards. Les trains normands sont dépendants du
trafic de banlieue, ne pouvant
entrer dans cette zone à pleine
vitesse, à la merci d'une circulation trop dense.
Encore un succès pour la Tollevastaise.
11
Avec 11 330 fermes recensées en 2010, le département de la Manche compte 70% d'exploitations en
moins par rapport à 1970.
12
A Octeville, un homme de 28 ans étrangle sa compagne, avant de se rendre à la police. Un fait divers sur
fond de forte alcoolisation.
14
Le 14ème prix Alexis de Tocqueville est remis à l'Américain Zbigniew Brzezinski, conseiller de Barack Obama.
15
Le Queen Mary 2 fait-il sa dernière escale à Cherbourg ? En 2012, les paquebots de la Cunard effectueront toutes leurs escales au Havre, mieux placé que
Cherbourg par rapport à Paris.
17
Six blessés de l'attentat de Karachi déposent plainte
pour coups et blessures involontaires contre DCNS et
les manquements à la sécurité dont l'entreprise s'est
rendue coupable au Pakistan.
19
Troisième édition du festival Mange ta soupe à Carentan.
20
A Valognes, des fouilles archéologiques importantes
permettent d'en savoir un peu plus sur le château installé ici à partir du XIVème siècle (et détruit en 1688).
L'hôpital Pasteur touche un nouveau scanner.
21
22
La Glacerie accueille la sixième édition de son festival
des Virées Francophones, avec Louis Bertignac, Hélène
Ségara et Claire Keim en têtes d'affiche.
Pour sortir de ce cauchemar,
LNPN ou pas, il faudra de
toute façon investir entre 4,5 et
6 milliards d'euros, c'est-à-dire
entre un tiers et la moitié du
coût total de la Ligne Nouvelle.
Les feux de poubelle se multiplient dans le quartier
des Provinces de Cherbourg-Octeville : pas forcément
dangereux, mais plutôt inquiétants pour les riverains
chez qui le sentiment d'insécurité augmente.
Jean MARGUERITTE
Roscoff, Saint-Malo et Cherbourg : ce sont les 3 ports
concernés par les mesures de chômage partiel et les
mises en congés exceptionnelles touchant 180 salariés
de Brittany Ferries. A Cherbourg, 23 personnels sédentaires sont mis au chômage partiel.
VVV LE CHIFFRE
10,40
En pourcentage, c'est l'augmentation du prix moyen au kilo
(2,59 euros) du poisson vendu à la criée de Cherbourg en 2011,
par rapport à 2010.
« Un bon chiffre pour nous » explique Marc Delahaye, responsable de la criée, « que l'on peut attribuer à plusieurs facteurs. D'abord, la politique européenne de casse des bateaux
qui restreint les flottes et qui donne donc de la plus-value aux
VVV
bateaux qui restent et à leur pêche. Ensuite, un marché intérieur dynamique qui exerce une forte demande, donc
conforte les prix. Localement, on a aussi une Coopérative
d'Armement - la CAPAM - qui est un acteur efficace au soutien de la pêche, et des bateaux qui tournent bien».
Autant d'éléments qui autorisent Marc Delahaye à se montrer
« raisonnablement optimiste » pour la pêche à Cherbourg pour
DU PHOTOGRAPHE
Zazie à l'Agora.
Dans un mobil-home du camping de Saint-Georges
de la Rivière, une femme de 24 ans, très alcoolisée, poignarde mortellement sa compagne de 34 ans.
2012. « On est globalement sur le même volume en 2011
qu'en 2010 - environ 5 500 tonnes débarquées - , alos que le
Fred-Eric-Jacky, qui était le meilleur chalutier de la flottille,
nous a quittés dès la fin février. On a donc presque compensé
son départ avec une unité de moins. Et avec le Carpe Diem III
qui vient d'arriver, la flottille remonte à six unités hauturières.
Je pense qu'en 2012, on amorcera notre remontée ».
Jean-Paul BARBIER
Avec Brittany Ferries qui réduit la toile, on ne peut
désormais plus aller en Angleterre en hiver au départ de
Cherbourg.
A Roncey, l'entreprise de menuiserie Rihouey ferme
ses portes pour être relocalisée dans le Maine-et-Loire :
46 emplois supprimés.
La Cuc relance les pistes cyclables dans l'agglomération cherbourgeoise en se concentrant sur le point noir
du franchissement du pont tournant : quai Alexandre III
et de Caligny, on va améliorer les choses (avec notamment la suppression d'une voie auto quai Alexandre III),
et la future passerelle traversant le bassin du Commerce
fera le lien rive ouest/rive est. Au total, une douzaine de
km de pistes doivent être ajoutées aux 30 km de voies
cyclables existant déjà dans l'agglomération.
23
La compagnie Celtic Link inaugure son nouveau ferry
sur la ligne Cherbourg-Rosslare. Le Celtic Horizon remplace le Norman Voyager, avec une capacité de 200
voyageurs supplémentaires.
25
A l'usine de la Hague, un sous-traitant, très reconnu
professionnellement, se suicide en inhalant de l'hélium.
28
Par manque d'infirmières, le service de chirurgie A de
l'hôpital Pasteur est à deux doigts de fermer ses portes
pour la journée. Un symbole qui marque le fait que Pasteur (en déficit de 2,8 millions d'euros cette année) n'a
plus les moyens de recruter d'infirmières. En cas de surchauffe, on improvise donc en priant pour que ça
tienne : mais comme on manque de personnel, il n'y a
plus de solutions de fortune puisque ces mêmes personnels sont déjà requis pour boucher d'autres trous...
Autre trou, le départ récent du médecin responsable du
service d'hématologie, parti pour Saint-Brieuc, et qui explique son départ par le fait qu'il était devenu impossible pour lui de continuer à travailler à Pasteur: trop de
travail et pas d'avenir à long terme puisque tous les projets de devéloppement de son service, ont été repoussés. Moralité : les personnes qui ont besoin de soins et
de consultations en hématologie sont envoyés sur
Caen : 607 euros l'AR en ambulance...
Le chantier de l'EPR passe le cap des 15 millions
d'heures de travail.
Le 11 mars, un incendie se déclare à bord d'un chalutier de 15 mètres, le Hintar, qui se trouve à quai le long de la digue du joli port de Barfleur. « Quand nous avons pénétré à l'intérieur
du bateau, la chaleur était impressionnante. Les casques se déformaient », raconte un soldat du feu. On veut bien vous croire...
Echauffourée rue de la Paix à Cherbourg entre une
bande de jeunes et la police : 3 interpellations. Les nuits
suivantes sont plutôt « agitées » dans le quartier du
Maupas, d'où sont originaires les jeunes interpellés,
avec notamment un incendie volontaire qui touche la
salle Nordez.
LA PRESSE DE LA MANCHE
M Octobre
29
L'entreprise Chéreau, installée à Avranches et spécialisée dans la fabrication de véhicules frigorifiques, annonce le recrutement de 150 personnes pour
accompagner son dévéloppement. En 2009, Chéreau
avait licencié 85 personnes.
Foire-expo de Cherbourg : plus de 12 000 visiteurs en
4 jours.
M Novembre
01
Un cargo arrive d'Afrique du Sud avec un chargement
de 70 000 tonnes de charbon, dont 45 000 tonnes sont
débarquées à Cherbourg. Depuis un an, c'est le quatrième bateau utilisant le terminal vrac de Cherbourg.
Quant aux problèmes environnementaux, la station automatisée chargée de la surveillance de la qualité de l'air
autour du terminal, n'a pas relevé de poussières respirables.
02
Ouverture d'un magasin Ikea à Caen: 19 500 m2 de
surface, 240 emplois, un investissement de 50 millions
d'euros pour un C.A. estimé à 42 millions la première
année. Caen est le 29ème magasin français du géant
suédois.
04
Alstom associé à EDF annonce qu'il implantera à
Saint-Nazaire et Cherbourg deux usines de fabrication
d'éoliennes s'il est choisi par le gouvernement au printemps prochain pour répondre à l'appel d'offres concernant l'installation de champs d'éoliennes marines en
Manche et Atlantique. Concrètement, ce serait la fabrication des pâles qui serait implantée à Cherbourg, avec
la création de 500 emplois directs dans le meilleur des
cas.
09
La sous-préfecture et l'arrondissement de Cherbourg
fêtent leurs 200 ans. La sous-préfecture de Cherbourg
est une des plus importantes de France, gérant 189
communes réparties dans 15 cantons avec une population de 191 000 personnes.
12
Un avion de tourisme britannique s'abîme dans le rail
des Casquets : un disparu, une survivante.
A Saint-Lô, les Rendez-vous soniques font le plein
(11 000 spectateurs) avec des têtes d'affiche comme Lavilliers ou Camille.
15
Le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Rogel, dit
tout le bien qu'il pense du port militaire de Cherbourg,
grâce à sa position stratégique en Manche - au moment
où la « maritimisation » du monde s'accentue - et son
rôle de port constructeur de sous-marins, essentiel dans
la stratégie militaire française.
Grosse confusion autour du nucléaire dans l'accord
noué entre les Verts et le PS dans le cadre de l'élection
présidentielle : dans le dos d'Eva Joly qui le matin même
affirmait qu'il n'était pas question de conclure avec les
socialistes si on n'abandonnait pas l'EPR, une solution
est finalement trouvée, qui laisse la question de l'EPR de
côté. Mais dans le même temps, une phrase stipulant la
« reconversion à emploi constant de la filière de retraitement et de fabrication du Mox » fait l'objet d'un
gros débat, voire d'une polémique (retirée par les socialistes après signature ?). Quoiqu'il en soit, le nucléaire
est sur la sellette et la Manche est du coup en première
ligne : si l'on ferme des centrales (on parle de 24 à l'horizon 2025), cela fera moins de plutonium à retraiter, et
donc moins de travail pour la Hague. C'est a fortiori ce
qui peut se passer si l'on en croit les dernières déclarations de Hollande et Cazeneuve, pour une baisse de la
part du nucléaire dans la politique énergétique française
et favorables au retraitement « le temps qu'il faudra ».
Autrement dit, on mise tout sur l'EPR et on laisse tomber
la Hague à long terme.
16
Bernard Cazeneuve, député-maire de Cherbourg, intègre l'équipe de campagne de François Hollande en
tant que porte-parole.
17
Lancement de la concertation publique sur la liaison
Val de Saire/RN 13 à partir de Montebourg: deux options
sont en lice - nord et sud -, c'est l'option nord qui a les
faveurs du conseil municipal.
Accord électoral PS/Verts, suite : l'accord définitif entre
les deux partis fait bien état d'une « reconversion à emploi constant de la filière de retraitement, de la fabrication du Mox et des moyens de stockage des
différents types de déchets ». La baisse de régime de
l'usine de la Hague s'explique en fait par la fermeture
progressive de plusieurs centrales nucléaires. Côté emploi, cette baisse du plan de charge s'accompagnerait
d'un « plan de reconversion permettant de maintenir
le nombre d'emplois par la mise en oeuvre de centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement ».
23
D'un côté, 500 militants antinucléaires, de l'autre des
forces de l'ordre déployées en nombre et en moyens
(3 000 gendarmes, hélico...). Et au milieu, un train de déchets nucléaires hautement radioactifs devant partir de
Valognes pour le site allemand de Gorleben. Tout celà
aboutit à une journée de guérilla dans la campagne entre
Lieusaint et Flottemanville-Bocage, entre tirs de lacrymo,
jets de parpaings et ballast dégagé de la voie de chemin
de fer. Au bout de la journée, 3 blessés, 16 arrestations...
et le train qui a finalement quitté la Manche.
Affrontement dans le brouillard matinal entre les antinucléaires et les forces de l'ordre.
28
Comme d'habitude à cette période de l'année, les Restos du Coeur ouvrent leurs portes. L'an dernier 5 534
adultes avaient été secourus sur l'ensemble du département. Dans le Cotentin, on compte dix antennes des
Restos.
29
Dans Le Monde, François Hollande se dédouane de
l'accord signé quelques jours plus tôt entre le PS et les
Verts, en ce qui concerne le nucléaire. La nécessaire
transition énergétique et la diversification sont toujours
au menu, mais avec la seule fermeture de la vieille centrale de Fessenheim (au lieu des 24 réacteurs annoncés).
On continue Flamanville, on continue le retraitement-recyclage et le Mox (et donc la Hague). Quant au papier
signé avec les Verts...
L’ÉVÉNEMENT
Un vent nouveau
souffle sur Cherbourg
Alstom promet de créer cinq cents emplois à Cherbourg pour la construction de pales et de mâts d'éoliennes offshore,
en investissant plusieurs dizaines de millions d'euros sur le port. Décision définitive en 2012.
Un vent nouveau, un vent de
renouveau. Le Cotentin a enregistré cette année l'une des
meilleures nouvelles économiques depuis l'annonce de la
construction de l'EPR de Flamanville. Dans le cadre d'un
appel d'offres lancé par le
gouvernement, trois énormes
parcs éoliens offshore vont
être créés en Manche et mer
du Nord (Courseulles, Fécamp, Le Tréport), ce qui impose d'inventer une toute
nouvelle filière en France. Plusieurs ports étaient candidats
à l'implantation d'une usine de
fabrication d'éoliennes, et
Cherbourg fait donc partie des
gagnants potentiels : Alstom a
annoncé son intention de créer
500 emplois directs et environ
2 000 emplois indirects dans le
Cotentin.
« Un tournant
incontestable »
Cela avait pourtant mal commencé. Tout le monde pensait
qu'Areva choisirait le port de
Cherbourg pour implanter son
usine française de construction d'éoliennes. Anne Lauvergeon, alors patronne d'Areva,
était même venue visiter le
port et avait déclaré que Cherbourg était « la carte du
cœur ». Avec à la clé des centaines d'emplois directs, des
milliers d'emplois indirects.
Mais Anne Lauvergeon a été
mise sur la touche et le nouveau patron du groupe français n'a visiblement pas
accordé plus d'importance
que cela à la carte du cœur :
Areva a choisi Le Havre.
Heureusement,
Alstom
lorgne aussi sur ce marché, en
association avec EDF (beaucoup considèrent même que
ce consortium est le favori
pour rafler la mise). Et le mois
dernier, Alstom a donc retenu
les ports de Saint-Nazaire et
de Cherbourg. « Nous nous
installerons pour vingt ou
trente ans », promettent au
passage les responsables du
groupe en ajoutant qu'ils prévoient d'investir au total
100 millions d'euros.
Mettant en avant la qualité
des infrastructures portuaires,
les facilités d'accès, le soutien
des collectivités à l’investissement ou encore le savoir-faire
Si Alstom remportait l'appel d'offres gouvernemental ou une partie de celui-ci au printemps prochain, l'emploi dans le Cotentin trouverait un second souffle.
industriel local, Alstom prévoit
de faire construire à Cherbourg
les pales de ses énormes éoliennes ainsi que les mâts.
Pour les élus locaux, qui ont
retrouvé sur ce dossier la belle
unanimité qui avait déjà prévalu en ce qui concerne l'EPR,
c'est « un tournant incontestable ». « La décision d'Alstom
constitue
une
opportunité extraordinaire »,
ont commenté conjointement
le maire de Cherbourg, le président du Conseil général et le
président du Conseil régional.
Et déjà, des stratégies se mettent en place pour que les ouvriers qui auront fini leur
contrat sur le chantier de l'EPR
puissent être réorientés vers le
port pour la construction
d'éoliennes.
Reste maintenant une seule
inconnue : les résultats de
l'appel d'offres gouvernemen-
tal. Pour investir massivement
à Saint-Nazaire et Cherbourg,
Alstom a besoin de décrocher
au moins la moitié des parcs
offshore que l'État souhaite
créer. Réponse en mars ou
avril 2012.
Sans oublier
les hydroliennes...
Dans un Cotentin qui se
tourne résolument vers les
énergies renouvelables, l'année s'est également révélée
prometteuse en ce qui
concerne les hydroliennes.
Plusieurs centaines de machines immergées pourraient
profiter de l'un des courants
les plus puissants du monde
pour fournir de l'électricité à
l'horizon de 2016 ou 2017. Et
la fabrication de ces machines
par DCNS (l'entreprise partenaire d'EDF sur ce projet)
se ferait à Cherbourg. À EDF,
on parle d'une « infrastructure industrielle conséquente » et de plusieurs
centaines d'emplois. En attendant, une première étape a été
franchie avec la mise à l'eau, à
l'automne, d'une première hydrolienne de 500 MW à Brest.
Après le parc expérimental de
Paimpol, viendra l'heure du
raz Blanchard.
Laurent GOUHIER
LE PORTRAIT
Jean-Pierre Yvon,
le parapluie pour emblème
Comment une réputation aussi usurpée que détestable -il pleuvrait dans le Cotentin- devient un succès économique... C’est depuis
vingt-cinq ans l’histoire qu’écrit Jean-Pierre Yvon avec son parapluie made in Cherbourg.
L’année 2011 aura été tout
sourire pour Jean-Pierre Yvon.
Il a fêté les vingt-cinq ans de
la création du Véritable Cherbourg, le parapluie devenu un
emblème de la ville, les quinze
ans de la manufacture installée rue Carnot à Tourlaville, et
la naissance du Parapactum,
le premier pépin destiné à la
protection rapprochée de
personnalités.
S’y ajoutent les trente ans
de sa boutique de la rue des
Portes, avec une panne
d’électricité qui avait obligé à
allumer d’autres bougies encore, et ses... soixante ans.
Toute l’histoire a commencé
dans ce quartier central, à la
fin de l’été 1963 où le cinéaste
Jacques Demy installe ses caméras pour tourner Les Parapluies de Cherbourg. « La
tannerie familiale était tout
près. Dés que je sortais de
l’école, je me précipitais
pour voir le tournage », se
souvient Jean-Pierre Yvon. Il
se rappelle de cette scène où
Catherine Deneuve et Nino
Castelnuovo sont blottis sous
un parapluie, arrosés par les
lances à incendie des
pompiers.
Et ces parapluies vont le
poursuivre. Quand, devenu
photographe, il indiquait qu’il
était originaire de Cherbourg,
il s’entendait invariablement
répondre: « Ah! Les parapluies! ». « Mais la pluie à
Cherbourg est un mythe,
comme le clair de lune à
Maubeuge », rétorque volontiers Jean- Pierre Yvon.
Au début des années quatre-vingt, de retour à Cherbourg, il a donc l’idée de
détourner cette réputation
pour créer un parapluie. Et
pas n’importe lequel: « taillé
pour résister aux vents et
aux marées, un parapluie
capable de passer le pont! »
Passion
et innovation
Il faut être Cherbourgeois et
avoir vu les baleines d’un
pépin bon marché se tordre
sous l’effet d’une gifle de nordet pour comprendre.
Ce parapluie est non seulement classique, intemporel,
esthétique, il est aussi résistant, testé en soufflerie à l’Institut
aérotechnique
de
Saint-Cyr. « Grâce à la recherche et à la technologie,
nous avons encore amélioré
les performances: le Véritable Cherbourg résiste à des
vents de 121 km/h de face et
60 de dos. Le secret, c’est
l’alliage d’acier et de carbone utilisé pour les baleines. Il vient de Sheffield,
en Angleterre, là où Rolls
Royce et Aston Martin fabriquent les chassis de leurs
voitures », précise JeanPierre Yvon.
Depuis, l’histoire de la
marque est devenue une véritable success story, tant auprès du grand public que des
marques de luxe qui associent
leur nom: LVMH, Cartier, Van
Cleef, Krug, Baccara, Laguerfeld pour ne citer qu’eux. Et au
palmarés des visites d’entreprises, l’été, la manufacture
est toujours en bonne place,
avec un Jean-Pierre Yvon intarissable.
C’est toujours cette passion,
le souci de l’innovation qui
l’ont conduit à répondre à un
appel d’offres du Groupe de
sécurité du président de la
République.
En langage technique, cela
s’appelle un dôme de protection multidirectionnelle à
déploiement
instantané.
Jean-Pierre Yvon avec son ParaPactum. « Même martyrisé, il reste opérationnel. »
Jean-Pierre Yvon l’a baptisé
Parapactum (« prépare la
paix » en latin): un parapluie,
mais pas seulement. Mât en
carbone, envergure d’1,30
mètres, triple épaisseur de tissus, c’est un véritable bouclier
approuvé par les policiers du
RAID qui permet de dérober la
personnalité protégée à la
vue, de parer aux jets d’objets
contondants, de tenir à distance d’éventuels agresseurs...
Les premiers exemplaires
ont été livrés à l’Elysée.
Depuis, Jean-Pierre Yvon a
participé au salon Milipol,
dédié à la sécurité, et les
commandes arrivent, pour
moitié à l’exportation.
Polices, palais présidentiels,
ambassades... « C’est un
succès qui a des retombées
sur l’ensemble de la gamme
de la marque. Il y a eu un
réel impact sur les ventes,
au
point
que
nous
avons dû embaucher à la
manufacture. »
Jean LAVALLEY
LA PRESSE DE LA MANCHE
VVV L’ÉVÉNEMENT
M Décembre
Le port de commerce
toujours en quête de trafics
01
Après Fukushima, les responsables locaux de la
Hague s'étaient réunies pour réfléchir à la sécurité autour de l'usine de la Hague : cent questions ont été listées qui interpellent élus, pouvoir publics et population
autour d'une éventuelle catastrophe à la Hague. La plus
importante de ces questions : et s'il fallait évacuer tout le
nord-Cotentin en cas d'accident ?
Si de grands espoirs sont fondés sur les énergies marines renouvelables, le port de commerce est toujours en quête de trafics.
Statistiquement
parlant,
l’année 2011 n’a pas été si
mauvaise que cela pour le
port de commerce de
Cherbourg.
Sur le transmanche, le trafic
passagers avec l’Angleterre et
Brittany Ferries a augmenté de
15 % environ, à la faveur du
service proposé par le Barfleur
et d’escales plus nombreuses
du Condor Vitesse. Le fret,
avec un Cotentin un peu
moins présent, reste en revanche en recul. Les trafics
sur l’Irlande poursuivent en revanche leur progression (+7 %
pour les passagers à la fin de
la saison) et l’arrivée du nouveau ferry mixte de Celtic Link,
le Celtic Horizon, renforce la
position du port sur la ligne de
Rosslare.
La croisière aura connu une
année record, avec trentedeux escales - dont 6 inaugurales - et plus de 48 000
passagers. La politique d’embarquements lancée par MSC
Croisières a cependant montré ses limites et la Cunard va
délaisser Cherbourg, au moins
pour 2012. Le port du Havre,
géographiquement plus près
de Paris pour une clientèle
anglo-saxonne, offre là une
concurrence redoutable. Mais
le travail de fond engagé par le
Club Croisière porte ses
fruits : vingt-sept escales sont
déjà
programmées
l’an
prochain.
I Pas de liaison
passagers cet hiver
pour l'Angleterre
En ce qui concerne les marchandises, à côté des trafics
de conteneurs, d'explosifs et
de ferrailles en progression, le
terminal vrac a bénéficié d’une
forte
augmentation
du
tonnage débarqué.
Pour la première fois, fin
août, un cargo de type
Entre fin septembre et fin octobre, le chômage a augmenté de 3,4% dans le département, avec 17 773 inscrits à Pôle Emploi. Sur un an, cette augmentation atteint
4,3 %.
02
Les communautés de communes de Valognes, Bricquebec et Montebourg, et peut-être celle du Val de Saire
s'unissent pour lancer une étude sur la construction d'un
centre aquatique.
4 millions d'euros sont débloqués pour la mise en
place d'actions de formation et de reconversion de
quelques 550 ouvriers du génie civil employés sur le
chantier EPR. Ces salariés sont des locaux qui voient
leurs contrats s'achever en 2012-2013.
03
Un nouveau chalutier pour le port de Cherbourg : le
Carpe Diem III, en provenance de Boulogne, racheté par
deux anciens membres de l'équipage du Fred-EricJacky.
Avec l'arrivée du Carpe Diem III, le nombre de chalutiers
hauturiers de Cherbourg, remonte à 6 unités.
05
A Cherbourg, une fillette de 20 mois décède, victime
d'un coup que sa belle-mère lui a porté. La jeune femme
a été mise en examen, de même que son compagnon,
père de la fillette. Des violences étaient exercées reégulièrement sur les enfants de la famille.
07
Le groupe Leroy-Merlin obtient le feu vert de la commission nationale d'urbanisme commercial pour l'installation d'un magasin à Tollevast: 7 000 m2 de surface
commerciale, 12 millions d'euros d'investissement, une
centaine d'emplois et une ouverture prévue pour le printemps 2013.
10
Bernard Cazeneuve affirme que 6 700 emplois ont été
créés dans le Cotentin en dix ans, dont 3 000 dans l'agglomération cherbourgeoise, soit une progression totale
de 9 %.
12
Le groupe Areva se met au régime sec pour éponger
de lourdes pertes financières et se préparer à une lente
baisse de son plan de charge. En France, et pour la
Hague, pas de licenciements mais un gel des salaires,
une baisse des investissements et pas d'embauches, ni
de remplacements. Pour la sous-traitance, ce sera plus
difficile avec 700 millions d'euros d'économies sur les
charges externes
Du sel et du charbon : l'activité du terminal vrac de Cherbourg a enfin démarré. Pas de manière suffisamment régulière pour crier déjà victoire.
Panamax, avec une cargaison
de 70 000 tonnes de sel, a été
entièrement déchargé à Cherbourg. Et début novembre, ce
sont 45 000 tonnes de charbon qui ont été manutentionnées.
L’activité du terminal a
néanmoins démarré trop doucement et manque toujours de
régularité. Faute d’avoir pu
décrocher des contrats pour
des capesizes de 300 000
tonnes, la SAS Cherbourg Terminal Vrac a d'ailleurs dû faire
face en début d’année à de
fortes difficultés financières :
la location de la grue flottante
et des deux barges hauturières lui coûtait environ 300
000 euros par mois, sans
aucun trafic à mettre dans la
colonne des recettes. Lors
d’une assemblée générale ex-
traordinaire tenue à huis clos,
fin mai, la CCI a jeté l’éponge,
abandonnant la totalité du capital à son associé Louis Dreyfus Armateurs. « Nous
sommes des gens responsables et nous y croyons
toujours », affirmait alors Alain
Le Guillard, le directeur général des opérations de LDA,
bien décidé à soutenir sa filiale. La grue est finalement
partie. Reste à développer les
opérations bord à quai, ce à
quoi s’emploie LDA. Plus inquiétante, en cette fin d’année, est la situation de
Brittany Ferries. Avec l’arrêt
des ferries rapides à l’automne, la compagnie a aussi
décidé de désarmer le Barfleur, ne maintenant à Cherbourg que son fréteur, le
Cotentin.
Pour les passagers, cela signifie que, pour la première
fois, il n’y a plus aucune possibilité d’aller en Angleterre en
bateau.
Et pour les personnels sédentaires, la direction de l’armement breton a décidé de
mesures de chômage partiel qui
touchent vingt-trois des trentesept personnels d’escale.
Jean LAVALLEY
VVV ILS NOUS ONT QUITTÉS EN 2011
Le golf de Cherbourg va probablement passer de 9 à
18 trous dans un avenir prochain.
13
- François Groult, Cherbourgeois, 58 ans, ingénieur
du son, vainqueur de trois
César.
VVV
- Germaine Grenier, 108
ans, doyenne des Manchois.
- Alain Leprest, originaire de
Lestre, 57 ans, auteur-compositeur.
DU PHOTOGRAPHE
- René Lepelley, 86 ans, linguiste, spécialiste des patois,
et particulièrement celui du
Cotentin.
- Howard Manoïan, 86 ans,
vétéran américain.
Ancien conseiller du ministre de la Défense François
Léotard au moment de la signature du contrat Agosta
avec le Pakistan, et à ce titre homme-clé du dossier, Renaud Donnedieu de Vabres (ancien ministre de la Culture) est mis en garde à vue dans le cadre de l'affaire
Karachi.
- Camille Costard, 82 ans,
ancien patron du casino de
Cherbourg.
Jean-Paul BARBIER
Renaud Donnedieu de Vabres, au coeur de l'affaire
Karachi ?
En ce jour ensoleillé du 22 juin 2011 à Sainte-Marie-du-Mont, 16 h 15 : des coups de feu éclatent, des grenades explosent. Des légionnaires camouflés, le visage peinturluré de kaki,
sortent de nulle part. Excepté l'équipement dernier cri, on se croirait revenu au débarquement de 1944. Ouf, ce n'était qu'un exercice !
14
Première tempête hivernale avec des vents violents
(rafales à 150 km/h), des pluies importantes (30 à 50
mm), une mer démontée (creux de 9 mètres), des orages,
la foudre, la grêle...l a totale, quoi.
19
A Carentan, un octogénaire de Tribehou blesse légèrement un gendarme avec sa voiture. Interpellé un peu plus
tard, le vieil homme est relâché. Il se suicide le lendemain, sans doute choqué par l'incident.
22
Le Préfet de la Manche signe le schéma de coopération intercommunal prévoyant le passage de 48 à 31
communautés de communes d’ici 2014.
23
Présentation du nouveau projet d’agrandissement du
port de Granville, tenant compte de trois priorités: la
pêche, avec une extension du bassin, le trafic fret et passagers avec les îles et l’arrivée d’un ferry capable de
transporter des voitures, et enfin la plaisance avec 700
anneaux de plus. Début des travaux à la fin 2015.
27
28 862 chômeurs dans la Manche à la fin novembre
2011, c’est 3,6% de plus qu’un an auparavant (plus 1
010 personnes). Une hausse du chômage qui touche les
plus de 50 ans et les femmes. Pour la Basse-Normandie, la hausse du chômage en un an est de 3,8%, pour
la France de 5,6%.
28
Les 18 centres des Restos de la Manche observent
avec inquiétude l’augmentation du nombre des inscriptions dans leurs structures (5 600 personnes l’an passé):
si ce ne sont pas les réserves de nourriture qui manquent, en revanche la distribution commence à poser
problème avec les prix du carburant qui s’envolent.
29
Parti en vacances en Turquie au début du mois, un facteur cherbourgeois est porté disparu depuis. Sa valise et
ses affaires sont restées intactes à son hôtel, et sa famille est sans nouvelles de lui: noyade, suicide ou disparition volontaire ? Aucune hypothèse n’est exclue.