DNA du 10 juin - Edition de Haguenau - ECO

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DNA du 10 juin - Edition de Haguenau - ECO
Q DIMANCHE 10 JUIN 2012
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HAGUENAU Après le défi « Dix jours pour voir autrement »
Le bilan des « sans écrans »
Du 27 mai au 6 juin, 650 élèves des écoles élémentaires Vieille-Île et Saint-Georges et de la maternelle Bildstoeckel ont
participé à l’opération « Dix jours pour voir autrement ». Les Haguenoviens ont essayé de se passer le plus possible des écrans
— exit la télévision, l’ordinateur et les jeux vidéo. Petit bilan dans les écoles et dans notre « famille test ».
LES ÉCOLES N’ONT PAS CHÔMÉ
À la maternelle Bildstoeckel.
Deux classes ont relevé le défi : les grands d’Isabelle Raux-Defossez et les moyensgrands de Laurence Labbé. Selon l’équipe enseignante, qui tire un premier bilan
positif de l’aventure, la plupart des 57 enfants « se sont vraiment engagés ». L’école
et les parents également puisque de nombreux ateliers avaient été mis en place
— bricolage, pâte à sel, cuisine ou encore contes africains.
« Tous les matins, les enfants étaient fiers de raconter ce qu’ils avaient fait au lieu
de regarder la télé ou de jouer à la console, constate Isabelle Raux-Defossez. Ils ont
fait des jeux de société en famille, ils sont allés dehors, voir des copains, ils ont
visité la caserne des pompiers, sont allés à la piscine… Tout cela a aussi permis un
beau travail sur le langage. » Pas de points à compter pour les plus petits : à la
maternelle, chaque matin, les enfants de 4 à 6 ans se sont appliqués à coller des
petites images qui correspondaient à leurs activités, du soin aux animaux au coup
de main donné en cuisine : « Tous ont été très attentifs à leurs gestes. »
Enfin, à l’issue du défi , les enseignantes ont eu la surprise de constater que quelques enfants souhaitaient continuer : « On pensait qu’ils auraient tout de suite
envie de rallumer la télé ! », reconnaît Isabelle Raux-Defossez.
À l’école élémentaire Vieille-Île.
Mégane, Sandrine, Yannick, Lucie et Cassandra (de g. à dr.) entourent Nono, l’allié anti-écrans.
N
ono n’est pas seulement un
bon gros chien de 4 ans aux
allures d’affectueuse peluche.
Il est également un moyen imparable pour se passer de télé. Depuis
mardi, Nono a quitté la SPA pour s’installer dans la famille Schneider-LickelPennuen : « Ça occupe les soirées ! On
a plus le temps d’allumer la télé : on se
promène avec lui », s’amusent Sandrine Lickel, la maman de Johanna (17
ans), Mégane (14 ans) et Lucie (8 ans),
et Yannick Schneider, le papa d’Yves
(15 ans) et de Cassandra (11 ans).
Mais même avant l’arrivée de ce nouveau membre de la famille, (presque)
tous s’étaient engagés à relever le défi
des dix jours sans écrans (lire les DNA
du 27 mai) « par solidarité avec les
filles ». Lucie étant élève de CE2 à l’école Vieille-Île et Cassandra en CM1 à
l’école Saint-Georges (les établissement concernés par l’opération encadrée par l’institut strasbourgeois ECOConseil), ce sont les benjamines qui ont
délocalisé le « match » contre les TOC
(télévision, ordinateur et console de
jeux) à la maison.
Le coup de sifflet final date de vendredi
matin : finalement Cassandra a regardé la télévision trois fois, Lucie quatre
fois — impossible de résister à Koh-Lanta. « C’était moins dur de se passer des
jeux vidéo », soupire Lucie. Cassandra
renchérit : « Dès le deuxième jour,
j’étais en manque de télé ! » Heureusement, de nombreuses activités étaient
au programme des dix jours : Lucie a
testé la danse western et le bricolage et
Cassandra a fait des crêpes et du roller.
Des repères un peu chamboulés
Et les autres ? Johanna et Yves n’étaient
pas vraiment là et Mégane « a tenu
deux jours ». Les parents ont continué
à allumer la télévision le soir, une fois
seuls, comme ils l’avaient annoncé.
« En plus, c’est tombé pendant RolandGarros », fait remarquer Yannick, pas
vraiment emballé par le défi. « Il m’arrive de mettre la télé en fond pendant
la journée, remarque Sandrine. Mais là,
j’ai eu mauvaise conscience : j’ai mis de
la musique ! »
Le plus difficile a été de se passer de
télévision pendant les repas : « Les
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PHOTO DNA — CÉL.R.
jeux nous ont manqués, détaille Sandrine. C’était moins vivant… On s’est
surtout rendu compte que la télévision
nous donnait un rythme. On a eu l’impression d’avoir perdu des repères. »
Mais mis à part cela, de l’avis de tous,
ces dix jours sans écrans n’ont pas
bouleversé le quotidien. « On faisait
déjà des jeux de société, des sorties,
explique Yannick. Et l’accès à la télé et
aux jeux vidéos est de toute façon réglementé. » « Et puis les enfants font le
ménage une fois par semaine, ils vident le lave-vaisselle, mettent la table… Il n’y avait rien à ajouter pendant
ces dix jours ! », complète Sandrine.
Dans l’ensemble, le bilan est positif : la
famille a constaté que son organisation
et son rapport aux écrans étaient sains
(même avec six télévisions !). Petite
surprise : Cassandra a envie de continuer le défi. « Mais cette fois je suis sûr
de te battre », plaisante son papa.
Après un arrêt maladie, il reprend le
travail lundi : « Et là, je n’aurai certainement plus le temps de regarder un
seul écran ! »
CÉLINE ROUSSEAU
R
« Dans leur grande majorité, les enfants ont été ravis de participer au défi, constate
le directeur, Jean-Pierre Schmitt. Certains ont même envie de continuer. » En revanche, du côté des parents, les sentiments étaient un peu plus mitigés : « Certains
ont suivi, fortement encouragés par les enfants, d’autres étaient un peu gênés car
ils regardaient déjà peu la télé : c’était une sorte de récompense dont ils étaient
privés. »
Durant les dix jours, les scores contre les écrans, cumulés par les écoles Vieille-île et
Saint-Georges, ont « été très bons ». Toutefois, seule une trentaine de courriers
d’encouragement a été recensée : ils ont été envoyés d’Alsace Bossue, de Strasbourg ou même de Belgique… mais très peu de Haguenau.
Pour l’heure, si Jean-Pierre Schmitt a trouvé très bien que les écoliers redécouvrent
des activités en dehors de la télévision, il estime qu’il est encore un peu tôt pour
dresser un bilan exhaustif — même si vendredi soir, une première discussion a été
ouverte à l’occasion du conseil d’école : « Tout cela doit encore mûrir. À l’école, tout
le monde a trouvé l’idée très bonne, mais cela demande quand même beaucoup
d’organisation. »
Des ateliers étaient organisés dans les écoles, comme ici à la maternelle
Bildstoeckel. DOCUMENT REMIS
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